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L'Étranger

L'Étranger, est le premier roman publiĂ© d'Albert Camus, paru en 1942. Les premiĂšres esquisses datent de 1938, mais le roman ne prend vraiment forme que dans les premiers mois de 1940 et sera travaillĂ© par Camus jusqu’en 1941. Il prend place dans la tĂ©tralogie que Camus nommera « cycle de l'absurde » qui dĂ©crit les fondements de la philosophie camusienne : l'absurde. Cette tĂ©tralogie comprend Ă©galement l'essai Le Mythe de Sisyphe ainsi que les piĂšces de thĂ©Ăątre Caligula et Le Malentendu.

L'Étranger
Image illustrative de l’article L'Étranger

Auteur Albert Camus
Pays Drapeau de la France France
(Algérie française)
Genre Roman
Éditeur Éditions Gallimard
Collection Blanche
Date de parution
Illustrateur Nenniz
Nombre de pages 159

Le roman a été traduit en soixante-huit langues, c'est le troisiÚme roman francophone le plus lu dans le monde, aprÚs Le Petit Prince de Saint-Exupéry et Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne. Une adaptation cinématographique en a été réalisée par Luchino Visconti en 1967.

Incipit

La premiÚre phrase du roman (l'incipit) est l'une des plus célÚbres de la littérature française contemporaine :

« Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-ĂȘtre hier, je ne sais pas. »

Résumé

Le roman met en scÚne un personnage-narrateur nommé Meursault, vivant à Alger en Algérie française. Le roman est découpé en deux parties.

Au dĂ©but de la premiĂšre partie, Meursault reçoit un tĂ©lĂ©gramme annonçant que sa mĂšre, qu'il a placĂ©e Ă  l’hospice de Marengo, vient de mourir. Il se rend en autocar Ă  l’asile de vieillards, situĂ© prĂšs d’Alger. Veillant la morte toute la nuit, il assiste le lendemain Ă  la mise en biĂšre et aux funĂ©railles, sans avoir l'attitude attendue d’un fils endeuillĂ© ; le protagoniste ne pleure pas, il ne veut pas simuler un chagrin qu'il ne ressent pas.

Le lendemain de l'enterrement, Meursault dĂ©cide d'aller nager Ă  l'Ă©tablissement de bains du port et y rencontre Marie, une dactylo qui avait travaillĂ© dans la mĂȘme entreprise que lui. Le soir, ils sortent voir un film comique de Fernandel au cinĂ©ma et passent le restant de la nuit ensemble. Le lendemain matin, son voisin, Raymond SintĂšs, proxĂ©nĂšte notoire, lui demande de l'aider Ă  Ă©crire une lettre pour dĂ©nigrer sa maĂźtresse maure envers laquelle il s'est montrĂ© brutal ; il craint des reprĂ©sailles du frĂšre de celle-ci. La semaine suivante, Raymond frappe et injurie sa maĂźtresse dans son appartement. La police intervient et convoque Raymond au commissariat. Celui-ci utilise Meursault comme tĂ©moin de moralitĂ©. En sortant, il invite Marie et lui Ă  dĂ©jeuner le dimanche suivant Ă  un cabanon au bord de la mer, qui appartient Ă  un de ses amis, Masson. Lors de la journĂ©e, Marie demande Ă  Meursault s'il veut se marier avec elle. Il rĂ©pond que ça n'a pas d'importance, mais qu'il accepte volontiers l'idĂ©e.

Le dimanche midi, aprĂšs un repas bien arrosĂ©, Meursault, Raymond et Masson se promĂšnent sur la plage et croisent deux Arabes, dont le frĂšre de la maĂźtresse de Raymond. Meursault, apprenant que Raymond est armĂ©, lui demande de lui confier son revolver pour Ă©viter un drame. Une bagarre Ă©clate, au cours de laquelle Raymond est blessĂ© au visage d'un coup de couteau. Plus tard, Meursault, seul sur la plage, accablĂ© de chaleur et de soleil, rencontre Ă  nouveau l’un des Arabes, qui, Ă  sa vue, sort un couteau. AveuglĂ© par la sueur, Ă©bloui par le reflet du soleil sur la lame, Meursault tire de sa poche le revolver que Raymond lui a confiĂ© et tue l'Arabe d'une seule balle. Puis, sans raison apparente, il tire quatre autres coups sur le corps inerte.

