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Campagnes de ballons de propagande en Corée

Les campagnes de ballons de propagande en CorĂ©e sont des actions de propagande de tracts aĂ©riens (en) orchestrĂ©es depuis les deux CorĂ©es (CorĂ©e du Nord et CorĂ©e du Sud) par utilisation de ballons comme mĂ©thode de diffusion depuis l'Ă©poque de la guerre de CorĂ©e, transportant ainsi divers contenus. À l'origine, ces campagnes Ă©taient organisĂ©es par les gouvernements et les armĂ©es des États corĂ©ens. De nos jours, elles sont cependant principalement l'Ɠuvre d'organisations non gouvernementales sud-corĂ©ennes qui organisent rĂ©guliĂšrement des lĂąchers de ballons dans le but d'envoyer des objets censurĂ©s en CorĂ©e du Nord, ainsi que divers autres biens, aux habitants de CorĂ©e du Nord[1][2][3][4].

Militants sud-coréens lançant des ballons de propagande à destination de la Corée du Nord.

Les motivations principales des campagnes de ballon sud-coréennes sont de soutenir la démocratisation et de provoquer un changement de régime en Corée du Nord. L'efficacité de ces campagnes est cependant discutable. En outre, les lancers de ballon peuvent avoir aggravé les tensions dans la péninsule coréenne, et les lancements font finalement face à une opposition croissante de la part de la société sud-coréenne. L'Etat nord-coréen a effectué des tirs sur des soldats de la zone coréenne démilitarisée en représailles aux campagnes de propagande du Sud.

La position officielle des gouvernements sud-corĂ©en et nord-corĂ©en est d'ĂȘtre opposĂ©e aux lancers rĂ©guliers de ballons. Le gouvernement sud-corĂ©en hĂ©site cependant Ă  intervenir lors de ces lancers en raison des prĂ©occupations concernant la libertĂ© d'expression. Certaines actions d'hommes politiques, comme l'interdiction de l'utilisation de bateaux pour les lancers de ballons, ont toutefois considĂ©rablement rĂ©duit la quantitĂ© de tracts Ă  destination de la CorĂ©e du Nord. Ces derniĂšres annĂ©es, il y a eu peu de cas de lancers officiels depuis l'un ou l'autre des États corĂ©ens. Les actions de guerre psychologique entre eux ont Ă©galement grandement disparues avec la politique du rayon de soleil, indĂ©pendamment du rĂ©cent renouvellement des tensions depuis l'accession au pouvoir de Kim Jong-un au Nord.

Histoire

Poste de sentinelle sud-coréen vu depuis la Corée du Nord dans la zone coréenne démilitarisée.

Les origines des campagnes de propagande dans la pĂ©ninsule corĂ©enne remontent Ă  la guerre de CorĂ©e des annĂ©es 1950 quand le commandement des Nations unies en CorĂ©e a « bombardĂ© Â» les Chinois et les Nord-CorĂ©ens d'environ 2,5 milliards de tracts. Une Ă©tude historique estime que la quantitĂ© de tracts Ă©tait si grande qu'elle aurait suffi Ă  couvrir toute la pĂ©ninsule sous une couche de 35 feuillets Ă©pais. En comparaison, les Nord-CorĂ©ens n'ont envoyĂ© qu'environ 30 millions de tracts durant la guerre[5]. Les ballons corĂ©ens peuvent ĂȘtre comparĂ©s Ă  la situation allemande durant la guerre froide avec les mauerseglers (sentinelles du mur) envoyant des ballons avec des biens au-dessus du mur de Berlin[6].

Des lancers de ballon sont organisĂ©es par l'État sud-corĂ©en jusqu'au dĂ©but de la politique du rayon de soleil sous la prĂ©sidence de Kim Dae-jung. Les deux CorĂ©es ont arrĂȘtĂ© les actions de guerre psychologique de 2004 Ă  2010. En plus des ballons, cela interdisait les Ă©missions radiophoniques, panneaux et haut-parleurs sur la zone corĂ©enne dĂ©militarisĂ©e[7][8]. L'Etat nord-corĂ©en avait initialement exigĂ© cela comme condition prĂ©alable au premier sommet inter-corĂ©en de 2000 et la demande avait Ă©tĂ© acceptĂ©e par Kim Dae-jung[8]. AprĂšs le bombardement de Yeonpyeong de 2010, des lancers de ballons sont de nouveau organisĂ©s par le ministĂšre sud-corĂ©en de la DĂ©fense nationale Ă  la fin de l'annĂ©e mais ils sont suspendus l'annĂ©e suivante[9].

