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Gabrielle Krauss

Marie-Gabrielle Krauss, née le à Vienne et morte le à Paris 8e[1], est une artiste lyrique d'origine autrichienne du 19e siècle.

Gabrielle Krauss
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gabriele KrauĂź
Surnom
La « Rachel » chantante
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Tessiture
Gabrielle Krauss par Wilhelm Benque

Elle a crĂ©Ă© de grands rĂ´les dans des opĂ©ras d'Anton Rubinstein, Charles Gounod, Camille Saint-SaĂ«ns, Auguste Mermet, ClĂ©mence de Grandval, Errico Petrella, AntĂ´nio Carlos Gomes et Émile Paladilhe. Elle a Ă©galement crĂ©Ă© des rĂ´les dans les premières locales de Verdi et de Wagner. Krauss a Ă©tĂ© l'une des principales soprano Ă  l'OpĂ©ra de Paris pendant 13 ans, et a Ă©galement chantĂ© avec succès en Italie et en Russie.

Biographie

Krauss est née à Vienne, en Autriche, en 1842. Son père occupe une position honorable dans un ministère ; Elle grandit dans une famille nombreuse, dans un milieu bourgeois, simple et patriarcal. Elle montre de bonne heure du goût et de grandes dispositions pour la musique. Dès l'âge de six ans, elle répète correctement les mélodies chantées par sa sœur aînée, qui l'initie aux premiers éléments de l'art. En 1853, elle est reçue au Conservatoire de Vienne, où elle commence par étudier le piano, l'harmonie et les langues étrangères. En 1858, elle aborde le cours supérieur de chant, dirigé par Mathilde Marchesi[2] - [3].

En 1858, l'acadĂ©mie met Ă  l'Ă©tude Le Paradis et la PĂ©ri, de Schumann. Durant l'une des rĂ©pĂ©titions, Clara Schumann, la veuve du compositeur se dĂ©sole de l'absence de cantatrice dramatique ; on lui propose de confier l'interprĂ©tation vocale Ă  Mademoiselle Krauss ; la jeune fille de seize ans chante le rĂ´le Ă  livre ouvert de façon Ă  surprendre grandement tous les auditeurs. Après cela, elle remporte les premiers prix de piano, de chant et d'harmonie, ainsi que la grande mĂ©daille d'or, couronnement de ses sĂ©rieuses Ă©tudes. Gabrielle Krauss encore au conservatoire signe dĂ©jĂ  un engagement avec l'OpĂ©ra impĂ©rial de Vienne en 1859, oĂą elle dĂ©bute le 20 juillet 1860, dans le rĂ´le de Mathilde de Guillaume Tell de Rossini. Quatre jours après elle se montre dans celui de Berthe, du Prophète, et le 5 aoĂ»t dans celui d'Alice, de Robert le Diable[2].

Le 23 fĂ©vrier 1861, elle crĂ©e le rĂ´le de Maria dans l'opĂ©ra d'Anton RubinsteinDie Kinder der Heide (Les Enfants de la lande), au Kärntnertor Théâtre (Théâtre de la Porte de Carinthie). Elle chante Ă  Vienne jusqu'en 1867, dans d'autres rĂ´les, comme celui d'Anna dans La dame blanche  de Boieldieu et Valentine dans Les Huguenots de Meyerbeer.

Elle fait ses dĂ©buts Ă  Paris, le 6 avril 1867 au Théâtre-Italien, dans le rĂ´le de Leonora dans Il trovatore (Le Trouvère) de Verdi. Plus tard, elle y apparaĂ®t dans le rĂ´le-titre de Lucrezia Borgia de Donizetti[2], Ginevra dans Guido et Ginevra de HalĂ©vy, et d'autres rĂ´les tels que Donna Anna, Fidelio, Norma, Lucie, Semiramide (SĂ©miramis) et Gilda.

Un soir de l'hiver de 1868, Gabrielle Krauss est présentée chez Rossini par le comte Guy de Charnacé. Il l'entend chanter pour lui en allemand, l'air : Sombre forêt; Elle se fait entendre aussi dans quelques lieder de Schubert. Quand elle a fini, il se lève et lui dit en l'embrassant avec une émotion sincère : « Vous chantez avec votre âme, ma fille, et votre âme est belle »[4].

Elle crĂ©e un rĂ´le dans Piccolino de ClĂ©mence de Grandval, le 25 novembre 1869 au Théâtre-Italien. Elle sĂ©journe trois hivers Ă  Paris et part pour quatre annĂ©es en Italie.

Ă€ Naples, en 1872, elle crĂ©e un rĂ´le dans Manfredo d'Errico Petrella, un opĂ©ra d'après le poème de Lord ByronManfred. La production est un grand succès et le compositeur reçoit la mĂ©daille d'argent de la couronne[5]. Elle crĂ©e Ă©galement un personnage dans Bianca Orsini de Petrella, le 4 avril 1874 et chante dans Aida de Verdi. Le 16 fĂ©vrier 1873, elle crĂ©e le rĂ´le-titre dans Fosca d'AntĂ´nio Carlos Gomes lors de sa crĂ©ation Ă  La Scala de Milan avec Victor Maurel. Elle crĂ©e Elsa dans la première production Ă  Milan de Lohengrin de Wagner, le 30 mars 1873, dans laquelle Maurel chante Ă©galement.

Elle revient à Paris en 1873, et chante également à Saint-Pétersbourg et à Moscou en 1874. Son "Grand Concert d'Adieu" au Théâtre du Bolchoï inclus des extraits du Stabat Mater de Rossini, une aria des Noces de Figaro de Mozart, du récitatif de Leonore et l'aria de l'acte I de Fidelio de Beethoven[6].

Halanzier, alors directeur de l'Opéra, la rappelle pour l'ouverture du nouvel Opéra de Paris. Elle chante, le 5 janvier 1875, lors de la soirée d'ouverture du Palais Garnier, dans le rôle de Rachel dans les deux premiers actes de La Juive d'Halévy, puis de nouveau le 8 janvier dans l'opéra complet. Le 5 avril 1876, elle crée le rôle-titre de la première mondiale au Palais Garnier, de Jeanne d'Arc d'Auguste Mermet. Ce n'est pas un succès et se termine après seulement 15 représentations, mais Tchaïkovski a utilisé le livret de Mermet comme l'une des sources de son opéra La Pucelle d'Orléans.

Le 20 mai 1880 a lieu, à l'Opéra, le second des Concerts historiques créés par Auguste Vaucorbeil, alors directeur de l'Opéra de Paris. Il fait exécuter La Vierge, légende sacrée, de Jules Massenet. Gabrielle Krauss et Joséphine Daram en sont les principales et « bien splendides » interprètes, selon Massenet lui-même[7].

Gabrielle Krauss & Joséphine Daram dans le Tribut de Zamora par Benque.jpg par Wilhelm Benque

Krauss crĂ©e aussi Pauline dans Polyeucte de Gounod, le 7 octobre 1878 ; Hermosa dans le Tribut de Zamora de Gounod, le 1er avril 1881, dirigĂ© par Gounod, avec son air patriotique « Debout ! enfants de l’IbĂ©rie » qui soulève un tonnerre d’applaudissement et la rencontre de XaĂŻma (JosĂ©phine Daram) et d’Hermosa Ă  la fin du troisième acte, fait « une grande impression »[8] ; Le rĂ´le-titre dans la version rĂ©visĂ©e de Sapho de Gounod, le 2 avril 1884, sous la baguette du compositeur lui-mĂŞme, LĂ©on MelchissĂ©dec et Pol Plançon sont Ă©galement dans la distribution ; et Catherine d'Aragon dans Henri VIII de Saint-SaĂ«ns, le 5 mars 1883. Elle chante le rĂ´le-titre, dans les premières au Palais Garnier, d'AĂŻda, le 22 mars 1880, Gilda dans Rigoletto, le 2 mars 1885 et Dolores dans Patrie d'Émile Paladilhe, le 20 dĂ©cembre 1886. Elle reste avec la troupe jusqu'en 1888, Ă  l'exception d'une courte pĂ©riode en 1885-86, chantant des rĂ´les principaux dans plus de 40 opĂ©ras.

Tchaïkovski qui l'a voit à Paris dans Der Freischütz de Weber, en 1879, écrit une critique élogieuse de sa représentation d'Agathe, tout en critiquant d'autres aspects de la production[9].

Krauss devient aussi cĂ©lèbre pour son talent d'acteur que pour son chant, et elle fut populairement connue sous le nom de « La Rachel chantante »[10]. En 1876, Jean-Baptiste Faure lui dĂ©dicace sa valse-lĂ©gende Stella[11].

Après sa retraite de la scène, elle continue Ă  donner des rĂ©citals et devient enseignante. Krauss est morte Ă  Paris en 1906, Ă  l'âge de 63 ans.

Sa nièce, ClĂ©mentine Krauss, danseuse au Ballet de l'OpĂ©ra impĂ©rial de Vienne et plus tard actrice et chanteuse d'opĂ©rette, est la mère du chef d'orchestre Clemens Krauss[12].

Premières

Gabrielle Krauss dans le rôle de Sélika pour la première représentation au palais Garnier (Opéra de Paris) en 1877

Les rôles d'opéra que Krauss a créés sont :

Notes et références

  1. Acte de décès à Paris 8e, n° 35, vue 5/31.
  2. Guy de Charnacé, Les étoiles du chant : Gabrielle Krauss, Paris, Plon, (lire en ligne).
  3. (en) Grove's Dictionary of Music and Musicians, 5th ed (1954), Vol. IV, p. 838: Krauss, Gabrielle
  4. T. Faucon, Le nouvel Opéra : monument, artistes, Paris, Michel Lévy frères, , 339 p. (lire en ligne), p. 244.
  5. Grove Dictionary of Music and Musicians, 5th ed (1954), Vol. VI, p. 690: Petrella, Enrico
  6. (en) Tchaikovsky Research
  7. Jules Massenet, Mes souvenirs (1848-1912), Paris, L. Lafitte, , 352 p. (lire en ligne), p. 127.
  8. Gérard Condé, « L’ultime opéra de Gounod », sur http://www.bruzanemediabase.com/fre, (consulté le ).
  9. (en) Tchaikovsky Research
  10. (en) Grande Musica
  11. Stella (Faure, Jean-Baptiste) sur IMSLP
  12. (en) Bach Cantatas

Bibliographie

Liens externes

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