Illfurth
Illfurth [ilfyʁt] est une commune française de l'aire urbaine de Mulhouse située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Illfurth | |
La mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sundgau |
Maire Mandat |
Christian Sutter 2020-2026 |
Code postal | 68720 |
Code commune | 68152 |
Démographie | |
Population municipale |
2 464 hab. (2020 ) |
Densité | 269 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 40′ 24″ nord, 7° 15′ 57″ est |
Altitude | Min. 255 m Max. 391 m |
Superficie | 9,16 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Illfurth (ville-centre) |
Aire d'attraction | Mulhouse (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton d'Altkirch |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | illfurth.fr |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
La signalisation routière distingue depuis peu, en périphérie de l'agglomération principale, les quartiers Illfurth-Collège et Illfurth-Largue (du nom de la rivière qui longe ce quartier).
La rivière la Largue se jette dans l'Ill sur le ban de la commune d'Illfurth.
Le territoire communal repose sur le bassin houiller stéphanien sous-vosgien.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Illfurth est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. Elle appartient à l'unité urbaine d'Illfurth, une agglomération intra-départementale regroupant 3 communes[4] et 4 179 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[5] - [6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Mulhouse, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 132 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[7] - [8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (56,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (56,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (29,4 %), terres arables (28,4 %), zones agricoles hétérogènes (20,3 %), zones urbanisées (14,5 %), prairies (7,4 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Histoire
Origine du nom : de l'allemand Furt (gué) et de la rivière l'Ill qui traverse la commune[11].
Le site de la colline du Britzgyberg est d'abord occupé sporadiquement durant l'âge de la pierre polie ou l'âge du bronze, puis devient le siège, du VIIe au Ve siècle av. J.-C., d'un important village du premier âge du fer. Des fouilles mettent au jour les vestiges d'une ville fortifiée ainsi qu'une quantité de petits objets témoignant d'une intense activité artisanale. L'oppidum, haut lieu de la civilisation celtique, était en relation avec les comptoirs grecs du bassin méditerranéen auprès desquels il se fournissait en céramiques. Le territoire d'Illfurth ne se dépeuple pas à l'époque gallo-romaine et accueille de multiples fermes, une opulente villa rustica, fondée au Ier siècle av. J.-C. et détruite au cours du IIe siècle apr. J.-C. Les tribus franques s'établissent enfin au pied du Britzgyberg et fondent le village d'Illfurth. Deux cimetières signalent la densité du peuplement mérovingien[11].
Au Xe siècle, la décadence de l'empire carolingien profite aux seigneurs locaux qui se font les protecteurs des villageois. Illfurth est alors un des villages les plus peuplés de la seigneurie d'Altkirch et constitue à lui seul une mairie. Le monastère de l'Oelenberg y possède une cour colongère. En 1324, le village passe aux mains des Habsbourg. Frédéric de Burnkirch, seigneur du lieu, meurt sans descendant direct en 1375 lors des combats qui l'opposent, lui et d'autres nobles de la région, aux « Anglais » d'Enguerrand de Coucy, mercenaires qui profitent des troubles de la guerre de Cent Ans pour piller les villages. Le château de Burnkirch est détruit dans la bataille. La guerre de Trente Ans est fatale à Illfurth. Les troupes impériales, la peste, les Suédois, la famine, s'attaquent successivement au village. La cour d'Oelenberg est incendiée. Il ne reste plus que 70 habitants lorsque le Sundgau passe au roi de France par les traités de Westphalie en 1648. Les deux siècles suivants sont les plus favorables[11].
Une houillère artisanale est exploitée par intermittence entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle[12] - [13].
En 1807 débute la construction du canal du Rhône au Rhin. L'industrialisation de la commune commence. La ligne de chemin de fer Mulhouse-Altkirch, et bientôt Belfort, s'arrête à Illfurth en 1857. Si la guerre de 1870 épargne le village, la Première Guerre mondiale cause des dégâts[11].
Le village est connu pour une histoire de possession qui fut médiatisé. En 1864, deux frères, Thiébaut et Joseph, furent atteints d'une mystérieuse maladie. Le docteur Alfred Szerlezkin ne trouvait pas la cause et fit en désespoir de cause appel au prêtre du village Charles Brey. Les enfants avaient des réactions disproportionnées au contact ou à la vue des objets religieux. Les parents étaient débordés, aussi, l'évêque ayant appris leur infortune leur envoya deux religieuses du couvent de Strasbourg afin de les aider. L'enquête de l'évêque menée par trois théologiens en conclu à la possession au vu des événements extraordinaires constatés (force physique déraisonnable pour leur âge, objets se mouvant seuls, etc.). L'exorcisme fut donc mené le au nom de la Vierge Marie et les deux enfants furent délivrés de l'emprise démoniaque[14]. Un monument est dédié à la Vierge pour cette délivrance, on peut y lire « In Memoriam perpetuam liberationis uorum possessorum Theobaldi et Josephi Burner, obtentae per intercessionem Beatae Mariae Immaculatae. Anno Domini MDCCCLXIX » (en souvenir perpétuel de la délivrance des deux possédés Théobald et Joseph Burner, obtenue par l’intercession de Marie, la Vierge Immaculée dans sa conception. L’an du seigneur 1869).
