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Prévôté de Saint Laurent d'Oulx

La Prévôté de Saint Laurent d'Oulx (en italien : prevostura di San Lorenzo di Oulx) est une congrégation de chanoines réguliers de saint Augustin, fondée aux alentours de 1050 et sécularisée le pour permettre la création du diocèse de Pignerol. Le chef d'ordre de cette congrégation siégeait au lieu-dit « Plan des martyrs » de la ville d'Oulx.

Prévôté de Saint Laurent d'Oulx
Image de l'Prévôté de Saint Laurent d'Oulx

Ordre Chanoines réguliers de saint Augustin
Abbaye mère Abbaye de la Novalaise
Abbaye de Breme
Fondation avant 1073
Fermeture sécularisée le
Diocèse diocèse de Turin(1062-1515)
Archidiocèse de Turin (1515-1748)
Diocèse de Pignerol (1748-1794)
Diocèse de Suse (1794-1803)
Archidiocèse de Turin (1803-1817)
Diocèse de Suse (1817-aujourd'hui)
Fondateur Gérard Chevrier
Style(s) dominant(s) Roman, Néo-roman
Localisation
Pays Italie
Région Piémont
Province Turin
Commune Oulx
Coordonnées 45° 02′ 13″ nord, 6° 49′ 47″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Prévôté de Saint Laurent d'Oulx
Géolocalisation sur la carte : Piémont
(Voir situation sur carte : Piémont)
Prévôté de Saint Laurent d'Oulx

Délégataire, dès sa fondation, d'une partie de l'autorité des évêques puis archevêques de Turin sur les paroisses du Val de Suse et du Val Cluson, et d'une partie de l'autorité des archevêques d'Embrun, sur les paroisses du Briançonnais, elle acquiert de nombreux biens ecclésiastiques ou nobles en Dauphiné, en Savoie, en Piémont, en Provence, en Ligurie et en Auvergne. Elle devient la principale autorité ecclésiastique des Escartons du briançonnais et un seigneur, à la fois laïc et ecclésiastique, majeur en Dauphiné et en Piémont.

Affaiblie par les crises économiques du XIVe siècle, quasiment ruinée par les Guerres de religion, incorporée aux possessions des ducs de Savoie, en 1713, par le Traité d'Utrecht, puis en 1720 au Royaume de Sardaigne, elle est unie en 1756 au Diocèse de Pignerol que le pape Benoît XIV vient d'ériger.

Histoire

Au XIe siècle : la fondation

Evènements repères du XIe siècle
Décès de Conrad III de Bourgogne.
Jean XIX succède à Benoît VIII.
Conrad II est couronné empereur par le pape Jean XIX.
Dédicace de l'église abbatiale de Saint-Just de Suse.
Décès de Rodolphe III de Bourgogne.
L'empereur Conrad II est couronné roi de Bourgogne à l'abbaye de Payerne.
1034 L'empereur Conrad II confirme Humbert Ier dans son titre de Comte de Maurienne.
Entre 1042 et 1048 Décès d'Humbert Ier de Maurienne.
1045 ou 1046 Adélaïde de Suse épouse Oddon de Maurienne.
1046 Cunibert devient évêque de Turin[se 1]
Léon IX est couronné pape. Début de l'influence de Hildebrand Aldobrandeschi et de la Réforme grégorienne
1050 Donation de Pons de Bardonnèche.
1060 Gérard Chevrier devient évêque de Sisteron.
Grégoire VII est couronné pape.
L'empereur Henri IV se soumet à la Pénitence de Canossa.
Décès d'Adélaïde de Suse.

À l'origine

La fondation de la prévôté d'Oulx a lieu à une date non certaine entre 1050 et 1061 quand un « clerc pro honore » pourvu de famille, Ponce de Bardonnèche[notes 1], fils de Witbald, avec l'accord de son épouse Ermengarde et de son fils Pierre, cède aux prêtres Gérard et Odelric et aux frères qui se sont rassemblés avec eux, les droits dont il a hérité sur les églises Saint Laurent et Sainte Marie d'Oulx, mais aussi sur les autres paroisses comprises entre le Col de Montgenèvre, Exilles, le Col de Sestrières et le torrent de Galambre[c 1]. Dès 1056, Guinamand[notes 2], archevêque d'Embrun, accordait aux mêmes le droit d'acquérir dans son diocèse, la moitié des dimes qu'ils pourraient reprendre aux laïcs[c 2]. Plus tard, et à une date aussi incertaine, il confirme que les mêmes, ont acquis les dîmes de Le Monêtier-les-Bains, et reconnait les donations de Ponce de Bardonnèche[c 3].

Les variations du nom

Guinamand fait référence, dans ses reconnaissances, sous le nom de « Plebs Martyrum », au lieu où sont installés les bénéficiaires. Ce terme a été traduit de manière très diverses par les auteurs qui se sont intéressés à la question. On lit fréquemment « Peuple des martyrs » qui est un contresens, ou « Plébanie des martyrs » qui consiste à confondre l'équivalent d'un vicariat ou d'un archiprêtré, dans l'organisation ancienne de l'archidiocèse de Turin, avec un lieudit. Les termes les mieux adaptés sont le très littéral « Champ des martyrs » ou mieux « Plan des martyrs » car la ville d'Oulx est traditionnellement formée de deux hameaux, dont l'un, la ville haute, porte en patois le nom de « Vière »[notes 3], et dont l'autre, la ville basse, se nomme « Le plan[notes 4]». Le quartier dans lequel se trouvent les bâtiments de la prévôté se situe près de l'actuelle gare et il est désigné, en français sous le nom de « l'abbaye », et en italien sous le vocable « la badia »[1]. Ce nom provient du récit d'un massacre qui est supposé avoir eu lieu à cet endroit et dont il existe de nombreuses versions.

Selon Raoul Glaber

Raoul Glaber, dans ses chroniques, raconte l'histoire d'un «inventeur de reliques» qui se présentait sous le nom d’Étienne et qui « après avoir fait un grand nombre de dupes dans les Gaules, se retira dans les Alpes, parmi les peuples sauvages qui habitent ordinairement le haut de ces montagnes ». Il fabrique là une relique qu'il place dans une urne ou un coffret adapté, et la présente aux fidèles comme lui ayant été remise par l'entremise d'un ange qui lui était apparu, et comme étant les restes du martyr Juste de Beauvais. La relique commence à produire des miracles, et Oldéric-Manfred, marquis de Turin, qui vient de faire restaurer l'Église baptismale Sainte Marie Majeure (it) et de fonder une abbaye à Suse, se fait amener l'objet miraculeux et son inventeur. Raoul Glaber assure avoir été témoin oculaire de l'imposture alors qu'il accompagnait Guillaume, abbé de Saint-Bénigne de Dijon à la dédicace de l'église Saint-Just de Suse[2]. Raoul Glaber témoigne de la naissance d'une légende, destinée à sacraliser l'espace montagnard au moment où celui-ci, au travers de la capture et de la délivrance de Mayeul de Cluny, venait faire la démonstration de son caractère stratégique pour la communication des ecclésiastiques et des laïcs avec Rome[3].

