Liste des États algériens
L'Algérie a connu une multitude d'États indépendants avant l'avènement de l'Algérie moderne.
Période pré-islamique
Numidie : 202 av. J.-C – 40 av. J.-C.
La Numidie est le premier État Algérien de l'histoire, il pose les bases des futurs États que connaitra l'Algérie. La Numidie fut fondée par Massinissa, après avoir unifié les massyles et les massaessyles et après avoir joué un rôle de premier plan lors des guerres puniques[1]. Le roi Massinissa, fils de Gaïa, roi des Massyles, fut l'un des rois les plus prodigieux de son temps. Il fut l'épicentre de la seconde et troisième guerre punique, il mit en place une fameuse cavalerie numide redoutable[2]. Il fut à l' origine de la conquête de la Grèce et de la Macédoine aux côtés des Romains et c'est depuis l'envoi de ce contingent en Macédoine, qu'y naîtra plus tard le célèbre fils d'un soldat Numide envoyé par Massinissa, Spartacus[3] - [4]. Lors de la guerre de Jugurtha la Numidie vaincra militairement la grande Rome avant que Jugurtha se fasse trahir par son beau frère Bocchus le roi de Maurétanie (actuel Maroc).
202 – 148 av. J.-C. | Massinissa |
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148 – 118 av. J.-C. | Micipsa |
148 – 145 av. J.-C. | Gulussa |
148 – 140 av. J.-C. | Mastanabal |
118 – 117 av. J.-C. | Hiempsal Ier |
118 – 112 av. J.-C. | Adherbal |
118 – 105 av. J.-C. | Jugurtha |
105 – 88 av. J.-C. | Gauda |
84 – 82 av. J.-C. | Hiarbas |
88 – 60 av. J.-C. | Hiempsal II |
60 – 46 av. J.-C. | Juba Ier |
44 - 40 av. J.-C. | Arabion |
Ce royaume indépendant sera finalement annexé par l'Empire romain, malgré de grands soulèvement populaires.
Durant la période romaine, un Algérien natif de l'actuelle Cherchell deviendra empereur romain, il se nomme Macrin.
Royaume d'Altava : 429 - 708
Le royaume d'Altava a combattu la conquête ommeyade du Maghreb ainsi que l'empire byzantin[5]. Le berbère Masties a établi son territoire en Numidie avec pour résidence Arris. Pour légitimer son règne avec les provinciaux romains, il a accepté le titre d'empereur et s'est déclaré ouvertement comme chrétien, après 476 ou probablement 484, dans le cadre d'une rébellion contre le roi vandale Hunéric.
Période islamique
Royaume sufrite de Tlemcen : 736 - 790
Les Ifrenides sont une dynastie berbère, descendants de la grande branche des Zénètes originaire de la région des Aurès au Maghreb central (actuel Algérie). Lors de la conquête musulmane du Maghreb, ils s'allièrent à la reine Kahina. Les Banou Ifren seront les premiers à établir une dynastie à Tlemcen. Emamanuel K. Akyeampong et Henri Louise Gates, Jr, datent la dynastie de 790 à 1066[6]. Leur chef Abou Qurra sera le leader de la révolte berbère qui signera la fin des Omeyyades. Le royaume ne dure pas longtemps, conformément aux règles strictes du sufrite, Abou Qurra ne pouvait pas laisser ses descendants fonder une dynastie, son royaume sera finalement annexé par les Rostémides[7].
Rostémides : 761 - 909
Après la conquête musulmane du Maghreb, les ifrénides se révoltent contre le régime omeyyade, ces révoltes s’associent au milieu du VIIIe siècle au dogme kharidjite qui les séduit par son puritanisme et son message égalitaire et gagnent une bonne partie du Maghreb. Ainsi, les premiers États musulmans en Afrique du Nord étaient kharidjites. Dans le Maghreb central, Abou Qurra, chef de la tribu des Ifren fonde le royaume sufrite de Tlemcen. Mais l'entité kharidjite la plus importante est celle des Rostémides.
Les Rostémides ont régné sur une large partie du Maghreb central jusqu’à l’avènement des Fatimides. Ibn Rustom est reconnu « Imam » par les ibadites du Maghreb. De fait, le pouvoir de la dynastie s'étendait sur un vaste territoire allant des monts de Tlemcen en Algérie à Tripoli en Libye sur plus de 1 300 km dans les steppes, en passant par plusieurs oasis dans le Sud algérien[8].
- `Abd al-Rahmân (778-788).
- `Abd al-Wahhab (788-824).
