AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl

Les consĂ©quences sanitaires de la catastrophe nuclĂ©aire de Tchernobyl, qui eut lieu le 26 avril 1986, Ă  la fois sur la santĂ© des populations et l'intĂ©gritĂ© de l'environnement, sont par ordre d'importance et chronologique d'abord dues aux gaz radioactifs (krypton et xĂ©non) et au flux de neutrons qui se sont Ă©chappĂ©s du rĂ©acteur (du 26 avril jusqu'Ă  l'effondrement du rĂ©acteur le 6 mai), Ă  l'iode, puis au cĂ©sium 137,et Ă  d'autres radionuclĂ©ides comme le strontium 90 et des isotopes de plutonium qui ont Ă©tĂ© Ă©mis par le rĂ©acteur no 4 de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl. Les modĂšles utilisĂ©s pour Ă©tudier la catastrophe sont en partie ceux des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, mais se basent surtout sur des quantitĂ©s importantes de donnĂ©es accumulĂ©es lors des premiers scanners ou radiographies (avant cette pĂ©riode on irradiait beaucoup plus surtout les mĂ©decins). Ces modĂšles sont essentiellement ceux d'irradiation externe. Leurs extrapolations Ă  une irradiation interne, chronique, due Ă  l'ingestion d'aliments contaminĂ©s par des radionuclĂ©ides (essentiellement par le cĂ©sium) fait dĂ©bat, les scientifiques continuent de s'interroger sans rĂ©sultats dĂ©finitifs jusqu'Ă  prĂ©sent. Dans le cas du cancer de la thyroĂŻde l'exposition est rapide et intense (en moyenne 500 mSv chez les enfants Ă©vacuĂ©s de la zone), la radioactivitĂ© durant quelques semaines. L'Ă©valuation du nombre de dĂ©cĂšs survenus et Ă  venir imputables Ă  la catastrophe est encore l'objet de controverses opposant l'OMS ainsi que l'AIEA Ă  Greenpeace et d'autres ONG ou chercheurs indĂ©pendants, les chiffres avancĂ©s variant de quelques dizaines de morts Ă  quelques centaines de milliers. En France, une controverse est nĂ©e sur les retombĂ©es du nuage de Tchernobyl. Voir Ă  ce sujet l'article ConsĂ©quences de la catastrophe de Tchernobyl en France.

Maison abandonnée à proximité de Tchernobyl.

Les conséquences politiques, économiques et sociales sont quant à elles détaillées dans l'article catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

ConsĂ©quences sur l’environnement

Distinction de différentes zones géographiques

Carte indiquant l'état de la contamination au césium 137 en 1996 (soit dix ans aprÚs la catastrophe) sur la Biélorussie, la Russie et l'Ukraine :

La radioactivitĂ© libĂ©rĂ©e par l’explosion a contaminĂ© une superficie d’environ 160 000 km2 au Nord de Kiev et aussi au Sud de la BiĂ©lorussie. Des zones d'exclusion du fait d'un environnement trĂšs contaminĂ© ont Ă©tĂ© dĂ©finies en Ukraine (environ 2 600 km2) et en BiĂ©lorussie (environ 2 400 km2) : elles restent d'actualitĂ©[1].

À proximitĂ© de la centrale, une zone d'exclusion nuclĂ©aire, nommĂ©e zone d'exclusion de Tchernobyl (officiellement : Zone d'aliĂ©nation de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl), a Ă©tĂ© dĂ©finie Ă  la suite de l'accident pour les Ă©vacuations d'habitants et l'interdiction au public — bien que des visites guidĂ©es rĂ©glementĂ©es et contrĂŽlĂ©es aient lieu dans cette zone depuis environ la fin des annĂ©es 2000[2]. En 2019, plusieurs milliers de personnes travaillent Ă©galement dans cette zone, notamment pour des travaux ou de l'entretien ; elles sont soumises Ă  un rĂ©gime d'emploi particulier et des sĂ©jours sur site limitĂ©s Ă  des pĂ©riodes maximales de 3 semaines[2].

Zones d'exclusion

Une large zone autour de la centrale est fortement contaminĂ©e et la plupart des espĂšces vivantes ont Ă©tĂ© atteintes. AprĂšs la catastrophe, des malformations gĂ©nĂ©tiques et des troubles de la reproduction ont Ă©tĂ© observĂ©s chez certaines espĂšces animales, dans la zone d'exclusion[3]. Les sols sont polluĂ©s et cette zone d'exclusion, dĂ©finie aprĂšs l'accident, est aussi une zone oĂč sont interdites l'agriculture et la sylviculture[3].

La radioactivitĂ© a notamment provoquĂ© la mort des arbres de la forĂȘt proche de la centrale — sur une surface d'une dizaine de kilomĂštres carrĂ©s, sur un site ayant reçu une forte dose de radiations —, principalement formĂ©e de pins sylvestres dont les aiguilles sĂšches sont devenues rousses, qui est depuis nommĂ©e la ForĂȘt rousse[4]. Dans un article de mai 2019, Émeline FĂ©rard, journaliste au magazine français GĂ©o, indique que « cette forĂȘt est considĂ©rĂ©e comme l'un des sites naturels les plus contaminĂ©s sur Terre et il est dĂ©conseillĂ© de s'y aventurer trop longtemps »[4]. Certaines espĂšces s'adaptent mieux que d'autres, les arbres rĂ©sineux ont beaucoup de mal Ă  supporter les radiations, alors que les bouleaux ont colonisĂ© la ForĂȘt rousse.

La faune et la flore ont depuis repris leurs droits et, en 1995, une nouvelle biodiversité est présente[3]. La reprise connaßt toutefois des disparités selon les espÚces[5] ; on peut notamment observer la présence d'espÚces rares comme le lynx, l'ours et le cheval de Przewalski (introduit depuis une autre réserve en 1998). De plus, les zones ayant reçues les plus fortes retombées d'iode et de césium radioactifs sont marquées par une moindre variété et un plus faible nombre d'insectes et d'oiseaux que des zones comparables moins ou pas impactées[6].

Sur le vaste espace des zones d'exclusion situĂ©es en Ukraine et en BiĂ©lorussie, la forĂȘt a gagnĂ© du terrain et recouvert une grande partie des terres autrefois cultivĂ©es par l'homme mais Ă©vacuĂ©es et interdites de culture depuis 1986 : toutefois, cette forĂȘt compte de plus en plus de vĂ©gĂ©taux morts, qui s'accumulent ; le risque de propagation de feux de forĂȘt augmente alors[1] - [7]. Des incendies ont eu lieu dans la zone proche de l'ancienne centrale, notamment en 2020 ; certains radionuclĂ©ides issus des zones polluĂ©es ont Ă©tĂ© relarguĂ©s dans l'atmosphĂšre[1].

Nombre de recherches scientifiques ont été menées en 35 ans concernant des espÚces sauvages et les effets de la contamination radioactive sur la faune et la flore dans les zones concernées[8].

Continent européen

Sur une surface d'environ 200 000 km2 principalement en Ukraine, BiĂ©lorussie et Russie, les retombĂ©es radioactives ont Ă©tĂ© la source d'une forte contamination pour les pĂąturages et les plantes cultivĂ©es[3]. Certaines rĂ©gions d'Europe situĂ©es autour de Tchernobyl, comptant aussi des zones situĂ©es dans les pays scandinaves et en Allemagne, ont vu leurs eaux de surface ĂȘtre elles aussi fortement polluĂ©es et pour de longues durĂ©es, de mĂȘme que les poissons de certains lacs[3].

