Prosper Enfantin
Prosper Enfantin, dit « le PĂšre Enfantin », nĂ© le Ă Paris oĂč il est mort dans le 9e arrondissement le [1], est un rĂ©formateur social français, lâun des principaux chefs de file du mouvement saint-simonien.
Naissance | |
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DĂ©cĂšs |
(Ă 68 ans) 9e arrondissement de Paris |
SĂ©pulture | |
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PĂšre Enfantin |
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Activités |
Ăconomiste, entrepreneur, essayiste, rĂ©formateur social, journaliste, philosophe, ingĂ©nieur |
Fratrie |
Augustin Enfantin (d) |
Membre de |
Cercle des chemins de fer (d) |
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Mouvement | |
MaĂźtre | |
Influencé par |
Ăcrivain et entrepreneur, il est parmi les premiers Ă imaginer la construction du canal de Suez et favorise le dĂ©veloppement du chemin de fer en France. Il a Ă©galement dirigĂ© un organe de presse.
Biographie
Enfance et origines
Fils de Blaise Enfantin et de Simone Augustine Mouton, câest le deuxiĂšme fils avant le mariage de ses parents. BarthĂ©lemy Prosper a donc un frĂšre aĂźnĂ©, nommĂ© Augustin (1793-1827). Ces deux enfants naissent dans une certaine aisance : la famille dispose ainsi dâun domaine, situĂ© sur la colline de MĂ©nilmontant Ă Paris, lieu qui marquera profondĂ©ment la vie de Prosper et du saint-simonisme[2].
Par ailleurs, la famille compte de nombreux gĂ©nĂ©raux de lâEmpereur : le gĂ©nĂ©ral de division Bon, son oncle, ou encore le gĂ©nĂ©ral de brigade baron Cyr Nugues, son cousin, en sont des exemples[3]. Son pĂšre, directeur dâune banque en Provence fait nĂ©anmoins faillite, Ă la suite de spĂ©culations malheureuses, peu de temps aprĂšs la naissance de Prosper, et perd toute sa fortune[4]. Cette faillite est accompagnĂ©e de la sĂ©paration des parents : tandis que Blaise Enfantin part Ă Paris, oĂč il devient chef de bureau de comptabilitĂ© de lâUniversitĂ©, Augustine Mouton part habiter dans sa maison de MĂ©nilmontant[4]:12.
Formation
Enfantin commence ses Ă©tudes, en 1805, Ă la pension Lepitre, oĂč il restera deux ans[3]:135, puis obtient, en 1807, une bourse d'Ă©tudes au lycĂ©e de Versailles comme parent des gĂ©nĂ©raux Bon et Nugues tuĂ©s en Ăgypte[3]:136. En 1810, il passe au lycĂ©e NapolĂ©on[3]:136, Ă Paris, oĂč il intĂšgre une classe de MathĂ©matiques spĂ©ciales. Câest un Ă©lĂšve brillant[4]:12, comme le souligne son obtention de bourse, distribuĂ©e au compte-goutte Ă cette Ă©poque, qui ne prĂ©sente pas encore les symptĂŽmes de lâanticonformisme qui se retrouveront plus tard dans sa vie. Le proviseur du lycĂ©e NapolĂ©on signe mĂȘme un certificat garantissant que « sa conduite avait Ă©tĂ© bonne et quâil avait fait preuve dâattachement au gouvernement[4]:13 ».
Câest aussi au lycĂ©e NapolĂ©on quâEnfantin rencontre Olinde Rodrigues, autre grande figure du saint-simonisme, qui, en 1812, ĂągĂ© de 17 ans seulement, y supplĂ©ait, comme maitre dâĂ©tudes, le professeur de mathĂ©matiques, Dinet, d'Enfantin[4]:18.
AprĂšs un premier concours dâadmission en 1812, Enfantin est acceptĂ© lâannĂ©e suivante Ă Polytechnique (X1813)[3]:136, oĂč il rencontre les futurs membres de lâaventure saint-simonienne. Tandis quâEnfantin fait de nombreuses demandes de bourses pour lâĂcole polytechnique, lâEmpire napolĂ©onien dĂ©cline : le , trois armĂ©es ennemies encerclent la capitale. Les polytechniciens participent Ă la dĂ©fense de la ville aux commandes dâune batterie de 28 canons[3]:136. La ville dĂ©faite, Enfantin et quelques-uns de ses compagnons dâĂ©cole gagnent Ă pied Fontainebleau pour rejoindre ce qui reste de lâarmĂ©e ImpĂ©riale.
