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Perroquet jaco

Psittacus erithacus

Psittacus erithacus
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Perroquet jaco.
(Psittacus erithacus)

EspĂšce

Psittacus erithacus
Linnaeus, 1758

Statut de conservation UICN

( EN )
EN A2bcd+3bcd : En danger

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I, RĂ©v. du 04/10/2016

Le Gris du Gabon ou Perroquet jaco (Psittacus erithacus) est une espĂšce d'oiseaux de la famille des Psittacidae. C'est le meilleur parleur parmi les perroquets et le plus vendu en France et en Belgique[1].

DĂ©nomination

Son nom normalisé CINFO est perroquet jaco, mais il est appelé de différentes façons dans le langage courant et commercial. Outre gris du Gabon, il est aussi couramment appelé gris d'Afrique et gris du Congo.

Son nom latin vient de psittacus, signifiant "perroquet" , et erithacus, issu du grec ancien ΔρÎčΞαÎșÎżÏ‚ (erithakos) et dĂ©signant un oiseau imitateur non identifiĂ©, gĂ©nĂ©ralement associĂ© au rouge-gorge ou au rougequeue mais ayant possiblement dĂ©signĂ© le gris du Gabon chez le philosophe Porphyrius Tyrius[2].

Description

squelette du Jaco

La peau qui recouvre le pourtour de l’Ɠil est nue et blanchĂątre[3]. L’iris est jaunĂątre. La tĂȘte est Ă©caillĂ©e de blanc sur un fond gris, couleur se poursuivant en se fonçant progressivement, en allant vers le dos et la poitrine[4]. Les ailes sont gris moyen. Les rectrices et les couvertures sus-caudales sont rouges Ă©carlate brillant[3] - [4] - [5]. Le bec et les pattes varient du gris au brun noirĂątre. Les juvĂ©niles immatures ont davantage de rouge, notamment du rouge foncĂ© sur l'extrĂ©mitĂ© des rectrices et des iris gris.

Il pĂšse entre 400 et 500 g[3] et mesure environ 40 cm de long.

Il est trĂšs proche du Perroquet timneh, qui Ă©tait anciennement considĂ©rĂ© comme une sous-espĂšce du perroquet jaco. Celui-ci mesure entre 30 et 35 cm de long et a des plumes rectrices sur sa queue de couleur marron Ă  brun foncĂ© et non rouges. Elle est aussi globalement d'un gris plus foncĂ©[4].

RĂ©partition et habitat

Distribution géographique du Gris du Gabon

RĂ©partition

Le gris du Gabon habite le centre ouest de l'Afrique, de la Guinée à l'ouest du Kenya. On trouve également des populations à Bioko et Principe, ainsi qu'en Guinée-Bissau et au sud du Mali. Le fleuve Comoé ivoirien constitue une séparation approximative entre la distribution de P. erithacus (à l'est) et celle de son proche cousin P. timneh (à l'ouest)[4].

Habitat

On le trouve dans les forĂȘts (primaires ou secondaires), de prĂ©fĂ©rence ouvertes, et les savanes boisĂ©es[6]. Il tend Ă  sortir de la forĂȘt le jour pour chercher de la nourriture et Ă  s'y rĂ©fugier la nuit[7]. Selon les zones et les saisons, on peut trouver entre 6 et 63 individus par km2[6].

Écologie et comportement

Alimentation

Le perroquet jaco se nourrit majoritairement de fruits, ainsi que de fleurs, de bourgeons et de graines. Il est également capable de consommer des herbes. Il est assez flexible et modifie son alimentation en fonction des saisons. Un des fruits les plus importants est celui du palmier à huile, qui est disponible toute l'année[8].

Reproduction

La pĂ©riode de reproduction du gris du Gabon commence en mars, et dure jusqu'Ă  la fin avril, pour une ponte entre la fin d'avril et la fin mai. Celle-ci dure gĂ©nĂ©ralement entre 6 et 11 jours, en fonction du nombre d'Ɠufs, gĂ©nĂ©ralement compris entre 2 et 3 avec des extrĂȘmes allant de 1 Ă  5. Les Ɠufs mesurent en moyenne 38,3 Ă— 31,3 mm, et sont de couleur blanche. L'incubation dure entre 29 et 33 jours[9].

