Accueil🇫🇷Chercher

RĂ©seau hydrographique de la Haute-Vienne

Le réseau hydrographique de la Haute-Vienne est l'ensemble des éléments naturels (rivières) ou artificiels (canaux), drainant le territoire du département de la Haute-Vienne (région Nouvelle-Aquitaine, France). Il regroupe ainsi des cours d'eau ou canaux situés entièrement ou partiellement dans la Haute-Vienne.

RĂ©seau hydrographique de la Haute-Vienne
Localisation du département de la Haute-Vienne sur la carte des bassins hydrographiques français.
Localisation du département de la Haute-Vienne sur la carte des bassins hydrographiques français.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Haute-Vienne
Bassins
Bassins hydrographiques Loire-Bretagne
Adour-Garonne
Sous-bassins DCE Charente
Dordogne
Vienne-Creuse
Caractéristiques
Principaux cours d'eau l'Auvézère, le Bandiat, la Benaize, la Brame, la Briance, la Charente, la Dronne, la Gartempe, l'Isle, la Loue, la Maulde, le Salleron, la Tardoire, le Taurion, la Vienne, le Vincou.
Longueur totale 7 220 km
Planification
SDAGE SDAGE Adour-Garonne
SDAGE Loire-Bretagne
SAGE Charente
Isle-Dronne
Vienne

Le rĂ©seau hydrographique dĂ©partemental prĂ©sente une longueur de près de 7 220 km de cours d'eau.

Caractéristiques

Notion de cours d'eau

Jusqu'en 2016, aucun texte législatif ne définissait la notion de cours d’eau[1]. Ce n'est qu'avec la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages que cette lacune est comblée. L'article 118 de cette loi insère un nouvel article L. 215-7-1 dans le code de l'environnement précisant que « constitue un cours d'eau un écoulement d'eaux courantes dans un lit naturel à l'origine, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l'année. L'écoulement peut ne pas être permanent compte tenu des conditions hydrologiques et géologiques locales. »[2]. Ainsi les trois critères cumulatifs caractérisant un cours d'eau sont :

  • la prĂ©sence et la permanence d’un lit naturel Ă  l’origine, ce qui distingue les cours d’eau (artificialisĂ©s ou non) des fossĂ©s et canaux creusĂ©s par la main de l’homme ;
  • l’alimentation par une source ;
  • la permanence d’un dĂ©bit suffisant une majeure partie de l’annĂ©e, critère qui doit ĂŞtre Ă©valuĂ© en fonction des conditions climatiques et hydrologiques locales.

Bassins versants et cours d'eau de la Haute-Vienne

Les bassins hydrographiques sont découpés dans le référentiel national BD Carthage en éléments de plus en plus fins, emboîtés selon quatre niveaux : régions hydrographiques, secteurs, sous-secteurs et zones hydrographiques. Le département est découpé en trois régions hydrographiques : « la Loire de la Vienne à la Maine », correspondant au bassin de la Vienne, au sein du bassin Loire-Bretagne et la « Dordogne » et la « Charente » au sein du bassin Adour-Garonne.

Les secteurs et sous-secteurs peuvent être regroupés en treize bassins versants, s'insérant dans les trois grands bassins versants Charente, Dordogne et Vienne[3] :

  • le bassin de la Charente est le plus petit bassin versant d’Adour-Garonne (10 549 km2). Il occupe une petite partie sud-ouest du territoire dĂ©partemental oĂą il est drainĂ© par la Charente, par son principal affluent, la Tardoire, et l'affluent de celle-ci, le Bandiat[4] ;
  • le bassin de la Dordogne est le second plus grand bassin versant d’Adour-Garonne (24 000 km2), après celui de la Garonne[5]. Il occupe une petite partie sud-ouest du territoire dĂ©partemental oĂą il est drainĂ© Ă  l'ouest par l'Isle et ses deux affluents la Dronne et la Loue et Ă  l'est par l'AuvĂ©zère ;
  • le bassin de la Vienne, sous-bassin du bassin de la Loire, s'Ă©tend sur 21 157 km2 et couvre huit dĂ©partements sur deux rĂ©gions[6]. Il occupe la plus grande partie du territoire dĂ©partemental et se dĂ©compose dans les sous-bassins suivants : la Benaize, la Brame, la Briance, la Gartempe, l'Issoire, le Taurion, la Vienne et le Vincou sont les principaux cours d'eau qui drainent ce sous-bassin dans le dĂ©partement de la Haute-Vienne.
  • La Haute-Vienne est dĂ©coupĂ© en trois rĂ©gions hydrographiques.
    La Haute-Vienne est découpé en trois régions hydrographiques.
  • Les principaux bassins versants de la Haute-Vienne.
    Les principaux bassins versants de la Haute-Vienne.

La fédération de pêche de la Haute-Vienne regroupe ces bassins versants selon un découpage différent comprenant sept grands bassins versants[7] :

  • le « bassin de la Basse Marche », au nord, regroupant les bassins versants de la Benaize, de l’Asse, du Salleron et de la Brame, relevant de la compĂ©tence du Syndicat mixte d’amĂ©nagement du bassin de la Gartempe et de ses affluents (SMABGA) ;
  • le « bassin de la Gartempe », limitrophe du bassin de la Basse Marche, regroupant les bassins versants de la Gartempe, la Semme, l’Ardour, le Rivalier, la Couze, le Vincou, l’Issoire, la Franche Doire et l’Isop, territoire sur lequel sont compĂ©tents les syndicats SMABGA (Syndicat Mixte d’AmĂ©nagement du Bassin de la Gartempe et de ses Affluents) et SIGIV (Syndicat Intercommunal des bassins du Goire, de l’Issoire et de la Vienne en Charente Limousine) ;
  • le « bassin de la vallĂ©e de la Vienne », regroupant les bassins versants de la Vienne en aval de Bosmie-l'Aiguille, de la Glane et de l’Aixette, territoire de compĂ©tence du SABV (Syndicat d’AmĂ©nagement du Bassin de la Vienne) ;
  • le « bassin du Parc naturel rĂ©gional PĂ©rigord-Limousin », regroupant les bassins versants de la Gorre, de la Graine, de la Charente, de la Tardoire, du Trieux, du Bandiat et de la Dronne, territoire de compĂ©tences des syndicats SYMBA Bandiat-Tardoire (Syndicat Mixte des Bassins Bandiat-Tardoire) et SMVG (Syndicat Mixte Vienne-Gorre) ;
  • le « bassin du Pays arĂ©dien, de la Ligoure et de la Briance », regroupant les bassins versants de la Briance, de la Ligoure, de l'Isle, de la Loue, territoire de compĂ©tence des syndicats suivant : le Syndicat d’AmĂ©nagement du Bassin de la Vienne (SABV) et le Syndicat Mixte Monts et Barrages (SMMB) ;
  • le « bassin du Taurion, de la Maulde et de la Vienne », regroupant les bassins versants de la Vienne amont, la Maulde, le Tard, le Taurion, la Combade,
  • le « bassin du Pays de Limoges », regroupant les bassins versants de la Vienne (dans Limoges), du Ruisseau des Villettes, de l'Auzette, de la Valoine, du Ruisseau du Palais, de l’Aurence.

