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Brigitte d'Irlande

Sainte Brigitte d'Irlande ou Brigitte de Kildare (ou en breton santez Berc'hed ou Berhet ou Perhet[1]), est née en 451 à Faughart (en) près de Dundalk, dans le comté de Louth, en Irlande. Elle est morte vers 525[2] à Kil Dara (Kildare) étymologiquement interprété comme la « cellule du chêne » (lire ici cellule monastique). C'est une sainte des Églises catholique et orthodoxe. Les catholiques l’honorent le .

Brigitte d'Irlande
Vitrail, Ă©glise catholique Saint-Joseph, Macon, GĂ©orgie, USA.
Fonction
Abbesse
Biographie
Naissance

Faughart (en)
Décès
SĂ©pulture
Nom dans la langue maternelle
Naomh BhrĂ­de
Activité
Autres informations
Étape de canonisation
FĂŞte

Hagiographie

Un roi païen écossais et ancien druide, Dubhtach[3], était le père de Brigide et sa mère une esclave chrétienne baptisée par saint Patrick. Son père voulut la marier mais elle préféra l'état de virginité et en fit profession entre les mains de saint Melde[4], disciple de saint Patrick[5].

Elle se construisit une cellule sous (ou dans) un gros chêne autour de laquelle plusieurs femmes se rassemblèrent et la prirent pour mère. Elle fonda ainsi un couvent, autour duquel se forma la ville de Kildare. Elle adopta pour ce couvent la règle de saint Césaire (vers 513). Cette règle fut reprise par plusieurs couvents d'Irlande. Ce couvent est le premier monastère double d’Europe : il regroupait des moines et des moniales[6]. Ce couvent était réputé pour son feu éternel et ses travaux d'orfèvrerie[3].

Elle est aussi connue pour avoir partagé son lit avec une femme et pour avoir pratiqué des avortements[7].

Elle mourut à Kildare au début du VIe siècle. D'abord placé à droite du maître-autel de la cathédrale de Kildare, son corps fut enterré à Downpatrick avec les saints Patrick et Colomba, qui sont les deux autres saints patrons de l'Irlande, pour les protéger des Vikings. Les reliques des trois saints furent découvertes en 1185, et le 9 juin de l'année suivante, John de Courcy les fit translater solennellement à la cathédrale de Down.

Sa fête est célébrée le 1er février, et pour la translation de son corps le 10 juin[8].

Sainte Brigitte est considérée selon la tradition comme une grande guérisseuse du sexe féminin[9].

DĂ©esse Brigit

Il y a débat pour savoir si le culte de sainte Brigitte n'est pas dérivé de celui de la déesse celte triple Brigit, qui était célébrée lors de la fête druidique de Imbolc, au début de février. Brigitte est, elle aussi, fêtée le premier jour de février. Ce culte a peut-être été christianisé après l'évangélisation de l’Irlande[10].

Son culte en Bretagne

Statue de sainte Brigitte dans la chapelle Notre-Dame-du-Crann à Spézet.

Son culte en Alsace-Lorraine

Les reliques de sainte Brigitte conservées à Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg.

L'église Saint-Pierre-le-Vieux de Strasbourg conserve les reliques de sainte Brigitte apportées par les chanoines de Saint-Michel quand en 1398 ils durent quitter leur abbaye inondée de Honau-Rheinau, fondation d'origine irlandaise[11] - [12].

Depuis plusieurs siècles, les églises paroissiales successives Saint-Maurice de Freyming (commune de Freyming-Merlebach en Moselle) font l'objet d'un pèlerinage dédié à sainte Brigitte de Kildare tous les 1er février[13]. Les fidèles y viennent y faire bénir le pain et le sel. Ce pèlerinage trouve sa source dans une antique tradition d'origine celtique[14] vraisemblablement introduite dans l'Est de la France et en Germanie par saint Colomban de Luxeuil et ses disciples. Une statue de sainte Brigitte orne la façade de l'édifice néo-baroque. Dans le clocher, se trouve placée une cloche (Sol) bénite le portant le nom de sainte Brigitte, coulée par la fonderie Paccard en remplacement de celle confisquée par les nazis en 1944 et qui datait de 1914. Une rue de la ville de Freyming-Merlebach porte le nom de rue sainte Brigitte.