Dans la seconde partie du roman, Meursault est arrĂȘtĂ© et questionnĂ©. Ses propos sincĂšres et naĂŻfs mettent son avocat mal Ă  l'aise. Il ne manifeste aucun regret, mais de l'ennui. Lors du procĂšs, on l'interroge davantage sur son comportement lors de l'enterrement de sa mĂšre que sur le meurtre. Meursault se sent exclu du procĂšs. Il dit avoir commis son acte Ă  cause du soleil, ce qui dĂ©clenche l'hilaritĂ© de l'audience. Le soleil provoqua, toujours selon Meursault, une distorsion de la vision semblable Ă  une hallucination. La sentence tombe : il est condamnĂ© Ă  la guillotine. L’aumĂŽnier visite Meursault pour qu'il se confie Ă  Dieu dans ses derniers instants, Meursault refuse. Quand l'aumĂŽnier lui dit qu'il priera pour lui, cela dĂ©clenche sa colĂšre.

Avant son dĂ©part pour la mort, Meursault finit par trouver la paix dans la sĂ©rĂ©nitĂ© de la nuit et mĂȘme souhaiter que le jour de son exĂ©cution de grandes foules qui le haĂŻssent soient au rendez-vous.

Personnages

  • Meursault : personnage principal, de prĂ©nom et d'Ăąge inconnus, mais jeune.
  • L'Arabe principal : tuĂ© par Meursault d'un coup de feu et ensuite criblĂ© de quatre autres coups. FrĂšre de la maĂźtresse de Raymond. Camus ne prĂ©cise pas son nom.
  • Emmanuel : collĂšgue de travail de Meursault.
  • CĂ©leste : ami de Meursault et gĂ©rant d'un restaurant frĂ©quentĂ© rĂ©guliĂšrement par ce dernier.
  • Le concierge : concierge de l'asile oĂč demeurait la mĂšre de Meursault.
  • Le directeur : il gĂšre l'asile oĂč Meursault avait placĂ© sa mĂšre.
  • Le patron : il emploie Meursault dans son entreprise. Meursault pense qu'il est rĂ©ticent Ă  lui accorder deux jours de congĂ© pour lui permettre d'assister Ă  l'enterrement de sa mĂšre.
  • Thomas PĂ©rez : un compagnon d'asile de la mĂšre de Meursault, devenu son fiancĂ©.
  • Marie Cardona : petite amie de Meursault, elle joue un rĂŽle important dans le parcours de Meursault, dont elle Ă©claire l'indolence et l'absence d'Ă©motivitĂ©.
  • Salamano : vieillard habitant sur le mĂȘme palier que Meursault, il bat son chien mais est paniquĂ© lorsque celui-ci vient Ă  disparaĂźtre, puis complĂštement dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Raymond SintĂšs : voisin de Meursault, il est l'Ă©lĂ©ment nĂ©vralgique dans le cours des Ă©vĂšnements.
  • Masson : ami de Raymond, il prend part indirectement aux Ă©vĂšnements survenus sur la plage.
  • Un groupe d'Arabes : composĂ© autour du frĂšre de la maĂźtresse de Raymond, celui que Meursault tue.
  • Le juge d'instruction : fervent croyant, il interroge Meursault Ă  plusieurs reprises sur le meurtre comme sur son Ăąme.
  • L'avocat : il cherche Ă  faire de belles phrases sans dĂ©fendre Meursault en particulier.
  • Le procureur : il accable Meursault Ă  travers ses discours oratoires et rĂ©ussit Ă  le faire condamner Ă  mort.
  • L'aumĂŽnier : il cherche Ă  convertir Meursault avant qu'il soit guillotinĂ©, n'y rĂ©ussit pas, puis dĂ©clenche toute la colĂšre de Meursault en lui disant qu'il va prier pour lui.

Style

La lecture du manuscrit de L'Étranger inspira Ă  AndrĂ© Malraux des remarques stylistiques qui furent communiquĂ©es Ă  Camus par son ami Pascal Pia[1]. Malraux notait l’usage abusif que Camus faisait de la structure « sujet, verbe, complĂ©ment, point »[1]. L'auteur apporte les modifications conseillĂ©es afin, concĂšde-t-il, d'« Ă©viter la caricature »[1].

Analyse et commentaires

Albert Camus en 1957.

Une référence au personnage de l'Arabe est faite dans La Peste : « Au milieu d'une conversation animée, celle-ci avait parlé d'une arrestation récente qui avait fait du bruit à Alger. Il s'agissait d'un jeune employé de commerce qui avait tué un Arabe sur une plage. »

Autre passerelle entre les Ɠuvres de Camus, dans L’Étranger, lorsque Meursault, en prison, trouve un journal sous sa couchette, il lit un fait divers qui sera, plus tard, la trame de la piĂšce de thĂ©Ăątre Le Malentendu.

