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Bouchard Père & Fils

Bouchard Père & Fils est un domaine viticole et une maison de négoce, situé en Bourgogne.

Bouchard Père & Fils
logo de Bouchard Père & Fils
Blason et support accolés de deux têtes de loup posées de front.

Création 1785, Fondation
Dates clés 1785, dénomination sociale officielle "Bouchard Père & Fils"
1789, extension du Domaine
1820, installation au château de Beaune
1995, rachat par la famille Henriot
27 avril 2015, décès de Joseph Henriot, 2022, cession avec Maisons et Domaines Champagne Henriot au groupe Artemis Domaines de François Pinault
Fondateurs Joseph Bouchard
Forme juridique Société par actions simplifiée
Action Capital : 8 500 000 euros
Siège social Beaune
Drapeau de la France France
Direction Frédéric Engerer, directeur général Artémis Domaines, Jean-Marc Pistre, directeur général adjoint Artémis Domaines, directeur général Bouchard Père & Fils
Actionnaires Artemis Domaines - François Pinault
Activité vins
Produits vins
Société mère Artemis Domaines
Effectif 127
Site web www.bouchard-pereetfils.com[1]

Fonds propres 41 millions d'euros en 2021
Dette 28 millions d'euros en 2021
Chiffre d'affaires 50 millions d'euros en 2021
54.08%
RĂ©sultat net 9,7 millions d'euros en 2021 173.06%

Le domaine est composĂ© sur 130 hectares[1], il s'Ă©tend le long de la CĂ´te. Le siège, les bureaux et les chais sont implantĂ©s Ă  Beaune dans les fortifications et bastions des restes de l'ancien[2] château de Beaune construit par Louis XI en 1482[3]. Sa dernière cuverie de 2005 est Ă  Savigny-lès-Beaune, hors des vignes, contrairement Ă  la notion de domaine en Bordelais qui se fond souvent dans le terme château et qui regroupe l'ensemble[4].

Dès 1723 Michel Bouchard, marchand drapier du Dauphiné[3] commence aussi dans ses tournées en Bourgogne, en tant que commissionnaire, à acheter du vin aux vignerons et à le livrer en queues et feuillettes par voituriers à ses clients. En 1738, il s'établit définitivement avec sa famille à Beaune[3], Rue Maufoux, pour son commerce de drap installé en 1731. En 1746, il associe officiellement son fils Joseph[5], pour moitié à son affaire, instituant le commerce Bouchard père & fils, mais la société sous le nom officiel « Bouchard Père & Fils » ne sera créée qu'en 1785 avec Joseph et son fils Antoine-Philibert-Joseph. Elle est rachetée par la famille Henriot, en 1995. La holding familiale adopte la dénomination « La Vigie » par absorption de cette société en 2004. Joseph Henriot décède[6], la présidence du conseil d'administration de « La Vigie », est assurée par Gilles de Bégon de Larouzière-Montlosier le 27 avril 2015. Elle est dirigée à partir du 12 mars 2018 par Thomas Seiter en remplacement de Christian Albouy, ancien directeur général de la crème de cassis Lejay-Lagoute, liquoriste dijonnais racheté en 2004 et revendu en 2019 au no 2 français des vins et liqueurs La Martiniquaise. 30 septembre 2022 la Maison Bouchard Père & Fils ainsi que le domaine William Fèvre (Chablis) passent sous pavillon Artemis Domaines de François Pinault [7] - [8]. Thomas Seiter quitte ses fonctions de directeur général en novembre 2022 pour prendre celles de président directeur général de la maison Jadot propriété du groupe américain Kobrand Corporation et seconde maison en Bourgogne derrière Boisset, propriétaire de Bouchard Aîné & Fils.

Présentation

Bouchard Père & Fils s’est constitué au fil du temps avec différents membres de la famille Bouchard, selon les règles qui obéissent à une certaine loi successorale de primogéniture, aux liens matrimoniaux, aux successions et partages, aux orientations stratégiques et économiques au sein de la société civile tout au long de l'histoire sur près de deux siècles et demi, avec de multiples acquisitions en créant un des plus grands domaines de Bourgogne, très diversifié : il compte aujourd'hui près d’une centaine de « climats » différents, dont de prestigieuses exclusivités, comme le Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus ou le Beaune du Château. Il existe également une partie négoce pour laquelle la maison Bouchard Père & Fils a des accords de longue date avec les viticulteurs de la région et des domaines.

En 1728[3], Michel Bouchard, effectue ses tournées sur toute la côte de Beaune[9], en plus de ses articles, en tant que commissionnaire, il livre également du vin à ses clients dans les villages avoisinants, vin qu'il commande aux vignerons comme ceux de Savigny-lès-Beaune et ce dès 1711.

En 1731, Michel Bouchard (°1692[10] †1755), marchand drapier en gros du Dauphiné près de Briançon, avec son associé et beau-frère Joseph Gaillard[3] installent un fonds de commerce de draps à Beaune[11] et dépôts à Dijon et Chalon-sur-Saône.

En 1738, quittant le Fressinet, dans les Hautes-Alpes près de Briançon, il s'Ă©tablit dĂ©finitivement Ă  Beaune[3] avec Marie Gaillard[10] (°1689,†1776), sa femme et les deux seuls enfants qui lui restent, Joseph[10] (°1720,†1804) âgĂ© de dix-huit ans et Antoinette[10] (°1723,†1826) de quinze ans[3] ; Joseph connaissant dĂ©jĂ  fort bien la rĂ©gion depuis son plus jeune âge, Ă©tant avec son père pour apprendre "Lart de marchandize"[3] sur les foires et marchĂ©s, dès l'âge de 15 ans[5].

En 1746, instituant alors Bouchard père & fils ainsi considérée comme l'une des plus vieilles maisons de Bourgogne, bien qu'essentiellement encore tournée vers le commerce de draps et toiles en gros, Joseph prend une participation égale à la moitié de l'affaire de son père, qui lui cède la totalité de ses parts en 1750[12]. Marquant ainsi avec ce commerce de marchand drapier en gros, le début de la famille Bouchard dans le commerce des vins, qu'il initia officieusement au temps de son père ; Joseph privilégie les vins de Vollenay déjà très réputés[3], son livre d'inventaire de 1746 laisse pour la première fois apparaître après les toiles et rubans des dépôts et magasin, un stock de vins de Vollenay, dont « 5 queu de vin de Vollenay de Rossignol à 360 livres - 6 pièces 1 feuillettes jacques Grozelier Vollenay à 340 livres.. »[5].

