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Jacques Théodore Saconney

Jacques-Théodore Saconney, né le à Turin en Italie et mort le à Dijon, est un officier français, qui a été un général de division (armée de l'air française), un scientifique spécialisé dans la photographie aérienne et la météorologie, et un aérostier chevronné.

Jacques-Théodore Saconney
Naissance
TurinDrapeau de l'Italie
Décès
Dijon
Origine Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Génie, puis Armée de l'air
Grade Général de division
Années de service 1895 – 1934
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Grand officier de la LĂ©gion d'honneur[1]
Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique

Biographie

Fils de Jacques Philippe Théodore Saconney et de Agathe Poillot, Jacques Théodore Saconney est issu d'une famille originaire de Saconnex dans le Canton de Genève dont la branche cadette émigra en France au XVIe siècle à la suite de la Réforme protestante pour s'installer en Bourgogne (à Gevrey).

L'orthographe du nom Saconney s'est fixée tardivement, nom de famille qui s'est écrit alternativement: de Saconay, Sacconay, Saconney, Sachonay ou encore Sacconex.

La branche cadette devint bourguignonne et fut active dans la viticulture (branche dont est issue le Général Saconney) alors que la branche aînée (la famille de Sacconay) resta en Suisse et s'éteignit au XIXe siècle[2]

Au début du XIXe siècle, le père de Jacques Théodore se lança dans l'aventure de la construction des lignes de chemin de fer entre la France et l'Italie et s’installe vers 1865 à Turin pour y développer une activité d’hôtelier qui prospéra et l'amena à devenir un propriétaire important à Turin.

Jacques Théodore fut élève au Lycée Henri-IV et entra à École polytechnique (France) en 1895. Alors qu'il était affecté au 4e régiment du génie il devint aéronaute.

En 1902 il mit au point une cartographie reposant sur la photographie tractée par des Cerfs-volants. En 1909, la Section Technique du Génie lui confie les études d’utilisations militaires du Cerf-Volant[3], il publie avec Théophile Bois un article sur l'usage des cerfs-volants[4] et participa avec Louis Gabriel Madiot comme pilote à la Grande Semaine d’Aviation de la Champagne. En mai 1909, Dollfus, Madiot et Saconney font le voyage en Angleterre dont l’armée a autorisé une observation à distance des essais d’ascension de Cody. Saconney, conçoit un train de cerfs-volants, le fait construire par la société Astra (spécialisée dans la fabrication des ballons) et part l’essayer au Portel dans le Pas-de-Calais

Pendant la Première Guerre mondiale il prit la tête d'une section du génie basée à Épinal qui faisait de la reconnaissance aérienne avec des ballons et des cerfs-volants.

Cerf-volant du capitaine Saconney, 1910 .
La voiture-treuil est du type Saconney modèle 1916, sur Delahaye 80.

Carrière militaire

  • Lieutenant-colonel :
  • Colonel :
  • GĂ©nĂ©ral de brigade : , Inspecteur du matĂ©riel et des installations techniques aĂ©ronautiques
  • GĂ©nĂ©ral de division, Par dĂ©cret du , il accède au grade de gĂ©nĂ©ral de division, maintenu Inspecteur technique de l’aĂ©ro-nautique militaire. Le , il est nommĂ© membre du Conseil supĂ©rieur de l’Air pour l’annĂ©e 1931. Il gardera ce poste pour les annĂ©es 1932, 1933 et 1934, avec voix dĂ©libĂ©rative en 1934.
  • Il reçoit le rang avec prĂ©rogatives de Commandant de Corps d’ArmĂ©e. PlacĂ© en congĂ©s dĂ©finitif le

Pionnier en aéronautique, observation et aviation civile

La guerre terminée, le combattant d'hier voit son rôle se continuer en s'amplifiant dans une autre sphère. Appelé à nouveau par le général Duval, il crée et organise les services de la Navigation Aérienne. C'est l'organisation générale du Bourget et des aéroports des diverses lignes internationales en France et en Afrique du Nord, à laquelle il faut joindre la création des principales liaisons aériennes actuelles.

Ainsi, entre 1919 et 1922 il participe à la création de l'Aviation civile en application du plan Saconney[5] - [6].

Le général Nudant déclara à son sujet que :

« L'artisan du réseau aérien français fut le général Saconney qui le conçut comme l'amorce, en tous les sens, des grands parcours internationaux avec cette pensée que chaque nation équiperait le tronçon empruntant l'atmosphère au-dessus de son territoire. »

Saconney était le représentant à la commission des applications météorologiques en navigation aérienne de l'Organisation météorologique internationale.

Il devint membre du Conseil supérieur de l'air en 1922. Il est entre autres à l'origine du concept de phare aéronautique français, construit à partir des années 1920 pour guider les avions de nuit ou par mauvaise visibilité[7] - [8] et inaugura le Phare aéronautique du Mont Afrique de Dijon en 1926.

