Musée Christian-Dior
Le musée Christian-Dior est un musée situé à Granville dans la Manche. Il prend place dans la villa Les Rhumbs, maison qui vit grandir le couturier français Christian Dior.
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Historique
Préambule
Christian Dior naît à Granville en . La villa de style Belle Époque, sur les hauteurs de Granville en haut d'une falaise, est construite à la fin du XIXe siècle au milieu d'un parc. Dotée d'un jardin d'hiver, imaginé par Madeleine Dior, elle est nommée Les Rhumbs, nom venant des 32 points d'une rose des vents. Cette villa est celle de l'enfance du futur couturier : ses parents achètent celle-ci alors qu'il est âgé d'un an[1]. Sa mère Madeleine cultive, dans le jardin anglais, des fleurs[2] qui marqueront plus tard la carrière du couturier, que ce soit pour les robes qu'il dessine[N 1], les parfums portant son nom, ou plusieurs décennies après la joaillerie de Victoire de Castellane. Les roses, avec le muguet qui bien après inspirera le parfum Diorissimo[3], deviennent ses fleurs favorites. Serge Heftler-Louiche, qui deviendra PDG des Parfums Christian Dior après la Guerre, habite alors tout à côté de la villa[1].
À l'âge de six ans, Christian et sa famille s'installent à Paris mais conservent la villa. Il y revient chaque été durant sa jeunesse, entretenant le jardin et perfectionnant ses connaissances botaniques, passant du temps à lire les catalogues d'un grainetier[4] - [5]. À 20 ans, il y dessine le plan d'eau et la pergola, aménageant ce qui sera plus tard le Jardin Christian-Dior. Dans les années 1930, Madeleine sa mère meurt. Son père Maurice, joueur au casino de Granville, est ruiné à la suite de mauvaises affaires. La ville achète Les Rhumbs.
Le couturier dira plus tard à propos de cette maison : « Ma vie, mon style doivent presque tout à sa situation et à son architecture. […] Crépie d'un rose très doux mélangé avec du gravier gris, ses deux couleurs sont demeurées en couture mes teintes de prédilection[N 2] - [N 3]. »
Musée
Dans les années 1930, la commune de Granville rachète la villa et prévoit de la raser pour créer un plan d'eau. Le projet est finalement abandonné et un jardin public ouvre en 1938.
Sur l'impulsion de Jean-Luc Dufresne, la transformation en musée se fera en plusieurs étapes dans les années 1990[9]. Celui-ci sera géré par l'association Présence de Christian Dior à partir de 1993, avec le soutien financier de Dior, notamment d'Elizabeth Flory chargée du patrimoine chez Dior[10], ainsi que d'autres donateurs[11]. Le musée est le seul labellisé « musée de France » exclusivement consacré à un couturier[12]. Dans les années 2000, la roseraie est réaménagée[9].
Expositions
- La Femme mise en scène - 1997
- La Tradition de l'élégance - 1998
- La Mode en voyage - 1999
- Dior : modes de vie - 2000
- Dior, côté jardin - 2001
- Dior, faune et flore - 2002
- Dior, architecte de la mode - 2003
- Dior, mode et uniformes - 2004
- Christian Dior... homme du siècle - 2005
- Christian Dior et le monde - 2006
- Dior, 60 années hautes en couleur - 2007
- Dandysmes de Barbey d'Aurevilly - 2008
- Dior, les années Bohan, trois décennies de style et de stars (1961 - 1989) 1er mai au [13] - [14]
- Le Grand bal Dior - au
- Le Bal des Artistes - au [15]
- Le musée Christian Dior : une maison, des collections - jusqu'à [16]
- Stars en Dior. De l’écran à la ville - au [6]
- Le musée Christian Dior : une maison, des collections - au (3e édition de l'exposition hivernale)
- Impressions Dior - au [17]
- Une maison, des collections - au (4e Ă©dition)
- Dior, images de légendes - au
- Dior, la révolution du New Look - au
- Femmes en Dior, Sublime élégance d'un portrait - au
- Aux sources de la légende - au
- Les trésors de la collection, 30 ans d'acquisition - au
Galerie
- Maison et jardin.
- Roses du jardin.
- Buste de Christian Dior.
Notes et références
Notes
- En dix ans, du New Look à la mort du couturier, ce sont plus de 50 modèles qui porteront un nom de rose[3].
- Le gris, le rose, et le rouge sont les trois teintes préférées du couturier pour ses créations. L'illustrateur, et ami du couturier, René Gruau utilisera lui aussi majoritairement ces teintes dans les dessins qu'il réalisera pour Dior. Mais en fait, au-delà de ces trois couleurs fétiches, le couturier travaillait sur une palette de neuf teintes : le rouge, le lilas, le rose, le gris, le noir, le blanc, le bleu, le vert et l’or.