Selon Jean de Saint Louis

En 1664, le chanoine Étienne Garcin, curé de Saint-Restitut, au Sauze de Cézanne, et infirmier de la Prévôté d'Oulx, demande au père Jean de Saint Louis, moine de l’abbaye de Saint-Pierre et Saint-André à la Novalaise de rédiger « l'Histoire du Martyre de Saint Just et Saint Flavien avec leurs compagnons » en s'appuyant sur les chroniques de ce couvent. La réponse que le bénédictin lui transmet, le , par l'intermédiaire du chanoine Coste de la prévôté d'Oulx, contient, en substance, le récit suivant : l'abbaye « d'Ulces, à présent appelée Ours[notes 5], a été fondée en 76 après Jésus-Christ, peu de temps après la Novalaise, dont la création remonte à l'année 56, par Priscille, une parente de Néron. Des ermites s'y établirent jusqu'à ce que saint Maur, en 530, leur apporte la règle de saint Benoit. En 575, les Lombards franchissent le [notes 6], chassant devant eux les populations, et notamment les habitants et les moines de la Novalaise qui se réfugient à Oulx pour prendre conseil de Just qui partageait avec son compagnon Fabien, un ermitage près de l'abbaye. Les Lombards les poursuivent et massacrent tout le monde. Les martyrs, dont il estime le nombre à plus de 500, sont enterrés dans une chapelle Saint-Pierre-et-Saint-Étienne de l'église d'Oulx, et saint Just, sous le maître autel[4].

Pour rédiger son résumé, Jean de Saint Louis s'est principalement inspiré de la « Chronique de la Novalaise (it) », mais aussi de « l'Histoire des Francs » de Grégoire de Tours (en particulier du chapitre 44), de « l'Histoire des Lombards » de Paul Diacre, et du « Chronicon Burgundiae »[notes 7]. L'auteur avoue néanmoins qu'il ne tire pas l'essentiel de cette histoire de ces ouvrages, mais de manuscrits de la Novalaise qui ont déjà été utilisés par Monseigneur Paolo Brizio, évêque d'Albe[notes 8]. Il y trouve matière à raconter les aspects dramatiques de l'épisode. Les Lombards torturent un vieux moine afin de lui faire avouer où sont cachés les trésors du monastère et celui-ci les nargue en répondant que les richesses du monastère sont la jeunesse, les oraisons, le mépris des richesses, et l'observance de la règle. Un guerrier furieux le transperce de sa lance. Just se révolte contre cet acte et les guerriers lombards se jettent sur lui : le premier lui ouvre le crane avec son épée et en extrait le cerveau, le second lui transperce le ventre et le troisième le décapite. Flavien, à son tour, offre sa tête afin de recevoir la palme du martyre[4].

La narration est assez élaborée car ce dénouement survient après une scène, au cours de laquelle, Just et Flavien, qui ont appris l'arrivée des Lombards se sont réfugiés dans une grotte que la tradition situe proche de la chapelle Saint-Just de Beaulard qui a été bâtie à 1 865 mètres d'altitude [notes 9]. Dieu s'y manifeste par un premier signe « le Père celeste, qui vouloit toutefois faire part de la gloire du martyre a St. Just e St. Flavian son compagnon, fit naistre miraculeusement une belle et claire fontaine dans cette caverne, laquelle continue toujours à couler abondamment au soulage des infirmes qui en recourent la guérison en se lavant ou en beuvant de son eau - Jean de Saint Louis ». Puis, afin de les convaincre d'affronter le martyre qu'ils ont fui, il leur fait percevoir miraculeusement la musique céleste dont Just, devant l'entrée de la caverne, se rend compte qu'elle provient des âmes des martyrs d'Oulx qui montent aux cieux. Les deux moines prient pour demander le pardon de leur peur, puis fortifiés par la prière, redescendent vers Oulx pour y subir, à leur tour, le martyre[4].


Jean de Saint Louis précise encore, en s'appuyant sur les recherches de Paolo Brizio, qu'il existait trois chapelles dans ce monastère, l'une dédiée à saint Pierre dans laquelle la tête de saint Just que les Lombards avaient jetée dans un puits afin que personne ne la retrouve, fut ensevelie sous le maître autel, une seconde dédiée à saint Laurent et une troisième dédiée à saint Jean Baptiste. Les inondations avaient ruiné l'église Saint-Pierre, et la tête de saint Just est perdue jusqu'en 1021 quand une révélation divine indique à un saint homme nommé Étienne son emplacement et incite le marquis Oldéric Manfred à les transférer à Suse pour permettre de leur rendre plus facilement honneur[4].


Le texte de Jean de Saint Louis est à la fois précieux et savoureux. Précieux parce qu'il s'appuie sur la tradition locale et sur des faits récents. Il va même jusqu'à évoquer le mélèze "à sept pointes", sur lequel, selon une tradition orale qui nous est parvenue indépendamment de son texte, saint Just serait monté pour mieux voir où se trouvait le site du massacre. Savoureux parce que sa langue témoigne du français, émaillé d'expressions locales et de réminiscences du patois, que l'on parlait alors dans la région. Les chanoines de la prévôté, à l'époque où il est écrit, essayent de prouver ou de se convaincre de l'ancienneté de leur maison, alors qu'elle se relevait à peine des ruines causées par les guerres de Religion, afin de démontrer qu'elle porte les traditions chrétiennes les plus anciennes et qu'elle détient une forte légitimité que l'on peut opposer aux protestants[4].

Selon Joseph Toussaint Reinaud

En 1828, Joseph Toussaint Reinaud résumait cette histoire de la manière suivante :

« Dès l’année 906, les Sarrazins avaient traversé les gorges du Dauphiné, et franchissant le Mont-Cenis, s’étaient emparés de l’abbaye de Novalèse, sur les limites du Piémont, dans la vallée de Suse. Les moines eurent à peine le temps de se retirer à Turin, avec les reliques des saints et les autres objets précieux, y compris une bibliothèque fort riche pour le temps, particulièrement en livres classiques. Les Sarrazins, à leur arrivée, ne trouvant que deux moines qui étaient restés pour veiller à la sûreté du monastère, les chargèrent de coups. Le couvent et le village situé dans les environs furent pillés, et les églises livrées aux flammes. En vain les habitants, qui n’étaient pas en état de résister, se réfugièrent dans les montagnes, entre Suse et Briançon, là où était le couvent d’Oulx. Les Sarrazins les y suivirent et tuèrent un si grand nombre de chrétiens, que ce lieu porta le nom de champ des martyrs »[5].

Histoire et légendes

Lombards ou Sarrasins ? Comment est-on passé des uns aux autres ? Pourquoi Joseph Toussaint Reinaud ne lisait-il pas dans la « Chronique de la Novalaise (it)[6] », la même chose que Jean de Saint Louis et Paolo Brizio y trouvaient?

À cause d'une interprétation rapide de Joseph Toussaint Reinaud qui déduit de trois mots « duos senes monacos » (« deux jeunes moines ») qu'il est question d'Oulx alors que la « Chronique de la Novalaise » ne cite jamais ce lieu. À cause de la « Chronique de la Novalaise », elle-même, qui est un document dont la valeur en tant que source pour l'historien est très incertaine. Elle a été écrite vers 1050, à Breme où les moines de la Novalaise s'étaient établis après la destruction de leur monastère par un raid mené par des « Sarrasins » en 906[7]. L'auteur, dont le nom n'est pas connu, y a rassemblé, sans grand ordre et sans grand respect pour la vraisemblance chronologique, tout ce qu'il a pu trouver dans les documents, dans les récits populaires ou rapportés par les moines. Le texte contient de nombreuses histoires fantastiques et de ragots, qui portent principalement sur les dignitaires laïcs de ce temps, invérifiables[8].