Tous les ans, à l'occasion de la fête de Sainte-Brigide de Kildare, une statue de la sainte est transportée entre deux des communes du pays de Honau, Gambsheim, Kilstett et La Wantzenau pour effectuer un séjour annuel tournant[15]. La translation donne lieu à la bénédiction et la consommation du pain et du sel de Sainte-Brigide.

Certains lieux et divers édifices sont consacrés à sainte Brigitte en Lorraine et en Alsace :

Son culte au Canada

Plusieurs lieux et églises sont dédiés à sainte Brigitte au Québec :

Symbole féministe

En Irlande, sainte Brigitte est considérée comme une icône féministe[7]. Considérée comme un équivalent féminin de saint Patrick, l'Irlande instaure le 1er février comme un jour férié en 2023[7].

En art

Histoire de sainte Brigitte, chapelle Suardi.

Lorenzo Lotto a peint en 1524 à fresque les miracles de sainte Brigitte sur le mur sud de la chapelle Suardi, un oratoire situé à l'intérieur d'une propriété appartenant à une famille noble de Bergame, les Suardi, à Trescore Balneario, dans la province de Bergame, en Italie ; la chapelle est dédiée à sainte Barbe et à sainte Brigitte.

Notes et références

Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  1. René Kerviler, Répertoire général de bio-bibliographie bretonne. Livre premier, Les bretons. 6, Bourg-Brou, 1886-1908, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5816057v/f385.image.r=Loperhet.langFR
  2. « Sainte Brigitte de Kildare », sur cef.fr (consulté le ).
  3. Bethu Brigte." UCC Home Page. CELT: Corpus of Electronic Texts: a Project of University College. Web. 9 April. 2013
  4. Saint Melde ou saint Mel, évêque qui succéda à saint Patrick, voir http://nominis.cef.fr/contenus/saint/10619/Saint-Mel.html
  5. Chanoines Jean-Marie Abgrall et Paul Peyron, Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon : Bénodet-Perguet, "Bulletin de la commission diocésaine d'histoire et d'archéologie", Quimper, 2e année, 1902, p. 365-374, consultable http://catholique-quimper.cef.fr/images/stories/bibliotheque/pdf/pdf_notices/bnodet-perguet.pdf
  6. Régine Pernoud, Les Saints au Moyen Âge - La sainteté d’hier est-elle pour aujourd’hui ?, Paris, Plon, , 367 p. (ISBN 2-259-01186-1), p. 94
  7. Juliette Démas, « Après saint Patrick, l’Irlande célèbre sainte Brigitte, icône féministe », sur Libération (consulté le )
  8. (en) Sainte Brigitte d'Irlande : dates, résumé et liens Internet, CatholicSaints.Info.
  9. « Sainte Brigitte », sur InfoBretagne.com (consulté le ).
  10. Nadine Crétin, Inventaire des Fêtes de France (2003)
  11. DNA, « Fête de sainte Brigitte d’Irlande à l’église Saint-Jean, dimanche », DNA,‎ (lire en ligne)
  12. Philippe-André Grandidier, Histoire de l'Eglise et des évêques-princes de Strasbourg, Strasbourg, François Levrault, , 441 p. (lire en ligne), p. 406
  13. Vérène Botz, Les églises Saint-Maurice de Freyming et le pèlerinage à Sainte-Brigitte, collection Histoire et Patrimoine, 2011.
  14. Le Républicain Lorrain, pages dédiées à Freyming-Merlebach, article Pèlerinage, sainte Brigitte rassemble les fidèles, édition du 8 février 2012.
  15. Bulletin paroissial des Terres de Honau, N° 20, 2019, p. 7

Voir aussi

Articles liés

Pour l'origine : Brigit est une déesse homonyme de sainte Brigitte d'Irlande. Le culte de Brigitte d’Irlande était célébré en Hesse (cf. l'article sur le château de Büraburg, près de Fritzlar).

Article connexe

Liens externes

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