Le rĂ©seau hydrographique s’étend sur un linĂ©aire de près de 7 220 km[8] et comprend 15 cours d'eau de longueur supĂ©rieure Ă  50 km et 84 de longueur supĂ©rieure Ă  10 km.

  • Carte des cours d'eau de longueur supĂ©rieure Ă  50 km de la Haute-Vienne.
    Carte des cours d'eau de longueur supĂ©rieure Ă  50 km de la Haute-Vienne.
  • Carte de l'ensemble du rĂ©seau hydrographique de la Haute-Vienne.
    Carte de l'ensemble du réseau hydrographique de la Haute-Vienne.

Hydrologie des principaux cours d'eau

Les donnĂ©es hydrologiques des principaux cours d'eau de la Haute-Vienne sont acquises grâce Ă  un ensemble de 24 stations de mesure et stockĂ©es dans une base de donnĂ©es nationale dĂ©nommĂ©e Banque Hydro. Les hauteurs d'eau sont mesurĂ©es Ă  des pas variables et permettent de calculer, par station, les dĂ©bits instantanĂ©s, journaliers, mensuels, etc. Ă  partir des valeurs de hauteur d'eau et des courbes de tarage (relations entre les hauteurs et les dĂ©bits). Ces valeurs sont actualisĂ©es Ă  chaque mise Ă  jour d'une hauteur ou d'une courbe de tarage (addition, prĂ©cision supplĂ©mentaire, correction, etc.). Ces 24 stations de mesures sont les suivantes :

À l'échelle des bassins versants, la gestion de la ressource en eau s’appuie sur un ensemble de points nodaux, définis par le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), pour lesquels sont fixés des débits de référence correspondant à des situations de débit faible, notamment en période estivale. Les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) peuvent aussi définir des points nodaux complémentaires à l’intérieur de leur périmètre. À chaque point correspond une zone d'influence équivalente au bassin amont du point nodal. Lorsque le débit observé devient inférieur aux débits seuils, des mesures restrictives sont appliquées par arrêtés préfectoraux sur le territoire correspondant à la zone d’influence du point nodal considéré. Les débits seuils sont[33] :

  • le dĂ©bit objectif d’étiage (DOE) qui constitue le dĂ©bit en dessous duquel la vie aquatique est altĂ©rĂ©e ;
  • le dĂ©bit seuil d’alerte (DSA) Ă  partir duquel des mesures de restriction d’usage sont dĂ©clenchĂ©es ;
  • le dĂ©bit de crise (DCR) au niveau duquel toutes les mesures possibles de restriction des prĂ©lèvements et des rejets sont mises en Ĺ“uvre.

Les objectifs aux points nodaux et aux zones nodales fixés dans le SDAGE 2010-2015 Loire-Bretagne[34] et reconduits dans le SDAGE 2016-2021, sont exprimés, suivant les situations, en débit ou en hauteur (piézométrique ou limnimétrique), et portent :

  • d’une part sur l’équilibre entre la ressource et les besoins (dĂ©bit objectif d’étiage DOE, piĂ©zomĂ©trie objectif d’étiage POE, niveau objectif d’étiage NOE) ;
  • d’autre part sur la gestion des crises (seuils d’alerte DSA, PSA et NSA ; et seuils de crise, DCR, PCR et NCR).

Leur détermination repose principalement sur l’observation des équilibres ou déséquilibres actuels et sur l’expérience des situations de crise antérieures. Le département de la Haute-Vienne est découpé en six zones nodales se référant à six points nodaux dont un seul est dans le département. Leurs caractéristiques sont les suivantes[35] :

Carte des points nodaux et de leur zone d'influence dans le département de la Haute-Vienne.
Cours d'eauCode pointLocalisation du pointÉquilibre ressource / besoinGérer la criseZone d'influenceCommentaire
DOE (m3/s)DSADCR
GartempeGrstation hydrométrique de Vicq-sur-Gartempe3,93,93,5Bassin Gartempe en totalité
VienneVn3station hydrométrique de Lussac-les-Châteaux161310Bassin Vienne entre les points Vn3 et Vn4Axe réalimenté pour le fonctionnement de la centrale de Civaux (les statistiques ont été corrigées d'un soutien d'étiage apporté spécifiquement du fait du développement d’amibes et qui n'est pas appelé à se reproduire)
VienneVn4station hydrométrique d'Etagnac15,5129Bassin Vienne entre les points Vn4 et Vn5
VienneVn5station hydrométrique du Palais1296Bassin Vienne en amont du point Vn5

Cartographie des cours d'eau au titre de la police de l'eau

En lien avec la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, publiée au Journal officiel du 9 août 2016, définissant la notion de cours d’eau, une instruction du gouvernement du [36] demande aux services d’État de mettre en place une cartographie du réseau hydrographique dans chaque département, afin de permettre aux riverains concernés de distinguer facilement les cours d’eau des fossés, non soumis aux mêmes règles : une intervention sur un cours d’eau allant au-delà de l’entretien courant ne peut en effet se faire que dans le cadre d’une déclaration ou autorisation « loi sur l’eau ». En outre les agriculteurs qui demandent les aides de la politique agricole commune (PAC) doivent implanter ou conserver une bande tampon de cinq mètres, le long des cours d'eau classés au titre des Bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE)[37]. Dans ce cadre, les services de l'État ont engagé une démarche progressive d'identification des cours d'eau et publié une carte de ceux-ci[38].

