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Olivier Vandecasteele

Olivier Vandecasteele est un travailleur humanitaire belge. Le 24 février 2022, il est arrêté à Téhéran en Iran où il est arbitrairement emprisonné et retenu comme otage d'état pendant 15 mois. En janvier 2023, il est condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouets à la suite d'un procès mascarade. Il est enfin libéré le [1], après plus de 455 jours de détention, à la suite de négociations entre les gouvernements belge et iranien menées sous la houlette du gouvernement omanais. Trois autres détenus européens[2] (2 Autrichiens : Massoud Mossaheb et Kamran Ghaderi, ainsi qu'un Danois : Thomas Kjems) condamnés et également retenus comme otages en Iran, seront également libérés quelques jours plus tard (car tous trois inclus dans le deal négocié par le gouvernement belge), en échange d'Assadollah Assadi, un agent et ex-diplomate iranien condamné pour terrorisme en Belgique quelques années plus tôt.

Olivier Vandecasteele
Description de cette image, également commentée ci-après
Affiche #freeoliviervandecasteele Ă  Bruxelles le 26 mai 2023
Nationalité Belge
Profession

Compléments

Emprisonné en Iran du au , soit pendant 455 jours.

C'est le Premier Ministre belge Alexander De Croo qui en fait l'annonce personnellement le vendredi 26 mai via la diffusion d'un message vidéo officiel du gouvernement belge[3] sur les réseaux sociaux et sur les chaines de télévision nationales lors d'éditions spéciales diffusées en direct.

Biographie

Olivier Vandecasteele est né le 19 janvier 1981 à Tournai, en Belgique. Olivier Vandecasteele a passé son enfance dans la ville de Tournai et a étudié ses secondaires au collège Notre-Dame de Tournai et deux années au Sint-Amandscollege à Courtrai. Il entreprend ensuite des études universitaires à Bruxelles à l'Université Saint-Louis, et ensuite à Louvain-la-Neuve à l'UCLouvain. Il termine son cursus universitaire par une dernière année à la Katholieke Universiteit Leuven, à Louvain[4].

Il travaille ensuite comme responsable humanitaire pour plusieurs organisations non gouvernementales (ONG), notamment en Afghanistan, au Mali et pour la région du Sahel, et ensuite comme Country Director pour plusieurs ONG en Iran (il a travaillé pour les ONG suivantes : Bioforce, Médecins du Monde France, Médecins du Monde Belgique, Norwegian Refugee Council, Relief International)[4].

DĂ©tention en Iran

Contexte

Après avoir travaillé pour les ONG "Norwegian Refugee Council" et "Relief International"[5], Olivier Vandecasteele retourne en Belgique après avoir passé six ans en Iran. Il retourne en février 2022 en Iran (pour un court séjour) afin de faire rapatrier ses effets personnels et ainsi clôturer son bail et ses comptes bancaires (des démarches qui ne peuvent pas se faire à distance). Olivier est arrêté de manière arbitraire la veille de son retour, lors d'un diner entre amis dans la capitale, Téhéran.

Contexte en Iran

Depuis la révolution islamique de 1979, l'Iran est régulièrement sujet à de nombreuses manifestations et contestations, souvent lourdement réprimées. De plus, les sanctions internationales ne font que durcir le régime. En septembre 2022, la mort de Mahsa Amini a lancé une nouvelle vague de manifestations dans le pays[6]. La pression faite sur l'Iran et son régime est énorme. En réponse, elle continue à mettre l'Occident[7] (les États-Unis d'Amérique et l'Europe principalement) à sa volonté en pérennisant sa politique de la diplomatie des otages (via la prise d'otages d'occidentaux ou bi-nationaux).

