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Prosper Enfantin

Prosper Enfantin, dit « le PĂšre Enfantin », nĂ© le Ă  Paris oĂč il est mort dans le 9e arrondissement le [1], est un rĂ©formateur social français, l’un des principaux chefs de file du mouvement saint-simonien.

Prosper Enfantin
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
SĂ©pulture
Surnom
PĂšre Enfantin
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Augustin Enfantin (d)
Autres informations
Membre de
Cercle des chemins de fer (d)
Mouvement
MaĂźtre
Influencé par
Tombe au PĂšre-Lachaise. Buste d’AimĂ© Millet.

Écrivain et entrepreneur, il est parmi les premiers Ă  imaginer la construction du canal de Suez et favorise le dĂ©veloppement du chemin de fer en France. Il a Ă©galement dirigĂ© un organe de presse.

Biographie

Enfance et origines

Fils de Blaise Enfantin et de Simone Augustine Mouton, c’est le deuxiĂšme fils avant le mariage de ses parents. BarthĂ©lemy Prosper a donc un frĂšre aĂźnĂ©, nommĂ© Augustin (1793-1827). Ces deux enfants naissent dans une certaine aisance : la famille dispose ainsi d’un domaine, situĂ© sur la colline de MĂ©nilmontant Ă  Paris, lieu qui marquera profondĂ©ment la vie de Prosper et du saint-simonisme[2].

Par ailleurs, la famille compte de nombreux gĂ©nĂ©raux de l’Empereur : le gĂ©nĂ©ral de division Bon, son oncle, ou encore le gĂ©nĂ©ral de brigade baron Cyr Nugues, son cousin, en sont des exemples[3]. Son pĂšre, directeur d’une banque en Provence fait nĂ©anmoins faillite, Ă  la suite de spĂ©culations malheureuses, peu de temps aprĂšs la naissance de Prosper, et perd toute sa fortune[4]. Cette faillite est accompagnĂ©e de la sĂ©paration des parents : tandis que Blaise Enfantin part Ă  Paris, oĂč il devient chef de bureau de comptabilitĂ© de l’UniversitĂ©, Augustine Mouton part habiter dans sa maison de MĂ©nilmontant[4]:12.

Formation

Enfantin commence ses Ă©tudes, en 1805, Ă  la pension Lepitre, oĂč il restera deux ans[3]:135, puis obtient, en 1807, une bourse d'Ă©tudes au lycĂ©e de Versailles comme parent des gĂ©nĂ©raux Bon et Nugues tuĂ©s en Égypte[3]:136. En 1810, il passe au lycĂ©e NapolĂ©on[3]:136, Ă  Paris, oĂč il intĂšgre une classe de MathĂ©matiques spĂ©ciales. C’est un Ă©lĂšve brillant[4]:12, comme le souligne son obtention de bourse, distribuĂ©e au compte-goutte Ă  cette Ă©poque, qui ne prĂ©sente pas encore les symptĂŽmes de l’anticonformisme qui se retrouveront plus tard dans sa vie. Le proviseur du lycĂ©e NapolĂ©on signe mĂȘme un certificat garantissant que « sa conduite avait Ă©tĂ© bonne et qu’il avait fait preuve d’attachement au gouvernement[4]:13 ».

C’est aussi au lycĂ©e NapolĂ©on qu’Enfantin rencontre Olinde Rodrigues, autre grande figure du saint-simonisme, qui, en 1812, ĂągĂ© de 17 ans seulement, y supplĂ©ait, comme maitre d’études, le professeur de mathĂ©matiques, Dinet, d'Enfantin[4]:18.

AprĂšs un premier concours d’admission en 1812, Enfantin est acceptĂ© l’annĂ©e suivante Ă  Polytechnique (X1813)[3]:136, oĂč il rencontre les futurs membres de l’aventure saint-simonienne. Tandis qu’Enfantin fait de nombreuses demandes de bourses pour l’École polytechnique, l’Empire napolĂ©onien dĂ©cline : le , trois armĂ©es ennemies encerclent la capitale. Les polytechniciens participent Ă  la dĂ©fense de la ville aux commandes d’une batterie de 28 canons[3]:136. La ville dĂ©faite, Enfantin et quelques-uns de ses compagnons d’école gagnent Ă  pied Fontainebleau pour rejoindre ce qui reste de l’armĂ©e ImpĂ©riale.

NĂ©anmoins l’École polytechnique ouvre de nouveau aprĂšs ces combats. Enfantin est contraint de dĂ©missionner un an aprĂšs son entrĂ©e Ă  Polytechnique, en 1815, sa demande de bourse Ă©tant refusĂ©e malgrĂ© les nombreuses lettres de son pĂšre[4]:15.

La rencontre des Saint-Simoniens

Enfantin par A. Colin, en 1828.

À 18 ans, Enfantin doit donc trouver une nouvelle situation. Celui-ci trouve vite un mĂ©tier chez un cousin, Louis Saint-Cyr-Nugues, Ă  Romans[3]:137. Celui-ci est un important nĂ©gociant de vin, qui apprend vite Ă  Enfantin les ficelles du mĂ©tier. Les affaires du nĂ©gociant Ă©tant trĂšs Ă©tendues, Enfantin voyage : il visite ainsi l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, puis la Russie, oĂč il reste de 1821 Ă  1823[4]:20.