- Abû Sa`îd al-Aflah (824-872).
- Abû Bakr (872-874).
- Abû al-Yaqzan Muhammad (874-894).
- Abû-Hâtim Yûsuf (894-895) et (899- ?).
- Ya`qûb (895-899) et (? -907).
- Yaqzan (907-909) ; (909 : Destruction de Tahert par les Fatimides).
Fatimides : 909 - 1171
L'établissement de leur califat débute en Algérie sous l'Imam Ubeyd Allah El Mahdi Bi Allah - (909 à 934). Les Fatimides tirent leur nom de Fatima la fille du prophète de l'Islam. Appuyés par les berbères Kutama et maghrawa de basse Kabylie dans l'actuelle Algérie, fondent sous Ubayd Allah al-Mahdi, leur dynastie Fatimide. Ils mettent fin à la dynastie Rostémide et conquièrent l'Ifriqiya en renversant le pouvoir local aghlabide. Après avoir délégué le pouvoir aux Zirides en Algérie (et au Maghreb), ils finiront par s'établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable[9]. Lorsqu'ils transfèrent leur cour en Égypte, ils nomment la dynastie Ziride pour les remplacer et imposer l'union.
- ‘Ubayd Allâh al-Mahdî (909-934)
- Al-Qâ'im bi-Amr Allah (934-946)
- Ismâ‘îl al-Mansûr Billâh (946-953)
- Al-Mu‘izz li-Dîn Allâh (953-975). En 972 il délègue le contrôle du Maghreb aux Zirides.
- Abû Mansûr Nizâr al-‘Azîz Billâh (975-996)
- Al-Hâkim (996-1021)
- ‘Alî az-Zâhir (1021-1036)
- Al-Mustansîr bi-llâh (1035-1094)
- Al-Musta‘lî (1094-1101)
- Al-Amir bi-Ahkâm Allâh (1101-1130)
- ‘ Abd al-Majîd al-Hâfiz (1130-1149)
- Az-Zafir (1149-1154)
- Al-Faiz (1154-1160)
- Al-Adid (1160-1171)
Zirides et Hammadides : 972 - 1152
Les Zirides (en berbère : ⵉⵣⵉⵔⵉⴻⵏ Izirien ; en arabe الزيريون az-Zīrīyūn ou بنو زيري banū Zīrī), sont une dynastie berbère sanhajienne originaire du Maghreb central (actuelle Algérie), qui règne sur le Maghreb entre 972 et 1014 puis sur une partie de la Libye jusqu'en 1148. Cette dynastie est celle qui fonda le royaume de Grenade en 1012 ainsi que la ville d'Alger. C'est la première dynastie d'origine berbère de l'histoire du Maghreb médiéval.Descendants de Ziri ibn Menad, chef militaire ayant rallié les Fatimides et qui donne son nom à la dynastie, les Zirides sont une lignée d'émirs qui gouvernent au nom des califes fatimides installés en Égypte. Dans les faits ils renforcent leur indépendance jusqu'à rompre officiellement avec les Fatimides à partir du milieu du XIe siècle[10] - [11].
- Mankuch
- Manad
- Ziri
- 1. Bologhin, roi d'Ifriqiya (973-984)
- 1. Hammad, fondateur de la dynastie des Hammadides (1014-1028)
- 2. Al-Qaid, roi hammadide (1028-1054)
- 3. Muhsin, roi hammadide (1054-1055)
- Abu Yakni, gouverneur de Constantine et de Bône (1091-1094)
- Ouighlan, gouverneur de Mahdia en 1088
- 3. Muhsin, roi hammadide (1054-1055)
- Muhammad
- 4. Bologhin, roi hammadide (1055-1062)
- `Alannas
- 5. An-Nasir, roi hammadide (1062-1088)
- 6. Al-Mansur, roi hammadide (1088-1105)
- 7. Badis, roi hammadide (1105)
- 8. `Abd al-`Aziz, roi hammadide (1105-1121)
- 9. Yahya, roi hammadide (1121-1152), mort en 1163
- Yousouf, gouverneur d'Achir vers 1062
- Abdallah, gouverneur d'Alger vers 1062
- Romman, gouverneur de Hamza vers 1062
- Khazer, gouverneur de N'Gaous vers 1062
- Belbar, gouverneur de Constantine vers 1062-1091
- 6. Al-Mansur, roi hammadide (1088-1105)
- Kebab, gouverneur à Miliana vers 1062
- 5. An-Nasir, roi hammadide (1062-1088)
- 2. Al-Qaid, roi hammadide (1028-1054)
- Abu al-Behar, gouverneur de Tahert en 984
- 2. Al-Mansur, roi d'Ifriqiya (984-995)
- Itouweft, gouverneur d'Achir en 984, gouverneur de Tahert en 995
- 1. Hammad, fondateur de la dynastie des Hammadides (1014-1028)
- 1. Zawi, roi de Grenade (1012-1019)
- Maksan
- 1. Bologhin, roi d'Ifriqiya (973-984)
- Ziri
- Manad
Sauf indication contraire, les dates sont celles de règne.
