Mandeville-en-Bessin
Mandeville-en-Bessin est une commune française, située dans le département du Calvados en Normandie, peuplée de 326 habitants[Note 1].
Mandeville-en-Bessin | |
L'église Notre-Dame. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Pierre Lefevre 2020-2026 |
Code postal | 14710 |
Code commune | 14397 |
Démographie | |
Gentilé | Mandevillais |
Population municipale |
326 hab. (2020 ) |
Densité | 37 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 18′ 05″ nord, 0° 52′ 43″ ouest |
Altitude | Min. 4 m Max. 68 m |
Superficie | 8,83 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Bayeux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
La commune est à l'ouest du Bessin, dans le parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin et la vallée de l'Aure inférieure. Son bourg est à 2,5 km à l'est de Trévières et à 14 km à l'ouest de Bayeux[1].
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Englesqueville », sur la commune d'Englesqueville-la-Percée, mise en service en 1971[9] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[10] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,3 °C et la hauteur de précipitations de 841,8 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 34 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Mandeville-en-Bessin est une commune rurale[Note 7] - [16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bayeux, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 29 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (97,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (71,2 %), terres arables (25,9 %), zones urbanisées (2,9 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Sancta Maria de Magna Villa vers 1160[23] ; Mandevilla en 1208[24] ; Magna villa juxta Baiocas au XIVe siècle[25].
Mandeville est une formation médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural » : latinisée en Magna villa, si la latinisation est correcte, signifie « la grande ferme ».
Même étymologie que les Manneville de Normandie.
Homonymie avec Mandeville (Eure), attesté sous la forme Magna villa 1193. La survie tardive au Moyen Âge de man(ne)- issu du latin magnus en Normandie est curieuse. On trouve également en Seine-Maritime : la Manneporte (Étretat) et Manéglise.
Le locatif en Bessin a officiellement été ajouté en 1946[26].
Le gentilé est Mandevillais.
Histoire
En 1856, Mandeville (496 habitants en 1846[26]) absorbe Tessy (164 habitants[27]), à l'est de son territoire.
La commune est décorée de la Croix de guerre 1939-1945 par décret du [28].
Lors de la mise à deux voies de la route nationale 13, il a été mis au jour les vestiges d'un habitat gallo-romain[29].
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et deux adjoints[30].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2020, la commune comptait 326 habitants[Note 9], en diminution de 9,44 % par rapport à 2014 (Calvados : +0,85 %, France hors Mayotte : +1,9 %). Mandeville a compté jusqu'à 672 habitants en 1851 (recensement comprenant Tessy), mais les deux communes de Mandeville et Tessy, fusionnées en 1856, totalisaient 752 habitants lors du premier recensement républicain, en 1793.
Économie
La commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny[34].
Lieux et monuments
- Manoir de Douville, ferme-manoir des XVIe et XVIIe siècles, typique de l'architecture du Bessin. Situé sur l'ancienne commune de Tessy, l'édifice fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le [35].
- Manoir de Mandeville, du XVIIe siècle : centre d'une seigneurie qui s'étendait entre les rivières de l'Aure et la Viéville, elle est en 1640, la possession de Charles Thomas, puis en 1622, celle d'Antoine de la Luzerne, marquis de Brévans et de Mandeville-Milharenc, fait le , lieutenant du roi à Bayeux puis au bailliage de Caen. Au début du XVIIIe siècle, c'est Louis de Cussy qui est propriétaire du manoir, puis ses descendants, pour être au XIXe siècle entre les mains de Louis Amboise de Cussy, baron d'Empire et chambellan de l'impératrice Marie-Louise. En 1890, la comtesse de Cussy octroi, à la Fabrique de Mandeville, une rente annuelle de 156 francs.
- Plusieurs bâtiments agricoles, ainsi qu'un petit mur d'enceinte en pierre ceinturent le logis. On accédait à la cour par un portail dont il ne reste qu'un épais pilier adossé à un bâtiment agricole ; l'actuel n'est pas d'origine. Le logis, construit en moellons calcaire sur un plan rectangulaire, est flanqué de deux pavillons carrés. L'encadrement des fenêtres est en pierres blanches. La porte principale d'origine, aujourd'hui transformée en fenêtre, est encadrée par deux pilastres. Une pierre sculptée orne la porte actuelle, et la restauration, dans les années 2000, de la façade a mis en évidence une niche ornée d'un linteau sculpté et d'anciennes ouvertures. Les communs, en pierres et couvert d'ardoises, qui entourent le logis ont probablement été bâtis de la fin du XVIIe siècle au XIXe siècle. On y accède par de hautes portes charretières en arc en plein cintre ou à linteau de bois[36].
