Accueil🇫🇷Chercher

GĂ©ologie du Cameroun

Le Cameroun se situe en Afrique centrale, le pays présente des paysages variés avec une zone de forêt primaire équatoriale dans le Sud, évoluant vers une zone de savane arborée puis de sahel à l'extrême nord. Le pays est traversé par une zone montagneuse dans l'Ouest et au centre.

Carte géographique du Cameroun. Les reliefs marqués à l'ouest sont liés à un volcanisme récent.

La géologie du Cameroun se caractérise par la prédominance de terrains précambriens, avec de forts contrastes pétrographiques et structurels répartis sur quatre ensembles géologiques majeurs :

Craton archéen et paléoprotérozoïque

Le craton archéen présent au Cameroun correspond à la bordure affleurante nord du Craton du Congo. Cet ensemble se rencontre sur toute la bordure sud du pays, sur une bande 50 à 150 km environ au nord de la frontière de la Guinée Equatoriale, du Gabon et du Congo.

Le craton archéen et protérozoïque affleurant au sud-ouest est constitué par un seul ensemble appelé Groupe du Ntem. Il se divise en trois unités[1] : l’Unité du Nyong, l’Unité du Ntem et l’Unité de l’Ayina.

L’Unité du Ntem (Archéen)

Le fleuve Ntem dans le Sud du Cameroun qui a donné son nom à l'Unité de Ntem.

L’Unité du Ntem occupe la plus grande surface du craton, elle est chevauchée à l'Ouest par l'unité déformée du Nyong[2]. Elle est constituée de ceintures de roches vertes, metabasites, BIF et d'autres metasédiments, gneiss de faciès granulite et granitoïdes archéens[1].

Cette unité comprend les roches les plus anciennes du Cameroun, il s'agit d'élements résiduels d'une protocroute datée entre -3,1 et -3,6 Ga[2] (Paléoarchéen à la base du Mesoarchéen). Dans ce premier encaissant, un bassin sédimentaire se met en place vers -3 Ga (base du mésoarchéen) qui se manifeste par une première ceinture de roches vertes : celle de Lolodorf-Ngomezap. Cette ceinture ancienne est constituée de roches volcaniques basiques mise en place sous forme de sills dans d'anciens sédiments (grès ferrifères et argilites)[2]. Ces roches ont été métamorphisées pour donner des orthoamphibolite à grenats, clino et orthopyroxènes (metabasite), des quartzites, BIF et paragneiss (métasédiments) et quelques orthogneiss[2].

Au Mésoarchéen, une phase d'intrusions de TTG (Tonalite-Trondjhémite-Granodiorite) ainsi que des charnokites est daté à -2,9 Ga[2].

Au Néoarchéen, se met en place la Série Rubanée, daté à -2,6 Ga (dernière phase de l'orogénése libérienne)[2]. La Série Rubanée, est principalement constituée d'intrusion de charnockite gneissifiée et de gneiss à silicates d'alumine[2]. Les charnokites sont des granitoïdes à orthopyroxènes mis en place en contexte granulitique qui présente au Cameroun des quartz bleutés caractéristiques.

A cette méme période (-2,6 Ga), se met en place des tonalites (Tonalite de Soo) et des granites calco-alcalins potassiques[2].

Cette unité présente un fort degré de métamorphisme mais est faiblement déformée par une foliation libérienne N130°E[3].

L’Unité du Nyong (Archéen à Paléoprotérozoïque)

Le fleuve Nyong a donné son nom à l'unité géologique sur lequel il coule dans sa partie amont.

L’Unité du Nyong est la partie nord-ouest du craton d'âge paléoprotérozoïque, cette unité est définie par son niveau de déformation : c'est la partie affecté par la déformation panafricaine sur la bordure ouest du craton[2]. Toutefois, compte tenu que l'Unité du Nyong est affectée par les orogenèses ultérieures, on ne peut parle de craton au sens strict.

Cette unité a été très déformée et mylonitisée dans un contexte de haute-pression, lors de plusieurs phases tectoniques majeures[2] :

Cette unité très souvent mylonitisée est composée de[1] :

L'Unité de l’Ayina (Archéen à Paléoprotérozoïque)

L’Unité de l’Ayina est la partie Est du craton en contact avec la couverture. Elle est composée de roches identiques à l'Unité du Ntem mais avec une passe de déformation N-E plus postérieure aux cycles libériens (éburnéen) orienté N40°E avec des couloirs mylonitiques N50°E[3]. La Série de Mbalam associée à cette unité constitue sans doute un sillon paléoprotérozoïque mis en place : il s'agit d'une série volcano-sédimentaire gneissifié à l'éburnéen[3]. Des granodiorites associées sont datées de -2 à 2,1 Ga[1].

Intrusions tardives affectant le craton du Groupe du Ntem

Le craton archéen est recoupé par des intrusions paléoprotérozoïques de syénites (dont le massif de Syénite de Lolodorf daté à -2,4 Ga)[1].

Deux phases d'intrusions basiques Ă  ultrabasiques tardives recoupent Ă©galement le craton[3] :

Couverture ancienne du craton (Protérozoïque)

Une couverture ancienne repose en discordance sur le craton ancien ; elle n'affleure qu'à l'extreme Sud-Est du pays[1]. Cette couverture se subdivise en quatre séries[3] :

  • La Ride de LobĂ©kĂ© est composĂ©e de quartzites, des quartzo-phyllades et des sericitoshistes Ă©burnens (soit au PalĂ©oprotĂ©rozoique vers -2,1 et 2,2 Ga). Des granodiorites Ă©burnĂ©ennes sont intrusives dans les mĂ©ta-sĂ©diments.
  • La SĂ©rie du Dja infĂ©rieur, très reprĂ©sentĂ©e Ă  l'affleurement, est composĂ©e de sĂ©diments palĂ©oprotĂ©rozoiques postĂ©rieurs Ă  la phase de dĂ©formation Ă©burnĂ©enne. Il s'agit d'arkoses, de conglomĂ©rats, puis des dĂ©pĂ´ts Ă©voluant en sommet de sĂ©rie vers un pĂ´le grèso-pelitique Ă  niveaux riches en matière organique. Ces dĂ©pĂ´ts sont associĂ©s Ă  un volcanisme basique, probablement syn-dĂ©pĂ´t, constituĂ© par des dykes et sills de dolĂ©rites, et des pillow lavas datĂ©s Ă  -2 Ga.
  • Des dĂ©pĂ´ts glaciogĂ©nĂ©tiques rattachĂ©s au Cryogenien (NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque vers 850-650 Ma) et reposant en discordance sur la SĂ©rie du Dja infĂ©rieur. Trois formations de tillites constituent cette sĂ©rie :
    1. Tillite de Bela-Libongo (frontière avec la Centrafrique) ;
    2. Tillite de Moloundou (frontière avec le Congo) ;
    3. Tillite du Boulou.
  • La SĂ©rie du Dja supĂ©rieur ou Carbonates du Dja supĂ©rieur affleurent en discordance sur le craton et la SĂ©rie du Dja infĂ©rieur Ă  Mintom. Cette sĂ©rie est composĂ©s de calcaires et de schistes-calcaires dĂ©posĂ©e au NĂ©oprotĂ©rozoĂŻque vers -650 Ă  -540 Ma.

Cette couverture est déformée au Nord et au centre durant le cycle panafricain, par la mise en place de la Nappe de Yaoundé. La partie Ouest reste peu déformée, tandis que dans la partie Sud et Est apparait une schistosité vers la Ride de Lobéké[3]; cette déformation panafricaine est liée à une structure mise en place au Congo.

Formations liées à l'orogenèse panafricaine

La zone de cisaillement d'Afrique centrale est une structure majeure qui se poursuivrait jusque dans le golfe d'Aden[9] et prolongerait la faille de Pernambuco (composante du linéament trans-brésilien) dans le NE du Brésil[10]. Ces structures rappellent que l'orogenèse brésilienne constitue une phase locale de l'orogenèse panafricaine.

Les formations meta-sédimentaires et les granitoïdes mis en place et déformés durant le cycle panafricain affleurent dans la majeure partie du pays[1].

