Kerien
Kerien [kɛʁjɛ̃] est une commune du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France.
Kerien | |||||
L'église Saint-Pierre. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Guingamp | ||||
Intercommunalité | Guingamp-Paimpol Agglomération | ||||
Maire Mandat |
Claude Salomon 2020-2026 |
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Code postal | 22480 | ||||
Code commune | 22088 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
250 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 11 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 23′ 27″ nord, 3° 12′ 39″ ouest | ||||
Altitude | 285 m Min. 223 m Max. 307 m |
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Superficie | 21,88 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Callac | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Le nom de la commune en breton est Kerien-Boulvriag.
Géographie
Situation
Kerien est située à 8 km au sud de Bourbriac (chef-lieu du canton). Les communes les plus proches sont Kerpert, Lanrivain, Maël-Pestivien, Magoar.
La paroisse fait partie du territoire breton traditionnel du pays Fañch.
Géologie et relief
De Duault à Corlay en passant par Kerien et Saint-Nicolas-du-Pélem, sur plus de 30 km, un massif granitique correspondant à la partie ouest du batholite de Quintin, domine, atteignant 290 mètres, les collines schisteuses de la partie orientale du bassin de Châteaulin situées à son sud.
Entre Bourbriac et Kerien, se trouve le col de Roc'h C'hlas Vihan situé à 300 mètres d'altitude sur la route de Bourbriac par la D 8 ; l'ascension du col fait environ 4,5 km de long pour une dénivellation moyenne d'environ 2,5 %.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[2].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[5] complétée par des études régionales[6] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Kerpert », sur la commune de Kerpert, mise en service en 1987[7] et qui se trouve à 6 km à vol d'oiseau[8] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 1 130,6 mm pour la période 1981-2010[9]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Saint-Brieuc », sur la commune de Trémuson, mise en service en 1985 et à 31 km[10], la température moyenne annuelle évolue de 11 °C pour la période 1971-2000[11] à 11,2 °C pour 1981-2010[12], puis à 11,4 °C pour 1991-2020[13].
Urbanisme
Typologie
Kerien est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [14] - [15] - [16]. La commune est en outre hors attraction des villes[17] - [18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (89,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (61,3 %), terres arables (27,5 %), prairies (8,3 %), forêts (2,8 %)[19].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[20].
Histoire
Préhistoire
L'occupation humaine est attestée dès le Néolithique comme en témoignent les très nombreux menhirs qui ont été érigés sur le territoire de la commune : alignement de Kersaliou, menhir et dolmen de Creac'h-an-Archant, menhir de Cosquer Jehan, menhir de Crech Quenez Bras, menhir de Kerligan, menhir de Kerohou Vraz, menhir de Magourou.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Karian vers 1330[21], parrochia de Querien en Quintin en 1407, trefve Querien en 1535 et en 1536, Querrien en 1543[22].
Kérien signifie littéralement « ville froide » ; mais on croit que ce mot est une corruption de Ker Jan, qui veut dire ville, « lieu de Jean »[22] - [21].
La paroisse de Kérien, ou mieux Ker-Jan devrait son nom à la petite chapelle Saint-Jean, beaucoup plus ancienne que le bourg, si on s'en rapporte à la tradition[22].
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Kerien porte les noms de 47 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[24].
La Seconde Guerre mondiale
La mission interalliée Aloès est parachutée à Kerien le pour prendre le commandement des opérations FFI en Bretagne ; elle était composée d'une vingtaine d'officiers dont le colonel Éon[25] alias Signe, le colonel Dewavrin alias Passy, le colonel Dupérier alias Resultante, le lieutenant Mansion ainsi que du colonel Stevens, de Diener, du radio Henri Durand, de Jed Daniel, du SAS, de Cary-Elwes, du caporal Erik Mills, du radio Delplanque, de Georges Lalisse et de Maurice Schumann (mais ce dernier n'a pas sauté, car il a eu peur). Le but de l'opération était de coordonner les actions de résistance en Bretagne ; le P.C. fut installé dans la ferme des Le Mouel[26] - [27]. L'État-Major FFI des Côtes-du-Nord de Marceau (Yves Le Hégarat) secondé par Louis Le Meur (alias commandant Rolland ) est déjà sur place, ayant libéré la zone avant l'arrivée des GI's. Le 6 aout, le commandant Rolland aidé par une vingtaine d'hommes, sous les ordres du colonel Passy, mirent en déroute 200 allemands. Quatre resistants sont morts au cours du combat: Yves Le Roux, Alexandre Le Moal, Gustave Gorregues, Jean-Marie Lavenan (plaque) [28] - [29]
Le monument aux morts de Kerien porte les noms de 10 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale[24].
L'après Seconde Guerre mondiale
Un soldat (Robert Boutier) originaire de Kerien est mort pour la France pendant la Guerre d'Algérie[30].
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[33].
En 2020, la commune comptait 250 habitants[Note 7], en diminution de 9,75 % par rapport à 2014 (Côtes-d'Armor : +1,05 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Kerien a perdu 78 % de sa population entre 1851 et 1999, passant de 965 à 218 habitants entre ces deux dates.
Lieux et monuments
- Église Saint-Pierre (porche, roue à carillons). Voir aussi : Pietà de Kerien
- Chapelle et fontaine Saint-Jean du Pénity.
- Menhirs de Cosquer Jehan et de "Saint Norgant".
- Motte féodale de "Cosquer Jehan".
- Calvaire de Kerligan du XVIe siècle (belle croix avec des sculptures, Christ en croix, Vierge de Pitié sur un piédestal de pierre grise).
- Étang du Blavet (Natura 2000).
- Nombreux blocs erratiques ("chaos granitiques").
Personnalités liées à la commune
- François Le Mouël, né à Kérien, le .
Photos
- Église Saint-Pierre.
- Calvaire de Kerligan.
- Chapelle Saint-Jean du Pénity.
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[4].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Bretagne », sur www.chambres-agriculture-bretagne.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Kerpert - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Kerien et Kerpert », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Kerpert - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Kerien et Trémuson », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Saint-Brieuc - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Paris, Editions Jean-paul Gisserot, , 126 p. (ISBN 978-2-87747-482-5 et 2-87747-482-8, lire en ligne), p. 75 et 100.
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Kérien » (consulté le ).
- Thierry Jigourel, "Le cheval en Bretagne", éditions Coop Breizh, 2017.
- ACAM-MEMORIAL, « Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
- Joseph Marie Éon, voir http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=67421
- « infiltrations ».
- « plaque ».
- Archives Service Historique de la Défense de Vincennes, cote GR 16P 360965, et GR 8Ye 103857.
- « morts au combat ».
- ACAM-MEMORIAL, « Relevé », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.