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Michel Delseny

Michel Delseny, né le , est directeur de recherche émérite au CNRS et membre de l'Académie des sciences.

Michel Delseny
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Biographie
Naissance
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Formation
Activités
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A travaillé pour
Institut de génétique humaine (d) ( - )
Membre de
Academia Europaea ()
Section des sciences biologiques de l'Institut d'Ă©tudes catalanes (d) ()
Académie des sciences
Distinctions

Michel Delseny, s'est d'abord intéressé à l'étude de l'expression des gènes de plantes supérieures, principalement au cours du développement et de la germination de la graine, ainsi qu’en réponse aux stress. Par la suite, il a contribué à l'essor de la génomique végétale et s'est consacré à l'organisation et l'évolution des génomes de plantes.

Biographie

Grades Universitaires

Après un Baccalauréat C à Paris en 1963, il passe une maîtrise de sciences naturelles : Biologie et Physiologie Végétales à Paris en 1968, puis un diplôme d’études approfondies : cytologie et morphogenèse végétale à Paris en 1969. Il passe l'agrégation de sciences naturelles (reçu 1er) en 1970, puis obtient un doctorat de 3e cycle en biochimie à Montpellier en 1972 et un doctorat d’État en biologie moléculaire à Montpellier en 1977.

Postes occupés

  • Oct. 1966 - Sept. 1970 : Ă©lève Professeur, École normale supĂ©rieure de Saint-Cloud.
  • Oct. 1970 - Sept. 1979 : attachĂ© puis chargĂ© de recherche au CNRS (dĂ©tachement de l'Enseignement secondaire jusqu'en 1982). UniversitĂ© de Perpignan. Laboratoire de physiologie vĂ©gĂ©tale.
  • Oct.1979 - Sept. 1980 : Royal Society/CNRS - Post-doctoral Fellow, John INNES Institute, Norwich, Dept of Virology.
  • Oct. 1980 - Sept. 1984 : chargĂ© de recherche au CNRS UniversitĂ© de Perpignan. Laboratoire de physiologie vĂ©gĂ©tale.
  • Depuis 1984 jusqu’à : directeur de recherche au CNRS UniversitĂ© de Perpignan. Laboratoire de physiologie vĂ©gĂ©tale - Oct. 1984, responsable de l’unitĂ©.
  • De 1991 A 1995 et de 1999-2003 : responsable du laboratoire europĂ©en associĂ© de biologie cellulaire et biologie molĂ©culaire des plantes CNRS-UP-CSIC, Perpignan-Barcelone. Père Puigdomenech en a Ă©tĂ© responsable entre 1995 et 1999.
  • 1991-1999 : directeur de recherche 1ère classe.
  • 1986 Ă  1998 : directeur de l'UMR 5096 depuis 1999 jusqu’au 31.12.2006 et de l’UMR 565.
  • 1999-2008 : directeur de recherche classe exceptionnelle.
  • 2008-2018 : directeur de recherche Ă©mĂ©rite.
  • 2018- : directeur de recherche Ă©mĂ©rite honoraire[1].

Responsabilités administratives

Michel Delseny a Ă©tĂ© membre Ă©lu du comitĂ© national du CNRS pour 3 mandats de 4 ans. Il a Ă©tĂ© membre nommĂ© des commissions scientifiques de l’INRA pour 2 mandats de 4 ans, membre nommĂ© du conseil scientifique de la MICAP, Mission Ă  la connaissance et Ă  l’amĂ©lioration des plantes, (CIRAD) pour 2 mandats, membre du conseil scientifique de l’École nationale supĂ©rieure d’agronomie de Montpellier de 2002 jusqu’à fin 2006, membre du Board des Directeurs ISPMB (International Society for Plant Molecular Biology) de 1998 Ă  2002 et co-organisateur, avec Père Puigdomenech du congrès international de l’ISPMB Ă  Barcelone en et membre du directoire opĂ©rationnel de GĂ©noplante de 1999 Ă  2004. Il est membre du comitĂ© des sciences de l’environnement, du comitĂ© « Science et BiosĂ©curitĂ© » de l’AcadĂ©mie des Sciences, et du groupe de travail sur l’intelligence artificielle et membre du conseil de gestion de la fondation de l’universitĂ© de Perpignan Via Domitia (UPVD) depuis 2014.

