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Politique du rayon de soleil

La politique du rayon de soleil (hangeul : 햇볕 정책 ; RR : Haetbyeot jeongchaek) est le nom de la politique Ă©trangĂšre de la CorĂ©e du Sud envers la CorĂ©e du Nord de 1998 Ă  2008.

Le président sud-coréen Kim Dae-jung, à l'origine de la politique du rayon de soleil.

En 1998, le prĂ©sident sud-corĂ©en, Kim Dae-jung, met en place une politique visant Ă  adoucir l'attitude de la CorĂ©e du Nord envers la CorĂ©e du Sud, en la nommant d'aprĂšs une des fables d'Ésope, PhĂ©bus et BorĂ©e. Bien que le nom provienne de ce texte antique, l'idĂ©e se base sur la maniĂšre corĂ©enne traditionnelle de traiter avec ses ennemis en leur offrant des cadeaux pour les dissuader de vouloir causer du tort[1], la morale Ă©tant que le persuasion est plus efficace que la violence[2].

L'application de cette politique provoque une plus grande relation politique entre les deux États et quelques moments historiques dans les relations corĂ©ennes : les deux sommets inter-corĂ©ens (en) tenus Ă  Pyongyang (en et ), plusieurs importants investissements commerciaux et de brĂšves rĂ©unions de membres de familles[3] - [4] sĂ©parĂ©es depuis la guerre de CorĂ©e dans les annĂ©es 1950.

En 2000, Kim Dae-jung reçoit le Prix Nobel de la paix pour la mise en Ɠuvre rĂ©ussie de la politique du rayon de soleil.

Aperçu

Le but principal de la politique est d'adoucir l'attitude de la Corée du Nord envers le Sud en encourageant l'interaction et l'aide économique.

La politique comporte trois principes de base :

  • Aucune provocation armĂ©e de la CorĂ©e du Nord ne sera tolĂ©rĂ©e.
  • Le Sud ne tentera pas d'absorber le Nord de quelques maniĂšres que ce soit.
  • Le Sud recherchera activement la coopĂ©ration.

Ces principes sont destinés à transmettre le message que le Sud ne veut pas annexer le Nord, ni miner son gouvernement. Son but affiché est la coexistence pacifique plutÎt que le changement de régime.

L'administration nord-coréenne des Kim impose également deux autres composantes majeures à cette politique. La premiÚre est la séparation de l'économie et de la politique. Dans la pratique, cela signifie que le Sud assouplit les restrictions sur son secteur privé pour investir en Corée du Nord, limitant sa propre implication essentiellement à l'aide humanitaire. Il s'agit initialement d'améliorer à la fois l'économie du Nord et d'induire un changement dans sa politique économique, mais ce dernier but n'est que plus tard (au moins officiellement) souligné.

La deuxiĂšme composante est l'exigence de rĂ©ciprocitĂ© du Nord. Initialement, il est prĂ©vu que les deux États se traitent en Ă©gaux, chacun faisant des concessions et des compromis. La plupart des critiques de la politique dĂ©coulent peut-ĂȘtre de l'important recul du Sud sur ce principe face Ă  une rigiditĂ© inattendue du Nord. La politique rencontre des problĂšmes seulement deux mois aprĂšs son commencement, alors que la CorĂ©e du Sud demande la crĂ©ation d'un centre de rĂ©union pour les familles sĂ©parĂ©es en Ă©change d'aide en engrais. La CorĂ©e du Nord juge cela comme Ă©tant de la rĂ©torsion et interrompt les pourparlers. Un an plus tard, le Sud annonce que son objectif est une « rĂ©ciprocitĂ© flexible Â» basĂ©e sur les valeurs du confucianisme, le « grand frĂšre Â» de la relation Ă©tant le Sud qui fournit de l'aide sans attendre en retour de rĂ©ciprocitĂ© immĂ©diate et sans demander une quelconque forme de rĂ©ciprocitĂ© spĂ©cifique. Le Sud annonce Ă©galement qu'il fournira une aide humanitaire sans aucune attente de concessions en retour.

La logique de la politique est basĂ©e sur la conviction que, mĂȘme Ă  la vue de ses pĂ©nuries persistantes et de ses difficultĂ©s Ă©conomiques, le gouvernement du Nord ne s'effondrera pas, ni ne se dĂ©sagrĂ©gera, ni ne se rĂ©formera, mĂȘme si le Sud appliquait une forte pression. Les tensions militaires sont jugĂ©es comme pouvant ĂȘtre attĂ©nuĂ©es par un dialogue bilatĂ©ral et multilatĂ©ral. Cela est soulignĂ© par la normalisation des relations politiques et Ă©conomiques de la CorĂ©e du Nord avec les États-Unis, ainsi qu'avec le Japon.

Présidence de Kim Dae-jung (1998-2003)

Sous l'administration de Kim Dae-jung, la politique du rayon de soleil est formulĂ©e pour la premiĂšre fois et mise en application. Le dĂ©veloppement de coopĂ©rations Ă©conomiques Nord-Sud commencent, par exemple pour la construction d'une voie ferrĂ©e ou par la crĂ©ation de la rĂ©gion touristique des monts Kumgang que visitent plusieurs milliers de touristes sud-corĂ©ens jusqu'en 2008 quand un touriste sud-corĂ©en est abattu par les forces nord-corĂ©ennes, ce qui provoque l'annulation des voyages. Bien que les nĂ©gociations au sujet des familles sĂ©parĂ©es soient difficiles, trois rĂ©unions familiales ont tout de mĂȘme lieu.

En 2000, Kim Dae-jung et Kim Jong-il se rencontrent Ă  un sommet pour la premiĂšre fois entre dirigeants des deux États corĂ©ens depuis la guerre de CorĂ©e. Le sommet a lieu du 13 au Ă  Pyongyang et se conclut par l'adoption de la dĂ©claration commune Nord-Sud du 15 juin 2000 (en) par les deux CorĂ©es. Dans ce document, les deux pays se mettent d'accord sur cinq points : rĂ©gler la question d'une rĂ©unification de maniĂšre indĂ©pendante, et pacifiquement, rĂ©soudre les problĂšmes humanitaires comme les familles sĂ©parĂ©es, encourager la coopĂ©ration et les Ă©changes dans l'Ă©conomie et dialoguer entre le Nord et le Sud. AprĂšs le sommet, les discussions entre les deux États se retrouvent cependant bloquĂ©es. La critique de la politique s'intensifie et le ministre sud-corĂ©en de l'Unification Lim Dong-won (en) subit une motion de censure le [5]. AprĂšs les attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis dĂ©clarent la CorĂ©e du Nord comme faisant partie de l'« Axe du Mal Â» et le Nord arrĂȘte toutes ses nĂ©gociations avec le Sud[6]. En 2002, une brĂšve escarmouche navale a lieu prĂšs d'une zone de pĂȘche disputĂ©e, lors de laquelle 6 marins sud-corĂ©ens sont tuĂ©s, refroidissant encore plus les relations entre les deux pays[7] - [8].

Des allégations crédibles accusent plus tard l'administration de Kim Dae-jung d'avoir organisé le sommet de 2000 avec un don de plusieurs centaines de millions de dollars (en) à la Corée du Nord.

Présidence de Roh Moo-hyun (2003-2008)

La zone industrielle de Kaesong, ouverte en 2004 dans le cadre de la politique du rayon de soleil, est pendant des années le seul lieu de rencontre économique entre les deux Corées jusqu'à sa fermeture en pendant les tensions provoquées par un nouvel essai nucléaire nord-coréen.

Le prĂ©sident Roh Moo-hyun poursuit la politique de son prĂ©dĂ©cesseur, et les relations dans la pĂ©ninsule corĂ©enne se rĂ©chauffent Ă  partir de 2002. En 2003, la question de la possession par le Nord d'armes nuclĂ©aires refait surface, avec la CorĂ©e du Nord et les États-Unis s'accusant mutuellement de violer le cadre convenu (en) signĂ© en 1994.

Néanmoins, Roh reste engagé dans la politique et son gouvernement continue de fournir une aide humanitaire au Nord. Les deux gouvernements poursuivent leur coopération sur les projets entrepris sous Kim Dae-jung et débutent également la création de la zone industrielle de Kaesong, la Corée du Sud dépensant l'équivalent d'un peu plus de 324 millions $ en aide au Nord en 2005[9].

Il semble y avoir une tendance pro-unification chez les Sud-Coréens durant la présidence de Roh, bien qu'il existe des différences importantes entre les générations, les groupes politiques et les régions[10] - [11] - [12]. Mais le Parti Uri dominant, qui la prÎne fortement, subit des défaites électorales et, en 2008, perd sa majorité au gouvernement. Le nouveau gouvernement adopte une position plus dure envers la Corée du Nord.

Les gouvernements du Nord et du Sud acceptent cependant de tenir un nouveau sommet à Pyongyang le , mais il est reporté[13] du 2 au en partie à cause d'une crise interne en Corée du Nord. Contrairement à son prédécesseur Kim Dae-jung qui s'était rendu à Pyongyang en avion[14], Roh fait le trajet en voiture depuis Séoul le . Il fait une halte à Panmunjeom et traverse la ligne de démarcation militaire à pied, déclarant que son geste symbolise la future réunification de la Corée[15].

Réconciliation par le cinéma

Le cinĂ©ma fut un facteur important dans l’humanisation rĂ©ciproque des peuples des deux cĂŽtĂ©s de la frontiĂšre, les corĂ©ens du sud percevant que les nord-corĂ©ens n’était pas uniquement des fanatiques le couteau entre les dents, et les nord-corĂ©ens comprenant que la CorĂ©e du Sud n’étant pas le pays dĂ©criĂ© par la propagande[16] - [17].

Critique

Le transfuge et journaliste nord-corĂ©en Kang Chol-hwan (en), qui a passĂ© neuf ans dans un camp de prisonniers en CorĂ©e du Nord, affirme que Kim Dae-jung fait erreur en offrant de l'aide au Nord sans Ă©mettre de conditions d'amĂ©lioration des droits de l'homme en retour. Kang dĂ©sapprouve la qualification de la politique du rayon de soleil comme moyen d'installer la paix entre le Nord et le Sud et questionne le concept de l'aide humanitaire sans lien de dĂ©pendance, en dĂ©clarant qu'« il est important de comprendre que les Nord-CorĂ©ens ne sont pas affamĂ©s en raison d'un manque d'aide de la CorĂ©e du Sud ou des États-Unis mais parce qu'ils sont privĂ©s de libertĂ©. Offrir de l'aide permet uniquement au gouvernement de perdurer et prolonge la famine, ce qui est assurĂ©ment un rĂ©sultat pervers[18] Â».

De mĂȘme, selon Stephan Haggard et Marcus Noland, il est mentionnĂ© que la famine est causĂ©e par une distribution inĂ©gale du gouvernement nord-corĂ©en, en plus d'une mauvaise mĂ©tĂ©o et du manque de terres cultivĂ©es.

Certains critiques de la politique du rayon de soleil soutiennent que plutÎt que d'augmenter les chances de réunification ou de saper le régime en Corée du Nord, elle est utilisée à la place pour des gains politiques dans la politique intérieure du Sud. Ils précisent que cela est démontré par l'attitude de la Corée du Nord, ses provocations continues et ses activités criminelles, tout comme la bataille navale de 2002 qui laisse plusieurs marins sud-coréens morts[19], la contrefaçon de faux dollars américain[20], et ce qu'ils appellent la réticence générale du Nord à faire des réciproques aux gestes de bonne volonté de Séoul, ce qui prouve que le Nord ne s'intéresse qu'à recevoir de l'argent et à aider à soutenir son régime communiste. Les critiques pensent également que, en échange de l'aide humanitaire, le Sud devrait exiger un retour du Nord qui détient des citoyens sud-coréens et d'anciens soldats faits prisonniers pendant la guerre de Corée[21]. Certains considÚrent la zone industrielle de Kaesong comme un simple moyen pour les grandes entreprises sud-coréennes d'employer des travailleurs sous-payés.

De nombreux observateurs conservateurs sud-corĂ©ens estiment qu'il y a un affaiblissement de l'alliance entre les États-Unis et la CorĂ©e du Sud en raison, en grande partie, de la politique du rayon de soleil. Ils pensent qu'elle a conduit le Sud Ă  favoriser les intĂ©rĂȘts du Nord par rapport Ă  ceux de son alliĂ© amĂ©ricain[21] et les politiciens sud-corĂ©ens Ă  calmer ou Ă  censurer dĂ©raisonnablement les critiques du Nord et mĂȘme Ă  ignorer les sacrifices de leurs propres soldats afin d'Ă©viter de tourmenter le Nord[22] - [23] - [24]. Ils affirment que cela nuit Ă  l'intĂ©rĂȘt national du Sud d'ĂȘtre alliĂ© aux États-Unis[25] et rĂ©duit rĂ©ellement les chances d'une rĂ©unification harmonieuse et pacifique. À l'Ă©chelle internationale et nationale, le gouvernement sud-corĂ©en est critiquĂ© pour s'ĂȘtre abstenu Ă  plusieurs reprises de votes aux Nations Unies pour condamner l'Ă©tat des droits de l'homme en CorĂ©e du Nord[22] - [26] - [27]. Le gouvernement dĂ©fend ses abstentions en citant le caractĂšre spĂ©cial des relations inter-corĂ©ennes.

Des conspirations ont été prétendues pour expliquer les motivations de la Corée du Sud dans cette politique. Un transfuge nord-coréen ayant travaillé sur des systÚmes d'armement affirme que les renseignements sud-coréens voulait supprimer son témoignage, car cela aurait provoquait des critiques de la politique[28]. Selon le Wall Street Journal, plusieurs sénateurs américains croient à cette histoire.

MalgrĂ© les rĂ©actions diverses et les critiques de la politique du rayon de soleil, il existe encore aujourd'hui des dĂ©bats sur son efficacitĂ©. MĂȘme ses opposants s'accordent sur le fait que l'aide humanitaire d'urgence, qui a Ă©tĂ© offerte par la communautĂ© internationale ainsi que par la CorĂ©e du Sud, a contribuĂ© Ă  soulager la grande famine en CorĂ©e du Nord Ă  la fin des annĂ©es 1990. Le fait est que les politiques de coopĂ©ration qui en dĂ©coulent provoquent une contradiction dans les arguments de bonne volontĂ© en indiquant que le gouvernement guide l'aide Ă©conomique, ainsi que les investissements directs vers le rĂ©gime hypermilitarisĂ© nord-corĂ©en. Ce qui, Ă  cause de cela, retarde les rĂ©formes Ă©conomiques nĂ©cessaires, et bloque par consĂ©quent la crise nuclĂ©aire. Ce dĂ©bat est maintenant entrĂ© dans une phase dĂ©cisive. Le dernier examen de la bombe Ă  hydrogĂšne supposĂ©e du Nord semble trĂšs erronĂ© sur son efficacitĂ© et sa capacitĂ© Ă  produire un rĂ©sultat positif sur la politique du rayon de soleil. L'idĂ©e est que l'aide Ă©conomique sud-corĂ©enne pourrait rĂ©ussir Ă  inciter une rĂ©forme au Nord et Ă  ouvrir le rĂ©gime communiste, ce qui favoriserait la paix entre la CorĂ©e du Nord et la CorĂ©e du Sud. MĂȘme avec tous ces efforts et ces bonnes intentions comprises dans la politique du rayon de soleil, la politique en elle-mĂȘme commence Ă  s'effriter et ne semble plus ĂȘtre poussĂ©e davantage. Le gouvernement sud-corĂ©en reconnaĂźt officiellement les effets contraires provoquĂ©s Ă  la place de ceux espĂ©rĂ©s. La prĂ©sidente Park Geun-hye dĂ©clare que l'Ă©poque est « fini oĂč nous nous sommes cachĂ©s devant les provocations du Nord et l'aide sans conditions au Nord Â» Cette dĂ©claration est faite devant l'AssemblĂ©e nationale de CorĂ©e du Sud. Cette rĂ©Ă©valuation critique entraĂźne l'arrĂȘt complet des activitĂ©s du complexe industriel de Kaeseong. Celui-ci Ă©tait le dernier symbole de la politique du rayon de soleil et est finalement fermĂ© le . L'une des raisons pour lesquelles la politique du rayon de soleil aurait Ă©chouĂ© est Ă  cause de la CorĂ©e du Nord elle-mĂȘme qui est un partenaire difficile. Une autre raison est qu'il existait un manque d'unitĂ© internationale ou de travail d'Ă©quipe pour les objectifs visĂ©s. Cela a diminuĂ© l'efficacitĂ© de l'aide, ce qui semblait rendre le problĂšme encore pire politiquement parlant Ă  ce qu'il Ă©tait dĂ©jĂ [29].

Cependant, il est Ă©galement suggĂ©rĂ© que la politique du rayon de soleil a eu un effet positif sur la position militaire et nuclĂ©aire de la CorĂ©e du Nord. Kim Suk-young mentionne que le gouvernement nord-corĂ©en est « Ă  la fois fort et faible Â», affectĂ© par des « pressions externes et internes Â», et ses dĂ©cisions de se militariser et de se nuclĂ©ariser sont faites d'aprĂšs les relations qu'il a avec les autres pays. L'auteur de Inside the Red Box: North Korea’s Post-Totalitarian Politics, Patrick McEachern, analyse Ă©galement que le gouvernement de la CorĂ©e du Nord n'a pas dĂ©cidĂ© ses politiques et que les pressions exercĂ©s sur elle n'ont jamais modifiĂ© son comportement pour devenir pacifique et suggĂšre qu'elles ne le feront jamais. L'opinion selon laquelle la politique du rayon de soleil a entraĂźnĂ© une baisse des tensions peut ĂȘtre mise en relief en comparant le nombre de tests de missiles nord-corĂ©ens et les essais nuclĂ©aires pendant la pĂ©riode avec ceux de la politique hostile suivante de la prĂ©sidence de Lee Myung-bak. La CorĂ©e du Nord a engagĂ© des tests nuclĂ©aires Ă  cinq reprises et des tests de missiles Ă  huit reprises en huit ans depuis 2008. Par comparaison, un seul essai nuclĂ©aire et trois tests de missiles sont rĂ©alisĂ©s avant 2008. Cependant, cela peut aussi ĂȘtre rĂ©vĂ©lateur du fait que le Nord gagnait Ă  l'Ă©poque des capacitĂ©s technologiques pour effectuer d'importants essais nuclĂ©aires et de missiles Ă  partir de 2008.

Postérité et fin

Le président Lee Myung-bak, élu en 2008, met fin à la politique du rayon de soleil qui est considérée comme un échec, principalement du fait que la Corée du Nord n'a aucune volonté réelle d'ouvrir un dialogue visant à la réunification de la Corée.

Le , aprÚs l'essai nucléaire et la crise des missiles nord-coréens, la Corée du Sud suspend son aide au Nord et met son armée en état d'alerte. Il y a alors beaucoup d'inquiétudes quant à la maniÚre dont la Corée du Sud peut maintenir une politique de coopération envers le Nord lorsque de tels actes provocateurs se produisent[30]. Toutefois, le gouvernement de la Corée du Sud insiste sur le fait qu'au moins certains fruits de la politique du rayon de soleil, comme la région touristique des monts Kumgang et la zone industrielle de Kaesong, poursuivent leurs activités.

En , le nouveau président de la Corée du Sud, Lee Myung-bak, et son Grand parti national, adoptent cependant une attitude différente envers la Corée du Nord, et le gouvernement sud-coréen déclare que toute expansion de la coopération économique dans la région industrielle de Kaesong n'aura lieu que si le Nord résout la crise internationale sur ses armes nucléaires. Les relations se refroidissent à nouveau, la Corée du Nord ayant fait de nouvelles actions provocantes, comme une série de tests de missiles navals de courte portée[31].

AprĂšs l'essai nuclĂ©aire nord-corĂ©en du 25 mai 2009, les relations entre SĂ©oul et Pyongyang se tendent encore. Selon Kang Jung-min dans le Bulletin des scientifiques atomiques, « En raison de la politique du rayon de soleil commencĂ©e en 1998, de nombreuses organisations non gouvernementales sud-corĂ©ennes, ainsi que les citoyens du pays, ne s'inquiĂ©taient pas des menaces de la CorĂ©e du Nord, estimant que Pyongyang n'utiliserait jamais d'armes nuclĂ©aires contre eux[32] Â». La rĂ©ponse de la CorĂ©e du Sud au test nuclĂ©aire, attĂ©nuĂ©e par la mort rĂ©cente de son ancien prĂ©sident Roh Moo-hyun, comprend la signature de l'initiative de sĂ©curitĂ© en matiĂšre de prolifĂ©ration pour empĂȘcher l'expĂ©dition de matĂ©riels nuclĂ©aires en CorĂ©e du Nord[33].

