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Pré-dreadnought

« Pré-dreadnought » est le terme utilisé pour désigner les cuirassés construits entre le milieu des années 1890 et 1905 pour remplacer les premiers cuirassés des années 1870-1880. Construits en acier et protégés par un blindage en acier renforcé, les cuirassés pré-dreadnought embarquaient deux calibres d'artillerie : l'artillerie principale composée de pièces de gros calibre en tourelles et l'artillerie secondaire d'un calibre plus faible sous tourelles également mais aussi en casemates de chaque côté de la coque. Ils étaient propulsés par une machine à vapeur à triple expansion chauffant au charbon.

L'USS Texas construit en 1892 fut le premier cuirassé de la marine américaine.
Le HMS Ocean est un exemple typique de cuirassé pré-dreadnought.

Par contraste avec le développement chaotique des premiers navires à coque blindée durant les décennies précédentes, les années 1890 virent les marines du monde entier commencer à construire des cuirassés aux caractéristiques proches de celles de la classe Majestic britannique[1]. La similitude d'aspect entre les navires de guerre des années 1890 a été soulignée par le nombre croissant de navires en cours de construction. Des nouvelles puissances navales comme l'Empire allemand, l'empire du Japon et les États-Unis commencèrent à s'imposer tandis que les marines du Royaume-Uni, de la France et de la Russie se préparèrent à faire face à ces nouvelles menaces. Un affrontement important entre pré-dreadnoughts eut lieu entre les marines russe et japonaise lors de la bataille de Tsushima le (victoire japonaise).

Les cuirassĂ©s prĂ©-dreadnoughts furent soudainement rendus obsolètes par l'arrivĂ©e du navire britannique HMS Dreadnought en 1906. Ce navire fut le premier Ă  adopter une artillerie principale monocalibre de 305 mm et Ă  ĂŞtre propulsĂ© par une innovante turbine Ă  vapeur[2]. S'il dĂ©classait tous les prĂ©-dreadnoughts Ă©trangers, le HMS Dreadnought dĂ©classait du mĂŞme coup tous ceux de la Royal Navy et obligeait toutes les grandes nations maritimes Ă  reconstruire de nouvelles flottes de ce nouveau type de navire nommĂ© dreadnought.

En dépit de leur valeur militaire moindre, les pré-dreadnoughts jouèrent un rôle important durant la Première Guerre mondiale et certains participèrent même à la Seconde Guerre mondiale.

Origines

Le HMS Dreadnought montre le franc-bord peu élevé typique des premiers cuirassés à tourelles. Ce navire lancé en 1875 ne doit pas être confondu avec son homonyme de 1906, le HMS Dreadnought, qui marqua la fin de l'ère des pré-dreadnoughts.

Les pré-dreadnoughts furent développés à partir des navires cuirassés de première génération. Les premiers d'entre eux, La Gloire française et le HMS Warrior britannique, étaient essentiellement des voiliers dotés de trois grands mâts et d’une artillerie en batterie tirant par des sabords lorsqu'ils furent lancés dans les années 1860. Onze ans plus tard, le HMS Devastation ressemblait plus à un pré-dreadnought car il n'avait plus de voiles et était équipé de quatre tourelles doubles, deux en chasse à l'avant et deux autres en fuite, à l'arrière. Cependant, du fait de son franc-bord très bas, il ne pouvait pas naviguer au large car son pont aurait été submergé, ce qui le limitait à l'attaque des ports et des défenses côtières adverses au lieu d'affronter l'ennemi en haute mer[3]. Les marines continuèrent donc à construire des navires avec mâts et sans tourelles mais pouvant combattre au large.

La distinction entre les navires de combat cĂ´tiers et les croiseurs de haute-mer devint floue avec l'arrivĂ©e de la classe Admiral britannique en 1880. Ces navires reflĂ©taient les dĂ©veloppements des caractĂ©ristiques des cuirassĂ©s en Ă©tant protĂ©gĂ©s par une combinaison d'acier et de fer, plus rĂ©sistante que le fer forgĂ©. Ils Ă©taient Ă©quipĂ©s de canons Ă  chargement par la culasse dont le calibre variait entre 305 et 413 mm, ce qui montre la tendance des cuirassĂ©s Ă  ĂŞtre Ă©quipĂ©s de canons Ă©normes. Les canons Ă©taient installĂ©s dans des barbettes pour diminuer la masse de l'ensemble. Certains historiens voient dans ces navires une Ă©tape capitale vers les prĂ©-dreadnoughts ; d'autres n'y voient qu'un design confus et infructueux[4].

Le HMS Ramillies fut le quatrième navire de l'influente classe Royal Sovereign.