Condamnation

Il est, dans un premier temps, condamné à 28 années de prison en décembre 2022 avant d'être finalement condamné en janvier 2023 à une plus lourde de peine : à savoir, 40 ans de prison et 74 coups de fouets en Iran à la suite d'un procès mascarade et expéditif (une pratique pénale courante dans ce pays du Moyen-Orient), où il est incarcéré depuis le 24 février 2022[8] après avoir été arrêté dans la capitale, Téhéran[9]. Il écope également d'une lourde amende d'un million de dollars[10]. Durant toute sa détention arbitraire , Olivier Vandecasteele n'a jamais eu

Pendant les 11 premiers mois de sa détention et malgré de nombreuses demandes, la famille Vandecasteele ni le gouvernement belge ne connaissent les raisons de son incarcération[9].

Les raisons de sa condamnation sont, selon l'agence de presse iranienne Tasnim, l'espionnage, la coopération avec les États-Unis d'Amérique contre l'Iran, de la contrebande de devises et du blanchiment d'argent[11]. C'est cette même source qui a renseigné sur la peine de Vandecasteele. La Belgique représentée par la ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a toujours indiqué qu'Olivier est innocent et doit être libéré[12], et dénonce la diplomatie des otages mise en place en Iran depuis 1979, notamment avec le Royaume-Uni et les États-Unis d'Amérique, contre une dette non payée ou d'autres otages. Dans ce cas, il s'agit probablement d'une volonté de la part du régime iranien de vouloir échanger des otages; à savoir Olivier Vandecasteele, arrêté en Iran, et l'iranien Assadollah Assadi, incarcéré en Belgique, à Anvers, le 4 février 2021 à la suite d'un projet d'attentat à Villepinte, près de Paris, en France[13]. Bien qu'un traité de transfèrement de prisonniers condamnés fut signé entre les deux pays et voté en Belgique par le Parlement fédéral le 20 juillet 2022, celui-ci fut suspendu pendant de nombreux mois à la suite d'un recours devant la Cour constitutionnelle de Belgique[8] par divers partis dont le Conseil National de la Résistance Iranienne : un groupement d'opposition iranienne mais également des personnes privées telles qu'Ingrid Betancourt. Ce traité aurait pu faciliter le retour d'Olivier Vandecasteele mais pas celui du professeur de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) Ahmadreza Djalali, arrêté en Iran et emprisonné depuis 2016[14] puisqu'il ne peut s'appliquer qu'aux citoyens belges condamnés en Iran. D'après le spécialiste du Moyen-Orient et de l'Iran, l'historien Jonathan Piron, le changement de peine montre le flou qui circule autour du jugement d'Olivier Vandecasteele[11].

Lors d'une rare visite consulaire fin 2022, Olivier Vandecasteele déclare avoir participé à une mise en scène pendant son jugement (procès expéditif, pas d'accès à un avocat de son choix, ni a aucune pièce de son dossier, ...) ; il apparait très amaigri[8]et déclare avoir débuté, depuis plusieurs semaines, une grève de la faim.

L'ambassadeur belge à Téhéran n'aura eu que sporadiquement et difficilement accès à Olivier Vandecasteele. En effet, ce dernier a fait l'objet de tortures et d'une longue disparition forcée[15] tel que reconnu par l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International. Olivier a passé le début et la fin de sa détention en Iran au sein de la sinistre prison d'Evin. Son lieu de détention entre août 2022 et mars 2023 reste, à ce jour, inconnu.

Le 10 janvier 2023, sa peine de 40 ans est confirmée, outre l'agence de presse Tasnim, par l'organe judiciaire iranien Mizan Online qui justifie que ce sont bien l'« espionnage contre la République islamique d'Iran au profit d'un service de renseignement étranger », la « coopération avec un gouvernement hostile, les États-Unis, contre la République islamique d'Iran », pour « contrebande professionnelle de devises d'un montant de 500.000 dollars » et pour « blanchiment d'argent »[12]. D'après la source iranienne, l'agence de presse Tasnim, Vandecasteele a le droit de faire appel et devra purger une peine de prison de douze ans et demi avant de pouvoir prétendre à une révision de son jugement[11].