Il a été co-responsable, avec Claude Gigot (IBMC Strasbourg) de la RCP (Recherche Coopérative sur Programme) du CNRS « isolement, structure et expression du génome nucléaire des plantes » et coordinateur du projet européen EuDicotMap entre 1997 et 2000.

Michel Delseny est aussi éditeur associé de Plant Molecular Biology (1996-2006), de Plant Cell Physiology (4 ans, de 2009 à 2013 , puis de l’Advisory Editorial Board jusqu’en 2017), et de Botanical Studies depuis 2014, co-éditeur en chef de Plant Science de 2003 à 2015, co-éditeur en chef de Advance in Botanical Research , de 2006 à 2014, co-éditeur de CR Biologies (2018-).

Il est directeur adjoint de GĂ©nopole Montpellier Languedoc-Roussillon (1999-2006), prĂ©sident du CSD 7 (agronomie Ă©cologie) du programme blanc de l’ANR (2005-2007), vice-prĂ©sident du COPED (comitĂ© des pays en dĂ©veloppement) de l’AcadĂ©mie des sciences (2017-2021).

Enfin, il est rĂ©fĂ©rent du centre pilote de La Main Ă  la pâte de Perpignan[2] depuis 2014 et de la Maison pour la Science de Toulouse depuis 2017[3] et membre du conseil scientifique de La Main Ă  la pâte[4].

Activités d’enseignement

Pendant toute sa carrière, Michel Delseny a participé à des activités d’enseignement, le plus souvent à titre bénévole à l’université de Perpignan. À la suite du décès d’Yves Guitton en , il a assuré son enseignement de biochimie et physiologie végétale avec sa collègue Françoise Grellet en DEUG et maîtrise de à , en attendant la nomination de son remplaçant, Paul Penon. Il a contribué à la mise en place d’un module de microbiologie en deuxième année de premier cycle entre 1975 et 1979 (module repris ensuite par d’autres enseignants), et à quelques heures de cours en licence et maîtrise sur la génomique.

Michel Delseny a participĂ© Ă  l’enseignement de 3e cycle de façon importante : responsable du module « biologie du dĂ©veloppement » du DEA puis du mastère Ă  Montpellier depuis 1996, jusqu'en 2007. Il a Ă©tĂ© directeur de l’École doctorale ED 305 « Biologie environnement sciences pour l’ingĂ©nieur » Ă  Perpignan de 2003 Ă  2006 et membre du conseil de l’École doctorale SIBAGH Ă  Montpellier de 1996 jusqu’en 2009.  Il est membre du conseil scientifique de l’ED 305 depuis 2015.

Michel Delseny a participé ou organisé des cours pratiques ou théoriques avancés à l’étranger ou en France : Valdivia (Chili), Mar del Plata (Argentine), Bordeaux, Perpignan, Pau, Montpellier, Barcelone, Cabrils (Espagne), Hsinchu, Taipei et Tainan (Taiwan).

Il a dirigé, ou co-dirigé, les travaux de 30 étudiants en thèse, d’autant de post-docs et visiteurs étrangers et participé à 9 jurys de thèse d’État, 135 de thèses d’université et 25 d’habilitations à diriger des recherches.

Publications

Environ 200 publications dans des revues Ă  comitĂ© de lecture (Plant Physiology, Plant Journal, Plant Cell, Nature, Planta , European Journal of Biochemistry, FEBS Letters, EMBO J, PNAS, Plant Physiology and Biochemistry, Plant Science…) et de nombreux articles de vulgarisation et chapitres d’ouvrages (H index 46)[5].

Il a participé à 3 brevets et est intervenu comme conférencier invité dans une centaine de colloques nationaux ou internationaux et a donné environ 200 séminaires, en France ou à l’étranger.

Domaines de compétence

Biologie moléculaire, génétique et génie génétique végétal. Formation et maturation des graines, adaptation aux stress, analyse de promoteurs, cartographie et séquençage génomique, analyse des gènes ribosomiques et séquences d'ADN répété, analyse du génome nucléaire de plantes. Génomique structurale et fonctionnelle. Génomique comparative. Modèles d’études : radis, Arabidopsis thaliana, crucifères, riz, céréales, manioc, Phalaenopsis, Ostreococcus tauri.

