Enceinte protohistorique de Britzgyberg
L'enceinte protohistorique de Britzgyberg est un édifice celtique situé à Illfurth, dans le département français du Haut-Rhin. Contemporain des tumuli (tombes à épée) de Rixheim et de Sausheim et du tombeau d'Attila (ou tertre de Lisbuhl) de Saint-Louis-la-Chaussée époque à laquelle la construction d'ouvrages monumentaux et la détention d'objets importés du monde méditerranéen étaient des signes de pouvoir et de richesse[1], il est avec le site du Kastelberg un des rares exemples de place fortes de l'âge du fer dans le département.
Britzgybarg
Type | |
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Destination initiale | |
Style | |
Construction |
650-430 av. J.-C. |
Patrimonialité |
Coordonnées |
47° 40′ 26″ N, 7° 16′ 22″ E |
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Localisation
Ce site archéologique est situé à Illfurth sur la colline du Britzgyberg au nord-ouest de l'agglomération. La colline, d'une altitude maximale de 390 m, est couverte par une hêtraie chênaie[2]. Elle est traversée par un gros talus, vestige d'un rempart celte.
Toponyme
Britzgyberg viendrait de l'alsacien Britzgybarg qui peut littéralement se traduire par la montagne de Brice. Une chapelle dédiée à saint Brice successeur de Martin de Tours existe sur la colline depuis 1598. Toutefois, il pourrait également s'agir de la christianisation d'un toponyme plus ancien issu de la racine gauloise brig-, mot signifiant à la fois montagne et forteresse[3].
Historique
Ce qui n'était qu'un lieu de passage depuis le Néolithique devient entre 650 et 630 av. J.-C. (1er âge de fer) un site fortifié habité par une aristocratie celte. Situé au confluent de l’Ill et de la Largue et au débouché de la trouée de Belfort que l'on aperçoit par beau temps, la forteresse permettait de contrôler militairement et économiquement les échanges avec le sud de l'Europe comme l’atteste la présence de fragments d’amphores phocéennes et de céramiques attiques à figures noires importées depuis Athènes via l'Étrurie[1] et des fibules incrustées de corail. Ces découvertes plaident en faveur d'un site princier et d'une puissante aristocratie locale[4] appartenant à l'élite de son époque.
Vers le début du Ve siècle av. J.-C., le site est remodelé et le rempart est construit sur le flanc sud et au nord de l'éperon rocheux. Cet ouvrage défensif avait également une fonction ostentatoire pour l'aristocratie locale[4]. L'oppidum abritait un important centre de production (métallurgie, poterie) avec une activité pastorale intense aux alentours[5].
Un faubourg artisanal a également été identifié au pied de la butte côté Illfurth, lors d’une opération d’archéologie préventive en 2005[6].
La forteresse disparait à la suite d'un incendie vers 430. À cette époque, la fortification est définitivement abandonnée[1] et tombe alors dans l'oubli.
Lorsqu'il attire l'attention vers 1850, le rempart du Britzgyberg est assimilé à un vestige d'un camp militaire romain car des pièces de monnaie ont été découvertes à proximité[5]. En 1904, le directeur d'école et préhistorien badois Karl Gutmann met au jour deux citernes, un fossé défensif en contrebas du rempart et un fond de cabane. Il identifie ces éléments comme antérieurs à l'époque romaine. Il faut attendre 1970 pour que l'archéologue mulhousien Roger Schweizer entreprenne les premières campagnes de fouilles modernes. Le site fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1989[7] par un arrêté modifié en 1995[7]. Les campagnes de fouille sont reprises à partir de 2006 de façon régulière par Anne-Marie Adam de l'université de Strasbourg[5]. Les céramiques trouvées lors de ces recherches sont en partie exposées au musée historique de Mulhouse où une vitrine est consacrée à ce site depuis 2011 et ont fait l'objet d'une exposition à Soulzmatt en 2012[8] et de conférences destinées aux spécialistes.
- Vase période Hallstatt D
- Vase globulaire de fabrication locale
- Autre vase globulaire
- Pointe de lance en fer celte
- Céramique à figures noires importée d'Attique
Architecture
Le site se présente comme un éperon barré trapézoïdale à deux terrasses orienté Nord-Est Sud Ouest. Il était protégé par un rempart de pierre doublé d'un fossé[9]. D'une superficie d'environ 5 hectares, il occupe l'extrémité sud-ouest de la colline[6].
Bibliographie
Communications scientifiques lors de congrès
Anne-Marie Adam :
- Les systèmes fortifiés du Britzgyberg à Illfurth : pour une relecture des données, Table ronde internationale de Bibracte, 2006, Glux-en-Glenne, France. pp.37-43, 2010, collection Bibracte, 9
- Genese und Entwicklung der befestigten Höhensiedlung auf dem Britzgyberg in Illfurth (Haut-Rhin, Frankreich)
Abschlusskolloquium des DFG-Schwerpunktprogramm 1171, 2009, Stuttgart, Germany. pp.365-375, 2010
Avec Hélène Delnef, Alexandre Boyer
- Britzgyberg-Illfurth (Haut-Rhin) : bref aperçu de l'évolution céramique à partir d'une relecture des fouilles anciennes, B. CHAUME. Colloque international de Dijon, 2006, Dijon, France. pp.297-311, 2009
Autres publications
Roger Schweizer :
- Découverte de tessons attiques à figures noires au Britzgyberg près d’Illfurth, Bulletin du Musée historique de Mulhouse, 1967, 15-37 et 1971, p. 39-44
Références
- Conseil consultatif du patrimoine mulhousien (ouvrage collectif sous la direction de Joël Delaine, André Heckendorn et Muriel Roth-Zehner) (préf. Yves Coppens), Trésors d'archéologie, Mulhouse, Editions JDM, , 144 p. (ISBN 9782915836905), pp 57-58
- « Znieff 420030344 », sur INPN (consulté le )
- Michel Paul Urban, Lieux-dits dictionnaire étymologique et historique des noms de lieux en Alsace, Éditions du Rhin, Strasbourg 2003, (ISBN 2-7165-0615-9)
- « Archimède 3. 2016. Dossier. La palissade dans tous ses états... - Archéologie… », sur unistra.fr (consulté le ).
- « L'oppidum du Britzgyberg », sur www.lieux-insolites.fr (consulté le )
- http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/rapports/archeo-preventive2006/tome2.pdf
- « Enceinte protohistorique de Britzgyberg », notice no PA00085747, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Le Britzgyberg à Illfurth, une seigneurie celtique dans le sud de l’Alsace - Soultzmatt - Expositions - Espace des Sources », sur jds.fr (consulté le ).
- Panneau explicatif du musée historique de la ville de Mulhouse