HMS Warrior (1860)
Le HMS Warrior, surnommé "le serpent noir" est le premier cuirassé à coque en fer de la Royal Navy lancé en 1860. Il fut construit pour répliquer au lancement en 1859 du cuirassé français Gloire. Son nom est également celui d'une classe de navires qui comprend une seule autre unité : le Black Prince. Il est devenu bateau-musée et peut être visité à Portsmouth (UK).
HMS Warrior | |
Le HMS Warrior amarré à Portsmouth. | |
Autres noms | Vernon III Oil Fuel Hulk C77 |
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Type | Cuirassé trois-mâts |
Classe | Warrior-class ironclad (en) |
Gréement | 3 mats voiles carrées |
Histoire | |
A servi dans | Royal Navy |
Chantier naval | Thames Ironworks and Shipbuilding Company |
Commandé | |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | Août 1861 |
Statut | Radié en 1883 et transformé en bateau-musée à Portsmouth |
Équipage | |
Équipage | 705 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 127,4 mètres |
Maître-bau | 17,7 m |
Tirant d'eau | 8,2 m |
DĂ©placement | 9 367 tonnes |
Voilure | 4500 m2 |
Puissance | 5 267 ch |
Vitesse | 14,33 nœuds au moteur 13,75 nœuds sous voile 17,5 nœuds en mode mixte |
Caractéristiques militaires | |
Blindage | 114 mm de plaques en fer forgé |
Armement | 26 canons de 68 livres 10 canons de 110 livres 4 canons de 40 livres |
Rayon d'action | 2 100 milles marins (3 900 km) |
Carrière | |
Port d'attache | Portsmouth (UK) |
Coût | 332 000 pounds (en 1859) |
Protection | National Historic Fleet |
Localisation | |
Coordonnées | 50° 47′ 54″ nord, 1° 06′ 33″ ouest |
Lorsqu'il fut construit, il était le plus grand, le plus lourdement armé et le mieux blindé des navires de guerre de son époque[1]. Mais ce succès fut de courte durée, car le développement de la marine à vapeur d'une part et le développement des blindages avec les cuirassés d'autre part, allait supplanter le Warrior une quinzaine d'années après sa création.
Histoire
1860 : Lancement - Le Warrior devait être lancé le par les chantiers de la Tamise à Londres, mais l'hiver, le plus froid depuis 50 ans, avait gelé les installations. Il fut achevé le . Le coût de construction total varie suivant les sources : 332 000 £[2] à 357 291 £.
1861 : Début militaires - Le Warrior rejoint la Royal Navy dans le "Channel Squadron" patrouillant dans eaux européenne de Gibraltar à la Scandinavie[1].
1864-1867 : Première refonte majeure[1]
1867-1871 : Retour dans le "Channel Squadron" [1]
1871-1875 : Première refonte majeure[1] à Portsmouth
: relégué pour la réserve (Garde-côtes)[1] . Les progrès importants de la technologie rendirent le Warrior et son sister-ship obsolètes une dizaine d'années après sa construction.
Le , retiré du service. Ses canons et la partie supérieure de la mâture furent enlevés.
1883 : Entrée dans le port de Portsmouth à la vapeur pour la dernière fois[1]. Le Warrior est adossé à un quai éloigné au fond du port : le "Rotten Row" (littéralement "La rangée pourrie").
1902-1904 : Entrepôt. Sa coque fut transformée en entrepôt utilisé entre 1902 et 1904 par une flottille de croiseurs.
1904-1924 : générateur électrique et de vapeur[1]. En 1904, il fut rebaptisé Vernon III, car il était utilisé par une école de formation de torpilleurs Vernon. Il fournissait alors électricité et vapeur aux navires qui l'accostaient.
1925 : Programmé à la destruction. Une diminution de la demande de ferraille le sauva du démantèlement programmé pour le .
1929 : Réservoir de fioul[1]. En 1929, il fut rebaptisé Oil Fuel Hulk C77 et fut utilisé comme réservoir flottant au chantier Pembroke au Pays de Galles, où il demeura les 50 années suivantes.
1968 : Premières évocations de sa restauration[1]
1979 : Début de restauration[1]. Sa restauration en bateau-musée commença le à Hartlepool et s'acheva en 1984. Il fut ensuite mouillé à différents endroits. Il fut rebaptisé Warrior (1860) pour éviter des confusions avec le quartier d'État-Major éponyme de la Royal Navy.
: Arrivée à Portsmouth comme navire musée[1].