Il existe quelques exemples de campagnes de propagande similaires de lancers de ballons par la Corée du Nord vers la Corée du Sud. Cependant, les campagnes effectuées sur la péninsule coréenne visent principalement la Corée du Nord[1]. Il y eut un lancer de ballons en Corée du Nord en juillet 2012 en réponse à une campagne de propagande officielle de l'armée sud-coréenne à la suite du bombardement de Yeonpyeong[9].

En 2010, il y eut un soutien public accru en faveur d'un dialogue plus dur avec la Corée du Nord pendant la montée des tensions, mais ce soutien a diminué dÚs l'année suivante[10]. Un sondage de fin 2014 révÚle que les récents développements avaient convaincu beaucoup de Sud-Coréens des mauvaises conséquences des campagnes de propagande : 58 % des répondants étaient contre les lancers de ballons[11].

Contenu des ballons

Propagande des Nations Unies datant la guerre de Corée : Kim Il-sung manipulé par Mao Zedong et Staline.

La propagande sud-corĂ©enne durant la guerre de CorĂ©e, par l'intermĂ©diaire des 2,5 milliards de tracts « bombardĂ©s Â», a Ă©galement pour objectif de dĂ©monter la supĂ©rioritĂ© du monde capitaliste dans la surproduction sur ses rivaux communistes[5]. Une Ă©tude de Yi In-hwa conclut que le parti pris contre les Nord-CorĂ©ens dans la sociĂ©tĂ© sud-corĂ©enne prĂ©figure, dans sa forme visuelle, la propagande des Nations unies pendant la guerre de CorĂ©e[12]. En comparaison, la propagande nord-corĂ©enne durant la guerre reflĂšte largement la propagande soviĂ©tique (en) de l'Ă©poque[13].

L'auteur Jin-Heon Jung affirme qu'il y a eu peu de changements dans le contenu et les objectifs des tracts sud-corĂ©ens depuis la transition des lancers militaires aux lancers civils[14]. Historiquement, il y a eu des problĂšmes de sensibilitĂ© culturelle (en) dans les tracts, comme sur le passage de l'orthographe sud-corĂ©enne Ă  l'orthographe nord-corĂ©enne. Par exemple, les Nord-CorĂ©ens ne comprenaient pas des mots comme HƏnggari (« Hongrie Â») ou SsoryƏn (« Union soviĂ©tique Â»), qui s'Ă©crivaient en CorĂ©e du Nord Wengari et Rossiya[15]. Les tracts comprenaient un mĂ©lange de propagande, d'informations et d'incitations. Certains d'entre eux comprenaient du prosĂ©lytisme pour le principe Ă©vangĂ©liste de nouvelle naissance[16], ou des Ă©vangiles de la Bible[17]. L'un des tracts comparait de maniĂšre provocatrice Kim Il-sung Ă  JĂ©sus-Christ dans son message, dĂ©clarant : « Croyez en JĂ©sus-Christ plutĂŽt qu'en Kim Il-sung[18] Â». Durant la guerre froide, les propagandes en concurrence Ă©voluĂšrent pour ressembler Ă  une lutte entre deux influences relativement nouvelles en CorĂ©e : le communisme et le christianisme[19][20]. Les actions du transfuge haut placĂ© Hwang Jang-yop ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©crites dans les tracts[16].

Une lettre envoyée par ballon du groupe militant Paix en Corée du Nord[21]

Chers frĂšres et sƓurs de CorĂ©e du Nord ! Bonjour frĂšres et sƓurs nord-corĂ©ens ! Partout dans le monde, les gens sont toujours avec vous. Vos difficultĂ©s sont bien connues Ă  l'international. Nous espĂ©rons que le peuple nord et sud-corĂ©en se rĂ©unira dans un proche avenir. Vivez une vie longue et saine ! Restez fort. Nous vous aimons. Vous nous manquez tellement. Attention ! Il est possible que certaines mauvaises personnes aient pulvĂ©risĂ© ces chaussettes de poison qui pourrait vous nuire. Si vous dĂ©couvrez ces chaussettes, ne les touchez pas Ă  mains nues. Prenez-les avec quelque chose et rangez-les dans des sacs en plastique. Si possible, laissez-les tremper dans l'eau pendant au moins 10 heures avant de les porter.

