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Liste des cuirassés allemands

La marine de guerre allemande - en particulier la Kaiserliche Marine de l'Allemagne impériale et la Kriegsmarine du Troisième Reich - a construit plusieurs séries de cuirassés entre les années 1890 et les années 1940. Elle s'était déjà dotée, par le passé, de bateaux de guerre de moindre importance, tels que des cuirassés à coque en fer, des navires de défense côtière ou des frégates[Note 1], principalement pour défendre ses côtes du Nord et de la mer Baltique en cas de conflit[1]. Après son accès au trône en 1888, Guillaume II entame un programme de développement intensif de la Kaiserliche Marine, visant à faire de l'Allemagne une grande puissance[2]. La marine fait immédiatement pression pour entreprendre la construction de quatre cuirassés de classe Brandenburg, auxquels viendront s'ajouter cinq navires de classe Kaiser Friedrich III[3]. La nomination en 1897 de l'amiral Alfred von Tirpitz, partisan d'une politique coloniale efficace soutenue par une marine de guerre d'envergure, au poste de secrétaire d'État de la Marine va accélérer la politique militaire navale de l'Allemagne, le Plan Tirpitz prévoyant notamment la construction d'une flotte d'une puissance équivalente à celle de la flotte britannique[4].

Cuirassés de type Dreadnought de la flotte de haute mer allemande

La ratification entre 1898 et 1912 d'une sĂ©rie de cinq lois, connues sous le nom de « Flottengesetze », vont permettre d'augmenter de manière drastique les budgets allouĂ©s Ă  la Marine militaire allemande, la dernière de ces lois prĂ©voyant notamment la construction de 41 cuirassĂ©s, 25 d'entre eux devant ĂŞtre assignĂ©s Ă  la flotte de haute mer[5]. Succèdent alors Ă  la classe Kaiser Friedrich III les classes Wittelsbach, Braunschweig, et Deutschland, qui constitueront la dernière gĂ©nĂ©ration de navires allemands de type prĂ©-dreadnought. L'arrivĂ©e du HMS Dreadnought britannique en 1906, premier cuirassĂ© dit monocalibre et ancĂŞtre des cuirassĂ©s modernes, rend dĂ©suets les bâtiments existants et oblige von Tirpitz Ă  changer radicalement sa stratĂ©gie navale. Afin de rester dans la course aux armements dĂ©clenchĂ©e par l'arrivĂ©e du Dreadnought, Tirpitz parvient Ă  dĂ©bloquer des fonds pour la construction de quatre premiers cuirassĂ©s de type Dreadnought, de classe Nassau, qui seront mis en service en . Suivent quatre cuirassĂ©s de classe Helgoland en 1908, quatre cuirassĂ©s de classe Kaiser en 1910, quatre cuirassĂ©s de classe König en 1912 et quatre cuirassĂ©s de classe Bayern entre 1913 et 1915[6] - Seuls les deux premiers cuirassĂ©s de cette dernière classe seront cependant construits[7]. La dĂ©faite de l'Allemagne en 1918 entraine le dĂ©placement et l'immobilisation de la majoritĂ© de sa flotte de haute mer dans la baie de Scapa Flow en Angleterre. Par peur de la rĂ©cupĂ©ration des navires par l'armĂ©e britannique, le vice-amiral Ludwig von Reuter, officier en commande de la flotte, donne l’ordre Ă  sa flotte de se saborder le 2. Sur les 10 cuirassĂ©s que comportait la flotte prĂ©sente Ă  Scapa Flow, seul le cuirassĂ© Baden put ĂŞtre sauvĂ©. Il servit ensuite de navire cible par la Royal Navy.

Après la guerre, conformément au Traité de Versailles, le pouvoir militaire de l'Allemagne est sévèrement restreint et sa flotte est limitée à huit cuirassés pré-dreadnought, deux d'entre eux devant demeurer en réserve. Les nouveaux bâtiments subissent eux aussi des restrictions, tant sur leur taille que sur leur armement. L'amiral Erich Raeder, nommé commandant en chef de la Reichsmarine en 1928, adopte une politique militaire prudente vis-à-vis du gouvernement de la République de Weimar. Cependant, l'ascension et l'arrivée au pouvoir dans les années 1930 du leader Adolf Hitler et du Parti nazi change la situation, et permet à Erich Raeder de développer à nouveau la flotte de guerre allemande. La signature du traité naval germano-britannique en , qui annule les dispositions du traité de Versailles, autorise le Troisième Reich à rebâtir un arsenal naval d'un tonnage limité de façon permanente à 35 % celui de la Marine britannique. Ainsi, les premiers navires à être construits à la suite de ce traité sont les deux croiseurs cuirassés Scharnhorst et Gneisenau, de classe Scharnhorst, achevés en 1935. Deux nouveaux bâtiments, de type cuirassé et de classe Bismarck, sont projetés l'année suivante. Le Bismarck et le Tirpitz, achevé respectivement en 1940 et en 1941, constituent alors le fleuron de la Kriegsmarine du Troisième Reich. Le Plan Z, plan de rééquipement et d’expansion de la Kriegsmarine voté dès 1935, prévoit le rétablissement intégral de la marine allemande, avec notamment la construction six bâtiments de classe H-39. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939 interrompt et annule le calendrier de construction prévu. Les cuirassés Bismarck, Tirpitz et Scharnhorst seront coulés pendant la guerre et Gneisenau est sabordé à Gotenhafen en 1945. Les bâtiments de la classe H ne seront jamais construits.