Navigation Mixte : Moteur et voile
Le Warrior est un navire mixte voile / vapeur :
- Le gréement du Warrior est un gréement à voiles carrés sur les 3 mats avec une surface de voile de 4500 m2, il constitue un des derniers témoignages de la marine à voile militaire.
- La propulsion moteur était assurée par une machine à vapeur à double cylindre de Penn de 5267 chevaux, qui était alimentée en vapeur par 10 chaudières.
Le Warrior avait une vitesse maximale de 13,75 nœud sous voiles, 14,33 nœud sous vapeur et 17,5 nœud en mode mixte[2]. L'intérêt des voiles à cette époque est illustré ici par un complément de vitesse de l'ordre de 4 nœuds et surtout une augmentation de son autonomie. La consommation en charbon était extrêmement élevée, puisqu'il fallait, dans des conditions optimales, 850 tonnes de charbon pour parcourir entre 3500 et 3900 km. Les chaudières du Warrior consommant 11 t de charbon à l'heure, l'autonomie du navire ne permet pas de traverser l'Atlantique sans le complément des voiles. La vapeur était principalement utilisée pour les manœuvres, les entrées et sorties de ports[3] et par vent trop faible.
Lorsque le navire naviguait à voile, les cheminées étaient abaissées par un système télescopique pour ne pas gêner les manœuvres des voiles et l'énorme hélice pouvait être hissée hors de l'eau[3] pour réduire la traînée. En pratique, elle était laissée en place, car l'opération était peu pratique.
Armement
Équipage
705 personnes composées de :
- 21 officiers + le capitaine
- 23 sous-officiers
- 54 sous-officiers non mandatés (artisans de bord, médecin, cuisiniers...)
- 401 marins et mousses
- Pour la mécanique : 2 chefs ingénieurs, 10 ingénieurs et 66 régleurs et agents aux chaudières
- Troupe de marine embarqués : 3 officiers, 6 sous officiers et 118 artilleurs
Blindage
Le cœur du HMS Warrior est constitué d'un coffrage blindé de 64,6m de long protégeant les canons et la salle des machines. Lorsqu'il fut lancé, ce blindage de 114 mm était pratiquement invulnérable à l'artillerie navale conventionnelle, même à courte portée[4]. Le blindage est doublé de teck constituant un ensemble de 1325 t au total[4].
La poupe et l'étrave du navire, ne sont toutefois pas blindées[4], pour améliorer son insubmersibilité, la coque était compartimentée en 92 sections étanches et comportait un double fond sous la salle des machines et les poudrières. Sa seule faiblesse était l'absence de protection de l'appareil à gouverner qui, s'il avait été touché par un coup heureux, aurait rendu le navire ingouvernable.
Capitaines du navire
Liste des capitaines du navire[5] :
Nom | DĂ©but | Fin |
---|---|---|
Hon. A.A.L.P. Cochrane | ||
J. Corbett | ||
H. Boys | ||
F.H. Stirling | ||
Hon. H.C. Glyn | ||
W.H. Whyte | ||
R.G. Dougls | ||
A.C.F. Heneage | ||
S.P. Townsend | ||
E.S. Adeane | ||
J.M. De Robeck | ||
A. Dodgson | ||
S.E. Erskine | ||
E.F.B. Charlton | ||
C. Allen | ||
T.F. Morgan | ||
D. Newberry | ||
K. Jones |
Notes et références
- Souvenir guide (2007), page32
- Souvenir guide (2007), page31
- Souvenir Guide (2007), page 33
- Souvenir Guide (2007), page 30
- D'après une plaque commémorative apposée dans le vaisseau
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Roger Chesneau et Eugène M. Koleśnik, Conway's All the World's Fighting Ships (1860-1905), [détail de l’édition]
- (en) Souvenir guide : Portsmouth historic dockyard, Flagship Portsmouth Trust, , 48 p. (ISBN 978-0-9531084-0-4 et 0-9531084-0-6)
- (en) Otmar Schäuffelen (trad. de l'allemand par Casay SERVAIS), Chapman, Great sailing ships of the world, Hearst Books (New York), , 420 p. (ISBN 1-58816-384-9, lire en ligne)
- JAFFRY Gwendal, MILLOT Gilles, Guide des grands voiliers : Des voiliers de travail aux navires écoles, Le Chasse Marée, , 128 p. (ISBN 2-903708-86-X)
- LE BRUN Dominique, Le Guide des grands voiliers, Grenoble, Le Chasse Marée - Glénat, , 127 p. (ISBN 978-2-35357-059-1)