NĂ©anmoins lâĂcole polytechnique ouvre de nouveau aprĂšs ces combats. Enfantin est contraint de dĂ©missionner un an aprĂšs son entrĂ©e Ă Polytechnique, en 1815, sa demande de bourse Ă©tant refusĂ©e malgrĂ© les nombreuses lettres de son pĂšre[4]:15.
La rencontre des Saint-Simoniens
Ă 18 ans, Enfantin doit donc trouver une nouvelle situation. Celui-ci trouve vite un mĂ©tier chez un cousin, Louis Saint-Cyr-Nugues, Ă Romans[3]:137. Celui-ci est un important nĂ©gociant de vin, qui apprend vite Ă Enfantin les ficelles du mĂ©tier. Les affaires du nĂ©gociant Ă©tant trĂšs Ă©tendues, Enfantin voyage : il visite ainsi lâAllemagne, les Pays-Bas, la Suisse, puis la Russie, oĂč il reste de 1821 Ă 1823[4]:20.
En Russie, Ă Saint-PĂ©tersbourg, Enfantin retrouve des amis Polytechniciens chargĂ©s de crĂ©er un Institut dâingĂ©nieurs des ponts et chaussĂ©es, comparable Ă lâĂcole des Ponts et ChaussĂ©es de Paris : LamĂ©, Bazaine, Clapeyron, Antoine Raucourt de Charleville. Enfantin entre dans leur cercle, oĂč il discute philosophie et sociologie. Il y reçoit aussi ses premiĂšres leçons dâĂ©conomie par Jean-Baptiste Say[4]:20.
De retour en France, Enfantin retourne Ă Curson, oĂč ses parents ont une maison. Il y rencontre une veuve, AdĂšle Morlane, protĂ©gĂ©e de sa mĂšre, qui devient trĂšs vite sa maitresse[4]:20, et dont il aura un fils, Arthur Enfantin[5]. Câest aussi Ă cette Ă©poque que dĂ©bute sa carriĂšre dâessayiste et dâĂ©conomiste : son premier ouvrage est une rĂ©ponse Ă une question dâĂ©conomie mise au concours de lâAcadĂ©mie de Lyon, tandis que le second est un mĂ©moire sur les travaux de Jeremy Bentham[4]:21.
Enfantin part ensuite sâinstaller Ă Paris avec sa maitresse, oĂč il propose au gouvernement qui connait dâimportants problĂšmes financiers des solutions, qui attirent lâattention du banquier Laffitte[4]:22. Les deux hommes se rencontrent pour la premiĂšre fois. Celui-ci soutiendra ensuite Enfantin dans nombre de ses dĂ©marches et ils collaboreront Ă la crĂ©ation de la Compagnie des chemins de fer de Paris Ă Lyon[4]:174.
Il retrouve aussi Olinde Rodrigues, ce qui marque un tournant de sa vie : celui-ci, alors directeur de la Caisse hypothĂ©caire[4]:22, est en effet devenu lâun des disciples favoris de Saint-Simon. Remarquant lâintelligence dâEnfantin, Rodrigues sâempresse de le prĂ©senter Ă Saint-Simon, lors de la lecture du dernier livre du philosophe, le Nouveau christianisme[4]:25. Peu convaincu au dĂ©part, Enfantin devient trĂšs vite un profond adepte de la doctrine de Saint-Simon.
Peu de temps aprĂšs cette rencontre, Saint-Simon succombe, le , Ă une congestion pulmonaire[4]:25. Ă la fin de ses obsĂšques, ses disciples se rĂ©unissent chez Rodrigues, dans les bureaux de la Caisse hypothĂ©caire, et dĂ©cident dâunir leurs efforts pour accomplir le projet de leur maitre : crĂ©er un journal, Le Producteur[4]:25. Prosper Enfantin est avec Olinde Rodrigues fondateur-gĂ©rant du journal[6].
Activités journalistiques
Afin de soutenir cette entreprise, une petite société au capital de 50 000 francs est créée le , et les deux directeurs choisis sont Rodrigues et Enfantin. La rédaction de ce journal, baptisé le Producteur[7], était formée de nombreuses figures importantes, qui influencÚrent toutes Enfantin. La plus importante fut sans aucun doute Saint-Amand Bazard, aux idéaux libéraux révolutionnaires[4]:31.
