ForĂȘt rousse
La ForĂȘt rousse ou ForĂȘt rouge (ukrainien : Đ ŃĐŽĐžĐč Đ»ŃŃ, russe : Đ ŃжОĐč лДŃ) est le nom donnĂ© Ă la vĂ©gĂ©tation forestiĂšre dans une zone de dix kilomĂštres autour de la centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl, actuellement en Ukraine. Cette rĂ©fĂ©rence Ă la couleur rouge provient de la couleur brune des pins aprĂšs leur mort Ă la suite de l'absorption de niveaux Ă©levĂ©s de rayonnement radioactif Ă la suite de la catastrophe de Tchernobyl le . Selon la nature des dommages causĂ©s par les radiations, les scientifiques ont divisĂ© la forĂȘt rouge en quatre zones. Dans la premiĂšre zone (adjacente Ă la station) la dose en 1986 Ă©tait de 8 000 Ă 10 000 rad[1] (80 Ă 100 Gy).
Dans les opĂ©rations de nettoyage post-sinistre, la ForĂȘt rouge a Ă©tĂ© rasĂ©e au bulldozer et enterrĂ©e dans des « cimetiĂšres de dĂ©chets ». Le site de la ForĂȘt rouge demeure cependant l'une des zones les plus contaminĂ©es dans le monde.
Les forĂȘts de pins ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par des forĂȘts de bouleaux, qui seraient plus rĂ©sistants aux radiations.
Historique
La catastrophe nuclĂ©aire de Tchernobyl a touchĂ© des territoires dont une partie avait des Ă©cosystĂšmes forestiers[2]. Selon l'Institut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (IRSN) français en 2016, « la forĂȘt occupant 53 % de la zone dâexclusion couvrant une superficie de 2600 km2 Ă©tablie aprĂšs lâaccident a subi des dommages irrĂ©versibles »[2]. Cela s'est traduit par la mort due Ă la radioactivitĂ© de la grande majoritĂ© (90 %) des pins sylvestres, en quelques semaines Ă la suite de l'accident, dans les 6 km2 qui seront ensuite surnommĂ©s la « forĂȘt rousse » [2]. Par ailleurs, dans une zone de 38 km2 de forĂȘt avec une dose absorbĂ©e un peu moins forte, 40 Ă 75 % des arbres ont connu un brunissement et presque tous (95 %) ont subi des effets sur leur croissance[2] - [3].
Lors du nettoyage du site aprÚs le sinistre, sur une surface de 4 km2, les arbres morts ont été abattus et ensevelis[2].
Dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, la nature a Ă©tĂ© laissĂ©e Ă elle-mĂȘme. Des plantes se sont Ă©tablies et dĂ©veloppĂ©es sur les territoires concernĂ©s : l'IRSN cite une Ă©tude de 2011 indiquant que la forĂȘt recouvre Ă cette date environ 90 % de la zone d'exclusion, avec notamment la venue de plantes herbacĂ©es nouvelles et d'arbres Ă feuilles caduques tels que les bouleaux[2].
Lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, des soldats russes ont pris le contrĂŽle de zone autour de Tchernobyl. Ils auraient alors Ă©tĂ© irradiĂ©s en creusant des tranchĂ©es dans la « forĂȘt rouge », ce qui aurait conduit Ă leur rapatriement vers la BiĂ©lorussie pour ĂȘtre soignĂ©s[4].
Feux de forĂȘt
La zone d'exclusion de Tchernobyl â plus large que la forĂȘt rousse mais la contenant â a connu plusieurs feux de forĂȘt aprĂšs 1986 ; l'intervention sur place de pompiers les expose Ă des risques liĂ©s Ă l'exposition Ă la radioactivitĂ©, et les fumĂ©es qui se dĂ©gagent peuvent ĂȘtre des vecteurs de dĂ©placement de particules radioactives dans l'atmosphĂšre[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10].
En avril 2015, un feu de forĂȘt brĂ»le sur environ 400 hectares de superficie et s'approche notamment Ă environ 20 km de l'ancienne centrale nuclĂ©aire de Tchernobyl ; des craintes se forment quant au risque que brĂ»lent les vĂ©gĂ©taux de la zone trĂšs contaminĂ©e par la catastrophe et que cela n'enclenche un relĂąchement d'Ă©lĂ©ments radioactifs dans l'atmosphĂšre[11].
Il y a aussi eu d'importants incendies de forĂȘt dans la zone d'exclusion de Tchernobyl en 2020, dont certains Ă proximitĂ© de l'ancienne centrale nuclĂ©aire[5] - [6] - [7] - [9] - [10].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Red Forest » (voir la liste des auteurs).
- « ForĂȘt rousse tours2chernobyl.com »
- Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (France), « Comment gérer les milieux forestiers aprÚs un accident nucléaire ? Les leçons tirées suite aux accidents de Tchernobyl et de Fukushima » [PDF], sur www.irsn.fr, (consulté en )
- Cyrille Vanlerberghe, « Tchernobyl a ralenti la croissance des arbres », sur Le Figaro, (consulté le )
- .Thomas Burgel, « Les soldats russes quittent Tchernobyl gravement empoisonnés par les radiations », sur Korii, (consulté le )
- Justine Chevalier, « Tchernobyl: l'incendie maßtrisé autour de la centrale, les fumées "sans conséquence sanitaire" », sur BFMTV, (consulté le )
- Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (France), « Incendies en Ukraine dans la zone d'exclusion autour de Tchernobyl : point de situation » [PDF], sur www.irsn.fr, (consulté le )
- « Feux de forĂȘt prĂšs de Tchernobyl: ce que dit la Criirad, labo indĂ©pendant basĂ© Ă Valence, sur la situation en France », sur France 3 Auvergne-RhĂŽne-Alpes, 26 avril 2020 (mis Ă jour le 12 juin 2020) (consultĂ© le )
- Sylvie Rouat, « La forĂȘt de Tchernobyl brĂ»le ! », sur Sciences et Avenir, (consultĂ© le )
- (en) Patrick Reevell, « Ukraine says wildfires close to Chernobyl are extinguished after rain falls », sur ABC News, (consulté le )
- Sandy Dauphin, « Feu de forĂȘt prĂšs de Tchernobyl : quel impact en France ? », FranceInter,â (lire en ligne)
- « BBC Weather - Chernobyl forest fire contained », sur web.archive.org, (consulté le )