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David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte

David-Maurice-Joseph Mathieu de Saint-Maurice, comte de La Redorte, né le à Saint-Affrique (Rouergue) et mort le à Paris, est un général et homme politique français.

David-Maurice-Joseph
Mathieu de Saint-Maurice
comte de La Redorte
David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte
Le général de division comte David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte.

Surnom Maurice Mathieu[1]
Naissance
Saint-Affrique
Décès
Paris
Origine Drapeau du Rouergue Rouergue
Allégeance Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau de l'Empire français Empire français
Royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Empire français pendant les Cent-Jours Empire français (Cent-Jours)
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 1783 – 1831
Commandement Finistère et Brest
11e division militaire
2e div. du 7e corps de la Grande Armée
Barcelone et Basse-Catalogne
19e division militaire et Lyon
Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Distinctions
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
Autres fonctions Président du collège électoral de l'Aveyron
Pair de France
Famille Famille Mathieu de La Redorte

Liste des généraux italiens (1800-1815)

Biographie

Issu d'une famille bourgeoise[2] - [3] et protestante[4] du Rouergue, Maurice Mathieu, fils de Joseph Mathieu, docteur en médecine, et de Jeanne de Barrau de Muratel, naquit à Saint-Affrique (auj. dans le département de l'Aveyron) le 20 février 1768[5].

Il a à peine achevé ses études[6] qu'il entre comme cadet dans le régiment suisse de Meuron le 1er avril 1783, qu'il suit au cap de Bonne-Espérance en 1783[7] et puis dans les Indes à la même époque. Il passe le 3 octobre 1786 dans la légion française de Luxembourg, et il y est nommé sous-lieutenant le 30 décembre suivant[8] - [9].

Guerres révolutionnaires

De retour en France en 1789, son corps ayant été licencié le 22 juillet de la même année, il ne reprend du service que le 25 janvier 1792 dans le 1er régiment de dragons (ci-devant Royal), dont son oncle, M. de Muratel, chevalier de l'ordre de Saint-Louis[7], est colonel. Celui-ci devenu maréchal-de-camp, le fait admettre en qualité de capitaine dans la légion du Centre le 1er août, et le prend pour son aide de camp le 8 du même mois. Attaché alors à l'armée du Rhin, il s'est distingué le 5 août, au combat d'Arnheim[7], près de Landau[8].

Il marche avec la brigade que M. de Muratel conduit à l'armée du Centre, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, et se signale à la bataille livrée le 20 septembre, près Sainte-Menehould[7] : la bataille de Valmy.

Adjoint à l'état-major-général de l'armée de la Moselle[7], passé à l'armée de Sambre-et-Meuse, il prend part à toutes les affaires de la campagne de 1793 et des ans II et III comme aide de camp du général Chapsal. Nommé adjudant-général le 25 prairial de cette dernière année (juin 1795[7]), et employé pendant les ans IV et V aux armées de l'Intérieur et du Nord (novembre de cette année). Là il commande l'avant-garde du corps d'armée chargé du blocus de Mayence, qui est levé par suite des préliminaires de paix signés à Léoben[7]. Il passe alors à l'armée de Sambre-et-Meuse. Après le traité de Campo-Formio[10], il rejoint (an VI) l'armée de Rome qui, sous les ordres de Championnet, marche contre les insurgés de la Romagne[8].

Les habitants de Terracino (frontière du royaume de Naples[10]) se sont attiré la « juste[8] » colère du général en chef par les excès auxquels ils se sont livrés envers les Français (ils ont « égorgé le commandant français et arboré l'étendard de la révolte[7] »). « Chargé d'en tirer une vengeance terrible[8] », l'adjudant-général Mathieu s'y porte le 22 thermidor, avec un détachement. Il enlève la place après six[8] ou huit[7] heures d'un combat sanglant[7] et d'une résistance vigoureuse de la garnison, soutenue par 15 pièces de canon et par un grand nombre de paysans embusqués dans des jardins et des marais. Il s'empare de la ville, passe les rebelles au fil de la baïonnette, et s'empare de leurs armes et de leur artillerie[7]. Tous ceux que l'on prend les armes à la main sont passés au fil de l'épée[8]. À la suite de cette action, pendant laquelle il a un cheval tué sous lui, le Directoire lui confère, par arrêté du 23 fructidor[8] (9 septembre 1798[7]), le grade de général de brigade.

En l'an VII l'armĂ©e française ayant Ă©tĂ© attaquĂ©e par un fort contingent de Napolitains[n 1], aux ordres du gĂ©nĂ©ral autrichien Mack[8], le gĂ©nĂ©ral Mathieu est chargĂ© de les contenir. Il chasse l'ennemi de Vignanello le 12 frimaire, et s'empare le 15 de Magliano et du camp d'une division napolitaine. Mais l'occupation d'Otricoli, ville situĂ©e au-delĂ  de Borghetto, compromettant les communications de l'armĂ©e française, Championnet remet le soin de la reprendre Ă  Macdonald, qui confie la direction de l'attaque principale au gĂ©nĂ©ral Mathieu. Celui-ci repousse l'ennemi sur tous les points, pĂ©nètre dans Otricoli, et fait plus du 2 000 prisonniers ; 8 pièces de canon, 3 drapeaux, ainsi que tout l'Ă©tat-major du rĂ©giment de cavalerie de la Principessa, tombent en son pouvoir. Genzona, Cisterna, Piperno, Prossedi et Frosinone sont Ă©galement emportĂ©s, ainsi que Ceprano oĂą l'arrière-garde ennemie se trouve campĂ©e sur une hauteur dominant cette ville. Le lendemain, la brigade du gĂ©nĂ©ral Mathieu enlève le pont franchissant le Garigliano[11], traverse le fleuve et entre sur le territoire napolitain[12], après avoir fait dans ses marches journalières un assez grand nombre de prisonniers[13].

Le 9 dĂ©cembre 1798 le gĂ©nĂ©ral Mathieu de La Redorte entre dans Rome, après avoir remportĂ©, près de La Storta, un avantage sur la colonne napolitaine du comte de Damas. AttaquĂ© le mĂŞme jour, en avant de Saint-Jean de Latran, par une seconde colonne de 6 000 Napolitains qui veut protĂ©ger la retraite du comte de Damas, cette seconde colonne ennemie est Ă©galement battue, avec perte d'environ 2 000 hommes et 6 pièces de canon[13]. Le gĂ©nĂ©ral Mathieu continue de servir en Italie après la reprise des hostilitĂ©s entre les Napolitains et les Français, et contribue beaucoup Ă  la capitulation de Calvi[4].

L'armée française, après un séjour de quelques jours à Rome, dont les Napolitains ont été de nouveau chassés, en repart le 20 décembre, et se dirige vers les frontières du royaume de Naples. Le 14 janvier 1799 ce général a ordre de reconnaître la place de Capoue. Cette reconnaissance devient un combat opiniâtre, dans lequel il a le bras fracassé par un coup de canon à mitraille. Cette blessure l'oblige de quitter l'armée et de se rendre aux eaux de Barèges pour se rétablir[11] - [13].

Il est encore en Italie quand il reçoit des portraits du roi de Naples et du pape de la part de ces deux souverains, « comme une marque de leur reconnaissance » pour la discipline dans laquelle il a maintenu les troupes françaises durant leur séjour à Naples et dans l'État romain[4].

Promu gĂ©nĂ©ral de division le 17 avril 1799[9], il prend le 9 nivĂ´se an VIII, le commandement d'un corps de 3 600 hommes rassemblĂ©s Ă  Brest, et le 26 pluviĂ´se celui du dĂ©partement du Finistère et de la ville de Brest. « Il dĂ©joua plusieurs tentatives faites par les Anglais, et, par son activitĂ© et ses bonnes dispositions, il mit le port de Brest Ă  l'abri de toute insulte[13] ». Ă€ cette Ă©poque, on prĂ©pare dans ce port une expĂ©dition pour la Guadeloupe ; le gĂ©nĂ©ral Mathieu qui doit en faire partie, ayant Ă©tĂ© retenu eu France, est investi le 11 prairial du commandement de la 20e division militaire Ă  PĂ©rigueux[11], et de lĂ  il se rend au mois de dĂ©cembre Ă  Dijon, pour commander une division de l'armĂ©e d'observation aux ordres du gĂ©nĂ©ral Murat. Cette armĂ©e ayant Ă©tĂ© mobilisĂ©e, passe le petit Saint-Bernard, envahit le PiĂ©mont et se dirige vers AncĂ´ne pour en former le siège. L'armistice conclu Ă  la suite de la bataille de Marengo ayant changĂ© la destination de cette armĂ©e, elle marche en Toscane, puis dans le royaume de Naples, oĂą la division du gĂ©nĂ©ral Mathieu de La Redorte reste jusqu'au mois de mai 1802, Ă©poque de l'Ă©vacuation[13].

Envoyé le 29 brumaire an IX[11], à l'armée d'observation du Midi, ce général est nommé au commandement de la 11e division militaire à Bordeaux[4], le 18 prairial an X, puis à celui de la 1re division du camp de Bayonne (an XI), et passe camp de Brest[11].

Guerres napoléoniennes

Nommé les 19 frimaire et 25 prairial an XII, membre et grand officier de la Légion d'honneur, un arrêté du 27 floréal de la même année le fait président du collège électoral de l'Aveyron[11].

En l'an XIV il commande la 2e division du 7e corps du maréchal Augereau de la Grande Armée employée dans le Brisgau[4] et destinée à repousser sur le Tyrol le corps autrichien du général Jelačić. Ce corps, cerné dans les positions qu'il occupe, met bas les armes et est fait prisonnier de guerre[14] : le général Mathieu règle, de concert avec le major-général Woffskell, les conditions de cette capitulation[11].

Il sert en 1806 et 1807 dans la campagne de Prusse et de Pologne[4] - [14]. Le 4 avril 1806 il passe au service de Joseph Bonaparte, décrété roi de Naples, et suit ce prince en Espagne, où il remplace le général Reynier dans le commandement d'une division[15]. En 1808, attaché au corps d'armée du maréchal-duc de Montebello, il se distingue le 23 novembre, et est blessé à la bataille de Tudela, après laquelle il a le commandement de Barcelone et de la Basse-Catalogne.

« Dans ce poste difficile, dit le maréchal-duc de Tarente dans l'éloge du général Mathieu, qu'il prononce à la tribune de la Chambre des pairs le 4 avril 1833, où un général de talents distingués, livré à lui-même, développe cette habileté, ces combinaisons de la sagesse, les ressources de l'art, ces à-propos à profiter des circonstances, à saisir les occasions : elles ne manquent pas au général Mathieu, qui se montre toujours supérieur aux embarras et aux dangers de sa position[11]. »

Vers le mois de mars 1811, il y a un complot organisĂ© pour livrer aux Espagnols le fort Montjouich[11]. Le gĂ©nĂ©ral Mathieu, averti Ă  temps, rĂ©solut de faire tourner cette entreprise Ă  la perte de l'ennemi ; il laisse donc le gĂ©nĂ©ral espagnol, le marquis de Campo-Verde (en), rassembler 8 000 hommes sous les murs du fort dans la nuit du 19 au 20, et pĂ©nĂ©trer 800 grenadiers dans les fossĂ©s ; mais alors une fusillade terrible devient le signal de la destruction des assaillants, et le gĂ©nĂ©ral espagnol, attaquĂ© dans le mĂŞme moment par des dĂ©tachements placĂ©s hors de la ville, n'a qu'Ă  chercher son salut dans une fuite honteuse[11].

Toutefois, sa coopération aux mouvements des années françaises en Catalogne ne se renferme pas uniquement dans les murs de Barcelone. Il se trouve le 24 juillet suivant, à la prise du Montserrat, enlève les hauteurs d'Altafulla le 24 janvier 1812, et continue pendant l'année 1813, à mériter la réputation de général intrépide et sagace[11]. Il secourt en 1813, le fort de Balaguer et la ville de Tarragone, et fait lever le siège de cette place[4].

Napoléon Ier, qui fait le plus grand cas de son mérite, lui a décerné la croix de chevalier de l'ordre de la Couronne de fer le 6 décembre 1807 et l'a élevé au rang de comte de l'Empire en 1810. Il reçoit le 3 avril 1813 la grand-croix de l'ordre de la Réunion, et rentre en France en 1814, avec les débris de son armée, tenant toujours tête à l'ennemi[16]. Il s'empresse d'envoyer, depuis Blois[4], son adhésion à la déchéance de Napoléon[11].

Restauration et Monarchie de Juillet

Louis XVIII le fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis (bien que le comte de La Redorte soit protestant) le 1er juin 1814[14] et membre de l'institution du Mérite militaire[17] le 10 novembre 1814[1]. Le ministre français de la Guerre, comte Dupont, lui confie dans le même temps les fonctions d'inspecteur-général pour l'organisation de l'infanterie[15] dans les 10e et 12e divisions militaires[14].

Napoléon Ier emploie néanmoins le comte Mathieu de La Redorte pendant son règne des Cent-Jours en lui confiant le commandement de la 10e division militaire à Toulouse[14] (juin 1815[15]).