Dimension philosophique du roman

L'Étranger, notamment dans la seconde partie, rappelle les procĂšs staliniens (vers 1932, tandis que L'Étranger paraĂźt en 1942). La loi du de Staline raccourcit les dĂ©lais de condamnation comme dans le livre, oĂč le procĂšs est trĂšs rapide.

Le genre rappelle aussi le thĂ©Ăątre de l'absurde (Alfred Jarry). C'est un genre traitant frĂ©quemment de l’absurditĂ© de l’Homme et de la vie en gĂ©nĂ©ral, celle-ci menant toujours Ă  une fin tragique.

Pour Jean-Paul Sartre, le roman d'Albert Camus vise Ă  donner le « sentiment de l'absurde », selon les termes qu'il emploie dans son article « Explication de L'Étranger », paru la veille de la sortie du roman de Camus et datĂ© de 1943 (puis repris dans les Situations de 1947).

Albert Camus lui-mĂȘme confirme en partie cette interprĂ©tation, mais souligne bien que L'Étranger n'est pas tant selon lui une dĂ©monstration de l'absurditĂ© du monde, que de la confrontation entre le caractĂšre non sensĂ© du monde et le dĂ©sir de comprĂ©hension de l'homme : « Ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce dĂ©sir Ă©perdu de clartĂ© dont l'appel rĂ©sonne au plus profond de l'homme », Ă©crit-il dans Le Mythe de Sisyphe.

Le philosophe Gabriel Marcel dans son article « Le refus du salut et l'exaltation de l'homme absurde », recueilli dans Homo Viator (Aubier Montaigne, 1944), se livre Ă  une lecture critique de L’Étranger (pages 269 Ă  273), oĂč il reproche Ă  Camus son monadisme radical et le contre-pari pascalien auquel il se livre.

Techniques narratives

Le récit est tout entier construit du point de vue du narrateur et exclut tout autre point de vue. Ce choix narratif a plusieurs effets de lecture, par exemple en donnant l'impression de visions du monde ou de l'espace qui sont uniques[2].

Contexte colonial

Dans son ouvrage Culture et impĂ©rialisme (en), le critique littĂ©raire Edward SaĂŻd souligne que, bien que L'Étranger soit souvent interprĂ©tĂ© comme une sorte de mĂ©taphore abstraite de la condition humaine, le roman est profondĂ©ment ancrĂ© dans son contexte historique, Ă  savoir l'AlgĂ©rie coloniale dans laquelle Albert Camus a grandi. SaĂŻd souligne par exemple que les personnages arabes ne sont jamais nommĂ©s et constituent un arriĂšre-fond passif Ă  la vie des personnages europĂ©ens qui eux ont des noms et des identitĂ©s : tout comme dans le systĂšme colonial, les Arabes occupent une position subordonnĂ©e[3].

Il faut prendre en compte que L'Étranger fut Ă©crit en 1942 et en 1945, bien avant la guerre d'AlgĂ©rie (1954-1962), Albert Camus a pris clairement position en tant qu'Ă©crivain anticolonialiste[4].

Édition illustrĂ©e

L'Étranger, eau-forte de Mayo, 1948.

En 1946 sort une Ă©dition de L’Étranger illustrĂ©e de 29 eaux-fortes par le peintre et crĂ©ateur de costumes Mayo[5].

Versions audio du roman

Par Albert Camus

En 1954, soit 12 ans aprĂšs la publication du roman, Camus enregistre pour l'ORTF la lecture intĂ©grale de L’Étranger[6]. Cet enregistrement a Ă©tĂ© publiĂ© en CD : L’Étranger, d'Albert Camus, texte intĂ©gral lu par Camus en , FrĂ©meaux et AssociĂ©s[7] (coffret de 3 CD avec un livret conçu par Roger Grenier).

Autre

Postérité

Traductions

Le roman a été traduit en soixante-huit langues[10], ce qui en fait le troisiÚme roman francophone le plus lu dans le monde, aprÚs Le Petit Prince de Saint-Exupéry et Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne[11].