Les navires de la classe Royal Sovereign de 1889 conservèrent les barbettes mais furent uniformĂ©ment armĂ©s de canons de 343 mm ; ils furent Ă©galement plus lourds (14 000 tonnes de dĂ©placement) et plus rapides, grâce Ă  la machine Ă  vapeur Ă  triple expansion, que ceux de la classe Admiral. De mĂŞme, leur franc-bord surĂ©levĂ© les rendait parfaitement capables de combattre au large mĂŞme par mer forte[5] - [6].

Les prĂ©-dreadnoughts arrivent Ă  leur forme dĂ©finitive avec la classe Majestic, que beaucoup considèrent comme la première classe de prĂ©-dreadnoughts, dont le premier navire fut lancĂ© en 1895. Ces navires Ă©taient entièrement construits en acier et leurs canons protĂ©gĂ©s par des tourelles. Ils adoptèrent les canons de 305 mm qui, grâce aux progrès de la poudre, Ă©taient plus lĂ©gers et puissants que les anciens canons de plus gros calibre. Le HMS Majestic fournit le modèle de construction du cuirassĂ© qui sera appliquĂ© par la Royal Navy et par les autres marines au cours des annĂ©es suivantes[7].

Armement

Les canons de 305 mm du cuirassĂ© japonais Mikasa (photo de 2004). Il s'agit du dernier prĂ©-Dreadnought encore existant.

L'artillerie des pré-Dreadnought était composée de canons de plusieurs calibres pour les différents rôles d'un combat naval. L'armement principal était composé de deux tourelles doubles placées à l'avant, en chasse et à l'arrière, en fuite. Très peu de pré-Dreadnought changèrent cette disposition. Ces canons avaient une cadence de tir faible et étaient, au départ, relativement imprécis ; cependant, ils étaient les seuls à pouvoir percer l'épais blindage qui protégeait les machines, les soutes à munitions et les tourelles des grosses pièces des cuirassés ennemis[8].

Le calibre le plus courant pour l'armement principal Ă©tait 305 mm ; les cuirassĂ©s britanniques de la classe Majestic l'utilisaient, de mĂŞme que les navires français de la classe Charlemagne de 1894. Le Japon, qui importait la plupart de ses canons de Grande-Bretagne, utilisait des canons de 305 mm. Les États-Unis utilisaient les calibres 305 et 330 mm jusqu'Ă  l'arrivĂ©e de la classe Maine qui permit d'universaliser les 305 mm. Les Russes utilisaient les 305 mm Ă  bord des classes Petropavlovsk et Borodino et des canons de 254 mm Ă  bord de la classe Peresvet. Les premiers prĂ©-Dreadnought allemands Ă©taient Ă©quipĂ©s de canons de 280 mm puis la marine choisit des 239 mm et repassa finalement Ă  des 280 mm avec la classe Braunschweig[9].

Le cuirassé japonais Mikasa est un exemple parfait de pré-Dreadnought ; on peut noter le positionnement des batteries secondaires et tertiaires ainsi que la concentration du blindage sur les tourelles et les espaces techniques.
Le HMS Agamemnon est l'exemple ultime de la batterie intermĂ©diaire avec huit canons de 234 mm et quatre canons de 305 mm en six tourelles.

Tandis que le calibre de l'artillerie principale resta relativement constant, les performances des canons s'accrurent au fur et Ă  mesure de l'allongement des tubes des canons. L'introduction des charges propulsives Ă  combustion lente comme la nitrocellulose ou la cordite signifiait qu'un canon plus long offrait une plus grande vitesse au projectile d'oĂą une portĂ©e et une puissance supĂ©rieure sans augmenter la taille du projectile[10]. Entre les classes Majestic et Dreadnought, la longueur du canon passa de 10,6 Ă  13,7 mètres et la vitesse en sortie du canon passa de 737 Ă  830 m/s[11].

Les prĂ©-Dreadnought transportaient Ă©galement une artillerie secondaire. Celle-ci Ă©tait composĂ©e de canons plus lĂ©gers (gĂ©nĂ©ralement 152 mm), mĂŞme si des calibres compris entre 100 et 230 mm pouvaient ĂŞtre utilisĂ©s. Pratiquement tous ces canons Ă©taient Ă  tir rapide, car ils employaient plusieurs innovations destinĂ©es Ă  augmenter la cadence de tir. La poudre Ă©tait empaquetĂ©e dans des cartouches en laiton et le mĂ©canisme de fermeture de la culasse Ă©tait adaptĂ© pour un rechargement et une visĂ©e rapide[12].