En Russie, Ă  Saint-PĂ©tersbourg, Enfantin retrouve des amis Polytechniciens chargĂ©s de crĂ©er un Institut d’ingĂ©nieurs des ponts et chaussĂ©es, comparable Ă  l’École des Ponts et ChaussĂ©es de Paris : LamĂ©, Bazaine, Clapeyron, Antoine Raucourt de Charleville. Enfantin entre dans leur cercle, oĂč il discute philosophie et sociologie. Il y reçoit aussi ses premiĂšres leçons d’économie par Jean-Baptiste Say[4]:20.

De retour en France, Enfantin retourne Ă  Curson, oĂč ses parents ont une maison. Il y rencontre une veuve, AdĂšle Morlane, protĂ©gĂ©e de sa mĂšre, qui devient trĂšs vite sa maitresse[4]:20, et dont il aura un fils, Arthur Enfantin[5]. C’est aussi Ă  cette Ă©poque que dĂ©bute sa carriĂšre d’essayiste et d’économiste : son premier ouvrage est une rĂ©ponse Ă  une question d’économie mise au concours de l’AcadĂ©mie de Lyon, tandis que le second est un mĂ©moire sur les travaux de Jeremy Bentham[4]:21.

Enfantin part ensuite s’installer Ă  Paris avec sa maitresse, oĂč il propose au gouvernement qui connait d’importants problĂšmes financiers des solutions, qui attirent l’attention du banquier Laffitte[4]:22. Les deux hommes se rencontrent pour la premiĂšre fois. Celui-ci soutiendra ensuite Enfantin dans nombre de ses dĂ©marches et ils collaboreront Ă  la crĂ©ation de la Compagnie des chemins de fer de Paris Ă  Lyon[4]:174.

Il retrouve aussi Olinde Rodrigues, ce qui marque un tournant de sa vie : celui-ci, alors directeur de la Caisse hypothĂ©caire[4]:22, est en effet devenu l’un des disciples favoris de Saint-Simon. Remarquant l’intelligence d’Enfantin, Rodrigues s’empresse de le prĂ©senter Ă  Saint-Simon, lors de la lecture du dernier livre du philosophe, le Nouveau christianisme[4]:25. Peu convaincu au dĂ©part, Enfantin devient trĂšs vite un profond adepte de la doctrine de Saint-Simon.

Peu de temps aprĂšs cette rencontre, Saint-Simon succombe, le , Ă  une congestion pulmonaire[4]:25. À la fin de ses obsĂšques, ses disciples se rĂ©unissent chez Rodrigues, dans les bureaux de la Caisse hypothĂ©caire, et dĂ©cident d’unir leurs efforts pour accomplir le projet de leur maitre : crĂ©er un journal, Le Producteur[4]:25. Prosper Enfantin est avec Olinde Rodrigues fondateur-gĂ©rant du journal[6].

Activités journalistiques

Enfantin chef suprĂȘme de la Religion Saint-simonienne en 1832 par GrĂ©vedon.

Afin de soutenir cette entreprise, une petite sociĂ©tĂ© au capital de 50 000 francs est crĂ©Ă©e le , et les deux directeurs choisis sont Rodrigues et Enfantin. La rĂ©daction de ce journal, baptisĂ© le Producteur[7], Ă©tait formĂ©e de nombreuses figures importantes, qui influencĂšrent toutes Enfantin. La plus importante fut sans aucun doute Saint-Amand Bazard, aux idĂ©aux libĂ©raux rĂ©volutionnaires[4]:31.

Enfantin prend par ailleurs au sĂ©rieux son rĂŽle dans la publication du journal : celui-ci s’attache en effet Ă  la diffusion de la doctrine saint-simonienne et Ă  son explication. Ses paragraphes se basent notamment sur le refus de la sociĂ©tĂ© actuelle et de sa division du travail jugĂ©e dĂ©suĂšte. NĂ©anmoins, l’abonnement ne dĂ©passant jamais le millier, le journal peine Ă  se faire entendre et, au bout de treize mois de parution, sa production s’arrĂȘte[4]:31. Les saint-simoniens se remettent Ă  faire la propagande de leur doctrine. Enfantin se dĂ©tache trĂšs vite du lot en tant qu’orateur et devient, avec Saint-Amand Bazard, l’incarnation du renouveau du mouvement[4]:69. Entre-temps, en 1827, AdĂšle Morlane, sa maitresse, lui donne un fils, Arthur, qu’il accouche de ses propres mains[4]:37. Son ami Rodrigues lui fournit un emploi de caissier Ă  sa banque, avec un traitement de 5 000 francs[4]:37.

Une Église... et ses schismes

Le PĂšre Enfantin par Cals.

L’annĂ©e 1828 marque un rĂ©el tournant dans la vie d’Enfantin, persuadĂ© d’ĂȘtre le descendant de saint Paul[8] : c’est lors d’une rĂ©union du mouvement chez lui, rue Monsigny, qu’est discutĂ© son rĂŽle religieux. Bazard et Enfantin sont nommĂ©s « PĂšres suprĂȘmes, tabernacle de la loi vivante[9] ainsi crĂ©Ă©e[4]:40. Les disciples portaient des uniformes dont les vestes se boutonnaient dans le dos pour souligner l’interdĂ©pendance des uns et des autres[8]:x. Les deux « RĂ©formateurs contemporains » fonctionnent dans un binĂŽme efficace dĂ» Ă  leurs diffĂ©rences de personnalitĂ©, Louis Reybaud dĂ©crivant Enfantin comme « un vĂ©ritable laboratoire Ă  idĂ©es »[4]: 43. En 1829, Bazard et Enfantin reçoivent de Rodrigues le titre de « PĂšres suprĂȘmes »[4]:44.