Dans les semaines qui ont suivi la catastrophe, plusieurs pays d'Europe centrale (notamment la Pologne, l'Allemagne) et la SuÚde ont interdit la consommation de légumes verts et de lait frais[3]. Dans les zones arctiques, la toundra a également reçu des retombées radioactives, et des rennes en ayant consommé les plantes ont été à leur tour fortement contaminés, au point que plusieurs milliers d'entre eux ont été abattus afin que leur viande ne soit pas consommée par l'homme[3].

Conséquences sanitaires

Estimations des conséquences humaines

« 20 ans aprĂšs, un rapport d’institutions des Nations Unies donne des rĂ©ponses dĂ©finitives et propose des moyens de reconstruire des vies »[9] : ce communiquĂ© conjoint de OMS / AIEA / PNUD annonce, en septembre 2005, la publication du rapport Chernobyl’s Legacy: Health, Environmental and Socio-Economic Impacts[10] du Forum Chernobyl. Ce forum est composĂ© de huit institutions spĂ©cialisĂ©es du systĂšme des Nations unies : l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA), l'Organisation mondiale de la santĂ© (OMS), le Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement (PNUD), l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le ComitĂ© scientifique des Nations unies pour l'Ă©tude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) et la Banque mondiale, ainsi que des gouvernements du BĂ©larus, de la Russie et de l'Ukraine. L'OMS a produit un rapport abrĂ©gĂ©[11] d'aprĂšs ce rapport de 600 pages, regroupant les travaux de centaines de scientifiques, d'Ă©conomistes et de spĂ©cialistes de la santĂ©.

Principales conclusions du rapport[9] :

  • « Environ un millier de membres du personnel du rĂ©acteur ... et de membres des Ă©quipes d’intervention ont Ă©tĂ© fortement exposĂ©s Ă  des doses de rayonnements trĂšs Ă©levĂ©es le premier jour de l'accident ; sur les plus de 200 000 de travailleurs affectĂ©s Ă  ces Ă©quipes ou chargĂ©s d’assurer le retour Ă  la normale en 1986 et 1987, 2 200, selon les estimations, pourraient dĂ©cĂ©der des suites d’une radio-exposition »[9].

On compte environ 50 morts parmi les liquidateurs, les pompiers de Pripiat et les opĂ©rateurs de centrale des suites d'irradiation massive. La plupart d'entre eux sont morts quelques mois aprĂšs l'Ă©vĂ©nement.

  • « Quelque 4 000 cas de cancer de la thyroĂŻde, essentiellement chez des enfants et des adolescents au moment de l'accident, sont imputables Ă  la contamination rĂ©sultant de l'accident, et au moins neuf enfants en sont morts ; toutefois, Ă  en juger par l'expĂ©rience du BĂ©larus, le taux de survie parmi les patients atteints de ce type de cancer atteint presque 99 % »[9].

Le pronostic des cancers de la thyroĂŻde est plutĂŽt bon car il se soigne relativement mieux que d'autres cancers. Des dĂ©cĂšs par cancer Ă  la suite des expositions des populations aux faibles doses, dĂ©cĂšs non mesurables statistiquement, auraient un maximum thĂ©orique de 9000 morts, dans le cas d'une Ă©chelle linĂ©aire sans seuil. Les Ă©chelles “linĂ©aires avec seuil” ou avec effet d'hormĂšse, donnent un maximum thĂ©orique encore beaucoup plus faible[12].

  • « La pauvretĂ©, les maladies liĂ©es au “mode de vie” qui se gĂ©nĂ©ralisent dans l'ex-Union soviĂ©tique, et les troubles mentaux constituent, pour les populations locales, une menace beaucoup plus grave que l'exposition aux rayonnements. »[9]

Autres études prévoyant relativement peu de conséquences sanitaires :

  • une Ă©tude[13] du dĂ©partement d'Ă©pidĂ©miologie et de biostatistique de l'Institut national de santĂ© pour le dĂ©veloppement de Tallinn publiĂ© en 2013 sur les liquidateurs venant de pays baltes ne parvient pas Ă  montrer un risque accru de cancer radio-induit, les auteurs notent cependant un Ă©ventuel risque accru de cancer de la thyroĂŻde. Cette Ă©tude confirme les rĂ©sultats prĂ©cĂ©dents[14] sur cette mĂȘme cohorte, elle met aussi en Ă©vidence un plus grand nombre de cancers liĂ©s Ă  l'alcoolisme ;
  • une mĂ©ta analyse de 2013[15] souligne des difficultĂ©s Ă  interprĂ©ter la bibliographie Ă  cause du manque de donnĂ©es et des biais statistiques. Les auteurs Ă©voquent la possibilitĂ© d'un surplus de cancer du sein chez les femmes exposĂ©es ;
  • en 2007, une Ă©tude[16] montre l'absence de surplus de leucĂ©mie, sauf chez les liquidateurs russes ;
  • les liquidateurs prĂ©sentent un risque de suicide[17] plus important que la population gĂ©nĂ©rale.

Études de controverse prĂ©voyant de fortes consĂ©quences sanitaires, sans toutefois ĂȘtre publiĂ©es scientifiquement :

  • une Ă©tude de physiciens et biologistes, travaillant en Ukraine, BiĂ©lorussie et Russie, Alexey Yablokov, Vassili Nesterenko et Alexey Nesterenko : « Chernobyl : Consequences of the catastrophe for people and the environment », a Ă©tĂ© publiĂ©e en profitant de la publication sans revue par les pairs par les Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 1181. Elle Ă©value les consĂ©quences de Tchernobyl Ă  plusieurs centaines de milliers de morts parmi l'ensemble de la population mondiale[18] - [19] ;
  • selon Kate Brown, auteur de Manual for Survival : A Chernobyl Guide to the Future et qui s'est plongĂ©e dans les archives mĂ©dicales d'Ukraine, de BiĂ©lorussie et de Russie, ainsi que celles de l'ONU, les consĂ©quences rĂ©elles du dĂ©sastre sont largement mĂ©connues et sous-estimĂ©es, par les autoritĂ©s russes et internationales, afin de minimiser l'impact des essais nuclĂ©aires[20]. Au cours d'un entretien Ă  LibĂ©ration, elle prĂ©cise n'avoir pas compilĂ© elle-mĂȘme de chiffres, mais elle avance que « en Ukraine, 35 000 personnes ont reçu une aide car leur conjoint Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© Ă  cause de la radioactivitĂ© de Tchernobyl. Cela ne compte donc que les personnes qui Ă©taient mariĂ©es. Certains scientifiques ukrainiens estiment plutĂŽt Ă  150 000 les morts causĂ©es par l’accident ces 30 derniĂšres annĂ©es. Je n’ai pas pu trouver de chiffre pour la BiĂ©lorussie ou la Russie car les autoritĂ©s n’ont jamais acceptĂ© les comptages, mais leur territoire a reçu bien plus de radioactivitĂ© que l’Ukraine, qui Ă©tait l’endroit le plus "propre", avec seulement 20 % des retombĂ©es radioactives. »[20] ;
  • Adam Higginbotham (en) “Midnight in Chernobyl (en) : The Untold Story of the World's Greatest Nuclear Disaster”. Édition Simon and Schuster, 561 pages, 2019 arrive aux conclusions similaires.

Gestion des sites

Depuis 2013, le programme de surveillance a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©.