Assadolah Assadi

Assadolah Assadi joue un rôle central dans le futur de cette affaire. Cet ex-diplomate iranien est emprisonné à Anvers, en Belgique, pour avoir projeté un attentat contre les moudjahidines du peuple, une organisation de résistance iranienne au régime actuellement en place en Iran. Ce projet d'attentat visait la ville de Villepinte, près de Paris, en France. Si le traité entre les deux parties, la Belgique et l'Iran, portant sur l'échange d'otages est en sommeil, c'est entre autres en raison de la saisie de la Cour institutionnelle belge par les moudjahidines pour qu'Assadi reste bien en Belgique. Selon eux, leur donner Assadi, c'est se plier aux ordres donnés par l'Iran et ça ne serait pas la meilleure façon de régler le problème[16].

Mais la majorité des moudjahidines demandent l'échange pour qu'Olivier Vandecasteele soit libéré. Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice de la république de Colombie et ancienne otage des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) critique la façon dont l'affaire est gérée par la Belgique ; ayant été otage, elle considère qu'Olivier Vandecasteele doit être libéré[16], elle propose non pas de libérer l'otage détenu en Belgique[16] mais de payer une sorte de rançon : « il y a d'autres moyens de négociations, comme envisager le prix de sa libération. Que l'on paye sa libération ! Je préfère qu'on donne de l'argent au gouvernement iranien, plutôt qu'on libère un terroriste qui risque de commettre d'autres attentats »[10]. Ingrid Betancourt a participé à plusieurs démarches et recours juridiques à l'encontre de l'État belge en 2022; contribuant ainsi à la prolongation de la détention arbitraire et la prise d'otage d'Olivier Vandecasteele par le régime iranien.

Conditions d'incarcération

Photographie d'une prison.
La prison d'Evin, à Téhéran, qui a pris feu en 2022 et où est incarcéré Olivier Vandecasteele.

Olivier Vandecasteele a été incarcéré en début et fin de détention dans la prison d'Evin, dans la capitale iranienne. Son lieu de détention entre août 2022 et mars 2023 reste encore inconnu à ce jour. Olivier a été assujetti à une disparition forcée par l'état iranien tel que reconnu par Amnesty International. Tout au long de sa détention arbitraire, Olivier aura subi des conditions de détention dégradantes. Olivier a vécu à l'isolement complet pendant plus de 13 mois, dans une cellule sans mobilier (pendant de nombreux mois sans meme un lit), avec un éclairage allumé tout le temps et de la nourriture très pauvre principalement constituée de patates, de lentilles et de sucre. En juillet 2022, près de six mois après son incarcération, ses proches n'étaient entrés en contact avec lui qu'une seule fois[13]. Fin novembre, après plus de 7 semaines sans nouvelles et grâce à une visite consulaire, ses proches apprennent qu'il a débuté une grève de la faim depuis quelques semaines. Il finira par se réalimenter après plusieurs semaines et à la demande insistante de sa famille.

Mobilisation

La prise d'otage d'Olivier Vandecasteele n'aura été révélé au grand public qu'à partir du 05 juillet 2022. Les premiers mois, la famille avait été conseillée de nepas révéler sa prise d'otage pour donner plus de chances à la diplomatie silencieuse d'agir plus rapidement et discrètement pour obtenir sa libération.

Dès juillet 2022, la famille et les amis d'Olivier Vandecasteele se mobilisent sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram et Twitter) mais également partout en Belgique et, plus tard, ailleurs en Europe et dans le monde via notamment la procédure d'actions urgentes d'Amnesty International (Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Etats-Unis, Royaume-Uni, Autriche, Argentine, Canada, Suisse, Allemagne, Finlande, Pays-Bas, Norvège, Allemagne, Espagne, ...).

Le 16 décembre 2022, Amnesty International a lancé une pétition pour libérer Olivier Vandecasteele. La lettre de pétition était adressée au Chef du pouvoir judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni-Eje'i[17]. C'est également en décembre 2022, qu'un camion (à son effigie) avec des proches et des citoyens engagés commence à parcourir les routes afin de distribuer des affiches de soutien et de récolter un maximum de signatures pour la pétition lancée par Amnesty International[9] Belgique Francophone et Amnesty International Vlaanderen; et ce, pendant de nombreux mois.

La ville de Lyon (où Olivier Vandecasteele a travaillé pendant quelques années) ensemble avec ses amis lyonnais et ses anciens collègues se mobilisent apposant ainsi la toute première bâche de soutien sur la façade de la Mairie le 18 décembre 2022. La ville de Bruxelles suit le mouvement en déployant une mega bâche à son tour sur la façade de l'Hotel Continental sur la Place De Brouckère en plein centre de Bruxelles (la seule bâche anglophone).

Le 12 janvier 2023, c'est au tour de la ville de Tournai de déployer une gigantesque bâche sur le beffroi de Tournai, ville dont il est originaire[18] lors d'un événement public ayant rassemblé de nombreux tournaisiens et tournaisiennes.

Le 20 janvier 2023, lendemain de son 42e anniversaire et 2 jours avant un grand rassemblement national, l'ensemble des journaux francophones de Belgique mettent Olivier Vandecasteele à la Une de leurs journaux respectifs[19]. Un dossier spécial de plusieurs pages est également publié. Ce dossier a été corédigé par l'ensemble des rédactions - fait et soutien inédit de la part de la presse belge. Lors de cette initiative, plus de 50 personnalités de la société belge marque leur soutien et demande la libération immédiate d'Olivier Vandecasteele[20] (politiciens, sportifs, universitaires, partenaires sociaux, des chefs d'entreprises, personnalités issues du monde de la société civile ou encore du monde culturel, ...).

S'en suivra ensuite une mobilisation citoyenne impressionnante pendant de nombreux mois en Belgique : plus de 1200 personnes présentes malgré le grand froid et la neige le dimanche 22 janvier à la place de l'Albertine à Bruxelles[21]... mais également le soutien de plus de 150 communes et villes qui auront voté une motion de soutien à la libération d'Olivier Vandecasteele lors de conseils communaux[22]début 2023 et/ou le déploiement de bâches sur les façades de maisons communales, la diffusion de la pétition via les canaux digitaux des communes ou encore d'autres action de mobilisation telles que la distribution d'affiches et / ou l'organisation de marathons d'écritures de lettres et/ou sessions de signatures de la pétition d'Amnesty.

Plusieurs lettres ouvertes[23] et cartes blanches de personnalités issues de divers milieux ont été publiées dans les médias début 2023 (magistrats, professeurs de droit, avocats, philosophes, humanitaires, ...). Le milieu universitaire belge s'est également mobilisé notamment au travers des recteurs et rectrices de l'UCLouvain - Vincent Blondel[24], de la KUL - Luc Sels[25], UGent - Rik Van de Walle, ULiege - Anne-Sophie Nyssen[26],de l'ULB - Annemie Schaus[26],...

Plusieurs chanteurs et personnalités belges se sont également publiquement mobilisées pour sa libération : Elia Rose, Antoine Armedan, Olivier Loin, Véronique Gallo, Felice Mazzu, Pad'R, Geert Verhulst, ...

Du soutien d'autres secteurs aussi et des bâches auront également été placées sur les façades de nombreux bâtiments publics et institutionnels : Parlement Bruxellois, Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l'Elysette à Namur[27], Sénat et Parlement fédéral[28], la Province du Hainaut[29], l'Université Catholique de Belgique - UCLouvain[30], la KUL à Louvain, l'Université Libre de Bruxelles, ...

Le comité de soutien d'Olivier Vandecasteele s'est vu remettre le 25 janvier 2023 le prix pour la Démocratie et les Droits de l’Homme 2023 par le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles lors d'une séance du parlement. Une décision prise à l'unanimité.

Des milliers d'affiches auront ainsi distribuées et affichées aux vitrines de magasins et nombreux lieux HORECA, aux fenêtres de maisons / immeubles ou encore dans les bâtiments d'institutions publiques ou d'entreprises privées. Une campagne d'affichage digitale à grande échelle d'Amnesty International (en collaboration avec l'agence BONJOUR) aura également eu lieu début 2023 dans la majorité de l'espace public des grandes villes du pays(et les gares) grâce à l'aide des grandes sociétés d'affichage et régies média : WPP, GroupM, Kinetic, JC Decaux, Clear Channel, Belgian Posters & Rapid Media,... D'autres campagnes digitales auront également eu lieu sur les écrans de cinéma du pays et d'autres écrans digitaux (marchés de Noël,...)

Le milieu scolaire belge se sera également mobilisé, via Amnesty International jeunes mais aussi grâce au soutien de la Ministre de l'éducation francophone Madame Caroline Désir via la diffusion d'un kit préparé par le comité de soutien. L'occasion pour les enseignants et les élèves d'aborder les sujets des droits de l'Homme, l'Histoire et la situation en Iran tout en apportant son soutien à Olivier Vandecasteele et ses proches. D'autres initiatives plus originales ont lieu telles flashmob, ateliers artistiques, lâchers de ballons, ...

Au total, plus de 330.000 signatures auront été récoltées via les pétitions d'Amnesty International Belgique francophone, Amnesty International Vlaanderen ou encore via la pétition de la famille et des amis sur le site www.change.org

RĂ©actions

  • La commune de Perwez : « De son cĂ´tĂ©, la Commune de Perwez, selon les informations dont elle dispose, tient Ă©galement Ă  s'associer Ă  ce mouvement de soutien Ă  Olivier Vandecasteele mais aussi Ă  sa famille et Ă  tous ceux qui se battent pour le sortir des geĂ´les iraniennes »[31].
  • Le prĂ©sident du Parlement de la FĂ©dĂ©ration Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte : « Je condamne fermement cette injustice ». Il a demandĂ© Ă  l'ambassadeur iranien de Belgique de faire tout ce qui est en son pouvoir pour libĂ©rer Olivier Vandecasteele[32].
  • La ville de Tournai, son bourgmestre Olivier Delannois et le collège communal : une bâche sur le beffroi de Tournai[33].
  • La ministre belge des Affaires Ă©trangères, Hadja Lahbib : « Pour la Belgique, M. Vandecasteele est innocent et doit ĂŞtre libĂ©rĂ©. D'ici lĂ , nous demandons une amĂ©lioration de ses conditions de dĂ©tention »[34].
  • L'ancienne sĂ©natrice de la rĂ©publique de Colombie, Ingrid Betancourt : « Tout ça doit ĂŞtre traduit devant la Cour pĂ©nale internationale ! »[10].
  • Le ministre belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne : " Nous rĂ©ussirons Ă  rĂ©cupĂ©rer Olivier Vandecasteele"[35].
  • Le Premier Ministre belge, Alexander De Croo : «La vie d’Olivier Vandecasteele a toujours primĂ©. C’est une responsabilitĂ© que je prends sur moi et que j’assume ».
  • Monsieur Denis Ducarme, dĂ©putĂ© fĂ©dĂ©ral MR, dĂ©nonce une forme de “bien-pensance" Ă  propos de l'affaire Vandecasteele, tout en dĂ©clarant que celui-ci avait Ă©tĂ© “irresponsable” en se rendant en Iran, malgrĂ© les recommandations nĂ©gatives des autoritĂ©s belges, tout en demandant de sortir des postures manichĂ©ennes Ă  propos de ce dossier.