En 1830, la RĂ©volution de Juillet offre de nouvelles opportunitĂ©s Ă  Enfantin[4]:44 : le 1er aout, Bazard, accompagnĂ© de Michel Chevalier, en uniforme de polytechnicien, va demander Ă  Lafayette de proclamer une dictature provisoire afin de faire passer les rĂ©formes Ă©conomiques saint-simoniennes[10]. MalgrĂ© le refus, les saint-simoniens font des adeptes, ce qui leur permet d’acheter un nouveau moyen de propagande : Le Globe, journal de l’opposition libĂ©rale sous la Restauration[4]:44. Enfantin mĂ©dite en mĂȘme temps sur un nouveau concept visant Ă  supprimer l’hĂ©ritage afin de supprimer la classe oisive qui ronge la sociĂ©tĂ©[5]:15.

La mĂȘme annĂ©e, Enfantin fait de sa maison, rue Monsigny, le quartier gĂ©nĂ©ral des saint-simoniens, oĂč il vit avec ses amis Abel Transon, Pierre-Guillaume Cazeaux et Chevalier. La maison devient une vĂ©ritable ruche Ă  idĂ©es, oĂč circulent une trentaine de personnes[4]:61. Les rĂšgles et rites sont de plus en plus Ă©tablis dans l’ordre et finissent par le faire voler en Ă©clats : Enfantin prĂŽne en effet que les prĂȘtres de l’ordre devraient exercer, aux plans spirituel et charnel, en binĂŽme avec leur femme pour former des « couples-prĂȘtres »[11]. Cette idĂ©e, ainsi que celle visant Ă  libĂ©rer totalement la femme sexuellement, ajoutĂ©e Ă  l’autoritarisme d’Enfantin, provoque un rĂ©el schisme entre Bazard, Rodrigues et Enfantin[12]. Tous trois se quittent. Commence alors la retraite d’Enfantin et de ses fidĂšles Ă  MĂ©nilmontant[12]:v.

Vie communautaire idéale et prison

Enfantin chef suprĂȘme de la Religion Saint-Simonienne, par Leclerc.

La mĂšre d’Enfantin, victime de l’épidĂ©mie de cholĂ©ra Ă  Paris[2]:27, ayant lĂ©guĂ© Ă  son fils une vaste maison au no 145 rue de MĂ©nilmontant, le , Enfantin et une quarantaine de ses fidĂšles s’y retirent pour « prendre haleine aprĂšs la course prodigieuse fournie depuis deux ans, et marcher plus vite encore avant peu[4]:88 ». La petite communautĂ©, oĂč ne sont pas admises les femmes[12]:v, suit une rĂšgle Ă©tablie par Enfantin et par Chevalier, qui les soumet notamment Ă  un vƓu de « cĂ©libat provisoire pour couper court aux rumeurs qui circulent sur les mƓurs saint-simoniennes[2]:29 », contrainte dont « le PĂšre » s’exempte en sĂ©duisant les membres des deux sexes de sa secte[2]:31. Il se consacre Ă©galement Ă  la rĂ©daction de l’ouvrage qu’il considĂ©rera comme l’Ɠuvre de sa vie, le Livre nouveau, qui cherche Ă  trouver la vĂ©ritĂ© par des formules mathĂ©matiques[13].

L’ouverture de la petite communautĂ© deux fois par semaine au public attire aussi bien les foules que l’attention des autoritĂ©s : Enfantin et ses collĂšgues comparaissent, le , devant la cour d’assises sous l’inculpation d’attentat Ă  la morale et d’association illĂ©gale[14]. Le procĂšs, plutĂŽt curieux (les tĂ©moins ne pouvant pas parler sans l’autorisation de leur « chef suprĂȘme » et l’éloquence d’Enfantin dĂ©stabilisant le prĂ©fet), aboutit Ă  une peine d’un an d’emprisonnement et cent francs d’amende pour Duveyrier, Chevalier et Enfantin[15].

Enfantin profite de son sĂ©jour Ă  Sainte-PĂ©lagie pour crĂ©er de nouveaux contacts : malgrĂ© l’abdication de son pouvoir sur ses sujets Ă  la suite de son entrĂ©e en prison[5]:33-35, Enfantin garde une forte correspondance avec eux. Des relations se crĂ©ent mĂȘme au sein de la prison, le directeur invitant mĂȘme Enfantin Ă  diner. Celui-ci est par ailleurs confortablement logĂ©, avec Chevalier, dans un agrĂ©able appartement de quatre piĂšces[16]. « Nous sommes ici comme des princes[4]:116 », Ă©crit-il. NĂ©anmoins, Chevalier, dont les relations avec Enfantin avaient commencĂ© Ă  se dĂ©tĂ©riorer aprĂšs leur condamnation, concrĂ©tise son Ă©loignement de la doctrine, en rompant avec lui, le jour anniversaire de la mort de NapolĂ©on[5]:33-35. Devenu, plus tard, conseiller d’État et sĂ©nateur[17], il restera l’« Ă©conomiste saint-simonien[18] ».