Le rĂ´le de cette artillerie Ă©tait d'endommager les parties moins blindĂ©es des cuirassĂ©s ennemis comme le pont et dĂ©clencher des incendies car elle Ă©tait incapable de percer la ceinture blindĂ©e principale. L'artillerie secondaire devait Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©e sur les croiseurs, destroyers et les torpilleurs. En effet, un canon de calibre supĂ©rieur Ă  100 mm Ă©tait capable de percer le faible blindage de ces navires et le tir rapide Ă©tait indispensable pour toucher ces petites cibles rapides et manĹ“uvrantes. L'artillerie secondaire Ă©tait montĂ©e de nombreuses manières ; parfois installĂ©e dans des tourelles, elle Ă©tait le plus souvent situĂ©e dans des casemates fixes sur les bordĂ©s du navire voire sur des positions non protĂ©gĂ©s sur les ponts supĂ©rieurs.

Certains des prĂ©-Dreadnought transportaient une artillerie intermĂ©diaire de 203 Ă  260 mm. Cela permettait de transporter une plus grande puissance de feu sur un mĂŞme navire. La Marine amĂ©ricaine fut la première Ă  appliquer cette idĂ©e avec les classes Indiana et Kearsarge. Peu après que la marine amĂ©ricaine eut utilisĂ© le concept d'artillerie intermĂ©diaire, les Britanniques, les Italiens, les Russes, les Français et les Japonais lancèrent des navires du mĂŞme type. Les navires de cette dernière gĂ©nĂ©ration furent presque sans exception terminĂ©s après le HMS Dreadnought et furent donc dĂ©passĂ©s avant mĂŞme d'ĂŞtre entrĂ©s en service[13].

L'USS Indiana montre un exemple de batterie principale de 330 mm avec l'artillerie intermĂ©diaire de 203 mm Ă  l'arrière dans des tourelles.

Durant l'ère des cuirassĂ©s primitifs, la distance d'engagement augmenta ; durant la guerre sino-japonaise de 1894-1895, cinq batailles furent livrĂ©es Ă  moins de 1 600 mètres tandis que durant la bataille de la mer Jaune en 1904, les flottes russes et japonaises ouvrirent le feu Ă  13 km avant de se rapprocher Ă  5 600 mètres l'une de l'autre[14]. Cette augmentation de la distance d'engagement Ă©tait due Ă  la plus grande portĂ©e des torpilles et Ă  l'amĂ©lioration du contrĂ´le de tir de l'artillerie. Par consĂ©quent, les architectes navals ont augmentĂ© la puissance de l'artillerie secondaire. La classe Lord Nelson emportait dix canons de 234 mm en armement secondaire. Les navires avec une artillerie secondaire puissante et uniforme sont souvent qualifiĂ©s de « semi-dreadnought »[13].

L'armement des prĂ©-Dreadnought Ă©tait complĂ©tĂ© par une artillerie lĂ©gère de canons Ă  tir rapide qui pouvaient ĂŞtre des canons de 76 mm mais Ă©galement des canons revolvers de 47 mm. Leur rĂ´le Ă©tait d'offrir une ultime protection Ă  courte portĂ©e contre les torpilleurs ou pour balayer les superstructures des cuirassĂ©s[8].

En plus de leur artillerie, beaucoup de prĂ©-Dreadnought Ă©taient armĂ©s avec des torpilles lancĂ©es depuis des tubes situĂ©s au-dessus ou au-dessous de la ligne de flottaison. Ces torpilles avaient gĂ©nĂ©ralement un diamètre de 46 cm et pouvaient parcourir plusieurs kilomètres. Il Ă©tait cependant très rare qu'un cuirassĂ© puisse rĂ©aliser un tir au but avec une torpille[15].

Protection

Section schématique d'un pré-Dreadnought avec les ponts supérieur et intermédiaire et les ceintures latérales blindées (en rouge). Les soutes à charbon sont en gris et viennent protéger un peu plus les machines situées dans l'espace vide au centre. Enfin on remarque le double fond composé de caissons étanches.

Les cuirassés de type pré-Dreadnought possédaient un blindage très lourd. L'expérience a montré qu'il valait mieux concentrer le blindage dans les zones critiques plutôt que de le disperser en réalisant un blindage uniforme. La section centrale du navire qui abrite les chaudières et l'appareil propulsif était protégée par la ceinture principale située autour de la ligne de flottaison. Cette « citadelle » centrale était destinée à protéger les machines des tirs les plus puissants. L'armement principal et les soutes à munitions étaient protégés par des extensions de la ceinture principale. Les débuts de l'ère des pré-Dreadnought furent marqués par la transformation de l'artillerie en barbettes en tourelles fermées et blindées[16].