GĂ©odynamique et structures majeures

Le craton stable depuis l'Éburnéen s'est démantelé au Néoprotérozoïque en rift, bassin intracontinental de grande taille, bassin de zone de subduction où se sont mis en place des dépôts volcano-sédimentaires associés à un magmatisme très varié[11]. Très localement des péridotites sont mentionnées, évoquant un reliquat d'une possible suture océanique[1] ou un écaillage profond du manteau au niveau d'une croute amincie. Des reliquats de cratons inclus dans des lambeaux de cisaillement affleurent dans la région de Poli[11].

Une phase de déformation néoprotérozoïque a conduit à la formation d'une chaîne de montagne qui a déformé et métamorphisé les formations. Les restes de cette chaine de montagne, observables au Cameroun correspondent à la chaine des Oubanguides parfois appelée chaine Nord-Équatoriale. Il s'agit d'une chaine de collision importante, des nappes ont recouvert le craton du Congo au sud et le craton de l'Adamaoua-Yadé au Nord. L'érosion a partiellement démantelé ces nappes et fait affleurer les cratons, qui se prolongent sous la racine de la chaine érodée[11].

Le Cameroun est traversé par deux anciens couloirs de cisaillements majeurs dextres[1] :

Ces cisaillements majeurs sont marqués par de larges bandes mylonitisées. Il s’agit d’anciennes structures d’échelle continentale orientées SO-NE qui parcouraient la Pangée et la chaîne des Oubanguides du Brésil au golfe d’Aden en passant par l’Afrique centrale[11] avant l’éclatement de la Pangée.

Le métamorphisme et l'anatexie est daté vers 600 Ma (Néoprotérozoïque terminal) environ dans le secteur camerounais de la chaine[11].

Dépôts et métamorphisme

Le mont Mvog Bétsi, est l'un des pains de sucre autour de la ville de Yaoundé composés de gneiss à grenats : Les gneiss de la Série de Yaoundé appartiennent au cycle panafricain.

L'interprétation et la subdivision des ensembles a évolué, un ancien concept définissait un "socle remobilisé", un "complexe de base" regroupant des granitoïdes, migmatites et gneiss et une "série intermédiaire" composée de schiste et micaschistes ; ces définitions, principalement basées sur la lithologie sont obsolètes[11]. Ce regroupement a été remplacé par une unité structurale géographique définie comme des séries associant des roches liées à un même contexte géodynamique, indépendamment de leur degré de métamorphisme et de déformation.

5 unités sont définies, toutes d'âge néoprotérozoïque (les trois premières appartiennent à un même ensemble)[11] :

  • SĂ©rie de YaoundĂ©, situĂ©e au centre du pays, au Nord de la ville de YaoundĂ©.
  • SĂ©rie AMB (Ayos-Mbalmayo-Bengbis), situĂ©e au centre-Sud du Cameroun, correspondant Ă  un mĂŞme ensemble sĂ©dimentaire que la SĂ©rie de YaoundĂ©.
  • SĂ©rie de Yokadouma, situĂ©e au Sud-Est du Cameroun, correspondant Ă  une mĂ©ga-Ă©caille Ă  la base de SĂ©rie de YaoundĂ©.
  • SĂ©rie de Lom, situĂ©e Ă  l'Est du Caperoun, au contexte distinct des trois premières sĂ©ries.
  • SĂ©rie de Poli, situĂ©e au Nord du Cameroun, très diffĂ©rente des sĂ©ries prĂ©cĂ©dentes.

Un tableau récapitulatif reprend les détails de ces séries[11] :

Synthèse des séries panafricaines du Cameroun
Nom de l'unité Situation au

Cameroun

Protolithe Pétrographie observée Faciès métamorphique Magmatisme syn-sédimentaire associé (pré-tectonique) Contexte géodynamique des dépôts
Série de Yaoundé Centre Bassin sédimentaire très varié Micaschistes à biotite, muscovite, grenat, disthène, staurotide ; quartzite à micas (aux Sud de la Faille de Sanaga).

Gneiss à deux micas et migmatite très répandus.

Amphibolite et granulite
Série AMB Centre-Sud Argiles et grès légèrement carbonatés Schistes et quartzites Schistes verts Magmatisme alcalin de faible ampleur Bassin intracontinental
Série de Yokadouma Sud-Est Argiles et grès Schistes et quartzites Schistes verts Magmatisme tholéïtique Rift continental (croute amincie)
Série de Lom Est Argile et grès, volcanites et roche détritique d'origine volcanique, localement riche en matière organique. Méta-sédiments : schistes volcano-sédimentaires à graphite ; quartzites ; micaschistes ; orthogneiss probablement panafricain, séparé des méta-sédiments la Faille de Sanaga. Épizone-mésozone
Série de Poli Nord Argile, volcanites et roche détritique d'origine volcanique. Méta-sédiments volcano-sédimentaires : schistes volcano-sédimentaires ; micaschistes ; paragneiss Épizone-mésozone Intrusions basiques, intrusions intermédiaires calco-alcalines Convergence de plaques : bassin en subduction aux abords du craton de l'Adamaoua-Yadé).

Magmatisme syn- et post-orogénique

Les massifs de granitoïdes panafricains syn-orogénique et post-orogénique sont très représentés à l'affleurement[11]. Les types de granitoïdes sont très variés, les granites calco-alcalins à biotite et amphiboles prédominent, avec les granites alcalins et des syénites. Ils sont datés entre -630 Ma (Néoprotérozoïque III) et -510 Ma (fin du Cambrien, au Paléozoïque)[11].

La Série de Poli présente spécifiquement un magmatisme syn-tectonique peralumineux et un magmatique post-tectonique alcalin[11].

Bassins sédimentaires paléozoïques

Deux occurrences de dépôts sédimentaires volcano-sédimentaires azoïques sont mentionnés dans la région de Poli (Formation de Home) et à la frontière du Tchad (Formation de Mangbei)[12].

Bassins sédimentaires crétacés à quaternaires

L'ouverture de l'océan Atlantique Sud a induit un système de rift en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale au Crétacé, créant une extension Nord-Sud dans la région, accompagné d'un magmatisme alcalin associé aux dépôts sédimentaires[12]. Des dépôts restreints du Crétacé, Tertiaire et Quaternaire affleurent à la faveur de bassins localisés :

  • Au sud du Cameroun : trois bassins cĂ´tiers datant de la base du CrĂ©tacĂ© inf. jusqu'au Quaternaire. Ces bassins renferment des dĂ©pĂ´ts presque exclusivement marins[12] :
    • le Bassin du Rio del Rey (Cameroun-NigĂ©ria) et le Bassin de Doula sĂ©parĂ©s par la Ligne du Cameroun ;
    • le Bassin de Kribi-Campo (Cameroun-GuinĂ©e Equatoriale).
  • Au Nord-Ouest du pays, le Rift de BenouĂ© Ă  cheval entre le NigĂ©ria et le Cameroun, se prolonge vers Garoua. Il a permis l'accumulation de dĂ©pĂ´t de l'Aptien supĂ©rieur jusqu'au Turonien[12].
  • Au Centre-Nord et au Nord, les bassins se composent de dĂ©pĂ´ts continentaux fluvio-lacustre Ă  palustre composĂ©s essentiellement de conglomĂ©rats et de grĂ©s[12]. A l'extreme Nord du Cameroun le grand Bassin de Logogne Birni (aussi appelĂ© Bassin du PalĂ©o-Tchad), enregistre des dĂ©pĂ´ts du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur au Quaternaire[12]. Il est accompagnĂ© de bassins satellites, parfois très petits, avec des dĂ©pĂ´ts moins Ă©tendus dans le temps (Berriasien Ă  BarrĂ©mien inf.) : Babouri-Figuil, Mayo Oulo-LĂ©rĂ©, Hama-Koussou, Koum (Mayo Rey), Kontcha, Baouan et La Vina et le bassin allongĂ© de DjĂ©rem-BĂ©rĂ©[12].

Ligne du Cameroun

Le mont Cameroun est un volcan actif de la Ligne du Cameroun.
Les cratères du sommet du mont Cameroun.

Géométrie

Des épanchements volcaniques affleurent largement dans l'ouest et le centre du Pays. Ce volcanisme s'étend du golfe de Guinée en mer, parcourt le sud-ouest du Cameroun, le plateau volcanique de l'Adamaoua dans le centre du pays, jusqu'au lac Tchad selon une orientation N30°E[13].

