Arabidopsis thaliana
Arabette des dames, Arabette de Thalius
- Arabidopsis thaliana var. apetala O.E.Schulz[1]
- Arabis arcuata Dulac[1]
- Arabis pubicalyx Miq.[1]
- Arabis scabra Gilib.[1]
- Arabis thaliana L.[1] - [2] - [3]
- Cardamine pusilla Hochst. ex A.Rich.[1]
- Conringia thaliana (L.) Rchb.[1]
- Crucifera thaliana (L.) E.H.L.Krause[1]
- Erysimum pubicalyx (Miq.) Kuntze[1]
- Erysimum thalianum (L.) Kittel[1]
- Hesperis thaliana (L.) Kuntze[1]
- Nasturtium thaliana (L.) Andrz. ex DC.[1]
- Phryne gesneri Bubani[1]
- Pilosella thaliana (L.) Kostel.[1]
- Sisymbrium thalianum (L.) J. Gay & Monn.[2]
- Sisymbrium thalianum (L.) J. Gay & Monnard[3]
- Sisymbrium thalianum (L.) J.Gay[1]
- Stenophragma thalianum (L.) Äelak.[1] - [2]
LâArabette des dames ou Arabette de Thalius (Arabidopsis thaliana (L.) Heynh.) est une espĂšce de plantes appartenant Ă la famille des BrassicacĂ©es. Elle est souvent considĂ©rĂ©e comme une « mauvaise herbe » poussant au bord des routes. Cette petite plante annuelle, originaire d'Europe, d'Asie et du nord-ouest de l'Afrique, a un cycle de vie rapide (six semaines de graine Ă graines), elle est rĂ©sistante et peut s'autofĂ©conder. A. thaliana a un gĂ©nome relativement petit d'environ 135 millions de paires de bases (Mbp). Ces qualitĂ©s en ont fait depuis 1998 un organisme modĂšle de rĂ©fĂ©rence, pour la recherche aussi bien biologique que gĂ©nĂ©tique.
DĂ©nominations
- Nom scientifique valide : Arabidopsis thaliana (L.) Heynh.[1],
- Noms vulgaires (vulgarisation scientifique) recommandés ou typiques en français : Arabette des dames[4] - [5] - [6] - [7] - [8], Arabette de Thalius[4] - [5] - [6] - [7] - [8], plus rarement Arabidopsis de Thalius qui est la transcription littérale du nom latin[4],
- Autres noms vulgaires ou noms vernaculaires (langage courant) pouvant désigner éventuellement d'autres espÚces : fausse arabette[4] - [5] - [6] ou fausse-arabette des dames[6] - [8], arabette rameuse[4] - [5] et plus simplement arabette[5].
Description
- Planche botanique de 1826.
- Spécimen à la campagne.
- Spécimen en ville.
- Rosette de feuilles.
- Tige, feuilles et boutons.
- Inflorescence et fruits.
Caractéristiques générales
- A. thaliana est une plante annuelle (rarement bisannuelle).
- Appareil végétatif :
- Feuilles : en rosette de feuilles velues entourant la tige
- Tige : peu feuillée, terminée par de petites grappes de fleurs
- Organes reproducteurs :
- Couleur dominante des fleurs : blanc
- Période de floraison : avril-août
- Inflorescence : racĂšme simple
- Sexualité : gynodioïque
- Ordre de maturation : homogame
- Mode de pollinisation : entomogame
- Graine :
- Fruit : silique fine, allongée, contenant de minuscules graines.
- Mode de dissémination : anémochore
- Habitat et répartition :
- Habitat type : annuelles pionniÚres des clairiÚres, lisiÚres et éboulis européens
- Aire de répartition : cosmopolite
données d'aprÚs : Julve, Ph., 1998 ff. - Baseflor. Index botanique, écologique et chorologique de la flore de France. Version : 23 avril 2004.
Habitat, morphologie et cycle
En vert, zones d'oĂč elle provient, en bleu, zones oĂč elle s'est acclimatĂ©e.
Arabidopsis thaliana est une plante annuelle originaire d'Europe, d'Asie et du nord-ouest de lâAfrique[9] - [10]. Elle a Ă©tĂ© introduite en AmĂ©rique du Nord, en Australie, en Argentine, etc.[11]
Elle pousse surtout dans des sols rocailleux, dans des dunes de sable et des sols calcaires. Elle est particuliĂšrement courante comme mauvaise herbe dans les jardins et les trottoirs[11] .
Dâune taille de 20-25 cm de hauteur, ses feuilles sont vertes ou lĂ©gĂšrement violacĂ©es et forment une rosette Ă sa base. Les feuilles sont couvertes de petits poils unicellulaires (appelĂ©s trichomes). Ses fleurs blanches de 3 mm de diamĂštre sont disposĂ©es en corymbe, et formeront des siliques contenant en moyenne cinquante graines. Le cycle complet dâArabidopsis thaliana est dâenviron six semaines, la tige centrale, qui produit des fleurs et des siliques, se dĂ©veloppe aprĂšs environ trois semaines.
