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Antoine Jay

Antoine Jay, né à Guîtres le et mort à Lagorce[1] (Gironde) le , est un homme de lettres, journaliste, historien et homme politique français. Il est le fils de Jean Jay, qui fut élu député à l'Assemblée législative par le département de la Gironde.

Antoine Jay
Antoine Jay
Fonctions
Membre de la Chambre des députés
Troisième législature de la monarchie de Juillet (d)
Gironde
-
Fauteuil 15 de l'Académie française
-
Membre de la Chambre des députés
Deuxième législature de la Monarchie de Juillet (d)
Gironde
-
Membre de la Chambre des députés
Première législature de la Monarchie de Juillet (d)
Gironde
-
Membre de la Chambre des représentants
Gironde
-
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  83 ans)
Courgeac
Nationalité
Activités
Autres informations
Ordre religieux
Membre de

Biographie

D'abord élève chez les oratoriens de Niort, il fait ses études de droit à Toulouse et devient avocat, puis brièvement administrateur du district de Libourne. Entre 1795 et 1802, il voyage au Canada et aux États-Unis, où il se lie d'amitié avec Thomas Jefferson.

De 1803 à 1809, il est précepteur des fils de Joseph Fouché, puis fonctionnaire au ministère de la Police où il traduit les journaux anglais. Il collabore au Journal des Voyages et à L'Abeille, participe à la fondation du Constitutionnel et de La Minerve française, et dirige le Journal de Paris. C'est un journaliste d'opposition influent, qui voit triompher son idéal politique lors de la Révolution de Juillet. Après avoir soutenu la Révolution française, il est partisan de l'Empire, représentant à la Chambre des Cent-jours en 1815, favorable après Waterloo à la déchéance de Napoléon, puis opposant de la Restauration. Il est maire de Lagorce de 1830 à 1848, conseiller général de la Gironde de 1831 à 1837, et député de la Gironde en 1815, 1831 et 1834.

Après s'être fait remarquer pour son Histoire du ministère du cardinal de Richelieu, parue en 1815, et ses éloges de Corneille et de Montaigne, parus dans son Tableau littéraire de la France pendant le XVIIIe siècle en 1818, il collabore avec Antoine-Vincent Arnault, Jacques de Norvins et Étienne de Jouy à la Biographie nouvelle des contemporains, pour laquelle il rédige notamment un article sur Jean-Baptiste Boyer-Fonfrède qui lui vaut d'être incarcéré pendant un mois à la prison Sainte-Pélagie[2]. Mais il est connu surtout pour sa Conversion d'un romantique, parue en 1830, où il se montre un farouche adversaire du romantisme[3], au point de voter contre l'entrée de Victor Hugo à l'Académie française en 1841. Lui-même élu à l'Académie en 1832, Antoine Jay en était, selon l'un de ses contemporains, « un des meilleurs dormeurs[4] ».

De son mariage avec Magdelaine Agathe Moutardier, est née Caroline Jeanne Jay qui épouse en 1819 Pierre Antoine Petit Dufrenoy, fils d'Adélaïde Billet-Petit Dufrenoy.

Ĺ’uvres

  • Le Glaneur, ou Essais de Nicolas Freeman (1812)
  • Les États-Unis et l'Angleterre, ou Souvenirs et rĂ©flexions d'un citoyen amĂ©ricain [William Lee], essais traduits sur le manuscrit de l'auteur (1814)
  • Histoire du ministère du cardinal de Richelieu (2 volumes, 1815)
  • Voyages dans la partie septentrionale du BrĂ©sil, depuis 1809 jusqu'en 1815, par Henri Koster, traduits de l'anglais (2 volumes, 1818)
  • Recueil de pièces authentiques sur le captif de Sainte-HĂ©lène, de mĂ©moires et documents Ă©crits ou dictĂ©s par l'empereur Napoleon ; suivis de lettres de MM. le grand-marĂ©chal comte Bertrand, le comte Las Cases, le gĂ©nĂ©ral baron Gourgaud, le gĂ©nĂ©ral comte Montholon, les docteurs Warden, O'Meara et Autommarchi [sic], et plusieurs personnages de haute distinction (12 volumes, 1821-25)
  • Salon d'Horace Vernet, analyse historique et pittoresque des 45 tableaux exposĂ©s chez lui en 1822 (En collaboration avec Étienne de Jouy, 1822)
  • Les Hermites en prison, ou Consolations de Sainte-PĂ©lagie (2 volumes en collaboration avec Étienne de Jouy, 1823)
  • Les Hermites en libertĂ©, pour faire suite aux « Hermites en prison » (4 volumes en collaboration avec Étienne de Jouy, 1824)
  • La Conversion d'un romantique, manuscrit de Joseph Delorme, suivi de deux lettres sur la littĂ©rature du siècle et d'un essai sur l'Ă©loquence politique en France (1830)
  • Ĺ’uvres littĂ©raires (4 volumes, 1831)
  • La PiĂ©tĂ© filiale, ou Histoire de Pauline (1852)
Textes en ligne
  • Tableau littĂ©raire de la France pendant le XVIIIe siècle ; Éloge de Montaigne ; PrĂ©cis historique sur la vie et les ouvrages de l'abbĂ© Raynal
  • ConsidĂ©rations sur l'Ă©tat politique de l'Europe, sur celui de la France, sur la censure et les Ă©lections, ou SupplĂ©ment aux « Documents historiques » de M. KĂ©ratry
  • Conversion d'un romantique ; Essai sur l'Ă©loquence politique en France
  • Essais sur les mĹ“urs ; MĂ©langes de littĂ©rature
  • Nouvelles amĂ©ricaines ; Dialogue des morts ; MĂ©langes de littĂ©rature

Notes et références

  1. Acte no 7 du 9 avril 1854, acte de décès sur la déclaration du petit-fils du défunt.Archives départementales de la Gironde, cote 4 E 8044 (consultable en ligne).
  2. sur cet épisode et sa collaboration avec Jouy, voir Les aventures militaires, littéraires et autres, d’Étienne de Jouy de l'Académie française par Michel Faul (Séguier, 2009) (ISBN 978-2-84049-556-7)
  3. Dans La Conversion d'un romantique, il écrit par exemple : « Mais je m'abstiendrai de remarques critiques sur l'emploi du langage : elles seraient trop nombreuses ; et d'ailleurs nos jeunes maîtres mettent au nombre des droits acquis au romantisme celui de dénaturer la langue et de faire impunément des solécismes. Ils ne veulent pas emprisonner leur génie dans les règles de la grammaire : ce serait une imitation trop servile du classicisme caduc. » (p. 105)
  4. Arthur de Drosnay, Les Petits Mystères de l'Académie française. Révélations d'un envieux, 1844, p. 33.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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