- En gras : les Zirides d'Ifriqiya ;
- En italique gras : Zawi et ses descendants qui règnent en Espagne (rois de Grenade) ;
- En italique : la branche hammadide qui règne sur le Maghreb central.
Royaume zianide de Tlemcen : 1235 - 1556
Le royaume de Tlemcen ou royaume zianide de Tlemcen (en berbère : ⵉⵣⵉⴰⵏⵉⴻⵏ, en arabe : الزيانيون) est un royaume berbère, établi après la disparition du califat almohade en 1236. Il est gouverné par les sultans de la dynastie zianide qui règnent depuis Tlemcen au Maghreb central (actuelle Algérie). Les Banu Zayan sont une tribu berbère zénète originaire des Aurès. D’origines nomade, ils étaient refoulés au XIe siècle par les hilaliens jusqu’aux confins du Maghreb al-Aqsa (actuel Maroc), ils s’allient à Abd al-Mumin qui les installe dans la partie occidentale de l’Oranie[12].
- Yaghmoracen émir de Tlemcen 1236-1283, fonde la dynastie dont la capitale est Tlemcen.
- Abou Said Othman I émir de Tlemcen 1283-1304.
- Abou Zyan I émir de Tlemcen 1304-1308.
- Abou Hamou Mousa I émir de Tlemcen 1308-1318 assassiné.
- Abou Tachfin I émir de Tlemcen 1318-1337 tué.
- Abou Saïd Othman II co-émir de Tlemcen 1348-1352 tué.
- Abou Thabit I co-émir de Tlemcen 1348-1352 tué.
- Abou Hamou Moussa II émir de Tlemcen 1359-1388 tué.
- Abu Tachfin II émir de Tlemcen 1388-1393 abdique.
- Saïd émir de Tlemcen 1411-1411.
- Abou Malik Abd El-Wahid émir de Tlemcen 1411-1423 et 1428-1430.
- Abou Zyan II émir de Tlemcen 1394-1399.
- Abou Abdallah Mohamed I émir de Tlemcen 1401-1410.
- Abd El-Rahman émir de Tlemcen 1411-1411.
- Abou-l-Abbas Ahmed émir de Tlemcen 1430-1431.
- Abou-l-Hadjadj Youssouf émir de Tlemcen 1393-1394.
- Abou Mohamed Abdallah I émir de Tlemcen 1399-1401.
- Abou Thabit II émir de Tlemcen 1393-1393.
- Abou Abdallah Mohamed II émir de Tlemcen 1423-1430.
- Abou Abdallah Mohamed III émir de Tlemcen 1431-1468.
- Abou Tachfin III émir de Tlemcen 1468-1468.
- Abou Abdallah Mohamed IV émir de Tlemcen 1468-1504.
Régence d'Alger : 1516 - 1830
La régence d’Alger (en arabe : Al Jazâ’ir) est un ancien État d’Afrique du Nord, vassal de l'Empire ottoman tout en étant autonome ainsi que suzerain du sultanat de Touggourt et de Ouargla, dont l’existence est de 1516 à 1830.
En 1518, Abou Hammou, sultan zianide, règne sur Tlemcen, tout en reconnaissant la suzeraineté espagnole et leur procurant le ravitaillement nécessaire à la place d'Oran, ce qui provoque le mécontentement des habitants de Tlemcen qui appelèrent au secours Arudj Barberousse, « sultan d'Alger », renommé pour ses succès contre les Espagnols pour les libérer, Arudj Barberousse, avec l'aide de 5 000 algériens.[13]
Baba Ali Chaouche le sultan d'El-Djazaïr fait éliminer plus de mille janissaires. Et décide de ne plus recevoir de pacha de Constantinople, marquant son indépendance. Le dey assure désormais la fonction de pacha, pour les habitants d'Alger il est considéré comme le « Sultan d'El-Djazaïr ». Il réforme le diwan qu'il débarrasse de l'influence des janissaires frondeurs[14].