LĂ©gende des tableaux

Batterie
principale
Type et détail de l'armement principal
DĂ©placement DĂ©placement du navire Ă  pleine charge
Propulsion Nombre de turbines, type de propulsion et vitesse maximale
Service Dates de construction et de fin du navire
Mis sur cale Date de début de construction
Lancement Date de mise en service

Classe Brandenburg

Le SMS KurfĂĽrst Friedrich Wilhelm

Les navires de la classe Brandenburg, premiers cuirassés naviguant en haute mer construits par la Marine allemande, marquent le début de l'expansion navale germanique. L'Allemagne possédait plusieurs bateaux de guerre, principalement des navires de défense côtières et des frégates blindées. Les cuirassés de la classe Brandenburg marquent cependant un tournant, de par leur armement, de six canons à large calibres en lieu et place des quatre que comportaient les navires de guerre classiques, qui deviendront un standard pour les futurs navires de guerre des flottes nationales[8]. La classe comprend quatre bâtiments : Le Brandenburg, le Kurfürst Friedrich Wilhelm, le Weißenburg et le Wörth. Les cuirassés Kurfürst Friedrich Wilhelm et Weißenburg étaient les plus perfectionnés des quatre bâtiments en ce sens que leur blindage était composé d'un acier de meilleure qualité[9].

Les quatre cuirassés ont chacun, sous le commandement du maréchal Alfred von Waldersee, été mobilisés lors de la révolte des Boxers en Chine entre 1900 et 1901[10]. À leur retour de Chine, de 1901 à 1905, les quatre navires furent immobilisés pour y subir des travaux de modernisation[11]. Les superstructures furent notamment réduites, une seconde tour de contrôle fut ajoutée, et les chaudières à vapeur furent remplacées par des modèles plus récents[12]. Le Kurfürst Friedrich Wilhelm et le Weißenburg sont vendus à l'Empire ottoman en 1910, et respectivement rebaptisés Barbaros Hayreddin et Torgut Reis. Les navires Brandenburg et Wörth sont, quant à eux, retirés de la circulation. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale, ils sont remis en service comme navire de défense côtière, mais, du fait de leur ancienneté, sont rapidement démobilisés. Ils seront ensuite utilisés comme baraquement jusqu'à la fin de la guerre, et seront démolis en 1920[8] - [12].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Brandenburg 6 Ă— 280 mm[11] 10 670 t[11] 2 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
16,5 kn (30,6 km/h)[11]
1890[11] [12] DĂ©moli en 1920 Ă  Danzig[12]
SMS KurfĂĽrst Friedrich Wilhelm 6 Ă— 280 mm[11] 10 670 t[11] 2 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
16,5 kn (30,6 km/h)[11]
1890[11] [12] Vendu à l'Empire ottoman le , coulé le [13]
SMS WeiĂźenburg 6 Ă— 280 mm[11] 10 670 t[11] 2 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
16,5 kn (30,6 km/h)[11]
1890[11] [12] Vendu à l'Empire ottoman le , démoli en 1956–57[13]
SMS Wörth 6 Ă— 280 mm[11] 10 670 t[11] 2 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
16,5 kn (30,6 km/h)[11]
1890[11] 3[12] DĂ©moli en 1920 Ă  Danzig[12]

Classe Kaiser Friedrich III

Le SMS Kaiser Barbarossa

Les cinq cuirassés de la classe Kaiser Friedrich III définissent les bases des futures classes de cuirassés de type pré-dreadnought construits par l'Allemagne : Emportant une artillerie principale de quatre canons de calibre inférieur à leurs contemporains, mais équipés d'une batterie secondaire beaucoup plus importante et puissante, cette configuration tend à privilégier la théorie du « déluge de feu », consistant par des armes à tir rapide à distraire les canonniers ennemis et endommager la superstructure, plutôt que de percer son blindage par de gros canons lourds. Cette classe marque également la propulsion des cuirassés par trois hélices, contrairement aux deux hélices de la classe précédente, les Brandenburgs[9]. Le SMS Kaiser Friedrich III est mis sur cale en , suivi par le Kaiser Wilhelm II en , le Kaiser Wilhelm der Große en 1898, le Kaiser Barbarossa en août de la même année et le Kaiser Karl der Große un mois plus tard. Tous sont baptisés du nom d'un empereur allemand[14].

