Pelycosauria
PĂ©lycosaures âą PĂ©lycosauriens
RĂšgne | Animalia |
---|---|
Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Super-classe | Tetrapoda |
Clade | Amniota |
Classe | Synapsida |
Familles de rang inférieur
- â Caseasauria
- â Caseidae
- â Eothyrididae
- Eupelycosauria
- â Varanopidae
- â Ophiacodontidae
- â Edaphosauridae
- â Sphenacodontia
- â Palaeohatteriidae
- â Sphenacodontidae
- Taxon cladistiquement inclut mais traditionnellement exclu :
- Therapsida (inclut Mammalia)
Les pélycosaures, ou pélycosauriens (Pelycosauria[alpha 1]), autrefois considéré taxonomiquement comme un ordre, désigne maintenant un groupe informel éteint et paraphylétique de synapsides qui regroupe des représentants basaux ayant vécu durant le CarbonifÚre et le Permien. Ce terme est aujourd'hui utilisé pour désigner vulgairement tous les synapsides à l'exception des thérapsides et de leurs descendants.
Ces animaux offrent une grande diversité de tailles, de formes et de régimes alimentaires (carnivore, piscivores, insectivores et herbivores). Parmi les plus connus, on trouve les pélycosaures à voile tels que Dimetrodon ou Edaphosaurus, qui régulaient probablement leur température en orientant leur voile dorsale vers le soleil ou le vent. En raison du fait que les thérapsides descendent directement des pélycosaures, ce dernier est en fait un taxon paraphylétique. Ainsi, le mot « pélycosaure », similaire à l'expression « reptile mammalien », tombe en désuétude parmi les scientifiques du XXIe siÚcle et n'est utilisé que de maniÚre informelle, voire aucunement, dans la littérature scientifique moderne.
Historique des découvertes
Les premiers pĂ©lycosaures sont dĂ©couverts au milieu du XIXe siĂšcle. Le premier connu date du Permien infĂ©rieur et provient de l'Ăle-du-Prince-Ădouard, prĂšs de la Nouvelle-Ăcosse, une Ăźle de l'est du Canada. Les fragments de crĂąne sont dĂ©crits par le palĂ©ontologue amĂ©ricain Joseph Leidy en 1854, et ce dernier les attribua aux reptiles, qu'il appela Bathygnathus. En 1869, le palĂ©ontologue français Paul Gervais mentionne un fragment de mĂąchoire trouvĂ© dans le dĂ©partement français du Jura et que date du Permien infĂ©rieur. Comme les pĂ©lycosaures Ă©taient quasiment inconnus, il lui donna le nom de Geosaurus ? cynodus en 1869, puis placĂ©e en 1923 dans le nouveau genre Neosaurus par Franz Nopcsa. Ă partir de 1875, les dĂ©couvertes faites aux Ătats-Unis - essentiellement au Texas - ont permis de mieux comprendre les membres de ce groupe, notamment grĂące aux travaux des cĂ©lĂšbres palĂ©ontologues amĂ©ricains Edward Cope (Dimetrodon Cope, 1878[1] et Edaphosaurus Cope, 1882[2]) et Othniel Marsh (Ophiacodon Marsh, 1878[3]). Au dĂ©but du XXe siĂšcle, Ferdinand Broili dĂ©crit le genre Varanosaurus[4], puis Samuel Williston nomma Casea[5]. Alfred Romer et Llewellyn Price passent en revue l'intĂ©gralitĂ© des pĂ©lycosauriens connus en 1940 dans un ouvrage qui fait toujours autoritĂ©, servant de base Ă la mise au point rĂ©alisĂ©e par Robert Reisz en 1986.
Histoire Ă©volutive
Les pĂ©lycosaures incarnent les premiers synapsides qui reprĂ©sentent la souche des mammifĂšres, mĂȘme si leurs dents sont peu diffĂ©renciĂ©es et que le palais secondaire n'est pas apparu au sein du groupe[6]. Les pĂ©lycosaures apparaissent Ă la fin du CarbonifĂšre[7] et atteignent leurs apogĂ©es au dĂ©but du Permien, restant les animaux terrestres dominants pendant environ 40 millions d'annĂ©es (entre 310 Ă 270 Ma, trĂšs approximativement)[8]. Leur histoire Ă©volutive est marquĂ©e par quelques crises biologiques plus ou moins longues et sĂ©vĂšres, mais toutes bien moins sĂ©vĂšres que la crise Permien-Trias. Certains auteurs prĂ©tendent que la premiĂšre crise survient durant le Sakmarien[9], mais une Ă©tude plus rĂ©cente fondĂ©e sur des donnĂ©es stratigraphiques plus fines ne le confirme pas[8]. En revanche, cette Ă©tude confirme bien des suggestions antĂ©rieures que la diversitĂ© de trois familles de pĂ©lycosaures (ophiacodontidĂ©s, edaphosauridĂ©s et sphenacodontidĂ©s) aurait dĂ©clinĂ© de façon progressive vers la fin du Kungurien et le dĂ©but du Roadien[8]. Quelques taxons continue d'exister durant le Capitanien, avant d'ĂȘtre progressivement remplacĂ©s par leurs descendants thĂ©rapsides.
Taxonomie
Dans la nomenclature phylogĂ©nĂ©tique, « Pelycosauria » n'est pas utilisĂ© formellement, car il ne constitue pas un groupe qui rĂ©unis tous les organismes descendants d'un ancĂȘtre commun, car le groupe exclut spĂ©cifiquement les thĂ©rapsides qui en descendent de ces derniers. Au lieu de cela, il reprĂ©sente un « grade » paraphylĂ©tique de synapsides basaux menant Ă Therapsida[12].