Héraldique
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Les armes d'Illfurth se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2020, la commune comptait 2 464 habitants[Note 3], en diminution de 1,95 % par rapport à 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Illfurth a un collège public d'enseignement secondaire, le collège de l'Ill. La commune possède également une école maternelle (trois classes en 2012) et une école élémentaire (5 niveaux répartis en 6 classes en 2012). Une structure périscolaire est gérée par la communauté de communes du secteur d'Illfurth (CCSI).
Une vingtaine d'associations animent la vie (sportive, culturelle, cultuelle, éducative, citoyenne, économique ou sociale) de la commune. Une bibliothèque municipale permanente offre de multiples possibilités (prêts de livres et revues, conférences, etc.) à ses adhérents. La commission culturelle du conseil municipal, associée à des associations locales, organise régulièrement des concerts, conférences, expositions ou salons (se renseigner à la mairie).
La commune propose à la location deux salles pouvant accueillir des manifestations : la salle polyvalente et la « maison des œuvres » (se renseigner à la mairie).
Lieux et monuments
- Le collège de l'Ill.
- La chapelle du Burnkirch chapelle du VIIe siècle, qui fut le théâtre du désenvoutement d'un des frères possédés (Joseph) en 1869. La chapelle est inscrite au titre des « monuments historiques ».
- La chapelle Saint-Brice (également dite « du Britzgyberg »).
- Le site archéologique du Britzgyberg (hallstattien).
- Le monument dédié à l'abbé Bochelen (prêtre réfractaire).
- Le clocher de l'ancienne église paroissiale (inscrit aux « monuments historiques »).
- Le cimetière militaire allemand de la Première Guerre mondiale où sont enterrés les disparus de la galerie Kilian de Carspach.
- L'église paroissiale Saint-Martin, construite en 1978.
- Un séquoia géant, arbre remarquable de 7,30 m de circonférence et de plus de 30 m de haut[26].
Personnalités liées à la commune
- Joseph Conombo, personnalité politique du Burkina Faso après guerre, participe à la libération de la France, et notamment à celle d'Illfurth durant la campagne d'Alsace en 1944. Il se lie alors d'amitié avec le sénateur maire de la ville Marcel Nuninger dont il épouse la fille Geneviève. Il a été à l'origine du jumelage d' Illfurth avec Kombissiri.
- Albert Mayer (1892-1914), premier soldat allemand tué lors de la Première Guerre mondiale.
- René Feldmann (1908-?) est un résistant français pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a, entre autres, organisé des évasions massives vers la Suisse[27].
- Anne-Marie Adam, professeure émérite de l'Université de Strasbourg et spécialiste de l'âge du fer a fouillé en 2006, 2014 et 2017 la fortification celte de la colline du Britzyberg[28].
Articles connexes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 d'Illfurth », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Mulhouse », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Le Patrimoine des communes du Haut-Rhin, éditions FLOHIC - 1998.
- Joseph Delbos, Description géologique et minéralogique du département du Haut-Rhin, Périsse, (lire en ligne), p. 437.
- Bulletin, vol. 7, Société industrielle de Mulhouse, (lire en ligne), p. 241 et 293.
- Danièle Martin, « Histoire », sur Lalsace.fr, L'Alsace, (consulté le ).
- Archives Départementales du Haut-Rhin
- Fiche généalogique Charles FELDMANN Charlot (Charles FELDMANN), sur geneanet.org
- René Muller, « Notice NetBDA NUNINGER Marcel », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace,
- « Pierre Weisenhorn, ancien député et maire d’Illfurth », L'Alsace, (lire en ligne)
- Louis Uhlrich et Gabrielle Claerr Stamm, « Notice NetBDA WEISENHORN Pierre Paul Emile », sur Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace,
- Nicolas Lehr, « Illfurth: Helmuth Bihl n’est plus », L'Alsace, (lire en ligne)
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « Le séquoia géant d'Illfurth », L'Alsace, , p. 19
- Association pour des études sur la Résistance intérieure des Alsaciens., « La Résistance des Alsaciens », Fondation de la Résistance, Département AERI, (ISBN 978-2-915742-32-9, consulté le ).
- https://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-3-2016/archimede-3-2016-dossier-la-palissade-dans-tous-ses-etats/