Raymond Martin (sculpteur)
Raymond Martin né le à Paris et mort le à Maisons-Laffitte[1] est un sculpteur français.
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(Ă 81 ans) Maisons-Laffitte |
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Monument au général Leclerc, porte d'Orléans à Paris Monument au maréchal Foch (avec Robert Wlérick), place du Trocadéro à Paris Monument au général Mangin devant l'église Saint-François-Xavier à Paris |
Biographie
NĂ© dans la rue dâUlm Ă Paris, Raymond Martin entre en 1925 Ă l'Ăcole des arts appliquĂ©s. Il y a comme professeur Jules Jouant, qui le guidera vers la sculpture alors que, dâinstinct, il se destinait Ă ĂȘtre peintre. Ă cette pĂ©riode, il fait la connaissance de Robert WlĂ©rick (1882-1944), de qui il sera le fidĂšle disciple et envers lequel il vouera son admiration jusquâĂ la mort de ce dernier.
De 1927 Ă 1929, il se perfectionne Ă lâĂcole nationale supĂ©rieure des beaux-arts dans lâatelier de Jules Coutan. En 1932, il sâaffirme et rĂ©alise sa premiĂšre exposition Ă la galerie Paquereau, rue GuĂ©nĂ©gaud Ă Paris.
Peu aprĂšs, la reconnaissance officielle ne tarde pas. Il voit son Buste de Mergier achetĂ© par la Ville de Paris. MĂȘme succĂšs au Salon d'automne, dont il sera nommĂ© sociĂ©taire, avec lâachat par lâĂtat de la TĂȘte dâĂve en bronze. Conscient du talent de son fils, son pĂšre lui fait construire un atelier Ă Cachan, rue Auguste Rodin[2], oĂč il demeurera toute sa vie. Il obtient le prix Blumenthal en 1932.
En 1936, Raymond Martin Ă©pouse Marguerite Sauvain dont il aura deux filles, Ă huit ans dâintervalle, Simone et Jacqueline. Au dĂ©but de 1938 sâouvre le concours pour la commande officielle d'une statue Ă©questre pour un Monument au marĂ©chal Foch, que Robert WlĂ©rick et Raymond Martin obtiennent en collaboration. Robert WlĂ©rick Ă©tant mort en , Raymond Martin terminera seul lâimportante commande de ce monument qui sera inaugurĂ© en 1951 Ă son emplacement actuel, Ă Paris, au centre de la place du TrocadĂ©ro[3]. L'Ćuvre fut critiquĂ©e, entre autres, pour sa trop petite taille relativement au grand espace qui l'entoure, et pour avoir reprĂ©sentĂ© le marĂ©chal tĂȘte nue, portant une Ă©pĂ©e au lieu d'un sabre[4].
Raymond Martin expose chaque annĂ©e au Salon des Tuileries Ă partir de 1941. L'artiste dessine sans interruption : Ă la fin 1943, il aura une exposition permanente de dessins chez Jacquart. En 1944, il est nommĂ© professeur Ă la l'AcadĂ©mie de la Grande ChaumiĂšre Ă Paris oĂč il restera jusqu'en 1951. ParallĂšlement, il est Ă©lu professeur Ă Ăcole nationale supĂ©rieure des arts dĂ©coratifs en remplacement de Marcel Gimond[5]. Il exercera cette fonction jusqu'en 1978.
En 1950, il exĂ©cute le Monument au gĂ©nĂ©ral Mangin, installĂ© place du PrĂ©sident-Mithouard, au chevet de l'Ă©glise Saint-François-Xavier, Ă Paris. Les commandes d'Ătat s'enchaĂźnent, les expositions et les succĂšs aussi.
Raymond Martin est Ă©lu Ă l'AcadĂ©mie des beaux-arts de l'Institut de France en 1962, au fauteuil du sculpteur Henri Bouchard. De 1965 Ă 1969, il se consacre au projet du Monument au gĂ©nĂ©ral Leclerc pour la porte dâOrlĂ©ans Ă Paris. Cette Ćuvre connaĂźt un destin mouvementĂ©.
En 1973, il se voit confier par la Tunisie, Ă lâoccasion des 70 ans du chef de lâĂtat, lâexĂ©cution dâune statue Ă©questre pour un Monument au prĂ©sident Habib Bourguiba et dâune fontaine, Ă©rigĂ©s Ă Sfax.
En 1981, il participe Ă lâensemble architectural du parvis de la cathĂ©drale dâOrlĂ©ans. Puis en 1982, le sculpteur rĂ©alise deux sculptures, LâĂtĂ© et LâHiver, dans lâarcade des nouveaux bĂątiments du SĂ©nat, rue GaranciĂšre Ă Paris. La municipalitĂ© de Cachan lui achĂšte le bronze de La Rencontre, un couple nu et enlacĂ©, tenant un petit enfant dans les bras, Ă©rigĂ© Ă lâextĂ©rieur du bureau de Poste dans lâensemble immobilier rĂ©alisĂ© dans cette ville par lâarchitecte Louis Arretche.
