Famille de Barrau de Muratel
La famille de Barrau de Muratel, anciennement Barrau[1] - [2], est une famille subsistante de la noblesse française originaire du Rouergue, fixée ensuite en Languedoc[3].
Famille de Barrau de Muratel | |
Blasonnement | Barré d'argent et de pourpre au chef de gueules chargé de trois étoiles d'or Différences entre dessin et blasonnement. |
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Période | XVIe siècle - XXIe siècle |
Pays ou province d’origine | Rouergue |
Allégeance | Royaume de France puis France |
Fiefs tenus | Campoulies, Murasson, Muratel |
Charges | Notaire, gouverneur, maire de Viviers, vice-président du Conseil général du Tarn |
Fonctions militaires | Maréchal de camp, garde du corps du roi |
Récompenses civiles | Ordre de la Légion d'honneur |
Récompenses militaires | Ordre de Saint-Louis, ordre de la Légion d'honneur |
Preuves de noblesse | |
Autres | Hommage au roi 7 juin 1539, maintenues de noblesse 6 mai 1665, 25 juin 1693, 4 mai 1697, 21 mars 1699 |
Issue d'une lignée de notaires et de maîtres de forges de la région de Brusque, en Rouergue, elle compte parmi ses membres un commissaire député pour commander les gens de guerre en Vabrais sous le règne du roi Henri III, un maréchal de camp en 1792, un notable, par alliance une féministe et philanthrope au XIXe siècle.
Histoire
Cette famille de Barrau qui porte le nom de ses terres de Campouliès[4] et de Muratel, est donnée par différents auteurs comme originaire de la région de Brusque dans l'extrémité sud du Rouergue[5], non loin de la province du Languedoc.
Bernard Arribat et Robert Pistre écrivent dans l'ouvrage La famille de Barrau de Muratel, chevaliers de Campouliès, que les Barrau de Muratel sont originaires de Brusque où ils étaient maîtres de forges.
Jean Delmas, qui fut directeur des Archives départementales de l'Aveyron, écrit qu'il est vraisemblable que la famille de Barrau de Muratel descende d'un certain Dordé Barrau, qui possédait des moulins à fer à Brusque, et que son hypothèse est étayée par la rencontre de ces noms et prénoms[6]. En effet, en 1508 ce riche personnage qui possédait des moulines de fer autour de Brusque à Cambias et Arnac[7] - [8], avait pour fils Bernard Barrau[6].
Léon Bic écrit sur cette famille : « Les de Barrau descendaient d'une vieille famille qui habitait Brusque. Déjà au début du XIVe siècle, en 1311, Déodat Barrau (cartulaire) et en 1332 Dordé Barrau sont dits « Notaires de Brusque, Blanc et Tauriac » (livre vert de Lacaune, page 253) »[1].
Pierre Hocquellet signale dans Armorial général du Rouergue dressé par Charles d'Hozier en vertu de l'édit de novembre 1696, édition critique des manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France (ms.fr. 32207 et 32208), que Dorde Barrau figure parmi les roturiers du Rouergue qui fournirent en 1503 le dénombrement des biens nobles qu'ils tenaient du roi (A.D. T&G. A97), et qu'il est le père de Bernard de Barrau, seigneur de Campoulies, co-seigneur de Murasson[2].
La filiation suivie remonte à Bernard de Barrau, seigneur de Campoulies et coseigneur de Murasson (non loin de Brusque) pour lesquels il rend hommage le 7 juin 1539, qui était marié à Delphine de Montjézieu[9] - [10]. Cette filiation classe cette famille dans la noblesse dite d'extraction[11]. Son fils Jean de Barrau commande les gens de guerre du diocèse de Vabres, son autre fils Bernard de Barreau, achète en 1559 le domaine de Muratel. Son petit-fils Jean de Barreau se convertit au calvinisme. Antoine de Barrau, sieur de Campoulies, meurt en 1608 dans la religion réformée; il s'était marié en 1579 avec Jacquette de Passieu. Jean de Barrau, héritier de la seigneurie de Campouliès, est fait seigneur de Lesties et de Muratel en 1673[12].
La famille de Barrau de Muratel est maintenue noble les 6 mai 1665, 25 juin 1693, 4 mai 1697, 21 mars 1699.
En 1789, deux frères de cette famille sont gardes du corps du roi Louis XVI, et l'un des deux sera blessé lors des journées des 5 et 6 octobre 1789.
En 1789, ses membres prennent part à l'Assemblée de la noblesse pour la sénéchaussée de Castres[13], en Languedoc[3].
Au XIXe siècle la famille de Barrau de Muratel s'installe dans le Tarn où David Maurice de Barrau de Muratel sera l'un des notables du département.
Au XXe siècle la famille s'installe à Paris.
Personnalités
- Jean de Barrau, capitaine d'une compagnie de gens de pied, « commissaire député pour commander les gens de guerre du diocèse de Vabres » pour le service d'Henri III qui lui adresse une lettre de félicitations[14]. Il est le fils de noble Bernard de Barrau, coseigneur de Murasson[15].
