AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Raymond Martin (sculpteur)

Biographie

NĂ© dans la rue d’Ulm Ă  Paris, Raymond Martin entre en 1925 Ă  l'École des arts appliquĂ©s. Il y a comme professeur Jules Jouant, qui le guidera vers la sculpture alors que, d’instinct, il se destinait Ă  ĂȘtre peintre. À cette pĂ©riode, il fait la connaissance de Robert WlĂ©rick (1882-1944), de qui il sera le fidĂšle disciple et envers lequel il vouera son admiration jusqu’à la mort de ce dernier.

De 1927 Ă  1929, il se perfectionne Ă  l’École nationale supĂ©rieure des beaux-arts dans l’atelier de Jules Coutan. En 1932, il s’affirme et rĂ©alise sa premiĂšre exposition Ă  la galerie Paquereau, rue GuĂ©nĂ©gaud Ă  Paris.

Peu aprĂšs, la reconnaissance officielle ne tarde pas. Il voit son Buste de Mergier achetĂ© par la Ville de Paris. MĂȘme succĂšs au Salon d'automne, dont il sera nommĂ© sociĂ©taire, avec l’achat par l’État de la TĂȘte d’Ève en bronze. Conscient du talent de son fils, son pĂšre lui fait construire un atelier Ă  Cachan, rue Auguste Rodin[2], oĂč il demeurera toute sa vie. Il obtient le prix Blumenthal en 1932.

En 1936, Raymond Martin Ă©pouse Marguerite Sauvain dont il aura deux filles, Ă  huit ans d’intervalle, Simone et Jacqueline. Au dĂ©but de 1938 s’ouvre le concours pour la commande officielle d'une statue Ă©questre pour un Monument au marĂ©chal Foch, que Robert WlĂ©rick et Raymond Martin obtiennent en collaboration. Robert WlĂ©rick Ă©tant mort en , Raymond Martin terminera seul l’importante commande de ce monument qui sera inaugurĂ© en 1951 Ă  son emplacement actuel, Ă  Paris, au centre de la place du TrocadĂ©ro[3]. L'Ɠuvre fut critiquĂ©e, entre autres, pour sa trop petite taille relativement au grand espace qui l'entoure, et pour avoir reprĂ©sentĂ© le marĂ©chal tĂȘte nue, portant une Ă©pĂ©e au lieu d'un sabre[4].

Raymond Martin expose chaque annĂ©e au Salon des Tuileries Ă  partir de 1941. L'artiste dessine sans interruption : Ă  la fin 1943, il aura une exposition permanente de dessins chez Jacquart. En 1944, il est nommĂ© professeur Ă  la l'AcadĂ©mie de la Grande ChaumiĂšre Ă  Paris oĂč il restera jusqu'en 1951. ParallĂšlement, il est Ă©lu professeur Ă  École nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs en remplacement de Marcel Gimond[5]. Il exercera cette fonction jusqu'en 1978.

En 1950, il exĂ©cute le Monument au gĂ©nĂ©ral Mangin, installĂ© place du PrĂ©sident-Mithouard, au chevet de l'Ă©glise Saint-François-Xavier, Ă  Paris. Les commandes d'État s'enchaĂźnent, les expositions et les succĂšs aussi.

Raymond Martin est Ă©lu Ă  l'AcadĂ©mie des beaux-arts de l'Institut de France en 1962, au fauteuil du sculpteur Henri Bouchard. De 1965 Ă  1969, il se consacre au projet du Monument au gĂ©nĂ©ral Leclerc pour la porte d’OrlĂ©ans Ă  Paris. Cette Ɠuvre connaĂźt un destin mouvementĂ©.

En 1973, il se voit confier par la Tunisie, Ă  l’occasion des 70 ans du chef de l’État, l’exĂ©cution d’une statue Ă©questre pour un Monument au prĂ©sident Habib Bourguiba et d’une fontaine, Ă©rigĂ©s Ă  Sfax.

En 1981, il participe Ă  l’ensemble architectural du parvis de la cathĂ©drale d’OrlĂ©ans. Puis en 1982, le sculpteur rĂ©alise deux sculptures, L’ÉtĂ© et L’Hiver, dans l’arcade des nouveaux bĂątiments du SĂ©nat, rue GaranciĂšre Ă  Paris. La municipalitĂ© de Cachan lui achĂšte le bronze de La Rencontre, un couple nu et enlacĂ©, tenant un petit enfant dans les bras, Ă©rigĂ© Ă  l’extĂ©rieur du bureau de Poste dans l’ensemble immobilier rĂ©alisĂ© dans cette ville par l’architecte Louis Arretche.