En mer cette ligne volcanique est marquée par une ligne d’iles et de hauts-fonds volcaniques (du Nord au Sud) :

Ă‚ge et lithologie

Des intrusions magmatiques d'origine mantellique variĂ©es : granite, diorite, syĂ©nite, gabbro ont commencĂ© leur mise en place au CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur (73 Ma)[13]. Ces magmas alcalins et hyper-alcalins ont Ă©tĂ© associĂ©s Ă  un volcanisme, de mĂŞme chimie, observĂ© Ă  partir du Bartonien (40 Ma), l'activitĂ© volcanique est toujours prĂ©sente[1].

Contexte géodynamique

Une soixantaine de complexes anorogéniques sont alignés parallélement au fossé de la Bénoué. Ce volcanisme serait lié à la réactivation d'anciennes structures panafricaines[13] en extension (rifting), ou transtension dans un contexte faisant débat : l'alignement des volcans a fait penser un temps qu'il pourrait s'agir de la trace d'un point chaud mais l'alignement n'est pas dans un ordre chronologique. La Ligne du Cameroun est plutôt semblable à la chaîne des Puys, en France.

Le Mont Cameroun

Route barrée par une coulée de lave de l'éruption du mont Cameroun de 1999.

Le mont Cameroun est un des plus grands stratovolcans africains culminant Ă  4 070 m et le seul volcan actif de la Ligne du Cameroun. Il est composĂ© de laves basaltiques Ă  trachy-basaltiques[14] - [15] telles des ocĂ©anites, des hawaiites, des trachytes ainsi que des laves sous-saturĂ©es : tĂ©phrites et phonolites[16]. Ces Ă©ruptions hawaĂŻennes ou stromboliennes se traduisent par l'ouverture de fissures volcaniques qui Ă©mettent des coulĂ©es de lave. Il est le volcan le plus actif de l'Afrique de l'Ouest[14] avec neuf Ă©ruptions au cours du XXe siècle[17]. La première Ă©ruption observĂ©e remonte au Ve siècle avant J.C. par l'explorateur carthaginois Hannon[14]. Ces coulĂ©es de lave atteignent parfois l'ocĂ©an Atlantique comme c'est le cas en 1922[18] tandis qu'en 1999, la lave s'est arrĂŞtĂ©e Ă  200 mètres du rivage[14] - [19]. Celle de 1982 a produit des lahars et celle de 2000 un lac de lave[17] - [19].

Les lacs Nyos et Monoun

Le lac Nyos (ou lac Lwi) est un lac de cratère volcanique situĂ© dans la province du Nord-Ouest Ă  1 091 mètres d’altitude[20], sur le flanc d’un volcan inactif près du mont Oku. Le lac a connu le 21 aoĂ»t 1986 une Ă©ruption limnique qui a causĂ© la mort de 1746 personnes dans les villes environnantes. Un sĂ©isme ou un glissement de terrain a libĂ©rĂ© subitement dans l'atmosphère environ 1 km3 de dioxyde de carbone (CO2) accumulĂ© dans le fond du lac, durant de nombreuses annĂ©es, par l'activitĂ© volcanique sous-jacente. La forte densitĂ© du CO2 l'a largement plaquĂ© au sol, le transformant en nappe asphyxiante par privation d'oxygène.

Un autre lac prĂ©sente au Cameroun les mĂŞmes caractĂ©ristiques que le lac Nyos : le lac Monoun. Il contient dans ses eaux 10 millions de mÂł de CO2, Ă  comparer aux 300 millions de mÂł contenus dans le lac Nyos. En 1984, une Ă©ruption se produisit et tua au moins 37 personnes. Une opĂ©ration de dĂ©gazage est aussi menĂ©e sur le lac Monoun depuis 2003[21] - [22].

