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Gare de Roubaix

La gare de Roubaix est une gare ferroviaire française de la ligne de Fives à Mouscron (frontière), située à proximité du centre-ville de Roubaix, dans le département du Nord, en région Hauts-de-France.

Roubaix
Image illustrative de l’article Gare de Roubaix
Le bâtiment voyageurs et
l'accès à la station de métro.
Localisation
Pays France
Commune Roubaix
Adresse Place de la Gare
59100 Roubaix
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 50° 41′ 45″ nord, 3° 09′ 47″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire SNCF
Exploitant SNCF
Code UIC 87286732
Site Internet La gare de Roubaix, sur le site de la SNCF
Services TGV inOui
IC
TER Hauts-de-France
Caractéristiques
Ligne(s) Fives à Mouscron (frontière)
Voies 2
Quais 2
Transit annuel 221 272 voyageurs (2019)
Altitude 42 m
Historique
Mise en service
Architecte Sidney Dunnett
(gare de 1888)
Correspondances
MĂ©tro (2) (Gare Jean-Lebas Roubaix)
Bus   30   33   Z6   CIT5

La station est mise en service en 1842, par la Compagnie des chemins de fer de Lille et Valenciennes à la frontière belge. Le bâtiment actuel, ouvert en 1888, est dû à Sidney Dunnett, architecte de la Compagnie des chemins de fer du Nord.

C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), desservie par des TGV inOui, des trains TER Hauts-de-France et des trains de la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB). Elle est également desservie par la ligne 2 du métro de Lille, dont la station Gare Jean-Lebas Roubaix est accessible par des ascenseurs situés en face de l'entrée de la gare SNCF.

Situation ferroviaire

Établie Ă  42 mètres d'altitude, la gare de Roubaix est situĂ©e au point kilomĂ©trique (PK) 9,810 de la ligne de Fives Ă  Mouscron (frontière), entre les gares de Croix-L'Allumette et de Tourcoing.

Histoire

Station (1842)

La station de Roubaix est mise en service en , par la Compagnie des chemins de fer de Lille et Valenciennes Ă  la frontière belge, lorsqu'elle ouvre Ă  l'exploitation la section entre le ruisseau de Favreul, près de Roubaix, et la frontière. Le bâtiment principal, comprend les bureaux de recettes et ceux de la douane ainsi que les salles d'attente. En outre il est Ă©difiĂ© un bâtiment en bois pour les marchandises, des pavages, des clĂ´tures en palissades et divers travaux. Le tout est principalement exĂ©cutĂ© en 1842 et les finitions sont terminĂ©es en 1843. Le coĂ»t pour la station s'Ă©lève Ă  150 000 francs Ă  la charge de l'État[1]. Elle est Ă©difiĂ©e au lieu-dit l'« Alouette », entre la rue de Mouvaux, franchit par un viaduc, et la rue du Fresnoy qui dispose d'un passage Ă  niveau. La station comprend Ă©galement deux cours devant les bâtiments et une remise pour des wagons derrière les voies[2].

En 1850, la Compagnie des chemins de fer du Nord, qui a repris la ligne, ajoute un magasin en annexe. En 1857, la Compagnie du Nord investit 300 000 francs pour agrandir la surface de la station et rĂ©amĂ©nager ses installations. Elle reconstruit en plus grand le magasin, Ă©difie une grande halle Ă  marchandises en remplacement du bâtiment existant et crĂ©e un nouveau bâtiment voyageurs, face Ă  la rue du Fresnoy, avec de nouvelles salles d'attente et deux marquises[2].

Le tableau du classement par produit des gares du dĂ©partement du Nord pour l'annĂ©e 1862, rĂ©alisĂ© par Eugène de Fourcy ingĂ©nieur en chef du contrĂ´le, place la station de Roubaix au 9e rang, et au 17e pour l'ensemble du rĂ©seau du Nord, avec un total de 828 717,05 francs[3]. Dans le dĂ©tail, cela reprĂ©sente : 237 033,28 francs pour un total de 293 906 voyageurs transportĂ©s, la recette marchandises Ă©tant de 165 781,39 francs (grande vitesse) et 425 896,38 francs (petite vitesse)[3].

Un nouvel agrandissement de la gare est dĂ©clarĂ© d'utilitĂ© publique par le dĂ©cret du , le projet de la Compagnie est acceptĂ© par les autoritĂ©s locales en 1864[4]. Il concerne la crĂ©ation de plusieurs halles Ă  marchandises[2]. Mais ceci n'est pas pour plaire Ă  la municipalitĂ© qui estime que la gare est « insuffisante et indigne d'une ville comme Roubaix ». Elle crĂ©e en 1882[5] une nouvelle avenue du centre-ville Ă  la gare, mais elle ne dĂ©bouche que sur le bureau des douanes et les nĂ©gociations avec la compagnie n'aboutissent pas bien que la ville ait proposĂ© une subvention de 340 000 francs pour un nouveau bâtiment voyageurs[2].

Gare (1888)

La grande halle.

La situation Ă©volue avec l'Ă©lection d'un nouveau maire, Julien Lagache, en 1884. Il se rend Ă  Paris pour nĂ©gocier avec la Compagnie et obtient un accord pour un nouveau bâtiment estimĂ© Ă  627 200 francs[2]. La concrĂ©tisation de ce projet est confiĂ©e Ă  Sidney Dunnett l'architecte de la Compagnie, qui a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© la nouvelle gare maritime de Calais et la gare de Douai[6].

Sidney Dunnett crée un bâtiment moderne, avec comme corps central une « halle aux trains » sous des combles métalliques, disposant en façade d'un grand pignon en verre surmonté d'un campanile avec une horloge visible de loin et des arcades surbaissées au niveau du sol. Cet élément central est encadré par deux pavillons au style régional (style néo-Louis XIII), construits en briques et pierres, avec trois ouvertures en façade (les travées sont mises en valeur par des harpes de pierre) et deux étages, dont l'un est aménagé dans les combles d'une haute toiture couverte d'ardoise, des ailes en rez-de-chaussée les prolongent. L'horloge est importante car la population vit à l'heure de Bruxelles et les trains circulent à l'heure de Paris[6].

Le chantier est ouvert en 1886, avec la dĂ©molition du bâtiment des douanes, il se poursuit avec le creusement des fondations en . L'ouverture de la nouvelle gare au public a lieu Ă  cinq heures, le matin du . Un an après l'ouverture on dote la gare d'une grande halle vitrĂ©e Ă  structure mĂ©tallique pour couvrir les quais et les voies. La compagnie l'a financĂ©e par l'intermĂ©diaire d'un emprunt de 60 000 francs[2].

Le , la « passerelle mĂ©tallique Dujardin », qui permet de renouer le lien entre le quartier Fresnoy et la ville, est inaugurĂ©e. Cet Ă©vènement pour la vie du quartier a mis du temps Ă  se concrĂ©tiser. Des 1885 les habitants du quartier avait crĂ©Ă© un syndicat pour rĂ©unir une somme participative Ă  offrir Ă  la ville, mais la nĂ©gociation avec la municipalitĂ© et la compagnie n'aboutit pas. Elle est baptisĂ©e « Dujardin » pour rappeler l'Ă©nergie dĂ©ployĂ©e par Edmond Dujardin pour crĂ©er un nouveau syndicat de propriĂ©taires et rĂ©unir une somme d'environ 20 000 francs suffisante pour rĂ©ussir Ă  convaincre la ville et la compagnie[7].

Lors de la Première Guerre mondiale Roubaix et sa gare sont occupés dès le mois d’. Lors de leur départ, en , les sapeurs du génie de l'armée allemande font notamment sauter la grande verrière des quais, mais aussi la passerelle Dujardin, le passage souterrain et le pont Saint-Vincent. La grande halle des quais n'est pas reconstruite après la fin du conflit[2] - [6].

La gare approche des 90 ans, lorsque la SNCF constate la dĂ©gradation de sa structure (« les pierres sont très altĂ©rĂ©es et l’ossature de mĂ©tal est particulièrement oxydĂ©e ») et annonce qu'elle a l'intention de la dĂ©molir, pour la remplacer par une autre plus petite. La municipalitĂ© rĂ©agit nĂ©gativement Ă  cette proposition. Finalement, la gare restaurĂ©e est inaugurĂ©e le . Les infrastructures marchandises sont dĂ©truites pour permettre une restructuration du quartier[2].

Le , la gare est desservie par la ligne 2 du métro de Lille dont la station Gare - Jean-Lebas, rebaptisée Gare Jean-Lebas Roubaix en , dispose d'ascenseurs établis en face de l'entrée de la gare SNCF.

La SNCF estime la frĂ©quentation annuelle de cette gare Ă  110 953 voyageurs en 2015, 129 704 en 2016, 162 587 en 2017, 186 867 en 2018 et 221 272 en 2019[8].

