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Château de Poligny (Jura)

Le château de Poligny ou château de Grimont situé à Poligny, dans le Jura en Bourgogne-Franche-Comté, est un ancien château fort du IXe siècle, démantelé en 1643 sous les rois Louis XIII et Louis XIV, dont il ne reste que quelques ruines.

Château de Poligny
Image illustrative de l’article Château de Poligny (Jura)
Poligny fortifié, et son château fort au XVIe siècle, d'après un croquis d'époque de Claude Luc
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction IXe siècle
Propriétaire initial Duché de Bourgogne, puis les comtes de Bourgogne
Destination initiale Fondation de la féodalité, lutte contre les invasions vikings en occident et invasions sarrasines islamique dévastatrices de l'époque
CoordonnĂ©es 46° 50′ 03″ nord, 5° 42′ 38″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Royaume de Bourgogne, comté de Bourgogne, duché de Bourgogne, État bourguignon
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Jura
Localité Poligny
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Château de Poligny
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
(Voir situation sur carte : Bourgogne-Franche-Comté)
Château de Poligny
GĂ©olocalisation sur la carte : Jura
(Voir situation sur carte : Jura)
Château de Poligny

Historique

Contexte

Au IXe siècle la disparition de l'empereur Charlemagne (v742-814) pose l'important problème dans tout l'Occident chrétien réunifié d'alors (reconstitution de l'empire romain d'Occident à partir des royaumes francs et des États pontificaux), de la multi division héréditaire dynastique par droit des successions de « primogéniture » de l'empire carolingien / Saint-Empire romain germanique, et de l'Imperium (autorité d'empereur de l'Ordinatio Imperii, loi salique, traité de Verdun de 843, traité de Prüm (855), traité de Meerssen de 870…). Les nombreux rois carolingiens, descendants héritiers de Charlemagne, s’entre tuent alors dans de longues guerres et complots fratricides continus, pour tenter de reconstruire et régner seul sur l'empire carolingien divisé de leur aïeul.

Le royaume de Bourgogne carolingien, est divisé en pagus (pagi bourguignons) gouvernés par des comtes et des évêques individuellement nommés, dépendant directement du comte du palais et des empereurs carolingiens. Les guerres dynastiques fratricides des Carolingiens (ainsi que les invasions vikings en occident et invasions sarrasines islamique expansives et dévastatrices de l'époque) instiguent alors la réorganisation de toute l'Europe occidentale / Occident chrétien en modèle de fonctionnement aristocratique féodale catholique (à partir du capitulaire de Quierzy du 14 juin 877 de l'empereur Charles II le Chauve) avec droit des successions héréditaire indivisible aux aînés (droit d'aînesse), au lieu des divisions par primogéniture (féodalité).

Les royaumes francs et pagus sont progressivement réorganisés en duchés et comtés féodaux… Le royaume de France est fondé avec pour premier roi de France élu par ses pairs, le duc des Francs Hugues Capet (v940-996), fondateur de la dynastie des rois de France Capétiens, successeurs des Mérovingiens / Carolingiens / Robertiens. Le royaume de Bourgogne / pagi bourguignons carolingiens, comté de Scoding, comté d'Amaous, comté de Port, comté de Warasch, sont réorganisés progressivement en duché de Bourgogne par le duc Richard de Bourgogne en 880, et comté de Bourgogne par le comte Otte-Guillaume de Bourgogne en 986… (qui devient vassal du Saint-Empire romain germanique durant une importante partie du Moyen Âge par la succession du royaume de Bourgogne (1032-1034)). La nouvelle aristocratie fait construire de très nombreux châteaux forts féodaux sur ses nouveaux domaines de tout l'Occident chrétien, pour imposer son pouvoir et lutter contre les invasions vikings en Occident et invasions sarrasines islamiques dévastatrices de l'époque… les puissants ordre de Cluny de l'Abbaye de Cluny (fondé vers 910), et Ordre cistercien de l'Abbaye de Cîteaux (fondé en 1098), du duché de Bourgogne, se répandent sur tout l'Occident chrétien, et dépendent directement des papes des États pontificaux.

Construction du château de Poligny

Poligny (Polemniacum en latin) fait alors partie du royaume de Lotharingie, attribué aux rois / empereurs successifs, descendants de Charlemagne, Lothaire Ier, puis Lothaire II de Lotharingie, puis liste des rois et ducs de Lotharingie… Entre 886 et 889, les Vikings mènent de nombreuses razzias dévastatrices destructrices jusqu'aux confins du royaume de Bourgogne. Ils sont vaincus par le duc Richard de Bourgogne et ses vassaux (fondateur du duché de Bourgogne en 880).