En 1757, deux ans après la mort de son père, Joseph Bouchard, crée sa propre société éponyme[3]. En 1761, il s'associe avec Nicolas Tainturier, marchand et commissionnaire en vins depuis 1759, et crée la société - Joseph Bouchard & Nicolas Tainturier - pour officialiser son affaire exclusivement spécialisée dans le commerce de vins[3]. En 1772, après la mort de Nicolas Tainturier, Joseph s'associe avec Philibert Patriarche, son commis depuis 1768, et crée la société Bouchard & Patriarche, conservant les 3/4 du commerce de vins[3] tout en conservant la société, Joseph Bouchard & Compagnie[3]. En 1775, Joseph Bouchard acquiert une maison et pour la première fois un domaine de vignes sur Vollenay et à Beaune, premières vignes du domaine Bouchard Père & Fils[3].

En 1780, Joseph Bouchard fait entrer son fils Antoine-Philibert-Joseph âgĂ© de 21 ans dans la sociĂ©tĂ© alors que Philibert Patriarche fait entrer quant Ă  lui son neveu Jean-Baptiste Patriarche, âgĂ© de 22 ans, donnant la naissance de la sociĂ©tĂ© Joseph Bouchard Père & Fils & Patriarche[3].

En 1782, Antoine-Philibert-Joseph Bouchard se marie avec Rose Judith Théodorine Dechaux. Lors de cette alliance, les armoiries du grand-père de Rose Judith Théodorine, Gaspard Maufoux, marchand drapier et échevin de Beaune, issues elles-mêmes de la famille de son épouse Nicole Couturier, entreront dans la famille Bouchard. Celles-ci sont choisies au début du XIXe siècle comme emblème de la maison Bouchard Père & Fils[13].

En 1785, dissension entre les associés ; dissolution de la société Joseph Bouchard Père & Fils & Patriarche[3] ; création officielle des sociétés concurrentes Bouchard Père & Fils et Patriarche[3].

En 1791, pendant la Révolution française, avec la confiscation des biens ecclésiastiques par la Révolution et la vente de ces biens, Antoine-Philibert-Joseph (1759-1860) fut un des plus gros acheteurs de biens nationaux pour le compte de son père Joseph Bouchard. Le domaine s’agrandit d'une manière très significative[3].

En 1820, Bouchard Père & Fils installe ses caves dans les bastions et souterrains des restes de l'ancien[2] château de Beaune, site inscrit aux « monuments historiques » en 1937[3].

En 1859, les armes utilisĂ©es comme emblème de la maison Bouchard Père & Fils et provenant de la famille de Nicole Couturier, mère de Jean-François Maufoux, sont agrĂ©mentĂ©es par Louis Morel-Retz (1825 Dijon -1899), connu sous le nom de STOP, nom de son propre chien et pseudonyme qu'il choisit en tant que cĂ©lèbre dessinateur et caricaturiste du XIXe siècle, ami de Julien Bouchard, fils cadet de Bernard Bouchard, qui suivait avec assiduitĂ© ses cours de dessin. Ainsi Ă  la demande de Bernard Bouchard, celui-ci offrit ses services Ă  la maison Bouchard Père & Fils pour orner le blason de la maison, emblème de l’enseigne, d'un support avec deux tĂŞtes de loup posĂ©es de front en mĂ©moire de Jean-François Maufoux, maire de Beaune et assermentĂ© en tant que Lieutenant de louveterie mais aussi en mĂ©moire d'Antoine-Philibert-Joseph, dit « Le Centenaire », qui dĂ©cĂ©dera en janvier 1860 Ă  l'âge de 100 ans 9 mois et 24 jours[13].

Blason original du XIXe siècle utilisé pour l'habillage des bouteilles, collerettes & étiquettes de 1859 à 1942[13]

Au cours du XXe siècle, le domaine continue de s’étendre et Ă  la veille de la Première Guerre mondiale la maison Bouchard Père & Fils possède un patrimoine rĂ©parti dans plus de 35 climats pour une surface totale supĂ©rieure Ă  50 hectares.

En 1942, durant la période de l'Occupation allemande de la France et de la Collaboration en France, François Bouchard, alors dirigeant de la société et président du Syndicat des Négociants en Vins Fins de Bourgogne, fait modifier le blason familial et son support avec les têtes de loup, en loup féroce avec crocs et langue tirée[13].

Blason modifié en 1942 sous la période de la collaboration et utilisé pour l'habillage des bouteilles, collerettes & étiquettes, jusqu'à fin 2017[13]

En 1995, la famille Bouchard cède la maison à la famille champenoise Henriot, Joseph et ses trois sœurs Marie, Pauline et Madeleine (Champagne Henriot[14] - Société « Henriot & associés »).

En 2005, elle ouvre sa nouvelle cuverie Saint-Vincent à Savigny-lès-Beaune[1].

En avril 2015, décès de Joseph Henriot[6]. Son neveu Gilles de Bégon de Larouzière-Montlosier prend la présidence du conseil d'administration de « La Vigie », holding familiale.

En octobre 2017, dans le cadre d'une « nouvelle identité », le blason et son support avec les têtes de loup sont modifiés avec des « formes plus voluptueuses » pour être utilisé à partir de cette date sur le logo de l'entreprise et appliqué sur toutes les étiquettes habillant les bouteilles, y compris pour les anciens millésimes[15], tout en conservant ses têtes de loup féroce de 1942[13].

Blason modifié fin 2017 sur le logo de l'entreprise et utilisé pour l'habillage des bouteilles, collerettes & étiquettes [13]

En septembre 2022, Artemis Domaines, du groupe de François Pinault, fait l'acquisition de Bouchard Père & Fils par sa fusion avec les Maisons et Domaines Henriot (champagne), ancien propriétaire depuis 1995[7] - [8] - [16].

Historique

"L'aventure de Michel Bouchard" du Dauphiné à la Bourgogne[3].

Origines du nom Bouchard Père & Fils

  • 1751 - 1785 : succession de diverses associations commerciales[4] - [5] - [3]:
    • Joseph Bouchard et Germain Gaydet en 1751 ;
    • Joseph Bouchard et Nicolas Tainturier de 1761 Ă  1771 ;
    • Bouchard & Patriarche en 1772 ;
    • Joseph Bouchard et Compagnie de 1772 Ă  1784 ;
    • Joseph Bouchard Père et Fils et Patriarche de 1780 Ă  1784 ;
    • Bouchard Père & Fils en 1785, dĂ©nomination officielle.