Enfantin prend par ailleurs au sĂ©rieux son rĂŽle dans la publication du journal : celui-ci sâattache en effet Ă la diffusion de la doctrine saint-simonienne et Ă son explication. Ses paragraphes se basent notamment sur le refus de la sociĂ©tĂ© actuelle et de sa division du travail jugĂ©e dĂ©suĂšte. NĂ©anmoins, lâabonnement ne dĂ©passant jamais le millier, le journal peine Ă se faire entendre et, au bout de treize mois de parution, sa production sâarrĂȘte[4]:31. Les saint-simoniens se remettent Ă faire la propagande de leur doctrine. Enfantin se dĂ©tache trĂšs vite du lot en tant quâorateur et devient, avec Saint-Amand Bazard, lâincarnation du renouveau du mouvement[4]:69. Entre-temps, en 1827, AdĂšle Morlane, sa maitresse, lui donne un fils, Arthur, quâil accouche de ses propres mains[4]:37. Son ami Rodrigues lui fournit un emploi de caissier Ă sa banque, avec un traitement de 5 000 francs[4]:37.
Une Ăglise... et ses schismes
LâannĂ©e 1828 marque un rĂ©el tournant dans la vie dâEnfantin, persuadĂ© dâĂȘtre le descendant de saint Paul[8] : câest lors dâune rĂ©union du mouvement chez lui, rue Monsigny, quâest discutĂ© son rĂŽle religieux. Bazard et Enfantin sont nommĂ©s « PĂšres suprĂȘmes, tabernacle de la loi vivante[9] ainsi crĂ©Ă©e[4]:40. Les disciples portaient des uniformes dont les vestes se boutonnaient dans le dos pour souligner lâinterdĂ©pendance des uns et des autres[8]:x. Les deux « RĂ©formateurs contemporains » fonctionnent dans un binĂŽme efficace dĂ» Ă leurs diffĂ©rences de personnalitĂ©, Louis Reybaud dĂ©crivant Enfantin comme « un vĂ©ritable laboratoire Ă idĂ©es »[4]: 43. En 1829, Bazard et Enfantin reçoivent de Rodrigues le titre de « PĂšres suprĂȘmes »[4]:44.
En 1830, la RĂ©volution de Juillet offre de nouvelles opportunitĂ©s Ă Enfantin[4]:44 : le 1er aout, Bazard, accompagnĂ© de Michel Chevalier, en uniforme de polytechnicien, va demander Ă Lafayette de proclamer une dictature provisoire afin de faire passer les rĂ©formes Ă©conomiques saint-simoniennes[10]. MalgrĂ© le refus, les saint-simoniens font des adeptes, ce qui leur permet dâacheter un nouveau moyen de propagande : Le Globe, journal de lâopposition libĂ©rale sous la Restauration[4]:44. Enfantin mĂ©dite en mĂȘme temps sur un nouveau concept visant Ă supprimer lâhĂ©ritage afin de supprimer la classe oisive qui ronge la sociĂ©tĂ©[5]:15.
La mĂȘme annĂ©e, Enfantin fait de sa maison, rue Monsigny, le quartier gĂ©nĂ©ral des saint-simoniens, oĂč il vit avec ses amis Abel Transon, Pierre-Guillaume Cazeaux et Chevalier. La maison devient une vĂ©ritable ruche Ă idĂ©es, oĂč circulent une trentaine de personnes[4]:61. Les rĂšgles et rites sont de plus en plus Ă©tablis dans lâordre et finissent par le faire voler en Ă©clats : Enfantin prĂŽne en effet que les prĂȘtres de lâordre devraient exercer, aux plans spirituel et charnel, en binĂŽme avec leur femme pour former des « couples-prĂȘtres »[11]. Cette idĂ©e, ainsi que celle visant Ă libĂ©rer totalement la femme sexuellement, ajoutĂ©e Ă lâautoritarisme dâEnfantin, provoque un rĂ©el schisme entre Bazard, Rodrigues et Enfantin[12]. Tous trois se quittent. Commence alors la retraite dâEnfantin et de ses fidĂšles Ă MĂ©nilmontant[12]:v.