Plans d'eau

L'appellation plans d'eau dĂ©signe l'ensemble des retenues d'eau stagnante, d'eau plane, quelle que soit leur surface (minimale ou maximale) et quelle que soit leur profondeur et comprend donc aussi bien les trous d'eau de quelques dizaines ou centaines de m2, que les immensitĂ©s telles que le lac de Saint-Pardoux ou celui de Vassivière. On en compte plus de 12 000 en Haute-Vienne, dont 8 000 de plus de 1 000 m2. pdpg p436

Retenues d'eau

Une retenue d'eau désigne un plan d'eau tel qu'un lac, un étang, etc. créé artificiellement par la construction d'un barrage, d'une digue, vanne ou autre type de barrière. Les principales retenues d'eau dans la Haute-Vienne sont les suivantes.

Nom ouvrageRivièreCommune de localisation de l'ouvragepropriétairehauteurVolume de la retenue :TypeLongueurAnnée mise en serviceSurface de la retenueSurface bassin versantAltitude crêteFinalitéRéf
Barrage de Saint-Pardouxla CouzeConseil départemental de la Haute-Vienne / Régie du lac de Saint-Pardoux19,42 m22900 milliers de m³Terre195 m1976331 ha77,3 km²362,5 mLoisirs / Alimentation en eau[39]
Barrage de Saint-Marcle TaurionEDF40 m20000 milliers de m³Poids166 m1930150 ha1000 km²284 mHydroélectricité[40]
Barrage de Vassivièrela MauldeEDF32,2106 000Poids233195097675652,9HydroĂ©lectricitĂ©[41]
Barrage de Montlarronla MauldeEDF28 m4 800 milliers de m³Multi-Voûtes173 m195367 ha223 km²379,5 mHydroélectricité[42]
Barrage du Mazeaudla Couze32 m7100 milliers de m³Multi-voûtes complétées par une digue de col à masque amont en béton320 m1978 m46 ha22 km²459 mAlimentation en eau[43] - [44]
Barrage de Beaune n°2la MazelleCommune de Limoges22 m1827 milliers de m³Terre150 m196128 ha17 km²344,75 mAlimentation en eau[45]
Barrage de Lartigela MauldeEDF16 m2020 milliers de m³Contreforts73,5 m195830 ha484 km²288,5 mHydroélectricité[46]
Barrage de Villejoubertla MauldeEDF17,8 m3294 milliers de m³Contreforts104 m196260 ha456 km²301,05 mHydroélectricité[47]
Barrage de Langleretla MauldeEDF16,5 m1190 milliers de m³Contreforts100 m196217,5 ha434 km²314,55 mHydroélectricité[48]
Barrage de Bujaleufla MauldeEDF17 m2880 milliers de m³Contreforts107 m196370 ha427 km²327,95 mHydroélectricité[49]
Barrage de Fleixla MauldeEDF17,9 m2720 milliers de m³Contreforts108 m196140 ha281 km²338,5 mHydroélectricité[50]
Barrage de Martineixla MauldeEDF15,5 m1620 milliers de m³Contreforts93 m196240 ha176 km²354,85 mHydroélectricité[51]
Barrage de l'Étang de la prairieRuisseau de la prairieChâteauneuf-la-ForêtCommune de Châteauneuf-la-Forêt15,5 m560 milliers de m³Terre112 m197612 ha8,8 km²363 mLoisirs[52]

Gouvernance de bassin

Bassins administratifs

La gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. La Haute-Vienne est découpé en deux bassins : le bassin Loire-Bretagne sur 97 % du territoire et le bassin Adour-Garonne sur les 3 % restants, qui sont à la fois des circonscriptions administratives de bassin, territoires de gestion dont les limites sont des limites communales, et des bassins hydrographiques, territoires hydrographiques dont les limites sont des lignes de partage des eaux.

Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre sur l'eau. La Haute-Vienne est découpé en trois sous-bassins : « Vienne-Creuse » dans le bassin Loire-Bretagne ainsi que « Charente » et « Dordogne » dans le bassin Adour-Garonne.

  • La Haute-Vienne est dĂ©coupĂ©e en deux bassins DCE : Loire-Bretagne et Adour-Garonne.
    La Haute-Vienne est découpée en deux bassins DCE : Loire-Bretagne et Adour-Garonne.
  • La Haute-Vienne est dĂ©coupĂ©e en trois sous-bassins administratifs : « Vienne-Creuse », « Charente » et « Dordogne ».
    La Haute-Vienne est découpée en trois sous-bassins administratifs : « Vienne-Creuse », « Charente » et « Dordogne ».

Acteurs

La planification de l’eau s’appuie sur une gouvernance qui fait intervenir différents acteurs que l’on peut schématiquement répartir en quatre groupes : sphère de décision, instances de préparation des décisions, instances techniques et partenaires du bassin associés à la planification. La sphère de décision comprend le comité de bassin et le préfet coordonnateur de bassin.

Instances de bassin

Les instances de bassins sont constituées de deux entités :

  • le comitĂ© de bassin, une instance de concertation qui regroupe diffĂ©rents acteurs, publics ou privĂ©s, agissant dans le domaine de l’eau : collectivitĂ©s, État, usagers, personnes qualifiĂ©es, milieux socioprofessionnels et le prĂ©fet coordonnateur de bassin. Le dĂ©partement de la Haute-Vienne dĂ©pend, selon les parties de son territoire, des comitĂ©s de bassins Adour-Garonne et Loire-Bretagne ;
  • l'agence de l'eau, un Ă©tablissement public Ă  caractère administratif de l’État. Le dĂ©partement de la Haute-Vienne dĂ©pend de deux agences de l'eau :
    • Adour-Garonne ;
    • Loire-Bretagne, dont le siège est Ă  OrlĂ©ans, et plus particulièrement de la dĂ©lĂ©gation « Allier-Loire amont » de l'agence de l'eau. Celle-ci assure le secrĂ©tariat de la commission territoriale Allier-Loire amont du comitĂ© de bassin et intervient sur les SAGE du territoire[53].