Utilisation comme un organisme modĂšle
Ă partir du dĂ©but du XXe siĂšcle, Arabidopsis thaliana a commencĂ© Ă ĂȘtre utilisĂ©e Ă des fins de recherches et les premiĂšres collections de mutants furent produites Ă partir de 1948. Cependant Arabidopsis thaliana nâa Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e comme organisme modĂšle qu'en 1998[12]. Ă lâheure actuelle A. thaliana est un organisme de rĂ©fĂ©rence aussi bien pour la recherche vĂ©gĂ©tale que pour lâĂ©volution, la gĂ©nĂ©tique ou encore la recherche fondamentale[13]. C'est la premiĂšre plante qui a eu son gĂ©nome sĂ©quencĂ© en entier[11] car elle a un gĂ©nome relativement petit, d'environ 135 paires de mĂ©gabase (Mbp)[14].
Arabidopsis thaliana a été trÚs importante dans la formulation influente du modÚle ABC du développement des fleurs (en) d'Enrico Coen et Elliot Meyerowitz (en) dans la revue Nature en 1991[11] - [15].
Sa petite taille, son cycle de vie rapide de six semaines (de graine Ă graines), sa rĂ©sistance et sa capacitĂ© Ă sâautofĂ©conder sont des atouts pour son utilisation en recherche, notamment dans le domaine de la gĂ©nĂ©tique.
Autres utilisations
Arabidopsis thaliana était utilisée dans la médecine indienne traditionnelle pour guérir l'asthme, les maux de gorges et de poitrine[16].
Elle a Ă©tĂ© utile aussi pour la recherche spatiale, notamment elle a Ă©tĂ© la premiĂšre plante Ă faire son cycle de vie complet â de la germination des graines Ă la floraison jusqu'Ă la mise en graine â dans l'espace Ă bord de la station spatiale Mir en 1997.
Elle a aussi servi à la station spatiale internationale pour déterminer les gÚnes activés ou régulés par la gravité. Selon la NASA cela pourrait avoir des applications pratiques pour l'agriculture.
Génome nucléaire
Le gĂ©nome dâArabidopsis thaliana, relativement petit (157 millions de paires de base rĂ©parties sur cinq paires de chromosomes)[17]. En comparaison, certaines plantes possĂšdent un gĂ©nome beaucoup plus important comme c'est le cas du blĂ© ou Triticum qui possĂšde 15 500 millions de paires de bases[18]. En raison de sa petite taille et au fait qu'il est diploĂŻde [19] rend la plante utile pour la cartographie et le sĂ©quençage gĂ©nĂ©tique. Le gĂ©nome est composĂ© de cinq chromosomes et une taille totale de 135 mĂ©gabase[14]. En 2000, le gĂ©nome d'Arabidopsis thaliana a Ă©tĂ© le premier gĂ©nome de plante Ă ĂȘtre totalement sĂ©quencĂ©[20]. Le projet The 1001 Genomes Project a Ă©tĂ© lancĂ© en 2008 et a permis le sĂ©quençage du gĂ©nome de 1 135 lignĂ©es dâArabidopsis thaliana isolĂ©es Ă travers le monde afin dâen dĂ©crypter la variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique. Il a Ă©tĂ© estimĂ© que chez Arabidopsis thaliana, une mutation apparaĂźt pour 100 millions de paires de bases environ Ă chaque gĂ©nĂ©ration. Ainsi, chaque graine de cette plante compte en moyenne une modification du gĂ©nome par rapport Ă la graine qui lui a donnĂ© naissance[21] - [22]. Aujourd'hui, le nombre de gĂšnes connus chez A. thaliana est de l'ordre de 30 000 gĂšnes[23] - [24].
Arabidopsis thaliana a la possibilitĂ© dâĂȘtre transformĂ©e en routine Ă l'aide d'Agrobacterium tumefaciens, permettant le transfert dâADN (ADN-T) dans le gĂ©nome de la plante[25] qui en sâintĂ©grant alĂ©atoirement vont permettre lâinactivation de gĂšnes et la crĂ©ation de mutations Ă des fins de recherches. Cette technique de transformation a permis de gĂ©nĂ©rer plusieurs collections de mutants dâinsertions alĂ©atoires, contenant plus de 300 000 lignĂ©es transgĂ©niques indĂ©pendantes.
Lâensemble des ressources concernant Arabidopsis thaliana (sĂ©quences, lignĂ©es, graines, expression des gĂšnes, etc.), sont compilĂ©es par The Arabidopsis Information Resource et le Nottingham Arabidopsis Stock Centre (en). En laboratoire, Arabidopsis thaliana peut ĂȘtre cultivĂ© en boĂźte de Petri ou en pot.
