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Abbaye de Maizières

L’abbaye de Maizières est un ancien monastère de cisterciens, troisième fille de La Ferté, fondé à partir de 1125 sur la commune de Saint-Loup-Géanges au lieu-dit Saint-Loup-de-la-Salle, dans le diocèse de Chalon-sur-Saône.

Abbaye de Maizières
image de l'abbaye
Vue cavalière (au XVIIe siècle) de l'abbaye

Diocèse Chalon-sur-Saône
Numéro d'ordre (selon Janauschek) LXII (62)[1]
Fondation 1125
Fin construction 1236
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye de La Ferté
Lignée de Abbaye de La Ferté
Abbayes-filles 177 - Abbaye de Sturzelbronn (1143-1790)
PĂ©riode ou style Roman

CoordonnĂ©es 46° 56′ 53″ nord, 4° 53′ 13″ est[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Duché de Bourgogne
DĂ©partement SaĂ´ne-et-Loire
Commune Saint-Loup-GĂ©anges
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Abbaye de Maizières
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Abbaye de Maizières
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Abbaye de Maizières

Histoire

La fondation

Abbayes cisterciennes en Bourgogne.

Au XIIe siècle à l’ouest de la paroisse de Sanctus Lupus (Saint-Loup) est établie une nouvelle abbaye, troisième fille de celle de La Ferté sur Grosne, elle-même première fille de Cîteaux, l'abbaye de la Ferté ayant déjà créé deux filles en Italie à Tiglieto en Ligurie (1122) et à Lucedio dans le Piémont (1124). Trois autres filles de Cîteaux sont créés après la Ferté : Pontigny en 1114, Clairvaux et Morimond en 1115[3].

La charte de fondation date de 1132 et l’abbaye reçoit, outre les terres du Verglat et de Maizières, des terres à Corcelotte et à Pommard. D’abord établis in territoria Scoteria ils édifièrent une chapelle en bois [3]aujourd'hui Les Gouttières, les moines s’installèrent probablement au milieu du XIIe siècle, à Maizières [3], domaine irrigué par la Dheune, afin d'avoir l'eau en abondance et assurer le développement de leur abbaye[4].

L'abbaye de Maizières est fondée sur les ruines d'un ermitage, d'où son nom de Macerioe (masures) ou maiserioe in territorio Scoteriense, par l'un des nombreux donateurs de l'Abbaye de La Ferté, Foulques de Réon (apparenté aux Montaigu, Réon ou Rion qui est aujourd'hui un hameau à la sortie du village de Demigny) à l'origine du don du domaine de Lescotière. La charte de la fondation confiée à Dom Barthélemy, abbé de la Ferté, est rédigée en présence de Gautier, évêque de Chalon, Jocerand de Langres, Pierre Ier archevêque de Tarentaise, Robert de Marnay, Raymond Gumber et Hugo Rufus de Saint-Romain. La grande Église de l'abbaye fut consacrée le . Elle possédait 15 chapelles, principalement dans le chœur ; celui-ci comprenait 80 chaires. D’après l’abbé Courtépée au XVIIIe siècle, « sa nef était un peu étroite mais le chœur entouré d'un déambulatoire était fort beau », elle était comparable à celle de l'église de Semur-en-Auxois. La flèche du clocher, couverte d'ardoises, avait 38m de haut de la lanterne à la croix. Son abside très importante se rapprochait des bâtiments du monastère. Un large déambulatoire constitué par une galerie en forme de fer à cheval devait circonscrire le chœur, d'un croisillon à l'autre, dans le prolongement des collatéraux [5]. On y voyait à l'intérieur les mausolées de deux évêques de Chalon; Alexandre de Montaigu, (statue au musée de Chalon); Olivier de Martreuil; certains bienfaiteurs y avaient leur sépulture : Hugues III duc de Bourgogne; Guy de Vergy ayant fait une donation a l'abbaye en 1154; Hugues de Palleau, Guy de Verdun, Richard de Montbéliard; certains seigneurs de Couches, Guillaume en 1298, Jean et sa femme en 1440 et Claude, tué à la bataille de Buxy le . Hugues de Neublans, Robert comte de Tonnerre, Alexandre de Bourgogne (legs dans son testament en 1205), Béatrice comtesse de Chalon, Geoffroy de Chagny, Vauthier sans terre, Jehanne de Navilly. En 1717, on ne voyait plus dans l’église que les deux mausolées des évêques de Chalon et dans le cloître ceux du fondateur, de son épouse Chonors et de leurs enfants, les autres sépultures ayant été bouleversées par les guerres de Religion[5].