Commissions locales de l'eau

Une Commission locale de l'eau est définie à l'échelle de chaque schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), qui, respectant le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), précise les objectifs plus détaillés de l’utilisation de l’eau. Elle est composée de 50 % d’élus, 25 % d’usagers, 25 % d'administrations.

Établissements publics territoriaux de bassin

La loi du relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a fait des établissements publics territoriaux de bassin (EPTB) des acteurs officiels de la politique de l'eau à l'échelle d'un bassin versant ou d'un sous-bassin[54]. Leur rôle a été renforcé par la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du et par la loi du portant engagement national pour l’environnement (Grenelle 2). Leur périmètre doit répondre à la cohérence hydrographique d'un bassin ou d’un sous-bassin hydrographique, sans limite de taille minimum. Ils sont déconnectés des limites administratives des collectivités membres[55].

Deux EPTB sont compétents sur le territoire de la Haute-Vienne[56] :

  • l'Établissement public Loire (EPL), crĂ©Ă© le et reconnu EPTB le [57], est compĂ©tent sur l'ensemble du bassin de la Loire, soit une superficie totale de bassins versants de 117 800 km2 ;
  • l'EPTB Vienne, crĂ©Ă© le 10 septembre 2007 et reconnu EPTB le 21 octobre 2008[58], est compĂ©tent sur l'ensemble du bassin de la Vienne, soit une superficie de bassins versants de 21 157 km2[59].

Planification

La directive-cadre sur l'eau (DCE) du déploie une logique de planification (les « plans de gestion » que sont les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) en France), associée à une politique de programmation (les « programmes de mesures » - PdM), à l’échelle des grands bassins hydrographiques.

Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE)

Le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) est un document de planification dans le domaine de l’eau. Il définit, pour une période donnée de six ans, les grandes orientations pour une gestion équilibrée de la ressource en eau ainsi que les objectifs de qualité et de quantité des eaux à atteindre dans le bassin hydrographique dont dépend le département. Il est établi en application des articles L.212-1 et suivants du code de l’environnement. Le département de la Haute-Vienne est concerné par les SDAGE Adour-Garonne et Loire-Bretagne.

SDAGEApprobation par le Préfet coordonnateur de bassin
PĂ©riode 2010-2015PĂ©riode 2016-2021
SDAGE Adour-Garonne[60][61]
SDAGE Loire-Bretagne18 novembre 2009[62]18 novembre 2015[63]

Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE)

Carte des SAGE concernant la Haute-Vienne au .

Le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) est le deuxième niveau de planification, au périmètre plus restreint que le schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE). Il est fondé sur une unité de territoire où s’imposent une solidarité physique et humaine (bassins versants, nappes souterraines, estuaires, …). Il fixe les objectifs généraux, les règles, les actions et moyens à mettre en oeuvre pour gérer la ressource en eau et concilier tous ses usages. Le SAGE est élaboré par une commission locale de l'eau (C.L.E.) composée d’élus, d’usagers et de représentants de l’État. Il doit être approuvé par le Préfet après avis du comité de bassin pour devenir opposable aux décisions publiques. Les SAGE doivent être compatibles avec les orientations du SDAGE en application sur leur territoire[64].

Dans le département, trois territoires sont engagés dans une démarche de SAGE, couvrant ainsi la totalité du territoire départemental : « Charente », « Isle-Dronne » et « Vienne »[65] - [66].

Nom du SAGEPhasePérimètre fixé leCréation CLEApprouvé leSuperficieDépartements concernésNb communes
TotalHaute-Vienne
Charente[67] - [68]Élaboration18.04.2011 modifiĂ© en 201607.06.2011--9 300 km2Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Deux-Sèvres, Vienne, Haute-Vienne70910
Isle-Dronne[69] - [70]Élaboration17.05.201101.07.2011 modifiĂ©--2 556 km2Haute-Vienne, Corrèze, Dordogne, Charente, Charente-Maritime, Gironde.15924
Vienne[71] - [72]Mise en oeuvre30.06.199522.09.200808.03.20137 060 km2Corrèze, Haute-Vienne, Haute-Vienne, Charente, Vienne, Indre-et-Loire310127

Contrats de rivière

Le troisième niveau de planification est celui du contrat, où les actions sont mises en œuvre concrètement. Un contrat territorial est ainsi un outil de l'Agence de l'eau, mis en place pour cinq ans à l'échelle d'un bassin versant. Il a pour objectifs de réduire les pollutions diffuses et d'entretenir ou restaurer les milieux aquatiques afin d'atteindre le bon état écologique des masses d'eau défini dans le SDAGE[73]. Un contrat de rivière (ou également de lac, de baie, de nappe) est un instrument d’intervention à l’échelle de bassin versant. Il a pour objectif la préservation, la restauration et l'entretien d'une rivière et de son écosystème. Contrairement au SAGE, les objectifs du contrat de rivière n’ont pas de portée juridique, mais constituent un engagement contractuel entre les signataires. Un comité de rivière est chargé de concourir au suivi du contrat de rivière[74]. Lancé en 1981, le dispositif a évolué en 2004[75]. Trois contrats de rivière ont été mis en oeuvre sur la période 2008-2016.

Contrats territoriaux de bassins

  • Contrat territorial milieux aquatiques (CTMA) Briance portĂ© par le Syndicat d’AmĂ©nagement du Bassin de la Vienne (SABV).
  • Contrat territorial Vienne amont (CTVa) rebaptisĂ© « Programme Sources en actions », portĂ© par le Parc Naturel RĂ©gional de Millevaches qui intervient avec l’Etablissement Public du Bassin de la Vienne (organisme porteur du SAGE Vienne) comme coordinateurs des actions des diffĂ©rents maĂ®tres d’ouvrage.