Premières acquisitions de vignes

  • 1775 : Joseph Bouchard achète un domaine Ă  Volnay et une maison Ă  Beaune le 28 mai 1775[11] - [3]. Les vignes sur Volnay comprennent entre autres certains climats toujours cĂ©lèbres aujourd'hui dont : Les Caillerets, Les Chanlins et Les Taille pieds.
    C'est avec le fils de Joseph Bouchard, Antoine-Philibert-Joseph Bouchard dit le Centenaire (1759-1860) que la maison prendra son véritable essor.
  • 1779 : Antoine-Philibert-Joseph Bouchard se voit remettre quelques ares par son beau-frère dans le lieu-dit des Cent Vignes, aujourd'hui premier cru de beaune.
  • 1785 : concentration des affaires autour du commerce des vins provenant du domaine acquis Ă  Volnay, mais aussi avec des vins achetĂ©s Ă  d'autres propriĂ©taires. Bouchard Père et Fils s'installe rue Saint-Martin Ă  Beaune[3].

Révolution française

Les possessions de l'Église ayant été déclarées biens nationaux par le décret du 2 novembre 1789, Antoine-Philibert-Joseph saisit l'occasion d'extension du domaine avec l'acquisition de vignes et fut un des plus gros acheteurs pour le compte de son père. Il acquit de nombreuses parcelles de vignes, qui sont la confiscation de ces biens ecclésiastiques[3].

  • 1791 : vente des biens possĂ©dĂ©s par l'abbaye de Maizières dans le finage de Beaune dans les parcelles du Clos Landry, des Avaux, des Theurons entre autres. Le lot fut adjugĂ© Ă  Bouchard Fils et l'acte de vente fut signĂ© « Bouchard fils pour mon père » par Antoine-Philibert-Joseph Bouchard. C'est dès cette Ă©poque que le Clos Saint-Landry devient monopole de la maison Bouchard Père & Fils[4] - [3].
    Acquisition d'autres possessions ecclésiastiques :
    • propriĂ©tĂ© des Chartreux de Beaune avec certaines de ses terres ;
    • vignes situĂ©es dans les beaunes Marconnets, provenant des religieuses de la Visitation[4] ;
    • vignes situĂ©es dans les beaunes Avaux, ancienne propriĂ©tĂ© de la Chapelle Saint-HonorĂ©[4].

XIXe siècle

Cette période est marquée par l'intensification de l'implantation à Beaune et la scission de la Maison.

  • Vers 1809 : la famille Bouchard abandonne dĂ©finitivement le commerce d'Ă©toffes pour se constituer un domaine viticole important Ă  Volnay et Ă  Beaune[3].
  • 1810 : Antoine-Philibert-Joseph Bouchard se brouille[17] avec son premier fils Joseph-ThĂ©odore âgĂ© de vingt-quatre ans, tous deux membres de la Loge de la Bienfaisance Ă  l'Orient de Beaune[3], qui Ă©pousa en 1813 la fille de Simon Maire, nĂ©gociant Ă  Beaune, lui aussi franc-maçon et membre de la Loge des Amis de la nature et de l'HumanitĂ©[3]. La rupture avec son père fĂ»t dĂ©finitive en 1810 et entraĂ®nant en 1828 la scission de l'affaire familiale en deux maisons de nĂ©goce de vins distinctes, dirigĂ©es d'une part par l'aĂ®nĂ©, Joseph-ThĂ©odore Bouchard, en prenant en 1828 comme dĂ©nomination Bouchard AĂ®nĂ© & Fils et d'autre part par son frère, Bernard Bouchard, conservant depuis 1785 la dĂ©nomination Bouchard Père & Fils[3].
  • 1811 : acte d'association officiel entre Antoine-Philibert-Joseph Bouchard et son second fils, Bernard (1784, 1866). La raison sociale « Bouchard Père et Fils » est prĂ©cisĂ©e avec, au bas de l'acte d'association, les signatures des deux contractants « Bouchard Père » pour le Centenaire et « Bouchard Fils » pour Bernard Bouchard[4].
  • Rue du Château, Beaune
    1820 : Bernard Bouchard ayant acquis, de par son beau-père Simon-Étienne-Hugues Morelot, docteur en médecine, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu et de la Charité et administrateur des Hospices de Beaune, les deux grosses tours à l'est, tour Saint-Jean et tour Madeleine, aliénées le 24 Brumaire an V (1796) avec les restes de l'ancien château, à Antoine Martinon, entrepreneurs[3], achète le reste des anciennes fortifications à la municipalité de Beaune[11]. Les salles sous les bastions transformées en caves fournissant d'excellentes conditions pour faire épanouir et conserver les plus beaux crus. Le siège de la société sera transféré définitivement en 1872 par son fils aîné Antonin.
  • 1826 : l'Ă©pouse de Bernard Bouchard, ThĂ©odorine Morelot hĂ©rite de son père, le docteur Morelot, des biens immobiliers et un domaine de plus de trois hectares situĂ©s sur le finage de Beaune[3] - [4], comprenant entre autres quelques ares sur les climats des Aigrots, du bas des Teurons, des Bressandes, du Clos de la Mousse, du Clos du roi, des Sizies et des Tuvilains[11].

Acquisition sur le Montrachet

  • 1838 : sous le règne de Louis-Philippe, acquisition par Bernard et son frère cadet Adolphe (1795-1877) sur le grand cru le Montrachet. L'achat reprĂ©sente 1 hectare 92 ares 60 centiares, sur une des meilleures parcelles de vignes du « plus excellent vin blanc d'Europe » (selon l'abbĂ© CourtĂ©pĂ©e), qui appartenait au comte AndrĂ© Adolphe François de Bataille de Mandelot[4]. Cette première acquisition fut scindĂ©e en deux lots en 1845 après un diffĂ©rend d'exploitation qui opposa Bernard Ă  son frère et qui se rĂ©gla au tribunal. Bernard obtint par tirage au sort la meilleure parcelle avec 89 a 30 ca et Adolphe 1 ha 6 a 50 ca.
  • 1846 : le second fils de Bernard Bouchard, Antonin (1826-1917), entre dans la direction de la maison, puis prend la tĂŞte de Bouchard Père & Fils tandis que son frère aĂ®nĂ© ThĂ©odore, s'installe Ă  Paris. Avec Antonin, la politique d'achats de vignes de la maison Bouchard Père & Fils va de plus en plus rĂ©pondre Ă  une orientation particulière. Il s'agit de rassembler diffĂ©rentes parcelles dans les entitĂ©s les plus pratiques du point de vue de l'exploitation et de la gestion des domaines. D'oĂą une constante recherche d'acquisition de parcelles contiguĂ«s dans le but de façonner de vĂ©ritables clos d'un seul tenant.
  • 1849 : crĂ©ation Ă  Bordeaux d'un Ă©tablissement similaire Ă  celui de Beaune avec ThĂ©odore Bouchard (1812-1889), fils aĂ®nĂ© de Bernard Bouchard[4] qui en est le dirigeant jusqu'en 1852.