Lors de leur mise en service, les cinq navires sont affectés à la Ire escadre de la flotte de ligne allemande[15], le bâtiment Kaiser Wilhelm II en devenant le navire amiral jusqu'en 1906[16]. En 1907, du fait d'un manque de stabilité des navires, ils sont immobilisés pour y subir d'importants travaux : les cheminées et leur structure sont rabaissées, la superstructure est réduite, et les pièces d'artillerie secondaire sont remplacées par des canons plus légers. En 1914, lorsque la flotte allemande est réorganisée et qu'est créée la flotte de haute mer, ils sont remplacés par des cuirassés plus récents et sont rétrogradés en seconde ligne, dans la IIIe escadre de la Hochseeflotte. En 1916, n'étant plus compatibles avec les standards des navires de l'époque, ils sont retirés de la flotte et désarmés[15]. Le Kaiser Wilhelm der Große est utilisé comme navire cible d'entrainement, le Kaiser Wilhelm II fait office de quartiers pour l'état-major, tandis que les autres cuirassés de la classe sont utilisés comme prisons flottantes. Ils seront tous démolis entre 1919 et 1922[16].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Kaiser Friedrich III 4 Ă— 240 mm[17] 11 785 t[17] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
17,3 kn (32,0 km/h)[17]
1895[17] [18] Démantelé en 1920[18]
SMS Kaiser Wilhelm II 4 Ă— 240 mm[17] 11 785 t[17] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
17,6 kn (32,6 km/h)[17]
1896[17] [18] Démantelé en 1922[18]
SMS Kaiser Wilhelm der GroĂźe 4 Ă— 240 mm[17] 11 785 t[17] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
17,2 kn (31,9 km/h)[17]
1898[17] [18] Démantelé en 1920[18]
SMS Kaiser Karl der GroĂźe 4 Ă— 240 mm[17] 11 785 t[17] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
17,8 kn (33,0 km/h)[17]
1898[17] [18] Démantelé en 1920[18]
SMS Kaiser Barbarossa 4 Ă— 240 mm[17] 11 785 t[17] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
17,8 kn (33,0 km/h)[17]
1898[17] [18] Démantelé en 1919–20[18]

Classe Braunschweig

Un cuirassé de la classe Braunschweig

La classe Braunschweig, composĂ©e des cinq cuirassĂ©s Braunschweig, ElsaĂź, Hessen, PreuĂźen, et Lothringen, constitue une Ă©volution importante au regard des prĂ©cĂ©dents navires de la Marine allemande. Leurs canons principaux, de 280 millimètres de diamètre, sont plus puissants mĂŞme s'ils restent en deçà du standard de 12 pouces (300 mm) des pièces britanniques. Une des particularitĂ©s de l'ensemble de ces navires est la position de leur batterie
principale avant, en position normale contrairement à celle des anciens bâtiments qui surplombait le pont avant, sur un pont de batterie dédié[19]. Ils arborent également trois cheminées. Plus large que leurs prédécesseurs, leur puissance et leur vitesse est en nette augmentation, même si leur blindage reste sensiblement équivalent[20]. Ils ont été construits dans le cadre des lois navales de 1900, également connues sous le nom de « Flottengesetze »[15].

Les cinq cuirassés de la classe Braunschweig ainsi que ceux de la classe Deutschland sont assignés à la IIe escadre de la flotte de haute mer de la marine allemande en 1907, année de sa création[21]. Lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, quatre des cuirassés de la classe sont assignés à la IVe escadre de la flotte de haute mer, au côté des cuirassés de classe Wittelsbach[15]. Le SMS Braunschweig et le SMS Elsaß prennent part, en 1915, à la bataille du Golfe de Riga[22]. Le Hessen, assigné à la IIe escadre, participe quant à lui à la bataille du Jutland en 1916. Après la guerre, le Lothringen et le Preußen sont convertis en bâtiments de dépôt pour les dragueurs de mines. Ils sont démolis en 1931, partiellement pour le Preußen dont le reste servira de navire cible. Il sera coulé en 1945, et son épave sera démantelée en 1954. Les trois autres navires sont convertis en navires de défense côtière entre 1931 et 1935, deux d'entre eux étant retirés de la circulation et démantelés en 1936[15]. Le SMS Hessen, seul rescapé, est converti en navire de contrôle à partir de 1935, fonction qu'il remplira jusqu'en 1945. Après la défaite de l'Allemagne, il est cédé à la marine soviétique et rebaptisé Tsel.