Après la seconde restauration[4] (juillet 1815), il se retire dans sa terre de d'Horedorve[4] en Languedoc[15] (ou à La Redorte, département de l'Aude[14]). Le 4 août, le général Mathieu qui, l'année précédente, a repris son nom de La Redorte, se soumet de nouveau à Louis XVIII[11]. Par ordonnance du 9 avril 1817, il est autorisé à ajouter à son nom propre le surnom de De La Redorte[4].

Le 23 octobre 1817 ce prince lui donne le commandement de la 19e division militaire, et celui de Lyon (où il succède au général Canuel) après « les événements qui désolèrent cette ville, en 1818 »[11]. Il est mis en disponibilité en 1823[4].

Créé pair de France au titre héréditaire de baron, par ordonnance royale du 5 mars 1819 dans la fournée des soixante[4], grand'croix de la Légion d'honneur le 20 août 1820 (il est aussi commandeur de l'ordre de l'Épée de Suède[14]), le comte Mathieu de La Redorte vote constamment avec la minorité constitutionnelle du palais du Luxembourg[11].

En 1830 il prête serment à la royauté nouvelle ; mais prétextant ses infirmités pour refuser de faire partie du cadre de réserve, il prend sa retraite l'année suivante, et meurt le 1er mars 1833[11]. Tout d’abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division)[18] - [19] - [20], sa dépouille est transférée à La Redorte (Aude[1]).

Distinctions

Titres

DĂ©corations

Rubans des décorations
Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur Grand'croix de l'Ordre de la RĂ©union Chevalier de l'ordre royal de la Couronne de Fer (Royaume d'Italie : 1805-1814) Grand dignitaire de l'Ordre royal des Deux-Siciles
Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis 1er Degré de l'Institution de Mérite militaire : à partir de 1814, le ruban de cette institution est le même que celui de l'ordre de Saint-Louis. Commandeur de ordre royal de l'Épée Chevalier de IIIe classe de l'ordre impérial de la Couronne de Fer (Empire d'Autriche)

Hommage, honneurs, mention...

Armoiries

Image Blasonnement
Armes du comte Mathieu et de l'Empire

Burelé d'argent et de sinople, au comble de gueules chargé de trois étoiles d'or: franc-quartier des comtes tirés de l'armée brochant sur le tout[21].

  • LivrĂ©e : livrĂ©e blanc rouge jaune et verd, le verd en bordure seulement.
Armes de comte Mathieu de La Redorte, baron-pair héréditaire

Burelé d'argent et de sinople; au chef de gueules, chargé de 3 étoiles d'or[14] - [22].

Union et descendance

Issu d'une famille du Rouergue, Maurice Mathieu était le fils de Joseph Mathieu, docteur en médecine protestant et de Jeanne de Barrau de Muratel (Lacaune, 30 août 1742 - Laredorte, 1827). Sa mère se remarie avec le futur conventionnel Louis Bernard de Saint-Affrique[24].

Mathieu avait épousé, non pas une demoiselle Clary comme le disent les biographes du XIXe siècle[4] - [14] - [16], mais la nièce de Désirée et Julie Clary (et donc, par alliance, de Joseph Bonaparte et Jean-Baptiste Bernadotte), Honorine-Thérèse Lejeans (12 décembre 1782 - 16 février 1806), fille du sénateur Lazare Lejeans (1738-1803). Le couple eut un fils unique : Joseph-Charles-Maurice (1804-1886), homme politique français du XIXe siècle.

Notes et références

  1. 40 000 selon Lievyns, Verdot & BĂ©gat ; selon Courcelles : « Le gĂ©nĂ©ral MetchĂ©, Ă  la tĂŞte de 10 000 Napolitains faisant partie de l'armĂ©e battue le 3 dĂ©cembre par le gĂ©nĂ©ral Macdonald, s'empara, le 6, de la ville d'Otricoli, oĂą il fit Ă©gorger la garnison française, et jusques aux malades de cette garnison. ChargĂ© de punir ce nouvel acte de cruautĂ©, le gĂ©nĂ©ral Mathieu marche sur Otricoli ; et, quoique sa colonne est numĂ©riquement bien infĂ©rieure aux forces de l'ennemi, il l'attaque avec vigueur, lui tue ou prend 300 hommes, s'empare de 3 canons et de 6 drapeaux, et le pousse jusque sous les murs de Calvi, que Macdonald force de capituler. »

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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