Acquisition sur le Chevalier-montrachet

  • 1850-1856 : acquisition des premières vignes sur le grand cru Chevalier-montrachet par Bernard Bouchard en 1850 de 15 ares 85 centiares ; en 1852 de 11 ares 77 centiares ; en 1856 acquisition par Bernard et Adolphe de 50 ares 3 centiares[4].
  • 1852 : Julien Bouchard (1833-1921), fils cadet de Bernard Bouchard, dès lors âgĂ© de 19 ans prend la direction de l'Ă©tablissement Ă  Bordeaux en remplacement de ThĂ©odore qui part dĂ©finitivement Ă  Paris. Pourvu de stocks importants en vins de Bourgogne mais aussi en Bordeaux, Julien lança le dĂ©veloppement du commerce Ă  l'export dont la Grande-Bretagne facilitĂ© par l'ouverture de la citĂ© bordelaise sur le commerce maritime. Cet Ă©tablissement bordelais situĂ© des no 115 Ă  127 rue de Turenne Ă  Bordeaux perdura jusqu'au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale[4], en 1944 après liquidation de cette succursale, les immeubles, bureaux et caves construits par Julien sont vendus Ă  la maison Albert Bichot en 1958 par un des petits-fils de Bernard Bouchard, fils aĂ®nĂ© de Julien Bouchard.
  • 1853 : Antoine-Philibert-Joseph Bouchard dit "le Centenaire", cède gratuitement son commerce et sa clientèle Ă  ses trois fils ; Joseph ThĂ©odore Bouchard (1783-1848), Bernard Bouchard (1784-1866), Adolphe Bouchard (1795-1877)[4].
  • 1854 : achat d'une parcelle dans le premier cru de beaune Grèves.
  • 1858 : Antonin Bouchard (1826-1917) et son frère, Julien (1833-1921), s'associent dans le cadre de la raison sociale Bouchard Père & Fils ayant pour objet le commerce des vins de Bourgogne et de Bordeaux[4]. Achat des premières vignes en Grèves Enfants-JĂ©sus[4].
  • 1864 : achat de vignes sur le finage de Beaune, dans le premier cru Clos du Roi.
  • 1866 : dĂ©cès de Bernard Bouchard.
  • Pavillon du Château de Beaune maison "Bouchard Père & Fils" construit par Antonin Bouchard
    1872 : Antonin Bouchard transporte le siège de la société[4] rue du Château et fait construire le pavillon actuel aux tuiles vernissées.

Acquisition du monopole Beaune Clos de la Mousse

Le docteur Simon-Étienne-Hugues Morelot, neveu du cĂ©lèbre apothicaire des Hospices de Beaune, Claude Morelot, et grand-père maternel d'Antonin et de Julien, possĂ©dait 32 ares et 35 centiares en trois parcelles, dont une friche dans le climat Clos de la Mousse[19] ; dont l'origine est attestĂ©e en 1220 par son legs au chapitre de Notre-Dame de Beaune par le chanoine Edme de Saudon[4] ; lors du partage de ses biens en 1868 Antonin et Julien en prirent possession, puis par des rachats successifs entre 1863 et 1872 Le Clos de la Mousse le 13 avril 1872 fut entièrement rassemblĂ© et devint le premier cru de Beaune Clos de la Mousse monopole de Bouchard Père & Fils[4].

Crise du Phylloxéra

  • 1882 : le premier constat important des parcelles touchĂ©es par le PhylloxĂ©ra est fait en l'Ă©tĂ© 1882 aux Pierres Blanches, au Saint DĂ©sirĂ© sur le territoire de Beaune puis au Clos de la Mousse. Des essais de « traitements avec du purin -1884-, au poison Taugourdeau (arsenic) -1885-, Ă  l'Ă©lectricitĂ© -1886-, au sulfure et pĂ©trole -1887-, goudron de Norvège et autres substances -1888-, Ă  la naphtaline ou encore de l'eau mĂ©langĂ©e avec sulfure et savon noir -1888- »[20], brĂ»lent et provoquent de nombreux dĂ©gâts aux ceps. La maison remplace un tiers de sa production en se lançant en 1883, 1884 et 1886 dans la fabrication de “vins fabriquĂ©s”, appelĂ©s « vins d'eau » ou « vins de substitution », composĂ©s de cinquante kilogrammes de sucre pour une pièce d'eau et une pièce et demi de gennes[20]. « Ce nectar semble avoir Ă©tĂ© amĂ©liorĂ© avec l'expĂ©rience, mais il n'en demeure pas moins indigne d'ĂŞtre vendu sous l'appellation des grands vins de Bourgogne. Cela a pourtant sans doute Ă©tĂ© le cas Ă  la fin du XIXe siècle ! »[20]. Durant cette pĂ©riode plusieurs essais sont effectuĂ©s dans des serres pour un greffage avec des portes-ceps amĂ©ricains initiĂ©s dès avril 1884, (interdit jusqu'en 1888), en mai 1885 cinq rangs sont replantĂ©s au Clos de la Mousse. Une quarantaine de porte-greffes fut testĂ©e par la maison[20]. De 1887 Ă  1914, 35 hectares 85 ares 52 centiares sont replantĂ©s sur le territoire de Beaune. En tout entre 1880 et 1914, la crise du PhylloxĂ©ra permit Ă  la maison d'acheter plus de 30 parcelles de vignes contre seulement 23 achats en 90 ans de 1790 Ă  1880, et de replanter les ceps en ligne pour l'arrivĂ©e de la mĂ©canisation et une meilleure culture des sols avec les conseils de sa succursale bordelaise oĂą son chef de culture fut envoyĂ© pour visiter une quinzaine d'illustres domaines comme Rieussec, Beaucaillou, ou encore Yquem[20]. Seuls certains climats Ă  rentabilitĂ© Ă©levĂ©e comme le Clos du Roi Ă  Beaune ou le Montrachet qui fut traitĂ© uniquement par le sulfure de carbone en septembre 1888[20], conservèrent leurs caractères avec les anciens plans d'avant le PhylloxĂ©ra et ce jusqu'Ă  la Première Guerre mondiale[4].
Atelier de greffage dans la maison de portes-ceps américains pour combattre le phylloxéra - Photo de Pierre Ronco, photographe, place Carnot, Beaune, 1903
  • 1886 : mariage de François Joseph Bernard Bouchard, fils aĂ®nĂ© d'Antonin Bouchard, et de Marthe Saverot-Carnot, sa cousine, fille de Judith Carnot.