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Braunschweig 4 Ă— 280 mm[23] 14 394 t[24] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,7 kn (34,6 km/h)[24]
1901[24] [23] Démantelé en 1931[23]
SMS ElsaĂź 4 Ă— 280 mm[23] 14 394 t[24] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,7 kn (34,6 km/h)[24]
1901[24] [23] Démantelé en 1936[23]
SMS Hessen 4 Ă— 280 mm[23] 14 394 t[24] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,2 kn (33,7 km/h)[24]
1902[24] [23] Cédé à l'URSS en 1945[23]
SMS PreuĂźen 4 Ă— 280 mm[23] 14 394 t[24] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,5 kn (34,3 km/h)[24]
1902[24] [23] Coulé par des bombardiers en 1945, repêché et démoli en 1954[23]
SMS Lothringen 4 Ă— 280 mm[23] 14 394 t[24] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,7 kn (34,6 km/h)[24]
1902[24] [23] Démantelé en 1931[23]

Classe Deutschland

Le SMS Deutschland en 1912

Les cinq navires de la classe Deutschland, soit le Deutschland, le Hannover, le Pommern, le Schlesien et le Schleswig-Holstein, sont les derniers cuirassés de type pré-dreadnought construits par l'Allemagne. Ils sont similaires sur de nombreux points aux cuirassés de la classe Braunschweig, mais sont renforcés au niveau du blindage de certaines des parties du bateau. Leur construction est lancée en dépit des rumeurs qui circulaient sur les capacités d'un futur navire britannique révolutionnaire, le HMS Dreadnought. L'amiral von Tirpitz appuie leur construction, prétextant du fait que la construction de navires de guerre de plus grande envergure nécessiterait un réaménagement complet du canal Kaiser-Wilhelm, ce qui alourdirait le budget annuel dont disposait la Marine.

Nom Batterie
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Lancement Statut
SMS Deutschland 4 Ă— 280 mm[24] 14 218 t[25] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,6 kn (34,4 km/h)[26]
1903[25] [27] Démoli en 1920–22[27]
SMS Hannover 4 Ă— 280 mm[24] 14 218 t[25] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,5 kn (34,3 km/h)[26]
1904[25] [27] Démoli en 1944–46[27]
SMS Pommern 4 Ă— 280 mm[24] 14 218 t[25] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,7 kn (34,6 km/h)[26]
1904[25] [27] Coulé lors de la Bataille du Jutland le [27]
SMS Schlesien 4 Ă— 280 mm[24] 14 218 t[25] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
18,5 kn (34,3 km/h)[26]
1904[25] [27] Sabordé le , démoli entre 1949 et 1970[27]
SMS Schleswig-Holstein 4 Ă— 280 mm[24] 14 218 t[25] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
19,1 kn (35,4 km/h)[26]
1905[25] [27] Sabordé le 2, repêché et cédé à l'URSS[27]

Classe Nassau

Le SMS Rheinland en 1910

La classe Nassau, composée des navires Nassau, Westfalen, Rheinland et Posen, est la réponse de l'Allemagne à l'arrivée en 1906 du HMS Dreadnought britannique, cuirassé révolutionnaire pour l'époque et premier cuirassé de l'histoire dit mono-calibre. La configuration de l'artillerie principale des quatre navires de la classe Nassau est unique en son genre : hexagonale, elle est composée de six tourelles, dont quatre tourelles centrales, une tourelle à l'avant et une tourelle à l'arrière[28]. Au niveau de la propulsion, même s'ils disposent de chaudières à triple expansion, ils demeurent plus lents que leurs concurrents britanniques[29].

Lors de leur mise en service au sein de la flotte militaire allemande, les quatre cuirassés sont assignés à la deuxième division de la Ire escadre de bataille[28]. Deux des navires, le Nassau et le Posen, prennent part à la bataille du Golfe de Riga en 1915, durant laquelle ils attaquent le cuirassé russe pré-dreadnought Slava[22]. Les quatre cuirassés participent à la bataille du Jutland le 31 mai et le , et ne subissent lors de cette bataille que des dommages légers. Au début de l'année 1928, le Rheinland et le Westfalen sont envoyés en Finlande pour venir en aide aux gardes blanches durant la guerre civile finlandaise. Le Rheinland heurte un récif au large de l'archipel Åland et est lourdement endommagé. À la fin de la guerre, les quatre navires sont cédés aux vainqueurs alliés et sont démolis entre 1920 et 1924[28].