L’annĂ©e 1985 est marquĂ©e par trois expositions importantes : l’exposition « Raymond-Martin Ă  la Monnaie de Paris », « Raymond-Martin au MusĂ©e Despiau-WlĂ©rick » de Mont-de-Marsan et « Raymond-Martin Ă  Cachan ». En 1987, le prix Byzantion lui est attribuĂ© pour une de ces Ɠuvres majeures : L’Homme au TrophĂ©e, Ă©rigĂ© Ă  l'hĂŽtel de ville de Cachan. 1989 est une annĂ©e importante avec l’exposition « Paris-Moscou » Ă  Moscou, l’exposition sur « La sculpture française, de Rodin Ă  nos jours » Ă  Fontainebleau, et l’inauguration des bas-reliefs pour l’hĂŽtel particulier de Marcel Dassault de l'avenue des Champs-ÉlysĂ©es Ă  Paris[6]

Raymond Martin participe en 1990 Ă  l’exposition « Sculpture française de notre temps » Ă  Versailles. Deux ans plus tard a lieu l’inauguration du Buste de Michel FarĂ© Ă  l’école des mĂ©tiers de la culture et du marchĂ© de l'art (ICART)[7] alors que Raymond Martin meurt le .

« L'art de Raymond Martin rappelle qu'il importe d'inventer en dehors de tout esprit de systÚme et de tendre par tous les moyens à puiser dans les perfections les plus universellement reconnues le sentiment raisonné et indépendant de sa personne : il faut autant de patience que d'abnégation pour atteindre son but, n'avoir été d'aucune école pour passer la barre, franchir symboliquement l'amas ensablé des doctrines ou si l'on préfÚre en termes de compétition olympique : sauter plus haut.

Jamais l'invention de Raymond Martin n'a Ă©tĂ© plus transparente, plus rafraĂźchissante aux sources mĂȘmes de l'art de demain. Une vie de recherche de la beautĂ© absolue, de la passion sans frontiĂšres et de l'expression artistique sans tabou. »

(Michel Faré, écrivain, membre de l'Institut de France).

ƒuvres

La rencontre avec son maßtre Robert Wlérick et l'amitié de Charles Despiau, l'admiration qu'il voue à Auguste Rodin et à Michel-Ange, vont guider l'artiste tout au long de sa vie.

ƒuvres dans l'espace public

Dix années s'écoulÚrent de l'entre-guerres avant qu'on vßt, érigé au centre de la place du Trocadéro, le Monument au maréchal Foch. Les monuments parisiens tels que celui du général Leclerc à la porte d'Orléans, ou celui du général Mangin, place du Président-Mithouard, conçus avec sobriété, symbolisent la détermination de leur héros[8].

Le président tunisien Bourguiba lui commande sa statue équestre à sa gloire destinée à Sfax, témoignant des hauts faits d'une libération pacifique. Dans un autre registre, d'autres figures plus discrÚte ont aussi occupé le sculpteur, telle la figure du peintre Carle Vernet achetée par la ville de Bordeaux.

Plus sereine encore dans sa fluidité mais tout occupée des reflets que lui renvoie son miroir d'eau, la Nymphe de BiÚvre est allongée dans les jardins de l'hÎtel de ville de Cachan.

Dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-PrĂ©s, Ă  l'initiative de Christian Langlois, architecte du palais du Luxembourg, la façade d'une annexe du SĂ©nat est ornĂ©e de deux statues des saisons, L'ÉtĂ© et L'Hiver.

Sous les arcades de l'hÎtel des postes de Cachan, La Rencontre figure une étreinte d'amour passionnée et pudique.

On peut voir dans L'Homme au Trophée un symbole de la victoire, de la gloire et du désir charnel masculin.

Bustes

Entre autres figures de Raymond Martin, on remarquera celle d'Ève, harmonieux et plein de grùce, mais aussi celle de Pierrot, taillé dans le marbre blanc.

MĂ©dailles et bas-reliefs

Concernant la médaille consacrée au général de Gaulle, Yvonne de Gaulle, sa veuve, remerciait l'artiste d'avoir su saisir chez le général « cet air un peu moins solennel qu'il prenait parfois. »

« Deviens qui tu es » est l'inscription qui figure sur le revers de la médaille de son ami et sculpteur Paul Belmondo. La sensualité féminine et la beauté tranquille caractérisent le bas-relief du Jardin d'été.

Dessins

Pour Raymond Martin, le dessin est indispensable Ă  sa crĂ©ation, Ă  l'Ă©panouissement de son Ɠuvre dans son ensemble — toutes ces Ă©critures qui transcrivent en graphismes ombres, lumiĂšres et volumes, permettent d'ausculter le corps humain pour mieux le comprendre par le dessin.

Raymond Martin a dessiné par cycles, pris par la beauté particuliÚre d'un modÚle, avec des périodes de repos qui ont suscité en lui, rétrospectivement, un certain sentiment de mélancolie. Le caractÚre organique de chaque groupe de dessins, plume, sanguine, fusain ou pastel, est né de cette suite de cycles, avec une correspondance parfaite entre la vision, la technique et le sentiment.