En 1940, le groupe est examiné en détail, et chaque espÚce connue de l'époque est décrite, avec de nombreuses illustrations, dans une importante monographie d'Alfred Sherwood Romer et Llewellyn Ivor Price[13].
Dans la classification traditionnelle, l'ordre des Pelycosauria est paraphylĂ©tique en ce que les thĂ©rapsides (les synapsides « avancĂ©s ») en ont Ă©mergĂ©. Cela signifie que Pelycosauria est un groupe d'animaux qui ne contient pas tous les descendants de son ancĂȘtre commun, comme l'exige la classification phylogĂ©nĂ©tique. Dans la taxonomie Ă©volutive, Therapsida est un taxon sĂ©parĂ© des Pelycosauria, et les mammifĂšres (ayant Ă©voluĂ© Ă partir des thĂ©rapsides) sont sĂ©parĂ©s des deux dans leur propre classe. Cette utilisation n'a pas poursuivie par une majoritĂ© de scientifiques depuis les annĂ©es 1990[14].
La classification suivante est présentée par Michael Benton en 2004[15] :
- Pelycosauria
- â Eothyrididae
- â Caseidae
- â Varanopidae
- â Ophiacodontidae
- â Edaphosauridae
- â Sphenacodontidae
- Therapsida
La composition de ce groupe est remise en question par des analyses rĂ©centes qui suggĂšrent que les varanopidĂ©s pourraient ĂȘtre des sauropsides[16] - [17], voire des diapsides ayant perdu la fenĂȘtre temporale supĂ©rieure[18].
Notes et références
Notes
- Le terme « pĂ©lycosaure » vient du grec ancien ÏÎÎ»Ï ÎŸ / pelyx, qui veut dire « bol en bois » ou « hache », ainsi que ÏαῊÏÎżÏ / sauros qui signifie « lĂ©zard ». L'Ă©tymologie voulue pose un problĂšme, car le mot « pĂ©lycosaure » tel que crĂ©Ă© signifie essentiellement « lĂ©zard du bassin », mais il existe une ambiguĂŻtĂ© entre plusieurs mots grecs originaux en ce que pelyx (« bol en bois ») et pelĂkÄ veut dire « bassin », tandis que pelyx signifie « hache » (comme les pĂ©lekys veut dire « hache Ă double tranchant »).
Références
- (en) E. D. Cope, « Descriptions of Extinct Batrachia and Reptilia from the Permian Formation of Texas », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 17, no 101,â , p. 505â530 (ISSN 0003-049X, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) E. D. Cope, « Third Contribution to the History of the Vertebrata of the Permian Formation of Texas », Proceedings of the American Philosophical Society, vol. 20, no 112,â , p. 447â461 (ISSN 0003-049X, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) O. C. Marsh, « Notice of new fossil reptiles », American Journal of Science, vol. s3-15, no 89,â , p. 409â411 (ISSN 0002-9599, DOI 10.2475/ajs.s3-15.89.409, lire en ligne, consultĂ© le )
- (de) Broili, Ferdinand, 1874-1946., Permische stegocephalen und reptilien aus Texas, E. Schweizerbartsche Verlagsbuchhandlung (E. NĂ€gele), (OCLC 903484093, lire en ligne)
- (en) S. W. Williston, « New Permian Reptiles: Rhachitomous Vertebrae », The Journal of Geology, vol. 18, no 7,â , p. 585â600 (ISSN 0022-1376 et 1537-5269, DOI 10.1086/621786, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Jacques Gauthier, Arnold G. Kluge et Timothy Rowe, « AMNIOTE PHYLOGENY AND THE IMPORTANCE OF FOSSILS », Cladistics, vol. 4, no 2,â , p. 105â209 (DOI 10.1111/j.1096-0031.1988.tb00514.x, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Robert Reisz, « Pennsylvanian Pelycosaurs from Linton, Ohio and NĂœĆany, Czechoslovakia », Journal of Paleontology, vol. 49, no 3,â , p. 522â527 (ISSN 0022-3360, lire en ligne, consultĂ© le )
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- (en) Michael J. Benton, Vertebrate palaeontology, Oxford, Blackwell Science, , 3rd Ă©d. (ISBN 978-0-632-05637-8)
- (en) Michel Laurin et Graciela Piñeiro, « Response: Commentary: A Reassessment of the Taxonomic Position of Mesosaurs, and a Surprising Phylogeny of Early Amniotes », Frontiers in Earth Science, vol. 6,â , p. 220 (ISSN 2296-6463, DOI 10.3389/feart.2018.00220, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) Mark J. MacDougall, Sean P. Modesto, Neil Brocklehurst et Antoine VerriĂšre, « Commentary: A Reassessment of the Taxonomic Position of Mesosaurs, and a Surprising Phylogeny of Early Amniotes », Frontiers in Earth Science, vol. 6,â , p. 99 (ISSN 2296-6463, DOI 10.3389/feart.2018.00099, lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) David P. Ford et Roger B. J. Benson, « The phylogeny of early amniotes and the affinities of Parareptilia and Varanopidae », Nature Ecology & Evolution, vol. 4, no 1,â , p. 57â65 (ISSN 2397-334X, DOI 10.1038/s41559-019-1047-3, lire en ligne, consultĂ© le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Références taxonomiques
- Ressources relatives au vivant :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :