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Hassen Chalghoumi

Hassen Chalghoumi, né à Tunis en 1972[1], est un responsable associatif et religieux franco-tunisien.

Hassen Chalghoumi
Hassen Chalghoumi, rue Nicolas-Appert, Paris, un jour aprĂšs la fusillade au siĂšge de Charlie Hebdo.
Biographie
Naissance
Surnom
imam des Juifs
Nationalité
Française
(depuis 2010)
Activité
Autres informations
Religion

Il est président de l'association culturelle des musulmans de Drancy, qui gÚre la mosquée Al-Nour dont il est l'un des imams.

Il se prĂ©sente comme partisan d'un dialogue inter-religieux, notamment entre islam et judaĂŻsme, ce qui lui vaut d'ĂȘtre surnommĂ© l'« l'imam des Juifs » par ses dĂ©tracteurs[2].

AprÚs un début de notoriété en 2006, il est, dans les années suivantes, de plus en plus présent dans les médias français en tant que représentant d'un « islam modéré ». La classe politique française en fait l'un de ses interlocuteurs dans les milieux musulmans[3].

Sa représentativité, ses qualifications en tant qu'imam et sa médiatisation font cependant l'objet de controverses.

Biographie

Fils d’un vĂ©tĂ©rinaire originaire d’AlgĂ©rie et d’une femme au foyer originaire de Bizerte, Hassen Chalghoumi grandit dans la ville du Bardo dans une famille qu'il dĂ©crit comme « religieuse mais libĂ©rale »[1] - [4]. Il est le seul des quatre enfants Ă  choisir de frĂ©quenter une Ă©cole coranique[1]. Il aurait quittĂ© la Tunisie en 1992, « aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la police de Ben Ali », selon son ancienne plume Farid Hannache.

Le futur « acteur remarquĂ© du dialogue entre islam et judaĂŻsme »[5], se rend alors briĂšvement en Syrie puis en Turquie avant de rejoindre Lahore au Pakistan, oĂč il restera trois ans et demi dans une madrassa, Ă©cole coranique fondamentaliste dĂ©pendant du mouvement Tabligh : « AprĂšs un an de perfectionnement en Inde, j’ai obtenu un diplĂŽme de thĂ©ologien qui me permet d’ĂȘtre imam », explique Chalghoumi[6].

Depuis lors, il dĂ©clare cependant : « Je n’ai jamais Ă©tĂ© fondamentaliste [
] je ne porte pas la barbe, je serre les mains de femmes et mes enfants sont dans le privĂ© catholique[7]. ». Cette pĂ©riode de sa vie est prĂ©sentĂ©e par Hassen Chalghoumi de façon trĂšs diffĂ©rente : aprĂšs le bac et jusqu'en 1996, il aurait Ă©tĂ© Ă  la recherche de ce qu'il appelle un « islam magique », et visite les pays mentionnĂ©s ci-dessus : Syrie, AlgĂ©rie, Turquie, Inde, et Pakistan donc. Selon ses dires, il aurait Ă©tĂ© sĂ©duit par l'esprit de Gandhi en Inde et par la Turquie, oĂč selon lui, « les minoritĂ©s sont protĂ©gĂ©es » et «l’État sĂ©parĂ© de la religion»[1]. Toujours selon ses dires, les Ă©coles qu'il aurait frĂ©quentĂ©es seraient des Ă©coles soufies[8].

Une fois formĂ© au Pakistan, Hassen Chalghoumi rejoint la France, en 1996[8], s’installant chez son frĂšre aĂźnĂ©, en Seine-Saint-Denis. L’annĂ©e suivante, il commence Ă  prĂȘcher dans les foyers immigrĂ©s, notamment au foyer Sonacotra de la rue Hector-Berlioz Ă  Bobigny. En parallĂšle, rapidement devenu l’un des chefs de la mouvance tabligh en Île-de France, « sillonnant les banlieues pour pratiquer le prosĂ©lytisme pakistanais » (Farid Hannache), il se fait embaucher Ă  l’Association pour une meilleure citoyennetĂ© des jeunes (APMCJ), officiant, entre 1999 et 2003, comme « grand frĂšre » (mĂ©diateur) Ă  la RATP[1]. Il est Ă©galement gĂ©rant d'une pizzeria qui fait faillite[9].

En 2000, il est naturalisé français[8].

Le , alors qu'il est manutentionnaire sur la plate-forme de Roissy, son badge d'accĂšs lui est retirĂ© pour « raisons de sĂ»retĂ© », dans le cadre d'une enquĂȘte portant sur l'un de ses frĂšres[10].

Une note de la Direction gĂ©nĂ©rale de la Police nationale rapporte qu'en 2004, lors d'un prĂȘche dans un foyer Sonacotra de Bobigny, il aurait Ă©tĂ© remarquĂ© pour ses positions extrĂ©mistes, et de ses appels en faveur du Djihad[8]. Il y affirme «celui qui va mourir au Djihad ira en direction du paradis»[8]. De plus, selon plusieurs sources au ministĂšre de l'IntĂ©rieur, Hassen Chalghoumi serait rĂ©pertoriĂ© par les services de renseignement pour son appartenance au mouvement fondamentaliste du Tabligh jusqu'en 2005, dont il aurait Ă©tĂ© encore proche en 2010[11]. Selon son ex-conseiller Farid Hannache, en 2004, le ministĂšre de l'IntĂ©rieur a lancĂ© une procĂ©dure d'expulsion Ă  son encontre, en raison de son intĂ©grisme[12]. Cette procĂ©dure sera annulĂ©e Ă  la suite de l'intervention de l'UOIF - l'Union des organisations islamiques de France[12]. Hassen Chalghoumi nie pour sa part avoir jamais Ă©tĂ© « extrĂ©miste », tandis que Jean-Christophe Lagarde, maire centriste de Drancy et proche de l'imam, affirme que la fiche accusant ce dernier d'extrĂ©misme vient d'une « manipulation des renseignements gĂ©nĂ©raux » : selon lui, « elle a Ă©tĂ© Ă©crite pour justifier le retrait du badge de M. Chalghoumi parce que ce dernier avait refusĂ© de devenir un informateur de la police[10]. »

Il participe aux cérémonies de commémoration au camp de Drancy[13], durant laquelle, il reconnait la « singularité de la Shoah », nouant à cette occasion des liens avec la communauté juive. C'est également à cette époque qu'il est remarqué par Jean-Christophe Lagarde, qui en fait l'un de ses contacts privilégiés dans les milieux musulmans de sa ville[14].

Lorsque Lagarde rencontre les associations musulmanes qui souhaitent édifier un lieu de culte, Chalghoumi est l'imam pressenti[13]. Il devient président de l'Association des musulmans de Drancy[15]. La mosquée est inaugurée le [16]. TrÚs vite, elle rassemble des milliers de personnes chaque semaine[13].

En , lors du débat sur le port de la burqa, il se déclare favorable à son interdiction. Il soutient alors la loi française sur l'interdiction de la burqa[17] - [18].

Peu aprÚs, en , il affirme avoir été agressé dans la mosquée de Drancy par un « commando islamiste »[13] - [19] - [20]. Cependant, sa version des faits est démentie par les fidÚles présents, et, par la suite, Chalghoumi reconnaßt ne pas avoir été présent au moment de la prétendue agression[21].

Entre janvier et , la mosquée de Drancy, gérée par l'association al-Nour qu'il dirige, est le théùtre de vives tensions entre les partisans de Chalghoumi, les fidÚles, et des partisans du collectif Cheikh Yacine de l'islamiste Abdelhakim Sefrioui. Les menaces dont il est l'objet lui valent alors la protection de la police[17] - [22] - [23].

En , il coécrit avec son ex-conseiller Farid Hannache, journaliste, Pour l'Islam de France[24].

Ce dernier, s'est depuis, totalement désolidarisé de Chalghoumi. Il le qualifie de caricature et de faux imam[12] - [25]. Il dénonce notamment son passé d'extrémiste, ses dérives politiciennes, ainsi que son illégitimité à parler au nom des musulmans[12] - [25].

À la suite de la dĂ©capitation de Samuel Paty, il a de nouveau fait l'objet de menaces de mort[26].