« Le lien entre le dessin et la sculpture s'est développé sur un tout autre plan, plus secret, moins utilitaire, celui de la vision en profondeur de la forme, avec des constantes, ses rappels, ses obsessions. Nu au fauteuil, visage d'enfant, autoportrait, Raymond Martin est tout entier dans ses premiers dessins avec un mélange de fiÚvre, de tendresse et de superbe. On le retrouve dans sa maturité, dominant sa vision avec une ampleur et une maßtrise totale, dans le droit fil de ce qui fut l'idéal de sa jeunesse : la traduction de la sensation dans la lumiÚre, de la lumiÚre dans la sensation. »

(Patrice Dubois - Expert de la Cour d'appel de Paris).

RĂ©compenses et distinctions

    Prix Blumenthal en 1932, décerné par le jury de sculpture de la Fondation américaine pour la pensée et l'art français.
    [réf. nécessaire]

    .

    Expositions

    • 1928-1955 : Salon des Tuileries, Paris.
    • 1930, 1932 : exposition « Raymond Martin », galerie Paul Paquereau, Paris.
    • 1932-1937 : Salon d'automne, Paris.
    • 1943 : galerie Compagnie des arts français.
    • 1943-1955 : exposition permanente, galerie Jacquart, Paris.
    • 1947 : « Exposition de sculptures françaises », Allemagne, Hongrie et TchĂ©coslovaquie.
    • 1952 : « Dessins des sculpteurs français », palais Lobkowitz Ă  Vienne en Autriche.
    • 1952 : Paris, galerie Bernheim.
    • 1953 : Paris, Petit Palais.
    • 1955 : Salon du dessin et de la peinture Ă  l'eau, Paris, musĂ©e d'art moderne.
    • 1955 : chĂąteau de Fontainebleau.
    • 1955 : Nice, Fransk Festival.
    • 1960 : « Durey, Planson, Martin », Paris, galerie Galliera.
    • 1963 : « Les peintres tĂ©moins de leur temps : l'Ă©vĂ©nĂ©ment », Paris, musĂ©e Galliera.
    • 1964 : « Exposition Raymond Martin », Paris, galerie Bernier.
    • 1965 : « Guerrier, Morvan, Winsberg, Gage et les sculptures de Raymond Martin », galerie La Calade.
    • 1966, 1968, 1981 : Biennale de Cachan.
    • 1966 : « Les dessins des sculpteurs cĂ©lĂšbres de Rodin Ă  nos jours », musĂ©e de Dijon.
    • 1966 : « Exposition Raymond Martin », Copenhague, Foreningen Fransk KĂŒnst.
    • 1966 : Juvisy, Salon international Paris-Sud.
    • 1969 : Paris, galerie AndrĂ© Pacitti.
    • 1970 : « Grands sculpteurs contemporains », Narbonne.
    • 1978 : Paris, musĂ©e Bourdelle.
    • 1981 : Paris, Louvre des antiquaires.
    • 1982 : Paris, musĂ©e Rodin.
    • 1982 : Mont-de-Marsan, musĂ©e Despiau-WlĂ©rick.
    • 1982 : Salon des artistes français.
    • 1985 : « Exposition Raymond Martin », Monnaie de Paris[9].
    • 1986 : Paris, Fondation de Coubertin.
    • 1986 : « Exposition Raymond Martin », Cachan.
    • 1989 : Paris, galerie Varine-Gincourt.
    • 1989 : Salon de Fontainebleau.
    • 1989 : exposition Ă  Moscou.
    • 1990 : « Sculpture française de notre temps », Versailles.
    • 1991 : Paris et Poitiers, galerie Carnot.
    • 1992 : l'atelier de Ville-d'Avray.
    • 2006 : « Exposition Raymond Martin », Cachan.
    • 2007 : « Exposition Raymond Martin », Paris et Utrecht.
    • 2008 : « Exposition Raymond Martin », Angers.

    Notes et références

    1. Insee, « Acte de décÚs de Raymond Martin », sur MatchID
    2. Rue rebaptisée en son honneur par la municipalité.
    3. Rémi Jallageas, « Statue équestre du Maréchal Foch | Raymond Martin sculpteur », sur raymondmartinsculpteur.com (consulté le )
    4. Georges Poisson, Guide des statues de Paris. Monuments, dĂ©cors, fontaines, Éd. Hazan, Les guides visuels, 1990, pp. 112-113 (ISBN 2850252166).
    5. Rémi Jallageas, « Biographie de Raymond Martin sur son site officiel », sur raymondmartinsculpteur.com
    6. Actuellement succursale d'Abercrombie & Fitch).
    7. Notice sur e-monumen.net.
    8. Rémi Jallageas, « Statue du général Mangin | Raymond Martin sculpteur », sur raymondmartinsculpteur.com (consulté le )
    9. Yvonne Goldenberg, Raymond Martin à la Monnaie de Paris, Paris, Musée de la Monnaie, .

    Voir aussi

    Liens externes

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.