  • Quelques vestiges et ruines du château fort

Le château fort de Poligny (château de Grimont) est construit au IXe siècle à l'initiative de Girart de Roussillon (819 - 877)[1].

Le puissant château fort de Poligny, son donjon, et ses six tours, sont parmi les premiers construits Ă  cette Ă©poque (avec le Château fort de Château-Chalon voisin), en hauteur (Ă  flanc de falaise, puissant bastion naturel au pied du massif du Jura) Ă  l'entrĂ©e de la reculĂ©e de Poligny / route de Genève, sur une surface d'environ 3 hectares, entourĂ©e d’un rempart fortifiĂ© de 800 m et de sept tours, sur le mont Grimont (Gryneus mons, ou Grynei mons en latin), Ă  l'emplacement d'un ancien site religieux celtique sĂ©quanes, puis temple gallo-romain dĂ©diĂ© au dieu des mythologies celtique / gauloise / grĂ©co-romaine Apollon (surnommĂ© Grynei, Gryneus, ou GrynĂ©us en latin), au bord d'anciennes voies gallo-romaines. La frontière locale entre les puissants Royaume de France et Saint-Empire romain germanique se situe durant une majeure partie du Moyen Ă‚ge sur l'axe militaire fortifiĂ© entre comtĂ© de Bourgogne et duchĂ© de Bourgogne (Château de Lons-le-Saunier, Château fort de Château-Chalon, Château fort d'Arlay, Château de Poligny, Château de Nozeroy, Château de Quingey, Château de Dole, Château de Gray...).

Poligny est constitué avec le temps d'une importante concentration d'institutions et monuments religieux catholiques, dont les Prieuré de Saint-Lothain (Ve siècle), prieuré de Vaux-sur-Poligny à la sortie de la ville (XIe siècle), église Notre-Dame de Mouthier-le-Vieillard (XIIe siècle), couvent des Jacobins de Poligny (XIIIe siècle), collégiale Saint-Hippolyte (XVe siècle), monastère Sainte-Claire de Poligny (XVe siècle), Hôtel-Dieu (XVIIe siècle), couvent des Ursulines (XVIIe siècle), chapelle de la congrégation des vignerons de Poligny (XVIIIe siècle), collège des Oratoriens (XVIIe siècle), confrérie de la Croix (XIXe siècle)…

Deux murailles de 1 800 m, protĂ©gĂ©es de 25 tours, descendent de part et d'autre vers la ville fortifiĂ©e de Poligny, au pied du massif du Jura, au carrefour de routes commerciales entre Besançon, Dole, Lons-le-Saunier, et l'entrĂ©e de la reculĂ©e de Poligny (une des routes escarpĂ©es vers le Haut-Jura, le prieurĂ© de Vaux-sur-Poligny, Champagnole, la Suisse, alors intĂ©grĂ©e au royaume de Bourgogne, et l'Italie)… La riche et importante exploitation des salines locales (« l'or blanc » des salines de Poligny, salines de Lons-le-Saunier, salines de Salins-les-Bains… histoire du sel du Jura, gabelle du sel) assure une grande prospĂ©ritĂ© Ă  ses nombreux propriĂ©taires actionnaires (avec le vignoble du Jura / vignoble de Besançon, et autres exploitations industrielles, agricoles, et de bois des forĂŞts de Poligny locales de 2 700 hectares, Baraques du 14 de la forĂŞt de Chaux...), et incite de nombreuses convoitises historiques seigneuriales, royales et impĂ©riales par mariages et par guerres, entre Royaume de France, État bourguignon, Saint-Empire romain germanique, et Espagne de la Maison de Habsbourg en Espagne…

Ce château fort est considéré comme un des plus sûrs de la région. Les comtes de Bourgogne y mettent à l’abri leurs précieux droit de propriété, chartes, sceaux, bannières, trésors, confiés au trésorier des chartes de Grimont (transféré au château de Dole en 1561, à la suite d’un incendie du château). Jean III de Chalon-Auxerre (entre autres importants prisonniers du comté) y meurt dans sa prison en 1369, après un an d'emprisonnement.

Restitution 3D au milieu du XVe siècle. Vue de l'est en plongée du château de Grimont et du bourg fortifié de Poligny (extrait de http://www.jura-3d.fr).
Restitution 3D au milieu du XVe siècle. Vue de l'est en plongée du château de Grimont et du bourg fortifié de Poligny.

Quelques guerres

En 1479, à la suite de son échec de reconquête française de l'État bourguignon / comté de Bourgogne de 1477 (succession de Charles le Téméraire), le roi Louis XI conquiert le comté et sa capitale Dole / château de Dole, qu'il fait raser et incendier, et massacrer la population, par vengeance de leur farouche résistance. De nombreuses villes et vassaux félons du comté subissent le même sort et la centaine de châteaux forts comtois sont alors également rasés à l'exception entre autres de Poligny, dont le roi fait sa principale place forte et le centre de son administration sur la région. En 1481, à la suite des constructions de sa ligne de puissants château de Beaune, château de Dijon, et château d'Auxonne…, Louis XI entreprend de grands travaux de renforcement des remparts de la ville et du château.

Durant les années 1492 et 1493, il servit de quartier-général aux troupes de Baudricourt et notamment lors de la bataille de Dournon[2].

Lors d'une tentative infructueuse de conquĂŞte militaire du comtĂ© de Bourgogne par le roi Henri IV (durant la Guerre contre l'Espagne et la Savoie / 8e Guerres de Religion entre catholiques et protestants Huguenot) Poligny et son château fort sont pris le 13 aoĂ»t 1595, puis rançonnĂ©s contre 20 000 Ă©cus pour ne pas ĂŞtre dĂ©truite, avant que l'armĂ©e française du roi ne soit dĂ©faite plus tard Ă  la forteresse de Salin les Bains[3].

Durant la guerre franco-espagnole (1635-1659), le roi Louis XIII et son premier ministre le cardinal de Richelieu, chargent leur vassal, le duc Henri II d'Orléans-Longueville, de conquérir entre autres cette province germanique / espagnole, successivement en 1637, puis le 29 juin 1638 (durant la guerre de Dix Ans (Franche-Comté) 1634-1644, de la Guerre de Trente Ans 1618-1648). La forteresse de Poligny, soutenue par le duc Charles IV de Lorraine pour l'Espagne des Habsbourg d'Espagne, est prise par la France.

La ville et la forteresse sont dĂ©mantelĂ©es et la population rĂ©sistante massacrĂ©e, par ordre du roi de France, en 1643 (Poligny reste alors inhabitĂ©e pendant environ 30 ans, avant d'ĂŞtre repeuplĂ©e par des familles françaises de Saint-Claude, de Suisse, de Savoie, du Bugey...). Poligny capitule Ă  nouveau en 1668 devant les armĂ©es du roi Louis XIV, du prince Louis II de Bourbon-CondĂ©, et du marquis futur marĂ©chal de France SĂ©bastien Le Prestre de Vauban, puis se rend le 24 mars 1674 en France, et devient dĂ©finitivement française par le TraitĂ© de Nimègue de la Guerre de Hollande contre le Saint-Empire romain germanique et la Maison de Habsbourg en Espagne.

Gouverneurs - Capitaines

  • En 1259, Eudes de Poligny, Chevalier, reçois l'office de Châtelain et de Capitaine du château du Comte Palatin Hugues, en fief pour lui, son fils et son petit-fils. Il est nommĂ© Bailli du ComtĂ© de Bourgogne Ă  partir de 1262 et ConnĂ©table de Bourgogne;
  • Vers 1270, Odon de Poligny, nommĂ© ConnĂ©table de Bourgogne en 1275 et Bailli gĂ©nĂ©ral de Bourgogne;
  • vers 1285, Jean de Poligny, Chevalier;
  • En 1299, Odet II de Poligny, Ecuyer;
  • En 1412, Jean II de Poligny[4], Ecuyer, Seigneur des Coges;
  • Avant 1544 , Jean Bonnot seigneur de Cormaillon , Grand MarĂ©chal des Logis de la Reine Douairière de Hongrie , nommĂ© par l'Empereur Charles Quint rĂ©signe ses fonctions en 1544[5];
  • En 1544, Christophe de Villey , nommĂ© par lettres patentes par l'Empereur Charles Quint.

Ruines et vestiges

Il reste à ce jour quelques ruines de murs d'époque à l'emplacement de l'ancien château, le donjon Saint-Laurent, quelques tours, et quelques ruines des remparts du château et de la ville, dont les tours de la Sergenterie, et de Paradis, ainsi que des meurtrières dans les murs des maisons de la Grande Rue (visibles depuis les jardins de la rue de Longeville)...

Notes et références

  1. GOLLUT-L., Les mémoires historiques de la république séquanoise et des princes de la Franche-Comté, HACHETTE LIVRE - BNF, (ISBN 2-01-918213-0 et 978-2-01-918213-7, OCLC 1040234427, lire en ligne)
  2. M Girard, « Relation de la bataille de Dournon, 17-18 janvier 1493 », sur Gallica (consulté le )
  3. www.thema.univ-fcomte.fr/ifc/pdf/IFC40_Art05.pdf
  4. François-Félix Chevalier, Mémoires de Poligny, Lons-le-Saunier, Imprimerie de Pierre Delhorme,
  5. Jura dept, Inventaire sommaire des archives départementales. Département du Jura, par mm. Rousset [and others]., (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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