Gouvernance locale

Services de l'État

La police de l'eau réglemente les installations, ouvrages, travaux ou activités qui peuvent exercer des pressions sur les milieux. Elle est assurée par trois polices spécialisées : la police de l’eau et des milieux aquatiques, la police de la pêche et la police des installations classées. Les acteurs principaux sont[76] :

Autres organismes

  • la FĂ©dĂ©ration dĂ©partementale pour la pĂŞche et la protection du Milieu Aquatique Haute-Vienne (FDPPMA 23) est une association qui coordonne et soutient les actions de 36 associations AgrĂ©Ă©es pour la PĂŞche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) responsables de la dĂ©tention et la gestion des droits de pĂŞche dans le dĂ©partement. Elle promeut et dĂ©fend la pĂŞche de loisirs en eau douce et participe Ă  la protection et la gestion durable des milieux aquatiques ;
  • le Conservatoire rĂ©gional d'espaces naturels du Limousin mène des actions de prĂ©servation, d’amĂ©nagement, de gestion et de mise en valeur des espaces naturels majeurs sur le plan Ă©cologique et paysager ;
  • la Chambre d'agriculture de la Haute-Vienne met en place avec les agriculteurs des programmes pour la prĂ©servation des milieux aquatiques ;
  • le Parc naturel rĂ©gional de Millevaches en Limousin agit en faveur de la prĂ©servation et la valorisation de ces richesses (milieu naturel et eau).

Gestion intercommunale des cours d’eau

Force est de constater que la rivière n’est plus utilisée pour les besoins des riverains, que les travaux d’entretien sont coûteux et que le mode d’occupation des sols ainsi que les pratiques culturales ont été profondément modifiés. Les collectivités territoriales sont dès lors autorisées, mais ce n’est pas une obligation, à se substituer aux riverains pour assurer l’entretien et l’aménagement des cours d’eau non domaniaux lorsque ces travaux présentent un caractère d’intérêt général ou d’urgence (Article L.211-7 Code de l’Environnement)[78]. La constitution de syndicats intercommunaux pour l’entretien des rivières garantit la cohérence des interventions, permet de mutualiser les moyens des communes et de bénéficier de subventions publiques. Les communes ont donc été amenées petit à petit à se substituer aux riverains. Elles se sont regroupées en syndicats de rivières et ont pris en charge les travaux sur les cours d’eau non domaniaux.

Syndicats de rivières

Huit syndicats sont compétents dans la gestion et l'aménagement de rivières ou dans un domaine connexe susceptible d'améliorer la qualité des cours d'eau en 2015 dans le département :

  • le syndicat mixte d’amĂ©nagement du bassin de la Gartempe et de ses affluents (SMABGA) ;
  • le syndicat mixte d’AmĂ©nagement du Bassin de la Gartempe et de ses Affluents (SMABGA) ;
  • le syndicat intercommunal des bassins du Goire, de l’Issoire et de la Vienne en Charente Limousine (SIGIV) ;
  • le syndicat d'amĂ©nagement du Bassin de la Vienne (SABV) ;
  • le syndicat mixte des Bassins Bandiat-Tardoire (SYMBA Bandiat-Tardoire) ;
  • le syndicat mixte Vienne-Gorre (SMVG) ;
  • le syndicat d'amĂ©nagement du Bassin de la Vienne (SABV)
  • le syndicat mixte Monts et Barrages (SMMB).

Intercommunalités et GEMAPI

Depuis le et en application de la loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Maptam) promulguée le 27 janvier 2014, une nouvelle compétence exclusive et obligatoire de « gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations » (GEMAPI) (essentiellement articles 56 à 59) est dévolue aux communes ou, en lieu et place des communes, par les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI-FP)[79]. Les communes ou EPCI-FP pourront adhérer à des syndicats mixtes et leur transférer tout ou partie de la compétence. Les missions relatives à la GEMAPI sont définies dans l'article L. 211-7 du Code de l'environnement, il s’agit de[80] :

  • l’amĂ©nagement d’un bassin ou d’une fraction de bassin hydrographique ;
  • l’entretien et l’amĂ©nagement d’un cours d’eau, canal, lac ou plan d’eau, y compris leurs accès ;
  • la dĂ©fense contre les inondations et contre la mer ;
  • la protection et la restauration des sites, des Ă©cosystèmes aquatiques et des zones humides ainsi que des formations boisĂ©es riveraines.

Entretien et aménagement

RĂ©glementation

D’un point de vue réglementaire, la loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 (LEMA) a modifié la définition de l’entretien d’un cours d’eau fixée à l’article L.215-14 du code de l’environnement. Selon cet article, l’entretien régulier a pour objet « de maintenir ce cours d’eau dans son profil d’équilibre, de permettre l’écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives »[81]. Les travaux susceptibles d’être engagés pour procéder à l’entretien sont strictement encadrés (articles L. 215-14 et R.215-2 du code de l’environnement) et doivent correspondre notamment à l'enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, l'élagage ou le recépage de la végétation des rives[82] - [83]. Selon leur nature, les travaux d'entretien sont soumis à autorisation ou déclaration[84].

Aménagement des cours d'eau

L'aménagement des cours d'eau comprend, entre autres[85] :

  • la rĂ©alisation d'infrastructures et de bâtiments (travaux routiers, zone d’amĂ©nagement concertĂ©e..)
  • la protection de berges
  • la restauration hydro-morphologique des cours d’eau, c’est-Ă -dire de ses profils en long et en travers et de son tracĂ© planimĂ©trique : capture, mĂ©andres, etc.
  • la restauration de la continuitĂ© Ă©cologique, c’est-Ă -dire la possibilitĂ© de circulation des espèces animales et le bon dĂ©roulement du transport des sĂ©diments.

Selon leur nature, les travaux d'aménagement sont soumis à autorisation ou déclaration[84].

