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Pères de l'Église

Les Pères de l'Église sont, selon l'historiographie moderne et depuis le XVIe siècle, des auteurs ecclésiastiques, généralement (mais non exclusivement) des évêques, dont les écrits (appelés littérature patristique), les actes et l'exemple moral ont contribué à établir et à défendre de multiples aspects de la doctrine chrétienne. Ceux-ci restent « modelés jusqu'à ce jour par l’exégèse patristique »[1].

Les Pères de l'Église, miniature du XIe siècle, de la Rus' de Kiev.

La période historique au cours de laquelle ils ont travaillé s'étend approximativement de la fin du Ier au milieu du VIIIe siècle, s'épanouissant plus particulièrement aux IVe et Ve siècle, de l'admission du christianisme dans l'Empire romain à son évolution en tant qu'Église d'état.

Définition

Michael Pacher, retable des quatre Pères de l'Église latine : Jérôme, Augustin, Grégoire, Ambroise. Vers 1471-1475.

Ceux que le théologien catholique Henri de Lubac appelle « nos pères dans la foi » sont des personnages qui satisfont selon lui à quatre exigences :

  1. avoir appartenu à la période de l'Église antique ou primitive (avant le VIIIe siècle) avant que les auteurs scolastiques ne leur succèdent ;
  2. avoir mené une sainte vie ;
  3. avoir écrit une œuvre complètement exempte d'erreurs doctrinales, et qui doit constituer une excellente défense de la doctrine chrétienne ou en être une illustration ;
  4. avoir bénéficié de l'approbation implicite ou explicite de l'Église.

Cependant, si on prend les critères actuels qui font les Pères de l’Église, en tenant compte de la présence de Tertullien, Origène, Eusèbe de Césarée et de beaucoup d'autres qui présentent des éléments douteux sur leur doctrine ou leurs mœurs, il faut satisfaire trois exigences pour être Père de l'Église :

  1. avoir appartenu à la période de l'Église antique ou primitive (avant le VIIIe siècle) avant que les auteurs scolastiques leur succèdent ;
  2. avoir écrit une œuvre exempte d'erreurs doctrinales portant sur le fondement de toute la foi (la divinité du Christ), et avoir apporté une pierre à l'édification de la doctrine de l’Église ; il peut y avoir eu des erreurs portant sur des aspects secondaires de la foi (même sur certains points plus techniques portant sur la Trinité ou le rapport entre les deux natures du Christ) ;
  3. avoir bénéficié de l'approbation implicite ou explicite de l'Église sur certains points remarquables de sa doctrine. Il n'est pas nécessaire d'être approuvé sur l'entièreté de la doctrine (exemples : saint Jean Chrysostome qui est docteur de l’Église malgré son rejet de la pureté de la Vierge Marie, saint Irénée et son millénarisme).



Les auteurs classés par l'Église chrétienne nicéenne comme « hérétiques », comme Arius ou Marcion, ou « schismatiques », comme Novatien, ne font donc pas partie des Pères de l'Église, de même que certains poètes (comme Prudence) ou historiens (comme Grégoire de Tours), auteurs chrétiens d'ouvrages qui ne sont pas dogmatiques. Les fondements de la foi chrétienne nicéenne ont été établis grâce à des formations de ces Pères dans des écoles théologiques (celles d'Antioche ou d'Alexandrie)[2].

On range fréquemment avec les Pères de l'Église certains auteurs importants comme Origène dont l'étude est indispensable aux spécialistes. Ce sens large de l'expression, qui définit un domaine d'étude, peut être dit scientifique ou universitaire ; il a présidé à l'établissement de la liste ci-dessous.

On peut classer les Pères de l'Église selon leur époque (apostoliques), la nature de leurs écrits (apologistes), le style de leur pensée (orientaux ou occidentaux, de l'école d'Alexandrie ou de celle d'Antioche), leur langue (latine, grecque ou syriaque), leur milieu de vie (l'empire chrétien)...

Position des Églises sur les Pères

Les quatre Pères de l'Église latine, prédelle de l'autel de Saint-Paul (1521), cathédrale de Naumbourg.

Contrairement à la liste des Docteurs de l'Église, celle des Pères de l'Église n'est pas « officiellement » établie par les Églises.

L'Église catholique a tendance à assigner un terme à une « période patristique » et à considérer Jean Damascène et Isidore de Séville comme les derniers Pères.

L'Église orthodoxe ne voit pas les choses de la même façon et estime que la paternité ne suppose pas obligatoirement l'antiquité. Elle estime de plus qu'un Père n'est pas forcément un écrivain. Elle a tendance à considérer comme Pères de l'Église les Pères du désert et les grands instituteurs de la vie monastique car leur travail d'ascèse de direction spirituelle est éminemment doctrinal.

Les Pères anténicéens (jusqu'en 325)

Les Pères apostoliques

Les Pères du IIe siècle

Les apologètes

La littérature anti-hérétique

Les Pères du IIIe siècle

Pères grecs

Pères latins

L'âge patristique (325-451)

Pères opposés à l'arianisme

Pères cappadociens et Jean Chrysostome

Autres pères : 2e, 3e et 4e conciles (Ve siècle)

Pères grecs

Pères latins

Pères syriens

Les Pères de tradition chalcédonienne (après 451)

Pères grecs antérieurs à la crise iconoclaste

Pères grecs défenseurs des saintes images

Pères latins

Pères propres à une seule confession

Pères propres à l'Église orthodoxe

Pères propres aux Églises non chalcédoniennes

Pères propres à l'Église de l'Orient

Iconographie

Les quatre Pères de l'Église latine (Augustin, Grégoire, Ambroise et Jérôme) représentés en 1738 en Bavière.

L'iconographie occidentale représente ensemble les quatre Pères de l'Église latine qui ont été proclamés Docteur de l'Église en 1295 par le pape Boniface VIII :

Notes et références

  1. Charles Kannengiesser, « La Bible dans l’Eglise ancienne. Nature et présupposés de l’exégèse patristique », Concilium, no 233, , p. 52.
  2. Une distinction trop stricte est faite dans l'herméneutique patristique entre l'école alexandrine, axée sur l'allégorie, et celle d'Antioche, dénonçant une allégorie excessive et privilégiant davantage le sens historique et la typologie. Cf. (en) Tad W. Guzie, « Patristic Hermeneutics and the meaning of Tradition », Theological Studies, vol. 32, no 2, , p. 647.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Berthold Altaner, Précis de Patrologie, Salvator, Toulouse, 1961.
  • Johannes Quasten, Initiation aux Pères de l'Église, 3 vol., Éditions du Cerf, Paris, 1957 à 1962.
  • Hans von Campenhausen (en), Les Pères grecs et Les Pères latins, éditions de l'Orante, coll. « Livre de vie », Paris, 1963.
  • Jean-Marie Auwers, La lettre et l'esprit. Les Pères de l'Église, lecteurs de la Bible, coll. Connaître la Bible, no 28, Bruxelles, Lumen Vitae, 2002, 80 p. (ISBN 2-87324-185-3).
  • Jean Laporte, Les Pères de l'Église - I - Les Pères latins, II - Les Pères grecs, Paris, Éditions du Cerf, .
  • Michel Fédou, Les Pères de l'Église et la Théologie chrétienne, Édition facultés jésuites de Paris, 352 p.
  • Michel Fédou, La Voie du Christ II ; Développement de la christologie dans le contexte de l'Orient ancien ; d'Eusèbe de Césarée à Jean Damascène (IVe – VIIIe siècle) ; Éditions du Cerf , 670 pages.

Liens externes

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