Libération

Olivier Vandecasteele est libéré le , après 455 jours de détention[36]. Transféré tôt dans la matinée à Oman, il y passera quelques examens médicaux avant d'être rapatrié en Belgique le jour même. De nombreux citoyens belges ont suivi la progression de ce retour grâce au numéro de vol (BAF657) et via l'application / site internet FlightRadar24[37]. L'avion militaire aura atterri à l'aéroport militaire de Melsbroek à 21h29[38].

Sa libération est effectuée en échange d'Assadollah Assadi, un Iranien condamné pour terrorisme en Belgique ayant déjà purgé un quart de sa peine[36].

Travail humanitaire

En tant que travailleur humanitaire, Olivier Vandecasteele a travaillé pour des ONG telles que Médecins du Monde, le Norwegian Refugee Council et Relief International.

  • MĂ©decins du Monde (MDM)
    MĂ©decins du Monde (MDM)
  • Norwegian Refugee Council (NRC)
    Norwegian Refugee Council (NRC)

En 2006, il est membre de la Mission Réduction des Risques-Afghanistan de Médecins du Monde et est porteur du projet de réduction des risques liés à la consommation de drogues en Afghanistan. Ce risque lié à la drogue s'exprime par la présence de champs d'opium (qui produisent près de la totalité de l'opium mondial). Olivier Vandecasteele explique ici, avec deux autres porteurs du projet, comment les troupes américaines, onusiennes et otaniennes se sont retrouvées dans une guerre anti-narcotique plutôt qu'une guerre contre l'Axe du mal qui avait débuté après les attentats du 11 septembre 2001 à New-York[39]. Cette guerre contre l'opium a cependant un point négatif, comme le fait remarquer Olivier Vandecasteele, car d'autres drogues, comme l'héroïne et l'amphétamine, apparaissent de plus en plus en Afghanistan[40].

En 2019, Olivier Vandecasteele rédige un article, édité également en Espagne par l'Université d'Alicante[41], sur la coopération intersectorielle pour l'éducation des réfugiés afghans en Iran, principalement dans les provinces de Qom et de Kerman[42]. Cet article fait suite à la levé d'un obstacle juridique aux enfants réfugiés sans papiers qui fréquentent l'école, à la suite d'un décret. Il explique dans cet article des succès et des défis discutés par une ONG pour éliminer les obstacles restants. Dans cet article, il précise quel groupe d'afghans réfugiés est le plus vulnérable (il y a un groupe d'afghans qui régit au programme iranien Amayesh 1, leur permettant de se déplacer librement dans la province où ils sont, et un groupe détenant un passeport et un visa temporaire), le groupe n'ayant aucun accès légal aux services essentiels ; cela représente entre un million et demi et deux millions d'afghans sur les trois millions et demi que compte le pays voisin à l'Afghanistan[43].

Le nouveau décret dont fait mention l'article est celui permettant à tous les enfants, même sans papiers, d'avoir une carte bleue et de pouvoir assister aux cours dans les écoles, et ce, depuis 2015. Cette carte permet également aux familles de ne pas être renvoyée vers l'Afghanistan[43].

Ce décret ne gomme pourtant pas les autres obstacles permettant l'accès à la scolarité des enfants, comme les sanctions américaines envers le régime iranien pénalisant les familles les plus vulnérables financièrement[43].

Son travail humanitaire sert ici à aider et développer les écoles. Son ONG est ainsi entrée en collaboration avec l'organisation gouvernementale Literacy Movement Organisation pour que les élèves aient accès à des cours de rattrapage. En collaboration avec l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés en 2016, l'ONG a permis aux parents de changer d'opinions sur l'éducation des filles[42].