GĂ©nome plastidial
Le plastome d'Arabidopsis thaliana est une molécule d'ADN longue de 154,478 paires de bases[26], c'est-à -dire une taille qui se rencontre habituellement chez la plupart des plantes à fleurs (cf. liste des plastomes séquencés). Cet ADN chloroplastique comprend 136 gÚnes qui codent de petites protéines ribosomiques (rps, en jaune : cf. figure), de grandes protéines ribosomiques (rpl, orange), des cadres de lecture ouverts hypothétiques (ycf, citron), des proteins impliquées dans les réactions photosynthétiques (en vert) ou dans d'autres fonctions (en rouge), des ARN ribosomiques (rrn, en bleu), et des ARN de transfert (trn, en noir)[27].
IntĂ©rĂȘt scientifique
Cette plante est un organisme modÚle pour la recherche génétique dans le monde végétal. En 2000, ce fut le premier génome végétal séquencé[20]. Les raisons de ce choix sont nombreuses :
- petite taille ; en laboratoire, on peut cultiver un millier de pieds sur un mÚtre carré ;
- cycle de dĂ©veloppement court, le cycle graine â plante â graine ne dure que deux mois ;
- un plant produit environ 40 000 graines ;
- c'est un des plus petits génomes connus dans le monde végétal. Sa taille a initialement été estimée à 125 millions de paires de bases, réparties sur cinq paires de chromosomes contenant 33 323 gÚnes, dont 27 206 codant des protéines[28] ; mais une étude datée de 2003[17] montre que la quantité d'ADN a été sous-estimée et qu'elle serait en réalité de 0,16 picogramme par noyau cellulaire, soit environ 157 millions de paires de bases[29].
- absence d'intĂ©rĂȘts Ă©conomiques sur cette espĂšce, ce qui facilite la diffusion des informations entre laboratoires.
Des recherches sont actuellement en cours pour permettre la détection de mines anti-personnel grùce à des graines d'Arabidopsis qui, aprÚs modification génétique, changeraient de couleur en cas de culture au-dessus d'une mine, ce qui en faciliterait la détection et l'élimination[30] - [31].
On a montrĂ© qu'une protĂ©ine (histone H2A.Z) est impliquĂ©e chez cette plante dans la dĂ©tection de faibles variations de tempĂ©rature (quelques degrĂ©s Celsius). Cette protĂ©ine modifie lâenroulement de lâADN sur lui-mĂȘme et contrĂŽle ainsi lâaccĂšs Ă lâADN de certaines molĂ©cules inhibant ou activant la transcription de plusieurs dizaines de gĂšnes. Cet effet « bio-thermostat » semble frĂ©quent dans la nature, car Ă©galement dĂ©tectĂ© chez la levure[32] - [33]. Ceci devrait aider Ă mieux comprendre certains effets (sur les gĂšnes) des variations climatiques.
Entre 2007 et 2009, des graines furent exposĂ©es au vide de lâespace plus d'un an dans le module EXPOSE (en) de la Station spatiale internationale et survĂ©curent[34].
En 2014, une nouvelle étude sur cette plante a révélé qu'elle était capable de percevoir son environnement et d'interagir avec celui-ci[35].
En 2022, des scientifiques sont parvenus, lors dâune expĂ©rience sâinscrivant dans le programme d'analyse d'Ă©chantillons de nouvelle gĂ©nĂ©ration d'Apollo de la NASA, Ă faire germer des graines dâArabidopsis thaliana en utilisant comme milieu de croissance des Ă©chantillons de rĂ©golithe lunaire collectĂ©s lors des missions spatiales Apollo 11, 12 et 17, ainsi que le simulateur de rĂ©golithe lunaire JSC-1A fabriquĂ© Ă partir de cendres volcaniques. Le dĂ©veloppement de ces plantes sur les Ă©chantillons lunaires Ă©tait lent et la plupart dâentre elles montraient des signes de stress similaires Ă ceux observĂ©s en situations terrestres dues Ă des sels, mĂ©taux ou Ă des espĂšces rĂ©actives de l'oxygĂšne[36].
Cette expĂ©rience, rĂ©alisĂ©e en laboratoire non stĂ©rile et sous atmosphĂšre terrestre simulant un environnement qui pourrait ressembler Ă un habitat lunaire occupĂ© par lâhumain, a pu dĂ©montrer quâil est possible de faire pousser des plantes sur un sol extraterrestre bien quâil ne soit pas idĂ©al.
Notes et références
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- BioLib, consulté le 18 avril 2018
- USDA, Agricultural Research Service, National Plant Germplasm System. Germplasm Resources Information Network (GRIN-Taxonomy). National Germplasm Resources Laboratory, Beltsville, Maryland., consulté le 18 avril 2018
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- Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad. [12/05/2015].
- Nom en français dâaprĂšs Termium plus, la banque de donnĂ©es terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
- Nom en français d'aprÚs l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
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- (fr) Référence Tela Botanica (France métro) : Arabidopsis thaliana
Liens externes
Bases de référence :
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- (en) Référence Flora of North America : Arabidopsis thaliana (consulté le )
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- (en) Référence Flora of Pakistan : Arabidopsis thaliana (consulté le )
- (en) Référence GRIN : espÚce Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. (consulté le )
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- (en) Référence The Plant List : Arabidopsis thaliana (L.) Heynh. (source : KewGarden WCSP) (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
Autre sites :