Vie communautaire idéale et prison
La mĂšre dâEnfantin, victime de lâĂ©pidĂ©mie de cholĂ©ra Ă Paris[2]:27, ayant lĂ©guĂ© Ă son fils une vaste maison au no 145 rue de MĂ©nilmontant, le , Enfantin et une quarantaine de ses fidĂšles sây retirent pour « prendre haleine aprĂšs la course prodigieuse fournie depuis deux ans, et marcher plus vite encore avant peu[4]:88 ». La petite communautĂ©, oĂč ne sont pas admises les femmes[12]:v, suit une rĂšgle Ă©tablie par Enfantin et par Chevalier, qui les soumet notamment Ă un vĆu de « cĂ©libat provisoire pour couper court aux rumeurs qui circulent sur les mĆurs saint-simoniennes[2]:29 », contrainte dont « le PĂšre » sâexempte en sĂ©duisant les membres des deux sexes de sa secte[2]:31. Il se consacre Ă©galement Ă la rĂ©daction de lâouvrage quâil considĂ©rera comme lâĆuvre de sa vie, le Livre nouveau, qui cherche Ă trouver la vĂ©ritĂ© par des formules mathĂ©matiques[13].
Lâouverture de la petite communautĂ© deux fois par semaine au public attire aussi bien les foules que lâattention des autoritĂ©s : Enfantin et ses collĂšgues comparaissent, le , devant la cour dâassises sous lâinculpation dâattentat Ă la morale et dâassociation illĂ©gale[14]. Le procĂšs, plutĂŽt curieux (les tĂ©moins ne pouvant pas parler sans lâautorisation de leur « chef suprĂȘme » et lâĂ©loquence dâEnfantin dĂ©stabilisant le prĂ©fet), aboutit Ă une peine dâun an dâemprisonnement et cent francs dâamende pour Duveyrier, Chevalier et Enfantin[15].
Enfantin profite de son sĂ©jour Ă Sainte-PĂ©lagie pour crĂ©er de nouveaux contacts : malgrĂ© lâabdication de son pouvoir sur ses sujets Ă la suite de son entrĂ©e en prison[5]:33-35, Enfantin garde une forte correspondance avec eux. Des relations se crĂ©ent mĂȘme au sein de la prison, le directeur invitant mĂȘme Enfantin Ă diner. Celui-ci est par ailleurs confortablement logĂ©, avec Chevalier, dans un agrĂ©able appartement de quatre piĂšces[16]. « Nous sommes ici comme des princes[4]:116 », Ă©crit-il. NĂ©anmoins, Chevalier, dont les relations avec Enfantin avaient commencĂ© Ă se dĂ©tĂ©riorer aprĂšs leur condamnation, concrĂ©tise son Ă©loignement de la doctrine, en rompant avec lui, le jour anniversaire de la mort de NapolĂ©on[5]:33-35. Devenu, plus tard, conseiller dâĂtat et sĂ©nateur[17], il restera lâ« Ă©conomiste saint-simonien[18] ».
Aventure orientale
GraciĂ© par le roi, le , date anniversaire des Trois glorieuses, officiellement pour bonne conduite, en rĂ©alitĂ© plutĂŽt pour se dĂ©barrasser de ce prisonnier encombrant[19]:171, Enfantin sort ainsi de prison, le [20], tout en ayant de nouveaux projets en tĂȘte : pour trouver la femme-messie qui guidera ses pas, « la MĂšre »[19]:154, Enfantin prend, avec quelques fidĂšles, la direction de lâOrient. Câest ainsi quâil part, le , pour lâĂgypte dans le but de trouver la femme qui formera avec lui le « couple-prĂȘtre » suprĂȘme, qui rĂ©unirait ainsi lâOccident et lâOrient[21]. Passant dâabord par Constantinople en pleine guerre, oĂč le sultan Mahmoud II le soupçonne briĂšvement dâĂȘtre un espion[2]:55, Enfantin continue son chemin, passant par Smyrne, Jaffa et JĂ©rusalem, vers lâĂgypte oĂč il est accueilli, pour ses idĂ©es novatrices, Ă bras ouverts par des intellectuels musulmans rĂ©formateurs et MĂ©hĂ©met Ali, souverain moderniste[22], qui prit Ă son service ceux des saint-simoniens qui pouvaient lui ĂȘtre utiles[23].
