ForĂȘt primitive de Kasugayama
La forĂȘt primitive de Kasugayama (æ„æ„ć±±ćć§æ, Kasugayama genshirin) est une forĂȘt primaire du Japon situĂ©e Ă Nara, dans la prĂ©fecture de Nara, sur l'Ăźle de HonshĆ«. Montagne sacrĂ©e du bouddhisme et du shintoĂŻsme depuis au moins le dĂ©but du VIIIe siĂšcle, cette Ă©tendue forestiĂšre nationale est classĂ©e monument naturel national spĂ©cial en 1955, puis, en 1998, parmi les monuments historiques de l'ancienne Nara, inscrite sur la liste du patrimoine de l'humanitĂ© Ă©tablie par l'UNESCO.
ForĂȘt primitive de Kasugayama *
| |||
Paysage vĂ©gĂ©tal dans la forĂȘt de Kasugayama. | |||
CoordonnĂ©es | 34° 41âČ 02âł nord, 135° 51âČ 46âł est | ||
---|---|---|---|
Pays | Japon | ||
Type | Naturel | ||
CritĂšres | (ii)(iii)(iv)(vi) | ||
Superficie | 250 ha | ||
NumĂ©ro dâidentification |
870 | ||
Zone géographique | Asie et Pacifique ** | ||
AnnĂ©e dâinscription | 1998 (22e session) | ||
Autre protection | monument naturel national spécial | ||
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Nara
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
| |||
* Descriptif officiel UNESCO ** Classification UNESCO |
|||
GĂ©ographie
Situation
La forĂȘt primitive de Kasugayama est une forĂȘt nationale[1] entiĂšrement situĂ©e dans la ville de Nara (prĂ©fecture de Nara), sur l'Ăźle de HonshĆ«, au Japon. Environ 370 km, Ă vol d'oiseau, au sud-ouest de l'agglomĂ©ration de Tokyo, elle s'Ă©tend sur 250 ha[2] dans la partie ouest de l'ancienne capitale impĂ©riale, 32 km Ă l'est d'Osaka. Elle couvre les monts Hana[n 1] (498 m[3]) et Mikasa[n 2] (297 m[3]), deux collines qui forment le mont Kasuga (ja), Ă l'est du sanctuaire Kasuga, dans le quartier Kasugano [n 3] - [4].
Faune et flore
La forĂȘt primitive de Kasugayama est un espace forestier prĂ©servĂ© de l'intervention humaine depuis son Ă©levation au rang de terre sacrĂ©e au milieu du IXe siĂšcle[5] - [2]. Au XXe siĂšcle, et au-delĂ , son inscription sur les listes du patrimoine culturel du Japon et du patrimoine de l'humanitĂ©, assure que des mesures de conservation et de protection appropriĂ©es sont appliquĂ©es afin de maintenir la virginitĂ© originelle de cette forĂȘt qui abrite de nombreuses espĂšces de plantes et d'animaux[2] - [5] - [6]. Le paysage vĂ©gĂ©tal de Kasugayama n'est cependant pas rigoureusement intact. En effet, au XVIe siĂšcle, par exemple, sur ordre de Toyotomi Hideyoshi, l'un des trois unificateurs du Japon durant la pĂ©riode Sengoku (milieu du XVe siĂšcle - fin du XVIe siĂšcle) , 10 000 cĂšdres du Japon ont Ă©tĂ© plantĂ©s. En outre, pour compenser les dommages causĂ©s par les intempĂ©ries, dans une rĂ©gion exposĂ©e aux typhons, il est nĂ©cessaire d'intervenir dans le cadre d'une gestion restauratoire du site naturel[2] - [1].
Faune
Plus de 1 000 espĂšces d'animaux ont Ă©tĂ© rĂ©pertoriĂ©es dans la forĂȘt primitive de Kasugayama[7], dont pas moins de 1 180 espĂšces d'insectes et de nombreux oiseaux[2] - [5].
De nombreuses espĂšces de passereaux telles que le Pipit Ă dos olive (Anthus hodgsoni), les Hirondelles rustique (Hirundo rustica) et rousseline (Cecropis daurica), la Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), la Pie-griĂšche bucĂ©phale (Lanius bucephalus), le Cincle de Pallas (Cinclus pallasii), le Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), l'Accenteur du Japon (Prunella rubida), les Rossignols bleu (Larvivora cyane) et Ă flancs roux (Tarsiger cyanurus), les Merles du Japon (Turdus cardis), Ă flancs roux (Turdus chrysolaus) et pĂąle (Turdus pallidus), le Rougequeue aurore (Phoenicurus auroreus), les Grives dama (Zoothera dauma), de SibĂ©rie (Geokichla sibirica) et Ă ailes rousses (Turdus eunomus), la Bouscarle chanteuse (Horornis diphone), le verdier de Chine (Chloris sinica)[7], le Pouillot borĂ©al (Phylloscopus borealis), le Roitelet huppĂ© (Regulus regulus), les Gobemouches bleu (Cyanoptila cyanomelana) et brun (Muscicapa dauurica), les MĂ©sanges Ă longue queue (Aegithalos caudatus), noire (Periparus ater) et de Chine (Parus minor), la Tourterelle orientale (Streptopelia orientalis) et le Colombar de Siebold (Treron sieboldii) font leurs nids dans les arbres de la forĂȘt[8]. Des oiseaux de proie sont Ă l'affĂ»t, planant dans les airs, comme le Milan noir (Milvus migrans), l'Autour des palombes (Accipiter gentilis), les Ăperviers d'Europe (Accipiter nisus) et du Japon (Accipiter gularis), la Buse du Japon (Buteo japonicus), la Busautour Ă joues grises (Butastur indicus), l'Aigle montagnard (Nisaetus nipalensis), la Chouette de l'Oural (Strix uralensis), la Ninoxe hirsute (Ninox scutulata), et la BondrĂ©e orientale (Pernis ptilorhynchus)[8]. Les coucous fugitif (Hierococcyx fugax), de l'Himalaya (Cuculus saturatus) et gris (Cuculus canorus), le Bihoreau goisagi (Gorsachius goisagi), l'Engoulevent jotaka (Caprimulgus jotaka), les Pics Ă©peiche (Dendrocopos major), kisuki (Dendrocopos kizuki), awokĂ©ra (Picus awokera) et Ă dos blanc (Dendrocopos leucotos), la Bambusicole de Chine (Bambusicola thoracicus), le Faisan scintillant (Syrmaticus soemmerringii), oiseau national du Japon[9], BĂ©casse des bois (Scolopax rusticola) et le Martin-chasseur violet (Halcyon coromanda) habitent aussi les bois du mont Kasuga[8]. L'Ă©tendue forestiĂšre est aussi l'habitat du Tanuki (Nyctereutes procyonoides), de l'Ă©cureuil volant gĂ©ant du Japon (Petaurista leucogenys)[10], de la Martre du Japon (Martes melampus), du Sanglier d'Eurasie, de la taupe japonaise (Mogera wogura), du Grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), et de milliers de cerf Sika (Cervus nippon)[11] - [7]. La Grenouille verte des forĂȘts[12] (Rhacophorus arboreus), espĂšce d'amphibien endĂ©mique du Japon, qui effectue sa ponte dans les arbres, et dont les tĂȘtards se jettent Ă l'eau du haut des arbres une fois sortis de l'Ćuf[7] - [13], Hynobius nebulosus, Salamandre endĂ©mique du Japon[13], des lucioles, des bousiers, l'espĂšce de Cigale Euterpnosia chibensis (ja)[13], et le « lycĂšne de Loomis » (Panchala ganesa), un papillon classĂ©, avec son biotope sis au pied nord du mont Hana[3], monument naturel national[14], y prospĂšrent aussi[7].
- L'accenteur du Japon (Prunella rubida).
- La martre du Japon (Martes melampus).
- La luciole.
- Le gobemouche bleu (Cyanoptila cyanomelana).
Flore
La forĂȘt primitive de Kasugayama, forĂȘt de feuillus mĂȘlĂ©s de conifĂšres[7], rassemblent plus de 800 variĂ©tĂ©s de plantes dont 598 espĂšces de plantes Ă fleurs[5] - [2]. Elle abrite des plantes grimpantes comme la Glycine du Japon, la liane Ă fleurs Uncaria rhynchophylla, et le Faux jasmin jaune (Trachelospermum asiaticum)[10] - [2]. Des variĂ©tĂ©s de fougĂšres telles que Gleichenia japonica, Hypolepis punctata, Dicranopteris linearis, Crepidomanes minutum et Hymenophyllum polyanthos y poussent[15] - [2] - [1].
Les collines formant le mont Kasuga sont couvertes d'une forĂȘt mixte de CĂšdres de l'Himalaya (Cedrus deodara), CĂšdres du Japon (Cryptomeria japonica), de MĂ©lĂšzes du Japon (Larix kaempferi), de ChĂȘnes rouvres (Quercus petraea), d'arbustes tropicaux Zanthoxylum ailanthoides, d'Ărables japonais (Acer palmatum), d'Ărables orientaux Ă bourgeons gris (Acer rufinerve), de Cerisiers du Japon (Prunus serrulata), de Cerisiers Yoshino (Prunus Ăyedoensis), de Pruches du Japon (Tsuga diversifolia), de CyprĂšs du Japon (Chamaecyparis obtusa), de HĂȘtres bleu du Japon (Fagus japonica), et de Noyers du Japon (Juglans ailantifolia)[16] - [7] - [10] - [17] - [18].
- Le hĂȘtre bleu du Japon (Fagus japonica).
- Fleurs de Cerisier Yoshino.
- Feuilles d'Ărable du Japon.
- Pruche du Japon.
Histoire
Depuis au moins l'installation de la capitale impĂ©riale Ă HeijĆ-kyĆ en 710, le mont Kasuga est considĂ©rĂ© comme une montagne sacrĂ©e, lieu de rituels religieux pour des moines bouddhistes[1] - [19]. Il est associĂ© au sanctuaire Kasuga dĂšs sa construction en 768 au bas de son versant ouest[19]. Selon une lĂ©gende, Takemikazuchi, le dieu du tonnerre, divinitĂ© Ă laquelle le sanctutaire est dĂ©diĂ©, apparut chevauchant un cerf blanc, et conseilla aux membres de la famille Fujiwara, fondatrice du Kasuga-taisha[20], de construire un autre lieu saint au sommet de la montagne. Les cerfs Ă©tant dĂ©sormais rĂ©vĂ©rĂ©s comme des messagers de l'esprit divin habitant la colline, la chasse et l'abattage d'arbres furent prohibĂ©s Ă partir de 841[21] - [19].
En 1871, au dĂ©but de l'Ăšre Meiji (1868 - 1912), la forĂȘt de Kasugayama est nationalisĂ©e par le gouvernement de Meiji issu de la rĂ©volution du mĂȘme nom. Quinze ans plus tard, elle est intĂ©grĂ©e au parc de Nara ; une intĂ©gration officialisĂ©e seulement en 1889[1] - [22].
Classement
En , dans le cadre de la loi portant sur la prĂ©servation des sites historiques, paysages culturels et monuments naturels promulguĂ©e en 1919, la forĂȘt primaire de Kasugayama est classĂ©e monument naturel national[23]. Deux ans plus tĂŽt, le pac de Nara, officiellement inaugurĂ© en 1880[22], avait rejoint la catĂ©gorie des lieux de beautĂ© pittoresque[24]. Le , son classement passe de monument naturel national Ă monument naturel national spĂ©cial, une distinction que seulement deux autres forĂȘts partagent dans le pays : celle de Yakushima (prĂ©fecture de Kagoshima), une Ăźle de lâarchipel Ćsumi, situĂ©e au sud de KyĆ«shĆ«, et celle du massif montagneux Shirakami dans la prĂ©fecture d'Aomori[10] - [25]. Depuis 1998, parmi les monuments historiques de l'ancienne Nara, elle est inscrite sur la liste du patrimoine de l'humanitĂ© de l'UNESCO[21]. De plus, la population de cerfs Sika de Nara, ceux qui peuplent le mont Kasuga notamment, est protĂ©gĂ©e par le gouvernement japonais depuis son classement en monument naturel en 1957[26].
Notes et références
Notes
- Le mont Hana (è±ć±±, Hana-yama, litt. « mont fleur »).
- Le mont Mikasa (ćŸĄèć±±, Mikasa-yama).
- Le quartier Kasugano (æ„æ„éçș, Kasugano-chĆ).
Références
- (ja) Japan Association for Techno-innovation in Agriculture, Forestry and Fisheries, « æ„æ„ćć§æ » [« ForĂȘt primitive de Kasugayama »], sur www.jataff.jp,â (consultĂ© le ).
- (ja) PrĂ©fecture de Nara, « æ„æ„ćć§æ » [« ForĂȘt primitive de Kasugayama »], sur www.pref.nara.jp,â (consultĂ© le ).