Nom Batterie
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DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Nassau 12 Ă— 280 mm[30] 20 535 t[30] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
20 kn (37 km/h)[30]
1907[30] [30] DĂ©moli en 1920 Ă  Dordrecht[30]
SMS Westfalen 12 Ă— 280 mm[30] 20 535 t[30] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
20,2 kn (37,4 km/h)[30]
1907[30] [31] DĂ©moli en 1924 Ă  Birkenhead[31]
SMS Rheinland 12 Ă— 280 mm[30] 20 535 t[30] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
20 kn (37 km/h)[30]
1907[30] [31] DĂ©moli en 1921 Ă  Dordrecht[31]
SMS Posen 12 Ă— 280 mm[30] 20 535 t[30] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
20 kn (37 km/h)[30]
1907[30] 3[31] DĂ©moli en 1922 Ă  Dordrecht[31]

Classe Helgoland

Le SMS Helgoland

La classe Helgoland est la deuxième classe de cuirassés de type dreadnought construits par l'Allemagne. La classe est composée de quatre navires : Le Helgoland, le Oldenburg, le Ostfriesland et le Thüringen, achevés entre 1908 et 1912. Ils comportent des modifications significatives par rapport à la première génération de dreadnoughts allemands : Même s'ils gardent certains éléments de la classe Nassau comme la disposition hexagonale de leur artillerie principale, les navires de la classe Helgoland sont équipés de canons plus puissants et plus en adéquation par rapport aux standards de l'époque pour ce type de navire, et leur système de propulsion est amélioré. La classe Helgoland est facilement reconnaissable par rapport à la classe Nassau car ses navires comportent trois cheminées au lieu des deux que comportaient la classe précédente[32].

Les quatre cuirassés ont formé une unité au sein de la première division de la première escadre de bataille de la marine allemande. Ils ont combattu durant la Première Guerre mondiale, notamment durant la bataille du Jutland en Mer du Nord et la bataille du golfe de Riga dans la Mer Baltique.

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Helgoland 12 Ă— 305 mm[31] 24 700 t[31] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
20,8 kn (38,5 km/h)[31]
1908[31] [33] DĂ©moli en 1921[33]
SMS Ostfriesland 12 Ă— 305 mm[31] 24 700 t[31] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
21,2 kn (39,3 km/h)[31]
1908[31] [33] Utilisé comme navire cible par la Marine américaine en 1921[33]
SMS ThĂĽringen 12 Ă— 305 mm[31] 24 700 t[31] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
21 kn (39 km/h)[31]
1908[31] [33] DĂ©moli entre 1923 et 1933[33]
SMS Oldenburg 12 Ă— 305 mm[31] 24 700 t[31] 3 hĂ©lices, machine Ă  vapeur Ă  triple expansion
21,3 kn (39,4 km/h)[31]
1909[31] [33] DĂ©moli en 1921[33]

Classe Kaiser

Le SMS Kaiser, en 1913

La classe Kaiser, composĂ©e des cuirassĂ©s Kaiser, Friedrich der Grosse, Kaiserin, Prinzregent Luitpold et König Albert, est la troisième classe de dreadnoughts construits par l'Allemagne, et la première classe de dreadnoughts allemands Ă  ĂŞtre propulsĂ© par des turbines Ă  vapeur en lieu et place des traditionnelles et obsolètes machines Ă  vapeur qui Ă©quipaient jusqu'ici les cuirassĂ©s allemands[34]. L'artillerie principale qui Ă©quipe les cuirassĂ©s est, Ă  l'image des prĂ©cĂ©dentes classes de cuirassĂ©s allemands, composĂ©e de canons d'un calibre infĂ©rieur Ă  leurs homologues britanniques ; ainsi, les cuirassĂ©s de la classe Kaiser sont Ă©quipĂ©s de canons de 12 pouces (305 mm), contre 13,5 pouces (343 mm) pour les cuirassĂ©s britanniques de la classe Orion[35]. Les dix canons de 305 mm SK L/50 sont rĂ©partis en cinq tourelles de deux ; une tourelle est placĂ©e Ă  l'avant, deux tourelles superposĂ©es Ă  l'arrière, et les deux tourelles latĂ©rales sont placĂ©es de manière asymĂ©trique[36].

Les cinq navires, au sein de la VIe division de la IIIe escadre de bataille de la flotte de haute mer, et avec, pour navire amiral, le Friedrich der Grosse, ont participé à des opérations navales dans la Mer du Nord durant la Première Guerre mondiale[37]. Ils ont participé à la bataille du Jutland à l'exception du König Albert[38]. Sur les quatre cuirassés qui ont pris part à la bataille, seul le Kaiser est endommagé, touché par deux bombes de gros calibre[39]. Les cinq cuirassés prennent également part, au sein de la IVe escadre de bataille et sous le commandement du vice-amiral Wilhelm Souchon, à l'opération Albion dans la Mer Baltique[40]. À la fin de la guerre, les cinq bâtiments sont saisis par les Britanniques et sont déplacés à la base navale de Scapa Flow. Le 2, les navires sont sabordés pour éviter qu'ils ne soient saisis et utilisés par la Royal Navy. Les navires sont en partie remontés et démolis entre 1929 et 1937[41].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Kaiser 10 Ă— 305 mm[41] 27 000 t[41] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
23,4 kn (43,3 km/h)[41]
1909[41] [41] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[41]
SMS Friedrich der GroĂźe 10 Ă— 305 mm[41] 27 000 t[41] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22,4 kn (41,5 km/h)[41]
1910[41] [41] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[41]
SMS Kaiserin 10 Ă— 305 mm[41] 27 000 t[41] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22,1 kn (40,9 km/h)[41]
1910[41] [41] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[41]
SMS Prinzregent Luitpold 10 Ă— 305 mm[41] 27 000 t[41] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21,7 kn (40,2 km/h)[41]
1910[41] [41] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[41]
SMS König Albert 10 Ă— 305 mm[41] 27 000 t[41] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22,1 kn (40,9 km/h)[41]
1910[41] 3[41] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[41]