À cause, enfin, de la mode. Entre 1780 et 1880, de nombreux érudits tentèrent de suppléer, en s'appuyant sur la mémoire orale, à l'absence de documents ou à leur rareté pour éclairer certains faits anciens. Ils en déduisent un « mythe sarrasin » qui constitue un fait intéressant du point de vue l'étude des mentalités aussi bien en France qu'en Piémont, mais qui est incohérent avec la documentation historique, textuelle ou matérielle. Le sommet fut atteint dans des ouvrages comme « Des traces laissées en Provence par les Sarrasins » publié en 1908 par Henri Bigot, qui s'il rapporte des légendes intéressantes[notes 10] exagère jusqu'à prêter aux sarrasins l'introduction du Cheval de Camargue[9].

Le « mythe sarrasin » a été triplement utilisé : par les historiens pour expliquer des évènements politiques de portée globale, par les érudits locaux pour essayer d'expliquer des faits qu'ils avaient observés mais qu'ils peinaient à expliquer, et par les habitants des lieux pour nourrir en boucle la mémoire orale à partir de la culture écrite et réciproquement. Il a durablement imprégné l'imaginaire des habitants de la région et fait en quelque sorte partie de son identité. Les habitants de Rochemolles sont traditionnellement surnommés les « sarrasins » et les érudits locaux n'ont pas manqué d'élaborer des hypothèses savantes, peu soutenues par les documents et qu'aucun indice matériel ne vient confirmer[10]. Manuscrits et livres de raison familiaux témoignent de l'impact que purent avoir sur la culture des gens du commun les spéculation des érudits[11]. La route militaire Fenils-Pramand-Jafferau possède ainsi un « Tunnel de Sarrasins » (en italien : « Galleria dei Saraceni ») qui a été construit entre 1890 et 1940[12].

Les rocambolesques reconstructions des faits et méfaits, les constructions et les destructions, des lombards, des sarrasins et des hongrois ont éveillé le scepticisme des spécialistes dès le dernier quart du XIXe siècle[13], et elles ont fait l'objet de critiques qui ont démontré l'absurdité de nombreuses méthodes[14]dans la première moitié du XXe siècle. Depuis le dernier quart de ce dernier, les spécialistes n'hésitent plus à remettre en cause jusqu'aux chronologies traditionnellement admises qui se révèlent souvent reposer sur quelques phrases peu claires[15].

Les divers travaux de reconstruction des bâtiments de la Prévôté de Saint Laurent d'Oulx, au fil des siècles, et notamment celle de l'église du Sacré Cœur de Jésus, qui a été consacrée le par Monseigneur Rosaz[16], évêque de Suse, n'ont pas permis de découvrir un quelconque ossuaire ou des sépultures qui témoigneraient de l'existence des martyrs. Les travaux de creusement du puits de la gare de chemin de fer, voisine des bâtiments de la prévôté, en 1870, ont permis de retrouver, à cinq mètres au-dessous du sol de cette époque, les vestiges d'une station romaine que les spécialistes identifient, depuis les travaux de Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville, vers 1760, comme le lieu-dit "Ad Martis"[17] de l'Itinéraire d'Antonin et de la Table de Peutinger.

Des frontières mouvantes

La prévôté de Saint Laurent d'Oulx construit sa puissance à la charnière du royaume d'Italie et du royaume de Bourgogne.

Le royaume de bourgogne

Au début du XIe siècle, il est constitué du royaume de Bourgogne et du royaume de Provence dont le souverain du premier, Conrad III de Bourgogne s'est assuré partiellement le contrôle, surtout centré autour du Viennois, et la souveraineté théorique[18].

Dans cet espace, les souverains Rodolphiens et Bosonides ont maintenu, au moins jusqu'au milieu du Xe siècle, les structures traditionnelles des royaumes carolingiens, basées sur un réseau territorial de domaines royaux (les « fisci ») et de circonscriptions administratives (comtés et « pagi ») qu'ils confient à des officiers, comtes, abbés et évêques qu'ils recrutent au sein de leurs familles, de leurs parents par alliance, ou parmi les aristocrates qui sont leurs fidèles ou leurs alliés[19].

Des diocèses aux limites imprécises ou fluctuantes

Selon une tradition historiographique qui reste populaire auprès des chercheurs, l'organisation ecclésiastique primitive des églises de l'Empire romain d'Occident aurait été calquées sur les divisions administratives civiles : chaque chef-lieu de province aurait été aussi le siège d'un évêque et chaque « cité », au fur et à mesure que l'évangélisation progressait, serait devenue à son tour, le centre d'un diocèse. Les contre-exemples sont en pratiques nombreux[20].

Dans les Alpes et en Piémont, plusieurs zones dont l'importance est variable, font l'objet de compétitions entre les diocèses de Turin, d'Asti, d'Embrun et de Saint-Jean de Maurienne. Au début du IXe siècle, les églises de la Vallée de l'Ubaye et de la Vallée du Gesso sont soumises à l'autorité de l'évêque de Turin[21]. Mais dès le , l'empereur Louis III l'Aveugle soumet la Vallée du Gesso à l'évêque d"Asti, probablement afin de renforcer les moyens de celui-ci dans la lutte contre les sarrasins et les autres bandits qui entretiennent l'instabilité de la région[21] - [22]. Aucun document n'explique comment les archevêques d'Embrun réussirent à établir leur autorité dans la Vallée de l'Ubaye, mais elle y est attestée dès le début du XIe siècle[21].

Les prévôts

Le prévôt Lanthelme et la construction de la puissance de la prévôté

Gérard Chevrier, qui semble très apprécié dans les milieux ecclésiastiques réformateurs, est très rapidement appelé à diriger la réforme de l'évêché de Sisteron[23] - [24]. Son successeur à la tête de la prévôté de Saint Laurent d'Oulx, Lantelme, travaille pendant trente deux ans à établir la puissance de la congrégation.

Le prieuré de La Garde
Le clocher de l'Église Saint-Pierre de La Garde-en-Oisans, qui aurait été construit au XIe siècle.

Le prieuré de La Garde, en Oisans, est l'une des premières filiales que la prévôté de Saint Laurent d'Oulx crée hors du diocèse de Turin. Il est créé grâce à une donation qu'un noble, nommé Adam, et son épouse Aiguiarda, font aux chanoines d'Oulx, des églises qu'ils ont acquises du prêtre Ricard qui les détenait pour Lantelme de la Mathésine et Didier de Beaumont. Lantelme de la Mathésine, seigneur de Champ-sur-Drac, de Connexe et de la Mathésine est un important personnage dont la famille a hérité d'une partie des églises qui ont appartenu à l'abbaye de la Novalaise et que l'abbaye de Breme n'est pas parvenue à récupérer ou qui ont été aliénées à un moment ou à un autre. Lantelme est aussi le bienfaiteur du prieuré de Saint-Michel de Connexe[notes 12] où s'installent des moines bénédictins qui dépendent de l'abbaye de Saint-Chaffre en Velay[25].

La donation d'Adam et d'Aiguiarda comprend les églises : Saint-Pierre de La Garde, Saint-Ferréol d'Huez, et la chapelle sainte-Marie du château de Saget[notes 13]. Elle est assortie de divers biens, droits de pêche et redevances seigneuriales[26] - [r 1].