Entre 2011 et 2019, 25 Ă  33 annĂ©es aprĂšs la catastrophe, des cĂ©rĂ©ales — blĂ©, seigle, avoine et orge — cultivĂ©es Ă  l'extĂ©rieur de la zone de sĂ©curitĂ© (48 kilomĂštres) ont des niveaux de contaminations dĂ©passant les seuils, notamment pour le strontium 90 et le cĂ©sium 137 selon Greenpeace.

De mĂȘme le bois ne rĂ©pond pas aux normes du bois de chauffage et dĂ©passe les seuils rĂ©glementaires de strontium 90.

Conséquences sanitaires modélisées, limites et polémiques

L'Ă©valuation des consĂ©quences sanitaires de la catastrophe fait l'objet d'une controverse oĂč s'opposent des enjeux politiques, idĂ©ologiques et scientifiques. Si la mortalitĂ© directe et les cancers de la thyroĂŻde chez les enfants les plus exposĂ©s ne font pas dĂ©bat, les autres chiffres avancĂ©s proviennent tous de modĂšles mathĂ©matiques et nourrissent des polĂ©miques incessantes. On estime Ă  environ 6 millions le nombre de personnes ayant reçu des faibles doses radioactives en Ukraine, en BiĂ©lorussie et en Russie[21].

Ces modÚles mathématiques employés sont issus de projections faites à partir des données sur des individus irradiés à haute et moyenne dose lors des bombardements atomiques au Japon ou d'accidents dans l'industrie nucléaire civile et militaire. Le risque est extrapolé selon les principes de l'effet linéaire sans seuil et de la dose collective, ces deux concepts sont utilisés en radioprotection des travailleurs exposés mais leur usage en épidémiologie est trÚs critiqué quand il s'agit d'évaluer de trÚs faible doses sur de trÚs longues durées à l'échelle d'une population, ce qui est le cas en dehors de la zone interdite de Tchernobyl[22].

L'épidémiologie permet de dégager des certitudes scientifiques face aux conséquences sanitaires d'une exposition à un agent chimique ou biologique à l'échelle d'une population, pour autant dans le cas de la catastrophe de Tchernobyl elle n'est pas d'un grand secours. Il n'existe en effet pas de données épidémiologiques suffisamment précises permettant d'apporter des réponses solides. Cette absence de précision est le résultat de plusieurs facteurs :

  • l'effondrement des structures sanitaires et Ă©conomiques aprĂšs la chute de l'URSS a fortement affectĂ© le suivi sanitaire de ces populations, entraĂźnant une perte d'espĂ©rance de vie et une chute de la fĂ©conditĂ©[23]. Il est donc difficile d'obtenir des donnĂ©es sur ces populations les plus exposĂ©es et surtout d'interprĂ©ter les donnĂ©es au vu des bouleversements Ă©conomiques et sociaux qui ont suivi ;
  • la dispersion des liquidateurs et des Ă©vacuĂ©s dans toute l'ex-URSS, les difficultĂ©s Ă  Ă©valuer le nombre rĂ©el de liquidateurs rendent nĂ©cessaire un suivi individuel de chaque personne exposĂ©e, ce qui est trĂšs coĂ»teux et n'est pas assurĂ© ;
  • la dilution des effets des radiations dans l'incidence « normale Â» des pathologies pouvant ĂȘtre favorisĂ©es par les radiations rend toute comparaison trĂšs dĂ©licate. Or les statistiques en Ă©pidĂ©miologie nĂ©cessitent des chiffres prĂ©cis et des effets relativement Ă©levĂ©s pour observer une diffĂ©rence mathĂ©matiquement significative. C'est par exemple le cas de cette Ă©tude[24] qui ne parvient Ă  faire le lien entre la tabagisme passif et le cancer du sein que pour des expositions Ă©levĂ©es ;
  • l'effet « moisson » : le dĂ©pistage systĂ©matique du cancer ou d'autres pathologies entraĂźne souvent une augmentation des cas connus sans que l'Ă©tat sanitaire de la population soit rĂ©ellement en dĂ©tĂ©rioration. Cet effet explique par exemple la remise en cause du dĂ©pistage du cancer de la prostate[25]. Les faux positifs et les tumeurs qui n'auraient jamais Ă©voluĂ© viennent alors gonfler les chiffres si on les compare Ă  des populations qui ne font pas l'objet d'un dĂ©pistage aussi pointu[26].

Du fait de l'absence de donnĂ©es extrĂȘmement prĂ©cises, il est peu probable que ce dĂ©bat puisse ĂȘtre tranchĂ© un jour. L'incidence du cancer est forte chez l'humain (20 % Ă  25 % des humains habitant l'OCDE auront un cancer au cours de leur vie[27]) et varie en permanence en fonction des trĂšs nombreux facteurs (alimentation, alcool, tabac, activitĂ© physique, pollution, gĂ©nĂ©tique de la population, etc.) qui Ă©voluent eux-mĂȘmes rapidement. MĂȘme les estimations les plus alarmistes citĂ©es (plusieurs centaines de milliers de cas sur 80 ans) seraient extrĂȘmement difficile Ă  isoler au niveau statistique car rien qu'en Europe 3,2 million de cancers sont diagnostiquĂ©s chaque annĂ©e[28]. Il est donc possible d'avancer des chiffres trĂšs diffĂ©rents tout en revendiquant Ă  raison leur assise thĂ©orique : tant qu'ils restent dans la zone de flou statistique, dont l'Ă©chelle est de l'ordre de plusieurs centaines de milliers de cas par an, ils ne peuvent ĂȘtre dĂ©finitivement contredit ou confirmĂ©s. Ce type de raisonnement peut mĂȘme ĂȘtre renversĂ©: il est possible d'attribuer Ă  la catastrophe une baisse de l'incidence du cancer par effet d'hormĂšse : il suffirait d'utiliser un modĂšle mathĂ©matique prenant en compte cet effet dĂ©jĂ  observĂ© dans de nombreux travaux sur les modĂšles animaux[29]. Dans ce cas on pourrait dĂ©clarer que la catastrophe pourrait Ă©viter des dizaines de milliers de cas de cancer, ce peut paraĂźtre provocateur mais reste scientifiquement aussi dĂ©fendable qu’affirmer qu'elle ait provoquĂ© tout autant de dĂ©cĂšs.

Ensuite, il convient de faire attention Ă  la date de publication des Ă©tudes. On peut constater que les Ă©tudes issues d'un mĂȘme organisme ont largement modifiĂ© leurs conclusions au cours des annĂ©es. Il convient donc de ne considĂ©rer comme les plus fiables que les Ă©tudes les plus rĂ©centes. Ainsi le rapport ONU de 2009 rend caducs les rapports prĂ©cĂ©dents. Ces derniers sont prĂ©sentĂ©s ci-dessous mais n'ont d’intĂ©rĂȘt que pour retracer l'histoire de nos connaissances d'une catastrophe nuclĂ©aire.

Histoire

Septembre 2005 : rapport provisoire de l'ONU

Selon le rapport officiel de l'Organisation mondiale de la santĂ©[30] (OMS), jusqu’à 4 000 personnes au total pourraient Ă  terme dĂ©cĂ©der des suites d'une radio‑exposition consĂ©cutive Ă  la catastrophe de Tchernobyl. Sur 72 000 liquidateurs, 212 sont morts[31]. L'impartialitĂ© de l'OMS sur cette question est contestĂ©e par le collectif Independent WHO, un groupement d'associations antinuclĂ©aires, en raison d'un accord passĂ© avec l'AIEA en 1959. À la suite de ces doutes sur son impartialitĂ©, l'OMS a publiĂ© une dĂ©claration expliquant que cet accord « suit le modĂšle des accords passĂ©s entre l’OMS et les Nations Unies ou d’autres organisations internationales », et rĂ©affirmant son indĂ©pendance sur ce sujet[32] - [33].

