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Louise de Savoie

Louise de Savoie, née le au château de Pont-d'Ain[1] (dans le département français actuel de l'Ain) et morte le à Grez-sur-Loing (dans l'actuel département de Seine-et-Marne), princesse de la maison ducale de Savoie, est la mère de François Ier, le roi de France emblématique de la Renaissance.

Louise de Savoie
Illustration.
Louise de Savoie,
Paris, BnF, département des estampes, XVIe siècle.
Fonctions
RĂ©gente du royaume de France
–
(7 mois et 3 jours)
Prédécesseur Anne de Beaujeu
Successeur Elle-mĂŞme
–
(1 an, 7 mois et 9 jours)
Prédécesseur Elle-même
Successeur Catherine de MĂ©dicis
Duchesse d'AngoulĂŞme
–
(16 ans, 7 mois et 18 jours)
Prédécesseur François d'Angoulême (comte)
Successeur Charles de France
Duchesse de Bourbon et d'Auvergne, comtesse de Forez, de Clermont et de la Marche, et dame de Beaujeu
–
(8 ans, 11 mois et 15 jours)
Prédécesseur Suzanne et Charles III
Successeur Retour Ă  la couronne
Biographie
Dynastie Maison de Savoie
Date de naissance
Lieu de naissance Château de Pont-d'Ain[1],
Drapeau de la Savoie Duché de Savoie
Date de décès
Lieu de décès Grez-sur-Loing,
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Père Philippe II de Savoie
Mère Marguerite de Bourbon
Conjoint Charles d'Orléans
Enfants Marguerite
François Ier

Louise de Savoie

Elle joue un rôle capital durant le règne de son fils. Deux fois régente du Royaume de France, elle détient un rôle politique qui lui permettra de négocier la paix des Dames.

Biographie

Maître de Philippe de Gueldre, « Antoine Vérard présente son livre à François d'Angoulême, en présence de Louise de Savoie et de Marguerite d'Angoulême [?] », dans Octavien de Saint-Gelais, Le Séjour d'honneur, Paris, BnF, Vélins 2239, fo 1, 1503 (enluminé vers 1506).
Louise de Savoie.

Louise est la fille du futur duc de Savoie Philippe de Bresse, dit sans Terre et de Marguerite de Bourbon[2]. À la mort de sa mère, elle a été confiée à sa cousine, Anne de Beaujeu, fille du roi de France Louis XI, alors régente du royaume et qui aura une influence des plus importantes pour son avenir[3].

En 1488, à 11 ans, elle épouse Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, dont elle a deux enfants :

Veuve à dix-neuf ans, elle se consacre à l'éducation de ses enfants, aidée par son confesseur, Cristoforo Numai de Forlì. Conforme à sa devise Libris et liberis (« pour des livres et pour des enfants »), elle fait œuvre de mécène en commandant de nombreux manuscrits pour leur éducation[4]. Son unique objectif devient alors de bien préparer son fils, son « César bien-aimé » à l'accession au trône, car le roi Louis XII n'a pas de descendant[5] mâle[6].

Lorsque François Ier hérite du trône de France, Louise n'a que trente-huit ans. Elle ne vit que pour voir son fils auréolé de gloire. Elle est encore belle de teint, très vive et enjouée, selon Antonio de Beatis[7].

Elle est titrée duchesse d'Angoulême, duchesse d'Anjou et comtesse du Maine après l'accession de son fils au trône de France à la mort du roi Louis XII le .

Son rêve est enfin accompli, son fils est monté sur le trône de France et elle compte bien l'assister dans tout ce qu'il entreprend, qu'elle soit d'accord avec lui ou non[7]. Son influence auprès de son fils est immense, c'est elle par exemple qui nomme Duprat au rang de chancelier de France ou qui joue un rôle considérable dans la disgrâce de Semblançay et surtout dans celle du connétable de Bourbon[7].

Louise de Savoie représentée avec un gouvernail, symbole de la régence. Miniature de Noël Bellemare tirée des Gestes de Blanche de Castille d’Étienne Leblanc, vers 1520-1522, Paris, BnF, département des manuscrits, ms. Français 5715.

Elle est deux fois régente de France pendant les campagnes italiennes de son fils : en 1515, lorsqu'il partit battre les Suisses à la bataille de Marignan, puis à nouveau en 1525-1526. La régence de Louise de Savoie est de première importance après la capture du roi lors de la bataille de Pavie car, du fait de son expérience, elle peut organiser la continuité du royaume et une contre-offensive diplomatique contre l'empereur Charles Quint. Elle y déploie toute son énergie et s'illustre par ses succès diplomatiques, bien secondée par le chancelier Duprat, Florimond Robertet, son demi-frère René de Savoie, ou encore Odet de Lautrec[8]. Bien qu'autoritaire, son action permet les alliances avec l'Angleterre de Henri VIII et l'Empire ottoman de Soliman le Magnifique, et finalement obtient la libération du roi François Ier le contre la détention de ses petits-fils aînés François et Henri. Elle a encore l'occasion de s'illustrer en négociant, au nom de son fils, avec Marie de Luxembourg et Marguerite d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas des Habsbourg, sa belle-sœur, tante de Charles Quint, la paix des Dames, signée à Cambrai le , qui n'est toutefois qu'une accalmie dans l'affrontement entre le roi de France et l'empereur mais qui permet la libération de ses petits-enfants François et Henri (contre la modeste somme de deux millions d'écus d'or)[9].