Les lancers de ballon du gouvernement sud-corĂ©en transportaient historiquement - en plus des tracts de propagande - des bonbons, des briquets, du tabac et de la pornographie[22]. De nos jours, le contenu des ballons lancĂ©s par les organisations non gouvernementales comprend divers types de biens culturels et autres objets et Ă©lĂ©ments essentiels. Ils envoient, par exemple, des dollars amĂ©ricains, des nouilles instantanĂ©es, des livrets, des bas de nylon, des chaussettes de haute qualitĂ©, des lettres amicales, des radios, ainsi que des DVD, des clĂ© USB et des cartes SD avec des contenus interdits au Nord[16] - [21][23][24]. Des biscuits Choco Pie ont Ă©galement Ă©tĂ© envoyĂ©s et sont mĂȘme devenus au Nord des objets prĂ©cieux Ă  Ă©changer[6]. AprĂšs l'incident du piratage de Sony Pictures Entertainment de 2014, de nombreux militants ont envoyĂ© des copies du film amĂ©ricain L'Interview qui tue ! en CorĂ©e du Nord. Certaines de ces copies ont cependant Ă©tĂ© censurĂ©es par les militants eux-mĂȘmes des Ă©lĂ©ments jugĂ©s les plus provocants[25] - [26]. Certains des tracts lancĂ©s de nos jours sont fabriquĂ©s en polymĂšre vinylique (en) lĂ©ger et Ă©tanche[27].

Les actuels tracts lancés par le gouvernement nord-coréen ont des contenus relativement simples et rappellent la propagande qu'il utilise à l'intérieur de ses frontiÚres. Ils comprennent divers slogans ainsi que des contenus racistes ou sexistes couramment retrouvés dans la propagande de Corée du Nord[28]. En 2016, certains ballons ont été remplis de déchets, en plus de tracts de propagande[29]. Les tracts de ces derniÚres décennies ont des contenus plus variés[13].

Organisations sud-coréennes concernées

Les organisations actuelles impliquĂ©es dans les lancers de ballons de propagande comprennent des organisations de transfuges nord-corĂ©ens, des protestants Ă©vangĂ©liques et conservateurs sud-corĂ©ens, diverses organisations d'autres confessions chrĂ©tiennes et des organisations basĂ©es aux États-Unis[30]. Parmi les organisations de transfuges nord-corĂ©ens (en), les anciens membres de l'armĂ©e sont sur-reprĂ©sentĂ©s. Les femmes constituent plus de 70 % des transfuges nord-corĂ©ens mais ce sont cependant principalement des hommes de l'Ă©lite politique ou militaire qui mĂšnent les campagnes de ballons[8]. Les organisations de transfuges sont les plus actives, les deux principales Ă©tant les Combattants pour une CorĂ©e du Nord libre (en) et l'Association chrĂ©tienne nord-corĂ©enne[16].

Les Combattants pour une Corée du Nord libre, la Campagne pour aider directement les Nord-Coréens, l'Association chrétienne nord-coréenne et le Front de libération du peuple nord-coréen (en) sont parmi les groupes de lanceurs de ballons les plus actifs[8]. Néanmoins, le transfuge Park Sang-hak (en) affirme que, à la différence des autres groupes de transfuges, les Combattants pour une Corée du Nord libre ne reçoivent aucun aide financiÚre du gouvernement et ne sont soutenus que de quelques centaines de partisans faisant don de 5 à 10 $ par mois[27]. Certains des transfuges militants, comme les Combattants pour une Corée du Nord libre, ont des contacts dans la zone frontaliÚre chinoise et envoient des biens culturels en Corée du Nord en passant par les riviÚres[31].

Les organisations non gouvernementales sud-coréennes comprennent la Campagne d'action nationale pour la liberté et la démocratie en Corée, la Ligue des parents coréens, Chogabje.com, l'Association des familles des prisonniers de guerre et des citoyens sud-coréens enlevés, et diverses autres. Suzanne Scholte (en) de la Fondation du forum de défense est la présidente de la Coalition pour la liberté en Corée du Nord (en). Cette organisation fait parmi des plus grands soutiens aux organismes impliqués dans les lancers de ballons. Des donateurs chrétiens anonymes et des églises étrangÚres sont également une source de financement non négligeable[8].

Park Sang-hak dĂ©crit leurs objectifs comme essayant de briser la censure de l'information et sensibiliser les gens pour encourager les Nord-CorĂ©ens Ă  renverser leurs dirigeants[27]. La Fondation pour les droits de l'homme combat de son cĂŽtĂ© pour la libertĂ© d'expression, le droit des peuples Ă  disposer d'eux-mĂȘmes, la libertĂ© d'association, la libertĂ© de circulation et la dĂ©mocratie[32]. En plus d'espĂ©rer provoquer un soulĂšvement et renverser le rĂ©gime, les organisations de dĂ©fense des droits de l'homme s'impliquent dans d'autres causes comme l'aide aux rĂ©fugiĂ©s, le travail humanitaire auprĂšs des personnes handicapĂ©es en CorĂ©e du Nord (en), le prosĂ©lytisme chrĂ©tien, et diverses autres[20] - [33] - [34].

RÎle de l'évangélisme protestant

L'Ă©vangĂ©lisme protestant est un dĂ©nominateur contemporain commun de la majoritĂ© des ONG impliquĂ©es dans les lancers de ballon puisque ceux-ci sont essentiellement d'origine privĂ©[1]. L'auteur Jin-Heon Jung affirme qu'il y a eu une polarisation dans la sociĂ©tĂ© sud-corĂ©enne depuis le dĂ©but de la politique du rayon de soleil : au fur et Ă  mesure que la polarisation entre les États diminue, la polarisation idĂ©ologique et politique en CorĂ©e du Sud augmente. Jung note que les chefs Ă©vangĂ©listes ont menĂ© des manifestations contre les deux rĂ©gimes[35]. À la diffĂ©rence des autres nations asiatiques, comme le Japon, les Sud-CorĂ©ens n'ont pas manifestĂ© de rĂ©sistance aux missionnaires occidentaux, et le christianisme est ainsi devenu politiquement liĂ© au mouvement anticommuniste en CorĂ©e du Sud[20]. La ligne dure envers la CorĂ©e du Nord de l'administration Bush et le financement d'organisations anti-CorĂ©e du Nord ont Ă©galement un impact important dans la formation du mouvement international des droits de l'homme contre la CorĂ©e du Nord[20][35].

Il y a Ă©galement eu une concurrence entre les deux principales sociĂ©tĂ©s de radiodiffusion en CorĂ©e du Sud pendant la guerre froide dans les messages envoyĂ©s aux Nord-CorĂ©ens. Ces sociĂ©tĂ©s sont le SystĂšme audiovisuel corĂ©en de l'État sud-corĂ©en et la sociĂ©tĂ© de radiodiffusion d'ExtrĂȘme-Orient (en) privĂ©e, Ă©vangĂ©liste et protestante[36].

Jin-Heon Jung souligne que 80 % des Nord-Coréens arrivant en Corée du Sud s'identifient comme chrétiens. Ces transfuges s'appuient sur les églises avec qui ils restent en contact. Beaucoup d'entre eux assument des postes de direction chez les militants actifs contre le régime nord-coréen[8].

Types de ballons

Les ballons les plus couramment utilisés par les ONG sont des ballons cylindriques transparents gonflés à l'hélium ou l'hydrogÚne et hauts de 12 mÚtres[37] - [38]. Un robuste plastique à effet de serre et à double paroi est utilisé[7]. Ces ballons comprennent des messages de propagande écrits sur leur surface en alphabet coréen. Ils ont été développés en remplacement des dirigeables à enveloppe souple précédemment utilisés par le gouvernement sud-coréen et qui ne sont plus produits[7]. Une fois que les ballons se trouvent suffisamment loin derriÚre la frontiÚre, une minuterie ouvre les sacs en plastique transportés. Ils peuvent voyager sur plus de 200 kilomÚtres[39] et porter une charge maximum de 10 kg[27][40]. Les Combattants pour une Corée du Nord libre dépensent environ 500 $ pour chaque ballon lancé[27], ce qui les fait considérer comme une solution bon marché[41].

Les Combattants pour une Corée du Nord libre envisagent d'améliorer leur systÚme GPS pour mieux comprendre les mouvements des ballons[38]. Depuis début 2015, des drones sont utilisés pour distribuer les objets[24].

Sites de lancement des ballons

Le parc d'Imjin Gak est l'un des sites de lancement de ballons les plus utilisés pour les rassemblements de militants.

Le pavillon Imjin du parc d'Imjin Gak[42], la zone de stationnement du parc Tongil de la ville de Paju et l'ßle de Kanghwa sur la cÎte ouest[1] sont les lieux les plus utilisés par les militants anti-Corée du Nord pour manifester et lancer des ballons[43] - [44]. Ceux-ci étaient autrefois lancés à partir de bateaux mais cela a été interdit en 2013 par le gouvernement sud-coréen. Le transfuge Park Sang-hak affirme que les Combattants pour une Corée du Nord libre envoyaient deux fois plus de tracts en Corée du Nord avec les bateaux. En comparaison, en 2014, ils n'ont envoyé que 7 à 8 millions de tracts en Corée du Nord[16] - [45].