Qualité des cours d'eau dans la Haute-Vienne

PĂŞche et peuplements piscicoles

Droit de pĂŞche et associations de pĂŞche

Le propriĂ©taire riverain a le droit de pĂŞche jusqu’à la limite de sa propriĂ©tĂ© (milieu de cours d’eau) sous rĂ©serve de disposer d’une carte de pĂŞche (L. 435-4 et R435-34 Ă  39 du code de l’Environnement)[86]. S’il le souhaite, le propriĂ©taire peut signer un bail de pĂŞche avec une association (exemple l'AAPPMA) ou la fĂ©dĂ©ration de pĂŞche dĂ©partementale. En donnant le droit de pĂŞche, qui ne le dessaisit pas lui-mĂŞme de ce droit, il doit laisser un accès aux pĂŞcheurs membres de cette association. En 2018, il y a 54 associations agrĂ©Ă©es de PĂŞche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA)[87]. Tout pĂŞcheur non propriĂ©taire riverain doit avoir acquis une carte de pĂŞche pour la saison d'exercice. Celle-ci constitue avant tout un droit d’accès et d’exercice sur les territoires autorisĂ©s[88].

Classement et peuplements piscicoles

La catégorie piscicole est un classement juridique des cours d'eau en fonction des groupes de poissons dominants. Un arrêté réglementaire préfectoral permanent reprend l’ensemble des dispositions applicables en matière de pêche dans le département de la Haute-Vienne en les différenciant selon les catégories piscicoles. Ces dispositions sont reprises sur le site de la fédération de pêche de la Haute-Vienne[89].

Cours d'eau de première catégorie

Un cours d'eau est dĂ©clarĂ© de première catĂ©gorie lorsque le peuplement piscicole dominant est constituĂ© de salmonidĂ©s (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon). Si elles sont naturellement prĂ©sentes (et non issues de rĂ©empoissonnements successifs), ces espèces sont rĂ©putĂ©es ĂŞtre de bons bioindicateurs. Elles sont en gĂ©nĂ©ral accompagnĂ©es par d'autres petits poissons (vairon, chabot, etc). Ce type de cours d'eau est souvent qualifiĂ© de « rivière Ă  truites »[90]. Dans la Haute-Vienne, 7 000 km de cours d'eau sont classĂ©s en première catĂ©gorie[8], correspondant Ă  tous ceux qui ne sont pas classĂ©s en deuxième catĂ©gorie[91].

Cours d'eau de deuxième catégorie

Pour un cours d'eau de deuxième catĂ©gorie, l'espèce biologique dominante est constituĂ©e essentiellement de poissons blancs (cyprinidĂ©s) (donc rivière cyprinicole) et de carnassiers (brochet, sandre et perche). Depuis les annĂ©es 1990 ce type de rivières est Ă©galement peuplĂ© de silures[90]. Dans la Haute-Vienne, les cours d'eau suivants sont classĂ©s en deuxième catĂ©gorie[91], correspondant Ă  un linĂ©aire de 220 km[8] :

  • la Vienne, en aval de son confluent avec la Maulde ; la Maulde, en aval du barrage du lac de retenue du Mont-Larron et les lacs de retenue Ă©tablis sur cette section ; le lac de retenue du Mont-Larron ; le lac de retenue de Vassivière (limite courbe de niveau Ă  650 mètres).
  • le Thaurion.
  • la Briance, en aval de son confluent avec la Roselle ;
  • la Gartempe, en aval du pont du Bonhomme (commune de Bessines-sur-Gartempe) ;
  • le Vincou, en aval du pont de la SociĂ©tĂ© nationale des chemins de fer français de la Roche-Corbière sur la commune de Bellac.
  • la Brame, en aval du pont de Beaubeyrot ;
  • la Chaume ;
  • la Benaize ;
  • l'Asse ;
  • la Glane entre le pont de DĂ©rot et son confluent avec la Vienne.

Continuité écologique

Notion de continuité écologique

La continuité d’un cours d’eau est une notion introduite en 2000 par la Directive cadre européenne sur l'eau. En droit français, l'article R214-109 du code de l'environnement définit la notion d'obstacle à la continuité écologique. A contrario, la continuité écologique est obtenue en supprimant ou limitant ces obstacles et doit permettre d'assurer[92] :

  • la libre circulation des organismes aquatiques et leur accès aux zones indispensables Ă  leur reproduction, leur croissance, leur alimentation ou leur abri ;
  • le transport naturel des sĂ©diments de l’amont Ă  l’aval des cours d’eau.
  • les connexions latĂ©rales avec les rĂ©servoirs biologiques et en assurer leur bonne hydrologie

Le défaut de continuité écologique peut être la conséquence de la présence d'ouvrages en travers des cours d'eau, mais aussi d'ouvrages coupant les connexions latérales. En plus de constituer une entrave à la circulation des poissons, la fragmentation des cours d'eau affecte les capacités d'adaptation des espèces aux changements climatiques, induit des perturbations du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et réduit l'efficacité des services rendus par les écosystèmes[93].

Classement des cours d'eau

Carte des cours d'eau de la Haute-Vienne classés au titre de l'article L. 214-17 du Code de l’Environnement au sein du bassin Loire-Bretagne.

Depuis plus d'un siècle, des rivières sont classées pour bénéficier de mesures de protection particulières. Ces classements de cours d'eau, outils réglementaires, ont été établis afin de limiter l'impact des ouvrages construits en travers des cours d'eau sur la circulation piscicole. Avant 2006, deux catégories distinguaient certains cours d'eau en fonction de leur état et de la volonté de préserver et restaurer la continuité écologique : les rivières classées et les rivières réservées[94].

À partir de 2006, les critères de classement des cours d’eau ont été adaptés aux exigences de la directive cadre sur l’eau avec la loi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA) du et le décret n° 2007-1760 du 14 décembre 2007. Pour atteindre l’objectif de bon état des eaux, les dispositifs antérieurs sont réformés pour intégrer l’ensemble des composantes de la continuité écologique. Deux listes de classement sont définies pour chacun des bassins hydrographiques (Article L. 214-17 du Code de l’Environnement)[95]. Les éléments de cadrage nécessaires pour l’établissement de ces nouveaux classements, qui seront arrêtés par les préfets coordonnateurs de bassin sur la base des propositions des préfets de département sont définis dans la circulaire du 6 février 2008. Le délai ultime pour procéder à la première refonte des classements était le [96]. Pour les cours d'eau du bassin Loire-Bretagne, les nouveaux arrêtés de classement ont été publiés le [97] - [98] et pour le bassin Adour-Garonne le [99].

