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Classe I-201

La classe I-201 (伊二百一型潜水艦, I-ni-hyaku-ichi-gata sensuikan) est une classe de sous-marins de 1re classe en service dans la marine impériale japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale.

Classe I-201
Image illustrative de l'article Classe I-201
L'I-202 durant ses essais à grande vitesse en 1945.
Classe Sentaka-Dai (潜高大型潜水艦)
Type Sentaka (潜高型潜水艦)
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin rapide
Longueur 79 m
(coque pressurisée : 59,2 m)
Maître-bau 9,2 m
(coque pressurisée : 5,8 m)
Déplacement 1 290 t (surface)
1 503 t (plongée)
Propulsion Transmission diesel-électrique 2 × 4 temps MAN
4 × moteurs électriques
Batteries de 27 200 A.h, 480 éléments, 232 volts[1]
2 hélices
Puissance 2 750 cv (moteur diesel)
5 000 cv (moteur électrique)
Vitesse 15,75 nœuds (29 km/h) en surface
19 nœuds (35 km/h) en plongée
Profondeur 110 m (essai)
Caractéristiques militaires
Armement 4 × tubes lance-torpilles, Type 95, Mod 3,21", avant de 53,3 cm
10 × torpilles type 95, Mod. 2
2 × canons AA de 25 mm Type 96
1 000 × obus
Rayon d’action 5 800 milles marins (10 700 km) à 14 nœuds (26 km/h)
7 800 milles marins (14 400 km) à 11 nœuds (20 km/h)
15 000 milles marins (27 800 km) à 6 nœuds (11 km/h)
Autres caractéristiques
Électronique 1 × émetteur sonar
1 × gyrocompas Type 3, Mk 2, Mod. 3 (Anschult)
1 × compas magnétique Type 4, Mod.1
1 × loch Type 92, Mk 1, Mod. 1, type à hélice[1]
Équipage 7 officiers et 45 hommes
Histoire
Constructeurs Arsenal naval de Kure
A servi dans Marine impériale japonaise
Commanditaire État-major de la Marine impériale japonaise
Date début commande Octobre 1943
Période de
construction
1944-1945
Période de service 1945
Navires construits 3
Navires prévus 23
Navires annulés 14
Navires perdus 3 (sabordés après la guerre)
Navires démolis 6

Étant l'une des classes de sous-marins les plus avancées technologiquement, ils étaient, derrière les sous-marins anaérobies de type XVII allemands, les plus rapides construits pendant la Seconde Guerre mondiale. Vingt-trois unités ont été commandées au chantier naval de Kure dans le cadre du programme de construction de 1943. Notamment en raison des nombreux bombardements, seuls les I-201, I-202 et I-203, ont été achevés avant la fin du conflit. Aucun d'entre eux n'a opéré sur un théâtre de guerre.

Contexte

En 1938, la marine impériale japonaise a construit un sous-marin expérimental à grande vitesse à des fins d'évaluation, désigné Sous-marin n° 71 (第71号艦). Sur la base de l’expérience acquise dans le domaine des sous-marins rapides à courte et grande portée, le no 71 ne déplaçait que 230 tonnes pour une longueur de 43 mètres et une vitesse en immersion de plus de 21 nœuds (39 km/h), ce qui faisait le sous-marin le plus rapide de l'époque. Les résultats des expériences du no 71 ont servi de base aux sous-marins de la future classe I-201[2].

Conception

Dispositions générales et sections du sous-marin de type I-201.

Vers la fin de 1942, il était devenu évident pour la marine que les sous-marins classiques étaient incapables de survivre aux nouvelles techniques ASM mises en service, telles que les projecteurs radar, HF/DF, sonar et nouveaux lanceurs de charge de profondeur. De nouveaux sous-marins étaient nécessaires, avec une vitesse sous-marine supérieure à la vitesse de surface, une capacité de plongée rapide, une course sous-marine silencieuse et un rayon opérationnel en immersion élevé.

L'état-major général de la marine commanda officiellement des sous-marins rapides en octobre 1943 ; parmi les navires devant être construits en 1944, 23 sous-marins à grande vitesse (Sen taka), provisoirement désignés "Navires n ° 4501–4523" .

L'ordonnance no 295 du du département technique de la marine indiquait les besoins définitifs de l'état-major général. Celles-ci incluaient une vitesse sous-marine de 25 nœuds, qui a été réduite à 20 nœuds (37 km/h) pour des raisons pratiques. Néanmoins, ils étaient les sous-marins opérationnels les plus rapides de la Seconde Guerre mondiale, dépassant même les Type XXI allemands[3].

Pour répondre à l'exigence d'une vitesse sous-marine élevée, les concepteurs ont dû :

  • Adopter la structure à une simple coque en acier soudé d'un diamètre de 5,8 mètres[1]
  • Positionner le ballast principal plus haut que dans les précédents sous-marins pour élever le centre d'inertie et améliorer la stabilité dynamique
  • Donner à la coque et au caisson une forme très épurée
  • Construire un kiosque aussi petit que possible
  • Remplacer les canons de pont fixes par des supports rétractables logés dans des niches à obturateurs une fois immergés
  • Utiliser des plaques d'acier pour le pont supérieur plutôt que du bois
  • Installer un système de recharge des batteries sous l'eau (snorkel)
  • Installer des gouvernes horizontales à la poupe au lieu des hydroplanes de plongée plus classiques montés sur la poupe ; cela améliore la stabilité directionnelle et peut avoir une diminution de la traînée induite par la turbulence[4]
  • Réduire l’équipage et les locaux pour fournir un espace de batterie ; le Sen-Taka a été conçu pour un équipage de 31 personnes, comparé aux types de tailles similaires Sen-Chu (54 hommes), et Kai Dai 1 (60 hommes) (en pratique, le Sen Taka avait besoin de 50 membres pour devenir opérationnel, conduisant à un problème d’habitation imprévu).
  • Restreindre l'armement pour économiser de l'espace ; le Sen-Taka avait le même équipement de torpille que le plus petit sous-marin de 2e classe Sen-Chu et à peine la moitié de l'armement des sous-marins de taille comparable. De plus, le Sen-Taka n’avait pas de canon de pont et l’armement AA transporté devait être maintenu dans des montures rétractables, nécessitant un espace de coque, afin de répondre à la demande de rationalisation.

La classe I-201 avait peu de ressemblance avec les classes précédents, celle-ci étant optimisée pour son long rayon d'action et sa grande vitesse, notamment sous l'eau. Ils emportaient à bord 144 tonnes de gaz-oil, 7 tonnes d'eau douce et des provisions pour 30 jours[1]. Les submersibles étaient équipés d'une transmission diesel-électrique 2 × 4 temps MAN de 2 750 chevaux-vapeur et de 4 × moteurs électriques de 5 000 chevaux-vapeur (3 700 kW) à 600 tr/min. Leur autonomie étaient de 5 800 milles marins (10 700 km) à 14 nœuds (26 km/h), 7 800 milles marins (14 400 km) à 11 nœuds (20 km/h) et 15 000 milles marins (27 800 km) à 6 nœuds (11 km/h). La vitesse sous-marine maximale était le double de celle des modèles américains contemporains. Les I-201, à l'instar d'autres sous-marins japonais de l'époque[5], étaient également équipés d'un snorkel permettant au sous-marin de faire fonctionner ses moteurs Diesel, alimentant ces derniers en air sans avoir à faire surface.

D'une hauteur de 7 mètres (de la quille au pont principal), les submersibles déplaçaient 1 291 tonnes en surface et 1 503 tonnes en immersion. Leur profondeur d'essai était de 110 mètres (360 pieds), en mettant seulement 50 secondes pour plonger[1]. Leur autonomie en immersion était de 50 heures à 2 nœuds (4 km/h). Ils étaient équipés de deux périscopes de 8 mètres : un Type 88, Mk 3, Mod. 1 et un Type 88, Mk 4, Mod. 2[1]. L’armement était composé de 4 × tubes lance-torpilles de 53 cm (21 pouces) Type 95, Mod 3,21" et de 10 × torpilles de type 95, Mod. 2. Les 2 × canons anti-aériens de 25 mm Type 96 sur le pont étaient logés dans des fixations rétractables pour maintenir la rationalisation. Le sous-marin a été conçu pour la production de masse, construit dans des usines en grandes sections préfabriquées et transportées sur le bordereau pour un assemblage final.