La ceinture principale se rĂ©duisait Ă  la proue et Ă  la poupe du navire. Le pont Ă©tait gĂ©nĂ©ralement lĂ©gèrement blindĂ© avec 5 Ă  10 cm d'acier[17]. Ce blindage lĂ©ger Ă©tait censĂ© empĂŞcher les obus explosifs de dĂ©truire les superstructures[18].

Les cuirassĂ©s de la fin des annĂ©es 1880 comme la classe Royal Sovereign Ă©taient protĂ©gĂ©s par une association d'acier et de fer. Celle-ci fut rapidement remplacĂ©e par un acier renforcĂ© rĂ©alisĂ© Ă  l'aide du procĂ©dĂ© Harvey (en) dĂ©veloppĂ© aux États-Unis. Après un premier test en 1891, il se rĂ©pandit dans les navires lancĂ©s en 1893-1895[16]. Cependant son règne fut bref car il fut supplantĂ© en 1895 par le procĂ©dĂ© Krupp (en) qui fut testĂ© pour la première fois sur le SMS Kaiser Friedrich III allemand. Alors que toute l'Europe adopta le procĂ©dĂ© Krupp, les États-Unis conservèrent le procĂ©dĂ© Harvey jusqu'au XXe siècle. L'amĂ©lioration de la qualitĂ© du blindage signifiait que les nouveaux navires obtiendraient une meilleure protection avec un blindage moins Ă©pais donc plus lĂ©ger. 50 cm de l'association fer-acier fournissaient la mĂŞme protection que 20 cm d'« acier Harvey » ou 15 cm d'« acier Krupp »[19].

Propulsion

La chaudière de type tube à eau était la méthode la plus efficace de production de vapeur sous haute pression.

Tous les pré-Dreadnought étaient propulsés par des machines à vapeur. La plupart d'entre eux pouvaient atteindre 18 nœuds soit 33 km/h[20]. Les cuirassés des années 1880 utilisaient des machines à expansion simple mais à partir de 1890, les machines à vapeur à expansions multiples plus efficaces entrèrent en service. Certaines flottes utilisèrent l'expansion quadruple[21].

L'amélioration des performances durant la période des pré-Dreadnought provint principalement de l'accroissement de la pression de la vapeur dans les chaudières. Les premières chaudières furent progressivement remplacées par des chaudières de type tube à eau qui offraient plus de puissance pour une consommation inférieure tout en étant plus sûres. La chaudière de type Belleville fut introduite dans la marine française à partir de 1879 mais la Royal Navy ne l'adopta qu'en 1894.

Fonctionnement de la machine à vapeur à triple expansion. La vapeur sous haute pression est utilisée trois fois pour fournir de la puissance motrice en se refroidissant à chaque détente.

La machine propulsait deux ou trois hélices. La France et l'Allemagne privilégiaient la disposition à trois hélices qui autorisaient les machines à être plus petites et donc plus faciles à protéger ; les navires étaient également plus manœuvrables. Les hélices étaient cependant plus grandes et lourdes que celles des dispositions à deux hélices utilisées par les autres marines[21].

Le charbon était le combustible incontournable de cette époque même si certaines marines firent des essais avec le pétrole à la fin du XIXe siècle[22]. Quelques nœuds pouvaient être grappillés en utilisant la « circulation forcée » où l'air est pompé dans les fourneaux mais avec le risque d'endommager les chaudières.

Les flottes et les batailles

Le Retvizan coulé durant la bataille de Port-Arthur.

Les pré-Dreadnought ont été le cœur de nombreuses flottes durant leur âge d'or. Ils côtoyaient une grande variété de navires comme les croiseurs cuirassés qui n'étaient que des cuirassés légers, les croiseurs protégés et les frégates en bois ou en métal. Les cuirassés étaient menacés par les torpilleurs ; c'est durant cette période que les premiers destroyers furent lancés pour lutter contre cette menace et contre celle des premiers sous-marins[23].

L'âge des pré-Dreadnought permit à des puissances navales comme la France ou la Russie d'entrer en compétition avec l'imposante Royal Navy britannique, elle vit également l'émergence de nouvelles puissances navales comme l'Allemagne, le Japon ou les États-Unis.

Bien que les pré-Dreadnought furent mondialement adoptés, il n'y eut pas de confrontations entre eux avant l'extrême fin de leur période de domination. La guerre sino-japonaise en 1894-1895 influença le développement des pré-Dreadnought mais opposa des cuirassés chinois à des croiseurs japonais[24] - [25]. La guerre hispano-américaine de 1898 opposa les pré-Dreadnought américains aux croiseurs espagnols. Il faudra attendre la guerre russo-japonaise de 1904-1905 pour voir une confrontation d'égal à égal. Il y eut trois batailles majeures : la victoire tactique russe lors de la bataille de Port-Arthur les 8 et 9 février 1904, l'indécise bataille de la mer Jaune le 10 août 1904 et le triomphe japonais lors de la bataille de Tsushima le 27 mai 1905.