Principales découvertes

Michel Delseny a été l'un des tout premiers végétalistes à caractériser les ARN messagers des plantes, en 1974[6].

Il a été parmi les premiers à montrer (pendant son stage post-doctoral en 1979-1980) que l'ADN du virus de la mosaïque du chou-fleur(CaMV), après clonage et amplification dans Escherichia coli, était infectieux et identique à l'ADN de départ lorsqu'on l'inoculait à une plante hôte[7].

Il a été parmi les premiers, en France à cloner et séquencer de l'ADN végétal au début des années 80[7] - [8] - [9] et, à ce titre, il a contribué à organiser la communauté des chercheurs en biologie végétale en France en créant en 1984 avec Claude Gigot (IBMC Strasbourg) la RCP (Recherche Coopérative sur Programme) du CNRS « Isolement, structure et expression du génome nucléaire des plantes » qui est à l'origine de l'essor de la biologie moléculaire des plantes en France.

Il a été le premier à rapporter la séquence de l'espaceur des gènes codant les ARN ribosomiques d'une dicotylédone en 1988 et à montrer les bases de l'hétérogénéité des gènes ribosomiques chez les plantes[8] - [10]. Ces observations ont eu un fort impact, car ce fut le départ de collaborations avec le secteur de l'amélioration des plantes à l'INRA, à l'IRD, au CIRAD et avec des partenaires privés. Ils ont, à partir de là, développé des outils moléculaires encore largement utilisés, dont les microsatellites et les RAPD.

Les annĂ©es 90 ont Ă©tĂ© marquĂ©es par leur participation aux grands programmes de sĂ©quençage des gĂ©nomes d’Arabidopsis[11] - [12] - [13] et du riz[14] - [15] et ont ainsi dĂ©couvert de nombreux gènes dont ils ont Ă©lucidĂ© la fonction. Ils ont aussi dĂ©couvert en 2000 que les gĂ©nomes de plantes avaient subi au cours de l'Ă©volution des cycles de duplication globale[13] et ont contribuĂ© ainsi Ă  la conception actuelle de l'Ă©volution des gĂ©nomes[16]. Ils ont Ă©galement caractĂ©risĂ© les premiers ADNc de manioc[17]  et participĂ© au sĂ©quençage de l’algue unicellulaire Ostreococcus tauri[18].

Parmi les gènes caractĂ©risĂ©s et dĂ©couverts dans son laboratoire on peut citer les gènes des protĂ©ines de rĂ©serve du radis dès 1985, les gènes des protĂ©ines LEA (Late Embryogenesis Abundant) et leur rĂ©gulation, protĂ©ines omniprĂ©sentes dans les graines, dont la fonction est sans doute de faciliter la survie de la graine au cours de sa dĂ©shydratation[19] - [20], le premier gène d'une protĂ©ine de transfert de lipides en 1988 avec Jean-Claude Kader et Père Puigdomenech, puis d'autres membres de cette famille impliquĂ©e dans la dĂ©fense contre les champignons pathogènes[21], plusieurs gènes indispensables au bon dĂ©roulement de l'embryogenèse[22], le gène rĂ©gulateur ABI 5 impliquĂ© dans la rĂ©gulation de la maturation et la germination des graines en 2001[23], plusieurs gènes impliquĂ©s dans le contrĂ´le de la formation des ARN ribosomiques (fibrillarine, nuclĂ©oline, snoRNA) et  des ribosomes qui assurent la synthèse des protĂ©ines, plusieurs gènes impliquĂ©s dans la biosynthèse des lipides chez le colza, et, dernièrement, l'un des gènes responsable de l'arĂ´me du riz Basmati[24], ainsi que le premier gène rĂ©gulateur de la mort cellulaire chez les plantes[25]…

À la suite de la découverte par ses collaborateurs de gènes codant des petits ARN régulateurs (miRNA et siRNA) et pour de nouvelles RNA polymérases, son laboratoire est maintenant engagé dans le domaine en pleine expansion de l'épigénétique et du contrôle de l'expression des gènes par ces petits ARN. Le développement de la génomique s’y poursuit sous l’impulsion d’Olivier Panaud.