Sorts

L'I-206 le .

Deux sous-marins, les I-201 et I-203, ont été saisis et inspectés par la marine américaine à la fin des hostilités. Ils faisaient partie d'un groupe de quatre sous-marins capturés, dont les géants I-400 et I-401, qui avaient été remorqués à Hawaï par des techniciens de la marine américaine pour une inspection plus approfondie.

Le , sur la demande pressante des scientifiques russes exigeant l'accès aux sous-marins, la marine américaine décide se débarrasser des submersibles. Le , l'I-202 est sabordé dans les eaux japonaises. Le , l'I-203 est torpillé et coulé par le sous-marin USS Caiman au large des îles d'Hawaï. Le , l'I-201 est torpillé et coulé par l'USS Queenfish. En 2009, le laboratoire de recherche d'Hawaï a retrouvé l'épave de l'I-201 au large de l'île en utilisant un engin submersible[6].

Sous-classe Numéro de coque Nom Constructeur Pose de la quille Lancement Mise en service Mise hors service Sort
I-201

(Pr. S563)
4501 I-201[7] Arsenal naval de Kure Coulé comme cible au large des îles d’Hawaï par l'USS Queenfish le
4502 I-202 Sabordé par la marine américaine au large des îles Gotō le
4503 I-203 Coulé comme cible au large des îles d’Hawaï par l'USS Caiman le
4504 I-204 Achevé à 90%, coulé par un raid aérien le , renfloué et mis au rebut à Kure en février-mai 1948
4505 I-205 Achevé à 80%, coulé par un raid aérien le , renfloué et mis au rebut à Kure de mai à août 1948
4506 I-206 Achevé à 85%, construction arrêtée le , mis au rebut à Kure d'octobre 1946 à janvier 1947
I-207

(Pr. S56B)
4507 I-207 Achevé à 20%, construction arrêtée le , mis au rebut à Kure d'avril à mai 1946
4508 I-208 Achevé à 5%, construction est arrêtée le , mis au rebut à Kure d'avril à mai 1946[8]
4509-4523 I-209 à I-223 Non entrepris du fait de la fin de la guerre, annulés en 1945

Influences

La conception et la technologie du JDS Oyashio (en) (1959) de la force maritime d'autodéfense japonaise est basé d'après le design de la classe I-201.

Dans la fiction

L'I-203 remis à neuf est utilisé par les personnages du film Hell and High Water (1954).

Notes et références

  1. « Bases Sous-Marines », sur www.u-boote.fr (consulté le )
  2. Stille, p. 38
  3. Stille, Mark. Imperial Japanese Navy Submarines 1941-45 (Osprey, 2007), p. 38.
  4. Lengerer, p. 62
  5. Stille, p. 35 & passim.
  6. Henry Fountain, « 2 Sunken Japanese Subs Are Found Off Hawaii », New York Times, (consulté le )
  7. 伊号第201潜水艦 (I-Gō Dai-201 Sensuikan).
  8. Lengerer, p. 75

Voir aussi

Bibliographie

  • Lengerer, « The High-Speed Submarines of the I 201 Class », Warship 2006, Chrysalis Books, vol. 28, , p. 59–77
  • Mark Stille et Tony Bryan, Imperial Japanese Navy Submarines 1941-45, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-84603-090-1 et 1-84603-090-0)
  • (en) Mark Stille, Imperial Japanese Navy submarines, 1941-45, Oxford, UK New York, NY, Osprey Pub, coll. « Osprey New Vanguard » (no 135), , 48 p. (ISBN 978-1-846-03090-1).
  • « Rekishi Gunzō », History of Pacific War Vol.17 I-Gō Submarines, Gakken (Japanese publishing company), January 1998, (ISBN 4-05-601767-0)
  • The Maru Special, Japanese Naval Vessels No.132, Japanese submarines I, Ushio Shobō (Japanese publishing company), February 1988

Liens externes

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