DĂ©veloppement

En 1251, les moines aménagent des étangs sur la Vendaine (étang neuf et étang du petit beauregard) et au cours de ce siècle, ils s’efforcent de posséder les moulins sur la Dheune ou sur le canal de la petite Dheune. Parmi eux : le moulin de Saint-Loup-de-la-Salle (aujourd'hui : Saint-Loup-Géanges), entré dans la dépendance de l'abbaye en 1304[6].

À la fin du siècle, les moines ont constitué par donations successives un patrimoine foncier important en forêts, étangs poissonneux, terres de culture, pâturages irrigués, moulins à eau, fermes, métairies, vignes qui donnèrent naissance aux plus grands vins de la Bourgogne, les Beaune, les Chassagne, les Pommard etc., une tour et des maisons à Beaune, avec au moins jusqu’en 1672, « le petit Maizières », un ensemble de maisons et celliers dont subsistent encore aujourd'hui rue Maizières, caves et logis de l’abbé transformés en hôtel.

De 1362 à 1364 l'abbaye achète plusieurs maisons à Beaune.

En 1377 le duc de Bourgogne Philippe II le Hardi accorde à l'abbaye la franchise pour l'entrée dans la ville de ses vins de Beaune, Blagny, Puligny-Montrachet et Morgeot près de Saint-Aubin, sans payer de droit d'entrée. Cette coutume étant contestée par les échevins beaunois; le par lettres patentes, le duc tranchera ce différend en exonérant les religieux de Maizières du droit d'entrée des vins mais, en contrepartie, la ville de Beaune achètera pour 200 francs une partie des maisons que l'abbaye possédait dans la ville avec une tour qui deviendra le beffroi et Tour de l'horloge de Beaune[7].

Destructions

Les guerres de Religion sont la source de graves dommages pour l’abbaye que les moines (au nombre de vingt à trente) s’efforceront de relever à partir du deuxième quart du XVIIe siècle.

En 1789, il ne reste que neuf moines. Un de ces moines, le cellérier, religieux de l’ordre de Cîteaux, se fait particulièrement remarquer ; du nom de Gaspard Goudier, franc-maçon depuis 1777, il engage un procès devant l’officialité de Chalon-sur-Saône pour se faire séculariser, son revenu personnel à l’abbaye était de 1.400 livres. Ayant perdu son procès, il est condamné à rester dans le cloître de l’abbaye par ses juges ecclésiastiques. La Révolution lui rend la liberté pour peu de temps, malgré son serment constitutionnel devant les officiers municipaux de Bonne Nouvelle à Paris le , il est arrêté et interné sous la Terreur pour avoir été « …attaché aux jouissances qu’il goûtait dans son état de moine, et aux propriétés dont il croyait que son ci-devant Ordre n’eût pas dû être dépouillé » [8]

L’Assemblée Constituante décida de la mise à disposition de la Nation des biens du clergé. L’inventaire des biens de Maizières est réalisé en juillet 1790 et, divisée en quatre lots (La maison conventuelle, la maison abbatiale, la métairie de la Forge et la métairie de l’Épervier), l’abbaye est vendue aux enchères.

Portail du logis abbatial de l'abbaye de Maizières XIIe siècle.

La maison conventuelle, cour, jardin, clos avec les aisances et dĂ©pendances, Ă©glise et cloĂ®tre, compris dans le lot n°1 sont estimĂ©s et mis Ă  prix Ă  15 000 livres le . La totalitĂ© des lots au nombre de quatre avec la maison abbatiale (qui se trouve derrière la maison conventuelle), la mĂ©tairie de la Forge, la mĂ©tairie de l’Épervier de Saint-loup, sont estimĂ©s Ă  117 902 livres 18 sols 4 deniers. L'enchère fut emportĂ©e pour l'ensemble des lots Ă  163 500 livres par Nicolas Degros, nĂ©gociant Ă  Chalon, qui immĂ©diatement les revend en trois lots dont le premier Ă  Antoine Durus, nĂ©gociant Ă  Gergy, qui le rĂ©trocède Ă  Claude-François Deplace, entrepreneur, fin 1791.