Il est mariĂ© et a cinq enfants[1], tous scolarisĂ©s dans une Ă©cole catholique, car, dit-il, « quand on a vu, sur sa premiĂšre photo de classe, que ma fille n'Ă©tait entourĂ©e que de blacks et de beurs, on s'est dit avec ma femme qu'elle ne devait pas rester dans cette Ă©cole[27]. » En effet, l’imam Hassen Chalghoumi « n’est pas un modĂšle de tolĂ©rance. Constatant qu’à l’école publique, ses filles avaient des camarades de couleur, celui qui a failli ĂȘtre reconduit aux frontiĂšres pour extrĂ©misme en 2004 les inscrit dans un Ă©tablissement privĂ©, arguant : « On n’est pas Ă  Tombouctou ici ! »[28]. »

Positionnement religieux

Sur l'islam en France

Hassen Chalghoumi se dit ĂȘtre un reprĂ©sentant d'un islam modĂ©rĂ© et rĂ©publicain[17], bien qu'en mĂȘme temps, il demeure proche du mouvement fondamentaliste Tabligh[11]. En , il tente de lancer la ConfĂ©rence des imams de France, avec pour objectif de crĂ©er une instance thĂ©ologique capable de crĂ©er des « fatāwā ». Le prĂ©sident du CRIF, le grand-rabbin de Paris, des Ă©lus et des diplomates des pays arabe sont prĂ©sents Ă  l’évĂšnement. Les reprĂ©sentants des communautĂ©s musulmanes ainsi que ceux de l'Église catholique n'y assistent pas[29]. La ConfĂ©rence reste une « coquille vide »[30].

Face à la « montée » d'un islam radical et de certaines «influences étrangÚres», il plaide pour la formation d'imams « républicains », qui vont « fortifier des valeurs », comme celle de la place à part entiÚre des femmes[31].

Il dénonce l'influence de la confrérie des FrÚres musulmans sur l'islam, qu'il qualifie de «plaie pour l'Islam»[17].

Son livre, Pour l'Islam de France, est un plaidoyer pour « un islam animĂ© par le mieux-vivre en France », oĂč il regrette que l'islam en France soit « sous-traitĂ© aux gouvernements Ă©trangers et aux sectes intĂ©gristes »[17].

AprĂšs l'assassinat de Samuel Paty, il dĂ©nonce l'islamisme Ă  Conflans-Sainte-Honorine, en compagnie d’une dizaine d'imams : « L’islamisme est une maladie de l’islam, il faut le combattre, dĂ©clare-t-il, trĂšs Ă©mu, face aux mĂ©dias. Les pays musulmans le combattent, l’islam politique est interdit dans certains pays, pourquoi chez nous on n'interdit pas l’islamisme ? Jusqu’à quand notre jeunesse va-t-elle payer ça ? [...]

Il faut de vrais aumĂŽniers dans les prisons et de vrais mĂ©diateurs dans les quartiers, poursuit-il la voix tremblante. Il faut que les musulmans parlent aux jeunes musulmans dans les quartiers, qu’ils dĂ©battent de ce que veut dire Charlie, de ce que signifie la libertĂ© d’expression, de ce que sont l’islam et l’islamisme »[32].

Concernant le voile intégral

Lorsqu'il Ă©tait prĂ©dicateur Ă  Bobigny, il dĂ©fendait le port du voile lors de ses prĂȘches[33].

En 2010, il dit :

« Je respecte leur pratique, mais je suis contre cette pratique. Ils (les extrĂ©mistes, NDLR) ont rĂ©sumĂ© l'islam, soit quinze siĂšcles de savoir et de lumiĂšres, en un bout de tissu sur le visage, c'est indigne ! [
] On a besoin de dialogue, d'aller vers l'autre[31]. »

Positionnement politique

À propos de la Shoah

Il intervient, en , lors d'une cĂ©rĂ©monie commĂ©morative au camp de Drancy et dĂ©clare qu'« Ă  quelques mĂštres d'ici, des personnes innocentes ont souffert d'une injustice sans Ă©gale, avant d'ĂȘtre dĂ©portĂ©es Ă  Auschwitz, juste car elles Ă©taient juives » et « qu'issus de la mĂȘme famille, enfants d'IsraĂ«l et d'IsmaĂ«l sont des cousins, et ce encore aujourd'hui »[13]. Quelques jours aprĂšs, sa maison est vandalisĂ©e[34].

En , il organise avec Marek Halter une cĂ©rĂ©monie d'hommage aux Juifs dĂ©portĂ©s au mĂ©morial du camp de Drancy qui rassemble 140 imams avec des rabbins, pour montrer que « l’islam n’a rien Ă  voir avec la haine. Il faut dĂ©noncer la violence, celle des nazis hier, celle des terroristes aujourd’hui[35]. » Le ministre de l'IntĂ©rieur, Manuel Valls assiste au dĂźner qui suit cette cĂ©rĂ©monie[35].

Dialogue avec la communauté juive

En 2009, Chalghoumi a établi des dialogues entre les communautés juive, catholique et musulmane au sein de sa mosquée, et malgré l'antagonisme de certains de ses fidÚles envers ces échanges il semblerait que son entreprise ait réussi non pas sans une certaine crispation de la part de ses opposants[36].

Il est convié au dßner du Conseil représentatif des institutions juives de France en 2012.

En 2013, son engagement lui vaut d'ĂȘtre rĂ©compensĂ© par le prix Copernic, un prix d'un montant de 3 000 euros remis par l’Union libĂ©rale israĂ©lite de France[37].

Cet engagement est contesté par ses détracteurs qui lui donnent le surnom d'« imam des Juifs »[38] - [39] - [40] - [41] - [42] - [43].

Visites en Israël

InvitĂ© en IsraĂ«l[44] Ă  un colloque intitulĂ© « religion et laĂŻcitĂ© », il se rend Ă  Tel Aviv le . Il est accompagnĂ© de plusieurs personnalitĂ©s françaises dont le philosophe Alain Finkielkraut, l’essayiste Caroline Fourest, et la journaliste Élisabeth LĂ©vy[45].

Le , Chalghoumi se rend en IsraĂ«l accompagnĂ© d'une dĂ©lĂ©gation de douze imams français. Cette dĂ©marche, Ă  l'initiative de l'ambassade d’IsraĂ«l, reçoit le soutien du ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres (le quai d'Orsay)[46]. Ce voyage qui est intĂ©gralement financĂ© par l'ambassade d’IsraĂ«l en France[47] permet Ă  la dĂ©lĂ©gation de se recueillir au mĂ©morial de Yad Vashem[46] et sur les tombes des victimes de Mohamed Merah, assassinĂ©es le 19 mars Ă  l’école juive d’Ozar Hatorah Ă  Toulouse et enterrĂ©es en IsraĂ«l. « Malheureusement, cĂŽtĂ© israĂ©lien, beaucoup pensent que les musulmans de France dĂ©testent les juifs, qu'il y a de l'antisĂ©mitisme. Notre voyage prouve que ça n'a rien Ă  voir avec l'islam » et qu'il s'agit « d'actes isolĂ©s », a alors insistĂ© Hassen Chalghoumi[35].

En , aprĂšs une nouvelle visite en IsraĂ«l ,oĂč il a dĂ©noncĂ© le boycott anti-IsraĂ«l et une rencontre avec le prĂ©sident Reuven Rivlin, il est l'objet de menaces de mort Ă  son retour en France[48].

Relations avec le gouvernement français

Entre 2010 et 2012, il assiste à plusieurs meetings de l'UMP, ce qui sera interprété par ses détracteurs comme un soutien à la candidature de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle[49].

Tunisie

Il a plusieurs fois défendu le régime de Ben Ali, affirmant notamment en :

« Le prĂ©sident actuel a sauvĂ© la Tunisie de la guerre civile algĂ©rienne. Les mĂȘmes intĂ©gristes tunisiens voulaient instaurer la mĂȘme barbarie talibane et provoquer la mĂȘme guerre civile algĂ©rienne
 La Tunisie est un pays libre et moderne
[50] »

S'exprimant sur les révolutions arabes, il a critiqué le résultat des premiÚres élections démocratiques en Tunisie qui avaient donné gagnant le parti islamiste :

« Ce qui se passe aujourd'hui dans le monde arabe est trĂšs grave. Quand le parti islamiste Ennahdha accĂšde au pouvoir en Tunisie, quand 40 % des Tunisiens de France ont votĂ© pour lui, je suis catastrophĂ©. Je connais le double langage des islamistes, je suis musulman, je suis tunisien
 Ces gens-lĂ  veulent instaurer la charia, et tout le monde se rĂ©jouit[51]. »

Actualités et faits divers

À propos de Charlie Hebdo

Le , aprÚs un incendie volontaire du siÚge de Charlie Hebdo, il déclare :

« Je le condamne (l'incendie), je ne trouve aucun justificatif à un acte criminel qui est contre les principes de la République et tous les principes de l'islam[52]. »

En , à la suite de la sortie sur internet de la vidéo « L'Innocence des musulmans », Charlie Hebdo publie des caricatures sur Mahomet. Hassen Chalgoumi dénonce ces caricatures et qualifie l'attitude du journal d'« irresponsable »[36].