Classe König

Le SMS Kronprinz Ă  Scapa Flow, en 1919

Les cuirassés de la classe König, constituée des SMS König, Großer Kurfürst, Markgraf et Kronprinz, sont les navires de guerre les plus puissants que l'Allemagne ait compté à l'aube de la Première Guerre mondiale dans sa flotte de haute mer. La classe König est une version améliorée de la classe Kaiser, la précédente série de cuirassés construits par l'Allemagne.

Les quatre navires ont constitué durant la Première Guerre mondiale la Ve division de la 3e escadre de bataille de la marine allemande[37]. Ils ont participé à différentes opérations durant la guerre, dont la bataille du Jutland durant laquelle ils ont constitué l'avant-poste de la ligne de bataille allemande. Les cuirassés ont également pris part à l'opération Albion contre la Russie en 1917, au cours de laquelle le SMS König coula le cuirassé russe Slava. Aucun des quatre navires n'a été coulé durant le conflit mondial ; ils furent donc, après la défaite allemande, consignés dans la baie de Scapa Flow comme la plupart des bâtiments de guerre allemands. Craignant que la flotte internée à Scapa Flow ne soit partagée entre les puissances alliées, les navires furent sabordés le 2[42].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS König 10 Ă— 305 mm[43] 28 600 t[44] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21 kn (39 km/h)[6]
1911[44] [43] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[43]
SMS GroĂźer KurfĂĽrst 10 Ă— 305 mm[43] 28 600 t[44] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21,2 kn (39,3 km/h)[6]
1911[44] [43] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[43]
SMS Markgraf 10 Ă— 305 mm[43] 28 600 t[44] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21 kn (39 km/h)[6]
1911[44] [43] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[43]
SMS Kronprinz 10 Ă— 305 mm[43] 28 600 t[44] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21,3 kn (39,4 km/h)[6]
1912[44] [43] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[43]

Classe Bayern

Le SMS Bayern en 1915

Les bâtiments de la classe Bayern sont les premiers cuirassés de type super-dreadnought construits par la Marine allemande. La classe est composée de quatre navires que sont le SMS Bayern, le SMS Baden, le SMS Sachsen et le Württemberg. Leur construction débute peu de temps avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale : Le Baden est mis sur cale en 1913, le Bayern et le Sachsen sont mis sur cale en 1914, le Württemberg, dernier bateau de la classe, est quant à lui mis sur cale en 1915. Seuls le Baden et le Bayern seront achevés ; les priorités stratégiques militaires allemandes privilégiant la construction de U-Boot jugés plus rentables et plus appropriés au conflit naval, la construction des deux derniers cuirassés sera abandonnée. En conséquence, le SMS Bayern et le SMS Baden sont les deux derniers cuirassés construits par la Kaiserliche Marine[45].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
SMS Bayern 8 Ă— 380 mm[7] 32 200 t[43] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22 kn (41 km/h)[43]
1914[44] [43] Coulé lors du sabordage de la flotte allemande à Scapa Flow le 2[7]
SMS Baden 8 Ă— 380 mm[7] 32 200 t[43] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
21 kn (39 km/h)[6]
1913[44] [43] Cédé au Royaume-Uni en 1921, qui l'utilise ensuite comme navire cible[7]
SMS WĂĽrttemberg 8 Ă— 380 mm[7] 32 500 t[43] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22 kn (41 km/h)[43]
1915[44] — Construction avortée, démoli en 1921[7]
SMS Sachsen 8 Ă— 380 mm[7] 32 500 t[43] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
22 kn (41 km/h)[43]
1914[44] — Construction avortée, démoli en 1922[7]

Classe Scharnhorst

Le Scharnhorst

Les deux cuirassĂ©s de la classe Scharnhorst sont les premiers bateaux d'envergure fabriquĂ©s pour la Kriegsmarine depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Ils marquent le dĂ©but du rĂ©armement naval de l'Allemagne après le TraitĂ© de Versailles qui limitait drastiquement ses capacitĂ©s militaires[46]. La classe Scharnhorst comprend deux bâtiments, le Scharnhorst et le Gneisenau, dont l'armement est constituĂ© de neuf canons de 280 mm en trois tourelles triples, certains plans prĂ©voyant de les armer de six canons de 380 mm en deux tourelles triples[47].