Aventure orientale

Enfantin dans le costume des Saints Simoniens.
Caricature d’Enfantin par Delaporte pour La Galerie des fous contemporains dans le no 8 de la Charge : « le PĂšre Fanfantin » y est reprĂ©sentĂ©, Ă  Sainte-PĂ©lagie, tenant la Morale en hochet.

GraciĂ© par le roi, le , date anniversaire des Trois glorieuses, officiellement pour bonne conduite, en rĂ©alitĂ© plutĂŽt pour se dĂ©barrasser de ce prisonnier encombrant[19]:171, Enfantin sort ainsi de prison, le [20], tout en ayant de nouveaux projets en tĂȘte : pour trouver la femme-messie qui guidera ses pas, « la MĂšre »[19]:154, Enfantin prend, avec quelques fidĂšles, la direction de l’Orient. C’est ainsi qu’il part, le , pour l’Égypte dans le but de trouver la femme qui formera avec lui le « couple-prĂȘtre » suprĂȘme, qui rĂ©unirait ainsi l’Occident et l’Orient[21]. Passant d’abord par Constantinople en pleine guerre, oĂč le sultan Mahmoud II le soupçonne briĂšvement d’ĂȘtre un espion[2]:55, Enfantin continue son chemin, passant par Smyrne, Jaffa et JĂ©rusalem, vers l’Égypte oĂč il est accueilli, pour ses idĂ©es novatrices, Ă  bras ouverts par des intellectuels musulmans rĂ©formateurs et MĂ©hĂ©met Ali, souverain moderniste[22], qui prit Ă  son service ceux des saint-simoniens qui pouvaient lui ĂȘtre utiles[23].

DĂšs les annĂ©es 1820, les saint-simoniens avaient repris le projet, conforme Ă  leur double approche mystique et industrielle selon laquelle les voies de communication – comme les canaux et les chemins de fer â€“ servent Ă  la comprĂ©hension universelle[8]:x, des ingĂ©nieurs de la Campagne de NapolĂ©on en Égypte, qui avaient imaginĂ© un canal reliant la mer MĂ©diterranĂ©e et la mer Rouge[24]. Enfantin, avec certains de ses collĂšgues polytechniciens, va s’atteler, avec Linant, au percement de l’isthme, et dĂ©cide de faire venir d’autres polytechniciens. Cependant, le vice-roi d’Égypte, homme pragmatique qui n’ignore rien de l’hostilitĂ© des Anglais Ă  l’égard du projet de canal, ne se laisse pas impressionner par les ingĂ©nieurs saint-simoniens et prĂ©fĂšre d’abord les occuper Ă  construire un grand barrage sur le delta du Nil[25]. En , ce projet de barrage est lui-mĂȘme compromis par les mauvaises relations entre le souverain Ă©gyptien et la France, qui ne veut pas reconnaitre l’indĂ©pendance de l’Égypte[26]. MĂ©hĂ©met Ali profite de la peste qui sĂ©vit sur le chantier pour l’interrompre et en 1838 les travaux sont dĂ©finitivement abandonnĂ©s[27]. Leur mauvaise rĂ©putation les avait, de surcroit, suivi de MĂ©nilmontant jusqu’en Égypte[28].

Des vingt-un saint-simoniens qui avaient accompagnĂ© le pĂšre Enfantin en Égypte, l’un d’eux Ă©tait mort de maladie[29] ; cinq autres avaient succombĂ© Ă  la peste[29] ; quatre, dont IsmaĂżl Urbain, avaient abjurĂ© publiquement le christianisme pour embrasser l'Islam[29] ; un autre avait disparu, et trois avaient quittĂ© l’Égypte pour se rendre dans d’autres parties de l’Orient[29]. Les autres s’étaient attachĂ©s au service des routes, des hĂŽpitaux, et deux s’étaient vouĂ©s Ă  l’enseignement public[29]. Seul Enfantin, restĂ© sans emploi, Ă©tait soutenu par ses frĂšres, et particuliĂšrement par Soliman Pacha[29]. À l’apparition de la peste, en , Enfantin, oubliant la rĂ©gĂ©nĂ©ration du genre humain[15]:235, fuit la contagion en Haute-Égypte, menant une vie joyeuse nullement insensible Ă  l’attrait des beautĂ©s locales[30] tandis que les mĂ©decins saint-simoniens, qui soutiennent que la peste n’est pas contagieuse, restent soigner les pestifĂ©rĂ©s quelquefois au prix de leur vie[30].

En 1835, Enfantin retourne au Caire oĂč il imagine un nouveau type de gouvernement pour la France, selon lui, en pleine pĂ©riode de « contre-rĂ©volution » et propose Ă  Louis-Philippe tout un programme pour cette pĂ©riode que traverse la France[15]:236. En 1836, le brusque changement d’attitude des Égyptiens presse son dĂ©part[4]:136 et, aprĂšs trois ans passĂ©s en Orient, Enfantin retourne en France. Au cours de son voyage de retour, Enfantin Ă©labore sa nouvelle idĂ©e d’« apostolat royal » : plutĂŽt que de dĂ©noncer les souverains inutiles et tyranniques, il a l’idĂ©e de s’allier avec eux[4]:147. Il se tourne directement vers l’Autriche et plus particuliĂšrement vers Metternich, qu’il croit plus sensible Ă  sa doctrine mystique. C’est un Ă©chec. Il n’obtient aucune audience[4]:154. Ce refus se rĂ©percute sur la politique orientale d’Enfantin, qui espĂ©rait du soutien de l’Empereur d’Autriche afin de crĂ©er un État juif aprĂšs la crĂ©ation du canal de Suez[4]:155. Son projet d’apostolat royal partout refusĂ©, Enfantin reporte ses projets de colonisation de l’Orient selon les principes saint-simoniens, sur l’AlgĂ©rie[31] - [32].

En 1839, le prĂ©fet Rivet le fait nommer Ă  de la « Commission chargĂ©e de recherches et explorations en AlgĂ©rie » dans le domaine de l’ethnographie et de l’histoire[33]. Il embarque, pour cette mission qui retient son intĂ©rĂȘt , le soir de NoĂ«l 1839, sur « le Phare », pour dĂ©barquer en AlgĂ©rie trois jours plus tard[4]:161. LĂ -bas, son intĂ©rĂȘt dĂ©vie rapidement de sa mission pour se concentrer sur les affaires politiques et Ă©conomiques du pays. Enfantin dĂ©sapprouve par ailleurs l’évolution de la colonisation du pays, accusant les militaires de commettre de vĂ©ritables boucheries[34]. Atteint de dysenterie, Enfantin revient en France, Ă  Curzon, oĂč le calme lui permet de guĂ©rir rapidement[35]. Il retourne ensuite Ă  Paris, dans la clandestinitĂ© (afin de ne pas ĂȘtre dĂ©rangĂ© par ses disciples), oĂč il Ă©crit un mĂ©moire sur la colonisation de l’AlgĂ©rie, qui ne fut pas reçu, s’éloignant trop de sa fonction originelle lors de sa mission dans la colonie française. Il le publiera sous le titre Colonisation de l’AlgĂ©rie (1 vol in-8°, Paris, 1843)[36].

Visionnaire

Le PĂšre Enfantin par Villain.

Précurseur du canal de Suez

Enfantin se fixe de nouveaux objectifs une fois ses disciples retrouvĂ©s. AidĂ© par son ami entrepreneur ArlĂšs Dufour, Enfantin crĂ©e, en 1845, l’« Union pour les chemins de fer de Paris Ă  Lyon » dont il est un des plus importants actionnaires[4]:174. Avec un poste important dans la sociĂ©tĂ©, il reprend de la vigueur et vise bien plus loin que Lyon : il veut retourner construire le canal de Suez. Sans oublier la sociĂ©tĂ© de chemin de fer, Enfantin va se battre pendant dix ans pour la rĂ©alisation de ce canal. En 1846, la SociĂ©tĂ© d’Études pour le Canal de Suez rĂ©unissant des ingĂ©nieurs anglais, français, allemands et autrichiens, et dont le financement Ă©tait assurĂ© par les chambres de commerce de Trieste, Venise, Lyon et Prague, par la Lloyd autrichienne, etc., se forma pour ensuite se diviser, laissant les Français seuls[37].

L’expĂ©dition part le [4]:179. Cinq mois plus tard, la rĂ©volution de 1848 Ă©clate, supprimant son soutien pour un temps[4]:181. Enfantin ne se dĂ©courage pas : « le canal sera la premiĂšre grande Ɠuvre de la rĂ©publique[4]:179 », clame-t-il. Mais Enfantin, qui accorde Ă  Lesseps une confiance excessive, se fait souffler la concession par celui-ci, qui, bĂ©nĂ©ficiant de la protection du vice-roi d’Égypte, Ă©tait intouchable[38].

Entrepreneur aux Chemins de fer

Certificat provisoire de fondation de la Compagnie Générale des Eaux (CGE) de 5 actions de 125 francs chacune, daté à Paris le 16 août 1853, signé de la main de Barthélemy Prosper Enfantin en tant que directeur général. La création de la Compagnie Générale des Eaux, qui prendra le nom de Vivendi en 1998, découle des idées socialistes du saint-simonien Enfantin.
Certificat provisoire de fondation de la Compagnie Générale des Eaux (CGE) de 5 actions de 125 francs chacune, daté à Paris le 16 août 1853, signé de la main de Barthélemy Prosper Enfantin en tant que directeur général. La création de la Compagnie Générale des Eaux, qui prendra le nom de Vivendi en 1998, découle des idées socialistes du saint-simonien Enfantin.

Enfantin retourne donc, en 1849, se consacrer Ă  ses thĂ©ories et Ă  sa sociĂ©tĂ© de chemin de fer Ă  Lyon, laissant ses disciples Ă  Paris avec un « Vous m’embĂȘtez tous[19] ». En avril, il rompt toute relation avec les saint-simoniens qui continueront Ă  l’attaquer[8].

Sous le Second Empire, il se sépare définitivement d' AdÚle Morlane, au grand scandale de son fils Arthur, pour faire vie commune avec Hortense Félicité Cassé, dite « Mme Guillaume »[39], de vingt ans sa cadette, qui se prétendra ensuite sa fille[40], et qui était, en réalité, attachée au jeune saint-simonien Henri Duveyrier[41].

Écrivain philosophe

Enfantin conclut son Ɠuvre philosophique en rĂ©digeant, Ă  Saint-Germain-en-Laye, la Science de l’homme qui parait en aout 1858, et la Vie Ă©ternelle, qui parait trois ans plus tard[4]:197. On y lit notamment ses thĂ©ories sur l’immortalitĂ© de l’ñme et sur l’impossibilitĂ© de l’existence d’un autre monde aprĂšs la mort, l’ñme se diffusant dans l’univers, perdant sa personnalitĂ©.

Mort

Enfantin retourne Ă  Paris, oĂč reprennent les rĂ©unions saint-simoniennes. En 1860, il se rĂ©concilie avec Chevalier. AprĂšs quelques tumultes liĂ©s Ă  une maitresse folle, Enfantin part en Normandie voir des amis. Il revient le 1864 quand il est frappĂ© d’une congestion cĂ©rĂ©brale dont il meurt 8 jours aprĂšs[4]:215.

Il est enterrĂ© au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise[42], oĂč sa tombe est toujours visible[43].

Hommages

Il existe, depuis 1994, une rue du PÚre-Prosper-Enfantin dans le 20e arrondissement de Paris (quartier Saint-Fargeau, lotissement « Campagne à Paris »).

De son vivant, des Ɠuvres Ă  son effigie sont rĂ©alisĂ©es. Ainsi François-Felix Roubaud rĂ©alise un mĂ©daillon en plĂątre intitulĂ© Le PĂšre Enfantin en 1857. Il se trouve aujourd'hui au musĂ©e des Beaux-Arts de Lyon[44].

Publications

Ouvrages

  • Doctrine de Saint-Simon : exposition, premiĂšre annĂ©e, 1828-1829 (avec : Saint-Amand Bazard, Hippolyte Carnot, Henri Fournel et Charles Duveyrier), Paris, bureau de l'Organisateur, , 432 p. (BNF 32121193, lire en ligne).
  • Colonisation de l’AlgĂ©rie, Paris, P. Bertrand, , 542 p. (lire en ligne).
  • Science de l’homme : physiologie religieuse, Paris, Vve Masson, , 495 p. (lire en ligne).
  • Le CrĂ©dit intellectuel, Paris, Édouard Dentu, , 32 p. (lire en ligne).
  • La Vie Ă©ternelle : passĂ©e - prĂ©sente - future, Paris, Pagnerre, , 184 p. (lire en ligne).
  • Henri de Saint-Simon et Prosper Enfantin, Jean BarthĂ©lemy ArlĂšs-Dufour, Bazard, ƒuvres de Saint-Simon et d’Enfantin : prĂ©cĂ©dĂ©es de deux notices historiques et publiĂ©es par les membres du conseil instituĂ© par Enfantin pour l’exĂ©cution de ses derniĂšres volontĂ©s, t. 1er, Paris, Édouard Dentu, , 2e Ă©d., 248 p. (lire en ligne).

Articles et correspondance

  • Économie politique et politique : articles extraits du Globe, Paris, Au Bureau du Globe, , 177 p. (lire en ligne)
  • MĂ©moires d’un industriel de l’an 2240, recueilli dans Demain les rĂ©volutions. Utopies & anticipations rĂ©volutionnaires, collection ArchĂ©oSF, Ă©ditions publie.net, 2018.
  • ProcĂšs en la Cour d’assises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
  • Correspondance politique, 1835-1840 : par P. Enfantin, Paris, Bureau du journal le CrĂ©dit, , 206 p. (lire en ligne).
  • Correspondance philosophique et religieuse : 1843-1845, Paris, Lacrampe fils et Cie, , 217 p. (lire en ligne).

