MC2
La MC2 est le nom de la maison de la Culture de Grenoble. Situé rue Paul-Claudel, l'édifice culturel de 22 000 m2 inauguré en 1968 est labellisé scène nationale mais également « patrimoine du XXe siècle » de Grenoble depuis 2003. Cet édifice consacré aux spectacles vivants, mais également à des cycles de grandes conférences tous publics, reste encore largement associé dans les esprits au développement urbanistique de la période olympique de la ville[1].
Maison de la Culture de Grenoble
Type |
Théâtre Danse contemporaine Musiques du monde Musique classique |
---|---|
Lieu | Grenoble |
Coordonnées | 45° 10′ 20″ nord, 5° 43′ 58″ est |
Architecte | André Wogenscky |
Inauguration | |
Capacité |
Grande salle de 1 028 places Auditorium de 998 places Salle de création de 494 places Petite salle de 244 places |
Site web | www.mc2grenoble.fr |
RĂ©sidence
Jean-Claude GallottaCentre dramatique national des Alpes
Les Musiciens du Louvre dirigés par Marc Minkowski
Le , l'Orchestre national de France y organise son concert du Nouvel An, sous la baguette d'Emmanuel Krivine[2].
Historique
L'idée d'une grande maison de la Culture apparaît avec la création en 1958 de l'association pour la culture par le théâtre et les arts (ACTA). Lorsqu'en , Grenoble obtient l'organisation des Jeux d'hiver de 1968, l'association demande et obtient du ministre des Affaires culturelles l'édification d'une maison de la Culture. Les études durent en réalité de septembre 1965 à septembre 1966. À l'automne 1966, l'association pour la maison de la Culture devient l'association pour la gestion de la maison de la Culture et nomme l'homme de théâtre, Didier Béraud, comme premier directeur[3].
Construite dans une zone non urbanisée de la ville par une équipe pluridisciplinaire conduite par l'architecte André Wogenscky grâce au budget des Jeux olympiques, elle est remise à la ville le et inaugurée le par André Malraux, ministre des Affaires culturelles et père du concept des maisons de la Culture[4]. André Wogenscky dispose d'un capital de recherches personnelles en matière de "théâtres toriques" et de collaborations avec le scénographe Jacques Polieri. L'équipe comprend, pour l'agence Wogenscky, Bauwens et Pétard (pour les études) ainsi que Lavet et Bourgeois (pour le chantier). Les équipements scéniques sont conçus par Demangeat et Candaes, le mobilier et l'aménagement intérieur par Alain Richard ; le bâtiment contient un rideau d'avant-scène signé par Martin Barre. Le bureau d'études SETEC est représenté par M. Delaunay ; l'entreprise spécialisée SORES gère la construction du théâtre tournant. Enfin, la sculpteure Marta Pan signe une oeuvre au titre du 1 % du Ministère de la Culture, abondé par la Ville de Grenoble.
Le Fonds d'archives d'André Olivier Wogenscky (03/06/1916- 05/08/2004) a été déposé progressivement à la Direction des Archives de France et à l'IFA (Cote : 168 IFA. Cité de l'Architecture et du Patrimoine - compléments importants en 2015/2019). Les bornes chronologiques du fonds couvrent la période 1946/1991. Des fractions de fonds sont également disponibles en complément à la Fondation Le Corbusier (période d'activités commune) et à l"EPAD (La Défense, Hauts de Seine). Formé à l'ENBA Paris de 1935 à 1944, son dossier d'élève est également accessible (base AGORHA).
Avant même son inauguration, son architecture rappelle aux journalistes l'aspect d'un grand paquebot blanc surmonté de deux volumes noirs. Le tout premier spectacle est donné par le guitariste australien John Williams, quelques jours avant l'inauguration[4]. Dès son ouverture, elle compte 20 000 adhérents et possède la particularité d'avoir une scène de théâtre mobile dotée d'un plateau tournant dans lequel prennent place les spectateurs[5].
L'année suivante, en , s'installe à proximité immédiate de cette maison de la culture un autre établissement culturel financé par le budget olympique, le Conservatoire national de région. Après le départ de Didier Béraud, l'institution est dirigée de 1973 à 1977 par Catherine Tasca[6]. De 1981 à 1986, Georges Lavaudant dirige la maison de la Culture[7] qui est renommée Le Cargo en 1985. L'année suivante, le chorégraphe Jean-Claude Gallotta prend la direction du Cargo et devient par là même le premier chorégraphe à la tête d'une scène nationale[8]. Après trente ans d'activité, le Cargo ferme ses portes à l'automne 1998 afin de réaliser d'importants travaux de rénovation et d'extension. Durant ces travaux, les spectacles se jouent hors les murs, à La Rampe à Échirolles, à l'Hexagone de Meylan, à l'Amphithéâtre de Pont de Claix et à l'Heure bleue de Saint-Martin-d'Hères. En , Yolande Padilla est nommée à la direction du Cargo[9], puis en , Michel Orier lui succède à la direction de l'établissement[10]. L'année suivante, on profite des travaux de rénovation pour installer sur la pelouse du Cargo, l'œuvre de Dominique Gonzalez-Foerster, un jardin paysage portant le nom de Jardin des dragons et des coquelicots avec son dragon en pierre et un poteau d'éclairage quadrichromique[11].
L'édifice porte le nom de MC2 depuis le , date à laquelle, il a rouvert ses portes après d'importants travaux de réhabilitation et d'agrandissement de 38 M€, couvert à 42,3 % par la ville, 40 % par l'État, 10,7 % par le département et 8 % par la région. Toutes les salles sont rénovées, la salle de théâtre est transformée en un auditorium de 998 places et la petite salle de théâtre est dotée d'une pente. Un nouvel édifice réalisé par l'architecte Antoine Stinco et relié à l'ancien par deux passerelles de verre, est construit pour recevoir deux studios de danse et une grande salle de création accueillant des spectateurs. La cafétéria est y également transférée.
