Zone industrielle de Kaesong
La zone industrielle de KaesĆng (en corĂ©en : ê°ì±êł”ì ì§ê”Ź), crĂ©Ă©e en 2002, est une rĂ©gion industrielle formant l'une des trois rĂ©gions administratives spĂ©ciales de la CorĂ©e du Nord[1].
Nom local |
(ko) ê°ì±êł”ì
ì§ê”Ź |
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Pays | |
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Ville | |
Superficie |
66 km2 |
Coordonnées |
37° 55âČ 48âł N, 126° 37âČ 30âł E |
Statut |
Entité territoriale administrative, région industrielle (d), zone franche |
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Fondation |
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Elle se trouve Ă moins de 10 km au sud-est de la ville de KaesĆng et Ă environ 5 km de la zone corĂ©enne dĂ©militarisĂ©e (notamment de la Joint Security Area), ainsi qu'Ă environ 50 km au nord-ouest de SĂ©oul, la capitale de la CorĂ©e du Sud, tandis que Pyongyang, la capitale nord corĂ©enne est Ă plus de 140 km vers le nord-ouest.
Le parc industriel intercoréen, développé dans cette zone sur une superficie de 66 km2, est un effort de collaboration économique entre les deux Corée et est accessible directement par route et rail à partir de la Corée du Sud. Sa construction a commencé en et, en , les deux Corées ont ratifié une entente économique destinée à faciliter les investissements. Le projet pilote a été complété en et le parc a ouvert ses portes en [2]. En 2012, 123 entreprises sud-coréennes emploient 50 000 nord-coréens pour un chiffre d'affaires annuel de 400 millions de dollars[3]. Chaque jour, 400 Sud-Coréens franchissent la frontiÚre par l'autoroute du Gyeongui pour se rendre à leur travail totalisant un million de passages entre 2003 et 2012[4].
Année | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 |
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Entreprises | 18 | 30 | 65 | 93 | 117 | 121 | 123 | 123 | 123 | 125 |
Employés | 17 621 | 11 189 | 22 538 | 38 931 | 42 561 | 48 284 | 48 206 | 53 448 | 52 329 | 53 947 |
Chiffre d'affaires (milliers de dollars) | 14 906 | 73 737 | 184 779 | 251 422 | 256 475 | 323 323 | 401 848 | 469 650 | 223 780 | 469 970 |
Historique
Le parc industriel de Kaesong a accueilli à partir de juin 2003 des entreprises étrangÚres, qui restaient en 2006 exclusivement sud-coréennes, dans le cadre de la coopération économique entre les deux Corée conduite en application de la déclaration conjointe du . Lors d'une réunion du Parti Uri tenue à Pusan le , Chung Dong-young, ministre sud-coréen de la réunification, a précisé que 15 entreprises sud-coréennes s'étaient déjà installées dans le parc industriel de Kaesong et employaient 7 000 Nord-Coréens. Selon lui, le nombre d'entreprises présentes devrait s'élever à 300 fin 2006 et pourrait atteindre 1 000 en 2008.
En , toutefois, seules 21 entreprises sont présentes, principalement dans l'industrie textile[5] mais aussi les chaussures de sport, les montres, l'alcool, les emballages de cosmétiques[6]. Selon la Banque de Corée (du Sud), lors de l'achÚvement du parc en 2012, 730 000 Nord-Coréens pourraient travailler sur le site, pour un bénéfice annuel de la Corée du Nord estimé à 600 millions USD[7].
Le , Lee Jong-suk, nouveau ministre sud-corĂ©en de la rĂ©unification, a annoncĂ© que des discussions Ă©taient en cours pour l'implantation d'entreprises Ă©trangĂšres, non corĂ©ennes, dans la zone industrielle de Kaesong[8]. En , plus de cent hommes d'affaires et diplomates Ă©trangers, provenant de douze pays, ont visitĂ© la zone industrielle de Kaesong. Ătaient prĂ©sents parmi eux le prĂ©sident de la KOTRA (lâAgence corĂ©enne pour la promotion du commerce et des investissements) Hong Ki-hwa, le prĂ©sident de Hyundai Asan Yoon Man-joon, Jean-Daniel Rolinet de Samsung Thales et Claus Bernard Auer de lâambassade dâAllemagne Ă SĂ©oul[9]. Le refus amĂ©ricain de considĂ©rer comme sud-corĂ©ens les produits fabriquĂ©s par les entreprises sud-corĂ©ennes Ă Kaesong constitue une pomme de discorde entre les deux pays dans la nĂ©gociation d'un accord de libre-Ă©change[10].
En mars-, on assiste à une détérioration des relations entre les deux Corées et Pyongyang expulse des cadres de la zone économique mixte. En novembre 2008, la Corée du Nord annonce qu'elle ferme le site industriel de Kaesong, les sites touristiques ainsi que les liaisons ferroviaires avec le Sud[11] mettant fin à ce projet. Entre 1998 et 2008, la Corée du Sud a versé 2,9 milliards de dollars pour financer le complexe industriel de Kaesong, payer les salaires des 40 000 employés nord-coréens sur ce site et subventionner les échanges commerciaux[12].