La diplomatie de la canonnière était habituellement menée par des croiseurs ou par des navires encore plus petits. Une flottille britannique de trois croiseurs protégés et deux canonnières forcèrent la capitulation de Zanzibar en 1896 ; et tandis que les cuirassés participèrent à la flotte combinée des puissances occidentales durant la révolte des Boxers, la partie navale de la guerre fut menée par des canonnières, des destroyers ou des frégates[26].

En Europe

Le cuirassé français Justice à pleine vitesse.

Les flottes européennes demeurèrent les plus importantes du monde durant la période des pré-Dreadnought. La Royal Navy restait la flotte la plus puissante du monde même si l'accroissement des autres flottes européennes menaçait sa suprématie.

En 1889, le Royaume-Uni avait adopté le « standard des deux puissances » selon laquelle il devait posséder autant de navires que les deux plus grandes autres flottes combinées ; à cette époque, ces deux puissances étaient la France et la Russie qui s'allièrent en 1890[27]. Les classes Royal Sovereign et Majestic furent suivies par un programme de construction plus lent dans les années qui suivirent. Les classes Canopus, Formidable, Duncan et Lord Nelson se succédèrent rapidement entre 1897 et 1905[28]. En comptant deux navires commandés par le Chili mais réquisitionnés par la Grande-Bretagne, la Royal Navy avait en 1904, 39 pré-Dreadnought en service ou en construction. Deux douzaines d'autres cuirassés plus anciens restaient en service. La dernière classe de pré-Dreadnought, la classe Lord Nelson fut lancée après la construction du HMS Dreadnought.

Le HMS Dominion de la classe King Edward VII fut lancé en 1903.

La France, traditionnelle rivale de la Grande-Bretagne, avait fait une pause dans la construction navale durant les annĂ©es 1880 sous l'influence de la Jeune École qui privilĂ©giait les torpilleurs aux cuirassĂ©s. Cette doctrine perdit en influence et le premier cuirassĂ© français, le Brennus, fut lancĂ© en 1889. Celui-ci et les navires qui suivirent Ă©taient uniques en opposition aux classes britanniques ; ils comportaient Ă©galement une disposition particulière de canons lourds. Le Brennus et les navires qui suivirent utilisaient deux canons de 305 mm et deux canons de 275 mm en tourelles simples. La classe Charlemagne lancĂ©e en 1894-1896 fut la première Ă  adopter la disposition en quatre canons lourds de 305 mm. La Jeune École conserva une grande influence sur la stratĂ©gie navale française et Ă  la fin du XIXe siècle, la France avait abandonnĂ© la compĂ©tition numĂ©rique avec le Royaume-Uni[29]. C'est la France qui souffrit le plus de la rĂ©volution du HMS Dreadnought car quatre navires de la classe LibertĂ© Ă©taient encore en construction lors de l'arrivĂ©e du HMS Dreadnought et six cuirassĂ©s de la classe Danton ne furent lancĂ©s qu'en 1909.

Section longitudinale d'un cuirassé allemand de la classe Wittelsbach vers 1914.

L'Allemagne venait juste de commencer à construire une marine au début des années 1890 et en 1905, elle s'était lancée de tout son cœur dans la course aux armements avec la Grande-Bretagne. La classe Brandenburg est la première à être lancée en 1890. En 1905, 19 autres cuirassés étaient en service ou en construction grâce à la forte augmentation des dépenses navales justifiées dans les lois navales de 1898 et 1900[30]. Cet accroissement était la volonté de l'amiral en chef Alfred von Tirpitz et provenait également de la rivalité avec la Royal Navy. Aux côtés de la classe Brandenburg, se trouvaient les classes Kaiser Friedrich III, Wittelsbach, et classe Braunschweig. La classe Deutschland représentait le point culminant des pré-Dreadnought allemands et ils servirent durant les deux guerres mondiales. Dans l'ensemble, les navires allemands étaient moins puissants que leurs équivalents britanniques mais ils étaient tout aussi robustes[31].