À la suite des attentats de janvier 2015 en France, il en qualifie les auteurs de « barbares Â» et de « criminels Â»[53].

Controverses

Représentativité et légitimité

Selon Pascal Boniface, directeur de l'IRIS, la communautĂ© musulmane se verrait dĂ©signer, en la personne de Chalghoumi, un responsable qu'elle n'aurait pas choisi, et qui ne la reprĂ©senterait pas[54]. Toujours selon Boniface, Chalghoumi occupe la parole d’une communautĂ© dont il n’a pas le soutien, mais il tire sa lĂ©gitimitĂ© des mĂ©dias et des milieux politiques dominants[54]. Parmi les musulmans, il serait largement ignorĂ©, voire violemment rejetĂ©[54]. Ce rejet proviendrait d'aprĂšs Boniface non pas de ses positions, mais de son illĂ©gitimitĂ©[54] :

« si Chalghoumi est rejetĂ©, ce n’est pas parce qu’il est modĂ©rĂ©, comme certains veulent le faire croire, mais parce qu’il est illĂ©gitime. »[55].

Pascal Boniface juge l'action de Chalghoumi contre-productive, et que, loin de combattre le prĂ©jugĂ© d’un islam radical et intolĂ©rant, il le conforterait puissamment[54].

Pour de nombreux musulmans, Hassen Chalghoumi est « un pur produit des politiques et des médias ». Il divise[56]. Il est peu apprécié dans les milieux musulmans de France[57] et la disproportion entre sa représentativité et son exposition dans les médias critiquée[58].

Cependant, LibĂ©ration remarque que Hassen Chalghoumi est lui-mĂȘme un « reprĂ©sentant de la communautĂ© musulmane » trĂšs souvent dĂ©noncĂ©, notamment par des musulmans, comme un imposteur[59].

Critiques au sein de la communauté musulmane et appels à la démission

En 2010, l'islamiste Abdelhakim Sefrioui s'oppose violemment à Hassen Chalghoumi, tentant de le faire destituer de son poste à la mosquée de Drancy[22]. En , des membres du collectif pro-palestinien Cheik Yassine, voyant une caméra dans la salle des ablutions de la mosquée de Drancy, prétendent qu'il pourrait y en avoir d'autres dissimulées dans l'espace réservé aux femmes. Le conseiller de l'imam Farid Hannache explique qu'il n'y a qu'une seule caméra « posée à la demande des fidÚles qui constataient une recrudescence des vols à cet endroit »[60].

L'année suivante, Chalghoumi est placé sous protection policiÚre aprÚs des menaces proférées par Sefrioui et ses soutiens[23].

Le , le Collectif pour la dignité des musulmans rédige une lettre ouverte et appelle Chalghoumi à la démission. Quelques intellectuels musulmans se joignent à cet appel et signent une pétition[61]. Ce collectif entend dénoncer ce qu'il appelle son instrumentalisation par le pouvoir politique et sa collaboration avec le CRIF aux dépens de la communauté musulmane.

En , Farid Hannache, coauteur du livre Pour l’islam de France, voit en Chalghoumi « ce qu'il y a de pire dans l'islam : la manipulation politique »[62]. Il lui reproche notamment d'avoir militĂ© pour Nicolas Sarkozy lors de l’élection prĂ©sidentielle de 2012[62].

En novembre 2020, une pĂ©tition circule « Pour que Hassen Chalghoumi ne soit plus le porte-parole des musulmans de France »[63]. AprĂšs des propos de Ghaleb Bencheikh, prĂ©sident de la Fondation de l’islam de France, dans le site TSA-AlgĂ©rie, que Chalghoumi estime insultant Ă  son Ă©gard, ce dernier porte plainte contre l’islamologue[64].