En mars 2009, la CorĂ©e du Nord a annoncĂ© l'annulation de tous ses contrats avec la centaine de sociĂ©tĂ©s sud-corĂ©ennes Ă Kaesong, mettant en danger de faillite ces sociĂ©tĂ©s, selon leur porte-parole[13]. La CorĂ©e du Sud a prĂ©cisĂ© que la question du sort d'un Sud-CorĂ©en, dĂ©tenu Ă Kaseong depuis le , pour avoir, selon Pyongyang, critiquĂ© le rĂ©gime nord-corĂ©en, devait ĂȘtre rĂ©glĂ©e avant toute autre nĂ©gociation. En , des nĂ©gociations sont toutefois programmĂ©es pour parler des perspectives de rĂšglement des deux conflits entre les deux nations mĂȘme si « les perspectives de nĂ©gociations sont faibles » selon Chun Hae-sung, porte-parole du ministĂšre de l'Unification, avant l'ouverture des pourparlers.
En , le site emploie un millier de sud-corĂ©ens et 42 000 ouvriers nord-corĂ©ens mais, Ă la suite de l'incident de Baengnyeong, le ministre de lâUnification Hyun In-taek interdit dâeffectuer de nouveaux investissements en CorĂ©e du Nord », et indique que le nombre de Sud-CorĂ©ens Ă Kaesong serait rĂ©duit[14].
Le , Pyongyang interdit l'accĂšs au complexe de Kaesong aux ressortissants sud-corĂ©ens. Cette dĂ©cision, qui survient en pleine crise diplomatique entre le rĂ©gime nord-corĂ©en et les Ătats-Unis, a pour effet de faire douter la communautĂ© internationale quant aux rĂ©elles motivations de Kim Jong-un. En effet, les consĂ©quences directes seront une rĂ©duction des entrĂ©es de fonds au Nord et donc un handicap certain pour le rĂ©gime en cas de guerre, ce qui est la situation la plus probable dans un futur proche d'aprĂšs le ComitĂ© de la dĂ©fense nationale[15] - [16]. Le , la CorĂ©e du Nord annonce qu'elle retire tous ses employĂ©s du complexe de Kaesong, provoquant la fermeture temporaire du site. Des nĂ©gociations pour sa rĂ©ouverture dĂ©marrent le [17], un accord entre les deux pays est trouvĂ© le [18]. Le site a rouvert le [19].
Le , Pyongyang ordonne aux Sud-CorĂ©ens de quitter la zone de Kaesong, faisant suite Ă la dĂ©cision de SĂ©oul de fermer celle-ci, en rĂ©ponse Ă l'essai nuclĂ©aire nord-corĂ©en du 6 janvier 2016 et au tir de fusĂ©e rĂ©alisĂ©s par Pyongyang peu de temps avant et ce « afin que nos investissements dans ce complexe ne soient pas utilisĂ©s par le Nord pour financer son dĂ©veloppement nuclĂ©aire et balistique » (dĂ©claration du ministre sud-corĂ©en de lâunification, Hong Yong-pyo). Le , les troupes de Pyongyang prennent le contrĂŽle des usines sud-corĂ©ennes de la zone[20].
Une association représentant les 120 entreprises sud-coréennes qui exploitaient des usines à Kaesong a estimé la valeur des actifs laissés à 820 milliards de won (663 millions de dollars).
Le , Pyongyang annonce avoir redémarré 19 usines textile du site sans l'autorisation des propriétaires sud-coréens, de facto, il s'agit d'une nationalisation sans compensation[21].
Notes et références
- (en) Personnel de rĂ©daction, « Working together », The Economist,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « N. Korean Industrial Complex Made Ready For Seoul's Investment », Northeast Asia Peace and Security Network,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- "Le complexe intercorĂ©en de Gaeseong fĂȘte ses neuf ans", KBSworld, le 30 juin 2012.
- "Lâautoroute intercorĂ©enne Gyeongui accueille son millioniĂšme usager", KBSworld, le 27 juin 2012.
- Le Monde, 2 octobre 2006
- , Korea is One
- , Korea is One
- , Korea is One
- , Korea is One
- (fr) Chronologie des relations entre Corée du Nord et Corée du Sud, L'Express, 28 mai 2009
- Arnaud Vaulerin, « «Il est difficile de concevoir une réunification », sur http://www.liberation.fr, Libération, (consulté le )
- Les deux Corées se réunissent pour régler un différend économique, France 24, 11 juin 2009
- « La Corée du Sud « ne tolérera jamais » aucune menace envers ses ressortissants à Kaesong », sur http://french.yonhapnews.co.kr/, Agence de presse Yonhap, (consulté le )
- Michel de Grandt, « Les cibles de Kim Jong-un », sur https://www.lesechos.fr/, Les échos, (consulté le )
- « Pyongyang empĂȘche l'accĂšs du complexe de Kaesong aux Sud-CorĂ©ens, SĂ©oul menace », sur http://actu.orange.fr/, Orange, (consultĂ© le )
- Les deux Corées négocient l'avenir du parc industriel de Kaesong, AFP sur Google News, le 10 juillet 2013
- Site industriel de Kaesong : accord entre les deux Corées, Le Monde avec AFP, le 14 août 2013
- Le site de Kaesong a rouvert à la frontiÚre des deux Corées, AFP sur Google News, le 16 septembre 2013
- Yann Rousseau, « Cette nuit en Asie : les troupes de Pyongyang prennent le contrĂŽle dâusines sud-corĂ©ennes installĂ©es au Nord, Asie - Pacifique », Les Echos, le 12 fĂ©vrier 2016
- (en) « North Korea says it is operating Kaesong factories, âfreezesâ assets valued at $663 million left by Seoul », sur Japan Times, (consultĂ© le ).