Finalisation de l'acquisition en Chevalier-montrachet

  • 1888 : Julien et Antonin Bouchard, hĂ©ritier pour moitiĂ© chacun du Montrachet et Chevalier-montrachet achètent plus d'un hectare supplĂ©mentaire. Avec plus de deux hectares dans ces climats, la maison Bouchard Père & Fils avec Antonin et Julien Bouchard devient l'un des principaux propriĂ©taires en Montrachet et Chevalier-montrachet pour un total de plus de trois hectares, fait soulignĂ© en 1894 par messieurs Danguy et Aubertin dans leur livre, "Les Grands Vins de Bourgogne : Ă©tude et classement par ordre de mĂ©rite" p.61[21].
  • 1889 : la maison Bouchard Père & Fils devient une sociĂ©tĂ© en nom collectif entre Antonin et Julien Bouchard[22] qui associèrent chacun leur fils aĂ®nĂ© François Joseph Bernard (1862-1941) pour Antonin et Bernard (1863-1955) pour Julien.

Héritage du Volnay Caillerets Ancienne Cuvée Carnot

  • 1889 : naissance de l'« ancienne cuvĂ©e Carnot »[4] après l'achat d'un domaine par François Joseph Bernard Bouchard Ă  Judith Carnot sa belle-mère. Cette acquisition comporte entre autres les vignes situĂ©es Ă  Volnay dont une parcelle dans chacun des premiers crus suivants : Cailleret Dessus, Fremiets, Taille pieds et Chanlins, reçues en donation partage en 1843 par Françoise-Sidonie Perret, mère de Judith Carnot, de son grand-père Antoine-Philibert-Joseph Bouchard Ă  la suite de l'acquisition que son père Joseph Bouchard en avait faite en 1775.

Acquisition du monopole Beaune Grèves Vigne de l’Enfant Jésus

Le 30 janvier 1889, Antonin et Julien Bouchard, associĂ©s pour moitiĂ© chacun dans la maison Bouchard Père & Fils, firent l'acquisition moyennant 18 000 francs de la totalitĂ© du domaine Pommier. Joseph et Armand Pommier ayant rassemblĂ© par diffĂ©rentes acquisitions de 1858 Ă  1869 le domaine des CarmĂ©lites de Beaune Ă  la suite de la vente des biens saisis du clergĂ© en 1791, celui-ci comportant 1 hectare 13 ares 66 centiares de vignes en Grèves dont la Vigne de l'« l'Enfant-JĂ©sus » qui appartenait en 1855 Ă  Basile Buretey[23]pour 55 ares 66 centiares et aux familles La Folly et Bizouard de Montille pour 58 ares 20 centiares[4]. Il devint par la suite l'un des monopoles de Bouchard Père & Fils avec l'achat le 25 octobre 1909 du restant de cette vigne, 4 ares 40 centiares, Ă  Lucien Edouard et François Groffier[4].

Par ailleurs Bouchard Père & Fils achète quelques vignes supplémentaires dans les premiers crus de Beaune comme dans les climats des Avaux, des Cent Vignes, des Bélissands, des Marconnets, des Teurons, des Tuvilains, des Toussaints, des Champ Pimonts.

  • 1890 : Judith Carnot partage ses biens entre ses filles. Ă€ cette occasion, Marthe Saverot-Carnot-Bouchard hĂ©ritent des domaines de Pommard et celui de Bouzeron, propriĂ©tĂ© des Carnot composĂ©s de : 66 ares sur Pommard situĂ©s dans les climats des Rugiens et des Combes et de 9,60 hectares sur Bouzeron[4].
    Antonin Bouchard se porte seulement acquéreur d'une parcelle située aux Cent-Vignes et d'une autre aux Avaux car celles-ci touchaient son domaine. Mais il refuse d'acheter le reste du domaine d'Edmond Naigeon qui lui propose alors d'acquérir l'ensemble de son vignoble de Beaune provenant de la succession de Philibert Naigeon et Françoise Champy, ses parents. Ainsi les Bouchard n'achètent pas forcément ce qui se trouve sur le marché mais uniquement des parcelles qui leur semblent les mieux situées[4].
  • 1891 : acquisition de plus de 6 hectares dans les premiers crus de Beaune - Les Cras, Les Theurons, Les Grèves les Cent-Vignes, Les Marconnets - par Antonin Bouchard pour la somme de 50 350 francs, domaine appartenant Ă  la Ville de Beaune Ă  la suite du ravage du phylloxĂ©ra[4]. Le maire Ă  cette Ă©poque Ă©tait Paul Bouchard, son cousin et gĂ©rant de la maison Bouchard AĂ®nĂ© & Fils.
    Philippe Bouchard (1866-1916), 2e fils aîné de Julien entre dans la société[4].
  • 1894 : Étienne Bouchard (1867-1958), 2e fils d'Antonin entre dans la sociĂ©tĂ©[4].

XXe siècle

Globalement, durant le vingtième siècle, les Bouchard s'attachent surtout à exploiter leur domaine plutôt qu'à l'agrandir. Et, bien que soumise comme toute la France aux drames du XXe siècle (Première Guerre mondiale, crise des années 1930 et Seconde Guerre mondiale), la maison Bouchard Père & Fils préserve dans son intégrité le patrimoine constitué par neuf générations familiales.

Début XXe siècle : après la mort de Marthe Saverot-Bouchard, Joseph Bouchard se marie en secondes noces à la nièce de sa première épouse : Marie Perruche de Velna. Cette dernière apporte au domaine Bouchard Père & Fils un vignoble situé sur Volnay dont on peut citer : des vignes sur les climats de Fremiets, des Chanlins, des Caillerets et des Taillepieds.