En synthèse, ces listes s'inscrivent dans deux logiques différentes selon l'état initial de la rivière : préserver et/ou restaurer[100] - [101] :

ListeObjectifsConséquences
Liste 1Préserver les cours d’eau ou parties de cours d’eau :
  • en très bon Ă©tat Ă©cologique,
  • « rĂ©servoirs biologiques », dotĂ©s d’une riche biodiversitĂ© jouant le rĂ´le de pĂ©pinière,
  • nĂ©cessitant une protection complète des poissons migrateurs.
Interdiction de construire tout nouvel obstacle à la continuité écologique quel qu’en soit l’usage. Des prescriptions de maintien de la continuité écologique pour tout renouvellement de concession ou d'autorisations.
Liste 2Restaurer la continuité écologique sur les cours d’eau en assurant le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons.Obligation de mise en conformité des ouvrages dans les 5 ans après publication de la liste.

RĂ©servoirs biologiques

L'article R214-108 du code de l'environnement précise le contenu de la notion de réservoir biologique. Elle concerne les cours d’eau qui comprennent une ou plusieurs zones de reproduction ou d’habitat des espèces de phytoplanctons, de macrophytes et de phytobenthos, de faune benthique invertébrée ou d’ichtyofaune, et permettent leur répartition dans un ou plusieurs cours d’eau du bassin versant [102]. Les réservoirs biologiques, nécessaires au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau, correspondent donc [103] :

  • Ă  un tronçon de cours d’eau ou annexe hydraulique qui va jouer le rĂ´le de pĂ©pinière, de « fournisseur » d’espèces susceptibles de coloniser une zone naturellement ou artificiellement appauvrie (rĂ©ensemencement du milieu) ;
  • Ă  des aires oĂą les espèces peuvent accĂ©der Ă  l’ensemble des habitats naturels nĂ©cessaires Ă  l’accomplissement des principales phases de leur cycle biologique (reproduction, abri-repos, croissance, alimentation).

Dans le cadre des travaux prĂ©paratoires Ă  l'Ă©laboration de ce classement au sein du SDAGE Loire-Bretagne, 56 rĂ©servoirs biologiques ont Ă©tĂ© identifiĂ©es dans la Haute-Vienne au sein du bassin Loire-Bretagne[104].

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Définition juridique des cours d’eau : de jurisprudence en dérapages, enfin, le statut se précise », sur le site de l'observatoire de la continuité écologique, (consulté le )
    2. « Loi n°2016-1087 du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    3. « Schéma départemental de gestion des milieux aquatiques de la Haute-Vienne 2017-2021 », sur https://www.Haute-Vienne.fr/ (consulté le ), p. 35-36
    4. « Bassin versant de la Charente », sur http://www.eau-adour-garonne.fr (consulté le )
    5. « Bassin versant de la Dordogne », sur http://www.eau-adour-garonne.fr (consulté le )
    6. « Bassin hydrographique de la Vienne », sur http://www.eptb-vienne.fr (consulté le )
    7. « Guide de pêche2015 de la Haute-Vienne », sur le site de la fédération de pêche de la Haute-VienneW (consulté le )
    8. « Guide de pêche de la Haute-Vienne », sur le site de la fédération de pêche de la Haute-VienneW (consulté le ), p. 2
    9. Station L5623010
    10. Station L5323010
    11. Station L0563010
    12. Station L0093020
    13. Station L5114020
    14. Station L5101810
    15. Station L5301810
    16. Station L0813010
    17. Station L0914020
    18. Station L0123030
    19. Station L5134010
    20. Station R1132510
    21. Station L0620610
    22. Station L0050630
    23. Station L0410610
    24. Station L0140620
    25. Station L0140610
    26. Station L0700610
    27. Station L0400610
    28. Station L5034010
    29. Station L0614020
    30. Station L0321510
    31. Station L5223020
    32. Station P6001510
    33. « Les territoires d’eau enLoire », sur http://www.loctudy.fr, (consulté le ), p. 16
    34. « DOE-DCR points nodaux du SDAGE 2010-2015 », sur https://www.data.gouv.fr (consulté le )
    35. « SDAGE Loire-Bretagne 2016-2021 », sur https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/ (consulté le ), p. 453
    36. « Instruction du Gouvernement du 3 juin 2015 relative à la cartographie et l’identification des cours d’eau et à leur entretien », sur http://circulaire.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    37. « Arrêté du 24 avril 2015 relatif aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE) », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    38. « Cartographie des cours d'eau », sur le site de la préfecture départementale de la Haute-Vienne (consulté le )
    39. « Barrage de Saint-Pardoux », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    40. « Barrage de Saint-Marc », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    41. « Barrage de Vassivière », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    42. « Barrage de Montlarron », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    43. « Barrage du Mazeaud », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    44. Vidange du Barrage de Mazeaud - vidéo YouTube
    45. « Barrage de Beaune n°2 », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    46. « Barrage de Lartige », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    47. « Barrage de Villejoubert », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    48. « Barrage de Langleret », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    49. « Barrage de Bujaleuf », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    50. « Barrage de Fleix », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    51. « Barrage de Martineix », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    52. « Barrage de l'Étang de la prairie », sur http://www.barrages-cfbr.eu/ (consulté le )
    53. « Le territoire des délégations de l’agence de l’eau Loire-Bretagne », sur le site de l'agence de l'eau Loire-Bretagne (consulté le )
    54. Article 46 de la loi no 2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages, JORF no 175 du 31 juillet 2003, p. 13021–13037 (13030), texte no 4, NOR DEVX0200176L, sur Légifrance.
    55. « Les établissements publics territoriaux de bassin », sur http://www.gesteau.fr (consulté le )
    56. « Plaquette de présentation des EPTB en France », sur http://www.eptb.asso.fr (consulté le )
    57. « Schéma départemental de gestion des milieux aquatiques de la Creuse 2017-2021 », sur le site du conseil départemental de la Creuse, (consulté le ), p. 112
    58. « Schéma départemental de gestion des milieux aquatiques de la Creuse 2017-2021 », sur le site du conseil départemental de la Creuse, (consulté le ), p. 113
    59. « Territoire d'intervention de l'EPTB Vienne », sur http://www.eptb-vienne.fr/ (consulté le )
    60. « Arrêté du 1er décembre 2009 portant approbation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Adour-Garonne et arrêtant le programme pluriannuel de mesures », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
    61. « Arrêté du 1er décembre 2015 portant approbation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux 2016-2021 du bassin Adour-Garonne et arrêtant le programme pluriannuel de mesures correspondant », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
    62. « Arrêté du 18 novembre 2009 portant approbation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Loire-Bretagne et arrêtant le programme pluriannuel de mesures », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    63. « Arrêté du 18 novembre 2015 portant approbation du schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux du bassin Loire-Bretagne et arrêtant le programme pluriannuel de mesures correspondant », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
    64. « Qu'est-ce qu'un SAGE », sur https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr (consulté le )
    65. « Tableau d'avancement des Sage de Loire-Bretagne au 1er avril 2018 », sur https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr (consulté le )
    66. « Liste des 29 SAGE du bassin Adour-Garonne », sur http://www.gesteau.fr/ (consulté le )
    67. « Documents du SAGE Charente », sur http://www.gesteau.fr (consulté le )
    68. Site officiel du SAGE Charente
    69. « Documents du SAGE Isle-Dronne », sur http://www.gesteau.fr (consulté le )
    70. Site officiel du SAGE Isle-Dronne
    71. « Documents du SAGE Vienne », sur http://www.gesteau.fr (consulté le )
    72. Site officiel du SAGE Charente
    73. « Contrats territoriaux de la Haute-Vienne », sur https://extranet-puy-de-dome.chambres-agriculture.fr/ (consulté le )
    74. « Contrats de milieux », sur http://www.eaufrance.fr/ (consulté le )
    75. « circulaire du 30 janvier 2004 relative aux contrats de rivière et de baie », sur http://www.gesteau.fr/ (consulté le )
    76. « Les grandes missions de la police de l’eau », sur http://www.eaufrance.fr (consulté le )
    77. « Composition de la MISEN 23 », sur le site de la préfecture départementale de la Haute-Vienne (consulté le )
    78. « Code de l'environnement - Article L211-7 », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    79. « Création de la compétence gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations (GEMAPI) - Note de synthèse », sur http://www.eaurmc.fr, (consulté le )
    80. « GEMAPI : gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations - Note de synthèse », sur http://www.eau-poitou-charentes.org/, (consulté le )
    81. « Entretien et restauration des cours d’eau », sur http://www.eaufrance.fr (consulté le )
    82. « Code de l'environnement - Article L215-14 », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    83. « Plaquette d'entretien des cours d'eau. », sur http://rivieresnievres.fr (consulté le )
    84. « Guide d'entretien et cours d'eau de la Haute-Vienne », sur le site de la préfecture départementale de la Haute-Vienne (consulté le )
    85. « Travaux en rivière - politique dans le Loiret », sur http://www.loiret.gouv.fr (consulté le )
    86. « Droits et devoirs des propriétaires riverains d'un cours d'eau - Plaquette », sur https://www.ccvaldardoux.fr (consulté le )
    87. « Associations Agréées de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques (AAPPMA) », sur le site de la fédération de pêche de la Haute-Vienne (consulté le )
    88. « Carte de pêche / Réglementation », sur https://www.cartedepeche.fr/ (consulté le )
    89. « Pêche - réglementation », sur le site de la fédération de pêche de la Haute-Vienne (consulté le )
    90. « Catégorie piscicole », sur http://www.sandre.eaufrance.fr (consulté le )
    91. « Décret n°58-873 du 16 septembre 1958 déterminant le classement des cours d'eau en deux catégories - Version consolidée », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    92. « Code de l'environnement - Article R214-109 », sur https://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    93. ONEMA, « La révision des classements de protection des cours d'eau », sur http://www.onema.fr, (consulté le ), p. 13
    94. ONEMA, « La révision des classements de protection des cours d'eau », sur http://www.onema.fr, (consulté le ), p. 5
    95. « Projet de loi sur l'eau et les milieux aquatiques - Article L. 214-17 [nouveau] du code de l'environnement - Classement des cours d'eau », sur https://www.senat.fr (consulté le )
    96. « Circulaire DCE n° 2008/25 du 06/02/08 relative au classement des cours d’eau au titre de l’article L. 214-17-I du code de l’environnement et aux obligations qui en découlent pour les ouvrages », sur http://www.ineris.fr (consulté le )
    97. « Arrêté du 10 juillet 2012 portant sur la liste 1 des cours d’eau, tronçons de cours d’eau ou canaux classés au titre de l’article L. 214-17 du code de l’environnement du bassin Loire-Bretagne », sur http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
    98. « Arrêté du 10 juillet 2012 portant sur la liste 2 des cours d’eau, tronçons de cours d’eau ou canaux classés au titre de l’article L. 214-17 du code de l’environnement du bassin Loire-Bretagne », sur http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )
    99. « La restauration de la continuité écologique des cours d’eau dans la Haute-Vienne », sur le site de la préfecture départementale de la Haute-Vienne (consulté le )
    100. « Continuité écologique des cours d’eau - Procédure classement L. 214--1717 du Code de l’Environnement », sur http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ), p. 6
    101. « Classement des cours d'eau au titre de la continuité écologique », sur le site de la préfecture départementale de Maine-et-Loire (consulté le )
    102. « Article R214-108 du code de l'environnement », sur http://www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
    103. [PDF]Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, « Plan d'actions pour la restauration de la continuité écologique des cours d'eau (Parce) », sur http://www.ladocumentationfrancaise.fr, (consulté le ), p. 11
    104. « Liste des réserves biologiques dans le bassin Loire-Bretagne », sur http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr, (consulté le )

    Voir aussi

    Articles connexes

    Bibliographie

    Observatoires

    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.