Les lancements rencontrent l'hostilitĂ© des habitants du voisinage[46] de peur que cela nuise au tourisme et aux entreprises locales[47]. Les rĂ©sidents de la ville de Paju vivant prĂšs du site de lancement d'Imjin Gak ont par exemple empĂȘchĂ© un lancer de ballons en octobre 2014 en bloquant les accĂšs avec des tracteurs[46]. Ils ont Ă©tĂ© rejoints par des militants de gauche soutenant le rapprochement inter-corĂ©en. Un petit groupe de militants composĂ©s de transfuges nord-corĂ©ens a cependant rĂ©ussi Ă  s'infiltrer et Ă  lancer 20 000 tracts depuis la ville voisine de Gimpo[11]. Le fait de lancer des ballons n'est pas illĂ©gal mais la police sud-corĂ©enne intervient quelquefois[33]. Certaines tentatives entravĂ©es de lancers de ballons se sont soldĂ©es par des affrontements entre la police et les militants sud-corĂ©ens, et Park Sang-hak a par exemple Ă©tĂ© emprisonnĂ© en avril 2015[48] - [37] - [49].

La mĂ©tĂ©o de CorĂ©e (en) pose problĂšme aux lancers de ballons car le vent souffle Ă  l'est pendant 80 % de l'annĂ©e et ne souffle que de temps en temps du sud vers le nord[47]. Les ballons finissent parfois dans la mer ou reviennent en CorĂ©e du Sud[24]. Il y a eu un cas oĂč les tracts sont tombĂ©s sur SĂ©oul en raison de sa mĂ©tĂ©o imprĂ©visible (en)[47].

Contre-campagnes nord-coréennes

En plus d'utiliser les ballons comme moyen de livraison, les Nord-Coréens ont également utilisé des roquettes pour envoyer des tracts vers la zone démilitarisée dont beaucoup comprennent des cartes. L'un d'entre eux datant de l'époque de la guerre froide contenait un plan de la route de Cho Dae-hum (un Sud-Coréen ayant rejoint le Nord) à travers la zone démilitarisée. Beaucoup de tracts nord-coréens de la guerre froide donnaient des instructions, en plus de plans, pour aider les soldats sud-coréens à faire défection[13].

La CorĂ©e du Nord a redĂ©marrĂ© une campagne de ballons en juillet 2012 lors de la montĂ©e des tensions inter-corĂ©ennes aprĂšs l'Ă©chec de lancements de fusĂ©es (en), avec le satellite KwangmyƏngsƏng 3, dĂ©but avril. Les tracts de propagande visant les zones frontaliĂšres de l'ouest de la pĂ©ninsule corĂ©enne en octobre 2012 font l'Ă©loge des militants pro-Nord et critiquent le « programme d'Ă©ducation anti-Pyongyang Â» du ministĂšre sud-corĂ©en de la DĂ©fense. Cette campagne de tracts se dĂ©roule aprĂšs que la CorĂ©e du Sud ait repris sa propre campagne de lancers de ballons Ă  la suite du bombardement de Yeonpyeong en 2010-2011. En octobre 2012, un total d'environ 16 000–17 000 tracts nord-corĂ©ens sont dĂ©couverts par des patrouilles de soldats sud-corĂ©ens. C'est la seconde fois en 2012, selon le ministĂšre sud-corĂ©en de la DĂ©fense, qu'une telle dĂ©couverte a lieu depuis la reprise de la campagne par la CorĂ©e du Nord en juillet, aprĂšs une pause de 12 ans[3] - [9]. Il est rapportĂ© en 2016 que la CorĂ©e du Nord utilise toujours les tracts. Contrairement au passĂ©, le pays adopte une nouvelle façon de montrer sa dĂ©sapprobation par la propagande au lieu de recourir Ă  l'utilisation de la force militaire en tirant vers la frontiĂšre[28] - [50]. En rĂ©ponse au scandale politique sud-corĂ©en de 2016, la CorĂ©e du Nord intensifie les « bombardements Â» de tracts en faveur de la destitution de la prĂ©sidente Park Geun-hye[51] - [52]. En fĂ©vrier 2017, des tracts nord-corĂ©ens critiquant Donald Trump sont dĂ©couverts Ă  SĂ©oul[53].

La CorĂ©e du Nord avertit ses citoyens que les marchandises transportĂ©es par les ballons arrivant de CorĂ©e du Sud sont empoisonnĂ©es, mais le peuple nord-corĂ©en semble ignorer ces avertissements[54]. En raison de leur taille, les ballons sont faciles Ă  suivre[24]. La CorĂ©e du Nord est accusĂ©e d'intercepter les ballons et d'empoisonner leur contenu pour convaincre ses citoyens que les Sud-CorĂ©ens n'ont pas de bonnes intentions. Des organisations comme Paix en CorĂ©e du Nord rĂ©pondent en remplaçant les aliments par des chaussettes, accompagnĂ©es d'un avertissement et d'instructions sur la façon de rendre inoffensives des chaussettes empoisonnĂ©es[21] - [55]. Le porte-parole transfuge Lee Ju-Seong de l'organisation pacifique internationale de la pĂ©ninsule corĂ©enne dĂ©clare en 2012 qu'une bonne paire de chaussettes sud-corĂ©ennes peut ĂȘtre Ă©changĂ©e contre assez de maĂŻs pour nourrir un enfant pendant deux mois[3] - [56].

Des militants accusent certains des manifestants anti-ballons d'ĂȘtre payĂ©s par l'État nord-corĂ©en[57][58]. Cependant, il existe une vĂ©ritable opposition gĂ©nĂ©rale contre les lancers de ballons dans la sociĂ©tĂ© sud-corĂ©enne, au-delĂ  du voisinage des sites de lancement[11]. Certains opposants dĂ©clarent que ces actions provoquent un État nuclĂ©aire et pensent qu'un dialogue avec les dirigeants nord-corĂ©ens est nĂ©cessaire pour la rĂ©unification de la CorĂ©e. Comme certains transfuges s'habillent en uniformes de style militaire et portent des lunettes de soleil, cela est un sujet de controverse[6]. En outre, une proportion de la population sud-corĂ©enne d'environ 3 Ă  5 % est partisane de l'extrĂȘme gauche et du rĂ©gime des Kim[26].

Positions des gouvernements

Gouvernement nord-coréen

L'État nord-corĂ©en menace rĂ©guliĂšrement les personnes Ă  l'origine des lancers de ballons[44] - [59]. Le site internet Uriminzokkiri affiche en 2013 un message accusant les militants d'agir comme boucliers humains pour les transfuges nord-corĂ©ens militants[44].

Le SecrĂ©tariat du ComitĂ© pour la rĂ©unification pacifique de la patrie (en), le journal Rodong Sinmun et la ComitĂ© de la dĂ©fense nationale ont condamnĂ© Ă  maintes reprises la politique du gouvernement sud-corĂ©en envers CorĂ©e du Nord. L'État nord-corĂ©en tient le gouvernement de CorĂ©e du Sud pour responsable des lancers de ballons et demande des actions plus dures envers les militants. La CorĂ©e du Nord menace Ă©galement d'une action militaire[11] - [59]. Le , le SecrĂ©tariat publie une dĂ©claration demandant que la candidate Ă  la prĂ©sidentielle Park Geun-hye mette un terme Ă  la politique du prĂ©sident Lee Myung-bak et remplisse ses promesses d'Ă©lection prĂ©sidentielle[60]. Le SecrĂ©tariat du ComitĂ© pour la rĂ©unification pacifique a averti que les provocateurs sont pleinement responsables et que les relations des deux États iront encore plus vers la catastrophe dans le cas oĂč les lancers seraient autorisĂ©s[41]. Le Rodong Sinmun dĂ©clare en octobre 2014 que la tolĂ©rance du gouvernement sud-corĂ©en envers les lancers de ballons est comparable Ă  un acte de guerre[11].

La CorĂ©e du Nord rĂ©agit trĂšs sĂ©rieusement aux tracts critiquant les dirigeants nord-corĂ©ens[14]. En Ă©tĂ© 2015, un tel tract portait des menaces de mort non seulement sur des chefs militaires importants, mais Ă©galement sur Kim Jong-un et sa femme Ri Sol-ju, ce qui provoque une rĂ©ponse du ComitĂ© pour la rĂ©unification pacifique trois jours aprĂšs le lancer. Le ComitĂ© dĂ©clare que la campagne de tracts ne pourrait ĂȘtre menĂ©e sans la protection du service de renseignements, du ministĂšre de la DĂ©fense nationale ou du ministĂšre de l'Unification sud-corĂ©ens[59].

Gouvernement sud-coréen

La police sud-corĂ©enne empĂȘche parfois les lancers de ballons de crainte que la CorĂ©e du Nord ne prenne des reprĂ©sailles et ne mette en danger les civils vivant Ă  proximitĂ©. Le gouvernement dĂ©clare que les actions des militants sont protĂ©gĂ©s par la libertĂ© d'expression mais les appellent Ă  ne pas commettre de provocations envers la CorĂ©e du Nord[25]. Le prĂ©sident du Parti Saenuri, Kim Moo-sung (en), se dit prĂ©occupĂ© par le fait que les militants anti-CorĂ©e du Nord risquent de dĂ©tĂ©riorer les relations entre la CorĂ©e du Nord et la CorĂ©e du Sud aprĂšs un lancer de ballon ayant provoquĂ© une fusillade dans la zone corĂ©enne dĂ©militarisĂ©e le [43]. En rĂ©ponse Ă  la critique selon laquelle le gouvernement ne fait pas assez pour arrĂȘter les lancers de ballons, la prĂ©sidente Park Geun-Hye dĂ©clare que la question sera « traitĂ©e d'une maniĂšre qui prend en compte Ă  la fois la libertĂ© d'expression et la sĂ©curitĂ© des rĂ©sidents locaux[61] Â».