DĂšs les annĂ©es 1820, les saint-simoniens avaient repris le projet, conforme Ă leur double approche mystique et industrielle selon laquelle les voies de communication â comme les canaux et les chemins de fer â servent Ă la comprĂ©hension universelle[8]:x, des ingĂ©nieurs de la Campagne de NapolĂ©on en Ăgypte, qui avaient imaginĂ© un canal reliant la mer MĂ©diterranĂ©e et la mer Rouge[24]. Enfantin, avec certains de ses collĂšgues polytechniciens, va sâatteler, avec Linant, au percement de lâisthme, et dĂ©cide de faire venir dâautres polytechniciens. Cependant, le vice-roi dâĂgypte, homme pragmatique qui nâignore rien de lâhostilitĂ© des Anglais Ă lâĂ©gard du projet de canal, ne se laisse pas impressionner par les ingĂ©nieurs saint-simoniens et prĂ©fĂšre dâabord les occuper Ă construire un grand barrage sur le delta du Nil[25]. En , ce projet de barrage est lui-mĂȘme compromis par les mauvaises relations entre le souverain Ă©gyptien et la France, qui ne veut pas reconnaitre lâindĂ©pendance de lâĂgypte[26]. MĂ©hĂ©met Ali profite de la peste qui sĂ©vit sur le chantier pour lâinterrompre et en 1838 les travaux sont dĂ©finitivement abandonnĂ©s[27]. Leur mauvaise rĂ©putation les avait, de surcroit, suivi de MĂ©nilmontant jusquâen Ăgypte[28].
Des vingt-un saint-simoniens qui avaient accompagnĂ© le pĂšre Enfantin en Ăgypte, lâun dâeux Ă©tait mort de maladie[29] ; cinq autres avaient succombĂ© Ă la peste[29] ; quatre, dont IsmaĂżl Urbain, avaient abjurĂ© publiquement le christianisme pour embrasser l'Islam[29] ; un autre avait disparu, et trois avaient quittĂ© lâĂgypte pour se rendre dans dâautres parties de lâOrient[29]. Les autres sâĂ©taient attachĂ©s au service des routes, des hĂŽpitaux, et deux sâĂ©taient vouĂ©s Ă lâenseignement public[29]. Seul Enfantin, restĂ© sans emploi, Ă©tait soutenu par ses frĂšres, et particuliĂšrement par Soliman Pacha[29]. Ă lâapparition de la peste, en , Enfantin, oubliant la rĂ©gĂ©nĂ©ration du genre humain[15]:235, fuit la contagion en Haute-Ăgypte, menant une vie joyeuse nullement insensible Ă lâattrait des beautĂ©s locales[30] tandis que les mĂ©decins saint-simoniens, qui soutiennent que la peste nâest pas contagieuse, restent soigner les pestifĂ©rĂ©s quelquefois au prix de leur vie[30].
En 1835, Enfantin retourne au Caire oĂč il imagine un nouveau type de gouvernement pour la France, selon lui, en pleine pĂ©riode de « contre-rĂ©volution » et propose Ă Louis-Philippe tout un programme pour cette pĂ©riode que traverse la France[15]:236. En 1836, le brusque changement dâattitude des Ăgyptiens presse son dĂ©part[4]:136 et, aprĂšs trois ans passĂ©s en Orient, Enfantin retourne en France. Au cours de son voyage de retour, Enfantin Ă©labore sa nouvelle idĂ©e dâ« apostolat royal » : plutĂŽt que de dĂ©noncer les souverains inutiles et tyranniques, il a lâidĂ©e de sâallier avec eux[4]:147. Il se tourne directement vers lâAutriche et plus particuliĂšrement vers Metternich, quâil croit plus sensible Ă sa doctrine mystique. Câest un Ă©chec. Il nâobtient aucune audience[4]:154. Ce refus se rĂ©percute sur la politique orientale dâEnfantin, qui espĂ©rait du soutien de lâEmpereur dâAutriche afin de crĂ©er un Ătat juif aprĂšs la crĂ©ation du canal de Suez[4]:155. Son projet dâapostolat royal partout refusĂ©, Enfantin reporte ses projets de colonisation de lâOrient selon les principes saint-simoniens, sur lâAlgĂ©rie[31] - [32].
En 1839, le prĂ©fet Rivet le fait nommer Ă de la « Commission chargĂ©e de recherches et explorations en AlgĂ©rie » dans le domaine de lâethnographie et de lâhistoire[33]. Il embarque, pour cette mission qui retient son intĂ©rĂȘt , le soir de NoĂ«l 1839, sur « le Phare », pour dĂ©barquer en AlgĂ©rie trois jours plus tard[4]:161. LĂ -bas, son intĂ©rĂȘt dĂ©vie rapidement de sa mission pour se concentrer sur les affaires politiques et Ă©conomiques du pays. Enfantin dĂ©sapprouve par ailleurs lâĂ©volution de la colonisation du pays, accusant les militaires de commettre de vĂ©ritables boucheries[34]. Atteint de dysenterie, Enfantin revient en France, Ă Curzon, oĂč le calme lui permet de guĂ©rir rapidement[35]. Il retourne ensuite Ă Paris, dans la clandestinitĂ© (afin de ne pas ĂȘtre dĂ©rangĂ© par ses disciples), oĂč il Ă©crit un mĂ©moire sur la colonisation de lâAlgĂ©rie, qui ne fut pas reçu, sâĂ©loignant trop de sa fonction originelle lors de sa mission dans la colonie française. Il le publiera sous le titre Colonisation de lâAlgĂ©rie (1 vol in-8°, Paris, 1843)[36].
Visionnaire
Précurseur du canal de Suez
Enfantin se fixe de nouveaux objectifs une fois ses disciples retrouvĂ©s. AidĂ© par son ami entrepreneur ArlĂšs Dufour, Enfantin crĂ©e, en 1845, lâ« Union pour les chemins de fer de Paris Ă Lyon » dont il est un des plus importants actionnaires[4]:174. Avec un poste important dans la sociĂ©tĂ©, il reprend de la vigueur et vise bien plus loin que Lyon : il veut retourner construire le canal de Suez. Sans oublier la sociĂ©tĂ© de chemin de fer, Enfantin va se battre pendant dix ans pour la rĂ©alisation de ce canal. En 1846, la SociĂ©tĂ© dâĂtudes pour le Canal de Suez rĂ©unissant des ingĂ©nieurs anglais, français, allemands et autrichiens, et dont le financement Ă©tait assurĂ© par les chambres de commerce de Trieste, Venise, Lyon et Prague, par la Lloyd autrichienne, etc., se forma pour ensuite se diviser, laissant les Français seuls[37].
LâexpĂ©dition part le [4]:179. Cinq mois plus tard, la rĂ©volution de 1848 Ă©clate, supprimant son soutien pour un temps[4]:181. Enfantin ne se dĂ©courage pas : « le canal sera la premiĂšre grande Ćuvre de la rĂ©publique[4]:179 », clame-t-il. Mais Enfantin, qui accorde Ă Lesseps une confiance excessive, se fait souffler la concession par celui-ci, qui, bĂ©nĂ©ficiant de la protection du vice-roi dâĂgypte, Ă©tait intouchable[38].
Entrepreneur aux Chemins de fer
Enfantin retourne donc, en 1849, se consacrer Ă ses thĂ©ories et Ă sa sociĂ©tĂ© de chemin de fer Ă Lyon, laissant ses disciples Ă Paris avec un « Vous mâembĂȘtez tous[19] ». En avril, il rompt toute relation avec les saint-simoniens qui continueront Ă lâattaquer[8].
Sous le Second Empire, il se sépare définitivement d' AdÚle Morlane, au grand scandale de son fils Arthur, pour faire vie commune avec Hortense Félicité Cassé, dite « Mme Guillaume »[39], de vingt ans sa cadette, qui se prétendra ensuite sa fille[40], et qui était, en réalité, attachée au jeune saint-simonien Henri Duveyrier[41].
Ăcrivain philosophe
Enfantin conclut son Ćuvre philosophique en rĂ©digeant, Ă Saint-Germain-en-Laye, la Science de lâhomme qui parait en aout 1858, et la Vie Ă©ternelle, qui parait trois ans plus tard[4]:197. On y lit notamment ses thĂ©ories sur lâimmortalitĂ© de lâĂąme et sur lâimpossibilitĂ© de lâexistence dâun autre monde aprĂšs la mort, lâĂąme se diffusant dans lâunivers, perdant sa personnalitĂ©.
Mort
Enfantin retourne Ă Paris, oĂč reprennent les rĂ©unions saint-simoniennes. En 1860, il se rĂ©concilie avec Chevalier. AprĂšs quelques tumultes liĂ©s Ă une maitresse folle, Enfantin part en Normandie voir des amis. Il revient le 1864 quand il est frappĂ© dâune congestion cĂ©rĂ©brale dont il meurt 8 jours aprĂšs[4]:215.
Il est enterrĂ© au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise[42], oĂč sa tombe est toujours visible[43].
Hommages
Il existe, depuis 1994, une rue du PÚre-Prosper-Enfantin dans le 20e arrondissement de Paris (quartier Saint-Fargeau, lotissement « Campagne à Paris »).