Le sieur Degros Ă©voquĂ© ci-dessus pourrait avoir Ă©tĂ© un marchand de fontes et de fers, et avoir servi d'informateur Ă  William Wilkinson, lequel a contribuĂ© Ă  la construction de la première usine du Creusot. L'historien anglais H.W. Chaloner a publiĂ© une transcription du rapport de William Wilkinson en date du , en appendice de sa communication au colloque international de 1955 Ă  Nancy : Le fer Ă  travers les âges. Wilkinson cite dans son rapport un « Mr. Degros of Châlons-sur-SaĂ´ne » qui a vu passer dans ses mains plus de 15 000 tonnes de fonte. »

Afin d'empêcher un éventuel retour des moines, Claude-François Deplace fait démolir l'église et le cloître, toutes les pierres récupérées et « meubles » étant vendus ou transférés dans les environs en 1791; gisant d'Alexandre de Montaigu, évêque de Chalon, enterré à Maizières le jour de Noël 1261, à Chalon (musée Denon); le jeu d'orgues construits en 1699 par le facteur d'orgues du Roi, Julien Tribuot qui travailla pour la construction de l'orgue de la Chapelle du château de Versailles (vers 1708), racheté par la paroisse de Seurre se trouvent maintenant, superbement restauré en 1991, dans son église;

Jeu d'orgues de Maizières 1699_ Église de Seurre.

Les stalles (à l’origine au nombre de 80) en bois à St-Pierre de Chalon dominées par les statues en pierre de Saint Augustin, Saint Ambroise, Saint Jérôme, Saint Grégoire qui se trouvaient dans le chœur de l'église de l'abbaye [5] ; Le Christ mesurant près de 3m de haut et deux reliquaires transférés en l'église le par le curé constitutionnel du village de Saint-Loup-de-la-Salle[5]; les cloches à Demigny ; la grille du chœur fût utilisée comme rampe d'escalier d'accès au premier étage de la maison conventuelle des moines qui devint le château de Maizières. Quelques volumes de la bibliothèque seront réunis à ceux de la bibliothèque de Chalon; Une dalle funéraire des seigneurs de Montaigu avec inscription du XVe siècle (Sic transit gloria mundi !) servira de pierre d’évier dans la grande cuisine du château[3].

Filiation et dépendances

Maizières est fille de l'abbaye de La Ferté.

Liste des abbés

Quarante-et-un abbĂ©s ont occupĂ© successivement le siège abbatial de Maizières depuis son origine jusqu'Ă  la RĂ©volution[5].

Liste des Abbés réguliers

  •  I.        - Angelerus ou Angelerius, appelĂ© aussi Anglericus et Angelicus,  dans quelques  chartes est appelĂ© le premier abbĂ©, mais dans d'autres documents, surtout dans les annales  de  l'ordre, est  dĂ©signĂ©  sous  le nom de Paganus, apparemment  parce  qu’il avait deux noms.             Sous le premier vocable, il est mentionnĂ© dans la charte de Walter, Ă©vĂŞque de Chalon, Ă  la communautĂ© de Saint-Pierre  de Chalon,  l'an  1133.

Mais Paganus est rĂ©putĂ©, après la dixième annĂ©e de son administration,  avoir  accordĂ©  Ă   

SimĂ©on II  duc  de  Lorraine et  Ă -  son  Ă©pouse Anne  de Namur,  rĂ©clamant des  moines,  la  faveur de  construire, en  vue d'en  loger  une douzaine, un   bâtiment   Ă  Stulzebrune,  dans  une   contrĂ©e   de la Lorraine, près de l' Alsace et, enfin, avoir terminĂ© sa vie en l'an 1146.

En cette annĂ©e,  Angelerius  arriva Ă  l'abbaye  du Miroir.

  • II.         - Guillaume, dĂ©signĂ© comme second abbĂ© dans plusieurs chartes,  obtint en  1147 du  Pape  Eugène  III, une  bulle de- protection.        

En  tĂ©moigne  aussi,  en  1151, une  charte  de CĂ®teaux  parmi les preuves fournies par Guy  de Vergy.  En  1154,  il reçoit  de Guy  de Vergy  tout  ce qu'il  possĂ©dait dans  le  territoire de Bulliaco.

En 1158, il signe un contrat avec Guy, abbĂ©  d'Arremarensi,  pour  une  grange ;  enfin,  en  1172,

on le trouve citĂ© dans le cartulaire de l'Ă©glise  de  Chalon. Mais  il  n'y   a  pas  trace  d'une  donation qui   aurait  Ă©tĂ© faite Ă  Richard d'une terre aux alentours d'Allerey près de la SaĂ´ne par  Guy,  seigneur de Verdun,  contemporain de l'abbĂ© Guillaume, non plus que  du  bref d'action  de grâces en remerciement  de  cette  donation  Ă   l'abbĂ© Richard. Il mourut en l’an 1171.

  • III.        - Zacharie,  dans  un  catalogue  Ă©crit  Ă   la  main,  appelĂ© troisième  abbĂ©,  est  dĂ©signĂ©  pour avoir  obtenu des  lettres  pontificales d'Alexandre III, confirmĂ©es par un diplĂ´me 

d'Eugène  III. Il mourut en l'an 1182.