Un haut fonctionnaire du ministĂšre de l'Unification dĂ©clare anonymement ayant remarquĂ© qu'auparavant a Ă©tĂ© tentĂ© d'arrĂȘter les lancers de ballons, mais que depuis le naufrage du Cheonan, le problĂšme a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© Ă  la police locale qui n'intervient uniquement qu'en cas de violence ou de menace[25] - [34].

Efficacité et résultats

Certains militants affirment avoir réussi à atteindre Pyongyang avec leurs ballons.

Plusieurs organisations impliquĂ©es dans les campagnes sont en concurrence les unes avec les autres dans leur recherche de financement pour leurs actions. Les diffĂ©rences idĂ©ologiques et les diffĂ©rentes motivations entre militants laĂŻques et chrĂ©tiens ont Ă©galement provoquĂ© un ressentiment mutuel[34]. D'une maniĂšre controversĂ©e, certaines organisations sont accusĂ©es de mentir sur leurs tracts envoyĂ©s vers la CorĂ©e du Nord par le transfuge nord-corĂ©en et Ă©vangĂ©liste chrĂ©tien Lee Min-bok, qui est une figure de premier plan dans les lancers de ballons tout comme Park Sang-Hak[34]. Il dĂ©clare qu'il est impossible d'atteindre la capitale de CorĂ©e du Nord, Pyongyang, Ă  partir du site de lancement du parc d'Imjin Gak. Il croit plutĂŽt que les ballons s'envolent vers la mer du Japon ou, au mieux, vers les monts Taebaek dans la province de Kangwon. Il critique les organisations pour chercher Ă  attirer l'attention des mĂ©dias pour augmenter leur financement[62]. Une telle opĂ©ration de promotion aurait Ă©tĂ© effectuĂ© le par la Fondation des droits de l'homme et les Combattants pour une CorĂ©e du Nord libre[61]. Kim Hueng-kang de SolidaritĂ© intellectuelle pour la CorĂ©e du Nord dĂ©clare que les ballons sont utiles pour faire pression sur la CorĂ©e du Nord, mĂȘme s'ils ont tendance Ă  retomber prĂšs de la zone dĂ©militarisĂ©e en raison des vents, oĂč ce sont surtout des soldats qui les ramassent. Park Sang-hak dĂ©clare conserver sa confiance dans les ballons car des centaines de transfuges lui auraient dit en avoir trouvĂ©[47]. Lee Min-bok affirme que les « lancers de ballon sont une action humanitaire basique pour les droits de l'homme, ouvrant les yeux, les oreilles et la bouche du peuple nord-corĂ©en qui est isolĂ© par le rĂ©gime nord-corĂ©en[63] ». Lee Min-bok minimise Ă©galement la possibilitĂ© d'une guerre en raison des lancers de ballons[63].

Les organisations chrĂ©tiennes font Ă©galement valoir leurs motifs. Les militants chrĂ©tiens sont accusĂ©s d'ĂȘtre plus intĂ©ressĂ©s par le prosĂ©lytisme que par l'aide aux gens. Par exemple, un ballon atterrissant sur le toit de la maison d'un fermier pourrait entraĂźner des ennuis pour sa famille. En outre, la littĂ©rature chrĂ©tienne (en) est quelque chose de particuliĂšrement dangereux Ă  possĂ©der en CorĂ©e du Nord[46]. Le missionnaire amĂ©ricano-corĂ©en Douglas Shin dĂ©clare que les chrĂ©tiens ont pris acte d'aider les Nord-CorĂ©ens, et que « certaines personnes n'aiment pas utiliser le mot croisade, mais c'est exactement ce que c'est : une croisade pour libĂ©rer la CorĂ©e du Nord[20] ». Les fonctionnaires et analystes sud-corĂ©ens et amĂ©ricains conviennent que les effets des efforts des missionnaires sont difficiles Ă  Ă©valuer. En outre, ils disent que changer la CorĂ©e du Nord par la religion serait trĂšs difficile[20].

