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Salut les copains (magazine)

Salut les copains est un magazine mensuel, lancé fin juin 1962 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi (par ailleurs animateurs de l'émission Pour ceux qui aiment le jazz sur Europe 1). Il s'agit du prolongement écrit de l'émission radiophonique éponyme, active depuis 1959. La revue est centrée principalement sur les nouveaux artistes de musique pop, rock et variétés, au départ majoritairement influencés par les rythmes anglo-saxons. Un phénomène exceptionnel dans l'histoire de la presse pour adolescents, filles et garçons, s'appuyant sur un autre phénomène, celui du baby boom à partir de l'année 1945, la jeunesse française appréciant particulièrement cette nouvelle vague musicale internationale venue principalement des États-Unis et d'Angleterre, radicalement différente de celle de leurs parents.

Salut les copains
Format
Langue
Sujet
Magazine musical (en)
Date de création
Date de fin
Pays
ISSN
0036-3650

Histoire

Le magazine est lancé durant l'été 1962 par Frank Ténot et Daniel Filipacchi comme prolongement écrit de l'émission radiophonique éponyme, diffusée chaque jour sur Europe 1 depuis 1959[1]. La revue connaît d'emblée un succès important qui lui permet, à son apogée, de dépasser le million d'exemplaires vendus[2], et de donner son unité éditoriale à la génération dite yéyé en mettant régulièrement en avant des artistes comme Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Eddy Mitchell, Françoise Hardy, Dick Rivers, Richard Anthony, Hugues Aufray, Claude François, Adamo, Sheila, Jacques Dutronc, Antoine, Michel Polnareff ou France Gall, pour ne citer que celles et ceux-ci.

L'histoire aurait pu être cependant de courte durée. Le no 2 met en couverture une photo d'Elvis Presley brandissant un couteau. Daniel Filipacchi est convoqué au ministère de la Justice, devant le rapporteur du juge responsable de la commission de la jeunesse et de l'enfance, chargée de la surveillance de la presse. L'éditeur prouve que ladite photo est extraite d'un film qui n'est pas frappé d'interdiction aux moins de 18 ans et échappe ainsi aux poursuites[3].

Le magazine publie d'importants reportages détaillés sur les faits et gestes (parfois les concerts, aussi) de cette nouvelle génération de chanteurs français, mais aussi sur les chanteurs ou groupes anglo-saxons, comme les Beatles et les Rolling Stones. Les principaux rédacteurs sont, au départ, Raymond Mouly (secrétaire général de la rédaction), Éric Vincent, Jean-Pierre Frimbois (qui en deviendra le rédacteur en chef), Roland Gaillac, Guy Abitan, Robert Madjar, Jean-Marc Pascal. Michel Bourdais y commence sa carrière professionnelle[4]. Les photographies sont confiées à Jean-Marie Périer, à Tony Frank et à Benjamin Auger, sans oublier Bernard Leloup, au départ assistant de Tony Frank. Réalisée par Jean-Marie Périer, la photographie la plus ambitieuse regroupera sur une même photo en double page, dite Photo du siècle, toutes les idoles de l'époque, chanteurs, chanteuses et groupes.

Deux initiatives à relever : la publication chaque mois d'un poster de l'artiste en couverture et celle des paroles de chansons (en français) du moment. Son succès suscite le lancement d'un prolongement, Mademoiselle Âge tendre, (dans le même groupe) à destination plus particulière des adolescentes et de concurrents comme Bonjour les amis, Podium (magazine édité par Claude François), Best, Formidable (RTL), Extra ou Nous les garçons et les filles. Le titre sera revendu à la société Edi-Presse. Il existait alors sous le titre Salut, avec une formule différente. Ce nouveau titre arrêtera définitivement sa parution en avril 2006[5].

