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Offensive Kovel-Lublin

L'offensive Kovel-Lublin est une offensive soviétique menée du 17 au , en lien avec les opérations Bagration et Lvov-Sandomir. Elle réduit le saillant créé par les succès de ces deux opérations, au nord comme au sud. De plus, elle est destinée à prendre Lublin et assurer ainsi aux communistes polonais une base territoriale en Pologne même.

Offensive Offensive Kovel-Lublin
Informations générales
Date
(13 jours)
Lieu Ukraine occidentale / Pologne
Issue Victoire soviétique
Forces en présence
100 000 hommes
100 véhicules blindés
160 canons d'assaut
410000 hommes
1 550 véhicules blindés
1465 canons

Batailles

Front de l’Est
Prémices :

Guerre germano-soviétique :

  • 1941 : L'invasion de l'URSS

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1941-1942 : La contre-offensive soviétique

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1942-1943 : De Fall Blau à 3e Kharkov

Front nord :

Front central :

Front sud :

  • 1943-1944 : Libération de l'Ukraine et de la Biélorussie

Front central :

Front sud :

  • 1944-1945 : Campagnes d'Europe centrale et d'Allemagne

Allemagne :

Front nord et Finlande :

Europe orientale :


Front d’Europe de l’Ouest


Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée


Bataille de l’Atlantique


Guerre du Pacifique


Guerre sino-japonaise


Théâtre américain

Contexte historique

Dans un contexte marqué par les coups de boutoir au nord et au sud, les unités allemandes déployées en Ukraine occidentale ont été dépouillées d'un certain nombre de moyens défensifs et offensifs, afin de permettre à Model, de parer au plus pressé, au nord, comme au sud[1].

Par ailleurs, depuis le mois de , un comité gouvernemental polonais favorable à l'Union soviétique a été mis en place et la conquête de la ville de Lublin, peuplée de 125 000 habitants, pourrait fournir à ce gouvernement une base territoriale[2]. C'est à ce titre que la ville devient au printemps 1944 un objectif politique de première ampleur[3].

Préparation

Moyens déployés

Lentement, à partir du mois de , les Soviétiques accumulent dans le secteur où doit se déclencher l'offensive des moyens destinés à percer le front allemand[1], tandis les unités de l'Axe ont été dépouillées de leurs moyens, ou renforcées avec des unités peu motivées ou considérablement affaiblies, comme les divisions hongroises[4]. En effet, durant l'été 1944, la Wehrmacht déploie dans le secteur de Kovel neuf divisions, soit 100 000 hommes, appuyés par 100 canons d'assaut et 160 chasseurs de chars[4].

Face à ces unités disparates, les Soviétiques déploient des moyens de grande ampleur, cinq armées, dont la 1re armée polonaise, soit 410 000 soldats, appuyés par 1 550 chars d'assaut[N 1] - [5].

Planification

L'offensive de Kovel-Lublin constitue une offensive qui doit être replacée dans la séquence opérationnelle prévue pour l'Armée rouge à l'été 1944[6]. De ce fait, ses concepteurs l'intègrent à une chaîne d'opérations aux objectifs limités et séquencées[7].

Dans ce cadre, l'offensive Kovel-Lublin est pensée comme un moyen supplémentaire d'émiettement de la masse blindée allemande composant le groupe d'armées Nord-Ukraine, capable d'arrêter la plus forte offensive soviétique[8].

Les plans soviétiques sont basés sur le principe des opérations dans la profondeur du dispositif adverse, la ville de Lublin, à 250 km de la ligne de front, étant l'objectif final de cette offensive où se mêlent visées opérationnelles et objectifs politiques[4].

Cette planification opérationnelle demeure cependant souple, évoluant en fonction du déroulement des opérations, Staline faisant parvenir à Rokossovski des directives fixant de nouveaux objectifs, ou modifiant les précédents, tout au long de l'offensive[1].

Opérations

Percées soviétiques

Lancée le , par une opération de diversion contre les unités hongroises mal équipées[N 2], l'offensive est déclenchée le lendemain au petit matin, écrasant et perçant les défenses allemandes[1].