De son vivant, des Ćuvres Ă son effigie sont rĂ©alisĂ©es. Ainsi François-Felix Roubaud rĂ©alise un mĂ©daillon en plĂątre intitulĂ© Le PĂšre Enfantin en 1857. Il se trouve aujourd'hui au musĂ©e des Beaux-Arts de Lyon[44].
Publications
Ouvrages
- Doctrine de Saint-Simon : exposition, premiÚre année, 1828-1829 (avec : Saint-Amand Bazard, Hippolyte Carnot, Henri Fournel et Charles Duveyrier), Paris, bureau de l'Organisateur, , 432 p. (BNF 32121193, lire en ligne).
- Colonisation de lâAlgĂ©rie, Paris, P. Bertrand, , 542 p. (lire en ligne).
- Science de lâhomme : physiologie religieuse, Paris, Vve Masson, , 495 p. (lire en ligne).
- Le CrĂ©dit intellectuel, Paris, Ădouard Dentu, , 32 p. (lire en ligne).
- La Vie éternelle : passée - présente - future, Paris, Pagnerre, , 184 p. (lire en ligne).
- Henri de Saint-Simon et Prosper Enfantin, Jean BarthĂ©lemy ArlĂšs-Dufour, Bazard, Ćuvres de Saint-Simon et dâEnfantin : prĂ©cĂ©dĂ©es de deux notices historiques et publiĂ©es par les membres du conseil instituĂ© par Enfantin pour lâexĂ©cution de ses derniĂšres volontĂ©s, t. 1er, Paris, Ădouard Dentu, , 2e Ă©d., 248 p. (lire en ligne).
Articles et correspondance
- Ăconomie politique et politique : articles extraits du Globe, Paris, Au Bureau du Globe, , 177 p. (lire en ligne)
- MĂ©moires dâun industriel de lâan 2240, recueilli dans Demain les rĂ©volutions. Utopies & anticipations rĂ©volutionnaires, collection ArchĂ©oSF, Ă©ditions publie.net, 2018.
- ProcĂšs en la Cour dâassises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
- Correspondance politique, 1835-1840 : par P. Enfantin, Paris, Bureau du journal le Crédit, , 206 p. (lire en ligne).
- Correspondance philosophique et religieuse : 1843-1845, Paris, Lacrampe fils et Cie, , 217 p. (lire en ligne).
Notes et références
- Son acte de décÚs (n°1163) dans les registres de décÚs du 9e arrondissement de Paris pour l'année 1864.
- Arlette Millard, FĂ©licien David et lâaventure saint-simonienne en Orient, Paris, Les Presses franciliennes, , 118 p., 26 cm (ISBN 978-2-9520091-6-4, lire en ligne), p. 27.
- Ćuvres de Saint-Simon & dâEnfantin : prĂ©cĂ©dĂ©es de notes historiques, vol. 1er, Paris, Ădouard Dentu, (lire en ligne), p. 136.
- Jean-Pierre Callot, Enfantin, le prophÚte aux sept visages, Paris, Jean-Jacques Pauvert, , 229 p., in-8° (OCLC 600655865, lire en ligne), p. 12.
- Jean Walch, Michel Chevalier : Ă©conomiste saint-simonien (1806-1879), Paris, Jean Vrin, coll. « BibliothĂšque dâhistoire de la philosophie », , 532 p. (ISBN 978-2-7116-4172-7, lire en ligne), p. 91.
- Olivier Pétré-Grenouilleau, Saint-Simon, L'utopie ou la raison en actes, Payot, p. 393-394
- Le Producteur sur Google Livres
- Barbara Wright (dir.) et Narcisse BerchÚre, Le désert de Suez : cinq mois dans l'isthme, t. 24 MHRA critical texts, Cambridge, MHRA, , 119 p. (ISBN 978-1-907322-10-5, lire en ligne), x.
- Les textes imprimĂ©s ont comme entĂȘte Religion saint-simonienne. Plus tard, le mouvement sera catĂ©gorisĂ© comme secte par les autoritĂ©s.
- Jean-Baptiste Duroselle, ItinĂ©raires : idĂ©es, hommes et nations d'Occident, XIXeâââXXe siĂšcle, Paris, Publications de la Sorbonne, , 491 p. (lire en ligne), p. 128.