Jin-Heon Jung rapporte qu'un ex-espion nord-coréen, Lee Min-bok, affirme que les soldats aimaient vraiment regarder les images pornographiques sud-coréennes. Cependant, ils les considéraient comme un signe du pourrissement de la société capitaliste sud-coréenne. Un autre Nord-Coréen, ayant servi comme soldat, se rappelle qu'il était dégoûté par ces images[34][64]. Un autre ex-soldat nommé Lim Young-sun, qui dirige la chaßne TV en ligne Unification Broadcasting, qui diffuse de la propagande nord-coréenne pour aider à comprendre la culture de Corée du Nord[65], déclare que les tracts et les objets, tels que des bonbons, tombés sur le sol nord-coréen calment réellement l'hostilité initiale des habitants locaux envers les Sud-Coréens[66][33]. Le New York Times rapporte en 2016 qu'il n'y a jamais eu d'étude fiable sur le nombre de Nord-Coréens lisant les tracts ou sur la façon dont ils y réagissent[50]. En comparaison, le peuple sud-coréen ignore globalement les tracts nord-coréens, car la Corée du Sud est une société démocratique dotée de valeurs politiques distinctes[28].

Le professeur Lee Jung-hoon de l'université Yonsei n'est pas convaincu qu'une organisation telle que le Front de libération populaire nord-coréen soit en mesure de déstabiliser réellement le régime nord-coréen, quelles que soient les méthodes utilisées, car elle aurait des difficultés à infiltrer la société nord-coréenne et à présenter une alternative au régime[31].

Le professeur Lee Woo-young de l'universitĂ© des Études nord-corĂ©ennes (en) pose des questions sur la maniĂšre dont il est possible d'exiger de la CorĂ©e du Nord qu'elle arrĂȘte ses actions hostiles, car l'envoi de tracts par-delĂ  la frontiĂšre est une violation de l'accord inter-corĂ©en de 1992. Par celui-ci, les deux gouvernements s'Ă©taient engagĂ©s Ă  arrĂȘter les actions hostiles l'un contre l'autre[49].

Suzanne Scholte (en) de la Fondation du forum de défense, une organisation travaillant principalement pour l'autodétermination en Afrique subsaharienne et les droits de l'homme en Corée du Nord, qualifie les ballons de « missiles nucléaires de vérité et d'espoir pour le peuple de Corée du Nord[1] ».

Le directeur John Feffer (en) de Politique Ă©trangĂšre en bref (en) fait valoir que les militants devraient apprendre de la « rĂ©volution autonome » polonaise de 1988–1989 que trop mettre la pression sur son gouvernement peut nuire Ă  la cause. Il critique les militants pour avoir fait des allĂ©gations maximales sur des informations clandestines, et pour avoir refusĂ© de les divulguer, tout en tentant d'atteindre leurs objectifs. Feffer considĂšre les actes des militants comme nuisibles car ils mettent la vie humaine en danger, nuisent au dialogue inter-corĂ©en et nuisent Ă  la lĂ©gitimitĂ© dĂ©mocratique de l’État sud-corĂ©en[46].

Cependant, les lancers de ballons ont incitĂ© la CorĂ©e du Nord Ă  menacer les militants de bombarder les sites de lancements de ballons[14]. En octobre 2014, une tentative des gardes-frontiĂšres nord-corĂ©ens de toucher certains ballons a provoquĂ© une fusillade en raison du fait que des tirs nord-corĂ©ens ont atterri prĂšs d'une base militaire et d'un quartier rĂ©sidentiel sud-corĂ©ens[25] - [41]. Un espion nord-corĂ©en est arrĂȘtĂ© en 2011 et accusĂ© d'avoir tentĂ© d'assassiner le militant des campagnes de ballon Park Sang-hak[67]. En 2014, un agent nord-corĂ©en se faisant passer pour un transfuge est arrĂȘtĂ© pour avoir tentĂ© d'assassiner Choi Jung-hoon, un autre militant impliquĂ© dans les lancers de ballon et commandant du Front de libĂ©ration populaire nord-corĂ©en[33]. Jin-Heon Jung souligne que la zone dĂ©militarisĂ©e est devenue plus militarisĂ©e ces derniĂšres annĂ©es[42]. Les ballons ont pu contribuer Ă  une dĂ©tĂ©rioration des derniers signes de coopĂ©ration entre les gouvernements corĂ©ens. Les militants sont accusĂ©s d'essayer avec insistance de dĂ©truire toute coopĂ©ration entre les gouvernements[46].

Voir aussi

Notes et références

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  2. Jung 2014, p. 23–25.
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Sources

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