  • 1901 : Philippe, deuxième fils de Julien, en mĂ©sentente avec son père sur la gestion de l’établissement remise entre les mains de son frère aĂ®nĂ© Bernard, se retira de la sociĂ©tĂ© et partit vivre au Maroc Ă  Casablanca avec son Ă©pouse et ses deux filles, Marthe et ThĂ©rèse âgĂ©es respectivement de 10 et 7 ans.
  • 1903 : dissolution de la sociĂ©tĂ© en nom collectif Bouchard Père & Fils et constitution d'une nouvelle sociĂ©tĂ©, en nom collectif Bouchard Père & Fils, entre Antonin avec ses deux fils, François Joseph Bernard (1862-1941) - Étienne (1867-1958), et Julien avec son fils aĂ®nĂ© Bernard Bouchard (1863-1955)[4]. Julien conserva nĂ©anmoins son capital et ses comptes courants dans les livres de la sociĂ©tĂ© jusqu’à son dĂ©cès le 8 novembre 1921 au château de Maizières - ancienne maison conventuelle ou habitation des moines de l'Abbaye de Maizières - (Saint-Loup-de-la-Salle) et la liquidation de sa succession en 1923.
  • 1909 : retrait d'Antonin et de Julien Bouchard de la sociĂ©tĂ© en faveur de leurs fils, qui est ensuite dirigĂ©e Ă  Beaune par François Joseph Bernard Bouchard, fils aĂ®nĂ© d'Antonin[4] et Ă  Bordeaux par Bernard, fils aĂ®nĂ© de Julien.
    Antonin Bouchard achète un domaine de plus de 7 hectares au lieu-dit du grand cru corton à Aloxe-Corton[4], classé en cuvée hors ligne par le docteur Lavalle dans son livre de 1855 (p. 126). Selon François Joseph Bernard Bouchard et en fonction des sols, sous-sols, altitude, ce climat pouvait produire du corton mais aussi du corton-charlemagne dans les parties les plus hautes de la parcelle.
    Extension du domaine sur Savigny-lès-Beaune avec l'acquisition de presque 4 hectares de vignes sur le premier cru des Lavières. À la veille de la Première Guerre mondiale, après presque trois siècles d'existence, Bouchard Père & Fils possède un patrimoine exceptionnel sur le finage de Beaune répartis dans plus de 35 climats différents pour une surface totale supérieure à 50 hectares dont quelques monopoles :
    • Les Grèves Vigne de l'Enfant-JĂ©sus
    • le Clos de la Mousse
    • le Clos Saint-Landry
  • 1921 : le Montrachet, ce cru prestigieux Ă©tant dĂ©tournĂ© au profit d'autres vins. Julien Bouchard, neuf mois avant sa mort, toujours propriĂ©taire du domaine de Montrachet et Chevalier-Montrachet pour moitiĂ©, avec son neveu François Joseph Bernard et sept autres principaux propriĂ©taires des vignes en Montrachet, intenta un procès le 17 fĂ©vrier 1921 contre le ComitĂ© d’agriculture de l’arrondissement de Beaune et contre diffĂ©rents autres propriĂ©taires de Chassagne, de Puligny-Montrachet appelant leurs vignes soit "Chevalier-Montrachet", soit "Bâtard-montrachet", soit "Bienvenues", soit "Pucelles", ou autrement, mais jamais "Montrachet" tout court, et visant Ă  bien dĂ©limiter l’appellation Montrachet. Par l'audience et son jugement du 12 mai 1921 le tribunal conclut : « dĂ©montrant que les vins produits sur les vignes des dĂ©fenseurs ne se sont jamais vendus sous le nom de Montrachet, mais gĂ©nĂ©ralement et principalement sous celui de Bâtard-montrachet et Chevalier-Montrachet ».. « le tribunal statuant en matière ordinaire et en premier ressort donne acte aux demandeurs.. dit que d'après les usages locaux, loyaux et constants, base de droit aux appellations d'origine aux termes de la loi du 6 mai 1919, l'appellation de Montrachet ne peut ĂŞtre lĂ©gitimement appliquĂ©e qu'aux rĂ©coltes provenant des vignes de la rĂ©gion connue sous le nom de Grand-Montrachet, Vrai-Montrachet, ou Montrachet tout court,..annule en tant que de besoin les dĂ©clarations des rĂ©coltes faites pour 1919 par les dĂ©fendeurs. Fait dĂ©fense Ă  chacun d'eux et Ă  quiconque de faire Ă  nouveau usage de l'appellation de Montrachet pour les rĂ©coltes pouvant provenir d'autre lieu ». Ainsi fut protĂ©gĂ© l’unicitĂ© de ce très grand cru et de son appellation.
  • 1923 : Par Michel, fils cadet de Julien, avec mandats de ses sept frères et sĹ“urs Ă©tablis pour la liquidation de la succession de leur père du 27 aoĂ»t 1923 et trois mois avant celle-ci, par licitation du 22 mai 1923, les huit hĂ©ritiers de Julien Bouchard se virent dĂ©possĂ©dĂ©s pour 25.000 francs de leur moitiĂ© indivise de 1ha 64a 23ca de tout le domaine en Montrachet et Chevalier-Montrachet au profit de François Joseph Bernard Bouchard, fils aĂ®nĂ© d'Antonin. Ainsi fut rassemblĂ© tout le domaine en vigne de la maison Bouchard Père et Fils.
  • 1932 : crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© Civile Immobilière des Domaines du Château de Beaune regroupant toutes les vignes en actifs immobiliers et transformation en SociĂ©tĂ© Anonyme.
  • 1950-1960 : Plusieurs Ă©changes de vignes entre la maison Bouchard Père et Fils et d'autres propriĂ©taires sont effectuĂ©s avec cette constante volontĂ© pour la Maison de rassembler diffĂ©rentes parcelles contiguĂ«s dans les endroits les mieux situĂ©s.
  • 1955 : apport et fusion entre la S.A. Immobilières des Domaines du Château de Beaune et la S.A. B.P&Fils.
  • 1972 : acquisition d'une parcelle sise au chambertin, grand cru qui « possède au plus haut degrĂ© toutes les qualitĂ©s qui constituent le vin parfait, corps, couleur, bouquet, finesse »[23].
  • Fac-similĂ© Étiquette La-romanĂ©e pour millĂ©sime 1982
    Étiquette sur bouteille de vin La-romanée millésime 1991
    1976 : achat des premières vignes dans le premier cru Genevrières à Meursault.
    Bernard Antonin Bouchard, fils aîné de François Joseph Bernard Bouchard, lui-même fils aîné d'Antonin Bouchard, ayant épousé le 23 juillet 1919, Marie Camille Ernestine Bocquillon Liger-Belair, la seconde fille du Comte Henri Auguste Louis Bocquillon Liger-Belair, la Maison Bouchard Père & Fils, après différents négociants depuis 1950, pris sous contrat de 1976 à 2001, l’élevage du vin en barriques, la mise en bouteille et la distribution exclusive et complète de La Romanée, Monopole du domaine de la S.C.I. du Château de Vosne-Romanée, Comte Liger-Belair, cette mention devant être faite sur toutes les étiquettes des bouteilles de ces millésimes de 1976 à 2001.
  • 1995 : la famille Bouchard cède la maison Ă  une très ancienne famille champenoise, la famille Henriot, qui poursuit la stratĂ©gie mise en place depuis neuf gĂ©nĂ©rations. Le domaine Bouchard Père & Fils s'enrichit de parcelles dans deux grands crus en cĂ´te de Nuits : bonnes-mares et clos-vougeot.
  • 1996 : le domaine Bouchard Père & Fils continue son extension en cĂ´te de Nuits en acquĂ©rant quelques vignes situĂ©es Ă  Gevrey-Chambertin dans le premier cru des Cazetiers.
    La maison Bouchard Père & Fils reprend l'exploitation puis la commercialisation du domaine Ropiteau Mignon à Meursault.
    Ce domaine s'Ă©tend entre autres dans les premiers crus suivants :
    • Ă  Meursault : Les Perrières (75 ares), Les Genevrières, Les Charmes, Les Gouttes d'Or, Les Poruzots, Les Bouchères,
    • Ă  Volnay : Le Clos des ChĂŞnes,
    • Ă  MonthĂ©lie : Les Champs Fuillots, Les Duresses,
    • Ă  Pommard : Les Chanlins,
    • ainsi que dans les grands crus suivants : Ă©chezeaux et clos-vougeot.
  • 1998 : achat du domaine William Fèvre[24] Ă  Chablis. La marque est commercialisĂ©e indĂ©pendamment.