Historique sur la connaissance géologique du Cameroun

La connaissance géologique du Cameroun s’est construite durant plusieurs phases d’étude[23] :

  • en 1956, Gazel  J. et al., une premiere synthèse est Ă©tablie avec une carte gĂ©ologique du Cameroun au 1/1 000 000 ;
  • en 1979, des levĂ©es sont effectuĂ©es au 1 / 500 000 permettant des prĂ©cisions restituĂ© sur la carte gĂ©ologie de la RĂ©publique Unie du Cameroun au 1 / 1 000 000 ;
  • durant les annĂ©es 80, de nombreuses Ă©tudes et thèses d’états (Toteu, Soba, Penaye, Njel) permettent des avancĂ©es dans la connaissance gĂ©ologique du territoire ;
  • Regnoult rĂ©dige une synthèse en 1986 ;
  • durant les annĂ©es 90-2000, les Ă©tudes, synthèses et datations se poursuivent avec des chercheurs comme Vicat J.P., Tachemeni R., Ngougouno I.

Depuis 2016, un programme de levées géophysique, géologique et géochimique du Cameroun est effectué par le BRGM, GTK et le BEIG3 pour le compte de la Banque Mondiale. Le rendu des levées géologiques est effectués au 1 / 200 000 ainsi que des cartes d’anomalies métalliques et litho-géochimique[24].

Notes et références

Notes

  1. Par convention en tectonique, on indique l'angle d'une structure (ici 40°) par rapport au nord ("N") en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre, c'est-à-dire vers l'Est (noté "E" après la valeur de l'azimut).

Références

  1. Vicat (1998), pages 3-4
  2. Vicat (1998), page 5
  3. Vicat (1998), page 6
  4. Maurizot et al., « Etude et prospection minière du Sud-ouest du Cameroun : Synthèses des travaux de 1978 à 1985 », Raport BRGM 85-CMR-066,‎ , p. 274
  5. Feybesse et al., « Mise en évidence d'une nappe synmétamorphe d'âge éburnéen das la partie Nord-Ouest du crayon zaïrois, Sud-Ouest du Cameroun. », Les formations Birrimiennes en Afrique de l'Ouest, CIFEG,‎ , p. 105-111
  6. (en) Toteu et al., « U-Pb and Sm-Nd evidence for Eburnian and Pan-African hight grade metamorphism in cratonic rocks of southern Cameroon. », Precambrian Res., 67,‎ , p. 321-347
  7. Lasserre et soba, « Age libérien des granodiorites des gneiss à pyroxènes du Cameroun méridional », Bull. BRGM 2, IV, 1,‎ , p. 17-32
  8. (en) Cahen el al., « The geochronology and evolution of Africa. », Clarendon Press, Oxford,‎ , p. 512
  9. M. Cornacchia et R. Dars, « Un trait structural majeur du continent africain. Les linéaments centrafricains du Cameroun au Golfe d’Aden », Bull. Soc. Géol France, vol. 7, t. XXV, no 1,‎ , p. 101-109.
  10. (en) E. Njonfang, V. Ngako, C. Moreau, P. Affaton et H. Diot, « Restraining bends in high temperature shear zones: "The Central Cameroon Shear Zone", Central Africa », Journal of African Earth Sciences, no 52,‎ , p. 9-20.
  11. Vicat (1998), pages 7-8
  12. Vicat (1998), page 8
  13. Vicat (1998), page 9
  14. (en) « Cameroon », Global Volcanism program (consulté le )
  15. (en) « Cameroon (Mount) », Oregon State University (consulté le )
  16. (fr) François Girault, Philippe Bouysse et Jean-Philippe Rançon, Volcans vus de l'espace, Paris, Nathan, , 192 p. (ISBN 2092608290), p. 29 à 31
  17. (en) « Histoire éruptive », Global Volcanism Program (consulté le )
  18. (fr) « Mont Cameroun », ACTIV (consulté le )
  19. (fr) « Histoire éruptive du mont Cameroun », ACTIV (consulté le )
  20. La catastrophe du lac Nyos au Cameroun - Des mœurs scientifiques et sociales - Par Olivier Leenhardt - L'Harmattan - 1995 - page 31
  21. Degassing Nyos
  22. Description of the Gas Disasters in Lakes Nyos and Monoun
  23. Vicat (1998)
  24. BRGM, https://www.brgm.fr/sites/default/files/dossier_presse_brgm_igc2016.pdf (Dossier de presse), BRGM (lire en ligne), p. 5

Voir aussi

Bibliographie

  • Vicat Jean Paul, Esquisse gĂ©ologique du Cameroun, Press univ. YaoundĂ© I, coll. « GEOCAM », , 9 p.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.