Il s'enrichit, le , de la donation, par Ponce, évêque de Grenoble, du patronage et des dîmes des églises Saint Julien d’Auris, Saint Arey du Freney, et de Sainte Marie de Mont de Lans[27] - [c 5] - [notes 14] - [r 2]. Ces églises avaient dépendu de l’abbaye de Saint Chaffre en Velay, puis étaient passées aux mains de laïcs[27].

Les bâtiments conventuels

Dès les années 1070-1073, le prévôt Lantelme entreprend la construction d'une église dédiée aux saints Pierre et Paul, Jean-Baptiste, Just, Nicolas et Sébastien qui bénéficie de largesses du dauphin Guigues II d'Albon[c 6] - [notes 15].

Les prévôts

Évolution des bâtiments conventuels

En 1147, la prévôté reçoit à Oulx la visite du pape Eugène III qui consacre, le , avec l'assistance du cardinal Imar de Tusculum et de l'archevêque d'Embrun Guillaume de Bénévent, un autel à la vierge dans l'église. Cet événement était rappelé dans cette église par l'inscription suivante : « Anno ab incarn. Domini 1147, indic X, die dominica VII id. marcii. Consecratum est hoc altare in honore Beatiss. et Gloriosiss. Virginis Mariae, ac Sanctor. Apostolor. et Martyrum et Confessorum, atque Virginum, a D. Papa Eugenio III, ac a religiosissimo Episcopo Tusculano, et Ven. Archiep. Ebredun Wilelmo, rogantib et adstantib. Canonicis S. Laurentii Ulcien. scilicet Petro Praeposito, caeterisque pluribus. »[g 1].

Les prévôts

Les prévôts

Les prieurés et les effectifs

Un lieu d'exercice du pouvoir delphinal

En , le dauphin Humbert II effectue une tournée dans le bailliage de Briançonnais qui est destinée à consolider son pouvoir dans une région où le règne de son frère, Guigues VIII, a été émaillé par des révoltes diverses. il est accompagné par l'évêque de Genève Pierre de Faucigny, de Leuczon de Lemps, prieur de Beaumont, de Nicolas des Constances, seigneur de Châteauneuf-de-Bordette.

La collecte des revenus

Le , le prévôt Jean Bigot, arrente, moyennant une redevance annuelle de 20 setiers de seigle, 20 setiers d'avoine, 10 setiers de froment et 18 gros pour les agneaux, pour une durée de 29 années les dîmes que la communauté de Puy-Saint-André doit, chaque année, à la prévôté. L'acte est dressé dans la salle du chapître de la prévôté, en présence des 14 religieux qui composent la communauté dont le prieur-claustral Philippe de Valle, le vicaire Pierre de Névache et l'aumônier Humbert Pilali[29].

Au XVe siècle

La prévôté tient un Official, distinct de celui de l'évêque de Turin, dans chacune des plébanies dont elle a la charge dans ce diocèse. Les chanoines mettent peu d'empressement à seconder les persécutions organisées par Alberto Cattaneo sous l'impulsion de l'archevêque d'Embrun Jean Baile. Le , Manuel de Malingris, prieur de Sainte Marie de Suse et Vicaire du prévôt commendataire Giovanni Michiel, répond à Alberto Cattaneo qui l'avait convoqué à Briançon pour qu'il l'accompagne dans sa mission contre les hérétiques du Valcluson, et qui, lassé de l'attendre, est venu lui rendre visite à Oulx, que la goutte l'empêche de marcher[m 1]. Jean de Grosnes, le Vicaire de l'évêque de Turin, ne met pas mis plus d'empressement à le rejoindre, et prétexte les difficultés de l'exercice de sa fonction et des problèmes pour éluder la convocation qu'Alberto Cattaneo lui envoie le [m 2]. Il ne s'agit pas tant, pour les ecclésiastiques du diocèse de Turin de contester le bien fondé ou la manière dont les persécutions sont conduites que de ne pas se dessaisir de leurs privilèges ou de porter atteinte à ceux de l'inquisiteur dominicain avec lequel ils ont l'habitude de collaborer. De plus, Alberto Cattaneo se prévaut de l'autorité du légat d'Avignon et de celle de l'archevêque d'Embrun qui ne s'appliquent pas à l’Église de Turin[m 1].

À la fin du XVe siècle, les religieux de la prévôté comptent 12 chanoines et 4 novices. Elle ne possède pas de salle capitulaire, et son chapitre se réunit dans la chapelle Saint-Antoine, dont il ne reste rien aujourd'hui, et qui se trouvait probablement située dans l'enceinte de ses bâtiments ou attenante à l'une de ses deux églises[30].

Le , le prieur claustral, Alphonse Roys, vicaire du prévôt commendataire Giovanni Michiel, alors cardinal-prêtre de Saint Marcel et cardinal-diacre commendataire de Saint Ange[notes 18], arrente, moyennant une redevance annuelle de 30 florins et 3 gros, et une émine de blé pour le chantre d'Oulx, pour une durée de 29 années les dîmes que la communauté de Puy-Saint-André doit, chaque année, à la prévôté[30].

Le sceau de la prévôté porte représente alors Saint-Laurent, debout et de face, tenant dans la main gauche une palme et un gril dans la main droite, surmonté d'un écu chargé de besants qui est le blason du cardinal Giovanni Michiel[30].

Les prévôts

Les prévôts

La reconstruction de la prévôté

Le , Jean Allois, « prêtre, docteur en théologie, chanoine, sacrestain, vicaire et procureur général de René de Birague, prévôt commendataire dud. lieu d'Oulx », arrente les dîmes que la communauté de Puy-Saint-André doit à la prévôté pour la somme de 61 Livres et 4 Sous. L'accord est scellé devant l’église Saint Pierre, à la Prévôté, qui a été reconstruite.

Bilan du siècle

À la fin du XVIIe siècle, la prévôté est une institution religieuse en commande dont le bénéficiaire est nommé par le roi. Elle rapporte 4 000 livres à ce dernier. Quinze chanoines y vivent en commun qui perçoivent chacun 120 Livres de revenus. Elle est gouvernée par un prieur claustral qui percevait 90 Livres de revenus supplémentaires, et servie par quatre officiers, le cellérier, le pénitencier, le sacristain et le courrier, dont chacun reçoit 60 Livres de revenus supplémentaires. D'autres chanoines cumulent ce bénéfice avec d'autres fonctions (comme celle de Prieur de Mentoules ou d'autres dépendances, cures et prieurés de la Prévôté). Ce monastère dispose d'un hôpital théoriquement destiné aux voyageurs et aux pèlerins[32], mais sert aussi d'hôpital militaire : on y envoie les soldats dont les plaies sont graves ou tendent à s'infecter, et le chirurgien-major de l'hôpital de Briançon vient parfois y exercer son art[33] - [34].

Les prévôts

La vacance de la prévôté

Victor-Amédée II, prince de Piémont et duc de Savoie de 1675 à 1730, reçoit la juridiction de la prévôté d'Oulx lors du traité d'Utrecht en 1713.