Page Wikipédia

Lors d'une interview pour le Jerusalem Post, Chalghoumi déclare avoir payé une société pour faire « remettre à jour réguliÚrement » sa page Wikipédia. Selon lui, elle serait « hackée par les FrÚres musulmans »[65].

Rachid Birbach

Le dimanche 27 dĂ©cembre 2015, la chaĂźne publique France 3 invite dans son journal tĂ©lĂ©visĂ© un prĂ©tendu imam nommĂ© Rachid Birbach, dont le parcours est jalonnĂ© de mensonges en tout genre. Ce qui provoque une polĂ©mique. La chaĂźne de tĂ©lĂ©vision s'est expliquĂ©e auprĂšs d'ArrĂȘt sur images sur le choix de son invitĂ© : « Il nous a Ă©tĂ© recommandĂ© par M. Chalghoumi, l'imam de Drancy », a expliquĂ© la chaĂźne. Hassen Chalghoumi a ensuite affirmĂ© au journal LibĂ©ration n'avoir « jamais recommandĂ© Rachid Birbach aux journalistes de France 3 »[66] - [67] - [59] - [68].

Publications

  • Hassen Chalghoumi et Farid Hannache (collab.), Pour l'Islam de France, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 423 p. (ISBN 978-2-7491-1600-6, BNF 42314887).
  • Hassen Chalghoumi et David Pujadas, Agissons avant qu'il ne soit trop tard : Islam et RĂ©publique, Paris, Le Cherche midi, coll. « Documents », , 118 p. (ISBN 978-2-7491-3055-2, BNF 43557533).
    La couverture porte en surimpression la mention « Le défi d'un imam ».
  • Hassen Chalghoumi, 100 idĂ©es reçues sur l'Islam, Le Cherche Midi, , 158 p. (ISBN 978-2-7491-4825-0, lire en ligne), aperçu.
  • Hassen Chalghoumi, LibĂ©rons l'islam de l'islamisme, Hugo Doc, , 195 p. (ISBN 2755695005).

Documentaire

Hassen Chalghoumi a fait l'objet d'un film documentaire, diffusé le à 20 h 40 sur La Chaßne parlementaire.