Elle a une grande influence et sait diriger le royaume selon ses intérêts politiques et familiaux. Ses choix ont marqué durablement la France. Elle n'est pas étrangère non plus à la trahison du connétable Charles III de Bourbon (après avoir obtenu en héritage, par décision royale du , les terres de la princesse Suzanne de Bourbon avant que le parlement de Paris, qui avait ordonné le séquestre des biens en litige, ne se soit prononcé)[10] et à l'exécution du baron de Semblançay, surintendant des Finances[10]. Mais son rôle exact dans ces deux affaires est controversé[11] - [12].

Louise de Savoie, comme sa fille, Marguerite d’Angoulême, protège les premiers Réformateurs dont Jacques Lefèvre d'Étaples et les membres du cénacle de Meaux : le protestantisme se répand rapidement dans leur entourage[13].

Louise de Savoie meurt le , des suites de ses maladies, alors qu'elle se rendait dans son château de Romorantin avec sa fille, pour fuir la peste qui sévissait à Fontainebleau. François, qui apprend le décès le lendemain 23 septembre, ordonne pour sa mère des obsèques dignes du « roi » : le corps est placé en l'abbaye de Saint-Maur des fossés pour embaumement[14] ; et une effigie de cire, honneur traditionnellement réservé au cérémonial funèbre des rois et des reines de France, est placée sur son cercueil recouvert d'un immense drap d'or frisé et d'hermine, drapée du manteau royal, coiffée de la couronne ducale, et tenant en main le sceptre[15].

Clément Marot la dépeint comme une sainte qui a réformé la cour de France et lui a enfin donné de bonnes mœurs, à tel point que son trépas laisse le pays et la nature sans vie, les nymphes et les dieux accourent et gémissent. Il la dépeint comme évangélique dans sa conception de la vie sociale avec une vision pastorale et traditionnelle de la manière dont on doit se conduire.

Postérité

Dans la littérature

Dans la musique

Dans la ville

Plusieurs rues de communes françaises portent son nom : Pont-d'Ain (Ain), Cognac (Charente), Lonzac (Charente-Maritime), La Ville-aux-Dames (Indre-et-Loire), Chambéry , Annecy (Haute-Savoie), Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).

Deux collèges utilisent également son nom à Pont-d'Ain (Ain) et à Chambéry (Savoie)[16]. La commune de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher) a dénommé une école élémentaire et une maternelle[17], de même que la commune d'Épernay (Marne) pour une école maternelle[18].

À la télévision

  • Dans la sĂ©rie espagnole Charles roi empereur, le rĂ´le de la reine Louise de Savoie est interprĂ©tĂ© par l'actrice valencienne Susi Sánchez.

Ascendance

Notes et références

  1. Marie-Claude Guigue, Topographie historique du département de l'Ain, Bourg, Gromier Ainé, , 518 p. (BNF 30556006, lire en ligne), p. 299.
  2. André Palluel-Guillard, « La Maison de Savoie », sur le site des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org (consulté le ), dont Fiche André Palluel-Guillard, « Philippe II » (consulté le ).
  3. Franck Ferrand, François Ier, roi de chimères, Éditions Flammarion, , p. 11
  4. Paule Henry-Bordeaux, Louise de Savoie : régente et "Roi" de France, Plon, , p. 34
  5. Lorsque naît le fils d'Anne de Bretagne, tant espéré par cette dernière et tant redouté par Louise de Savoie, elle écrit : « Il ne pouvoit retarder l'exaltation de mon César, car il avoit faute de vie »
  6. Paule Henry-Bordeaux, Louise de Savoie : régente et "Roi" de France, Plon, , p. 156
  7. Gonzague Saint-Bris, François Ier et la Renaissance, SW-Télémaque, , Une mère, une sœur, une épouse
  8. Guillaume Frantzwa, 1520. Au seuil d'un monde nouveau, Paris, Perrin, , chap. 1 (« Très-Chrétien contre Imperator, un jeu à deux ? »), p. 23-73
  9. Paule Henry-Bordeaux, Louise de Savoie : régente et "Roi" de France, Plon, , p. 396
  10. « LOUISE DE SAVOIE », sur universalis.fr (consulté le ).
  11. « Encyclopédie Larousse en ligne - Louise de Savoie », sur larousse.fr (consulté le ).
  12. « Louise de Savoie — SiefarWikiFr », sur siefar.org (consulté le ).
  13. Christiane Guttinger, Évocation de l’histoire du protestantisme à Fontainebleau, site "Huguenots en France", article mis en ligne le 24 septembre 2010, consulté le 15 février 2017
  14. Max Gallo, François Ier : Roi de France Roi-Chevalier Prince de la Renaissance française, Villeneuve d'Ascq & Mayenne, XO éditions, , 384 p. (ISBN 978-2-84563-681-1), 8 (1530-1534), « chapitre 53 (page 23) ».
  15. Christiane Gil, Les femmes de François Ier, Pygmalion, , p. 14
  16. « Louise de Savoie », sur le site du ministère de l'Éducation nationale (consulté le ).
  17. « Écoles de Romorantin-Lanthenay », sur le site du ministère de l'Éducation nationale (consulté le ).
  18. « École maternelle Louise de Savoie », sur le site du ministère de l'Éducation nationale (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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