  • IV.         - Artaud, Ă  qui   Hugues de Palleau   avait  concĂ©dĂ©   un   droit de pâture  dans   toutes   ses   terres,   est  nommĂ©  dans  une charte d'Engilbert, Ă©vĂŞque de Chalon, pour La FertĂ©. Le  mĂŞme, en 1183, reçut une bulle de Lucien III approuvĂ©e du secrĂ©taire de trois Ă©vĂŞques et de douze cardinaux, dans laquelle son Ă©numĂ©rĂ©s tous les fonds du monastère qui, selon l'expression de Lucien, sont pris sous sa protection, Ă  l'exemple d'Eugène et d'Alexandre ses  prĂ©dĂ©cesseurs. Un document semblable Ă©manĂ© d'Urbain III s'ajouta aux documents prĂ©cĂ©dents en · 1185.  Il mourut en l'an 1187.
  • V.          - Guy I de Plamben est peut-ĂŞtre le mĂŞme que Guy chargĂ©,  sous l'abbĂ© Artaud, des fonctions  de prieur.  Nous supposons en effet  que  ce Guy, ·abbĂ© de  Maizières,  mentionnĂ© en 1187 dans  la  charte  d'Hugues  de  Bourgogne, Ă©tait Ă  La FertĂ©.  Car Guy reçut  en  1190,  de  ce mĂŞme  Hugues, un cadeau Ă  son dĂ©part Ă  JĂ©rusalem. Il apparaĂ®t avec Nicolas, abbĂ© du Miroir, dans la charte de donation fait au monastère de Maizières. Le mĂŞme, en 1199, obtint le privilège de protection d'innocent III dont il  est  fait  mention Ă  peu près dans le mĂŞme temps dans la charte  de Molaise.           En l'an 1201, lui-mĂŞme et sa  sĹ“ur MathĂ©lie firent  don Ă   leur   parent  Guy,  surnommĂ©   Garos·) de  tout   ce   qu'ils possĂ©daient  dans  le  domaine  de. Plamben.  Il  Ă©tait  encore en   fonction en  1205  et  en  1210,  quand  il  entre  en relation '.avec  Bertrand  de  Saudun. Il mourut en l'an 1213.
  • VI.     - Etienne,   en   1214,    reçut de  l’évĂŞque   Gauthier,   confirmation des dĂ®mes acquises au diocèse d'Autun. Il est mentionnĂ© aussi en 1221, dans la charte d’Elisabeth de Meursault.
  • VII. - AndrĂ©, reçut un  prĂ©sent d'Hugues, seigneur de Col chis en 1223, et c'est lui, sans doµte, qui est mentionnĂ© en 1228, dans la charte de Blanche-Rive.
  • VIII. - Boniface, en 1229, 1232 et 1233, annĂ©e oĂą il s'engage  avec  le  soldat  Bertrand   de  Chagny,  ainsi qu'en 1237.  L'Ă©vĂŞque  Guillaume  lui  confirme  les  dĂ®mes  acquises   durant son Ă©piscopat.
  • IX.         - Barthelemy est rencontrĂ© en 1239, dans une charte de Chalon-sur-SaĂ´ne et en 1242, au mois d'aoĂ»t, dans les tables de Saint-Seine ; le mĂŞme fait une transaction  l'annĂ©e suivante avec Philippe, abbesse de Molaise.
  • X.          - Robert Ă©tait en fonction dĂ©jĂ  en 1243. Il conclut un arrangement avec noble homme Etienne RuellĂ©e en 1248, et il est mentionnĂ© en 1250, avec Guillaume AbbĂ© de Saint-Pierre de Chalon, dans le chartrier de l'Ă©vĂŞque Chalon.

Or, Lambert est sous son obĂ©dience pour dix ans suivant un catalogue manuscrit, un autre document le place après Olivier. Mais on ne  trouve aucun  dĂ©tail, Ă  son  sujet e t il n'est fait aucune mention de lui ailleurs.

  • XI.         - Guy II, an  125o, dans  une charte de Bussières,  est omis dans le catalogue MS qui nous a Ă©tĂ© rĂ©cemment transmis.  Probablement  qu'il  eut des contestations au  sujet de  l'abbaye avec Olivier qui suit et Ă  qui il survĂ©cut.
  • XII.       - Olivier, 1253-54 et 1255 au  mois de mai, dans le cartulaire de Chalon et encore ailleurs en 1257.
  • XIII. - Guy III, 1262, dans une charte de Bussières, probablement la mĂŞme que ci-dessus.
  • XIV. - Bernard,  1264-1265,  la  mĂŞme   annĂ©e  qu'il   fit  don Ă  vie Ă  Pierre seigneur de Palleau  et 

d'Allerey,  de  sa  maison d'Ecuelle. Il fit une transaction l'annĂ©e suivante  avec  Guy, Ă©vĂŞque de Chalon, et Jean, abbĂ© de La FertĂ©.

Il Ă©tait encore sur son siège en 1278, comme parait l'indiquer l'inscription suivante gravĂ©e sur une pierre tombale qui fut autrefois la pierre d'autel de Saint-Christophe, dĂ©truite environ quarante  ans  auparavant : « Ici repose   frère_  Bernard,   13e   abbĂ©   de cette   maison ».

  • XV. - GĂ©rard succĂ©da Ă  Bernard.
  • XVI. - Renaud ou RĂ©ginald est nommĂ© en 1281  avec Guillaume, Ă©vĂŞque .de Chalon, dans le cartulaire de Chalon.
  • XVII. - Mathieu, en 128 6, 1288 et  1291.  
  • XVIII. - Hugues,  que  nous  trouvons  sous  le  nom de Crocet,  dans une charte de l'Ă©vĂŞque de Chalon, pour Molaise, ave Henri,  archevĂŞque de  Lyon ;  Girard,  doyen  de Chalon et d' Autun, il est nommĂ© juge d'un dĂ©bat au sujet des dĂ®mes des revenus de la paroisse de Saint-Loup près de

Maizières. Le mĂŞme signe un contrat en 1299 avec Guillaume d Bellevesvres,   Ă©vĂŞque   de   Chalon ;   il   en   est   encore   fait mention dans des chartes des annĂ©es 1304, 1305 et 1309.

  • XIX.      - Jean I, en 1321 et 1323, annĂ©e oĂą il fait  un  Ă©change avec Hugues de Malleyo, seigneur administrateur  d'Alleriot.   
  • XX. - G..., abbĂ© de Maizières,   apparaĂ®t comme tĂ©moin   dans le  testament d'Agnès, fille de Saint-Louis, duchesse de Bourgogne,   rĂ©digĂ©  l'an  1325  d'après  l'estimation   de  la Chambre de Dijon, article des testaments, liasse 2; n°19.
  • XXI. - Pierre de Chastenay, 1340.
  • XXII. - Jean II,  an  1368, paya cinq cent  quarante  florins d'or     Ă   Jacques de Vienne, seigneur de Longwie, pour une  maison achetĂ©e Ă  Vosne. C'est  probablement  le mĂŞme  que Jean de    Rivière  que   l'on   trouve  dans plusieurs  chartes de 1371, 1372 et 1373.
  • XXIII. - Odon de Beaune, an 1378-79 et 1388.
  • XXIV.   -  Elie Jacquelin, quelquefois appelĂ© Elie de  Chagny, eut pour mère Odette de Chagny,  dont l'anniversaire est relatĂ© dans l'obituaire du 7 avril ; son frère Ă©tait Jacques Jacquelin. Il Ă©tait en fonction les annĂ©es 1398, 1399, 1400, 1414, 1424, 1425, 1431 et 1435.

Il  repose dans  l'Ă©glise sous l'Ă©pitaphe  trompeuse   qui lui attribue seulement trente-et-une annĂ©es de gouvernement, Ă  moins qu'il n'ait cessĂ© de gouverner plus tĂ´t.

  • XXV. - Guy IV, surnommĂ© Bridard, non pas de La  FertĂ©, Ă  moins qu'il ne s'agisse de son lieu de naissance, est mentionnĂ©, l'an 1434, dans la  charte  de Stamedii  et encore en 1437 et 1438.
  • XXVI. - Philippe  de  Fontaine,   1-44o  et  1441,  en  l'annĂ©e  oĂą il obtint une bulle d'Eugène IV, contre les ravisseurs  des biens  du monastère. Il est- encore nommĂ©  en 1443 et  1446, par Chrysostome Henriquez dans son petit recueil des Saints-Ordres  de  CĂ®teaux,  qui Ă©crit  qu'après  huit annĂ©es de gouvernement  Ă   CĂ®teaux,  il   est  passĂ©  Ă  la  prĂ©fecture de Clairveaux.                  
  • XXVII. - GĂ©rard Margueron  de Poiley, 1446, 1450, 1451,  1460 et 1462, l'annĂ©e oĂą il assista Ă  la rĂ©ception solennelle  de Jean de Poupet, Ă©vĂŞque de Chalon, dans l'Ă©glise abbatiale de  Saint-Pierre. Et, ,  comme  il  avait  atteint  l'âge  de· soixante ans, il transmit l'abbaye Ă  son neveu, sous rĂ©serve d'une pension de cent florins, avec l'approbation du pape Paul Il.