Notes et références

  1. Annette LĂ©vy-Willard, « Hassen Chalghoumi. L’imam des lumiĂšres », sur LibĂ©ration.fr,
  2. « Des dizaines d'imams au Mémorial de la Shoah à Drancy pour "dénoncer la violence" », sur France 24, (consulté le )
  3. Manuel Valls en quĂȘte de l'islam modĂ©rĂ© auprĂšs de l'imam de Drancy, Le Monde, 5 fĂ©vrier 2013
  4. Le Monde ajoute que ses parents seraient algĂ©riens (voir « Agression de l'imam de Drancy en Tunisie : sa version contestĂ©e Â», Le Monde, 2 septembre 2013) alors que France 24 affirme que son pĂšre est algĂ©rien et sa mĂšre tunisienne (voir Hassen Chalghoumi, imam audacieux sous protection sur France 24, 14 fĂ©vrier 2013)
  5. L’Express, 18 mars 2010.
  6. H. Chalghoumi, Pour l’Islam de France.
  7. Le Figaro, 27 mars 2009.
  8. « L'imam Chalghoumi de Drancy connu de la police pour avoir été extrémiste », sur www.ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
  9. Nathalie Revenu, 29 novembre 2020, « Menaces de mort, exil et protection policiĂšre : pourquoi l’imam de Drancy dĂ©range », sur Le Parisien (consultĂ© le )
  10. L'imam de Drancy, vedette du Crif, Le Parisien, 4 février 2010
  11. « L'imam de Drancy suspecté de liens avec des fondamentalistes », sur www.lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  12. « Beur FM : Farid Hannache, ex-conseiller de Hassen Chalghoumi, dévoile la vérité sur l'Imam de Drancy », sur www.beurfm.net/, BEUR FM, (consulté le )
  13. Cécile Gabizon, « L'imam de Drancy prÎne l'ouverture », sur Le Figaro,
  14. « Hassen Chalghoumi, un paria parmi les siens Â», Le Point, 16 septembre 2013.
  15. Thierry Dupont, « Le Rastignac du "9-3" », sur L'Express,
  16. « SAINT-DENIS : GROUPE INTERRELIGIEUX POUR LA PAIX – 93 » (consultĂ© le )
  17. « La burqa, un bout de tissu indigne de l'islam », sur www.lefigaro.fr, Le Figaro, (consulté le )
  18. « Hassen Chalghoumi, un imam pas comme les autres », sur www.lepoint.fr, Le Point, (consulté le )
  19. « Hassen Chalghoumi, imam de la mosquée de Drancy », sur www.france24.com, (consulté le )
  20. « L'imam de drancy s'explique », sur www.20minutes.fr, 20 minutes, (consulté le )
  21. « Drancy : l'imam anti-burqa s'est-il vraiment fait agresser ? », sur www.lci.tf1.fr, TF1, (consulté le )
  22. Aziz Zemouri, « Conflans : le rÎle d'un agitateur radicalisé pointé du doigt », sur Le Point, (consulté le ).
  23. Étienne Girard et Paul Conge, « FrĂšre musulman, pro-Hamas : Sefrioui, le prĂ©dicateur Ă  l'origine de la fronde contre l'enseignant dĂ©capitĂ© », sur marianne.net (consultĂ© le ).
  24. Martine Ghozlan, « Islam de France: Ces voix modĂ©rĂ©es qu’on veut Ă©touffer », sur Marianne 2,
  25. « Hassen Chalghoumi, « le faux imam de Drancy » », sur www.afrik.com, afrik.com, (consulté le )
  26. Le Point, « Menaces contre l'imam Chalghoumi : un courrier Ă  Macron et trois enquĂȘtes ouvertes », sur lepoint.fr,
  27. « Hassen Chalghoumi, un imam si parfait Â», Le Figaro, 3 mars 2013.
  28. « Hassen Chalghoumi, l’imam franco-tunisien qui ne sait pas parler aux Musulmans Â», Jeune Afrique, 14 dĂ©cembre 2020.
  29. Stéphanie le Bars, « Des associations musulmanes laïques et religieuses émergent face au CFCM », sur Le Monde.fr,
  30. « Un imam peu orthodoxe », Le Monde, (consulté le )
  31. Émission « Parlons Net » sur France Info, 8 octobre 2010.
  32. « L'imam et prĂ©sident de la ConfĂ©rence des imams de France Hassen Chalghoumi est apparu extrĂȘmement Ă©mu et en colĂšre lundi 19 octobre pour condamner l'assassinat de Samuel Paty », sur LCI,
  33. http://www.islametinfo.fr/2013/02/20/video-quand-hassen-chalghoumi-defendait-le-niqab-dans-ses-preches
  34. « L'imam de Drancy est-il trop républicain? », sur www.lexpress.fr, LEXPRESS, (consulté le )
  35. Assiya Hamza, « Des dizaines d'imams au Mémorial de la Shoah à Drancy pour "dénoncer la violence" », sur France 24,
  36. « "Nous faisons tout pour appeler au calme" », sur http://www.lefigaro.fr, lefigaro, (consulté le )
  37. Prix Copernic 2013 pour le dialogue, la paix et la fraternité, site du CRIF, 14 juin 2013.
  38. « Hassen Chalghoumi, imam audacieux sous protection », sur France 24, (consulté le )
  39. Jamila Aridj, « Hassen Chalghoumi, un paria parmi les siens », sur Le Point, (consulté le )
  40. « L'imam de Drancy porte plainte aprĂšs des intimidations dans sa mosquĂ©e », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  41. Slate.fr, « L'imam de Drancy chassé par ses fidÚles », sur Slate.fr, (consulté le )
  42. « L'« imam des juifs » divise les musulmans de Drancy », sur L'Obs (consulté le )
  43. « Reportage : “l’imam des juifs” en visite en IsraĂ«l », sur France 24, (consultĂ© le )
  44. « Chalghoumi, l'imam qui prÎne le rapprochement entre juifs et musulmans », sur L'Orient-Le Jour,
  45. « Hassen Chalghoumi, imam tunisien en Israël », sur http://www.mag14.com, Mag14, (consulté le )
  46. « Une dĂ©lĂ©gation d’imams dirigĂ©e par Hassan Chalghoumi en visite en IsraĂ«l », sur http://www.ajib.fr, ajib, (consultĂ© le )
  47. « Visite d’une dĂ©lĂ©gation musulmane en IsraĂ«l »,
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