XXIe siècle

  • 2002 Ă  2005 : après la vinification, le vin La RomanĂ©e a Ă©tĂ© divisĂ© entre la famille Liger-Belair et la Maison Bouchard Père & Fils qui a continuĂ© Ă  assurer l'Ă©levage du vin, la mise en bouteille et la commercialisation de sa partie rĂ©servĂ©e jusqu'Ă  la fin du bail en 2006. Deux Ă©tiquettes sĂ©parĂ©es habillant les bouteilles ont Ă©tĂ© faites.
  • 2005 : inauguration de la Cuverie Saint-Vincent, implantĂ©e Ă  Savigny-lès-Beaune.
  • 2008 : acquisition du domaine de PonciĂ©-Fleurie, ancienne propriĂ©tĂ© dans le Vignoble du Beaujolais d'Étienne Bouchard, frère de François Joseph Bernard, fils aĂ®nĂ© d'Antonin Bouchard, dĂ©sormais appelĂ© Villa Ponciago[25].
  • 2010 : Christophe Bouchard, de la 9e gĂ©nĂ©ration de la famille Bouchard depuis Michel, devient le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral.
  • 2014 : Christian Albouy devient le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral en remplacement de Christophe Bouchard. Il est le directeur gĂ©nĂ©ral de Lejay-Lagoute - crème de cassis de Dijon - dont le Groupe « La Vigie » est actionnaire majoritaire depuis 2004.
  • 2015 : dĂ©cès de Joseph Henriot[6]. Fin dĂ©cembre 2015, des divergences entre les diffĂ©rents blocs familiaux ont conduit Ă  la mise en minoritĂ© de Thomas Henriot, son fils cadet, et de son Ă©viction du poste de directeur gĂ©nĂ©ral adjoint de Bouchard Père & Fils et directeur gĂ©nĂ©ral des Champagne Henriot, au profit de Gilles de BĂ©gon de Larouzière-Montlozier, cinquième fils de la sĹ“ur cadette de Joseph Henriot, Madeleine Henriot et Dominique de BĂ©gon de Larouzière-Montlosier, qui prend la prĂ©sidence du conseil d'administration de la holding familiale, « La Vigie »[26], actionnaire principal de Bouchard Père et Fils.
  • 2017 : la holding familiale Maisons et Domaines Henriot, « La Vigie », devient actionnaire majoritaire de la propriĂ©tĂ© Beaux Frères, dans l’État de l’Oregon, aux États-Unis. Une cinquantaine d’hectares sur les coteaux de Ribbon Ridge, une sous-appellation rĂ©putĂ©e de Chehalemn Mountains. Quatorze hectares seulement sont plantĂ©s en vigne, exclusivement en pinot noir.
    L'emblème avec son blason est relooké dans le cadre d'une « nouvelle identité »[15] appliquée à l'habillage des bouteilles et annoncée en octobre de cette même année.
  • 2018 : Thomas Seiter devient le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral en remplacement de Christian Albouy.
  • 2019 : la holding familiale Maisons et Domaines Henriot, « La Vigie », cède en avril le liquoriste crème de cassis de Dijon Lejay-Lagoute acquis en 2004, au no 2 français des vins et spiritueux La Martiniquaise, dĂ©jĂ  possesseur du liquoriste crème de cassis L'HĂ©ritier-Guyot depuis 2008.
  • 2022 : Acquisition de la maison par Artemis Domaines de François Pinault, dĂ©part de la direction gĂ©nĂ©rale de Thomas Seiter pour la prĂ©sidence de la maison Jadot, remplacĂ© par le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral FrĂ©dĂ©ric Engerer.

Domaine

La maison Bouchard Père & Fils possède aujourd’hui le plus grand vignoble de la CĂ´te d'Or, devant celui des Hospices de Beaune (60 hectares)[27] : 130 hectares (dont 12 classĂ©s en grand cru et 74 en premier cru). C’est un patrimoine unique en Bourgogne de par sa diversitĂ© et ses appellations prestigieuses : montrachet, Chevalier-montrachet, corton, corton-charlemagne, clos-vougeot, chambertin, beaune Grèves Vigne de l'Enfant JĂ©sus, volnay Caillerets, meursault Perrières…

Travail de la vigne au domaine

Sur le domaine, est recherché un équilibre entre l’intervention humaine et le cycle biologique de la vigne, afin de permettre à chaque terroir de révéler ses nuances. Le Domaine est depuis 2009 classé "Agriculture raisonnée".