La Russie se lança également dans un programme d'expansion navale dans les années 1890 ; un des objectifs de la marine russe était de protéger ses intérêts face à l'expansion japonaise en Extrême-Orient. La classe Petropavlovsk fut lancée en 1892, elle imitait la classe Royal Sovereign ; les classes suivantes montrèrent une influence française plus marquée comme sur la classe Borodino. La faiblesse de la construction navale russe fit que la plupart des navires furent construits ailleurs qu'en Russie ; le meilleur cuirassé russe, le Retvizan fut largement réalisé aux États-Unis[32]. La guerre russo-japonaise fut un désastre pour les pré-Dreadnought russes ; sur 15 navires construits depuis le Petropavlosk, onze furent coulés ou capturés durant la guerre. L'un d'eux, le célèbre Potemkine se mutina et se saborda avant d'être remis en service. Après la guerre, la Russie construisit quatre autres pré-Dreadnought.

Entre 1893 et 1904, l'Italie lança huit cuirassés ; les deux dernières classes étaient très rapides bien que le blindage de la classe Regina Margherita et l'armement de la classe Regina Elena furent faibles. D'un certain côté, ces navires présageaient ce que serait le concept de croiseur de bataille. L'Autriche-Hongrie vécut également une renaissance navale durant les années 1890, même si sur les neuf pré-Dreadnoughts commandés, seuls trois furent construits avant l'arrivée du HMS Dreadnought qui les rendit obsolètes.

En Amérique et dans le Pacifique

L'amiral TĹŤgĹŤ sur le pont du Mikasa juste avant la bataille de Tsushima.

Les États-Unis construisirent leurs premiers cuirassĂ©s en 1891. Ceux-ci Ă©taient similaires au HMS Hood britannique sauf pour une innovante batterie de canons de 250 mm. La Marine amĂ©ricaine continua Ă  construire des navires au rayon d'action faible et relativement peu adaptĂ©s Ă  la haute mer jusqu'Ă  la classe Virginia lancĂ©e en 1901. NĂ©anmoins, ce furent ces navires qui assurèrent la domination amĂ©ricaine sur l'antique flotte espagnole, qui ne possĂ©dait aucun prĂ©-Dreadnought, durant la guerre hispano-amĂ©ricaine et en particulier lors de la bataille de Santiago de Cuba.

Les deux classes qui suivirent la Virginia (Connecticut et Mississippi) furent lancées après le HMS Dreadnought et sont à l'origine des premiers Dreadnought américains qui participèrent au tour du monde de la grande flotte blanche entre le 16 décembre 1907 et le 22 février 1909[33].

Le Japon fut impliqué dans deux des principales guerres impliquant des pré-Dreadnought. Le premier pré-Dreadnought japonais de la classe Fuji était encore en construction lors du déclenchement de la guerre sino-japonaise qui vit les croiseurs japonais battre la flotte de Beiyang composée de croiseurs et de cuirassé lors de la bataille du fleuve Yalou. À la suite de cette victoire et devant la menace russe, le Japon commanda quatre autres pré-Dreadnought ; ceux-ci, associés aux deux cuirassés de la classe Fuji, formèrent le cœur de la flotte japonaise qui écrasa sa rivale russe supérieure en nombre lors de la guerre russo-japonaise.

Obsolescence

Le cuirassé japonais Mikasa est le dernier pré-Dreadnought au monde.

C'est en examinant les conditions de la victoire japonaise à Tsushima que les ingénieurs britanniques tirèrent la conclusion que l'artillerie principale avait à elle seule et à grande distance anéanti la flotte russe. Les Britanniques s'orientèrent donc vers l'homogénéisation de l'artillerie, avec davantage de gros canons mais à calibre unique, canons destinés à la bataille à grande distance, et une certaine quantité de petits canons, eux aussi monocalibres, pour repousser les petits navires étant éventuellement parvenu approcher de plus près, notamment les torpilleurs. Les gros calibres occasionnant des destructions dorénavant inextricables sur les ponts des navires atteints, les Britanniques imaginèrent de profiter de cette rationalisation pour nettoyer les ponts de tout élément inutile à la marche du vaisseau, en les regroupant dans le « château ».

Après moult hĂ©sitations, le gouvernement britannique lança la construction secrète d'un navire rĂ©volutionnaire. Mis sur cale en fin 1905, lancĂ© en 1906, en service en fin 1906, le HMS Dreadnought rendit obsolète tous les cuirassĂ©s existants. Le HMS Dreadnought Ă©tait bien dĂ©pourvu de la traditionnelle artillerie secondaire, mais portait dix canons de 305 mm au lieu de quatre. Il pouvait Ă©galement tirer des bordĂ©es avec huit canons au lieu de quatre et six canons lourds pouvaient tirer vers l'avant contre deux sur un prĂ©-Dreadnought[34]. Le HMS Dreadnought est l'Ă©volution logique des anciens cuirassĂ©s dont le calibre des canons secondaires n'avait cessĂ© de croitre. Avec ses dix canons lourds, le HMS Dreadnought Ă©tait deux Ă  trois fois plus puissant que les autres cuirassĂ©s existants[35]. Le Japon et les États-Unis avaient dĂ©jĂ  imaginĂ© des navires au design similaire mais ils ne furent pas capables de les produire avant les Britanniques[36] - [37].