Le lendemain, l'aviation soviétique attaque les positions défensives allemandes, tandis que les troupes au sol se rendent rapidement maîtresses de la première ligne de défense allemande.

Déroute allemande

Dès le premier soir, les faubourg de Lublin sont atteints par les blindés soviétiques opérant dans la profondeur des unités allemandes. la ville a été déclarée place forte par Hitler, en vertu du décret du [9] est encerclée le et libérée le 25, malgré une tentative de secours, qui parvient à sauver quelques dizaines d'hommes[2].

Cette déroute est cependant amoindrie par le raidissement allemand à proximité de la Vistule et du San ; en effet, les unités allemandes survivantes parviennent à se regrouper de l'autre côté du fleuve[10]

Conséquences

Conséquences militaires

À l'issue de ces succès, une tête de pont à l'Ouest de la Vistule, la première, est constituée le [2]. Contenues par les concentrations allemandes dans le secteur, les unités soviétiques parvenues dans la région se limitent aux objectifs qui leur ont été assignés, se plaçant rapidement en état de défense[10].

Majdanek

À ces conséquences militaires s'ajoute l'impact de la libération du Camp de Majdanek, situé dans la banlieue de Lublin[11]. La découverte de ce camp d'extermination, alors le premier libéré par les Alliés, marque le début d'un changement de la politique soviétique à l'égard des Allemands engagés dans le conflit[11].

La découverte de ce camp fait l'objet d'une intense campagne de publicité, assurée par les reporters soviétiques et relayée aussi bien en Union soviétique que sur le front[12]. De même, les correspondants de guerre alliés sont conviés à se rendre sur place, mais ces reporters doivent affronter le scepticisme de leurs compatriotes[N 3] - [12].

De plus, les responsables soviétiques, notamment Nikolaï Boulganine, organisent dans le camp des pèlerinages de soldats dont les unités sont déployées dans la région[12].

Traductions, notes et références

Notes

  1. Staline a expressément spécifié que les unités polonaises soient ménagées pour des raisons politiques et militaires.
  2. Depuis Stalingrad, ces unités constituent des cibles prioritaires pour les planificateurs militaires soviétiques.
  3. Ce n'est qu'en que les Alliés occidentaux sont confrontés aux camps de concentration allemands.

Références

  1. Lopez 2014, p. 326.
  2. Lopez 2014, p. 328.
  3. Lopez 2014, p. 57.
  4. Lopez 2014, p. 325.
  5. Lopez 2014, p. 324.
  6. Lopez 2014, p. 51.
  7. Lopez 2014, p. 55.
  8. Lopez 2014, p. 53.
  9. Baechler 2012, p. 234.
  10. Lopez 2014, p. 331.
  11. Lopez 2014, p. 329.
  12. Lopez 2014, p. 330.

Bibliographie

  • Chistian Baechler, Guerre et extermination à l'Est : Hitler et la conquête de l'espace vital. 1933-1945, Paris, Tallandier, , 524 p. (ISBN 978-2-84734-906-1). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Glantz, David M. & House, Jonathan, When Titans Clashed: How the Red Army Stopped Hitler, Lawrence, Kansas: University Press of Kansas, 1995. (ISBN 0700608990)
  • Jean Lopez, Opération Bagration : La revanche de Staline (1944), Paris, Economica, , 409 p. (ISBN 978-2-7178-6675-9). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (fr) Philippe Masson, Histoire de l'Armée allemande. 1939-1945, Perrin, 1994. (ISBN 2-262-01355-1)
  • (en) Samuel W. Mitcham Jr., Crumbling Empire: The German Defeat in the East, 1944, 2001.
  • (en) Robert Dr Watt, Feeling the Full Force of a Four Point Offensive: Re-Interpreting The Red Army's 1944 Belorussian and L'vov-Przemyśl Operations. The Journal of Slavic Military Studies. Routledge Taylor & Francis Group. (ISSN 1351-8046).
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