Les jeunes gris du Gabon sont relativement petits et mesurent environ 3 sur 4 cm[3]. Ils sont nourris par rĂ©gurgitation de nourriture liquide comme c'est le cas chez d'autres PsittacidĂ©s ; le mĂąle s'occupe de chercher la nourriture et la transmettre Ă  la femelle qui la transmet ensuite Ă  ses petits. Ces derniers ne quittent le nid que 147 jours en moyenne aprĂšs l'Ă©closion[9].

Entre 65 et 70% des nichĂ©es arrivent Ă  leur terme ; parmi les Ă©checs, la moitiĂ© est due Ă  la prĂ©dation, suivie de la dĂ©sertion du nid, de l'infiltration d'eau de pluie et de la chute des petits[9].

C’est un oiseau grĂ©gaire, mais lorsqu’il atteint la maturitĂ© sexuelle, le gris du Gabon se choisit une partenaire et s’unit pour la vie.

  • ƒufs et nouveau-nĂ©s
    ƒufs et nouveau-nĂ©s
  • Nouveau-nĂ© d'un jour
    Nouveau-né d'un jour
  • ƒuf de Psittacus erithacus -  MusĂ©um de Toulouse
    ƒuf de Psittacus erithacus - MusĂ©um de Toulouse
perroquet gris du Gabon
Psittacus erithacus

Longévité

Le gris du Gabon peut atteindre un Ăąge avancĂ© en captivitĂ©. Il existe des cas recensĂ©s de gris du Gabon atteignant entre 73 et 93 ans, mais leur fiabilitĂ© est mise en doute. Le record le plus fiable serait de 49 ans[10]. L'espĂ©rance de vie Ă  l'Ăąge adulte mĂ©diane en captivitĂ© est seulement de 8,2 ans, et dĂ©pend beaucoup des conditions de vie[11].

Prédation

Les nids de gris du Gabon sont notamment la cible du Palmiste africain et d'autres rapaces, ainsi que des Ă©cureuils[9].

Cognition

Le gris du Gabon est capable d'utiliser un miroir et de réagir à son propre reflet d'une maniÚre similaire à des mammifÚres comme le dauphin ou les grands singes, voire comme les bébés humains. Ce sont les premiers oiseaux chez qui de tels comportements sont observés[12].

Taxonomie

À la suite de l'Ă©tude phylogĂ©nique de Melo & O’Ryan (2007), le CongrĂšs ornithologique international, dans sa classification de rĂ©fĂ©rence (version 4.2, 2014), divise cette espĂšce en deux. La sous-espĂšce P. e. timneh, qui est gĂ©nĂ©tiquement diffĂ©rente, avec un plumage, un bec et des vocalisations diffĂ©rents, devient l'espĂšce Perroquet timneh (Psittacus timneh) avec une nouvelle sous-espĂšce P. t. princeps, la sous-espĂšce principale devenant ainsi une espĂšce monotypique.

Le perroquet jaco et l'humain

Conservation

Le gris du Gabon est classĂ© comme "en danger" par l'UICN depuis 2016, en raison de son rapide dĂ©clin. Le nombre d'individus prĂ©cis est cependant inconnu[13], mais a Ă©tĂ© estimĂ© entre 500 000 et 12 700 000 individus entre 1990 et 2001[14].

Les populations de gris du Gabon rĂ©gressent Ă  cause du dĂ©boisement et anciennement du nĂ©goce. Ainsi, 360 000 individus ont Ă©tĂ© exportĂ©s entre 1994 et 2003, destinĂ©s Ă  l'Europe pour 80 % d'entre eux.

AprÚs 35 ans passés en annexe II (commerce international réglementé) de la Convention sur le commerce international des espÚces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) (entre 1981 et 2016), le gris du Gabon est maintenant en annexe I, ce qui signifie que son commerce international est interdit[15].

Dans la culture

Dans l'album Rififi en Palombie de la série de BD Marsupilami, le perroquet Cavernabrole est un gris du Gabon. Il apparaßt également dans Houba Banana.