Le , le Forum de Tchernobyl, fondĂ© par l'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA) produit un rapport intitulĂ© L'hĂ©ritage de Tchernobyl : impacts sanitaires, environnementaux et socio-Ă©conomiques[34]. Ce rapport commun de l'Organisation mondiale de la santĂ©, l'Agence internationale pour l'Ă©nergie atomique, l'UNDP et d'autres agences onusiennes avance un bilan des victimes de Tchernobyl de 47 secouristes (« liquidateurs »), morts des suites de l'exposition aux radiations (28 en 1986, et 19 entre 1987 et 2004), et de quinze personnes, enfants au moment de la catastrophe, morts de cancers de la thyroĂŻde (jusqu'Ă  2002), sur 600 000 personnes affectĂ©es – 200 000 liquidateurs et les personnes les plus exposĂ©es aux radiations.

D'aprĂšs le communiquĂ© de presse de l'AIEA : « Jusqu’à 4 000 personnes au total pourraient Ă  terme dĂ©cĂ©der des suites d'une radio-exposition consĂ©cutive Ă  l'accident survenu il y a une vingtaine d'annĂ©es dans la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl : telles sont les conclusions d’une Ă©quipe internationale de plus d'une centaine de scientifiques. Toutefois, Ă  la fin du premier semestre de 2005, moins d'une cinquantaine de dĂ©cĂšs avait Ă©tĂ© attribuĂ©e directement Ă  cette catastrophe. Pratiquement tous Ă©taient des membres des Ă©quipes de sauvetage qui avaient Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  des doses trĂšs Ă©levĂ©es : un grand nombre sont morts dans les mois qui ont suivi l'accident, mais d'autres ont survĂ©cu jusqu’en 2004. » Michael Repacholi, responsable de l'OMS citĂ© dans le rapport a dĂ©clarĂ© : « Les effets sanitaires de l’accident Ă©taient potentiellement catastrophiques, mais une fois que vous les additionnez en vous basant sur des conclusions scientifiques dĂ»ment validĂ©es, en ce qui concerne le public, ils n’ont pas Ă©tĂ© aussi forts que ce que l’on pouvait craindre initialement. »[35]

Le rĂ©sumĂ© considĂšre que « Ă  en juger par l'expĂ©rience du BĂ©larus, le taux de survie parmi les patients atteints de ce type de cancer [cancer de la thyroĂŻde] atteint presque 99 %. »[35] De plus, il ne conclut Ă  « aucune indication ni probabilitĂ© d’une diminution de la fertilitĂ© parmi les populations touchĂ©es, ni aucune indication d’une augmentation de malformations congĂ©nitales pouvant ĂȘtre attribuĂ©es Ă  une radio-exposition. »[35]. En fait, « les principales causes de mortalitĂ© dans les rĂ©gions affectĂ©es par Tchernobyl sont les mĂȘmes que celles prĂ©valant en Russie, maladies cardio-vasculaires, blessures et empoisonnements plutĂŽt que les maladies liĂ©es Ă  la radioactivitĂ©. »[21]

En outre, le rapport provisoire critique ce qui y est interprĂ©tĂ© comme le manque d'initiative de la population locale et sa « tendance Ă  mettre tous les problĂšmes de santĂ© sur le compte de l'exposition aux rayonnements. » Il souligne « l’impact sur la santĂ© psychique des personnes affectĂ©es » : les dĂ©sordres psychologiques s’exprimeraient sous forme de « manque de confiance dans son propre Ă©tat de santĂ©, de craintes exagĂ©rĂ©es pour l’espĂ©rance vie », de dĂ©pendance de l’assistance Ă  l’État et de manque d’initiative[36].

Critiques du rapport de 2005

Le bilan proposĂ© en septembre 2005 par l'AIEA (47 morts directs et au total encore 4 000 dĂ©cĂšs futurs Ă  attribuer Ă  la catastrophe de 1986) a Ă©tĂ© vivement critiquĂ© par Angelika Claussen, prĂ©sidente de la section allemande de l'Association internationale des mĂ©decins pour la prĂ©vention de la guerre nuclĂ©aire (IPPNW) dĂ©clarait dans Le Monde[37] que « ces chiffres [Ă©taient] sous-estimĂ©s et absolument faux ». Cette mĂȘme association IPPNW rendait public le 6 avril 2006 un autre rapport, intitulĂ© « ConsĂ©quences de Tchernobyl sur la santĂ© », qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© avec la SociĂ©tĂ© pour la protection contre les rayonnements (GSF). Toutefois, du propre aveu de l'IPPNW, des estimations prĂ©cises sont « impossibles Ă  obtenir pour des raisons de mĂ©thode »[37].

Selon ce rapport IPPNW-GSF : « plus de 10 000 personnes [seraient] atteintes d'un cancer de la thyroĂŻde et 50 000 cas supplĂ©mentaires [seraient] attendus Ă  l'avenir » (contre 4 000 cancers de la thyroĂŻde rĂ©pertoriĂ©s par des agences de l'ONU[38]). « En Europe, il y a eu 10 000 malformations chez les nouveau-nĂ©s en raison de Tchernobyl et 5 000 dĂ©cĂšs chez les nourrissons ». Par ailleurs, « plusieurs centaines de milliers de membres des Ă©quipes d'intervention [sur le site] sont de nos jours malades des suites des radiations, plusieurs dizaines de milliers sont morts ». « Il est trĂšs cynique de reprocher aux personnes en Ukraine, en BiĂ©lorussie et en Russie une mentalitĂ© de victime et de leur recommander de mieux se nourrir et d'avoir un style de vie plus sain », ajoutait Angelika Claussen en rĂ©fĂ©rence aux critiques de la prĂ©tendue passivitĂ© de la population locale[37]. Ces chiffres ne s'appuient nĂ©anmoins sur aucune donnĂ©e de terrain.

Greenpeace a critiqué les conclusions du résumé de septembre 2005[39]. Ses principaux arguments sont les suivants :

  • L'OMS, dans une Ă©tude de 1998, aurait annoncĂ© 212 morts sur 72 000 liquidateurs et n'en annonce plus que 59 alors qu'il y aurait eu 600 000 liquidateurs.
  • L'Ă©tude ne prend pas en compte en Europe occidentale les effets des faibles doses.
  • L'Ă©tude fait le distinguo entre les malades du stress (dĂ» Ă  l'Ă©vacuation ou Ă  la perte de situation) et les autres, ce que Greenpeace rĂ©fute.
  • L'une des deux mĂ©thodes, la mĂ©thode Ă©pidĂ©miologique, est remise en cause par Greenpeace car elle ne serait pas adaptĂ©e Ă  l'Europe.