À partir de 1713, le Traité d'Utrecht place la prévôté sous la juridiction du Duc de Savoie. À la mort du prévôt Gabriel Viala[35], en 1715, Victor-Amédée II souhaite pouvoir exercer le privilège de nommer le prévôt que paraissait jusqu'alors exercer le roi de France dans le cadre du Concordat de Bologne. Mais les choses sont moins simples, tant à cause des aspects juridiques de la question que de l'état des relations entre Victor-Amédée et l'entourage du pape Innocent XII depuis l'édit de tolérance qu'il concédé aux Vaudois, en 1694. Le gouvernement du régent Philippe d'Orléans, au travers de ses ambassadeurs à Rome, et les ecclésiastiques français, grâce à leur cardinaux et de leurs traditionnels rapports avec les vice-légats d'Avignon, s’emploient à ne pas lui faciliter les choses. Sans que l'on puisse dire pour autant que ces derniers sont d'abord mus par leur fidélité à la couronne de France : le besoin de protéger leurs bénéfices qui dépendent du prévôt ou l'opportunité d'obtenir du roi de Sardaigne des nominations avantageuses[notes 20] constituent aussi des enjeux.

Entre le et le , le comte Joseph Amédée Armano de Gros[notes 21] procède à un inventaire des biens des biens de la prévôté dont la gestion est confiée à la Cour des Comptes de Turin, s'assure qu'ils sont bien remis à des officiers royaux et recrute un administrateur économe en la personne de Michel Bouvier de Césanne. Jean-Hyacinthe (dit aussi Jacinte) Fantin est nommé vicaire de la prévôté et l'on ne fait rien de plus.

En 1727, Victor-Amédée conçoit le projet de remplacer Louis Boniface qui a succédé à Jean-Pierre Persod à la tête de la Congrégation du Grand-Saint-Bernard, et de le transférer à la prévôté Oulx. Afin d'assurer ses arrières quant à la désignation de son successeur, alors que le concordat n'est pas encore en vigueur, il le force à accepter Léonard Jorioz en tant que co-adjucateur avec droit de succession. Le projet n'aboutit pas car Louis Boniface meurt, à Aoste, le [36] - [notes 22].

Désaccords et polémiques entre la curie et la cour de Savoie

Les points de désaccord entre la Curie romaine et la cour de Savoie sont multiples. L'un d'eux est récurrent et porte sur l'application de l'indult qui le pape Nicolas V avait concédé, en 1452, à Amédée VIII de Savoie lorsqu'il a rendu sa tiare. Cet accord prévoit que l'on ne peut nommer d'archevêque, d'évêque ou d'abbé sur les territoires du duché, sans que celui-ci ne soit agréé par le duc, et que de manière générale, on ne peut nommer à un quelconque bénéfice, un étranger, sans que celui-ci ne soit agréé par le duc. Le droit de nomination du duc s'étendaient à quatre institutions théoriquement autonomes dans ce domaine : l'Abbaye de Talloires, l'Abbaye de la Novalaise, le prieuré des augustins de Ripaille, et la Congrégation du Grand-Saint-Bernard. L'indult concédé à Amédée VIII a été scrupuleusement appliqué jusqu'au règne de Louis Ier de Savoie, puis ses successeurs n'ont jamais eu le loisir de pouvoir s'en prévaloir. Victor-Amédée II provoque volontairement une crise, en 1697, en confisquant les biens de plusieurs bénéfices ecclésiastiques dont les titulaires ont été nommés sans son aval, afin de pouvoir ouvrir une discussion qu'il confie d'abord à Jérôme-Marcel de Gubernatis, puis à Charles François Marquis Ormea (it)[37].

Ormea obtient en 1727, du pape Benoît XIII, l'extension de l'indult, concédé à Amédée VIII, à toutes les seigneuries acquises depuis par le Duc de Savoie (et donc même en Sardaigne) sauf aux institutions religieuses dont le siège se trouve sur le territoire de Casale Monferrato, d'Alexandrie et d'Acqui Terme. Il permet de taxer les biens ecclésiastiques qui n'avaient pas acquis leur exemption fiscale avant 1620, et met en place un accord qui permet de gérer les vacances et d'attribuer les dépouilles. L'entente est de brève durée car le pape meurt, et Clément XII, son successeur remet aussitôt tout en question[37].

La question est juridiquement complexe. La prévôté, selon le chanoine Telmont, est dirigée par des prévôts commendataires depuis le prévôt Bottet qui en a détenu l'office de 1452 à 1467 ou 1468. Mais elle n'a jamais été formellement érigée en commande. Elle n'est pas non plus un établissement qui tombe dans le champ d'application du Concordat de Bologne qui s'appliquait en France et en Dauphiné, et qui d'ailleurs peut prêter flanc à des contestations si on entend d'une part l'appliquer à une institution de l'archevêché de Turin et d'autre part prétendre que ses avantages sont cessibles avec les territoires où il a été appliqué. Chaque prévôt commendataire a bénéficié de bulles particulières et ceux qui ont été désignés par le Roi de France, l'ont été avec l'accord tacite du Saint-Siège. Le Duc de Savoie ne peut même pas se prémunir de la présence d'un séculier à la tête de l'institution pendant trois siècles, puisque son dernier titulaire, le prévôt Viala était lui-même un chanoine régulier[37].

En 1728, Victor-Amédée II envisage de nommer prévôt d'Oulx, Joseph Philibert Pignier, chanoine de la Sainte-Chapelle de Savoie qui fut ensuite préfet de la Sainte Maison de Thônon. Mais il rencontre, au sein de la Daterie apostolique, l'opposition du cardinal Pier Marcellino Corradini[37].

Il faut attendre 1741 pour qu'un nouveau concordat, négocié par Charles François Marquis Ormea et François Ignace Joseph Armano de Gros[notes 21], et obtenu au bout de deux années de discussions intenses, règle enfin la question[37].

Le nouveau concordat fit évidemment l'objet de difficultés d'application, et il faut attendre le pour que Charles-Emmanuel III obtienne de Benoît XIV, la désignation de Jean-Baptiste Orlié de Saint Innocent[37].

Les églises dîmeresses

Dès l'origine, les rapports de la prévôté d'Oulx avec les églises dont elle perçoit les dîmes n'est pas simple. Soit qu'elle les partage avec un évêque ou un chapitre cathédral, soit que les droits dont elle jouit dans ce cadre fassent l'objet d'imprécisions ou soient soumis à la coutume. Les questions de la perception des dîmes et de l'exercice des droits qui leur sont associés restent un problème constant tout au long de l'histoire de l'établissement.

La collaboration avec les évêques et les chapitres

Les relations entre les diverses autorités ecclésiastiques ne sont pas toujours conflictuelle. La multiplicité des obédiences dont dépendent les églises permet aussi de créer et d'entretenir les liens entre ces diverses institutions.

Les conflits avec les paroissiens

  • Vers 1172, un conflit oppose le prieur de Sainte-Marie-Majeure de Suse, Étienne de Belmont, aux habitants du village de Bruzolo. Le prieur se prévaut des donations de la marquise Adélaïde et de l'évêque Cunibert afin de pouvoir désigner le chapelain qui dessert l'église du village. Les habitants protestent que leurs ancêtres ont fondé l'église du village et que la faculté d'en désigner le titulaire est restée aux mains de la communauté des habitants et qu'ils peuvent fournir les témoignages de l'existence de cette coutume au cours des soixante dernières années[c 7]. L'évêque Millon de Turin, statue, en faveur du prieur, le , en s'appuyant sur le fait que les fondateurs réels de l'église de Bruzolo étaient les ancêtres de la marquise Adélaîde et que celle-ci avait transmis leurs droits au titulaire de la plébanie de Sainte-Marie-Majeure[s 1]. La controverse met en évidence que le contrôle d'une église de village constitue un enjeu important pour une institution ecclésiastique puissante dans la région, et qu'elle constitue à la fois un facteur d'identité et de contrôle politique de son environnement pour la communauté des habitants qui est prête à supporter les frais d'un procès devant la cour de l'évêque afin de ne pas perdre le droit de nomination et de contrôle du curé[38].