À l'avantage en armement, les Anglais, très en avance dans l'usage des turbines à vapeur dans la marine (mais jusque-là uniquement pour les petites unités), ajoutèrent l'avantage dans la propulsion, en introduisant la turbine dans la conception du HMS Dreadnought, ce qui lui conféra une vitesse de pointe de 21 nœuds (39 km/h) contre 18 pour un pré-Dreadnought classique. Capable de surpasser en puissance de feu et en vitesse les anciens cuirassés, le dreadnought marqua véritablement une rupture dans l'histoire navale[2].

Néanmoins, les pré-Dreadnought restèrent en service et connurent de nombreuses batailles malgré leur obsolescence. Les croiseurs de bataille et les dreadnoughts étaient considérés comme vitaux pour les batailles navales que toutes les marines attendaient, d'où un souci de leur éviter les mines ou les attaques de sous-marins en les conservant le plus proche possible de leurs ports d'attache. D'une moindre valeur militaire, les pré-Dreadnought pouvaient être engagés dans des zones dangereuses pour éviter de perdre des bâtiments plus précieux[38].

Le seul pré-Dreadnought préservé aujourd'hui est le navire amiral japonais lors de la bataille de Tsushima, le Mikasa qui se trouve dans le port de Yokosuka depuis sa conversion en musée en 1925.

Première Guerre mondiale

Le HMS Canopus bombardant les positions turques lors de la bataille de Gallipoli en 1915.

Durant la Première Guerre mondiale, un grand nombre de prĂ©-Dreadnought restaient en service. Les avancĂ©es en termes de propulsion ou d'armement faisaient qu'ils Ă©taient Ă  peine Ă  Ă©galitĂ© avec des croiseurs modernes et complètement dĂ©passĂ©s par les nouveaux Dreadnoughts. NĂ©anmoins, les prĂ©-Dreadnought jouèrent un rĂ´le majeur dans cette guerre. La première Ă©chauffourĂ©e entre les flottes allemandes et britanniques eut lieu au large de l'AmĂ©rique du Sud Ă  la fin de l'automne 1914. Deux croiseurs allemands menaçaient le commerce dans la zone, la Royal Navy refusa d'envoyer un de ses cuirassĂ©s les plus rĂ©cents Ă  l'autre bout du monde, elle dĂ©tacha donc le prĂ©-Dreadnought HMS Canopus pour renforcer l'escadre dans la rĂ©gion. Cependant sa faible vitesse l'empĂŞcha de participer Ă  la bataille de Coronel oĂą la flotte britannique fut Ă©crasĂ©e. Il se racheta lors de la bataille des Falklands, mais uniquement en tant que batterie flottante en ouvrant le feu Ă  longue portĂ©e (14 km) sur le croiseur SMS Gneisenau et son seul tir au but le fut avec un obus d'entraĂ®nement qui avait Ă©tĂ© chargĂ© la veille (les « vrais » obus explosent lors de l'impact avec l'eau tandis que l'obus d'entraĂ®nement a ricochĂ© dans l'une des cheminĂ©es.) Finalement la bataille fut dĂ©cidĂ©e par les deux croiseurs de la classe Invincible qui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s après le dĂ©sastre de Coronel[39]. Il apparaĂ®t que ce fut la seule fois oĂą un prĂ©-Dreadnought britannique a engagĂ© un navire ennemi.

Dans la Mer Noire, cinq pré-Dreadnought russes affrontèrent brièvement le croiseur de bataille ottoman Yavuz lors de la bataille du cap Sarytch en .

Carte postale du USS Connecticut utilisé pour le transport de troupes en 1919.

Le principe selon lequel les pré-Dreadnought pouvaient être déployés là où les navires plus modernes seraient en péril fut appliqué par les marines britannique, française et allemande. Le plus grand engagement de pré-Dreadnought eut lieu lors de la bataille de Gallipoli. Douze cuirassés français et britanniques formaient le cœur de l'escadre qui tenta de forcer les Dardanelles en . Le rôle des pré-Dreadnought était de soutenir le tout nouveau HMS Queen Elizabeth en bombardant les défenses côtières turques. Trois d'entre eux furent coulés par des mines et ne purent rien faire face aux croiseurs de bataille ottomans en embuscade de l'autre côté du détroit. Trois de plus furent coulés en soutenant les débarquements amphibies[40].