Notes et références

  1. Son acte de décÚs (n°1163) dans les registres de décÚs du 9e arrondissement de Paris pour l'année 1864.
  2. Arlette Millard, FĂ©licien David et l’aventure saint-simonienne en Orient, Paris, Les Presses franciliennes, , 118 p., 26 cm (ISBN 978-2-9520091-6-4, lire en ligne), p. 27.
  3. ƒuvres de Saint-Simon & d’Enfantin : prĂ©cĂ©dĂ©es de notes historiques, vol. 1er, Paris, Édouard Dentu, (lire en ligne), p. 136.
  4. Jean-Pierre Callot, Enfantin, le prophÚte aux sept visages, Paris, Jean-Jacques Pauvert, , 229 p., in-8° (OCLC 600655865, lire en ligne), p. 12.
  5. Jean Walch, Michel Chevalier : Ă©conomiste saint-simonien (1806-1879), Paris, Jean Vrin, coll. « BibliothĂšque d’histoire de la philosophie », , 532 p. (ISBN 978-2-7116-4172-7, lire en ligne), p. 91.
  6. Olivier Pétré-Grenouilleau, Saint-Simon, L'utopie ou la raison en actes, Payot, p. 393-394
  7. Le Producteur sur Google Livres
  8. Barbara Wright (dir.) et Narcisse BerchÚre, Le désert de Suez : cinq mois dans l'isthme, t. 24 MHRA critical texts, Cambridge, MHRA, , 119 p. (ISBN 978-1-907322-10-5, lire en ligne), x.
  9. Les textes imprimĂ©s ont comme entĂȘte Religion saint-simonienne. Plus tard, le mouvement sera catĂ©gorisĂ© comme secte par les autoritĂ©s.
  10. Jean-Baptiste Duroselle, ItinĂ©raires : idĂ©es, hommes et nations d'Occident, XIXe – XXe siĂšcle, Paris, Publications de la Sorbonne, , 491 p. (lire en ligne), p. 128.
  11. Sarane Alexandrian, Les LibĂ©rateurs de l’amour, Paris, Seuil, , 280 p. (ISBN 978-2-02-004544-5, lire en ligne), p. 160-7.
  12. Bertrand Goujon, Monarchies postrĂ©volutionnaires. 1814-1848 : (1814-1848), Paris, Le Seuil, coll. « L’Univers historique », , 446 p., 24 cm (ISBN 978-2-02-109445-9, lire en ligne), v.
  13. C’est la seule des Ɠuvres d'Enfantin Ă  ne pas avoir Ă©tĂ© publiĂ©e, mais les textes en ont Ă©tĂ© conservĂ©s Ă  la BibliothĂšque de l'Arsenal. Voir Jean Pierre Allem, Enfantin, le prophĂšte aux sept visages, op. cit., p. 98
  14. ProcĂšs en la Cour d’assises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
  15. Rushdī Fakkār, Sociologie, socialisme et internationalisme prémarxistes : contribution à l'étude de l'influence internationale de Saint-Simon et de ses disciples. (Bilan en Europe et portée extraeuropéenne), vol. 1 de BibliothÚque de sociologie et de science politique, Neuchatel, Delachaux & Niestlé, , 333 p., 23 cm (OCLC 932969169, lire en ligne), p. 51.
  16. Michel Antoine Burnier et Patrick Rambaud, Les Complots de la liberté, t. 70, Paris, Grasset, coll. « Le Club français du livre », (1re éd. 1832), 367 p., 23 cm (lire en ligne), p. 304.
  17. Pierre Musso, « Michel Chevalier », sur Archives de France (consulté le ).
  18. Voir Jean Walch, Michel Chevalier, Ă©conomiste saint-simonien (1806-1879), 1975, op. cit.
  19. Bernard Jouve, L’ÉpopĂ©e saint-simonienne, Saint-Simon, Enfantin et leur disciple Alexis Petit : de Suez au pays de George Sand, Paris, GuĂ©nĂ©gaud, , 319 p., 22 cm (ISBN 978-2-85023-106-3, lire en ligne), p. 290.
  20. David Albert Griffiths, Jean Reynaud, encyclopĂ©diste de l'Ă©poque romantique : d’aprĂšs sa correspondance inĂ©dite, Paris, Marcel RiviĂšre, , 483 p., in-8° (lire en ligne), p. 128.
  21. Gabriel GuĂ©mard, Les RĂ©formes en Égypte : d’Ali-Bey El KĂ©bir Ă  MĂ©hĂ©met-Ali, 1760-1848, Paris, P. Barbey, , 512 p. (lire en ligne), p. 291.
  22. Arabies, t. 86-90, Paris, (lire en ligne), p. 74.
  23. Jean BarthĂ©lemy ArlĂšs-Dufour, ƒuvres de Saint-Simon & d’Enfantin : prĂ©cĂ©dĂ©es de deux notices historiques, t. 9-12, Paris, Édouard Dentu, (lire en ligne), p. 60.
  24. François Leblond, Ces Saint Simoniens qui ont construit la France moderne, Paris, Librinova, (ISBN 979-10-262-0227-1, lire en ligne).
  25. Guy Fargette, Eurotunnel : Panama : deux grands dĂ©fis de l’histoire, Paris, L’Harmattan, , 304 p., 22 cm (ISBN 978-2-296-35548-4, lire en ligne), p. 28.
  26. Caroline Gaultier-Kurhan, MĂ©hĂ©met Ali et la France 1805-1849 : histoire singuliĂšre du NapolĂ©on de l’Orient, Paris, Maisonneuve & Larose, , 267 p., 21 cm (ISBN 978-2-7068-1910-0, lire en ligne), p. 167.
  27. Charles Douniol, Le Correspondant, t. 322, Paris, (lire en ligne), p. 295.
  28. Gabriel Monod, Charles Bémont, Pierre Renouvin et Sébastien Charléty, Revue historique, Paris, G. BaillÚre, (lire en ligne), p. 105.
  29. A. Bonnetty (dir.), Annales de philosophie chrétienne : recueil périodique destiné à faire connaitre tout ce que les sciences humaines renferment de preuves et de découvertes en faveur du Christianisme, t. 13, Paris, Bureau des Annales de philosophie chrétienne, , 468 p. (lire en ligne), p. 233.
  30. Robert SolĂ©, L’Égypte, passion française, Paris, Seuil, (1re Ă©d. 1998), 409 p. (ISBN 978-2-02-028144-7, lire en ligne), p. 97.
  31. Nadir Marouf, Le Fait colonial au Maghreb : ruptures et continuitĂ©s, Paris, L’Harmattan, , 391 p. (ISBN 978-2-296-04911-6, lire en ligne), p. 222.
  32. Ignace Dalle, La Ve République et le monde arabe : le désenchantement, Paris, Fayard, , 528 p. (ISBN 978-2-213-66476-7, lire en ligne).
  33. François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, Karthala, , 1073 p. (lire en ligne), p. 381.
  34. Jean-Pierre Bois, Bugeaud, Paris, Fayard, coll. « Biographies historiques », , 650 p. (ISBN 978-2-213-64874-3, lire en ligne).
  35. Marcel Emerit, Les Saint-Simoniens en Algérie, Paris, (lire en ligne), p. 106.
  36. Journal des Ă©conomistes : revue mensuelle de l’économie politique, des questions agricoles, manufacturiĂšres et commerciales, t. 8e, Paris, Guillaumin, , 415 p. (lire en ligne), p. 178.
  37. Ralph P. Locke (trad. Malou Haine), Les Saint-Simoniens et la musique, Paris, Mardaga, , 493 p. (ISBN 978-2-87009-491-4, lire en ligne), p. 320.
  38. Guillaume Dessaix, « Canal historique : Trahison sous le soleil de L’Égypte », L'Usine nouvelle, no 3562,‎ 10-16 mai 2018, p. 65 (lire en ligne).
  39. Christine Bard et Sylvie Chaperon, Dictionnaire des fĂ©ministes : France - XVIIIe – XXIe siĂšcle, Paris, Presses Universitaires de France, , xliii, 1700, 22 cm (ISBN 978-2-13-078722-8, lire en ligne).
  40. Philippe Valode (prĂ©f. Jean-Louis Étienne), Les Grands Explorateurs français : de Jacques Cartier Ă  nos jours, Paris, Les Éditions de l’Archipel, , 212 p. (ISBN 978-2-8098-0108-8, lire en ligne), p. 134.
  41. Dominique Casajus, « Henri Duveyrier face Ă  Prosper Enfantin : rebelle ou rival ? », Ethnologies comparĂ©es, Montpellier III, Centre d’études et de recherches comparatives en ethnologie, no 8,‎ , p. 18 (lire en ligne, consultĂ© le )
  42. Division 39.
  43. Paul Bauer, Deux siĂšcles d’histoire au PĂšre Lachaise, MĂ©moire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 315.
  44. Claire Barbillon et Musée des beaux-arts (Lyon, France), Sculptures du XVIIe au XXe siÚcle : Musée des beaux-arts de Lyon, Paris/Lyon, Somogy éditions d'art / Musée des beaux-arts de Lyon, 592 p. (ISBN 978-2-7572-1269-1 et 2757212699, OCLC 1007810976).