- Sarane Alexandrian, Les LibĂ©rateurs de lâamour, Paris, Seuil, , 280 p. (ISBN 978-2-02-004544-5, lire en ligne), p. 160-7.
- Bertrand Goujon, Monarchies postrĂ©volutionnaires. 1814-1848 : (1814-1848), Paris, Le Seuil, coll. « LâUnivers historique », , 446 p., 24 cm (ISBN 978-2-02-109445-9, lire en ligne), v.
- Câest la seule des Ćuvres d'Enfantin Ă ne pas avoir Ă©tĂ© publiĂ©e, mais les textes en ont Ă©tĂ© conservĂ©s Ă la BibliothĂšque de l'Arsenal. Voir Jean Pierre Allem, Enfantin, le prophĂšte aux sept visages, op. cit., p. 98
- ProcĂšs en la Cour dâassises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
- RushdÄ« FakkÄr, Sociologie, socialisme et internationalisme prĂ©marxistes : contribution Ă l'Ă©tude de l'influence internationale de Saint-Simon et de ses disciples. (Bilan en Europe et portĂ©e extraeuropĂ©enne), vol. 1 de BibliothĂšque de sociologie et de science politique, Neuchatel, Delachaux & NiestlĂ©, , 333 p., 23 cm (OCLC 932969169, lire en ligne), p. 51.
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Annexes
Bibliographie par ordre chronologique
- ProcĂšs en la Cour dâassises de la Seine les 27 et 28 aoĂ»t 1832, Paris, Librairie Saint-Simonienne, , 405 p. (lire en ligne), p. 390.
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- Henry-RenĂ© dâAllemagne (prĂ©f. P. Malapert), Prosper Enfantin et les grandes entreprises du XIXe siĂšcle : la colonisation de lâAlgĂ©rie, la crĂ©ation du rĂ©seau P.L.M., le percement de lâisthme de Suez, le CrĂ©dit intellectuel, le CrĂ©dit foncier, Paris, Grund, , 222 p. (OCLC 637838473, lire en ligne).
- Jean Pierre Allem, Enfantin, le prophĂšte aux sept visages, Paris, Jean-Jacques Pauvert, , 229 p., in-8° (OCLC 600655865, lire en ligne).Jean-Pierre Alem est le pseudonyme de Jean-Pierre Callot (1912-1995 ; X 1931), auteur de plusieurs Ă©tudes historiques sur les polytechniciens et rĂ©dacteur en chef de la Jaune et la Rouge (la revue des anciens Ă©lĂšves de lâĂcole polytechnique).
- François Leblond, Ces Saint simoniens qui ont construit la France moderne, Paris, Librinova, , 176 p. (ISBN 979-10-262-0227-1, lire en ligne)
- Jean-Pierre Callot, « Les polytechniciens et lâaventure saint-simonienne », La Jaune et la Rouge, Paris, Ăcole polytechnique,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Pierre Musso, Saint-Simon et le saint-simonisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 127 p. (ISBN 978-2-13-049840-7, OCLC 247786221).
- Christine PlantĂ© (dir.) et Philippe RĂ©gnier, « Une liaison dangereuse au XIXe siĂšcle : les lettres de Clorinde RogĂ© Ă Enfantin, ou comment peut-on ĂȘtre saint-simonienne ? », LâĂpistolaire, un genre fĂ©minin ?, Paris, HonorĂ© Champion,â , p. 232-251 (ISBN 978-2-85203-896-7, lire en ligne, consultĂ© le ).
- Bernard Jouve, LâĂpopĂ©e saint-simonienne, Saint-Simon, Enfantin et leur disciple Alexis Petit : de Suez au pays de George Sand, Paris, GuĂ©nĂ©gaud, , 319 p., 22 cm (ISBN 978-2-85023-106-3, lire en ligne).
- Nathalie Coilly et Philippe RĂ©gnier, Le SiĂšcle des saint-simoniens : du nouveau christianisme au canal de Suez, Paris, BibliothĂšque nationale de France, , 319 p., 22 cm (ISBN 978-2-7177-2363-2, lire en ligne).
- Dominique Casajus, « Henri Duveyrier face Ă Prosper Enfantin : rebelle ou rival ? », Ethnologies comparĂ©es, Montpellier III, Centre dâĂ©tudes et de recherches comparatives en ethnologie, no 8,â , p. 18 (lire en ligne, consultĂ© le ).
Liens externes
- Dossier Enfantin sur le site de la Société des études saint-simoniennes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :