Bataille de Santiago de Cuba
La bataille de Santiago de Cuba est la plus grande bataille navale de la guerre hispano-américaine dans l'océan Atlantique[1]. Elle oppose la flotte espagnole de l'amiral Pascual Cervera y Topete et des bâtiments de l'US Navy de l'escadre de l'Atlantique nord du vice-amiral William T. Sampson et du Flying Squadron du commodore Winfield Scott Schley (en) le , et se termine par la destruction de l'escadre espagnole des Caraïbes (aussi connu sous le nom de Flota de Ultramar).
Date | |
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Lieu | Santiago de Cuba |
Issue | Victoire décisive des États-Unis |
États-Unis | Espagne |
William T. Sampson Winfield Scott Schley (en) | Pascual Cervera y Topete |
5 Cuirassés 1 Croiseur cuirassé 2 yacht armés | 4 Croiseurs cuirassés 2 destroyers |
1 mort, 1 blessé | 323 morts 151 blessés 1720 prisonniers Flotte espagnole détruite |
Batailles
- Théatre atlantique :
Cuba :
- Cardenas (1re)
- Cardenas (2e) (en)
- Cardenas (3e)
- Cienfuegos (1re)
- USS Merrimac
- Baie de Guantanamo (en)
- Fort Toro
- Cienfuegos (2e) (en)
- Las Guasimas
- Manzanillo (1re) (en)
- Tayacoba (en)
- Aguadores (en)
- El Caney
- San Juan
- Manzanillo (2e) (en)
- Aguacate
- Santiago de Cuba (1re)
- Santiago de Cuba (2e) (en)
- Manzanillo (3e) (en)
- Baie de Nipe (en)
- Manimani (en)
- Manzanillo (4e) (en)
- Campagne de Porto Rico (en)
- San Juan de Porto-Rico
- Théatre pacifique :
- Baie de Manille
- Santa Cruz (en)
- Baler
- Manille (en)
Guam :
- Capture de Guam (en)
Coordonnées | 19° 57′ 36″ nord, 75° 52′ 30″ ouest |
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Contexte politique côté espagnol
Après la guerre civile, l'amiral Pascal Cervera y Topete devient ministre de la Marine, l'organe bureaucratique qui régit les forces navales et la marine marchande de l'Espagne. Durant son mandat, Cervera tente un certain nombre de réformes de grandes envergures dans administration navale espagnole de l'époque[2]. Mais en 1896, Cervera démissionne de son poste quand un certain nombre de ses réformes mises en place ont été annulées par un vote politicien. Après deux années d'isolement, Cervera a été rappelé par la reine au service dans la flotte et a organisé une flotte à la lutte car la guerre était inévitable avec les États-Unis d'Amérique[3].
Quand la guerre avec l'Amérique éclate, Cervera reçoit l'ordre d'appareiller immédiatement vers les Caraïbes afin de briser le blocus de Cuba par les États-Unis.
DĂ©roulement de la bataille
Le , des sentinelles américaines repèrent l'escadron de Pascual Cervera y Topete. Celle-ci se dirige vers Santiago de Cuba. Le , la flotte de Cervera s'approche du port de Santiago de Cuba, alors que l'amiral William T. Sampson était à terre en compagnie du major général William Rufus Shafter. C'est donc le contre-amiral Winfield Scott Schley, commandant en second de la flotte, et durant l'absence de Sampson, gère la rencontre avec la flotte espagnole, la flotte américaine détruit tous les navires espagnols dans une rapide bataille qui dure cinq heures. Cervera perd la bataille de Santiago de Cuba[4].
Le rapport de la bataille de Santiago de Cuba envoyé à Washington par l'amiral Sampson ne mentionne pas le contre-amiral Schley, ce qui a conduit à une controverse quant à savoir qui était responsable de la victoire : Sampson a joué un rôle important dans la victoire, après avoir posé le cadre stratégique et cela même si lors de la bataille Schley commandait la flotte ; plus tard, le contre amiral Schley fit appel, et en 1901, la commission d'enquête lui donna raison.
Le , la bataille de Santiago de Cuba voit le combat héroïque des marins espagnols sous le commandement de Cervera, mais le résultat final était inévitable. Après la destruction de sa flotte, Cervera a été brièvement emprisonné à Camp Long aux États-Unis avec ses officiers, et est retourné en Espagne.
Les raisons de la défaite de la flotte espagnole
De retour en Espagne, l'amiral Cervera y Topete a été jugé pour la perte de son commandement, mais des témoignages convaincants des marins de Cervera ont forcé la Cour à reconnaître que la défaite de la flotte n'était pas de la faute des militaires, mais des politiciens.
Les navires en présence
Flotte américaine
Flying Squadron :
- USS Brooklyn, croiseur cuirassé navire amiral ;
- USS Texas et USS Massachusetts, cuirassés ;
- USS Columbia et USS Minneapolis, croiseurs protégés ;
- divers croiseurs auxiliaires et autres navires : Vixen, yacht armé, Merrimac, charbonnier.
Escadre de l'Atlantique Nord :
- USS New York, croiseur cuirassé, navire amiral ;
- USS Oregon, USS Iowa, cuirassés ;
- USS New Orleans (en), croiseur protégé ;
- USS Mayflower, yacht armé ;
- USS Porter (en), torpilleur ;
- divers autres bâtiments.
Flotte espagnole
- Infanta MarĂa Teresa, croiseur cuirassĂ© de classe Infanta MarĂa Teresa, navire amiral ;
- Vizcaya, croiseur cuirassé ;
- Almirante Oquendo, croiseur cuirassé ;
- Cristóbal Colón, croiseur cuirassé de classe Giuseppe Garibaldi ;
- les trois destroyers torpilleurs de classe Furor : Furor, Terror et Pluton.
Pertes humaines
Côté américain
George Henry Ellis, mort à 22 ans, était un marin de l'US Navy durant la guerre hispano-américaine : le chef Yeoman Ellis a été tué le en servant sur le USS Brooklyn pendant la bataille de Santiago de Cuba, il est le seul matelot américain qui meure dans la bataille[5].
Côté espagnol
Les six navires espagnols, commandés par Pascual Cervera, sont coulés ou mis hors de combat par les américains. La flotte espagnole des Caraïbes, surnommée Flota de Ultramar, est détruite[6].
Au cinéma
Dès la fin de l'année 1898, James Stuart Blackton évoque cette bataille navale dans son film Battle of Santiago Bay.
Liens externes
- (en) « Battle of Santiago », sur spanamwar.com.
Notes et références
- (en) « The naval battle at Santiago Harbor ».
- « 1911encyclopedia.org », sur 1911encyclopedia.org (consulté le ).
- (en) « Pascual Cervera y Topete / Encyclopedia.com », sur encyclopedia.com (consulté le ).
- « Pascual Cervera y Topete », sur robinsonlibrary.com (consulté le ).
- Yves-Henri Nouailhat, Les États-Unis, 1898-1933 : L'avènement d'une puissance mondiale, Éditions Richelieu, 1973.
- Émile Bujac, La guerre hispano-américaine : précis de quelques campagnes contemporaines, Édition H. Charles-Lavauzelle, Paris, 1908.