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Catherine S. Todd, David Macdonald, Kaveh Khoshnood, G. Farooq Mansoor, Mark Eggerman et Catherine Panter-Brick, Opiate use, treatment, and harm reduction in Afghanistan: Recent changes and future directions, vol. 23, t. 5, International Journal of Drug Policy, (ISSN 0955-3959, DOI 10.1016/j.drugpo.2012.05.004., lire en ligne Accès libre [PDF]), pp. 341-345. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Ivelaw Lloyd Griffith et Bruce Zagaris, Comparative Prison Law and Prison Transfer Agreements, vol. 38, International Enforcement Law Reporter, , 334 p. (lire en ligne Accès payant)
  • (en) Marc Vogel, Senop Tschakarjan, Olivier Maguet, Olivier Vandecasteele, Till Kinkel et Kenneth DĂĽrsteler-MacFarland, Mental health among opiate users in Kabul: a pilot study from the MĂ©decins du Monde Harm Reduction Programme [« La santĂ© mentale des usagers d'opiacĂ©s Ă  Kaboul: une Ă©tude pilote du Programme de rĂ©duction des risques de MĂ©decins du Monde »], vol. 10, t. 2, Intervention Journal (Medknow Publications), (lire en ligne Accès libre [PDF]), pp. 146-155
  • Olivier Maguet, ChloĂ© Forette et Olivier Vandecasteele, du pavot Ă  la pivoine. : parier sur une refondation de l'image des drug users en Afghanistan, vol. 55, Vacarme, (ISBN 9782350960296, ISSN 1253-2479, DOI 10.3917/vaca.055.0088, lire en ligne Accès libre), pp. 88-91. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • Pierre Micheletti, Afghanistan, gagner les cĹ“urs et les esprits, Grenoble, RFI et PUG, , 334 p. (ISBN 978-2706122422)[N 1]
  • (en) Reem Shammout et Olivier Vandecasteele, Inter-sectoral cooperation for Afghan refugee education in Iran [« CoopĂ©ration intersectorielle pour l'Ă©ducation des rĂ©fugiĂ©s afghans en Iran »], vol. 60, Forced Migration Review, (lire en ligne Accès libre), pp. 61-64. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