Une escadre de pré-Dreadnought allemands fut présente à la bataille du Jutland en 1916 ; les marins allemands les appelaient les « navires cinq minutes », qui était leur durée de vie probable lors d'une bataille rangée[41]. En dépit de leurs faiblesses, ils jouèrent un rôle utile en occupant la flotte britannique pendant que le gros de l'escadre allemande s'échappait dans la nuit. Malgré tout, seul le SMS Pommern fut coulé lors de cet engagement confus pendant la nuit[42].

Après l'armistice, la Marine amĂ©ricaine convertit 15 vieux cuirassĂ©s et dix croiseurs en navires de transport. Ceux-ci firent entre une et six traversĂ©es rapatriant plus de 145 000 soldats[43].

Seconde Guerre mondiale

Les cuirassés allemands SMS Schlesien et Schleswig-Holstein au port vers 1930. Les deux participèrent à la Seconde Guerre mondiale.

Après la Première Guerre mondiale, beaucoup de Dreadnought et pré-Dreadnought furent désarmés sous l'égide du traité de Washington de 1922. Ces navires furent envoyés à la casse, utilisés comme cibles d'entraînement ou relégués comme navires d'entraînement. Seul le Mikasa japonais fut transformé en navire-musée.

L'Allemagne perdit la plupart de sa flotte des suites du traité de Versailles mais fut autorisée à conserver huit pré-Dreadnought (dont seuls six pouvaient être en service actif en même temps)[44]. Deux seulement participèrent à la Seconde Guerre mondiale. L'un d'entre eux, le SMS Schleswig-Holstein, tira les premiers obus de la Seconde Guerre mondiale avant d'être reconverti en navire d'entraînement puis il fut coulé en . L'autre, le SMS Schlesien, fut sabordé en [45].

Un grand nombre de pré-Dreadnought furent coulés bien qu'ils ne soient plus en service ou désarmés. Ainsi, les cuirassés grecs désarmés Kilkis et Limnos furent coulés par des bombardiers allemands lors de l'invasion de leur pays en 1941[46]. Dans le Pacifique, le sous-marin américain USS Salmon coula le cuirassé désarmé Asahi, vétéran de Tsushima et qui opérait alors en tant que navire de réparation[47].

Notes et références

  1. Roberts 2001, p. 112.
  2. Massie 2004, p. 474-475
  3. Beeler 2003, p. 93-95 ; voir également p. 169, une illustration du problème.
  4. Beeler 2003, p. 167-168 : Il cite Oscar Parkes qui voit des similitudes entre les classes Admiral et Royal Sovereign mais sans abonder dans son sens.
  5. Beeler 2003, p. 168.
  6. Gardiner 1992, p. 116.
  7. Gardiner 1992, p. 117.
  8. Sumrall 1992, p. 14
  9. Roberts 2001, p. 117-125.
  10. Roberts 2001, p. 113.
  11. Campbell 2001, p. 169.
  12. Campbell 2001, p. 163.
  13. Roberts 2001, p. 125-126
  14. Sondhaus 2001, p. 170, 171, 189.
  15. Hill 2001, p. 155.
  16. Roberts 2001, p. 117
  17. Roberts 2001, p. 132-133.
  18. The Eclipse of the Big Gun, p. 8.
  19. Sondhaus 2001, p. 166.
  20. Roberts 2001, p. 132.
  21. Roberts 2001, p. 114
  22. Griffiths 2001, p. 177.
  23. Sondhaus 2001, p. 155-156, 182-183.
  24. Forczyk 2009, p. 21.
  25. Sondhaus 2001, p. 170-171.
  26. Sondhaus 2001, p. 186.
  27. Sondhaus 2001, p. 161.
  28. Sondhaus 2001, p. 168, 182.
  29. Sondhaus 2001, p. 181.
  30. Sondhaus 2001, p. 180-181.
  31. Roberts 2001, p. 125.
  32. Roberts 2001, p. 120-121.
  33. (en) Great White Fleet - USS Vermont BB-20
  34. Massie 2004, p. 473.
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  39. (en) G Bennett, Naval Battles of the First World War, p. 114
  40. Massie 2005, p. 483, 492-493.
  41. Massie 2005, p. 564.
  42. Massie 2005, p. 648.
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  44. Lenton 1975, p. 13
  45. Chesneau 1980, p. 200.
  46. Chesneau 1980, p. 404.
  47. Jentschura, p. 18.

Voir aussi

Bibliographie

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Liens externes


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