Distinctions[26]

Notes et références

  1. « Linkedin »
  2. « Centre Pilote La Main à la pâte de Perpigan »
  3. « Maison pour la sciences Toulouse »
  4. « La Main à la pâte »
  5. « Google Scholar »
  6. M.Delseny et al., « Détection de séquences polyriboadényliques dans les ARN de Radis », C.R. Acad. Sci., Série D,‎ (1974), 278, p. 1225-1228
  7. M. Delseny and R. Hull, « Isolation and characterization of faithful and altered clones of the genomes of cauliflower mosaic virus isolates Cabb B-JI, CM4-184, and Bari I », Plasmid,‎ (1983), 9, p. 31-41
  8. M. Delseny et al., « Sequences heterogeneity in radish nuclear ribosomal RNA genes », Plant Sci. Letters,‎ (1983), 30, p. 107-111
  9. F. Grellet et al., « Organization and evolution of a higher plant alphoïd like satellite DNA sequence », J. Mol. Biol.,‎ (1986), 187, p. 495-507
  10. D. Delcasso-Tremousaygue et al., « Structural and transcriptional characterization of the external spacer of a ribosomal RNA nuclear gene from a higher plant », Eur. J. Biochem.,‎ (1988), 172, p. 767-776
  11. R. Cooke et al., « Further progress towards a catalogue of all Arabidopsis genes : analysis of a set of 5000 non-redundant ESTs », Plant J.,‎ (1996), 9, p. 101-124
  12. Salanoubat et al., « Sequence and analysis of chromosome 3 of the plant Arabidopsis thaliana », Nature,‎ (2000), 408, p. 820-822
  13. G. Blanc et al., « Extensive duplication and reshuffing in the Arabidopsis thaliana genome », Plant Cell,‎ (2000), 12, p. 1093-11
  14. M. Delseny, « Towards an accurate sequence of the rice genome », Current Opinion in Plant Biol.,‎ (2003), 6, p. 101-105
  15. J. Sallaud et al., « High Throughput T-DNA Insertion Mutagenesis in Rice : A First Step towards in silico Reverse Genetics », Plant J.,‎ (2004), 39, p. 450-464
  16. J. Salse et al., « Identification and characterization of shared duplications between rice and wheat provide new insight into grass genome evolution », Plant Cell,‎ (2008), 20, p. 11-24
  17. C. Lopez et al., « A unigene catalogue of 5700 expressed genes in Cassava (Manihot esculenta) », Plant Mol Biol,‎ (2004), 56, p. 541-554
  18. E. Derelle et al., « Genome analysis of the smallest free-living eukaryote Ostreococcus tauri unveils many unique features », Proc Natl Acad Sc USA,‎ (2006), 103, p. 11647-11652
  19. F. Parcy et al., « Regulation of gene expression programs during Arabidopsis seed development : roles of the ABI3 locus and of endogenous abscisic acid », The Plant Cell,‎ (1994), 6, p. 1567-1582
  20. N. Bies-Etheve et al., « Inventory, evolution and expression profiling diversity of the LEA (Late Embryogenesis Abundant) protein gene family in Arabidopsis thaliana », Plant Mol Biol,‎ (2008), 67, p. 107-112
  21. L. Sossountzov et al., « Spatial and temporal expression of a maize lipid transfer protein gene », The Plant Cell,‎ (1991), 3, p. 923-933
  22. A. Ronceret et al., « Genetic analysis of two Arabidopsis DNA polymerase epsilon subunits during early embryogenesis », Plant J,‎ (2005), 44, p. 223-236
  23. C .Carles et al., « Regulation of Arabidopsis thaliana Em genes: role of ABI5 », Plant J,‎ (2002), 30, p. 1-13
  24. F. Bourgis et al., « Characterization of the major fragrance gene from an aromatic japonica rice and analysis of its diversity in Asian cultivated rice », Theor Appl Genet,‎ (2008), 117, p. 353-368
  25. R. Blanvillain et al., « The Arabidopsis peptide KISS OF DEATH is an inducer of Programmed Cell Death », EMBO J,‎ (2011), 30, p. 1173-1183
  26. « Biographie Michel Delseny », sur academie-sciences.fr
  27. « Academia europaea »
  28. « Académie des sciences »
  29. « Journal officiel »

Liens externes

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