Entre autres, L’Étranger a Ă©tĂ© traduit en afrikaans par Jan Rabie sous le titre Die buitestaander, publiĂ© en 1966 aux Ă©ditions Afrikaanse Pers-Boekhandel, il a Ă©tĂ© rĂ©Ă©ditĂ© chez Praag Uitgewery Ă  Johannesbourg en 2005[12] ; en espĂ©ranto par Michel Duc-Goninaz en 1993 et publiĂ© par SAT[13] ; en kabyle par Mohamed Arab AĂŻt Kaci et publiĂ© gratuitement sur Internet ; en anglais plusieurs fois, la traduction originale fut faite par Stuart Gilbert en 1954, et la plus rĂ©cente traduction fut rĂ©alisĂ©e par Sandra Smith en 2013 ; en espagnol par JosĂ© Ángel Valente ; en polonais (1re Ă©dition en 1958, nombreuses rĂ©Ă©ditions chez divers Ă©diteurs en Pologne ou en France) par Maria Zenowicz (pl) (Ă©pouse de Kazimierz Brandys) ; en nĂ©erlandais par Adriaan MorriĂ«n sous le titre De Vreemdeling publiĂ© par De Bezige Bij Amsterdam ; en malgache par Esther Randriamamonjy en 2002 et publiĂ© par le Trano Printin'ny Fiangonana Loterana Malagasy Ă  Antananarivo sous le titre de Vahiny.

Adaptations

Au cinéma

À l'initiative de l'acteur GĂ©rard Philipe, ami d'Albert Camus depuis 1945, une adaptation de L'Étranger au cinĂ©ma est envisagĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 1950[14] - [15] - [16]. En septembre 1950, l'Ă©crivain y est favorable si Jean Renoir en est le rĂ©alisateur et si GĂ©rard Philippe incarne Meursault, deux conditions qui deviennent sine qua non . Les pourparlers concernant les droits d'adaptation s'engagent en octobre – via Lucienne Watier (l'impresario de GĂ©rard Philipe) de l'agence Cimura – avec Dionys Mascolo, reprĂ©sentant les Ă©ditions Gallimard, et le producteur de cinĂ©ma d'origine russe Sacha Gordine pour un tournage envisagĂ© au printemps 1951. Cependant, le montant des droits de cession (de 10 millions de francs), jugĂ© trop Ă©levĂ©[14], ralentit les nĂ©gociations et Jean Renoir, appelĂ© sur d'autres projets Ă  Hollywood, se dĂ©siste ; les nĂ©gociations Ă©chouent donc finalement en fĂ©vrier 1951[15]. Par la suite, Ingmar Bergman – grand admirateur de l'Ă©crivain et metteur en scĂšne de Caligula en 1946[17] – Ă©tablira des contacts avec une sociĂ©tĂ© de production et Albert Camus pour adapter le roman, mais le projet n'aboutit pas[16].

AprĂšs la mort de Camus, en 1960, sa veuve contacte le producteur Dino De Laurentiis pour une nouvelle tentative d'adaptation au cinĂ©ma. Elle exige de choisir elle-mĂȘme le scĂ©nariste et le rĂ©alisateur. Son choix s’arrĂȘte finalement sur Luchino Visconti, aprĂšs que Mauro Bolognini, Joseph Losey et Richard Brooks eurent Ă©tĂ© pressentis pour la mise en scĂšne ; Marcello Mastroianni, libre Ă  la suite de l’ajournement du tournage du Voyage de G. Mastorna de Federico Fellini, incarnera Meursault, alors que Jean-Paul Belmondo, puis Alain Delon, avaient Ă©tĂ© initialement choisis[16]. Mastroianni finance lui-mĂȘme une partie du film et Luchino Visconti rĂ©alise L’Étranger, production franco-italienne, qui sortira en 1967. Cette adaptation est cependant unaniment jugĂ©e mĂ©diocre en raison d'un certain « manque d'audace » du rĂ©alisateur, contraint par la veuve de Camus de respecter Ă  la lettre le roman, ce qui est souvent incompatible avec les spĂ©cificitĂ©s de la narration cinĂ©matographique[16].