LâannĂ©e 1985 est marquĂ©e par trois expositions importantes : lâexposition « Raymond-Martin Ă la Monnaie de Paris », « Raymond-Martin au MusĂ©e Despiau-WlĂ©rick » de Mont-de-Marsan et « Raymond-Martin Ă Cachan ». En 1987, le prix Byzantion lui est attribuĂ© pour une de ces Ćuvres majeures : LâHomme au TrophĂ©e, Ă©rigĂ© Ă l'hĂŽtel de ville de Cachan. 1989 est une annĂ©e importante avec lâexposition « Paris-Moscou » Ă Moscou, lâexposition sur « La sculpture française, de Rodin Ă nos jours » Ă Fontainebleau, et lâinauguration des bas-reliefs pour lâhĂŽtel particulier de Marcel Dassault de l'avenue des Champs-ĂlysĂ©es Ă Paris[6]
Raymond Martin participe en 1990 Ă lâexposition « Sculpture française de notre temps » Ă Versailles. Deux ans plus tard a lieu lâinauguration du Buste de Michel FarĂ© Ă lâĂ©cole des mĂ©tiers de la culture et du marchĂ© de l'art (ICART)[7] alors que Raymond Martin meurt le .
« L'art de Raymond Martin rappelle qu'il importe d'inventer en dehors de tout esprit de systÚme et de tendre par tous les moyens à puiser dans les perfections les plus universellement reconnues le sentiment raisonné et indépendant de sa personne : il faut autant de patience que d'abnégation pour atteindre son but, n'avoir été d'aucune école pour passer la barre, franchir symboliquement l'amas ensablé des doctrines ou si l'on préfÚre en termes de compétition olympique : sauter plus haut.
Jamais l'invention de Raymond Martin n'a Ă©tĂ© plus transparente, plus rafraĂźchissante aux sources mĂȘmes de l'art de demain. Une vie de recherche de la beautĂ© absolue, de la passion sans frontiĂšres et de l'expression artistique sans tabou. »
(Michel Faré, écrivain, membre de l'Institut de France).
Ćuvres
La rencontre avec son maßtre Robert Wlérick et l'amitié de Charles Despiau, l'admiration qu'il voue à Auguste Rodin et à Michel-Ange, vont guider l'artiste tout au long de sa vie.
Ćuvres dans l'espace public
Dix années s'écoulÚrent de l'entre-guerres avant qu'on vßt, érigé au centre de la place du Trocadéro, le Monument au maréchal Foch. Les monuments parisiens tels que celui du général Leclerc à la porte d'Orléans, ou celui du général Mangin, place du Président-Mithouard, conçus avec sobriété, symbolisent la détermination de leur héros[8].
Le président tunisien Bourguiba lui commande sa statue équestre à sa gloire destinée à Sfax, témoignant des hauts faits d'une libération pacifique. Dans un autre registre, d'autres figures plus discrÚte ont aussi occupé le sculpteur, telle la figure du peintre Carle Vernet achetée par la ville de Bordeaux.
Plus sereine encore dans sa fluidité mais tout occupée des reflets que lui renvoie son miroir d'eau, la Nymphe de BiÚvre est allongée dans les jardins de l'hÎtel de ville de Cachan.
Dans le quartier parisien de Saint-Germain-des-PrĂ©s, Ă l'initiative de Christian Langlois, architecte du palais du Luxembourg, la façade d'une annexe du SĂ©nat est ornĂ©e de deux statues des saisons, L'ĂtĂ© et L'Hiver.
Sous les arcades de l'hÎtel des postes de Cachan, La Rencontre figure une étreinte d'amour passionnée et pudique.
On peut voir dans L'Homme au Trophée un symbole de la victoire, de la gloire et du désir charnel masculin.
Bustes
Entre autres figures de Raymond Martin, on remarquera celle d'Ăve, harmonieux et plein de grĂące, mais aussi celle de Pierrot, taillĂ© dans le marbre blanc.
MĂ©dailles et bas-reliefs
Concernant la médaille consacrée au général de Gaulle, Yvonne de Gaulle, sa veuve, remerciait l'artiste d'avoir su saisir chez le général « cet air un peu moins solennel qu'il prenait parfois. »
« Deviens qui tu es » est l'inscription qui figure sur le revers de la médaille de son ami et sculpteur Paul Belmondo. La sensualité féminine et la beauté tranquille caractérisent le bas-relief du Jardin d'été.
Dessins
Pour Raymond Martin, le dessin est indispensable Ă sa crĂ©ation, Ă l'Ă©panouissement de son Ćuvre dans son ensemble â toutes ces Ă©critures qui transcrivent en graphismes ombres, lumiĂšres et volumes, permettent d'ausculter le corps humain pour mieux le comprendre par le dessin.
