Hwang Jang-yop
Hwang Jang-yop (en corĂ©en : í©ì„ìœ ; â ) est un homme d'Ătat nord-corĂ©en, prĂ©sident de lâAssemblĂ©e populaire suprĂȘme de 1972 Ă 1983[1]. Inspirateur de la doctrine du « Juche », il est le cadre le plus haut placĂ© du rĂ©gime nord-corĂ©en Ă avoir fait dĂ©fection. Il s'Ă©tait rĂ©fugiĂ© Ă SĂ©oul en 1997, lors d'une visite en Chine[2]. Depuis, menacĂ© sur le site internet de Pyongyang, Uriminzokkiri, et placĂ© sous protection de la police sud-corĂ©enne, il avait Ă©chappĂ© Ă plusieurs tentatives d'assassinat avant de mourir de mort naturelle Ă 87 ans.
Hwang Jang-yop | |
Fonctions | |
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PrĂ©sident du ComitĂ© permanent de l'AssemblĂ©e populaire suprĂȘme de CorĂ©e du Nord | |
â (10 ans, 3 mois et 10 jours) |
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Président | Kim Il-sung |
Premier ministre | Kim Il Pak Sung-chul Li Jong-ok |
Prédécesseur | Choi Yong-kun |
Successeur | Yang Hyong-sop |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Kangdong County (Corée japonaise) |
Date de décÚs | (à 87 ans) |
Lieu de décÚs | Séoul (Corée du Sud) |
Nationalité | Nord-Coréen |
Parti politique | Parti du travail de Corée |
DiplĂŽmĂ© de | UniversitĂ© d'Ătat de Moscou UniversitĂ© ChĆ«Ć |
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Dirigeants nord-coréens | |
Hwang Jang-yop | |
ChosĆn'gĆl | í©ì„ìœ |
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Hanja | é»é·ç |
Romanisation révisée | Hwang Jang-yeop |
McCune-Reischauer | Hwang ChangyĆp |
Biographie
AprĂšs sa dĂ©fection vers la CorĂ©e du Sud, sa femme sâest suicidĂ©e et les enfants nâont pas fait dâapparition publique[3].
Il a publié ses mémoires en 1999[3].
Les informations quâil a livrĂ© aux services de renseignement nâont pas Ă©tĂ© cruciales car en CorĂ©e du Nord il restait dans son domaine idĂ©ologique et acadĂ©mique, hors du cercle rapprochĂ© de Kim Il-sung et de Kim Jong-il[3].
Il est mort dâune crise cardiaque le 10 octobre 2010[3].
DĂ©fection
DĂ©roulement
Le mercredi 12 fĂ©vrier 1997, lors dâune visite Ă PĂ©kin, Hwang Jang-yop et Kim Duk-hong ont rĂ©clamĂ© une protection Ă la CorĂ©e du Sud[3] ainsi quâun sauf-conduit[3].
Techniquement la dĂ©fection est arrivĂ© sur le chemin du retour, Hwang et Kim Ă©taient parti en visite Ă Tokyo, en transit Ă PĂ©kin et ils devaient regagner Pyongyang par train mais ils allĂšrent en taxi au consulat de CorĂ©e du Sud au quartier diplomatique de Sanlitun[3]. Lâorganisation de leurs dĂ©fection se fit par Lee Yon-gil (homme dâaffaires de CorĂ©e du Sud) personne connue grĂące aux relations de Kim Duk-hong, le connaissant par une sociĂ©tĂ© de commerce qui avait un bureau Ă PĂ©kin[3].
Hwang et Kim voulaient Ă lâorigine faire dĂ©fection Ă Tokyo, mais du fait dâun encadrement trop prĂ©sent, ils ont reportĂ© leur projet[3], Hwang pensait Ă faire dĂ©fection depuis un an[3].
Pékin à ensuite expulsé les deux hommes le 18 mars 1997 aux Philippines à Baguio, puis ils ont logé à la base militaire de Magsaysay (Manille). Ils sont arrivés à Séoul le 20 avril 1997[3].
ConsidĂ©rant le rĂŽle important de Hwang dans le rĂ©gime nord-corĂ©en, sa dĂ©fection a causĂ© une vaste commotion, le journal The Washington Post disant quâelle est lâĂ©quivalent de « comme si Joseph Goebbels se serait exilĂ© de lâAllemagne nazie »[4].
Raisons de la défection
Hwang avait dévié de la ligne du régime en exprimant sa position à Moscou : ne pas vouloir de guerre pour la réunification.
Il se sentait attaquĂ© par la propagande nord-corĂ©enne, le Rodong Sinmun parlant des « opportunistes et les traitres qui prĂ©tendaient ĂȘtre loyaux » et le Kulloja par la plume de Kim Jong-il dĂ©nonça les « spĂ©cialistes en science sociale » qui ne comprenait pas vraiment la doctrine du juche[3].
Du point de vue de Hwang, qui refuse lâutilisation du mot dĂ©fection, parle de demande de « passage » qui tenait à « un sentiment patriotique » au-dessus de ses intĂ©rĂȘts personnels[3].
Hwang a justifié son geste en exprimant sa volonté de participer à la réconciliation nationale[3].
RĂ©actions
Dans un premier temps, Pyongyang a communiquĂ© en indiquant que les deux hommes avaient Ă©tĂ© « enlevĂ©s par lâennemi » et a envoyĂ© du personnel Ă PĂ©kin (chargĂ© de les capturer ou de les assassiner)[3].
PĂ©kin a rĂ©agi en positionnant des blindĂ©s devant le consulat de CorĂ©e du Sud, PĂ©kin nâa pas voulu renvoyer les deux hommes en CorĂ©e du Nord, du fait des pressions internationales[3].
Kim Jong-il a rĂ©agi Ă cette affaire de maniĂšre dĂ©tournĂ©e en dĂ©clarant « les lĂąches qui veulent partir nâont quâĂ sâen aller »[3]. La CorĂ©e du Nord prĂ©senta alors Hwang comme un « traĂźtre » et un « criminel »[3]
Références
- « Mort à Séoul du plus important transfuge nord-coréen », Radio France International
- « Corée du Sud: décÚs du plus important transfuge nord-coréen », Le Matin (Suisse)
- Philippe Pons, CorĂ©e du Nord, un Ătat-guĂ©rilla en mutation, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 9782070142491), page 394 Ă 398 - La dĂ©fection de Hwang Jang Yop
- Jasper Becker, Rogue regime : Kim Jong Il and the looming threat of North Korea, New York, Oxford University Press, , 300 p. (ISBN 978-0-19-517044-3, lire en ligne), p. 65-66