La fréquentation atteint depuis cet agrandissement la barre des 100 000 spectateurs par saison. Elle atteint même 120 000 spectateurs en 2013[12]. À partir de , la MC2 passe sous contrôle de la métropole de Grenoble qui se dote de la compétence culture[13].
En , lors de son cinquantième anniversaire, la MC2 organise une grande flash mob chorégraphiée par Jean-Claude Gallotta[14] et le suivant, l'ancien directeur Georges Lavaudant y présente une soirée intitulée La bande à Jo tandis que la grande salle de théâtre devient la salle Georges-Lavaudant[15].
Organisation
La MC2 est un établissement public de coopération culturelle subventionné par le ministère de la culture et de la communication, la région Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil général de l'Isère, la métropole de Grenoble et la ville de Grenoble. En 2010, le budget de l'institution est de 9,3 millions d'euros par an[16]. En 2013, il est de 12,6 millions d'euros[12].
C'est une scène nationale dirigée depuis le par Jean-Paul Angot[17], en remplacement de Michel Orier. Le , le Centre dramatique national des Alpes déjà hébergé par la MC2 fusionne sa structure avec la MC2[18]. La MC2 abrite également le Centre chorégraphique national de Grenoble (CCN2) dirigé par Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane depuis 2016. L'orchestre Les Musiciens du Louvre y est en résidence depuis 1996.
En 2014, la MC2 compte 58 salariés et de 50 à 100 intermittents par mois[12].
À compter du , Arnaud Meunier est nommé à la direction de la MC2[19].
Événements
En , la MC2 accueille l'un des sept concerts français de l'œuvre Music for 18 Musicians du compositeur américain Steve Reich[20].
En 2009, Jean-Claude Gallotta crée le spectacle de danse L'Homme à tête de chou devant accompagner l'album L'Homme à tête de chou d'Alain Bashung. La première est donnée le , cinq jours après la sortie de l'album et huit mois après la mort du chanteur[21].
Les locaux sont aussi destinés à accueillir des manifestations diverses comme en , pour la cinquième fois depuis 2007, les États généraux du Renouveau organisés par le quotidien Libération. Près de 21 000 personnes ont assisté aux débats lors de l'édition 2011 de cette manifestation[22].
La MC2 accueille un public très varié grâce à la large palette de sa programmation comme lors de la saison 2017-2018 qui voit des concerts du violoniste Renaud Capuçon, du rappeur Kery James ou encore de la chanteuse Olivia Ruiz[23]. La MC2 peut également accueillir des groupes de musique électronique comme Kraftwerk en [24].
Salles
- une grande salle de 1 028 places (salle Georges-Lavaudant depuis )
- un auditorium de 998 places
- une petite salle de 244 places
- une salle de création de 494 places, (700 m2)
- un studio de répétition pour le théâtre
- deux studios de danse et un studio d'enregistrement.
Accès
La MC2 est desservie par la ligne A du tramway de Grenoble.
Notes et références
- Catherine Lagrange, « Que reste-t-il des JO de Grenoble ? », Le Point,‎ (lire en ligne).
- « Concert du Nouvel An - Hors les murs », sur www.maisondelaradio.fr, (consulté le )
- Philippe Ivernel, Jonny Ebstein, Le théâtre d'intervention depuis 1968.
- « La maison des jeunes et de la culture de Grenoble », sur fresques.ina.fr, (consulté le )
- « La maison Phénix », Libération,‎ (lire en ligne)
- data.bnf.fr, Maison de la culture. Grenoble.
- « Georges Lavaudant à Grenoble », sur fresques.ina.fr, (consulté le )
- « Jean-Claude Gallotta », sur gallotta-danse.com, (consulté le )
- culture.gouv.fr du 12 juillet 1999
- « Michel Orier nommé à Grenoble », Libération,‎ (lire en ligne)
- « Des sculptures contemporaines dans l’espace urbain », sur spot-web.fr, (consulté le )
- « MC2 : J'ai dix ans », Le Petit Bulletin,‎ (lire en ligne)
- « L'Hexagone de Meylan et la MC2 entrent dans le giron de la métropole de Grenoble », France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, 30 janvier 2017.
- « La MC2 propose un flashmob avec Jean-Claude Gallotta pour lancer ses 50 ans », Le Petit Bulletin,‎ (lire en ligne)
- « La MC2 rend hommage à Georges Lavaudant pour fêter son demi-siècle », sur placegrenet.fr, (consulté le )
- Clarisse Fabre, « Le label "scène nationale" fête ses vingt ans d'existence », Le Monde, 12 mars 2011.
- Nomination de Jean-Paul Angot à la direction de MC2, scène nationale de Grenoble
- « Petit drame entre amis au Centre dramatique national des Alpes », Le Petit Bulletin,‎ (lire en ligne)
- « Aranaud Meunier nommé à la MC2 de Grenoble », Libération,‎ (lire en ligne)
- « Steve Reich fascine et on en redemande ! », ResMusica,‎ (lire en ligne)
- Bruno Lesprit, « Pour L'Homme à tête de chou, Bashung s'est coulé dans la peau de Gainsbourg », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « Affluence record aux Etats généraux du Renouveau à Grenoble », Libération,‎ (lire en ligne)
- « Jean-Paul Angot, directeur de la MC2 : "S'adresser au plus grand nombre par des moyens modernes" », France Bleu,
- « Kraftwerk en concert : des lunettes 3 D pour un voyage dans le temps. », Culturebox, (consulté le )
Liens externes
- Site officiel de la MC2
- Ressources relatives Ă l'architecture :