Principaux prieurés

Les prieurs
Au XVIIe siècle et au XVIIe siècle difficultés et sécularisation

Le , Antonio Provana, archevêque de Turin, obtient le remplacement des chanoines augustins de Sainte Marie Majeure, qui ne sont plus que quatre (Stefano Bazano, l'élémosinaire, Antonio Biga, curé et prieur de Saint Saturnin, Ludovico Bonino, prêtre séculier, et le sacristain), par les Frères mineurs réformés de Saint Bernardin, ouvrant une crise durable avec la maison mère d'Oulx[39].

Le , le prieuré de Sainte Marie Majeure de Suse est sécularisé et fusionné avec la collégiale Saint Just à laquelle ses chanoines sont transférés en tant que chanoines séculiers[s 2].

Autres prieurés.

  • Le prieuré de Saint Saturnin de Suse (en italien : Chiesa di San Saturnino di Susa).
  • Le prieuré de Mentoules à Fenestrelle.
  • Le prieuré de Saint Pierre d'Avigliana.
  • Le prieuré de Saint Pierre à Bagnolo Piemonte.
  • Le prieuré de Saint Pons à Demonte.
Il est donné au prieur Stéphane de Sainte Marie Majeure de Suse et au prévôt Nicolas de Saint Laurent d'Oulx par l'évêque de Turin Charles Ier et l'archidiacre Obert en 1168[c 8]. Sa possession est confirmée par le pape en 1172. On connait certains de ses prieurs au XIIIe et XIVe siècles et ses prieurs commendataires pour les deux siècles suivants. En 1610, l'archevêque de Turin Carlo Broglia unit les biens du prieuré à ceux du séminaire de Turin[43].

Au diocèse de Vienne

Au diocèse de Die

  • Le prieuré de Sainte Marie de Sinard.
Il est donné vers 1100 aux chanoines d'Oulx par l'évêque de Die Ismidon de Sassenage[44] - [45].
Il est décimateur de la paroisse de Monestier de Clermont et uni à la fin du XVe siècle à Sainte Marie de Sinard.

Au diocèse d'Embrun

Il est fondé par les chanoines d'Oulx en 1132, puis cédé, en 1293 à l'abbaye Notre-Dame de Boscodon.

Au diocèse de Gap

Sa création fut la conséquence des donations de l'évêque de Gap Laugier Ier. Au XVIIIe siècle, il perçoit les dimes des paroisses suivantes : Saint-Laurent-en-Beaumont, La Salle-en-Beaumont, Saint-Pierre-de-Méaroz, Quet-en-Beaumont Sainte-Luce, Saint-Michel-en-Beaumont, Les Costes, et d'Aubessagne ou Aubessaigne (aujourd'hui Chauffayer)[notes 35] - [47].
Au XIVe siècle, la charge prieur fait partie des bénéfices dont la Chambre Apostolique contrôle la collation et les mutations. Le , le pape Benoit XII approuve la promotion d'Hugues de Lemps, chanoine d'Oulx, au poste de prieur de Saint-Laurent-en-Beaumont, laissé vacant par la translation de Leuzon de Lemps à celui de prieur de Saint-Donat-sur-l'Herbasse[48].
  • Le prieuré de Saint Arey à Gap.

Au diocèse de Grenoble

Il a son origine dans la donation qu'Hugues de Châteauneuf fait au prévôt Lantelme et aux chanoines de Saint Laurent d'Oulx, des églises de Jardenc (aujourd'hui la Chapelle Sainte-Agnès de Jardenc sur la commune de Monteynard), d'Aveillan (aujourd'hui La Motte-d'Aveillans), de Notre-Dame-de-Commiers, de Saint-Georges-de-Commiers et Saint-Pierre-de-Commiers, le . Les bénédictins du monastère de Saint-Robert-de-Cornillon qui relève de l'Abbaye de la Chaise-Dieu conservent néanmoins les dimes qu'ils possèdent dans la circonscription. Les chanoines de Saint Laurent d'Oulx ne tardent pas à y établir un prieuré qui compte environ 8 chanoines[p 1].
En 1497, le prieuré possède un revenu de 450 Florins et il sert de résidence au prieur, à un sacristain, à quatre religieux et au curé de la paroisse. En sus des églises mentionnées ci-dessus, il exerce un droit de patronage sur les paroisses de La-Motte-Saint-Martin et de Saint-Pierre-d'Aveillan.
Au début du XVIIIe siècle, les revenus du prieuré sont de 2825 Livres, de six setiers de blé, de 50 livres de chandelle et de 24 chapons. Il entretient alors 3 religieux et sert la portion congrue de 6 curés. Ses charges s'élèvent à 2070 Livres.
Le , les biens du prieuré sont vendus à Monsieur Vachon pour la somme de 15400 Livres, et ceux de la sacristie de Notre-Dame-de-Commiers pour 3150 Livres.

Au diocèse de Savone

  • L'église Saint Jean Baptiste et Saint Sauveur de Vado Ligure appartenait à la prévôté d'Oulx.
On ne sait pas grand chose de cet établissement. Antonio Bonumbra en est l’archiprêtre le et rappelle, dans une procuration qu'il donne en faveur de Bartolomeo da Lonato, prêtre du diocèse de Vercelli et résident à Gênes, sa qualité de chanoine de cette congrégation. Le , cette qualité de membre de l'ordre des chanoines augustins d'Oulx (« dilecto nobis in Christo venerabili viro Antonio Bonumbra Archipresbitero ecclesiarum Sanctorum Johannis et Salvatoris de Vado Saonensis diocesis a monasterio Ulciensi ordinis Sancti Augustini Thaurinensis diocesis dependentium »), par l'archevêque de Gênes Paolo di Campfregoso, dans un acte qui lui confère l'église et l'hôpital de San Biagio à Rivarolo. Antonio Bonumbra est promu, le , évêque d'Accia en remplacement de Giovanni Andrea de' Bussi de Vigevano qui avait été translaté au siège d'Aléria. En 1470, Antonio Bonumbra est élu collecteur, pour l'ensemble de la Corse, des décimes dues à la Chambre Apostolique. En 1472, il dirige la suite qui accompagne la princesse Zoé Paléologue lorsqu'elle se rend à Moscou pour épouser le Grand Prince de Vladimir et de Moscou Ivan III. Il meurt avant le [49] - [notes 36].

Fondation hospitalières

Cet hôpital possédait au XIIIe siècle la plus grande partie des terres de Saint Laurent du Var, Le Cros de Cagnes, et Puget. Le pape Innocent IV avait pris sous sa protection directe les chanoines réguliers qui l'administraient le [g 2]. Ses effectifs comprenaient un prieur et 12 chanoines. Il fut réuni à la manse épiscopale de Vence, en 1327[50].