En bandes dessinées

Inspiration dans d'autres Ɠuvres

Littéraires

  • Meursault, contre-enquĂȘte, Kamel Daoud, Ă©ditions Barzakh, 2013 (ISBN 978-9931-325-56-7) et Actes Sud 2014 (ISBN 978-2330033729), est un roman proposant le point de vue du frĂšre de « l'Arabe », tuĂ© par Meursault. Selon l'Ă©diteur, Kamel Daoud « confond dĂ©libĂ©rĂ©ment Meursault et Camus. [...] Par endroits, il dĂ©tourne subtilement des passages de L’Étranger. »[20]. L'ouvrage obtient en 2014 le prix François-Mauriac, et le prix des cinq continents de la francophonie. Il est prĂ©sent dans la derniĂšre sĂ©lection du prix Goncourt 2014[21], et est Ă  une voix de le remporter (quatre votes contre cinq[22] pour Pas pleurer de Lydie Salvayre[23].) L'annĂ©e suivante, il remporte le prix Goncourt du premier roman 2015.
  • En est publiĂ© aux Ă©ditions Allary le roman La Joie, de Charles PĂ©pin, oĂč l'auteur et « philosophe emprunte Ă  Albert Camus, puisqu'il s'inspire du cĂ©lĂšbre rĂ©cit du prix Nobel de littĂ©rature L'Étranger. C'est la mĂȘme histoire, mais PĂ©pin l'a inscrite dans les annĂ©es 2000 »[24], pour la critique du journal Le Figaro. Celle du magazine L'Express le mentionne Ă©galement : « Charles PĂ©pin publie La Joie, un roman dont le hĂ©ros rappelle le Meursault de Camus. »[25]
  • Aujourd'hui, Meursault est mort - Dialogue avec Albert Camus, Salah Guemriche, Ă©ditions Frantz Fanon (ISBN 978-9931-572-04-6), Alger (PremiĂšre Ă©dition en e-book : Amazon, ).

Musicales

  • L’Étranger a inspirĂ© en 1978 Ă  Robert Smith, le leader et chanteur des Cure, une chanson intitulĂ©e Killing an Arab.
  • Une chanson du groupe de no wave californien Tuxedomoon reprend le thĂšme dans une chanson reprenant le titre du roman L'Étranger dans leur album Suite en sous-sol en 1982.
  • CrĂ©Ă©e en 2008 et en tournĂ©e jusqu'en 2014, la performance musicale Albert Camus lit L’Étranger Remix[26] (HĂ©lice Productions), conçue par Pierre de MĂ»elenaere, avec Pierre de MĂ»elenaere et Orchid Bite Visuals. Le spectacle reprend les enregistrements originaux de Camus lisant des extraits de ce roman en 1954[27], mixĂ©s en direct avec des musiques Ă©lectroniques, et illustrĂ©s par des images sur Ă©cran gĂ©ant. Cette performance a actuellement Ă©tĂ© jouĂ©e dans sept pays.
  • Des extraits sont intercalĂ©s dans la chanson Acid Mist Tomorrow du groupe français Hypno5e.
  • Le groupe Pixies a Ă©galement repris le thĂšme dans leur album Trompe le monde paru en 1991, avec la chanson The Sad Punk.

Cinématographiques

  • The Barber, des frĂšres Coen (2001), pourrait ĂȘtre rapprochĂ© du roman de Camus : « Les deux Ɠuvres partagent en effet la mĂȘme illustration de cette philosophie de l’absurde - aussi essentielle chez Camus que chez les Coen, en plus d’ĂȘtre sensiblement construites sur la mĂȘme ossature (monotonie / meurtre /procĂšs). »[28]
  • Aux abois, film français rĂ©alisĂ© par Philippe Collin (2005), est librement adaptĂ© du roman du mĂȘme nom de Tristan Bernard (le roman est publiĂ© en 1933, soit une dizaine d'annĂ©es avant L'Étranger). Ce film fait toutefois explicitement rĂ©fĂ©rence Ă  l'aventure de Meursault Ă  travers le dialogue final entre Paul DumĂ©ry (le hĂ©ros) et son avocat. La noirceur et l'absurditĂ© comique de nombreuses scĂšnes, la personnalitĂ© apparemment insipide du hĂ©ros, la trame menant ce dernier d'une vie monotone au meurtre, puis Ă  l'Ă©chafaud, mais aussi Ă  une ultime rĂ©flexion sur la valeur de l'existence et de la vĂ©ritĂ©, sont un hommage du rĂ©alisateur tout autant rendu Ă  Tristan Bernard qu'Ă  Albert Camus.

Chorégraphiques

Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta a signé un spectacle homonyme « d'aprÚs le roman d'Albert Camus », créé à la MC2 de Grenoble le .