Les deux navires sont mis sur cale en 1935, lancés en 1936, et incorporés à la flotte de guerre allemande au début de l'année 1939. Le Scharnhorst et le Gneisenau ont conjointement participé à des opérations au début de la Seconde Guerre mondiale, notamment dans l'Océan Atlantique contre des navires de marchandises britanniques[48]. Ils ont également pris part à l'invasion de la Norvège, connue sous le nom d'opération Weserübung. Durant cette opération, les deux bâtiments affrontent le croiseur de bataille britannique HMS Renown, et parviennent à couler le porte-avions HMS Glorious[49]. Le , lors de l'opération Cerberus, le Scharnhorst, le Gneisenau et le croiseur lourd Prinz Eugen forcent le passage du Pas-de-Calais et franchissent la Manche en plein jour dans le but de rejoindre la Norvège[50].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
Scharnhorst 9 Ă— 280 mm[51] 38 700 t[51] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
31,5 kn (58,3 km/h)[51]
1935[51] [52] Coulé lors de la bataille du cap Nord le [52]
Gneisenau 9 Ă— 280 mm[51] 38 700 t[51] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
31,2 kn (57,8 km/h)[51]
1935[51] 2[52] Coulé dans le port de Gotenhafen en 1945, repêché et démoli en 1951[52]

Classe Bismarck

Le Bismarck en 1940, le télépointeur au sommet de la tour avant n'est pas encore installé

Les bâtiments de la classe Bismarck sont les cuirassĂ©s les plus importants et les plus puissants que l'Allemagne ait jamais construits, et constituent les plus grands cuirassĂ©s Ă  flot qu'ait comptĂ© l'Europe[53]. Leur construction a Ă©tĂ© possible Ă  la suite de la ratification du traitĂ© naval germano-britannique de 1935, qui libĂ©rait l'Allemagne des clauses du TraitĂ© de Versailles et lui permettait de dĂ©velopper sa marine de manière significative Ă  un tonnage infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  35 % de celui de la marine britannique. Selon les termes de ce traitĂ©, l'Allemagne disposait d'une marge de 36 000 tonnes par cuirassĂ© construit, limite qu'elle dĂ©passe de 15 000 tonnes pour chacun de ces navires[54]. Ces cuirassĂ©s ont Ă©tĂ© construits pour contrer de nouveaux cuirassĂ©s français, de classe Richelieu, alors en construction[55].

Les deux navires que compte cette classe ont participé à des combats durant la Seconde Guerre mondiale. Le Bismarck fut déployé en au côté du croiseur Prinz Eugen dans une opération dans l'Océan Atlantique[56]. Durant cette opération, le Bismarck parvient à couler le vieux croiseur de bataille HMS Hood, fleuron de la flotte britannique, et a endommagé le trop récent HMS Prince of Wales, forçant celui-ci à se replier[57]. Toutes les forces navales britanniques disponibles sont alors mobilisées dans le but de détruire le Bismark[58]. Plusieurs jours plus tard, une opération aéronavale britannique composée de Fairey Swordfish parvient à toucher le Bismarck, les dégâts empêchant le bâtiment de manœuvrer. Le , à la suite des importants dégâts qu'il a subis des HMS King George V et Rodney, il semble que le commandement du Bismarck a décidé de saborder le bateau, après qu'un message fut transmis à l'amirauté allemande[56].

Le Tirpitz eut une activitĂ© beaucoup moins importante que le Bismarck. Il ne fut jamais envoyĂ© dans l'OcĂ©an Atlantique, et demeura la majeure partie de son existence en Norvège, adoptant la tactique de la « Fleet in being ». La Royal Navy britannique a tentĂ© de le couler au moyen de sous-marin, mais ses efforts furent vains. En , des bombardiers Lancaster de la Royal Air Force touchent le navire Ă  trois reprises au moyen de bombes Barnes Wallis perforantes de 5 tonnes, ce qui le fit chavirer et couler. Du fait de la faible profondeur du lieu oĂą il Ă©choua, il fut dĂ©sossĂ© entre 1948 et 1957[56].

Nom Batterie
principale
DĂ©placement Propulsion Service
Mis sur
cale
Lancement Statut
Bismarck 8 Ă— 380 mm[59] 50 300 t[59] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
30 kn (56 km/h)[59]
1936[59] [60] Coulé le [60]
Tirpitz 8 Ă— 380 mm[59] 52 600 t[59] 3 hĂ©lices, turbines Ă  vapeur
30,8 kn (57,0 km/h)[59]
1936[59] [60] Coulé le , démantelé entre 1948 et 1957

