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Jacques de Beaune

Jacques de Beaune, baron de Semblançay, né à Tours vers 1465[1] et mort à Paris le [2], est un surintendant des Finances de François Ier .

Jacques de Beaune
Fonctions
Surintendant des Finances
-
Général des finances
-
Maire de Tours
-
François Briçonnet (d)
Biographie
Naissance
Vers
Tours
Décès
Activité
Famille
Père
Jean de Beaune (d)
Mère
Jeanne Binet (d)
Fratrie
Guillaume de Beaune (d)
Raoulette de Beaune (d)
Conjoint
Jeanne Ruzé (d)
Enfants
Blason

Biographie

Carrière

Jacques de Beaune est le fils de Jean de Beaune, un bourgeois de Tours, maire de Tours, qui avait fait fortune dans le commerce, et qui prêta de l'argent à Louis XI et à Charles VIII, et de Jeanne Binet. Jacques de Beaune est né vers 1465. Il commença sa carrière au service des finances du roi sous Louis XI puis sous Charles VIII puis Louis XII. Il gravit peu à peu les échelons, en qualité de trésorier des finances et maire de Tours en 1498, général des finances en 1511, jusqu’à recevoir le l'« intendance des finances » par François Ier[3]. Jacques de Beaune se constitue une fortune considérable. Il est l'un des mécènes de la Touraine du début du XVIe siècle[4]. Il se fait construire plusieurs châteaux dont le château de La Carte à Ballan-Miré. Il reçoit en 1515 la terre de Semblançay, dont il prend le nom[5], et rénove le château.

Il avait épousé Jeanne Ruzé, fille du maire Jean Ruzé et de Guillonne Berthelot.

Apogée et chute

Son ascension va connaĂ®tre un terme Ă  la suite d'un diffĂ©rend avec la reine-mère Louise de Savoie. En effet, en 1522 la France est engagĂ©e dans la 6e guerre d’Italie et elle perd le Milanais Ă  la suite de la destruction de l’armĂ©e française Ă  La Bicoque. Le roi est informĂ© que la dĂ©faite est liĂ©e Ă  la dĂ©mobilisation d’une partie de ses troupes qui n’avaient pas reçu leur solde. Le roi demande Ă  son ministre des finances de lui expliquer oĂą sont passĂ©s les 400 000 Ă©cus qui Ă©taient destinĂ©s Ă  l’armĂ©e d’Italie. Celui-ci avoue les avoir remis Ă  Louise de Savoie qui exigeait cette somme en remboursement d’une crĂ©ance qu’elle avait envers la couronne. La reine-mère ne lui pardonnera jamais cette dĂ©nonciation et sur son instigation, le , une commission est nommĂ©e pour examiner ses comptes.

Condamnation et réhabilitation

En 1525, Jacques de Beaune refuse Ă  nouveau des crĂ©dits pour l'armĂ©e. Sa dĂ©cision ne plaisant pas au pouvoir, il se retire aussitĂ´t dans sa terre de Ballan. Un peu plus tard, profitant de l'absence de François Ier, la reine-mère demande Ă  son fidèle chancelier Duprat que l'on instruise le procès de Semblançay. Son ancien commis, Jean PrĂ©vĂ´t de Tours est contraint de le dĂ©noncer. Semblançay est conduit Ă  la Bastille vers la fin de l'annĂ©e 1526[1]. Ă€ l'issue d’un jugement controversĂ©, le , Jacques de Beaune est reconnu crĂ©ancier de François Ier pour 910 000 livres. Le il est condamnĂ© Ă  ĂŞtre pendu au gibet de Montfaucon. Il est exĂ©cutĂ© le , âgĂ© de 62 ans[1], après avoir vainement attendu sa grâce au pied du gibet[2]. Le supplice de Semblançay inspira une cĂ©lèbre Ă©pigramme Ă  ClĂ©ment Marot, poème qui figure dans son Adolescence ClĂ©mentine :

« Lorsque Maillart, juge d'Enfer, menoit
À Monfaulcon Samblançay l'ame rendre,
Ă€ votre advis, lequel des deux tenoit
Meilleur maintien ? Pour le vous faire entendre,
Maillard sembloit homme qui mort va prendre
Et Samblançay fut si ferme vieillart
Que l'on cuydoit, pour vray, qu'il menast pendre
À Montfaulcon le lieutenant Maillart. »

Son fils, Guillaume de Beaune, qui était général des finances, est banni en même temps. Mais, en 1529, il est rétabli dans ses biens et ses dignités[1], ce qui est une sorte de réhabilitation posthume et indirecte de son père, Jacques de Beaune, par François Ier. Le fils de Guillaume est Renaud de Beaune qui deviendra archevêque de Sens[1].