Notes et références

Notes

  1. Olivier Vandecasteele a participé à la rédaction de l'ouvrage.

Références

  1. « Après 455 jours de détention en Iran, Olivier Vandecasteele est libre », sur RTBF (consulté le )
  2. « Trois autres détenus européens libérés d’Iran, grâce à la Belgique et toujours en 'échange' d’Assadolah Assadi », sur RTBF (consulté le )
  3. « Olivier Vandecasteele, emprisonné en Iran, est libre » (consulté le )
  4. « Olivier Vandecasteele », sur www.facebook.com (consulté le )
  5. « Olivier Vandecasteele - Dual or Foreign Nationality (In progress) », sur ipa.united4iran.org (consulté le )
  6. « Olivier Vandecasteele et Iran : 'Le régime actuel n'a plus rien à perdre' pour Firouzeh Nahavanhi, professeure à l'ULB », sur RTBF (consulté le )
  7. « Les otages occidentaux, pions de l’échiquier diplomatique iranien », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  8. « Olivier Vandecasteele condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet par le régime iranien », sur Le Soir, (consulté le )
  9. R. T. L. Newmedia, « "C'était une nouvelle terrible hier": mobilisation pour le Belge Olivier Vandecasteele, condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet en Iran », sur RTL Info, (consulté le )
  10. « L’ex-otage Ingrid Betancourt à propos d’Olivier Vandecasteele détenu en Iran : 'Que l’on paye sa libération !' », sur RTBF (consulté le )
  11. « L’Iran n’a pas condamné le Belge Olivier Vandecasteele à 28 ans de prison, mais à 40 ans, assortis de 74 coups de fouet », sur Le Soir, (consulté le )
  12. « Iran : le Belge Olivier Vandecasteele condamné à purger 12,5 ans de prison et à 74 coups de fouet », sur RTBF (consulté le )
  13. « Le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele emprisonné en Iran : ses proches se mobilisent pour sa libération », sur RTBF (consulté le )
  14. C.Ds, « Les proches du Tournaisien Olivier Vandecasteele, incarcéré en Iran, se mobilisent pour sa libération », sur DHnet (consulté le )
  15. « Iran. Un travailleur humanitaire belge victime de torture et de disparition forcée: Olivier Vandecasteele », sur Amnesty International, (consulté le )
  16. « L’ex-otage Ingrid Betancourt à propos d’Olivier Vandecasteele détenu en Iran : 'Que l’on paye sa libération !' », sur RTBF (consulté le )
  17. « Libérez immédiatement Olivier Vandecasteele », sur Amnesty International Belgique (consulté le )
  18. « La ville de Tournai de mobilise pour Olivier Vandecasteele » Accès libre, sur www.ln24.be, (consulté le )
  19. Les cinq rédactions de presse quotidienne, « Olivier Vandecasteele, un amoureux de la culture perse devenu otage de l'Iran », sur La Libre.be, (consulté le )
  20. « La presse francophone et plus de 50 personnalités s’unissent pour demander la libération d’Olivier Vandecasteele », sur Le Soir, (consulté le )
  21. « Bruxelles: 1200 personnes manifestent pour la libération d’Olivier Vandecasteele (photos) », sur Le Soir, (consulté le )
  22. « motion vandecasteele - Recherche Google », sur www.google.com (consulté le )
  23. « Lettre ouverte – Olivier Vandecasteele : appel aux autorités belges », sur RTBF (consulté le )
  24. « L’université a célébré le pouvoir des mots et de l'image », sur UCLouvain (consulté le )
  25. (nl) « Speech van de rector », sur www.kuleuven.be (consulté le )
  26. (en) « Support for Olivier Vandecasteele », sur www.news.uliege.be, (consulté le )
  27. « Namur : une bâche de soutien à Olivier Vandecasteele sur la façade de l’Elysette », sur RTBF (consulté le )
  28. « DPG Media Privacy Gate », sur myprivacy.dpgmedia.be (consulté le )
  29. « MAD(e) IN HAINAUT Express », sur madeinhainaut.hainaut.be (consulté le )
  30. « Olivier Vandecasteele libéré », sur UCLouvain (consulté le )
  31. « Perwez marque son soutien à Olivier Vandecasteele », sur Perwez (consulté le )
  32. « Rudy Demotte affiche son soutien à Olivier Vandecasteele: «je condamne fermement cette injustice» », sur sudinfo.be, (consulté le )
  33. R. T. L. Newmedia, « Une immense bâche de soutien à Olivier Vandecasteele sur le beffroi de Tournai », sur RTL Info, (consulté le )
  34. D'après Belga, « Olivier Vandecasteele est accusé d'espionnage en Iran », sur La Libre.be (consulté le )
  35. La Rédaction, « Vincent Van Quickenborne : "Nous réussirons à récupérer Olivier Vandecasteele" », sur La Libre.be, (consulté le )
  36. « Après 455 jours de détention en Iran, Olivier Vandecasteele est libre », sur RTBF (consulté le )
  37. « Revivez le retour d'Olivier Vandecasteele sur RTL info: Olivier, amaigri mais vif, a retrouvé le sol belge », sur RTL Info, (consulté le )
  38. « Olivier Vandecasteele de retour en Belgique: les premières images des retrouvailles avec ses proches », sur Le Soir, (consulté le )
  39. Maguet, Forette et Vandecasteele 2011, p. 88
  40. Todd et al. 2012, p. 343
  41. Reem Shammout et Olivier Vandecasteele, « Cooperación intersectorial para la educación de refugiados afganos en Irán », Sociologia,‎ (ISSN 1460-9819, lire en ligne, consulté le )
  42. Shammout et Vandecasteele 2019, p. 62
  43. Shammout et Vandecasteele 2019, p. 61
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