- La citation est reprise par plusieurs sources[1] - [6] - [7], mais également de façon plus complète sur le site officiel de Dior, dont voici une extrait : « Je garde de la maison de mon enfance le souvenir le plus tendre et le plus émerveillé. Que dis-je ? Ma vie, mon style, doivent presque tout à sa situation et à son architecture. Mes parents, jeunes mariés, l’avaient achetée un ou deux ans après ma naissance. Elle se dressait sur une falaise, déserte à ce moment-là , depuis entièrement bâtie, au milieu d’un assez grand parc planté de jeunes arbres qui ont poussé avec moi contre vents et marées. Car la propriété surplombait directement la mer, visible derrière les grilles, et elle se trouvait exposée à toutes les tourmentes atmosphériques, à l’image de ce que serait ma vie, qui n’a pas été calme[8]. »
Références
- Frédéric Martin-Bernard, « À Granville, sur les pas de Christian Dior », Tendances, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le )
- Patrick Cabasset, « Christian Dior 1946-1957 », L'Officiel, Éditions Jalou « 1000 modèles », no 81 « Dior 60 ans de création »,‎ , p. 2 (ISSN 1290-9645)
- Inspiration 2011, p. 142
- « Premiers pétales », Magazine, sur le site officiel dior.com, Christian Dior Couture, (consulté le ) : « Le jeune Christian se promène chaque été, alors qu’il apprend patiemment les noms des roses qui l’entourent dans les catalogues de graines Vilmorin-Andrieux qu’il dévore avec autant d’entrain que les romans d’aventures. Bientôt, il sait reconnaître les différentes variétés qui composent sa première roseraie. »
- Inspiration 2011, p. 136 op.cit.
- Corinne Jeammet, AFP, « Le musée Dior de Granville expose ses robes de stars de cinéma », CultureBox, sur francetv.fr, (consulté le ) : « Le 7e Art est à l’honneur au musée Christian Dior et les salons de la Villa « Les Rhumbs » deviennent ceux des stars de cinéma habillées en Dior. »
- Inspiration 2011, p. 138 op.cit.
- « La maison de Granville », Magazine, sur le site officiel dior.com, Christian Dior Couture, (consulté le )
- « Christian Dior, musée et jardin », Livres, sur conservatoire-jardins-paysages.com, (consulté le )
- Quelques lignes sont consacrées à Elizabet Flory et au musée in : Olivier Saillard (dir.), Anne Zazzo (dir.), Morgan Jan et al. (préf. Bertrand Delanoë), Paris Haute Couture, Paris, Skira, , 287 p. (ISBN 978-2-08-128605-4), « La cliente et le patrimoine », p. 248
- Musée Christian-Dior, « Association "Présence de Christian Dior" », sur le site officiel musee-dior-granville.com (consulté le ) : « Cette association […] bénéficie du soutien de partenaires publics (ville, état, région, département) et privés (Dior, LVMH). »
- Martine Marcowith, « Monsieur Dior aurait 100 ans! », Style, sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ) : « Il est aussi le seul couturier à avoir "son" musée, à Granville, dans la maison de son enfance, "les Rhumbs". »
- Claire Mabrut, « Dior, les stars et Marc Bohan », Style, sur madame.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le ) : « Durant trois décennies, Marc Bohan a présidé aux destinées couture de Christian Dior. Sous ses ciseaux, des silhouettes inoubliables, des concepts inédits pour l’époque, de nouvelles collections ont vu le jour. »
- Jennifer Neyt, « Exposition " Les années Bohan " au Musée Christian Dior », Culture, sur vogue.fr, Condé Nast, (consulté le ) : « Le Musée Christian Dior de Granville lui consacre l'exposition Dior, les années Bohan. Trois décennies de style et de stars (1961-1989). L'occasion de revenir sur trois styles qui ont marqué à jamais l'histoire de la mode. »
- « Exposition Dior, le bal des artistes », Design, sur artactu.com, (consulté le ) : « L’exposition évoque les nombreuses sources d’inspiration artistique puisées dans l’histoire de l’art et de la culture, qui n’ont cessé de nourrir la créativité de la maison Dior. »
- Sandrine Branci, « Découvrez la collection hiver au Musée Christian Dior de Granville », CultureBox, sur francetv.fr, (consulté le ) : « La maison du grand couturier propose une nouvelle sélection de modèles. Le musée qui en possède 300, expose une cinquantaine de robes. »
- « Impressions Dior », Évènements, sur normandie-impressionniste.fr (consulté le ) : « L’exposition s’attachera à montrer comment la haute couture a partie liée avec le mouvement impressionniste »
Voir aussi
Bibliographie
- Caroline Bongrand et Florence Müller (préf. Irina Antonova), Inspiration Dior, Paris, Éditions de La Martinière, , 322 p. (ISBN 978-2-7324-4623-3), « Les jardins Dior », p. 135-153 « Les fleurs, il les « aime trop ». Devenu couturier, il en voudrait partout. Il rêve de femmes-fleurs qui peupleraient le monde. »
Article connexe
Liens externes
- Site officiel
- [image] « Musée Christian Dior 50400 Granville », Culture, sur evene.fr (consulté le )