Lors de la mise en place des phares à travers la France, le général Saconney déclara alors :

« Et désormais, au moment où le pilote va voir s’estomper, puis disparaître dans les dernières lueurs du couchant les repères qui, jusque-là, l’avaient guidé, le grand phare tournant va s’allumer et, par ses grands pinceaux lumineux qui balaieront l’espace et fouilleront la nuit, il portera à tous les navigateurs de l’air, qu’attriste le grand vide noir, le réconfort de sa présence[9]. »

Parmi les nombreux articles consacrés au général Saconney, Le Figaro indique notamment à son propos :

« Partout où il passe, il fait œuvre créatrice. Il est un savant et un chef. Il fait épanouir sa haute culture scientifique dans tous les domaines. (…) Dans le domaine de l'activité scientifique internationale, représentant de notre pays dans les Congrès, il s'impose par sa haute culture scientifique, qu'il s'agisse de la météorologie, de la photographie, de l'optique, de la métagrammétrie ou de la navigation aérienne. Grâce à son orientation technique, animé par une volonté et une foi ardentes dans les destinées de l'aéronautique, à laquelle il a toujours cru, allant toujours au-devant du progrès, il a su, au cours de ces dernières années, accentuer le rendement des organes techniques des formations et améliorer la sécurité aérienne et la valeur professionnelle du personnel technique. »

— Le Figaro, 1er décembre 1932

DĂ©corations

Le général Saconney est en outre titulaire de la croix de guerre belge 1914-1918 et commandeur de l'ordre de Léopold (Belgique).
L'aide qu'il a apportée aux services aéronautiques alliés lui a valu en outre l'honneur d'être fait grand officier ou commandeur dans les ordres nationaux des pays suivants :

Travaux techniques et ouvrages du général Saconney

Un premier exposé des travaux technique du général Saconney a été effectué par Georges Blancher (Revue L'Aérophile de 1928) :

  • Règlement sur la construction du matĂ©riel aĂ©rostatique (1903);
  • Études sur le cerf-volant et Ă©dition d'une thĂ©orie complète sur l'utilisation de ces appareils, pour la première fois employĂ©s rationnellement.
  • Premier cours d'AĂ©ronautique Ă  l'École supĂ©rieure de marine (thĂ©orie gĂ©omĂ©trique de l'aĂ©roplane).
  • Cap. J. Saconney, « Restitution photographique », dans Roger Aubry, Annuaire GĂ©nĂ©ral et International de la Photographie, Paris, Plon, (lire en ligne).
  • Construction de trains de cerfs-volants montĂ©s avec treuils, expĂ©rimentĂ©s Ă  Boulogne-sur-Mer (1909-1910).
  • Continuation des mĂŞmes expĂ©riences Ă  bord des croiseurs en 1911 et 1912.
  • Étude des hĂ©lices en vraie grandeur au laboratoire installĂ© par l'officier au camp de Châlons.
  • CrĂ©ation Ă  la mĂŞme Ă©poque d'un treuil automobile pour cerfs-volants montĂ©s et ballons captifs; ce matĂ©riel, parfait en tous points devint rĂ©glementaire pendant la guerre, et fut Ă©ditĂ© Ă  de nombreux exemplaires.
  • CrĂ©ation d'une section automobile de cerfs-volants montĂ©s comportant treuil et remorque.
  • En 1912, mise sur pied d'une section automobile de Photographie AĂ©rienne avec treuil et remorque photographique, qui fut utilisĂ©e en 1915 en Artois et en Champagne pour la prise de vues obliques des premières lignes.
  • En 1913, mise en service d'une voiture d'AĂ©rologie pour l'Ă©tude des courants aĂ©riens et des remous crĂ©Ă©s par les obstacles terrestres. Ce fut lĂ  le premier poste de mĂ©tĂ©orologie en campagne qui devint le point de dĂ©part de nombreux postes rĂ©glementaires de sondage aĂ©rologique pourvus de matĂ©riel, et rĂ©gis par de bonnes mĂ©thodes d'emploi.
  • Depuis 1905, le gĂ©nĂ©ral Saçonney s'occupa activement de photographie aĂ©rienne. Il exĂ©cuta par ses procĂ©dĂ©s personnels des levers de cĂ´tes qui furent rĂ©compensĂ©s par un Prix de l'AcadĂ©mie des Sciences. Un matĂ©riel spĂ©cial de photographie aĂ©rienne Ă  la mer fut expĂ©rimentĂ© avec succès sur les cĂ´tes de France et du Maroc. En 1912, il rĂ©alisa un appareil de photographie aĂ©rienne pour avions et ballons (appareil de 26 et première mise au point de l'AĂ©rophote). Un volume sur la MĂ©trophotographie, publiĂ© par lui en 1913 rĂ©sumait toutes les Ă©tudes et tous les rĂ©sultats antĂ©rieurs obtenus par lui qui furent d'ailleurs rĂ©compensĂ©s par la mĂ©daille Salverte de la SociĂ©tĂ© Française de Photographie.