- Emir Salim at-Toumi : (1505-1516) (membre de la tribu arabe des Tha'alibi)
État algérien moderne
État d'Abdelkader : 1832 - 1847
L'État d'Abdelkader, ou l'Émirat d'Abdelkader, est un État indépendant formé sur les parties centrale et occidentale de l'Algérie durant la conquête de l'Algérie par la France. Qualifié dans l'historiographie algérienne d'État algérien moderne, il voit se mettre en place une doctrine de pouvoir qui tranche avec celle du précédent régime des deys d'Alger. Il est dirigé par l'émir Abdelkader, Abdelkader ibn Muhieddine, de 1832 à 1847, et ses capitales sont successivement Mascara, et Tagdemt
L'État aura duré du au tout en combattant la France et en instituant des institutions comme un Parlement (assemblée consultative) et un conseil des ministres[15] - [16].
République algérienne démocratique et populaire : 1962 - aujourd'hui
L'Algérie (prononcé [al.ʒe.ˈʁi] ; en arabe : الجزائر (al-Jazā'ir) ; en tamazight et arabe algérien : الدزاير (Dzayer), الجازاير (Djazaïr ou Jazaïr) ou لدزاير (Ldzayer) ; en tifinagh ⴷⵣⴰⵢⴻⵔ (Dzayer)) est un pays d’Afrique du Nord faisant partie du Maghreb.
- Abderrahmane Farès (13 avril - 25 septembre 1962)
- Ferhat Abbas (25 septembre 1962 - 15 septembre 1963)
- Ahmed Ben Bella (15 septembre 1963 - 19 juin 1965)
- Houari Boumedienne (19 juin 1965 - 27 décembre 1978)
- Rabah Bitat (27 décembre 1978 - 9 février 1979)
- Chadli Bendjedid (9 février 1979 - 11 janvier 1992)
- Haut conseil de sécurité (11 janvier 1992 - 14 janvier 1992)
- Mohamed Boudiaf (14 janvier 1992 - 29 juin 1992)
- Haut Comité d'État (29 juin 1992 - 2 juillet 1992)
- Ali Kafi (2 juillet 1992 - 31 janvier 1994)
- Liamine Zeroual (31 janvier 1994 - 27 avril 1999)
- Abdelaziz Bouteflika (27 avril 1999 - 2 avril 2019)
- Abdelkader Bensalah (9 avril 2019 - 19 décembre 2019)
- Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019)
Les présidents gravés en Italique sont des présidents par intérim.
Notes et références
- « Numides », sur Universalis.edu (consulté le )
- Christophe Aubin, Archélaos : Roman historique, Editions Ex Aequo, , 204 p. (ISBN 978-2-37873-423-7, lire en ligne)
- Kadra-Hadjadji Houaria, Massinissa le Grand Africain, Karthala éditions, , 192 p. (ISBN 978-2-8111-0916-5, lire en ligne)
- André Dacier, Les Vies Des Hommes Illustres De Plutarque, Reveues Sur Les Mss. Et Traduites En François, Avec Des Remarques Historiques Et Critiques, & le Supplément des Comparaisons qui ont esté perduës. On Y A Joint Les Testes Que L'On A Pu Trouver, Et Une Table generale des Matieres : Tome V., Chez Michel Clousier, Quay de Conty, à la Charité, (lire en ligne)
- Gabriel Camps, « Rex gentium Maurorum et Romanorum. Recherches sur les royaumes de Maurétanie des VIe et VIIe siècles [Recherches sur les royaumes de Maurétanie des VIe et VIIe siècles] », Antiquités africaines, vol. 20, no 1, , p. 183–218 (ISSN 0066-4871, DOI 10.3406/antaf.1984.1105, lire en ligne, consulté le )
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- « Coudée », sur Encyclopédie de l’Islam (consulté le )
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- Mahfoud Kaddache, « Action armée et nationalistes algériens », dans Les chemins de la décolonisation de l’empire colonial français, 1936-1956, CNRS Éditions (ISBN 9782222038276, lire en ligne), p. 387–400
- « Abd el-Kader, un modèle pour notre époque », dans Abd el-Kader, un spirituel dans la modernité, Presses de l’Ifpo (ISBN 9782351590430, lire en ligne), p. 21–26
- Ahmed Bouyerdene, « L’autorisation de pèlerinage à La Mecque (al-Hajj) pour Abd el-Kader : implications politique et métaphysique », dans Abd el-Kader, un spirituel dans la modernité, Presses de l’Ifpo (ISBN 9782351590430, lire en ligne), p. 201–214