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Choco Pie

Le Choco Pie (prononcĂ© : [ˈtʃɔkəʊ paÉȘ]; 쎈윔파읎) est un biscuit populaire sud-corĂ©en consistant en deux petites couches de gĂąteau fourrĂ©es au marshmallow et enrobĂ©es de chocolat. Il tire son origine des moon pie, un snack provenant du sud des États-Unis et introduit par les soldats amĂ©ricains lors de leur venue dans le pays (USAMGIK et guerre de CorĂ©e).

Choco Pie coréen.

La version coréenne a été créée en 1974 par Orion, une entreprise spécialisée dans la confiserie, qui a pu en vendre 12 milliards jusqu'en 2006, et qui a pu placer ce produit sur les marchés asiatiques. En 2016 uniquement, Orion en a vendu 2,3 milliards dans 60 pays[1]. Ultérieurement, d'autres versions ont été mises sur le marché par Lotte Confectionery (1979) puis par Haitai et Crown Confectionery.

Orion a également créé l'« indice Choco Pie », une parodie de l'indice Big Mac de The Economist.

Le Choco Pie en Corée du Nord

Les entreprises sud-corĂ©ennes installĂ©es dans la zone industrielle de Kaesong avaient pris l’habitude de donner des Choco Pies (ainsi que des nouilles instantanĂ©es, du Coca-Cola et d’autres produits alimentaires) Ă  leurs employĂ©s nord-corĂ©ens, Ă  la suite de l’interdiction de distribuer des bonus ou de payer les heures supplĂ©mentaires en liquide. Les employĂ©s revendaient souvent les Choco Pies au marchĂ© noir oĂč leur prix pouvait atteindre 10 $, prix que les acheteurs nord-corĂ©ens Ă©taient prĂȘts Ă  payer pour connaĂźtre le « goĂ»t du capitalisme[2] - [3] ». Les Choco Pies servaient aussi de monnaie de substitution sur les diffĂ©rents marchĂ©s illĂ©gaux[4].

Pour de nombreux observateurs, le Choco Pie, tout comme le Coca-Cola, Ă©tait devenu un symbole de la culture occidentale et de la libertĂ©. Pour certains, le phĂ©nomĂšne Ă©voque le rĂŽle de la dĂ©couverte des produits occidentaux par les Allemands de l’Est dans la chute du mur de Berlin[2] - [5]. Plusieurs organisations opposĂ©es au rĂ©gime de Pyongyang envoyaient des ballons chargĂ©s de Choco Pies au-dessus de la CorĂ©e du Nord[4]. En , une exposition d’art intitulĂ©e « The Choco Pie-ization of North Korea » s’ouvrait Ă  New York en rĂ©ponse Ă  la popularitĂ© du Choco Pie en CorĂ©e du Nord[6] - [7] - [8] - [9]. Certains mĂ©dias allaient mĂȘme jusqu'Ă  prĂ©senter le Choco Pie comme « une menace pour la stabilitĂ© du rĂ©gime aux yeux de Pyongyang[10] ». Mais il se peut que la valeur symbolique du Choco Pie ait Ă©tĂ© exagĂ©rĂ©e par les mĂ©dias occidentaux[11].

La fermeture du complexe de Kaesong en , a entrainĂ© un accroissement considĂ©rable de la valeur du Choco Pie sud-corĂ©en au marchĂ© noir de Pyongyang et leur quasi-disparition. En , une entreprise nord-corĂ©enne, Yongseong Foodstuffs Factory, s’est lancĂ©e dans la production de Choco Pies « lĂ©gaux ». Bien que ceux-ci n’aient pas la mĂȘme valeur symbolique que les « vrais », leur prix s’est Ă©levĂ© jusqu’à 3 000 won nord-corĂ©ens l’unitĂ©[4]. À l’annonce de la rĂ©ouverture du site en , le prix du Choco Pie nord-corĂ©en s’effondrait Ă  500 won[12], mais il Ă©tait dĂ©sormais interdit aux entreprises sud-corĂ©ennes de donner plus de deux Choco Pies par jour Ă  leurs employĂ©s. En , un Choco Pie « du Sud Â» s'Ă©changeait Ă  1 500 wons nord-corĂ©ens. En , la remise de Choco Pies aux employĂ©s Ă©tait totalement interdite[13] - [14].

« Les Choco Pie semblent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme une menace pour le rĂ©gime de Kim Jong-un. [
] Ils sont devenus un symbole Ă©clatant de la prospĂ©ritĂ© du voisin sud-corĂ©en, et de sa supĂ©rioritĂ© Ă©conomique. Ces gĂąteaux au chocolat tout simples viennent ainsi saper une propagande nord-corĂ©enne qui veut faire croire Ă  sa population que la CorĂ©e du Sud ennemie est un enfer sur terre, et que les dirigeants nord-corĂ©ens sont les meilleurs du monde. Ces dirigeants, inquiets pour leur lĂ©gitimitĂ©, ont donc dĂ©cidĂ© d’interdire ces biscuits[15]. »

Notes et références

  1. Lee Jeong-Yeon, « With localized marketing, Orion sets choco pies sales record », The Hankyoreh, 6 janvier 2017.
  2. Victor Cha, « The Impossible State: North Korea, Past and Future », Bodley Head, août 2012, 527 p. (ISBN 978 1 84792 236 6).
  3. Daily Mail, « The chocolate treat so popular in North Korea that workers are buying it for up to a day's wages on the black market from South », Mail Online, 28 janvier 2014.
  4. Lee Sang Yong « Choco Pies disappear from the streets of Pyongyang », The Guardian, DailyNK, 8 mai 2014.
  5. Richard Lloyd Parry, « Advantage Pyongyang », London Review of Books, vol. 35, no 9, 9 mai 2013.
  6. « The Choco Pie-ization of North Korea », vidéo, The Korea Society, 15 janvier 2014, 23 min 03.
  7. Madison Park, Frances Cha et Evelio Contreras, « How Choco Pie infiltrated North Korea's sweet tooth », CNN, 27 janvier 2014.
  8. Tina Trinh, « Korean Artist Uses Chocolate Snack as Tool for Political Expression », ABC News, 28 janvier 2014.
  9. Grace Wang, « Choco Pie as a Medium for Political Change », Opening Ceremony New News, 22 janvier 2014.
  10. Kim Ennjee et Jee Abbey Lee, « No Sweet Surrender - N. Korea Cuts Choco Pie Supply », Voice of America, 18 juin 2014.
  11. Park Seong Guk, $10 « Choco-Pie Mania Exaggerated », DailyNK, 25 novembre 2011.
  12. Lee Sang Yong, « NK Choco Pie Price Falls on KIC News », DailyNK, 20 septembre 2013.
  13. Sebastian Seibt, « Pyongyang déclare le Choco Pie sud-coréen friandise non-grata », France24, 30 juin 2014.
  14. Terrence McCoy, « North Korea has reportedly banned Choco Pies », The Washington Post, 1er juillet 2014.
  15. « Les ouvriers nord-coréens privés de biscuits au chocolat venus du Sud, RFI, 1er juillet 2014.

Voir aussi

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