Le , le guichet ferme définitivement en raison de son faible volume de ventes. Il avait déjà été fermé plusieurs mois au cours de la même année, à cause de la pandémie de Covid-19[9].

Service des voyageurs

Accueil

Gare de la SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'un automate pour l'achat de titres de transport[10].

Un souterrain permet la traversée des voies et le passage d'un quai à l'autre.

Desserte

Roubaix est desservie par un aller-retour quotidien en TGV inOui, sur la liaison Paris-Nord – Arras – Lille-Flandres – Tourcoing, et par des trains régionaux, du réseau TER Hauts-de-France, sur la relation Lille-Flandres – Tourcoing[10].

Elle est également desservie par des trains InterCity (IC) de la SNCB, sur la liaison Lille-Flandres – Mouscron – Courtrai – Anvers-Central.

Intermodalité

Un parc à vélos et un parking sont aménagés à ses abords[10]. Elle est desservie par la ligne 2 du métro de Lille, dont la station Gare Jean-Lebas Roubaix dispose d'ascenseurs en face de l'entrée. Elle est également desservie par des autobus du réseau Ilévia (lignes 30, 33, Z6 et CIT5).

Patrimoine ferroviaire

La gare et une motrice du tramway Électrique Lille Roubaix Tourcoing.

Le bâtiment voyageurs de 1888, dû à l'architecte des Chemins de fer du Nord, Sidney Dunnett[11], a échappé à la démolition et été restauré en 1984. Il consiste en deux pavillons néo-renaissance à toiture mansardée disposés de part et d'autre d'une grande verrière à sept travées coiffée d'une horloge surplombant la salle des pas perdus. Une halle métallique, désormais disparue, couvrait en leur centre les deux premières voies à quai[11].

En 1898, Dunnett dote la gare d'Arras d'un bâtiment semblable dont les pavillons se distinguent par des lucarnes plus élaborées et de nombreuses cheminées ; il sera détruit en 1942. Le second bâtiment de la gare de Tourcoing, construit en 1905 par le même architecte, recourt à une disposition similaire, mais est beaucoup plus grand, avec des ailes basses séparant la verrière centrale et les pavillons mansardés.

Un bâtiment voyageurs fort semblable à celui de Roubaix, mais légèrement plus petit et sans couverture de quais, a été bâti à Huy, en Belgique, en 1890 – 1892, par la Compagnie du Nord - Belge, filiale des Chemins de fer du Nord. Il a été démoli en 1977 au profit d'une construction moderne[12].

Notes et références

  1. France Administration Générale des Ponts et Chaussées et des Mines, Chemins de fer de Lille et de Valenciennes à la frontière de Belgique : 1 Chemin de Lille à la frontière, 4e section, dans Situation des travaux : 1843 (1844), imprimerie Royale, 1844, pp. 425-426.
  2. Site histoirederoubaix.com : Xavier Lepoutre, Histoire de la gare (consulté le 15 février 2014).
  3. Site gallica.bnf.fr « 7 Exploitation commerciale », dans Rapports et délibérations - Nord, Conseil général, 1863, p. 176 intégral (consulté le 27 janvier 2012).
  4. Site gallica.bnf.fr « Chemin de fer du Nord, rapport de l'ingénieur en chef du contrôle : Gares et stations », dans Rapports et délibérations - Nord, Conseil général, 1864, p. 147 intégral (consulté le 16 janvier 2012).
  5. Elsa Escudie, « Roubaix (Extrait du tome 3 du rapport final) », Popsu, (consulté le ).
  6. Site bn-r.fr : La gare de Roubaix par M. J. Prouvost, dans Le Relais de l'Epeule, journal du comité de quartier, no 33, Association Epeule-Alouette-Trichon de soutien et d'information, Roubaix, juin-juillet 1989 (consulté le 15 février 2014).
  7. Site histoirederoubaix.com Société d'émulation de Roubaix : Passerelle métallique Dujardin (consulté le 15 février 2014).
  8. « Fréquentation en gares : Roubaix », sur SNCF Open Data, [cf. l'onglet des informations] (consulté le ).
  9. Bruno Renoul, « En 2021, il n’y aura plus personne au guichet SNCF de la gare de Roubaix », sur lavoixdunord.fr, (consulté le ).
  10. « Gare Roubaix », sur ter.sncf.com/hauts-de-france (consulté le ).
  11. « Roubaix, le projet d'un architecte, Sidney Dunnett », sur bn-r.fr (consulté le ).
  12. « Les gares belges d'autrefois. La gare de Huy Nord I. Guy Demeulder. », sur garesbelges.be (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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