- David Maurice de Barrau de Muratel (1742-1828), gouverneur de Lacaune en 1766, maréchal de camp en 1792, attaché au bureau de la cavalerie du comité militaire en 1794.
- Jeanne de Barrau de Muratel, sœur du précédent, mariée en premières noces en 1764 à Joseph Mathieu, docteur en médecine, et eut pour fils David-Maurice-Joseph Mathieu de La Redorte, général de division (1799), commande Barcelone et la Basse-Catalogne (1808), comte Mathieu et de l'Empire (1810), pair de France (1819-1833), baron-pair héréditaire (1820), etc. Elle est mariée en secondes noces en 1771 à Louis Bernard, futur conventionnel.
- David-Maurice de Barrau de Muratel (Castres 1821 - Viviers-lès-Montagnes 1899), maire de Viviers, vice-président du Conseil général du Tarn, ornithologue, vice-président de la Société littéraire et scientifique de Castres, membre de la Société de géographie et de la Société française de physique (1882).
- Caroline de Barrau de Muratel, née Caroline Coulomb (1828-1888), épouse du précédent. Après ses études, elle s'engagea activement dans le domaine de l'éducation des jeunes filles, la protection des jeunes femmes cherchant du travail à Paris et la situation des femmes en prison. Féministe, philanthrope, préoccupée des questions sociales, elle dirigea l'Œuvre des libérées de Saint-Lazare et fut l'une des fondatrices de l'Union française pour le sauvetage de l'Enfance[16].
- Caroline de Barrau de Muratel, née Coulomb (1828-1888)
Alliances
Les principales alliances de la famille de Barrau de Muratel sont : de Montjézieu, de Portal (1570), de Clermont (1590), d'Astugue, de Clausade, Mathieu (de La Redorte) (1764), Bernard (de Saint-Affrique) (1771), de Bouffard, Alquier-Bouffard, Coulomb, etc.
Armes
Armes parlantes correspondant à l'ancienne orthographe Barreau.
- de Barrau de Muratel : Barré d'argent et de pourpre au chef de gueules chargé de trois étoiles d'or
Notes et références
Notes
Références
- Abbé Léon Bic, Recherches historiques sur les seigneurs de Murasson..., page 117.
- Pierre Hocquellet, Armorial général du Rouergue dressé par Charles d'Hozier en vertu de l'édit de novembre 1696, édition critique des manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France (ms.fr. 32207 et 32208), tome 2, pages 218 à 220.
- Convoquée en 1789 dans le Languedoc (Albigeois). Régis Valette, "Catalogue provincial", in Catalogue de la noblesse de française, 4e édition, Paris, 1989, p. 218.
- Barreau de Campoulié, Louis Lainé, Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France, tome X, Paris, 1846.
- Jean Delmas "Les moulines à fer de la région de Brusque", 1980.
- "Un exploitant de mouline à fer en 1508-1509 : Dorde Barrau" in Jean Delmas, Les moulines à fer de la région de Brusque (1479-1558, hypothèse longue déb. XIVe siècle - 1608), procès-verbaux de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1980, tome 43, 2e fascicule, page 27.
- Simone Mathieu, Jean-Pierre Togman "Arnac sur Dourdou: des Gaulois aux Biterrois", 2007, page 188.
- "Échanges: circulation d'objets et commerce en Rouergue de la Préhistoire au Moyen Âge" Musée archéologique de Montrozier, mai 1993-octobre 1994, page 129.
- Gustave Chaix d'Est-Ange "Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 362 à 363 : de Barrau de Muratel.
- Jean Vignau, Nobiliaire des généralités de Montauban et d'Auch, et du pays de Foix... : le tout dressé sur titres originaux réunis par les intendants lors de la recherche des usurpateurs du titre de noblesse entre 1696 et 1718, tome 1, jugements de A à F, pages 210 à 212.
- É. de Séréville et F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, page 150.
- Nathalie Roubaud-Bascoul, La Communauté protestante: Lacaune-Viane de l'édit de révocation (1685) à la création de l'Église consistoriale (1802), 1996.
- Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées depuis le Premier Empire jusqu'à nos jours 1806-1866, volume 1, 1866, page 18.
- Jean Chazelas, Généalogie de la famille de Barrau de Muratel.
- Jean Delmas, Les moulines à fer de la région de Brusque, page 27, in Procès-verbaux de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, tome 43, 2e fascicule, année 1980.
- Revue pédagogique, Volume 14, 1889, pages 89 à 92.
Bibliographie
- Bernard Arribat et Robert Pistre, La famille de Barrau de Muratel, chevaliers de Campouliès, 70 pages, CRPR, Rieumontagné, 81 pages
- Pierre Hocquellet, Armorial général du Rouergue dressé par Charles d'Hozier en vertu de l'édit de novembre 1696, édition critique des manuscrits conservés à la Bibliothèque nationale de France (ms.fr. 32207 et 32208), Cercle Généalogique du Rouergue (C.G.R.), Amis du musée du Rouergue, Rodez, 2009
- Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, Volume 2, C. Hérissey, 1904, pages 362 à 363 [de Barrau de Muratel lire en ligne]