Ouvrages

  • Instruction sur les aĂ©rostats militaires. 3e partie. Construction et entretien du matĂ©riel rĂ©glementaire. Titre I. MatĂ©riel aĂ©rostatique. Chapitre II. Travaux de corderie. Chapitre III. Suspensions et nacelles. Chapitre IV. Filet. Cdt Hirschauer, Cne Saconney, 1er rĂ©giment du gĂ©nie, 1903, 166 pages
  • Cerfs-volants militaires, Berger-Levrault, 1909, 94 pages
  • MĂ©trophotographie, O. Doin et fils, 1913, 287 pages
  • Indicateur gĂ©nĂ©ral des rĂ©seaux aĂ©riens, Éditions Juillet, 1921

Bibliographie

  • Georges Blancher, « AĂ©ronaute contemporain : le gĂ©nĂ©ral Saconney », in revue L'AĂ©rophile, numĂ©ros 21-22, 1er-, p. 322 et 334.
  • SIMPSON, William Lindsay, « Une famille bourguignonne originaire de Gevrey: Les Saconney », Revue C'Ă©tait hier, Le canton historique de Gevrey-Chambertin, NumĂ©ro 16, Imprimerie S2E (Marsannay la CĂ´te), , p. 6-11.
  • « L'utilisation du cerf-volant de type Saconney, durant la 1re Guerre mondiale » (20 pages) et « L'histoire du cerf-volant dans son contexte militaire, depuis sa crĂ©ation jusqu'Ă  1915 » (41 pages), publiĂ© par l’Association sportive du cerf-volant soissonnais, 2005
  • la biographie de Jacques Saconney dans le livre "les aĂ©rostiers cerfs-volistes" de Dominique Cotard, publiĂ© par l’Association sportive du cerf-volant soissonnais


Notes et références

  1. En 1900, la loi du 9 décembre regroupe les Cies d'aérostation en un bataillon attaché au 1er régiment du génie. En 1901, le Décret du 21 janvier attribue le numéro 25 aux aérostiers. Elles sont regroupées le 1er avril 1904 pour former, sous les ordres du chef de bataillon Hirschauer, le 25e Bataillon du Génie. En 1910, le décret du 5 avril organise l'autonomie de l'Aérostation militaire, mais elle reste dans ses garnisons d'origine, entre autres les 4 Compagnies de Place à Verdun, Toul, Épinal et Belfort.
  2. Fiche du Kléber sur le forum pages14-18
  3. les compagnies dites "de terrain" ont deux missions: organiser les pistes et armer la DCA.
  1. Dossier sur la Base LĂ©onore
  2. famille de Saconay: La maison de Sacconay, qui possédait le petit et le grand Sacconay, près de Genève, occupait un rang distingué parmi la noblesse de Savoie. Elle a produit treize chanoines comtes de Lyon. La ligne directe, établie à Bursinel, dans le bailliage de Morges, remontait à Guillaume de Sacconay, vivant en 1220, dont l’aîné épousa Mathilde, fille de Guillaume, comte de Genevois. Armes : de sable, à trois étoiles d’argent, au chef chargé d’un lion issant de gueules. . voir http://www.grand-saconnex.ch/fr/culture/la-culture-au-Grand-Saconnex-0-453 et "L'Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, 1861", https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k365890/f226.item.
  3. Cerfs-volants militaire, l'observatoire aérien in Revue du génie militaire, 1909 sur Gallica
  4. Cerfs-volants militaires, Berger-Levrault, 1909 - 94 pages
  5. Général Nudant, « Les routes aériennes », L’Ouest-Éclair, 25 août 1927, Le Républicain quotidien, « L'artisan du réseau aérien français fut le général Saconney qui le conçut comme l'amorce, en tous les sens, des grands parcours internationaux avec cette pensée que chaque « nation équiperait le tronçon empruntant l'atmosphère au-dessus de son territoire. ».
  6. Louis François, L'aéroport de Marseille-Marignane, « Les Études rhodaniennes », 1929, vol. V, 5-1, p. 163
  7. Annexe Biographie de Jacques-Théodore Saconney
  8. Bulletin de la Société française de photographie Société française de photographie - 1908 "Saconney (Jacques-Théodore), capitaine du Génie, Section technique du Génie, 39, rue de Bellechasse, Paris 7e (1908). "
  9. Page de couv. de À à la recherche des phares aéronautiques en Poitou-Charentes / Louis DELALONDE et Daniel JOUSSE, Le Picton n° 213, mai-juin 2012 [PDF]
  10. « Cote LH/2430/6 »

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