Annexes

Bibliographie par ordre chronologique

  • ProcĂšs en la Cour d’assises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
  • Hippolyte Castille, Le PĂšre Enfantin, Paris, Édouard Dentu, (lire en ligne).
  • Henry-RenĂ© d’Allemagne (prĂ©f. P. Malapert), Prosper Enfantin et les grandes entreprises du XIXe siĂšcle : la colonisation de l’AlgĂ©rie, la crĂ©ation du rĂ©seau P.L.M., le percement de l’isthme de Suez, le CrĂ©dit intellectuel, le CrĂ©dit foncier, Paris, Grund, , 222 p. (OCLC 637838473, lire en ligne).
  • Jean Pierre Allem, Enfantin, le prophĂšte aux sept visages, Paris, Jean-Jacques Pauvert, , 229 p., in-8° (OCLC 600655865, lire en ligne).
    Jean-Pierre Alem est le pseudonyme de Jean-Pierre Callot (1912-1995 ; X 1931), auteur de plusieurs Ă©tudes historiques sur les polytechniciens et rĂ©dacteur en chef de la Jaune et la Rouge (la revue des anciens Ă©lĂšves de l’École polytechnique).
  • François Leblond, Ces Saint simoniens qui ont construit la France moderne, Paris, Librinova, , 176 p. (ISBN 979-10-262-0227-1, lire en ligne)
  • Jean-Pierre Callot, « Les polytechniciens et l’aventure saint-simonienne », La Jaune et la Rouge, Paris, École polytechnique,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Pierre Musso, Saint-Simon et le saint-simonisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 127 p. (ISBN 978-2-13-049840-7, OCLC 247786221).
  • Christine PlantĂ© (dir.) et Philippe RĂ©gnier, « Une liaison dangereuse au XIXe siĂšcle : les lettres de Clorinde RogĂ© Ă  Enfantin, ou comment peut-on ĂȘtre saint-simonienne ? », L’Épistolaire, un genre fĂ©minin ?, Paris, HonorĂ© Champion,‎ , p. 232-251 (ISBN 978-2-85203-896-7, lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Bernard Jouve, L’ÉpopĂ©e saint-simonienne, Saint-Simon, Enfantin et leur disciple Alexis Petit : de Suez au pays de George Sand, Paris, GuĂ©nĂ©gaud, , 319 p., 22 cm (ISBN 978-2-85023-106-3, lire en ligne).
  • Nathalie Coilly et Philippe RĂ©gnier, Le SiĂšcle des saint-simoniens : du nouveau christianisme au canal de Suez, Paris, BibliothĂšque nationale de France, , 319 p., 22 cm (ISBN 978-2-7177-2363-2, lire en ligne).
  • Dominique Casajus, « Henri Duveyrier face Ă  Prosper Enfantin : rebelle ou rival ? », Ethnologies comparĂ©es, Montpellier III, Centre d’études et de recherches comparatives en ethnologie, no 8,‎ , p. 18 (lire en ligne, consultĂ© le ).

Liens externes

  • Dossier Enfantin sur le site de la SociĂ©tĂ© des Ă©tudes saint-simoniennes
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