Il mourut en 1470 et reçut la sĂ©pulture dans l'Ă©glise, devant l'autel de  Saint-BenoĂ®t,  dit  aujourd'hui  l'autel de tous les saints, sous cette Ă©pitaphe :

CY GISSENT

Révérends pères en Dieu

dom GĂ©rard Margueron

qui a été abbé de Céans vingt-sept ans

qui  trĂ©passa l'an  mil  quatre  cent  soixante   dix   ;

et dom Pierre Margueron

lequel  a Ă©tĂ© abbĂ© de CĂ©ans  trente-trois  ans

qui  trĂ©passa, le  seizième  jour  - de  Juin mil  cinq  cent,  trois ;
· et vĂ©nĂ©rables et religieuses personnes dom Jehan Gignaud  

bachelier formé en théologie,

lequel trépassa le 21 de décembre l'an mil cinq cent trente-et-un

et dom Adam Belicot

dit Veillerot qui a Ă©tĂ© prieur de CĂ©ans trente-quatre ans,      

lequel trépassa le dix-huit de Novembre

l’an   mil   cinq   cent  trente-quatre

et  fut  le  dedit  dom   Pierre   abbĂ©

par la renonciation de dom Girard.

Les dits Belicot et Gignaud

neveux desdits  abbĂ©s.

Dieu par la sainte  grâce

de leurs péchés miséricorde leur fasse.

  • XXVIII. - Pierre II Margueron commença  d'ĂŞtre  en fonction l'an  1469,  jusqu'en 1503 ,  sa  mort  est  relatĂ©e  dans l'Ă©pitaphe ci-dessus.
  • XXIX.  -  Antoine   de   Vienne,   moine   de   La   FertĂ©,   est   mentionnĂ©  abbĂ©   de  Ma izières  15o3-15o5  et  1506.   Le   pape Jules II le confirme dans cette dignitĂ© l'annĂ©e suivante ; il semble qu'il se soit dĂ©mis la mĂŞme annĂ©e quand il fut Ă©lu Ă  La FertĂ© ; il devient ensuite Ă©vĂŞque de Chalon.
  • XXX.Claude  de Bessey, par la renonciation  d'Antoine, est installĂ© nouvel  abbĂ© de CĂ®teaux par le pape Jules II, en 1507.

Dans ce monastère,  il fit des rĂ©parations aux toitures dĂ©vastĂ©es et construisit un campanile d'un  magnifique travail. On en parle aussi en 1512, 1513 et 1527, au  moment  oĂą il  s'excuse  par procurateur  de ne pouvoir  assister au  Concile  de  Lyon,  se  trouvant alors à· Paris  pour  la

rĂ©union  des  membres de son  ordre.  Sur  ces  entrefaites, il obtint l'abbaye de Prata  qu'il  joignit Ă   Maizières,  jusqu'Ă  ce qu'il laissat l'une et l'autre Ă  son neveu, soit par renonciation, soit par sa mort :  on ne  le  sait pas  d'une  façon bien nette. Ce qui est certain c'est que Claude rĂ©gissait encore Maizières en 1547 et  Prata en  1548.  Il  mourut en 1551.

  • XXXI. - Louis de Bessey,  neveu de Claude,  par  son  frère,  fut aussi abbĂ© de Prata, ensuite de Maizières sous ce nom on le trouve en 1551 et  1557 ;  enfin abbĂ©  gĂ©nĂ©ral de  CĂ®teaux oĂą il faut le chercher.
  • XXXII. -  RenĂ©  de  Birague ;  cardinal de S.R.E.   et  chancelier de France,  obtint cette abbaye ' pour  une  pĂ©riode d'environ neuf ans.
  • XXXIII.François Scipion de l'Eglise de Chalon,  PiĂ©montais de Cherasco, du domaine des seigneurs de Cervin, dont François  Auguste,   son propre  neveu  et Ă©vĂŞque  de  l'Eglise de Saluces, a Ă©crit l'Ă©loge dans la chronique historique du PiĂ©mont.

Ce fils d'Augustin, sĂ©nateur royal, nĂ© Ă  Saluces, le 10 octobre 1549, moine profès de CĂ®teaux, Ă©tabli abbĂ© de Sainte-Marie· de Maizières, reçoit la bĂ©nĂ©diction d'Antoine, cardinal Boba, dans son abbaye de Pignerol, le 3 avril 1569. Peu après il est crĂ©Ă© vicaire gĂ©nĂ©ral de l'ordre tout entier en Italie. Il visita presque toute  sa  province et comme il  Ă©tait  très versĂ©  dans  un  grand  nombre  de langues, il  composa en latin une vie de Saint Bernard, ainsi que l'Ă©loge d'un grand nombre de sujets illustres de son ordre ;  il  rassembla  aussi,  en·   un   volume ,  les  actions  remarquables de femmes d'après divers auteurs ; son frère Louis, comte , de Ceri, sĂ©nateur Ă©minent du  SĂ©nat  souverain de Turin, Ă©crivit l' histoire   du PiĂ©mont en trois livres et aida beaucoup d'autres travaux et, après avoir agrandi de nouvelles constructions le palais abbatial, mourut Ă  Saluces, le 23 mars 1578. Enseveli dans le cloĂ®tre de l'Ă©glise de la bienheureuse Marie de Stafarde, sous cette Ă©pitaphe :