- (ja) Institut d'études géographiques du Japon, « GSI Maps », sur www.gsi.go.jp (consulté le ).
- (ja) Asahi Shinbun, « æ„æ„ć±± » [« Mont Kasuga »], sur Kotobank,â (consultĂ© le ).
- (ja) ComitĂ© d'Ă©ducation de la prĂ©fecture de Nara, « æ„æ„ćć§æ » [« ForĂȘt primitive de Kasugayama »],â 2016[mois=juin (consultĂ© le ).
- (en) Office national du tourisme japonais, « Mt. Kasuga-yama area » [« Région du mont Kasuga »], sur www.jnto.go.jp, (consulté le ).
- (ja) NHK, « ć„èŻ æ„æ„ć±±ćć§æïŒ2004ćčŽ7æ11æ„æŸéïŒ Â» [« Nara : forĂȘt primitive de Kasugayama (Ă©mission du ) »], sur www.nhk.or.jp,â (consultĂ© le ).
- (ja) PrĂ©fecture de Nara, « ć„èŻć Źćă«çæŻăăéł„éĄäžèŠ§èĄš » [« Liste d'oiseaux habitant le parc de Nara »] [PDF], sur www.pref.nara.jp,â (consultĂ© le ), p. 1-2.
- (ja) Asahi Shinbun, « ćœéł„ » [« Oiseau national »], sur Kotobank,â (consultĂ© le ).
- (en) Gerard Taaffe, The Japan Times, « Hemlocks murmur in Kasugaâs forest primeval » [« Les pruches murmurent dans la forĂȘt primitive de Kasugayama »], sur www.japantimes.co.jp, (consultĂ© le ).
- (ja) PrĂ©fecture de Nara, « ć„èŻć Źćăźćșäčłćç©çž » [« MammifĂšres du parc de Nara »] [PDF], sur www.pref.nara.jp,â (consultĂ© le ), p. 1.
- Takao 599 Museum, « Rhacophorus arboreus (grenouille dâarbre verte de forĂȘt) » (consultĂ© le ).
- (ja) MinistĂšre de l'Environnement du Japon, « ć„èŻïŒć„èŻçć„èŻćžïŒ » [« Nara dans la prĂ©fecture de Nara »] [PDF],â (consultĂ© le ), p. 1.
- (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « ă«ăŒăăčă·ăžăçæŻć° » [« Habitat de Panchala ganesa »], sur Cultural Heritage Online,â (consultĂ© le ).
- Préfecture de Nara 2009, p. 1.
- Préfecture de Nara 2009, p. 2.
- Préfecture de Nara 2009, p. 6.
- Préfecture de Nara 2009, p. 3.
- (en) Seiko GotĆ et Takahiro Naka, Japanese gardens : symbolism and design [« Jardins japonais : symbolisme et design »], New York, Routledge, , 193 p. (ISBN 978-1-315-68526-7 et 1315685264, OCLC 934189926), p. 91.
- (en) Elizabeth ten Grotenhuis, Japanese mandalas : representations of sacred geography [« Mandala japonais : représentation d'une géographie sacrée »], Honolulu, University of Hawaii Press, , 227 p. (ISBN 978-0-8248-2081-7 et 0824820002, OCLC 896915158, lire en ligne), p. 145.
- UNESCO, « Monuments historiques de l'ancienne Nara », sur Centre du patrimoine mondial, (consulté le ).
- (ja) PrĂ©fecture de Nara, « ć„èŻć ŹćăźæŽćČ Â» [« Histoire du parc de Nara »],â (consultĂ© le ).
- (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « æ„æ„ćć§æ » [« ForĂȘt primitive de Kasugayama »], sur Cultural Heritage Online,â (consultĂ© le ).
- (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « ć„èŻć Źć » [« Parc public de Nara »], sur Cultural Heritage Online,â (consultĂ© le ).
- (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « æ„æ„ćć§æ » [« ForĂȘt primitive de Kasugayama »], sur www.bunka.go.jp,â (consultĂ© le ).
- (ja) Agence pour les Affaires culturelles, « ć„èŻăźă·ă« » [« Cerfs Sika de Nara »], sur Cultural Heritage Online,â (consultĂ© le ).
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (ja) PrĂ©fecture de Nara, « ć„èŻć Źćæ€ç©çźéČ Â» [« RĂ©pertoire des plantes du parc de Nara »] [PDF], sur www.pref.nara.jp,â (consultĂ© le ).