Notes et références

  1. (en) « Grey Parrot », sur https://www.iucnredlist.org/fr : « "Threats It is one of the most popular avian pets in Europe, the United States, and the Middle East due to its longevity and unparalleled ability to mimic human speech and other sounds. " »
  2. James A. Jobling, The Helm dictionary of scientific bird names : from aalge to zusii, Christopher Helm, (ISBN 978-1-4081-3326-2, 1-4081-3326-1 et 978-1-4081-2501-4, OCLC 659731768, lire en ligne)
  3. « Perroquet jaco Psittacus erithacus - Grey Parrot », sur https://www.oiseaux.net/ (consulté en )
  4. Ron Demey et BenoĂźt. Paepegaey, Oiseaux de l'Afrique de l'Ouest (ISBN 978-2-603-02396-9 et 2-603-02396-9, OCLC 944442325, lire en ligne)
  5. Georges Bouet, Oiseaux d'Afrique tropicale,
  6. (en) Simon A. Tamungang, Mathias A. Onabid, Taku Awa et Victor S. Balinga, « Habitat Preferences of the Grey Parrot in Heterogeneous Vegetation Landscapes and Their Conservation Implications », International Journal of Biodiversity, vol. 2016,‎ , e7287563 (ISSN 2314-4149, DOI 10.1155/2016/7287563, lire en ligne, consultĂ© le )
  7. John B Amuno, Renato Massa et Christine Dranzoa, « Abundance, movements and habitat use by African Grey Parrots (Psittacus erithacus) in Budongo and Mabira forest reserves, Uganda », Ostrich, vol. 78, no 2,‎ , p. 225–231 (ISSN 0030-6525, DOI 10.2989/OSTRICH.2007.78.2.17.97, lire en ligne, consultĂ© le )
  8. (en) Tamungang, S A et Ajayi, S S, « Diversity of food of the Grey Parrot Psittacus erithacus in Korup National Park, Cameroon », Bulletin of the African Bird Club, vol. 10,‎ (lire en ligne)
  9. Ghislain NoĂ© Kougoum Piebeng, Simon Awafor Tamungang et Alexis Teguia, « Breeding biology of African grey parrot (Psittacus erithacus) in Kom National Park (South-Cameroon) and implications to the species conservation », International Journal of Biological and Chemical Sciences, vol. 11, no 5,‎ , p. 1948 (ISSN 1997-342X et 1991-8631, DOI 10.4314/ijbcs.v11i5.2, lire en ligne, consultĂ© le )
  10. (en) K. Brouwer, M. L. Jones, C. E. King et H. Schifter, « Longevity records for Psittaciformes in captivity », International Zoo Yearbook, vol. 37, no 1,‎ , p. 299–316 (ISSN 0074-9664 et 1748-1090, DOI 10.1111/j.1748-1090.2000.tb00735.x, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. (en) A. M. Young, E. A. Hobson, L. Bingaman Lackey et T. F. Wright, « Survival on the ark: life-history trends in captive parrots: Life-history trends in captive parrots », Animal Conservation, vol. 15, no 1,‎ , p. 28–43 (PMID 22389582, PMCID PMC3289156, DOI 10.1111/j.1469-1795.2011.00477.x, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. (en) Irene M. Pepperberg, Sean E. Garcia, Eric C. Jackson et Sharon Marconi, « Mirror use by African Grey parrots (Psittacus erithacus). », Journal of Comparative Psychology, vol. 109, no 2,‎ , p. 182–195 (ISSN 1939-2087 et 0735-7036, DOI 10.1037/0735-7036.109.2.182, lire en ligne, consultĂ© le )
  13. (en) IUCN, « Psittacus erithacus: BirdLife International: The IUCN Red List of Threatened Species 2021: e.T22724813A154428817 », IUCN Red List, International Union for Conservation of Nature,‎ (DOI 10.2305/iucn.uk.2021-3.rlts.t22724813a154428817.en, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. (en) Nigel Collar, Josep del Hoyo, Guy M. Kirwan et Christopher J. Sharpe, « Gray Parrot (Psittacus erithacus), version 1.1 », Birds of the World,‎ (DOI 10.2173/bow.grepar.01.1, lire en ligne, consultĂ© le )
  15. « La CITES met un terme au commerce des perroquets gris du Gabon », sur IFAW.org, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Melo M. & C. O’Ryan (2007), « Genetic differentiation between PrĂ­ncipe Island and mainland populations of the grey parrot (Psittacus erithacus), and implications for conservation », Molecular Ecology, vol. 16, p. 1673-1685.
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