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Siphon de Lucelle

Le siphon de Lucelle – aussi appelé Drachenloch (« trou du dragon ») en alsacien – est une grotte située dans le département français du Haut-Rhin.

Siphon de Lucelle
Entrée du Siphon de Lucelle
Localisation
Coordonnées
47° 25′ 46,04″ N, 7° 16′ 21,76″ E
Pays
Région française|Région
DĂ©partement
Massif
Vallée
Vallée de la Lucelle
Localité voisine
Voie d'accès
D21bIII
Caractéristiques
Altitude de l'entrée
560 m
Longueur connue
75 m
Cours d'eau
présence d'une circulation d'eau pérenne
Localisation sur la carte du Haut-Rhin
voir sur la carte du Haut-Rhin
Localisation sur la carte de France
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Localisation

La grotte du Siphon de Lucelle se trouve sur le territoire de la commune de Lucelle, dans le Haut-Rhin.

Elle est située au nord de la route départementale D21bIII qui relie les communes de Lucelle et Kiffis[1].

Topographie

La grotte est une exsurgence temporaire : en pĂ©riode de crue, il sort de la grotte un ruisseau qui va se jeter dans la Lucelle après un parcours d'environ 40 mètres[1]. En pĂ©riode sèche, le lit du ruisseau, formĂ© de grosses pierres, est clairement visible.

L'entrĂ©e est Ă©troite (largeur d'environ 70 cm) et basse (environ 30 cm) ; elle se continue par une galerie plus large mais aussi basse, oĂą la progression doit se faire « Ă  quatre pattes »[2]. Le sol, lissĂ© par l'Ă©rosion, est couvert de dĂ©pĂ´t argileux dĂ©posĂ©s par les crues. Plus loin, la galerie s'Ă©largit et s'incurve vers la droite jusqu'Ă  un plan d'eau long de 2 Ă  3 mètres que l'on atteint au bout d'une douzaine de mètres[2]. Ce plan d'eau est le premier siphon qui, Ă  la suite des travaux du Groupe SpĂ©lĂ©ologique Alsacien, est frĂ©quemment dĂ©samorcĂ©[3].

Après le siphon, on accède Ă  une portion de galerie aux dimensions plus importantes (maximum 4 mètres de haut, pour 1 Ă  2 mètres de large) [2]. Cette galerie constitue la galerie principale de la grotte : elle porte le nom de « galerie Georges Kuster Â».

Huit mètres après le premier siphon, la galerie devient plus Ă©troite et est occupĂ©e par deux profonds bassins, longs chacun de cinq mètres, sĂ©parĂ©s par une courte voĂ»te mouillante; au-delĂ  des bassins, la galerie reprend ses grandes dimensions et se prolonge sur une dizaine de mètres. Au milieu de cette troisième section de galerie, Ă  droite depuis l'entrĂ©e, le deuxième siphon barre l'entrĂ©e d'une deuxième galerie, nommĂ©e « galerie des Shadoks Â», qui se dĂ©veloppe perpendiculairement Ă  la galerie Georges Kuster. La galerie des Shadoks est longue d'environ 11 mètres ; Ă  son extrĂ©mitĂ©, elle s'ouvre Ă  gauche sur une deuxième galerie perpendiculaire, plus courte et presque entièrement occupĂ©e par le troisième siphon. Ă€ la sortie du troisième siphon, l'exploration bute sur un Ă©boulis de blocs calcifiĂ©s, terminus de la grotte[4].

GĂ©ologie

La grotte est creusée dans les calcaires du Séquanien supérieur[5].

La galerie principale est creusée aux dépens d'une diaclase orientée approximativement dans la direction sud-est/nord-ouest ; la fissuration du calcaire explique la disposition des galeries, dont certaines (galerie Georges Kuster, galerie des Shadoks) se croisent presque à angle droit[4].

Historique des explorations

  • En 1936, l'abbĂ© Glory explore la grotte. Il est arrĂŞtĂ© par un plan d'eau : le premier siphon[2].
  • En 1954 et 1957, le Groupe spĂ©lĂ©ologique alsacien tente de franchir l'obstacle, d'abord par pompage de l'eau, puis par plongĂ©e en apnĂ©e. Ces tentatives Ă©chouent[2].
  • Le , deux hommes-grenouilles de la FĂ©dĂ©ration française de sauvetage et de secourisme plongent dans le siphon, le traversent et prennent pied dans une galerie sèche de l'autre cĂ´tĂ©[2].
  • Le , A. Burgunder et Georges Kuster, Ă©quipĂ©s d'un matĂ©riel rudimentaire (masques de plongĂ©e fabriquĂ©s Ă  partir de masques Ă  gaz, combinaisons rembourrĂ©es avec des lainages et serrĂ©es par des Ă©lastiques[6]), franchissent le siphon et dressent une première topographie de la grotte.
  • De 1966 Ă  1976, la voĂ»te du premier siphon est dĂ©mantelĂ©e par des tirs d'explosifs, afin de faciliter le passage en diminuant la profondeur du siphon[2].
  • Le , Jean-François Brouillard, Vincent Froehly et François Baur dĂ©couvrent que le deuxième siphon s'est dĂ©samorcĂ© Ă  la suite de la forte sĂ©cheresse. Ils parcourent une nouvelle galerie jusqu'au troisième siphon. La galerie entre le deuxième et le troisième siphon sera plus tard appelĂ©e « galerie des Shadoks » en rĂ©fĂ©rence aux pompages entrepris pour vider les siphons qui barrent ses extrĂ©mitĂ©s[4].
  • En 1984 et 1985, le Groupe spĂ©lĂ©ologique d'Alsace mène de nouveaux travaux de dĂ©mantèlement de la voĂ»te du premier siphon : la hauteur au-dessus de l'eau Ă  l'Ă©tiage passe de 20 cm Ă  un mètre[4].
  • Le , le troisième siphon est vidĂ© par pompage. Au-delĂ , les spĂ©lĂ©ologues s'arrĂŞtent au bout de quelques mètres sur un Ă©boulis de blocs calcifiĂ©s, terminus actuel de la grotte[3].

Galerie d'images

  • Galerie d'entrĂ©e du Siphon de Lucelle, vue depuis l'entrĂ©e
    Galerie d'entrée du Siphon de Lucelle, vue depuis l'entrée
  • Galerie d'entrĂ©e du Siphon de Lucelle vue depuis l'entrĂ©e, en progressant vers le premier siphon
    Galerie d'entrée du Siphon de Lucelle vue depuis l'entrée, en progressant vers le premier siphon

Notes et références

  1. « Géoportail », sur geoportail.gouv.fr (consulté le )
  2. « Grotte du Siphon de Lucelle », Sous Terre n°19,‎ 1972-1977
  3. François Baur, « Sous terre en Alsace : le Drachenloch ou Siphon de Lucelle », Sous Terre n°23,‎
  4. Jean-François Brouillard, « Topographie du Dranchenloch ou Siphon de Lucelle », Sous Terre n°23,‎
  5. D. Kuster, « Topographie du Siphon de Lucelle (Drachenloch) », Sous Terre n°19,‎ 1972-1977
  6. Georges Kuster, « Petite histoire de la spéléologie locale ou...techniques GSCA : Toujours le Siphon de Lucelle », Sous Terre n°10,‎
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