Classe H

La classe H est un projet avortĂ© d'une sĂ©rie de cuirassĂ©s Ă©laborĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1930 dans le cadre d'un plan de rĂ©armement de l'Allemagne, connu sous le nom de Plan Z. Le premier volet de ce projet prĂ©voyait notamment la construction de six cuirassĂ©s « H-39 », qui auraient constituĂ© une version agrandie de la classe Bismarck Ă©quipĂ©s de canons de 406 mm (16 pouces). La sĂ©rie « H-40 » est une version amĂ©liorĂ©e de la sĂ©rie « H-39 », dont l'artillerie principale aurait Ă©tĂ© composĂ©e de huit canons de 420 mm (17 pouces). Deux plans ultĂ©rieurs, connus sous les noms de code « H-42 » et « H-43 », prĂ©voyaient la construction de cuirassĂ©s Ă©quipĂ©s de canons de 480 mm (19 pouces). Enfin, une super-classe de cuirassĂ©s, connue sous le code « H-44 », aurait Ă©tĂ© Ă©quipĂ©e de canons de 508 mm (20 pouces). En raison du dĂ©clenchement de la guerre en 1939, aucun de ces navires n'a Ă©tĂ© construit. Seuls deux navires de type « H-39 » sont mis sur cale, mais les travaux sont rapidement abandonnĂ©s et les navires en construction sont dĂ©mantelĂ©s[61].

Nom Batterie
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DĂ©placement Propulsion Service
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Lancement Statut
H-39 8 Ă— 406 mm[59] 63 600 t[62] 3 hĂ©lices, moteurs diesel
30 kn (56 km/h)[63]
1939[62] — Annulé le et démantelé[62]
H-41 8 Ă— 420 mm[62] 76 003 t[62] 3 hĂ©lices, moteurs diesel
30 kn (56 km/h)[62]
— — —
H-42 8 Ă— 480 mm[64] 98 104 t[64] Inconnue[64] — — —
H-43 8 Ă— 480 mm[64] 120 010 t[64] Inconnue[64] — — —
H-44 8 Ă— 508 mm[64] 141 507 t[64] Inconnue[64] — — —

Notes et références

Notes

  1. Il s'agit notamment des frégates blindées de classe Sachsen, de la frégate blindée Oldenburg, et des classes de navires de défense côtière Siegfried et Odin

Références

  1. (Herwig, p. 13–14)
  2. (Herwig, p. 17–18)
  3. (Herwig, p. 23–24)
  4. (Gardiner et Gray, p. 134)
  5. (Gardiner et Gray, p. 134–135)
  6. (Gröner, p. 27–28)
  7. (Gröner, p. 30)
  8. (Hore, The Ironclads, p. 66)
  9. (Herwig, p. 25)
  10. (Herwig, p. 106)
  11. (Gröner, p. 13)
  12. (Gröner, p. 14)
  13. (Gardiner et Gray, p. 390)
  14. (Gardiner, Chesneau et Kolesnik, p. 247)
  15. (Gardiner et Gray, p. 141)
  16. (Hore, The Ironclads, p. 67)
  17. (Gröner, p. 15)
  18. (Gröner, p. 16)
  19. (Hore, The Ironclads, p. 68)
  20. (Gardiner, Chesneau et Kolesnik, p. 248)
  21. (Herwig, p. 45)
  22. (Halpern, p. 197–198)
  23. (Gröner, p. 18)
  24. (Gröner, p. 20)
  25. (Gröner, p. 21)
  26. (Gröner, p. 20–21)
  27. (Gröner, p. 22)
  28. (Hore, Battleships, p. 67)
  29. (Herwig, p. 59–60)
  30. (Gröner, p. 23)
  31. (Gröner, p. 24)
  32. (Gardiner et Gray, p. 146)
  33. (Gröner, p. 25)
  34. (Gardiner et Gray, p. 147)
  35. (Gardiner et Gray, p. 28,147)
  36. (Gröner, p. 25–28)
  37. (Tarrant, p. 286)
  38. (Tarrant, p. 62)
  39. (Tarrant, p. 296)
  40. (Staff, p. 151)
  41. (Gröner, p. 26)
  42. (Hore, Battleships, p. 69)
  43. (Gröner, p. 28)
  44. (Gröner, p. 27)
  45. (Hore, Battleships, p. 70)
  46. (Gardiner et Chesneau, p. 225)
  47. (Gröner, p. 31–32)
  48. (Garzke et Dulin, p. 140)
  49. (Garzke et Dulin, p. 135)
  50. (Garzke et Dulin, p. 160–163)
  51. (Gröner, p. 31)
  52. (Gröner, p. 32)
  53. (Garzke et Dulin, p. 203)
  54. (Sturton, p. 44–45)
  55. (Sturton, p. 44)
  56. (Sturton, p. 45)
  57. (Sturton, p. 90,95)
  58. (Bercusson et Herwig, p. 174)
  59. (Gröner, p. 35)
  60. (Gröner, p. 33)
  61. (Gröner, p. 35–38)
  62. (Gröner, p. 37)
  63. (Gröner, p. 35–37)
  64. (Gröner, p. 38)

Sources

Bibliographie

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