En , le ministÚre sud-coréen de l'Unification déclare officiellement l'échec de la politique du rayon de soleil, mettant ainsi fin à cette doctrine politique[34] - [35].

Voir aussi

Notes et références

  1. Hyun-Key Kim, « South Korea's Sunshine Policy, Reciprocity and Nationhood », Brill Online,‎ , p. 99-111
  2. Philippe Pons, CorĂ©e du Nord, un État-guĂ©rilla en mutation, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 978-2-07-014249-1), page 527
  3. (en) « Korean families reunited after 60 years », sur BBC News (consulté le )
  4. (en-GB) « Second Korean family reunion in North », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  5. « CNN 2001: North and South Korea talks »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
  6. « FNF Korea-Liberal Times »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?) (consultĂ© le )
  7. (en) « CNN - Breaking News, Latest News and Videos », CNN (consulté le )
  8. (en) « Roundup: DPRK-S.Korea Clash Challenges 'Sunshine Policy' » (consulté le )
  9. (en) « Aid to North rises with little to show in return » (consulté le )
  10. (en) « Blogger » (consulté le )
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  12. (en) « ±ÂčÁŠ±³·ĂčÀç®Ü ¿À·Ăč Ă†Ă€Ă€ĂŒĂĂ¶ » (consultĂ© le )
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  15. South Korean president to cross northern border with North on foot; Korean leaders meet in Pyongyang
  16. Philippe Pons, CorĂ©e du Nord, un État-guĂ©rilla en mutation, Paris, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 978-2-07-014249-1), page 530
  17. Low Morris, Petrov Leonid, Tsu Timothy Y. « Historiography, Media, and Cross-Border Dialogue in East Asia, Korea’s Uncertain Path to Reconciliation » dans East Asia Beyond History of Wars Confronting the Ghosts of Violence, Routledge, 2013
  18. (en) Chol-Hwan Kang, « Give Us an 'Eclipse Policy' », Give Us an 'Eclipse Policy', Dow Jones & Company, Inc. (consulté le )
  19. (en) « CNN.com - Transcripts » (consulté le )
  20. (en) « N. Korea charged in counterfeiting of U.S. currency », The Washingtion Times (consulté le )
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  23. (en) « BBC News - ASIA-PACIFIC - Spy agency 'sacks N Korea defector' » (consulté le )
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  25. July 2004 article from Hankooki Times
  26. (en) The Korea Herald, « The Korea Herald » (consulté le )
  27. Hankooki Times, November 2005 article
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  29. (en) Jin-Ha Kim, « Rethinking the Sunshine Promise: Structural Impediments to South Korea’s Positive Inducement Policies for the North Korean Problem », Researchgate.net,‎ , p. 429-444
  30. (en) « It's sunset for Seoul's sunshine policy », dna, (consulté le )
  31. MSNBC article: U.S. says N.K. missile tests "not constructive", March 28, 2008. Retrieved March 28, 2008.
  32. Jungmin Kang The North Korean nuclear test: Seoul goes on the defensive « Copie archivée » (version du 27 mai 2013 sur Internet Archive), The Bulletin of the Atomic Scientists, 12 June 2009
  33. Kiho Yi The North Korean nuclear test: The South Korean reaction « Copie archivée » (version du 19 juillet 2009 sur Internet Archive), The Bulletin of the Atomic Scientists, 5 June 2009
  34. South Korea Formally Declares End to Sunshine Policy, Voice of America, 18 November 2010
  35. South Korea dumps Sunshine Policy with North, opts to go solo, International Business Times, 19 November 2010

Bibliographie

  • Kang, David C, They Think They’re Normal: Enduring Questions and New Research on North Korea, International Security, Vol. 36, No. 3, hiver 2011/12, p. 142-171.
  • Oberdorfer, Don. The Two Koreas : A Contemporary History. Addison-Wesley, 1997, 472 pages, (ISBN 0-201-40927-5)
  • Levin, Norman D. "Shape of Korea's Future: South Korean attitudes toward unification and long-term security issues." RAND, 1999, 48 pages, (ISBN 0-8330-2759-X)

Liens externes

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