François Scipion de l'Église illustre  de  Saluces,

profès de l'ordre de Cîteaux, abbé de Maizières,

du pays des SĂ©quanes et vicaires de tout cet ordre en Italie,

docteur en sacrée théologie et en droit,

d'une science remarquable, âgé de vingt-huit ans.

A son fils chĂ©ri, sa mère  Anna  dans  son  amer  chagrin,  a Ă©levĂ© ce monument en 1578.

  • XXXIV.   - Silvestre de Saluces de la Mente, fils de Michel Antoine de Saluces, comte de Mantoue, Verceil  et  autres lieux       de  la marche de Saluces,  et aussi  chevalier Ă   collier  de France et de Savoie et de Bernadière de  Aubri,  par  la mort de son cousin François Scipion  fut crĂ©Ă© abbĂ© de Maizières en   1579 ; abbaye qu'il Ă©changea  contre celle de Haute-Combe, près   du   lac  du  Bourget   en  Savoie,   l'an 1606 disent les uns , ou en 1604 disent les autres, certainement pas avant 1592. Souvent chargĂ© de mission auprès·  du Roi de France et de Venise, soit par   Charles-Emmanuel, soit  par  VictorAmĂ©dĂ©e,  ducs de Savoie,  il  mourut  Ă   ChambĂ©ry  en  1636, le  29 septembre,  et  fut  inhumé·  dans   le  cloĂ®tre  de  son abbaye d' Haute-Combe.
  • XXXV.     - Alphonse I d'Elbène, d'abord  abbĂ© d'Haute-Combe par Ă©change avec son supĂ©rieur, devient  abbĂ© de Maizières. Il mourut en mĂŞme temps que l’évĂŞque d'Albi, le 8 novembre 1608.
  • XXXVI.   - Alphonse Il d'Elbène, son petit-neveu,  lui  succĂ©da vers 1609 ; nous le retrouvons abbĂ© en 1642. Par la suite, devenu Ă©vĂŞque d'OrlĂ©ans,  il  mourut Ă   Paris  le 20 mai 1665.
  • XXXVII. - François Gendron, meilleur qu'ont coutume d'ĂŞtre les  abbĂ©s commendataires,  mit tout  en Ĺ“uvre pour  tirer le monastère de sa situation critique. Il repose dans le cimetière d'OrlĂ©ans sous cette Ă©pitaphe gravĂ©e dans le  marbre noir :
CI-GIT

l'homme  le  plus  digne  de  l'immortalitĂ©,

Messire  François  Gendron, prĂŞtre

conduit  par ses conseils et ses aumĂ´nes,

abbĂ© de Sainte-Marie de  Maizières en Bourgogne,

nĂ©   dans   l'humble  bourgade   de   Belfiae,

initié à l'art de guérir dans l' hôpital

de cette  ville d'OrlĂ©ans.

Puis, dans les régions diverses,

soit   d'un    cĂ´tĂ©,  soit de   l'autre,  qu'il  traversa ,

recueillit un grand nombre d'observations

pour le  traitement  et  les  remèdes des maladies ;

Ă  la  campagne lieu de sa retraite

il prodigua  les  fruits de son expĂ©rience

requise dans ses voyages.

Il   laissa  en   mĂŞme  temps les   biens hĂ©ritĂ©s  de ses   parents

au profit   des  malades   qui  affluaient   auprès  de  lui,

surtout pour le soulagement des pauvres,

et parut dans cette admirable conduite  pieux  et gĂ©nĂ©reux mĂ©decin.

De lĂ , appelĂ© par la   reine  Anne  d'Autriche,  

mère _ de Louis-le-Grand,

affligée d'un ulcère cancéreux,

Il porta à la cour les remèdes préparés pour l'usage des pauvres.

Ayant reçu en présent du roi,

l'Abbaye de Sainte-Marie de Maizières,

il vint y  habiter,

afin de faire bĂ©nĂ©ficier  les  pauvres  du  fruit de son art,

lĂ  mĂŞme oĂą il en avait fait l'apprentissage.