Bibliographie

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Articles

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Ressources en ligne

Références et notes

Références principales

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Autres références

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  31. Archives départementales des Hautes-Alpes, Côte E 345
  32. Étienne-Jean Bouchu 1874, pp. 184-185 [lire en ligne]
  33. Augustin Belloste 1705, p.194. [lire en ligne]
  34. Augustin Belloste 1705, p.238. [lire en ligne]
  35. Louis XIV 1712, p. 61. [lire en ligne]
  36. Lucien Quaglia 1959, p. 66.
  37. Federico Alessandro Goria 2003
  38. Luigi Provero 2012
  39. Giuseppe Francesco Meyranesio 1863, pp. 1622 à 1623 [lire en ligne]
  40. Gustavo Mola di Nomaglio 2006
  41. Maria Teresa Reineri 2014, p. 12 [lire en ligne]
  42. Maria Teresa Reineri 2014
  43. Diocesi di Cuneo, Bibliografia diocesana, Demonte, Chiesa di San Ponzio
  44. Jean Brun Durand 1875
  45. Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome Ier, Depuis les origines jusqu'en l'année 1276, t. 2, Montélimar, , 500 p. (lire en ligne), p. 179.
  46. Etienne Martellange 1605
  47. Paul Guillaume 1891, p. 126 [lire en ligne]
  48. Ulysse Chevalier 1021, p. 605, entrée 29074 [lire en ligne]
  49. Arturo Ferretto 1897, p. 168-170
  50. Eugène Tisserand 1860, p. 271 [lire en ligne]