Structure

Comme l'Ă©mission Ă©ponyme, le magazine est très structurĂ© et offre des repères qui fidĂ©lisent son audience. Pas de jingles, Ă©videmment, mais le personnage de Chouchou un peu partout dans le magazine les remplace. Un inĂ©vitable hit-parade entourĂ© des paroles de quelques chansons du moment. Un « plein feux » chaque mois sur une vedette dont la photo occupera le dĂ©pliant central. Dans cette rubrique, une sous-rubrique « J'aime... Je dĂ©teste », oĂą la vedette indique en deux pages placĂ©es vis-Ă -vis ce qu'elle apprĂ©cie ou non. Celle-ci donne une place Ă  l'humour grinçant (Sylvie Vartan : Je dĂ©teste les gens sales. Une seule exception : Carlos) et aux dĂ©clarations Ă©nigmatiques (Antoine : J'adore les huit mille personnes qui font vivre le monde). Parfois aussi sont proposĂ©s des tests, avec pour chaque question quatre rĂ©ponses censĂ©es ĂŞtre celles de quatre vedettes.

Hit-parade

Juillet-août 1962

Dès le numéro « juillet - »[6], premier numéro du magazine[7], on trouve un classement qui va être publié dans chaque numéro : la liste « Chansons »[8]. Elle a été obtenue par le classement des titres les plus souvent demandés pendant les cinq mois précédents (1er janvier au ), quelle que soit l’interprétation. Les listes suivantes seront obtenues sur un mois et se nommeront « Le Hit parade de Salut les Copains ».

Interprète Titre Pays
1 Johnny Hallyday Retiens la nuit Drapeau de la France France
2 Ray Charles What ' I say Drapeau des États-Unis États-Unis
3 Richard Anthony La leçon de twist Drapeau de la France France
4 Petula Clark Ya ya twist Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
5 Richard Anthony Le vagabond Drapeau de la France France
6 Ray Charles Georgia on my mind Drapeau des États-Unis États-Unis
7 Johnny Hallyday Douce violence Drapeau de la France France
8 Charles Aznavour Alleluia Drapeau de la France France
9 Ray Charles Hit the road jack Drapeau des États-Unis États-Unis
10 Sylvie Vartan Quand le film est triste Drapeau de la France France
11 Elvis Presley Good luck charm Drapeau des États-Unis États-Unis
12 Chats Sauvages Un p'tit je ne sais quoi Drapeau de la France France
13 Les Chaussettes noires Volage Drapeau de la France France
14 Chats Sauvages C'est pas serieux Drapeau de la France France
15 Henri Salvador Le lion est mort ce soir Drapeau de la France France
16 Bobby Darin Multiplication Drapeau des États-Unis États-Unis
17 Gilbert BĂ©caud Et maintenant Drapeau de la France France
18 Danyel GĂ©rard Gonzales Drapeau de la France France

Références

  1. « Salut les Copains : histoire d'un phénomène yéyé », Gralon,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Témoignage de Michel Bourdais : « ...Salut Les Copains dont le magazine tirait à plus d'un million d'exemplaires alors qu'il n'avait même pas deux ans d'existence. Un immense cocktail avait d'ailleurs été organisé fin mars (1964) aux Ambassadeurs à Paris pour fêter le tirage-record du numéro de décembre 1963 : un million quarante-neuf mille deux cent trente-sept exemplaires précisément ! », Claude François à la recherche de son image ou l’histoire d’un dessin, éditions Fan de toi, 2008, op. cit., p. 55.
  3. Daniel Lesueur L'Argus Johnny Hallyday, Éditions Alternatives, 2003.
  4. Revue Platine Magazine, no 151, mai 2008 : Article « Michel Bourdais, il a croqué Richard et Cloclo » : « … il revoit Richard (Anthony) qui lui conseille de montrer ses dessins à Salut Les Copains. La revue l'engage comme homme à tout faire : coursier, documentaliste, photographe, dessinateur… ».
  5. Julien Mielcarek, Le magazine "Salut" cesse sa parution, Ozap.com, 5 avril 2006, (page consultée le 1 mars 2011).
  6. « Premier n° de SLC Salut les Copains en juillet août 1962 », sur bleuvif.centerblog.net, .
  7. Salut les copains, renommé Salut ! par la suite, est un magazine d'abord mensuel puis bimestriel pour la jeunesse, paru de l'été 1962 à 2006.
  8. Oncle Dan, « Voici le premier classement publié dans le premier numéro de S.L.C. paru en juillet 1962 », sur mazurette.eklablog.com, 24 mai 2016 à 19:04.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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