Le Domaine est entretenu par des vignerons et des tâcherons, selon un calendrier strictement établi.

Les raisins sont récoltés à la main, en petites caisses plastiques de 12 kilogrammes pour éviter d'écraser les baies. Elles sont ensuite acheminées le plus rapidement possible à la cuverie Saint-Vincent où un dernier tri (pour écarter les feuilles et les grains insuffisamment mûrs ou abîmés) est effectué[1].

Comptabilité

Chiffre d'affaires

Année Chiffre d'affaires (€)
2011 30 000 000
2012 33 200 000
2013 33 500 000
2014 33 500 000
2015 33 800 000
2016 33 750 000
2017 39 180 000
2018 40 200 000
2019 37 217 800
2020 37 763 500
2021 50 481 200

RĂ©sultat net

Année Résultat net (€) Variation par rapport à l'année précédente
2012 3 120 000 -13,06 %
2013 1 300 000 -59,77 %
2014 900 000 -28,25 %
2015 300 000 -71,10 %
2016 2 063 500 +692,74 %
2017 2 764 800 +33,99 %
2018 3 672 800 +32,84 %
2019 3 990 700 +8,66 %
2020 3 550 400 -11,03%
2021 9 694 800 +173.06%

Vins du domaine

Grands crus

Premiers crus

Villages

Notes et références

  1. www.bouchard-pereetfils.com
  2. Les Remparts de Beaune au temps des Valois - Association des Amis des Remparts de Beaune avec la collaboration du Service des Archives de la Ville de Beaune, p. 42-49-50
  3. Site de bouchard.genealogy.free.fr, page sur L'épopée de Michel Bouchard
  4. Marc Plantegenêt, La Maison Bouchard Père & Fils et ses Domaines, sous la direction de Serge Wolikow, Mémoire de D.E.A. Université de Bourgogne 1997-1998.
  5. Archives privées Bouchard Aîné & Fils
  6. Bernard Burtschy, « Décès de Joseph Henriot », sur avis-vin.lefigaro.fr,
  7. Jacques Dupont, « Vin : Artemis Domaines et Maisons & Domaines Henriot, le mariage de l’année »,
  8. Alexis Cappellaro, « À Beaune, la maison Bouchard Père & Fils passe sous pavillon Pinault »,
  9. [ Archives privées Bouchard Père & Fils "Livre de créances clients de Michel Bouchard 1723_1735" ]
  10. AGHA, DĂ©pouillement de tables et actes d'Ă©tat-civil ou de registres paroissiaux, actes de naissance/baptĂŞme - Bouchard p. 1, Gaillard p. 1 -
  11. Archives privées Bouchard Père & Fils "Notes sur les familles Bouchard - Dechaux - Maufoux - Morelot, relatives à leurs descendances directes par les Bouchard - Morelot - Bourgeois - Toussaint" d'Antonin Bouchard, Beaune 1912
  12. Une Épopée bourguignonne de Frédérique Crestin-Billet & Jean-Marc Bourgeon - Bouchard Aîné & Fils 2003 -, "Michel Bouchard de la toile au vins" p. 26
  13. Philippe Bouchard, « History and Genealogy of the Bouchard family of Beaune (Burgundy_France) », sur bouchard.genealogy.free.fr (consulté le )
  14. http://www.champagne-henriot.com Site champagne-henriot.com
  15. https://www.vitisphere.com/index.php?mode=breve&id=86148# Site vitisphere.com, « Opération relooking et structuration de gamme chez Bouchard - Jeudi 05 octobre 2017 »
  16. Laurence Girard, « La famille Pinault s’empare de la maison bourguignonne Bouchard Père & Fils » Accès payant, sur Le Monde,
  17. [B.M Dijon - Antoine-Philibert-Joseph Bouchard, Le Centenaire, Fonds Bernard Chwartz]
  18. Emmanuel de Blic, La famille Marey-Monge, Dijon, Massebeuf, , 68 p.
  19. ADCO série 3P matrice cadastrale des propriétés non bâties - Beaune XIXe - État de section - section L parcelles 2 à 4.
  20. Jean-Marc BOURGEON, La crise du phylloxéra en Côte d'Or au travers de la maison Bouchard père & fils, Mémoire de D.E.A. Université de Bourgogne, Dijon 1998.
  21. R. Danguy et Ch. Aubertin, Les Grands Vins de Bourgogne : étude et classement par ordre de mérite, Dijon, Librairie H Armand, , 662 p.
  22. Archives : Tribunal de commerce de Beaune - Constitution d'une société entre julien et Antonin Bouchard 29 octobre 1889
  23. Selon le docteur Lavalle, Histoire et Statistiques de la vigne des Grands Vins de la CĂ´te d'Or, 1855, p. 93-137.
  24. http://www.williamfevre.fr Site williamfevre.fr
  25. http://www.villaponciago.fr Site villaponciago.fr
  26. « Dissensions au sein de la famille », sur Terre de Vins.com
  27. Site des Hospices de Beaune

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc PlantagenĂŞt, La Maison Bouchard Père & Fils et ses Domaines : sous la direction de Serge Wolikow, MĂ©moire de D.E.A. UniversitĂ© de Bourgogne 1997-1998
  • Guide Hachette des vins
  • Guide Bettane & Desseauve
  • Le Vin de Bourgogne, Ă©ditions Montalba, 1976 (ISBN 2-85870-003-6)
  • Joseph Calmette, Les Grands Ducs de Bourgogne, Ă©ditions Albin Michel, 1997.
  • Pierre Poupon et Raymond Dumay, Le Vin de bourgogne, Paris, 1976.
  • Grands vins de Bourgogne, 1977 (ISBN 2-09-284-562-4)
  • FrĂ©dĂ©rique Crestin-Billet, Les Grandes Maisons de Bourgogne, 1990 (ISBN 2-7234-1258-X)
  • R. Danguy et Ch. Aubertin, Les Grands Vins de Bourgogne : Ă©tude et classement par ordre de mĂ©rite, Dijon, Librairie H Armand, 1894
  • Jean Lavalle, Histoire et statistique de la vigne et des grands vins de la CĂ´te d'Or, Paris, Dusaq, Librairie, rue Jacob, 26, 1855
  • Jean-Marc Bourgeon, La crise du phylloxĂ©ra en CĂ´te-d'Or au travers de la maison Bouchard père & fils, mĂ©moire de DEA UniversitĂ© de Bourgogne, Dijon 1998

Liens externes

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