Ainsi, environ  vingt  ans après  avoir quittĂ©  la cour,

s'étant montré d'une constante bienveillance, d'une charité

 inĂ©puisable, toujours d'Ă©gale humeur et d'invariable caractère,

cher  Ă   tous,  aux  plus  grands  comme   aux plus   petits  ;

parmi les lamentations des malheureux qu'il laissait orphelins,  

plein de joie Ă   l'approche de la bienheureuse espĂ©rance,

il changea cette misĂ©rable vie   pour une vie meilleure,

le onzième jour d’Avril de l’an 1688

dans la soixante-dixième année de son âge.

Poursuis maintenant la route, passant,

et prie pour cet homme

qui a fait du bien

Ă  tous ses semblables.

  • XXXVIII. - Henri-FĂ©lix  de Tassy  fut  d'abord  dĂ©signĂ© par  le Roi comme archidiacre d'Auch le 29 juin 1662, puis trĂ©sorier de la Sainte Chapelle de Vincennes, le 24 avril 1664 ; ensuite Ă©vĂŞque de Digne et enfin de Chalon-sur-SaĂ´ne.

Au surplus, un ordre royal du 17 avril 1688, et une notification pontificale du  17 des calendes  de Novembre  1689, il reçut cette abbaye (de Maizières),  dont  il prit  possession le 18 des calendes d'Octobre 1690.  Henri  mourut  en- 1711.

  • XXXIX.   - Michel-AndrĂ© Hennequin d’Ecquevilly fut nommĂ© abbĂ© par le Roi Ă  la fĂŞte de NoĂ«l 1711.
  • XL.         - En 1728, dom Pernot Ă©tait l'avant dernier abbĂ© de Maizières.
  • XLI.       - De 1755 Ă  1790, François Ange de Romilly fut le dernier abbĂ© de Maizières. Chanoine de Rennes en 1749, archidiacre en 1770, il ne quitta pas cette ville jusqu’à sa mort le 4 septembre 1796.

Notes et références

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, Vindobonae, , 491 p. (lire en ligne), p. 119
  2. « Maizières », sur http://www.cistercensi.info, Cistercensi (consulté le ).
  3. Gérard DELANNOY, Histoire de l'Abbaye de Maizières du XII° à la Révolution, Chalon-sur-Saône, Caliprint, , 70 p. (ISBN 2-901836-18-6)
  4. Jean-Robert de CHEVANNE, "Le site primitif de l'abbaye de Maizières. La paroisse disparue de la Bretennière. Le déplacement général des abbayes cisterciennes en Bourgogne", Mémoires de la société pour l'histoire du droit et des institutions des anciens pays bourguignons, 15, 1953, p. 65-70.
  5. Étienne GABIN, Histoire de l'Abbaye de Maizières et du Prieuré de Sermesse, Société d'Histoire et d'Archéologie de Chalon 20 octobre 1952
  6. Source : Flânerie au moulin, article consacré au moulin de Saint-Loup-Géanges paru dans la revue trimestrielle « Images de Saône-et-Loire » (publiée par l'association Groupe Patrimoines 71), n° 203 de septembre 2020, pages 10 et 11.
  7. Archives Municipales de Beaune, parchemin, Carton 51 - Cote 1 - Cote 5
  8. Daniel-Paul LOBREAU, " CHERS FRERES & BONS COUSINS" - Franc-maçonnerie & Sociétés Secrètes à Beaune et en Bourgogne (1760-1940), LODI, , 300 p.

Voir aussi

Archives

  • Archives DĂ©partementales de SaĂ´ne-et-Loire, H 54-80.
  • Archives DĂ©partementales de CĂ´te-d'Or, 16 H 1-346.

Bibliographie

  • E. Gabin, Histoire de l'abbaye de Maizières et du prieurĂ© de Sermesse (SaĂ´ne-et-Loire), Verdun-sur-le-Doubs, 1952.
  • J. Delissey, L'abbaye de Maizières, Dans Actes du 37e Congrès de l'Association bourguignonne des sociĂ©tĂ©s savantes, 1966, p. 17-21.
  • J. Berlioz, Saint Bernard en Bourgogne, Lieux et mĂ©moire, Les Éditions du Bien Public, Dijon, 1990. (ISBN 2-905 441-26-7)
  • GĂ©rard Delannoy, L'abbaye de Maizières au XIIe siècle, revue « Images de SaĂ´ne-et-Loire » no 131 (), p. 9–11.
  • Vincent Farion, "L'abbaye de Maizières et ses moulins", Histoire des moulins et meuniers dans le canton de Verdun-sur-le-Doubs, Trois Rivières n° 62 / 2004, GEHV, pp. 6-18.

Articles connexes

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