- Manoir du Quesnay, anciennement manoir du Quesnoy, du XIVe siècle : avant la guerre de Cent Ans, le manoir est la possession de la famille de Villiers, qui le tenait d'un chevalier du nom de Jean Recuchon. Il est ensuite la propriété de Robert Davaynes, seigneur de Gruchy[Note 10]. Le domaine est de nos jours la possession des Lastours-Fourcade.
- Ses parties les plus anciennes remontent au XVe siècle. Avec son décor Renaissance, le manoir, est ceinturé par les bâtiments agricoles dont certains sont pourvus de boulins, et en partie entouré d'eau, laissant suggérer la présence de douves. On accédait au manoir probablement par une porte piétonne et une porte charretière surmontées d'un arc en plein cintre sculpté. L'entrée du logis est flanqué de deux tours de défenses octogonales percées de meurtrières. Dans la cour, se dresse accolée au logis seigneurial une tour avec à l'intérieur un escalier à vis qui dessert les étages. Dans une des chambres, on peut voir une cheminée décorée de moulures. Sur une des fenêtres du logis, figure le blason sculpté de la famille de Faulcq, avec au-dessus trois fleurs de Lys[37].
- Ferme de Bénouville du XVIIe siècle : la ferme est un ancien relais de poste, et il se dit qu'elle servit de refuge à des contrebandiers parisiens dont le célèbre Cartouche.
- L'enceinte se compose des bâtiments agricoles et d'un petit mur bas à laquelle on accède par un porche, sur lequel est gravé des bateaux, comprenant porte charretière et porte piétonne en arcs en plein cintre, épaulé sur l'arrière par deux contreforts. Au-dessus de la porte piétonne est gravée la date de 1696 ; peut être la date de construction de la ferme. Le logis seigneurial, présente trois parties distinctes. Le logis principal, correspondant à la partie centrale, présente notamment deux fenêtres qui se distinguent des autres : l'une avec un fronton curviligne, et une lucarne surmontée d'un fronton triangulaire, avec sur un large appui l'inscription gravée « Si tu as été diligent, ta récolte sera comme une fontaine ». La partie droite, autrefois couverte en chaumes l'a été en ardoises à la suite d'un incendie. Sous la partie gauche, on note la présence d'une cave. Les bâtiments agricoles, qui ont peu d'ouvertures, à l'exception d'un qui est percé de trois grandes portes charretières avec des arcs en plein cintre, s'organisent autour du logis. Accolée au mur d'enceinte, subsiste une boulangerie avec son four à pain en partie ruiné[38].
- Église Notre-Dame des XIVe et XVe siècles, avec dans son cimetière plusieurs tombes de la famille de Cussy, bienfaitrice de la commune.
- L'église Saint-Martin de Tessy n'a pas été conservée après la fusion des deux paroisses et communes.
Personnalités liées à la commune
- Bernardin Anquetil (1755 à Mandeville-en-Bessin-1826 à Mandeville-en-Bessin), poète satirique.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Son gisant et celui de son épouse se trouvent dans la chapelle seigneuriale du XVIIe siècle de l'église de Saon.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Englesqueville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Mandeville-en-Bessin et Englesqueville-la-Percée », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Englesqueville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Mandeville-en-Bessin et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Charte de Sainte-Barbe, no 35.
- Cartulaire normand no 1095, p. 295.
- Livre pelut de Bayeux.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Tessy », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le )..
- « Mémorial Dormans - Communes décorées de la croix de guerre 1939-1945 » [PDF] (consulté le ).
- Bernard Gourbin (préf. Christian Nisse, introduction Pierre Brunet), Fermes-manoirs du Bessin, Bayeux, Éditions OREP, , 80 p. (ISBN 978-2-8151-0207-0), p. 54.
- Réélection 2014 : « Mandeville-en-Bessin (14710) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny
- « Château de Douville », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Gourbin 2014, p. 52-53.
- Gourbin 2014, p. 54-55.
- Gourbin 2014, p. 48-49.
Bibliographie
- Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 693-697 : Mandeville et Tessy.