Notes et références

  1. Albert Camus et André Malraux, Albert Camus, André Malraux, Correspondance 1941-1959, Paris, Gallimard, , 152 p. (ISBN 978-2-07-014690-1), p.96.
  2. Georges Pomet, « La structure de l’espace dans ‘‘L’Étranger’’ », Études françaises, vol. 7, no 4, novembre 1971, p. 359-372 (lire en ligne).
  3. (en) Said, Edward W., Culture and imperialism, Vintage, (ISBN 0-09-996750-2 et 9780099967507, OCLC 30892218, lire en ligne), p. 204 Ă  224 (Chapter VII - "Camus and the French imperial experience").
  4. https://books.openedition.org/apu/2476?lang=fr ..paragraphe 19 Ă  21, "Edward W. Said et Albert Camus : un malentendu ?" de Bernard Mouralis 2003.
  5. Voir sur gallimard.fr..
  6. Article et extraits de la lecture par Camus, article Télérama du 9 décembre 2009, consulté le .
  7. Le coffret, sur le site des Éditions FrĂ©meaux..
  8. Fiche du livre audio, sur le site des Ă©ditions Gallimard..
  9. Lisbeth Koutchoumoff Arman, « Camus, le virus et nous », Le temps,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  10. « Camus l'éternel révolté », in Les hors-série de L'Obs, n°97, novembre 2017, page 74.
  11. (es) .
  12. Beeld, 7 février 2005.
  13. (eo) « La fremdulo »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) sur le site de l’Association mondiale anationale.
  14. (en) Olivier Todd (trad. Benjamin Ivry), Albert Camus: A Life, Knopf/Doubleday Publishing Group (ISBN 9780307804761, lire en ligne), p. 485.
  15. « Quand GĂ©rard Philipe voulait ĂȘtre Meursault... », La Lettre de la PlĂ©iade, no 52, novembre/dĂ©cembre 2013, pp. 4-7.
  16. Éric Steiner, « Albert Camus et le cinĂ©ma », La LibertĂ©, 19 dĂ©cembre 2009.
  17. Joël Magny, Ingmar Bergman, repÚres chronologiques, Encyclopédie Universalis, consulté le .
  18. Fiche de l'album, sur le site de l'Ă©diteur..
  19. Fiche de l'album, sur le site de l'Ă©diteur..
  20. « Meursault, contre-enquĂȘte sur le site des Editions Barzakh »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), Octobre 2013.
  21. Emmanuel CarrÚre absent de la premiÚre sélection du Goncourt, lemonde.fr, 4 septembre 2014.
  22. Article Prix Goncourt 2014, journal L'Express, du 11/15/2014..
  23. Yacine Farah, « Kamel Daoud, si prĂšs du but
 », El Watan, 6 novembre 2014.
  24. « La joie et autres plaisirs minuscules », article journal Le Figaro, du 12 février 2015.
  25. « Charles Pépin: "La joie est une émotion folle et éphémÚre" », article magazine L'Express, du 21 février 2015.
  26. Le spectacle, sur le site de son producteur : HĂ©lice Productions..
  27. « L’électro-Ă©tranger de Camus » : critique du spectacle, journal Le Soir du 4 mars 2009, consultĂ© le .
  28. Analyse du film, sur le site Film de Culte..

Voir aussi

Bibliographie

  • Vicente Barretto, Camus: vida e obra. [S.L.]: JoĂŁo Álvaro, 1970
  • Revue des Lettres modernes, Autour de L’Étranger, sĂ©rie Albert Camus 16, 1995
  • Edoardo Cagnan, « Meursault entre voix et texte : la monotonie de la ponctuation dans L’Étranger d’Albert Camus », Études françaises, vol. 56, n° 2, 2020, p. 67–81 (lire en ligne).
  • P.-G. Castex, Albert Camus et « L’Étranger », JosĂ© Corti, Paris, 1965
  • U. Eisenzweig, Les Jeux de l’écriture dans « L’Étranger » de Camus, Archives des lettres modernes, Minard, Paris, 1983
  • B. T. Fitch, Narrateur et narration dans « L’Étranger », Archives des lettres modernes, Minard, 1968
  • Bernard Pingaud, L’Étranger, d’Albert Camus, Folio, Gallimard, 1992.
  • Jean-Paul Sartre, Situations I, Gallimard, 1947, p. 99-121.
  • Yacine Kateb, Nedjma (roman), 1956
  • Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe, Folio Essais, Gallimard, 1942 (2006 pour l’édition citĂ©e).
  • Alice Kaplan, En quĂȘte de L'Étranger, Gallimard, 2016

Articles connexes

Liens externes

Bases de données et dictionnaires

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