Raymond Martin a dessiné par cycles, pris par la beauté particuliÚre d'un modÚle, avec des périodes de repos qui ont suscité en lui, rétrospectivement, un certain sentiment de mélancolie. Le caractÚre organique de chaque groupe de dessins, plume, sanguine, fusain ou pastel, est né de cette suite de cycles, avec une correspondance parfaite entre la vision, la technique et le sentiment.
« Le lien entre le dessin et la sculpture s'est développé sur un tout autre plan, plus secret, moins utilitaire, celui de la vision en profondeur de la forme, avec des constantes, ses rappels, ses obsessions. Nu au fauteuil, visage d'enfant, autoportrait, Raymond Martin est tout entier dans ses premiers dessins avec un mélange de fiÚvre, de tendresse et de superbe. On le retrouve dans sa maturité, dominant sa vision avec une ampleur et une maßtrise totale, dans le droit fil de ce qui fut l'idéal de sa jeunesse : la traduction de la sensation dans la lumiÚre, de la lumiÚre dans la sensation. »
(Patrice Dubois - Expert de la Cour d'appel de Paris).
RĂ©compenses et distinctions
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Expositions
- 1928-1955 : Salon des Tuileries, Paris.
- 1930, 1932 : exposition « Raymond Martin », galerie Paul Paquereau, Paris.
- 1932-1937 : Salon d'automne, Paris.
- 1943 : galerie Compagnie des arts français.
- 1943-1955 : exposition permanente, galerie Jacquart, Paris.
- 1947 : « Exposition de sculptures françaises », Allemagne, Hongrie et Tchécoslovaquie.
- 1952 : « Dessins des sculpteurs français », palais Lobkowitz à Vienne en Autriche.
- 1952 : Paris, galerie Bernheim.
- 1953 : Paris, Petit Palais.
- 1955 : Salon du dessin et de la peinture à l'eau, Paris, musée d'art moderne.
- 1955 : chĂąteau de Fontainebleau.
- 1955 : Nice, Fransk Festival.
- 1960 : « Durey, Planson, Martin », Paris, galerie Galliera.
- 1963 : « Les peintres témoins de leur temps : l'événément », Paris, musée Galliera.
- 1964 : « Exposition Raymond Martin », Paris, galerie Bernier.
- 1965 : « Guerrier, Morvan, Winsberg, Gage et les sculptures de Raymond Martin », galerie La Calade.
- 1966, 1968, 1981 : Biennale de Cachan.
- 1966 : « Les dessins des sculpteurs célÚbres de Rodin à nos jours », musée de Dijon.
- 1966 : « Exposition Raymond Martin », Copenhague, Foreningen Fransk KĂŒnst.
- 1966 : Juvisy, Salon international Paris-Sud.
- 1969 : Paris, galerie André Pacitti.
- 1970 : « Grands sculpteurs contemporains », Narbonne.
- 1978 : Paris, musée Bourdelle.
- 1981 : Paris, Louvre des antiquaires.
- 1982 : Paris, musée Rodin.
- 1982 : Mont-de-Marsan, musée Despiau-Wlérick.
- 1982 : Salon des artistes français.
- 1985 : « Exposition Raymond Martin », Monnaie de Paris[9].
- 1986 : Paris, Fondation de Coubertin.
- 1986 : « Exposition Raymond Martin », Cachan.
- 1989 : Paris, galerie Varine-Gincourt.
- 1989 : Salon de Fontainebleau.
- 1989 : exposition Ă Moscou.
- 1990 : « Sculpture française de notre temps », Versailles.
- 1991 : Paris et Poitiers, galerie Carnot.
- 1992 : l'atelier de Ville-d'Avray.
- 2006 : « Exposition Raymond Martin », Cachan.
- 2007 : « Exposition Raymond Martin », Paris et Utrecht.
- 2008 : « Exposition Raymond Martin », Angers.
Notes et références
- Insee, « Acte de décÚs de Raymond Martin », sur MatchID
- Rue rebaptisée en son honneur par la municipalité.
- Rémi Jallageas, « Statue équestre du Maréchal Foch | Raymond Martin sculpteur », sur raymondmartinsculpteur.com (consulté le )
- Georges Poisson, Guide des statues de Paris. Monuments, dĂ©cors, fontaines, Ăd. Hazan, Les guides visuels, 1990, pp. 112-113 (ISBN 2850252166).
- Rémi Jallageas, « Biographie de Raymond Martin sur son site officiel », sur raymondmartinsculpteur.com
- Actuellement succursale d'Abercrombie & Fitch).
- Notice sur e-monumen.net.
- Rémi Jallageas, « Statue du général Mangin | Raymond Martin sculpteur », sur raymondmartinsculpteur.com (consulté le )
- Yvonne Goldenberg, Raymond Martin à la Monnaie de Paris, Paris, Musée de la Monnaie, .
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Delarge
- (en) Bénézit
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names