Lucelle (Haut-Rhin)
Lucelle est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Lucelle | |
La mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sundgau |
Maire Mandat |
Bernard Fankhauser 2020-2026 |
Code postal | 68480 |
Code commune | 68190 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Lucellois, Lucelloises |
Population municipale |
33 hab. (2020 ) |
Densité | 3,2 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 47° 25′ 23″ nord, 7° 14′ 52″ est |
Altitude | Min. 500 m Max. 760 m |
Superficie | 10,27 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
DĂ©partementales | Canton d'Altkirch |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
C'est la moins peuplée des communes d'Alsace avec 34 habitants (en 2021).
Elle se trouve à la frontière directe avec la Suisse.
GĂ©ographie
Lucelle est la commune la plus méridionale du Haut-Rhin et d'Alsace. Administrativement, Lucelle relève du canton et de l'arrondissement d'Altkirch. Elle est située sur la rivière éponyme du village. Lucelle est une petite localité d'une vingtaine de maisons construites après la Révolution sur les restes de l'ancienne abbaye de Lucelle. Les habitants sont appelés les Lucellois.
La Lucelle est le cours d'eau qui passe dans le village et qui lui a donné son nom. Elle poursuit son cours vers la Suisse où elle traverse entre-autres Kleinlützel, puis se jette dans la Birs au-dessus de la petite ville de Laufen.
Urbanisme
Typologie
Lucelle est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (65,6 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (65,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (65,6 %), prairies (16,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,2 %), terres arables (7,3 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
- Peut-être du nom allemand Lützel qui veut dire maison de lumière.
- Lucicella (1125), Lucellensis (1131), Lucela (1136), Luzelahe (1137), Lucila (1175), Lucelan (1194), Luzela (1234), Lutzela (1258), Lucelain (1266), Lucelaco (1285), LĂąscelant (1340), Lucelans (1350), Lucelant (1360).
- En allemand : LĂĽtzel[8].
Histoire
Le site est occupé depuis très longtemps comme l'atteste d'ailleurs une hache en cuivre découvert à l'endroit. Lucelle était également le lieu où fut construit une importante abbaye au XIIe siècle qui fut entièrement détruite au cours de la Révolution. C'est aujourd'hui une agglomération d'une vingtaine de maisons construites sur les ruines du domaine abbatial.
L'abbaye de Lucelle
Cette abbaye eut pour fondateurs Hugues, Amédée et Richard, seigneur de Montfaucon. Les fonds destinés au nouvel établissement appartenaient à leur oncle Bertold, évêque de Bâle et au chapitre de son église, qui donnèrent leur consentement à son aliénation. Les fondateurs soumirent aussitôt le nouveau monastère à la juridiction de l'évêché de Bâle et renoncèrent à tout droit d'avocatie. Saint Bernard, que les documents de Lucelle regardent comme parent des fondateurs, vint poser la première pierre de l'église le et bénit une source voisine dont l'eau devait abreuver les premiers habitants du lieu. Quand du milieu des forêts sortit ensuite un monastère ou des habitations suffisantes, Pons, abbé de Bellevaux, y envoya une colonie de douze religieux sous la direction d'Etienne qui devint le premier abbé de Lucelle. Ce nombre de douze était fixé par les règlements internes et on le retrouve à chaque fondation de monastère.
L'église consacrée sous l'invocation de la Vierge
L'église de Lucelle fut consacrée et mise sous l'invocation de la Vierge le par Bertold, évêque de Bâle. Les religieux furent soumis à la règle de saint Benoît alors encore en usage chez les moines de l'ordre de Citeaux, appelés ensuite Bernardins du nom de leur réformateur, et on les plaça sous la surveillance claustrale de Bellevaux, dont Lucelle devint une filiale.
Les filiales
L'abbaye de Lucelle a compté jusqu'à sept filiales : Neubourg près de Haguenau (1124), Frienisberg entre Arberg et Berne (1131), Kaisersheim en Bavière (1122), Lieu-Croissant dans le comté de Bourgogne (1138), Pairis près d'Orbey en Alsace et Salmanschweiler en Souabe (même année), enfin Saint-Urbain au canton de Lucerne (1194). Lucelle possédait d'autres prieurés dont trois en Alsace : Lauterbach (Bade-Wurtemberg), Saint-Appolinaire et Blotzheim (Haut-Rhin), et un voisin de Lucelle formé par la seigneurie de Löwenbourg dans le canton du Jura en Suisse.
La proie des flammes
En 1524, Lucelle devint la proie des flammes ; l'année suivante, les paysans révoltés y mirent le feu et détruisirent ainsi un grand nombre de manuscrits précieux. L'église et le monastère furent vendus pendant la Révolution et entièrement démolis en 1804 ; sur leur emplacement on construisit les usines. La borne limite de l'ancien royaume de Bourgogne était placée dans la cuisine du couvent.
Le creuset de plusieurs hommes célèbres
L'abbaye de Lucelle a connu plusieurs hommes distingués tels Jean Démétrius, auteurs d'écrits théologiques, né à Bâle et mort en 1319 ; Conrad Holtzacker, de Bâle, rédacteur des Actes du Concile de Constance, mort en 1443 ; Nicolas Amberg, vice chancelier de Frédéric III, auteur de Dissertations historiques sur les antiquités de Lucelle, mort en 1467 ; Louis Jaeger, mort en 1495 ; Laurent Lorillard, mort en 1648 et Bernardin Buchinger. C'est à Lucelle que mourut en octobre 1787 le chanoine Philippe-André Grandidier alors qu'il faisait des recherches historiques dans les archives du couvent.
HĂ©raldique
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Les armes de Lucelle se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[12].
En 2020, la commune comptait 33 habitants[Note 2], en diminution de 10,81 % par rapport Ă 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Vestiges de la prestigieuse abbaye de Lucelle, ancienne abbaye cistercienne (XIIe siècle).
- Centre européen de rencontres.
- Chapelle Notre-Dame, aménagée dans l'ancienne fonderie abbatiale.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin - Georges Stoffel (1868)
- Archives DĂ©partementales du Haut-Rhin
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.