Notes

  1. « Poncius » en latin, mais on le trouve souvent dans les ouvrages en français, sous l'orthographe « Pons de Bardonnèche ».
  2. Le nom de cet archevêque a été souvent estropié par les copistes qui avaient perdu la convention que l'on utilisait à son époque. Il est souvent écrit « Winimannus » dans les textes qui utilisent « Wigo » pour noter le prénom « Guigue ». La forme « Guinimannus », ou « Guinamand », que l'on trouve dans d'autres documents est plus correcte que « Viminianus », ou « Viminien » que l'on rencontre dans un certain nombre d'ouvrages.
  3. Le mot « La vière », que l'on a traduit en français par « ville », désigne en patois occitan les chefs lieux ou les hameaux principaux des communes. Névache possède ainsi un hameau de « Ville Haute » (en patois « Vière d'Ahaut ») où se trouvent la mairie et le siège de la paroisse, et un hameau de « Ville Basse » (en patois « Vière d'Ava ». À Bardonèche, « La vière » (en italien Borgo Vecchio) désigne le noyau d'habitat le plus ancien où se trouvent le siège de la paroisse et où se situait naguère la mairie, par opposition au Bourg Neuf (en italien Borgo Nuovo) qui a été créé au XIXe siècle autour de la gare.
  4. Le mot « Le plan » est un terme géographique qui est passé du patois occitan au français régional et qui est utilisé pour désigner des lieux-dits qui sont caractérisés par l'aspect plat de l'endroit où ils sont situés. On le retrouve dans le nom du village de « Plampinet » (le « Plan où il y a des pins » ou dans « Le plan du col » (en italien Pian del colle qui était un hameau, aujourd'hui quasiment disparu, du village de Melezet et qui se trouve au départ du chemin traditionnel et de la route du Col de l'Échelle.
  5. C'est ainsi que l'on prononce encore aujourd'hui le nom de la ville dans presque tous les patois occitans particuliers à chaque village. La prononciation fait très peu de différence entre le "r" qui n'est pas vraiment roulé et le "l". Il suffit souvent, dans les toponymes traditionnels français de remplacer les "r" par des "l", ou l'inverse pour comprendre leur signification. Ainsi « Rochemolles », une ancienne commune aujourd'hui incluse dans la commune de Bardonnèche, se nomme en patois « Arciamurra » qui veut dire « Roche Noire ».
  6. Jean de Saint Louis nomme le Pô « Rodoan » qui semble une version locale ou occitane du nom savant du fleuve « Eridan » (en français) ou « Eridanus ».
  7. Ouvrage cité par Andrea Zonato, mais impossible à identifier en français. On peut simplement supposer qu'il ne s'agissait pas du « Rerum Burgundionum Chronicon » de Nicolas Vignier.
  8. Paolo Brizio, né le à Bra et mort le . Confesseur de Christine de France et évêque de Bra du à sa mort. Il a laissé une œuvre abondante, en tant qu'historien, mémorialiste et théologien qui reste appréciée plus par son goût pour les histoires fantastiques et les usages locaux que par son sens de l'organisation des ouvrages. Il a parfois repris le contenu de manuscrits qui avaient été rédigés par d'autres ecclésiastiques et qui n'avaient jamais été publiés. Il est l'un des « inventeurs » du « Saint Suaire d'Arquata del Tronto ».
  9. Beaulard Associazione Agricola Turistica 2014, « Diverso per alcuni aspetti, ma altrettanto sentito è il 2 luglio, giorno di San Giusto: la cappella dedicata alla “Visitazione di Maria Santissima” si trova a 1865 metri di altitudine e si raggiunge quella mattina (in passato completamente a piedi) per la funzione religiosa ed il successivo pranzo all’aperto, sul pianoro chiamato “Clo Balòou”, da dove si gode un’ampia vista della valle e delle montagne circostanti. La cappella vi fu costruita, completamente addossata ad una roccia, per ricordare un momento della vita dei santi Giusto e Flaviano (leggenda o storia?), quando cioè essi dall’abbazia della Novalesa si rifugiarono proprio in questo luogo per sfuggire ai massacri operati dai Saraceni; e di qui discesero nuovamente per affrontare il martirio. »
    (traduction: Le 2 août, fête de Saint Just, différent par certains aspects, est tout autant apprécié : la chapelle de la Visitation se trouve à 1 865 mètres d'altitude, et l'on s'y rend (autrefois à pieds sur la totalité du parcours) pour assister à la cérémonie religieuse et au repas en plein air qui la suit, sur le petit plateau que l'on appelle « Clôt Baloou », d'où l'on jouit d'une vaste vue sur la vallée et les montagnes environnantes. La chapelle y fut construite, complètement adossée à un rocher, pour rappeler un moment de la vie des saints Just et Flavien (légende ou histoire ?), quand eux qui provenaient de l’abbaye de Novalaise, se réfugièrent justement en ce lieu pour fuir les massacres que les Sarrasins étaient en train de commettre; et dont ils redescendirent à nouveau pour affronter leur martyre.)
  10. Selon une légende locale, la mère de Mahomet II, le conquérant de Constantinople est une marseillaise née dans le quartier de Saint Jean.
  11. 924 Le Sauze de Cezanne ait été peuplé par les débris de l'armée des Hongrois. À ce sujet nous lisons dans le cronicon regum Burgondionum « Berengarius Hungarorum agonina ad Italia direptionem excitat ».
  12. Les ruines du prieuré de Saint-Michel de Connexe se trouvent aujourd'hui sur la commune de Champ-sur-Drac.
  13. Ce lieu, disparu aujourd'hui doit probablement être identifié comme le hameau de "Faye" à la Garde en Oisans.
  14. Giovanni Collino s'est trompé dans l'identification des lieux dans son introduction à la charte XXVIII.
  15. Giovanni Collino a très probablement confondu le père et le fils dans son introduction à la charte XXIV.
  16. L'effectif comprend le dirigeant de l'institution et les chanoines, mais il ne comprend pas les oblats, les domestiques ou les personnes éventuellement hébergées parce qu'elle ont cédé leur patrimoine à titre viager à l'établissement.
  17. Arrentement pour 29 années, par Alphonse Roys, de Semis, en Aragon, camérier et vic. Général de Jean Michelin, cardinal de Saint-Ange, prêtre du titre de Saint-Marcel, et abbé commendataire de la prévôté de Saint-Laurent d'Oulx, de l'ordre de Saint-Augustin, au diocèse de Turin, à la comté du Puy-Saint-André, des dîmes que la prévôté d'Oulx possédait aud. Puy-Saint-André, moyennant une pension annuelle de 30 florins et 3 gros, et une émine de blé pour le chantre d'Oulx. Présents : Jean Silvestre, du Pont-de-Cervières, paroisse de Briançon ; n. Hippolyte de Bardonnèche ; Ant. Brase, Gaspar de Bousano et Jean Justeti, tous trois d'Oulx, ce dernier, notaire-juré du monastère de Saint-Laurent, enfin douze religieux et quatre novices. Oulx, dans la chapelle de Saint-Antoine, « où le chapitre du Monastère à ordinairement lieu », 10 mars 1489. (Deux sceaux ovales. Le premier représente Saint-Laurent, debout, de face, tenant une palme de la main gauche et un gril de la droite, avec, au-dessous, un écu chargé de besants ; le second figure Saint-Laurent assis (?) sous un baldaquin soutenu par deux colonnes avec ces mots... COVENTVS VLCIENSIS).
  18. Ce cumul de titres cardinalices et les transferts de siège dont il fut le sujet, expliquent qu'il est souvent très difficile de se retrouver à partir de ceux qui sont utilisés dans les documents originaux. Il est inhumé dans une double tombe qui accueille aussi les restes de son neveu Antonio Orso, réalisée par Andrea et Jacopo Sansovino, en l'église San Marcello al Corso, à Rome.
  19. Paul Guillaume a confondu Georges Fantin et Jean Fantin.
  20. En 1734, Pierre Guérin de Tencin, alors en disgrâce auprès de Louis XV et du cardinal de Fleury et confiné à Embrun, obtient le poste d'abbé commendataire d'Abondance. Un choix peu judicieux car son gouvernement de l'abbaye conduira à sa suppression, en 1661, peu de temps après sa mort survenue en 1758.
  21. François Ignace Joseph Armano de Gros (en italien : Francesco Ignazio Giuseppe Armano di Gros) - Gros est aujourd'hui la ville de Grosso dans la Province de Turin - est le fils du comte Joseph Amédée Armano de Gros, sénateur de Piémont qui est investi en 1731 de la charge de régent du Sénat de Casale. Il a occupé des postes à Rome, notamment en 1727, puis à Gênes. Il est nommé, en 1732, majordome du roi et surintendant de la maison royale. (Source : Manno, le Patriciat Subalpin).
  22. La raison de ce transfert est probablement la réforme que le prévôt entendait imposer aux maisons de sa congrégation. Le prétexte de sa convocation à Turin est son projet de transférer les archives de la congrégation qui étaient conservées à Aoste à l'Hospice du Grand-Saint-Bernard.
  23. Frère de Perceval de Bartolomeis. Il aurait été abbé de Saint-Maurice d'Agaune. Il appartenait à la même famille que le cardinal Henri de Suse.
  24. Abbé de Sixt, il devient évêque de Turin en 1469.
  25. De la famille des seigneurs de San Giorio di Susa.
  26. Précédemment prieur de Saint Saturnin de Suse.
  27. Evêque de Vercelli en 1590.
  28. De la famille des seigneurs de Bussoleno et frère d'Ottavio Provana. Archevêque de Turin en 1631, mort en 1640.
  29. Chanoine régulier d'Oulx et très probablement nommé par la prévôté, il se démet en 1642.
  30. Né en 1617, fils de Tomaso Carroccio, capitaine des milices de la Valle di Lanzo, et de Anna Felisio di Villarfochiardo, mort à Turin le . Prévôt du chapitre de Turin. Abbé de San Mauro di Pulcherada. Prieur de Sainte Marie de Suse. Aumônier de Madame Royale. Ambassadeur du Duc de Savoie au Portugal. Grande Croix de L’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare en 1649. Enterré à l'intérieur de la cathédrale de Turin.
  31. Né en 1647, fils de Pietro Carroccio, Sénateur de Piémont et de Anna Maria Gentile di Buttigliera, mort à Turin le . Neveu d'Ignazio Carroccio (1617-1674) auquel il succède en tant que Prieur de Sainte Marie de Suse. Prévôt du chapitre de Turin. Vicaire du Prince Eugène de Savoie-Carignan pour l'abbaye de Saint Michel de la Cluse. Confesseur d'Anne d'Orléans, il refuse les évêchés de Vercelli et de Saluces. Il est souvent confondu avec son frère Tomaso Carroccio, né à Turin le et mort à Rome le . Chanoine puis prévôt de Turin. Abbé de Saint Just de Suse.
  32. Nommé prieur claustral par le prévôt d'Oulx, mais il ne fut reconnu qu'en Dauphiné.
  33. Chanoine et prieur claustral, il renonce à cette dernière fonction en 1693.
  34. Chanoine et prieur claustral de Sainte-Marie de Suse, sacristain et vicaire général de saint Laurent d'Oulx.
  35. Il est souvent difficile, en lisant les pouillés de se faire une idée exacte des droits réels que le prieuré exerçait sur certaines paroisses car la nomination du curé semble avoir dépendu du prieur, mais la collation du bénéfice ecclésiastique de l'évêque de Gap. Parfois, il s'agit simplement d'une portion de la dime que le curé d'une paroisse sous la juridiction du prieur peut prélever. Il n'est pas exclu, par ailleurs, que pouillés et comptes rendus de visites épiscopales, reflétaient parfois les prétentions des uns et des autres, mais peut être pas la réalité.
  36. A défaut de nous renseigner de manière précise à propos de cet établissement, la carrière d'Antonio Bonumbra indique qu'il tenait une place suffisamment importante pour être confié à un religieux susceptible d'être élevé à l'épiscopat et favorablement connu du légat d'Avignon dont dépendait le diocèse de Savone en matière de discipline ecclésiastique et de contrôle des insinuations.
  37. Giuseppe Francesco Meyranesio, né à Pietraporziole et mort à Sambuco, le est un ecclésiastique et un érudit italien. Il étudie au séminaire de Turin et il est ordonné prêtre en 1750. Il passe une licence de théologie dans cette ville et devient le , curé de Sambuco. Certains documents qui furent perdus ou détruits pendant la révolution piémontaise ne nous sont connus que par les copies qu'il en a produit ou transmis à ses correspondants. Hautement estimé jusqu'au milieu du XIXe siècle, il fut considéré ensuite comme un faussaire ou tout du moins comme un Polycarpe de la Rivière, piémontais. Les historiens contemporains sont un peu revenus sur cette réputation car il semble largement impossible qu'il ait pu construire des faux vraisemblables sur quantité de sujets et provenant d'époques différentes. La rusticité de ses méthodes semble surtout lui avoir permis d'introduire des erreurs dans les copies de documents qu'il examinait au point d'en rendre certains inutilisables. Son "Pedemontium Sacrum" a toujours été considéré comme une source fiable au point d'être continué par le chanoine Antonio Bosio vers le milieu du XIXe siècle.
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