Selon certains, ces critiques ne seraient pas crédibles, et visent simplement à relancer sans cesse la polémique :

  • Les SoviĂ©tiques n'ont jamais occultĂ© ni gonflĂ© le chiffre de 47 morts, mais les occidentaux sont longtemps restĂ©s sceptiques, en tĂ©moignent les chiffres farfelus qui ont circulĂ© les premiers jours de la catastrophe[40]. À l'Ă©poque il Ă©tait communĂ©ment admis que les SoviĂ©tiques falsifiaient toutes leurs donnĂ©es Ă©conomiques ou sanitaires, or ce ne fut pas le cas pour Tchernobyl.
  • L'effet stress ne peut ĂȘtre attribuĂ© au caractĂšre nuclĂ©aire de l'accident, il n'est jamais pris en compte Ă  la suite de catastrophes naturelles, sociales, politiques ou industriels, il n'y a aucune raison de le prendre en compte pour gonfler les chiffres.
  • L'effet des faibles doses fait l'objet de polĂ©miques scientifiques car il n'a jamais Ă©tĂ© scientifiquement prouvĂ© : on peut polĂ©miquer Ă  l'infini sur la question dans la mesure oĂč un effet faible sera quasi impossible Ă  mettre en Ă©vidence.
  • Il n'existe pas d'autre mĂ©thode que l'Ă©pidĂ©miologie dans la mesure oĂč l'effet des faibles doses n'a jamais Ă©tĂ© mesurĂ©. Or l'Ă©pidĂ©miologie donnant elle aussi des rĂ©sultats peu fiables (pour les raisons invoquĂ©es plus haut), critiquer cette mĂ©thode est aussi une source de polĂ©mique sans fin.

Selon l'organisation Ă©cologiste et antinuclĂ©aire, qui cite une Ă©tude publiĂ©e en dehors des revues Ă  comitĂ© de lecture, 67 000 personnes sont mortes en Russie entre 1990 et 2004 des suites de Tchernobyl[37].

Vladimir Tchouprov, responsable de la branche russe de Greenpeace, a dĂ©clarĂ© que le rapport onusien avait « pour objectif de soutenir idĂ©ologiquement le programme de construction de 40 nouveaux rĂ©acteurs nuclĂ©aires en Russie d'ici Ă  2030 [
] alors que 70 % Ă  80 % des Russes s'opposent Ă  la construction de centrales nuclĂ©aires prĂšs de chez eux. »

Lioudmila Komogortseva, prĂ©sidente de la commission Ă©cologique de l'assemblĂ©e rĂ©gionale de Briansk, la rĂ©gion russe la plus touchĂ©e par la radioactivitĂ©, a pour sa part dĂ©plorĂ© que plusieurs programmes d'approvisionnement des Ă©coles en produits alimentaires et eau non contaminĂ©s ne soient plus financĂ©s depuis plusieurs annĂ©es. Selon elle, 2 700 cas de cancers de la thyroĂŻde ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s entre 1991 et 2003 dans cette rĂ©gion, dont 290 cas chez des personnes qui Ă©taient enfants au moment de la catastrophe. Des acadĂ©miciens russes ont eux parlĂ© de seulement 226 cas rĂ©pertoriĂ©s au total dans la rĂ©gion de Briansk[37].

Selon Hervé Kempf, journaliste connu pour ses engagements écologistes et antinucléaires : « La présentation du Forum Tchernobyl en septembre 2005 est (il n'y a pas d'autre mot) mensongÚre »[41] les approximations exprimées dans le chapeau du communiqué ou commentÚrent la controverse[42] - [43] - [44] - [45].

Avril 2006 : rapport définitif de l'ONU

L'AIEA diffusa ainsi, durant une confĂ©rence tenue le , un rĂ©sumĂ© du bilan global provisoire : 4 000 personnes sur les 600 000 les plus touchĂ©es pourraient dĂ©cĂ©der des suites de la radio-exposition consĂ©cutive Ă  l'accident (page 7 du communiquĂ© francophone). Ce chiffre de 4 000 morts qui n'est expliquĂ© et nuancĂ© que plus loin, a incitĂ© la presse et les mĂ©dias Ă  le prĂ©senter comme un bilan total de toutes les victimes de l'accident.

Le rapport dĂ©finitif[46], publiĂ© en , prĂ©voit quant Ă  lui (page 106) une surmortalitĂ© causĂ©e par les seuls cancers solides de « 4 000 dĂ©cĂšs parmi les 600 000 personnes les plus exposĂ©es » (0,67 %), semblable aux estimations prĂ©liminaires mais pour les seuls cancers solides, ainsi que de « 5 000 autres parmi les 6 millions de personnes proches » (0,08 %). Les auteurs du rapport y insistent sur le caractĂšre trĂšs incertain de leurs estimations[47].

Melissa Fleming, attachée de presse de l'AIEA, déclara à la revue Nature : « Je suis navrée de voir des chiffres sauvages communiqués par des organisations honorables qui sont ensuite attribués à l'ONU. C'était donc une action audacieuse que d'avancer une estimation bien inférieure à celle que dicte le sens commun. »[48]

Rapport de 2008 de l'UNSCEAR

Le Comité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) a produit un rapport en 2008[49] qui poursuit et affine l'analyse des rapports de l'ONU précédents. Les résultats sont sensiblement différents des nombreux travaux antérieurs. Les données de santé sont réparties selon la population concernée.

  • Les personnels de la centrale et les Ă©quipes de secours : le rapport conclut que 134 personnels de la centrale et des Ă©quipes de secours ont subi le syndrome d'irradiation aiguĂ« (SIA) et que parmi elles, 28 sont mortes de la maladie. Beaucoup de survivants ont souffert de lĂ©sions de la peau et des cataractes radio-induits. 19 sont dĂ©cĂ©dĂ©s, mais gĂ©nĂ©ralement il n'y a pas de maladies associĂ©es Ă  l'exposition aux rayonnements.
  • les liquidateurs : le rapport analyse les donnĂ©es de santĂ© de centaines de milliers de liquidateurs. Un risque accru de leucĂ©mie est identifiĂ©, mais il n'y a pas de preuves d'autres effets sur la santĂ©.
  • Les populations environnantes : Les seules « preuves convaincantes » du lien entre une maladie et la catastrophe sont les 6 848 cas de cancer de la thyroĂŻde, survenus entre 1991 et 2005, chez les personnes de moins de 18 ans au moment de l'accident, observĂ©s dans les zones touchĂ©es (en BiĂ©lorussie, Ukraine et les 4 oblasts les plus affectĂ©s de Russie (Bryansk, Kaluga, Orel et Tula)) dont une fraction substantielle sont dues Ă  la catastrophe. En 2005, il y avait 15 dĂ©cĂšs parmi ces personnes.

Les dĂ©cĂšs attribuables « de façon fiable Â» au rayonnement produit par l'accident sont donc maintenant estimĂ©s Ă  43 dĂ©cĂšs qui se dĂ©clinent ainsi :

  • 28 personnels de la centrale et des Ă©quipes de secours morts du syndrome d’irradiation aiguĂ« ;
  • 15 personnes dans la population environnante mortes de cancer de la thyroĂŻde.

À cela peut ĂȘtre ajoutĂ© les 2 travailleurs morts des suites de blessures non liĂ©es Ă  l'exposition aux rayonnements immĂ©diatement aprĂšs l'accident.

Parmi les survivants du syndrome d'irradiation aiguë, 19 sont morts entre 1986 et 2006 mais la cause du décÚs est diverse et généralement pas associée à l'exposition aux radiations.

Le rapport conclut que « la grande majorité de la population n'a pas à vivre dans la peur des conséquences graves sur la santé de l'accident de Tchernobyl ».

Ce rapport est critiquĂ© par les organisations militantes anti-nuclĂ©aires qui proposent leurs propres contre-analyses. Cependant ce rapport a Ă©tĂ© publiĂ© dans des revues scientifiques Ă  comitĂ© de lecture « peer reviewed Â» ce qui n'est pas le cas des contre-analyses.

2011

Le Commissariat Ă  l'Ă©nergie atomique (CEA) français synthĂ©tise et offre un regard critique sur des Ă©tudes scientifiques concernant les « impacts sanitaires, prĂ©coces et tardifs » de l'accident de Tchernobyl dans un numĂ©ro spĂ©cial de sa lettre d’information de l’UnitĂ© Prositon[50] - [51].

2018 : Livre blanc de l'UNSCEAR sur les cancers de la thyroĂŻde

En 2018, l'UNSCEAR a publiĂ© un livre blanc sur "l'Ă©valuation des donnĂ©es sur le cancer de la thyroĂŻde dans les rĂ©gions affectĂ©es"[52]. Ce dernier rĂ©actualise les connaissances sur les cancers de la thyroĂŻde du rapport de 2008. Sur la pĂ©riode 1991-2015, 19 233 cas de cancer de la thyroĂŻde ont Ă©tĂ© recensĂ©s dans les mĂȘmes zones et pour les mĂȘmes populations que le rapport prĂ©cĂ©dent. Parmi ces cas, 25% sont attribuables Ă  l'exposition de la radiation aux populations non Ă©vacuĂ©es. Les autres pouvant ĂȘtres attribuĂ©s Ă  l'augmentation du taux d'incidence spontanĂ©e avec le vieillissement de la cohorte; Ă  la sensibilisation au risque de cancer de la thyroĂŻde aprĂšs l'accident et Ă  l'amĂ©lioration des mĂ©thodes de diagnostique.

Trente années aprÚs l'accident des doses de radioactivité jusqu'à cinq fois supérieure aux normes de sécurité se trouvent encore dans le lait donné aux enfants dans certaines régions d'Ukraine[53].

2021

Les études sur les conséquences de l'accident de Tchernobyl se poursuivent et des archives s'ouvrent au fil des ans ; de nouvelles recherches scientifiques, d'une part, et des ouvrages destinés au grand public, d'autre part, sont publiés[54].

Analyses venant de diverses origines

  • Rapports d'agences internationales
    • L'Agence internationale de l'Ă©nergie atomique (AIEA), avance les chiffres de 47 personnes mortes parmi les « liquidateurs », ainsi que quinze personnes (enfants lors de la catastrophe) dĂ©cĂ©dĂ©es d'un cancer de la thyroĂŻde jusqu'Ă  2002 sur 600 000 personnes concernĂ©es. Selon l'AIEA, 4 000 personnes pourraient mourir « pour avoir Ă©tĂ© exposĂ©es aux radiations aprĂšs l'accident » selon une Ă©bauche de rapport qui fut reprise par la presse. La version dĂ©finitive du rapport, publiĂ©e en , ne reprend pas ce bilan[48] - [55]. L'impartialitĂ© de cette agence est remise en cause par son implication dans l'industrie nuclĂ©aire et son bilan officiel est fortement contestĂ© par certains chercheurs[56].
    • Le Centre international de recherche sur le cancer, en 2006, estime Ă  16 000[57] le nombre de dĂ©cĂšs imputables d'ici 2065, sans observer d'augmentation mesurable au niveau Ă©pidĂ©miologique.
    • Dans un rapport paru dĂ©but 2013, L'Agence europĂ©enne pour l'environnement Ă©crit que, par extrapolation en combinant le modĂšle linĂ©aire sans seuil et le concept de dose collective, la catastrophe causerait en 50 ans entre 17 000 et 68 000 cancers mortels[58]. L'impartialitĂ© de cette agence est remise en cause par la prĂ©sence de nombreux dirigeants engagĂ©s dans des ONG environnementalistes et antinuclĂ©aires[59].
  • ONG ou militants anti-nuclĂ©aire
    • Des Ă©tudes ont Ă©tĂ© faites par Vassili Nesterenko et Youri Bandajevsky sur l'irradiation des habitants de l'Ukraine et de la BiĂ©lorussie[60]. Les circonstances de l'irradiation Ă  Tchernobyl sont diffĂ©rentes de celles de Hiroshima et Nagasaki. Pour Bandajevsky, il s'agit dans le premier cas d'irradiations internes, rĂ©pĂ©tĂ©es et de faible dose, et dans le second, d'expositions externes massives en une fois. Il affirme que les effets en sont trĂšs diffĂ©rents[61]. Il est arrĂȘtĂ© puis condamnĂ© pour corruption Ă  la suite d'une procĂ©dure fortement critiquĂ©e[62].
    • Selon l'Association internationale des mĂ©decins pour la prĂ©vention de la guerre nuclĂ©aire (IPPNW), plus de 10 000 personnes sont atteintes d'un cancer de la thyroĂŻde et 50 000 cas supplĂ©mentaires sont attendus Ă  l'avenir. En Europe, 10 000 malformations sur des nouveau-nĂ©s en raison de Tchernobyl et 5 000 dĂ©cĂšs chez les nourrissons. Plusieurs centaines de milliers de membres des Ă©quipes d'intervention [sur le site] sont de nos jours malades des suites des radiations, et plusieurs dizaines de milliers sont morts[63].
    • En 2006, Greenpeace publia un rapport fondĂ© sur une mĂ©ta-Ă©tude de communications et de rapports scientifiques et mĂ©dicaux[64] dont la conclusion ne contient pas d'estimation du nombre de victimes et en appelle Ă  d'autres Ă©tudes.
    • Selon une communication en russe de 2007 de trois scientifiques dont AlekseĂŻ Iablokov (ru) (cofondateur de Greenpeace Russie[65], membre-correspondant de l'AcadĂ©mie des sciences de Russie, conseiller du prĂ©sident russe pour l'Ă©cologie, homme politique) et Vassili Nesterenko (dĂ©jĂ  citĂ©), les dossiers mĂ©dicaux relatifs Ă  la pĂ©riode 1986 Ă  2004 reflĂštent 985 000 dĂ©cĂšs causĂ©s par la catastrophe (pour la plupart en Russie, en BiĂ©lorussie et en Ukraine, mais Ă©galement dans d'autres pays). L'AcadĂ©mie des sciences de New York publia dans ses annales une adaptation en anglais intitulĂ©e « Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment (en) » en 2009, et deux critiques clairement dĂ©favorables Ă  cette Ă©tude, en 2011 et en 2012 avec rĂ©ponse des auteurs.
  • Association de liquidateurs
  • DĂ©clarations
    • Dans un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU publiĂ© en 2000, Kofi Annan Ă©voque plus de 7 millions de personnes affectĂ©es, 3 millions d'enfants qui ont besoin d'ĂȘtre soignĂ©s, dont beaucoup mourront prĂ©maturĂ©ment[66].
    • Le professeur Maurice Tubiana, cancĂ©rologue impliquĂ© au niveau international dans la recherche sur le cancer depuis plusieurs dĂ©cennies prend position en faveur des chiffres de l'OMS : une centaine de morts. Il affirme dans son dernier livre (N'oublions pas demain) qu'il existe une vĂ©ritable campagne de dĂ©sinformation orchestrĂ©e par diverses ONG dont l'intention est de discrĂ©diter le dĂ©veloppement de l'Ă©nergie atomique quoi qu'il en soit. Le Pr Tubiana est un ancien prĂ©sident du Conseil scientifique de radioprotection de EDF[67].

Notes et références

  1. « Les grands incendies dans la région de Tchernobyl », sur www.irsn.fr (consulté le )
  2. Emeline Férard, « Tchernobyl : plus de 30 ans aprÚs, la zone d'exclusion perpétue le souvenir de la catastrophe », sur Geo.fr, (consulté le )
  3. Éditions Larousse, « Tchernobyl, en ukrainien Tchornobyl », article de l'EncyclopĂ©die Larousse, sur www.larousse.fr (consultĂ© le )
  4. Emeline Férard, « Des scientifiques se sont aventurés à Tchernobyl pour cartographier la radioactivité avec des drones », sur Geo.fr, (consulté le )
  5. Caroline Tourbe, « 25 ans plus tard... : la nature a repris le dessus, oui mais... », sur www.science-et-vie.com, (consulté le )
  6. Cyrille Vanlerberghe, « Tchernobyl a ralenti la croissance des arbres », sur Le Figaro, (consulté le )
  7. Andréa Fradin, « Les arbres morts ne pourrissent pas à Tchernobyl, et c'est un vrai danger », sur Slate.fr, (consulté le )
  8. « 1986-2021- Tchernobyl, 35 ans aprÚs : Les effets sur les écosystÚmes résultant des accidents de Tchernobyl et de Fukushima », sur IRSN (France), (consulté en )
  9. « OMS | Tchernobyl : l’ampleur rĂ©elle de l’accident », sur WHO (consultĂ© le ).
  10. (en) « Chernobyl’s Legacy: Health, Environmental and Socio-Economic Impacts and Recommendations to theGovernments of Belarus, the Russian Federation and Ukraine », sur www.who.int (consultĂ© le ).
  11. « WHO | Health effects of the Chernobyl accident: an overview », sur WHO (consulté le ).
  12. Le RĂ©veilleur, « [RĂ©sumĂ©] Hiroshima, Tchernobyl, Fukushima... Les morts du nuclĂ©aire - Énergie#9 », (consultĂ© le ).
  13. Department of Epidemiology and Biostatistics, National Institute for Health Development, Tallinn.
  14. (en) Peter D Inskip, « Cancer risk among Chernobyl cleanup workers in Estonia and Latvia, 1986-1998 - PubMed », International journal of cancer, vol. 119, no 1,‎ , p. 162–168 (ISSN 0020-7136, PMID 16432838, DOI 10.1002/ijc.21733, lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (en) Rajiv Y Chandawarkar, « Radiation exposure and breast cancer: lessons from Chernobyl - PubMed », Connecticut medicine, vol. 77, no 4,‎ , p. 227–234 (ISSN 0010-6178, PMID 23691737, lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. (en) Geoffrey R Howe, « Leukemia following the Chernobyl accident - PubMed », Health physics, vol. 93, no 5,‎ , p. 512–515 (ISSN 0017-9078, PMID 18049227, DOI 10.1097/01.HP.0000281178.75068.e3, lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. (en) Evelyn Bromet, « Suicide risk among Chernobyl cleanup workers in Estonia still increased: an updated cohort study - PubMed », Annals of epidemiology, vol. 16, no 12,‎ , p. 917–919 (ISSN 1047-2797, PMID 17027293, DOI 10.1016/j.annepidem.2006.07.006, lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. Une critique de ce rapport:Douglas Braaten, « Public Letter: A Report on Chernobyl », The New York Times, (consulté le ).
  19. Version française en ligne: http://independentwho.org/media/Documents_Autres/Tchernobyl_Consequences_de_la_catastrophe_sur_la_population_et_l_environnement_V01PDF.pdf.
  20. Coralie Schaub, « Catastrophe de Tchernobyl : « Nous devons demander Ă  en savoir plus » », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne).
  21. « L'improbable bilan du drame de Tchernobyl » - L'Humanité, 14 septembre 2005.
  22. Les faibles doses dans la vie quotidienne, Lars-Erik Holm (ICPR), 2007.
  23. « Sputnik France : actualités du jour, infos en direct et en continu », sur Rian.ru (consulté le ).
  24. (en) Leslie Bernstein, « Passive smoking and risk of breast cancer in the California teachers study - PubMed », Cancer epidemiology, biomarkers & prevention : a publication of the American Association for Cancer Research, cosponsored by the American Society of Preventive Oncology, vol. 18, no 12,‎ , p. 3389–3398 (ISSN 1538-7755, PMID 19959687, DOI 10.1158/1055-9965.EPI-09-0936, lire en ligne, consultĂ© le ).
  25. http://www.essentiel-medical.com/fr/actualite-medicale/le-depistage-du-cancer-de-la-prostate-inutile-voire-nefaste.
  26. http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2013/06/fukushima-cancers-de-la-thyro%C3%AFde-pour-12-enfants.html.
  27. « oecd-ilibrary.org/sites/health
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  28. « Public Health », sur Public Health - European Commission (consulté le ).
  29. http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/rapport070405.pdf.
  30. « OMS / Tchernobyl : l’ampleur rĂ©elle de l’accident », sur who.int, World Health Organization (consultĂ© le ).
  31. Étude de 1998.
  32. « who.int/inf-pr-2001/fr/state20
 »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?).
  33. « Discussion autour de quelques idĂ©es reçues sur le nuclĂ©aire civil – Jean-Marc Jancovici », sur manicore.com (consultĂ© le ).
  34. (en) « Chernobyl’s Legacy: Health, Environmental and Socio-Economic Impacts », sur iaea.org.
  35. (fr) Tchernobyl : l’ampleur rĂ©elle de l’accident - CommuniquĂ© de presse de l'AIEA, 5 septembre 2005 [PDF]
  36. « Tchernobyl : circulez, il n'y a rien à voir » - L'Humanité, 7 septembre 2005.
  37. « Selon un rapport indépendant, les chiffres de l'ONU sur les victimes de Tchernobyl ont été sous-estimés » in Le Monde du .
  38. http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2005/pr38/en/#
  39. « Tchernobyl : le mensonge continue », 6 septembre 2005 (voir archive).
  40. « Tchernobyl : ce que Le Figaro disait en 1986 », sur Club de Mediapart, (consulté le ).
  41. Tchernobyl, plus de 16 000 morts - HervĂ© Kempf, Le Monde, 26 avril 2006.
  42. Le bilan de Tchernobyl revu Ă  la baisse - RFI, 6 septembre 2005.
  43. Tchernobyl, l'impossible bilan - L'Express, 15 septembre 2005.
  44. Le bilan meurtrier de Tchernobyl revu Ă  la baisse - Le Devoir, 6 septembre 2005.
  45. (en) Chernobyl 'likely to kill 4,000' - BBC, 5 septembre 2005.
  46. (en) Health Effects of the Chernobyl Accident and Special Health Care Programmes - Rapport définitif de l'ONU, 2006 [PDF]
  47. Rapport, p. 106 : « It must be stressed that this estimate is is bounded by large uncertainties. »
  48. (en) Special Report: Counting the dead - Nature, 19 avril 2006.
  49. (en) UNSCEAR 2008 Report : Annex D - Health effects due to radiation from the Chernobyl accident, vol. II : Effects, Office des Nations Unies Ă  Vienne, Nations Unies, (ISBN 978-92-1-142280-1, lire en ligne [PDF])
  50. Unité Prositon, « Tchernobyl : 25 ans aprÚs, quels impacts sanitaires ? », sur prositon.cea.fr, (consulté en )
  51. Pierre Le Hir, « Trente ans aprĂšs Tchernobyl, l’impossible bilan humain », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  52. (en) Chernobyl 2017 White Paper - Evaluation of data on thyroid cancer in regions affected by the Chernobyl accident, Nations Unies, (lire en ligne [PDF])
  53. (en) « Ukrainian cow milk has ‘five times safe level of radioactivity’, study finds », The Independent,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  54. « De nouvelles études sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl : 35 ans aprÚs ! », sur Franceinfo, (consulté le )
  55. (en) Too little known on Chernobyl - BBC News, 19 avril 2006.
  56. Philippe Collet Tchernobyl : 25 ans aprÚs la catastrophe, le bilan reste trÚs controversé, 25 avril 2011, actu-environnement.com
  57. Le fardeau de cancer en Europe lié à Tchernobyl, communiqué de presse N° 168, 20 avril 2006, Centre international de recherche sur le cancer.
  58. (en) Late lessons from early warnings: science, precaution, innovation, page 467.
  59. « Conflit d’intĂ©rĂȘts : ce que ne nous dit pas Madame Lepage - », sur Environnement.fr, (consultĂ© le ).
  60. Vassili Nesterenko, La Catastrophe de Tchernobyl. Radioprotection des habitants, Minsk, 1997.
  61. Youri Bandajevsky, Aspects cliniques et expérimentaux de l'action des radionucléides incorporés dans l'organisme, Gomel, 1995.
  62. Wladimir Tchertkoff, Le Crime de Tchernobyl, le Goulag nucléaire, Actes Sud, avril 2006.
  63. Un bilan qui sera selon les estimations de 14 000 Ă  560 000 morts par cancers, plus autant de cancers non mortels sur le site dissident-media.org
  64. http://www.greenpeace.org/international/Global/international/planet-2/report/2006/4/chernobylhealthreport.pdf
  65. « Center for Safe Energy », sur Earth Island Journal (consulté le ).
  66. (en) Avant-propos de Kofi Annan, in Chernobyl. A Continuing Catastrophe, United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, United Nations, New York and Geneva, 2000, p. iii : « more than seven million of our fellow human beings do not have the luxury of forgetting. [...] 3 million children require treatment and many will die prematurely. »»
  67. Maurice Tubiana - Académie des sciences [PDF]

Annexes

Bibliographie

  • Alexey V. Yablokov, Vassili B. Nesterenko, Alexey V. Nesterenko et Natalia E. Preobrajenskaya, Tchernobyl : ConsĂ©quences de la catastrophe sur la population et l’environnement, Paris, Independent WHO - SantĂ© et NuclĂ©aire, , 400 p. (ISBN 978-2-9552736-0-9, lire en ligne)
  • Galia Ackerman (dir.), Guillaume Grandazzi (dir.) et FrĂ©dĂ©rick Lemarchand (dir.), Les Silences de Tchernobyl : l'avenir contaminĂ©, Paris, Ă©ditions Autrement, coll. « FrontiĂšres », , 299 p. (ISBN 978-2-7467-0821-1).
  • Chris Busby (sous la dir. de), The Health Effects of Ionising Radiation Exposure at Low Doses and Low Dose Rates for Radiation Protection Purposes, Green Audit, Aberystwyth, 2010.
  • Agence de l'OCDE pour l'Ă©nergie nuclĂ©aire, Les Incidences radiologiques de l'accident de Tchernobyl dans les pays de l'OCDE, Paris, OCDE, , 195 p. (ISBN 92-64-23043-2).
  • Centre d'analyse et de coordination Ecologie et santĂ©, Youri Ivanovitch Bandajevski et N. F. Dubovaya (trad. de l'ukrainien), Les ConsĂ©quences de Tchernobyl sur la natalitĂ© : cĂ©sium radioactif et processus de reproduction, Gap, Y. Michel, coll. « Écologie », , 127 p. (ISBN 978-2-36429-006-8).
  • Centre d'analyse et de coordination Ecologie et santĂ©, Youri Ivanovitch Bandajevski et G.S. Bandajevskaya, Les ConsĂ©quences de Tchernobyl sur la santĂ© : le systĂšme cardiovasculaire et l'incorporation de radionuclĂ©ides CS-137, Gap, Y. Michel, coll. « Écologie », , 72 p. (ISBN 978-2-36429-007-5).
  • Centre d'analyse et de coordination Ecologie et santĂ©, Youri Ivanovitch Bandajevski, G.S. Bandajevskaya et al. (trad. de l'ukrainien), Tchernobyl, 25 ans aprĂšs : situation dĂ©mographique et problĂšmes de santĂ© dans les territoires contaminĂ©s, Gap, Y. Michel, coll. « Écologie », , 83 p. (ISBN 978-2-36429-000-6).
  • CRIIRAD et AndrĂ© Paris, Contaminations radioactives : atlas France et Europe, Gap, Y. Michel, coll. « Écologie », , 196 p. (ISBN 2-913492-15-0).
  • Jean-Philippe Desbordes, Atomic Park : Ă  la recherche des victimes du nuclĂ©aire : essai, Arles, Actes Sud, , 515 p. (ISBN 2-7427-5900-X).
  • Jean-Michel Jacquemin (prĂ©f. ThĂ©odore Monod), Ce fameux nuage, Tchernobyl : la France contaminĂ©e : suivi d'un dossier sur les consĂ©quences dans la rĂ©gion de Tchernobyl, Paris, Sang de la terre, coll. « Les dossiers de l'Ă©cologie », , 347 p. (ISBN 2-86985-120-0).
  • Jean-Michel Jacquemin (prĂ©f. Jean-Guy Talamoni), Tchernobyl : aujourd'hui, les Français malades, Monaco, Ă©ditions du Rocher, coll. « Un pavĂ© dans la mare », , 371 p. (ISBN 2-86985-120-0).
  • Jean-Michel Jacquemin, Tchernobyl, j'accuse ! : consĂ©quences en France, Paris, Sang de la terre, coll. « Les dossiers de l'Ă©cologie », , 213 p. (ISBN 2-86985-146-4).
  • Jean-Michel Jacquemin-Raffestin (prĂ©f. Dominique Belpomme), Tchernobyl, 20 ans aprĂšs : cachez ce nuage que je ne saurais voir..., Paris, G. TrĂ©daniel, , 388 p. (ISBN 2-84445-676-6).
  • Marc Molitor, Tchernobyl : dĂ©ni passĂ©, menace future ?, Bruxelles et Namur, Racine et RTBF, coll. « SociĂ©tĂ© », , 275 p. (ISBN 978-2-87386-715-7).
  • Philippe Renaud, Didier Champion et Jean Brenot, Les RetombĂ©es radioactives de l'accident de Tchernobyl sur le territoire français : consĂ©quences environnementales et exposition des personnes, Paris, Ă©d. Tec & doc, coll. « Sciences & techniques », , 190 p. (ISBN 978-2-7430-1027-0).
  • Tchernobyl : anatomie d'un nuage : inventaire provisoire des dĂ©gĂąts physiques et moraux consĂ©cutifs Ă  la catastrophe du 26 avril 1986, Paris, Ă©ditions GĂ©rard Lebovici, , 157 p. (ISBN 2-85184-178-5).
  • Wladimir Tchertkoff et Michel Parfenov (dir.), Le Crime de Tchernobyl : le goulag nuclĂ©aire, Arles, Actes Sud, , 717 p. (ISBN 2-7427-6042-3).
  • (en) Petro Zoriy, Dederichs Herbert, Juergen Pillath, Burkhard Heuel-Fabianek, Peter Hill et Reinhard Lennartz, Long-Term Measurements of the Radiation Exposure of the Inhabitants of Radioactively Contaminated Regions of Belarus – The Korma Report II (1998 – 2015), Juelich, Forschungszentrum Juelich, coll. « Energie & Umwelt / Energy & Environment. Volume 342 », (lire en ligne)
  • Vladimir Babenko « AprĂšs l'Accident Atomique
 guide pratique d'une radioprotection efficace », Editions Tatamis – Avril 2012, 10€. Pour se protĂ©ger aprĂšs une catastrophe nuclĂ©aire: http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.