Postérité

Une bande dessinée interactive faisant le récit de la vie de Jacques de Beaune, Le Carroi de Beaune, est publiée en ligne le 25 octobre 2022 par Loïc Chevalier, Ullcer et Greg Lofé[6]. Elle propose des liens avec plusieurs notices créées dans le cadre du projet de recherche Par Tours sur des lieux de Tours, ainsi que sur des personnes et des œuvres de la Renaissance[7].

Famille

  • Jean de Beaune, argentier du roi, maire de Tours en 1471, mariĂ© avec Jeanne Binet
    • Guillaume de Beaune, maire de Tours en 1501, mariĂ© avec Catherine RuzĂ©,
    • Jacques Ier de Beaune (1467-1527), maire de Tours en 1498, baron de Semblançay, surintendant des finances entre 1516 et 1526, mariĂ© avec Jeanne RuzĂ©,
      • Jacques II de Beaune, Ă©vĂŞque de Vannes entre 1504 et 1511
      • Guillaume de Beaune, gouverneur de Touraine et maire de Tours en 1517, mariĂ© avec Bonne Cottereau
        • Jacques III de Beaune, baron de Semblançay
        • Jean de Beaune (mai 1525- ), baron de la Tour d'Argy
          • Marie de Beaune († 1611), fille lĂ©gitime, mariĂ©e en 1572 Ă  Anne de Montmorency-Fosseux-Fosseuse-Thury et Courtalain († 1592)
          • Florimond I de Beaune, fils naturel lĂ©gitimĂ©, nĂ© de Marie du Pont, obtient des lettres pour jouir des privilèges de la noblesse en 1583, seigneur de Goulioust et de la Rue, mariĂ© Ă  Marguerite Belliard
            • Florimond II de Beaune (Blois, baptisĂ© le 7 octobre 1601-18 aoĂ»t 1652), mariĂ© en 1621 avec Philiberte-Anne Pelluis (†1622), remariĂ© avec Marguerite Dulot (†1664). Magistrat Ă  Blois, il s'est intĂ©ressĂ© aux mathĂ©matiques et a Ă©changĂ© avec RenĂ© Descartes Ă  partie de 1632 par l'intermĂ©diaire de Marin Mersenne. Descartes lui a rendu visite en 1644[8]
              • Florimond III de Beaune, nĂ© en aoĂ»t 1622, du premier mariage
              • Florimond IV de Beaune, baptisĂ© le 9 fĂ©vrier 1625 Ă  Saint-Solemne, du second mariage
        • Renaud de Beaune (1527-1606), Ă©vĂŞque de Mende (1568-1581), archevĂŞque de Bourges (1581-1594) puis de Sens (1594-1606)
        • Martin de Beaune, Ă©vĂŞque du Puy entre 1557 et 1561
        • Claude de Beaune (v. 1530-v. 1569/1571), femme en 1567 du duc Claude Gouffier de Roannez (sans postĂ©ritĂ©), dame de Châteaubrun par acquisition, dont hĂ©ritera sa nièce Marie, et donc les Montmorency-Fosseux-Thury et Courtalain ci-dessus
      • Martin de Beaune, archevĂŞque de Tours entre 1519 et 1527

Notes et références

  1. Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, tome 37, p. 584-585
  2. Dreux du Radier, Mémoires, histoires et anecdotes sur les reines et régentes de France, Paris, 1827, tome IV, p. 13-15 lire sur Google Livres.
  3. Françoise Mosser, Les Intendants des Finances au XVIIIe siècle : Les Lefèvre d'Ormesson et le « département des impositions », Librairie Droz, , 327 p. (ISBN 978-2-600-04527-8, lire en ligne)
  4. Robert Vivier, La Touraine artistique, R. et P. Deslis, Tours, 1926, p. 69
  5. Sophie Jugie, « Michel Colombe. La Vierge à l'Enfant enfin au Louvre », Grande Galerie, no 62,‎ , p. 20-22.
  6. Loïc Chevallier, Ullcer et Greg Lofé, « Le Carroi de Beaune », sur Genially, (consulté le )
  7. Raphaël Chambriard, « Tours : une carte interactive pour découvrir la ville à la Renaissance », La nouvelle République,‎ (lire en ligne)
  8. Jacques Dubois, « Florimond de Beaune, mathématicien blésois d'origine tourangelle, ami et commentateur de Descartes », dans Bulletin de la Société archéologique de Touraine , 1996, tome 94, p. 865-885 (lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Philippe Hamon, « Semblançay, homme de finances et de Conseil (v. 1455-1527) », dans CĂ©dric Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire. L'univers de la cour », , 668 p. (ISBN 978-2-7535-1313-6, prĂ©sentation en ligne, lire en ligne), p. 117-130.
  • Alfred Spont, Semblançay (?-1527) : la bourgeoisie financière au dĂ©but du XVIe siècle, Hachette, Paris, 1895, lire en ligne.
  • ClĂ©ment-Simon, « Jean de Selve, Premier PrĂ©sident du Parlement de Paris », Revue des questions historiques, 1898.
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