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Boadicée

Boadicée (ou Boadicea en latin, Boudicca, Boudica en anglais, Βουδουικα, Βουνδουικα, ou Βοδουικα en grec)[1], née vers 30 et morte en 61, était une reine des Iceni, un peuple celte qui vivait dans la région du Norfolk, dans le sud-est de l'actuelle Grande-Bretagne.

Boadicée
Illustration.
Statue de Boadicée, héroïne de la patrie, érigée à Londres, œuvre de Thomas Thornycroft (1815–1885).
Titre
Reine des Iceni
Prédécesseur Prasutagos (roi des Iceni)
Biographie
Titre complet Reine des Iceni
Date de naissance Vers 30
Lieu de naissance Bretagne (province romaine)
Date de décès
Lieu de décès Grande-Bretagne
Nature du décès Maladie ou suicide par empoisonnement
Conjoint Prasutagos (Roi des Iceni)
Enfants Deux filles
Religion Paganisme celtique

Boadicée était l'épouse de Prasutagos, un roi celte qui avait prêté allégeance à Rome, dans l'espoir de préserver ainsi l'indépendance de son peuple. À sa mort, les Romains annexèrent néanmoins la totalité du royaume et confisquèrent les biens de la famille royale. Boadicée, sa veuve, fut fouettée en place publique, un châtiment réservé habituellement aux esclaves. Humiliée, celle-ci déclencha alors un soulèvement contre l'occupation romaine. À la tête d'une coalition de tribus bretonnes, elle lança une campagne militaire au sud de l'île, pillant et brûlant plusieurs villes dont Camulodunum et Londinium. Après avoir écrasé les Romains à la bataille de Camulodunum, l'armée bretonne fut cependant défaite de manière décisive à la bataille de Watling Street, et Boadicée mourut peu de temps après.

Encore aujourd'hui, elle est considérée comme une héroïne populaire britannique[2]. Une statue la représentant sur son char fut érigée à proximité du pont de Westminster.

Sources littéraires et archéologiques

L'histoire de Boadicée ne nous est connue que par les sources littéraires. Il en existe trois. Deux de celles-ci sont de Tacite : la Vie d'Agricola et les Annales. La troisième est l’œuvre de Dion Cassius.

Aucun de ces récits n'est contemporain de la rébellion de 60-61 apr. J.-C. La Vie d'Agricola, le plus ancien des trois, est daté de 98 apr. J.-C., c'est-à-dire environ trente-sept ans après les faits[3]. La révolte est décrite de manière assez circonstanciée, Tacite présente les protagonistes, les causes et l'enchaînement des événements. Les chercheurs ont comparé maintes fois les textes de Tacite et de Dion Cassius. Sans ces sources littéraires, les tenants et aboutissants de la révolte nous demeureraient inconnus, l'archéologie confirmant seulement la réalité matérielle de ces récits par les différents vestiges qu'elle a mis au jour.

D'autres sources littéraires, bien que ne faisant pas mention de Boadicée, sont également instructives. Ainsi dans la Vie des douze Césars de Suétone, une phrase fait-elle vaguement allusion à une rébellion en Bretagne sous le règne de Néron. Une première mention des Iceni[4] est faite dans La Guerre des Gaules, lorsque César désigne les « Cenimagni »[5].

Il est possible également qu'au VIe siècle, le moine breton Gildas fasse allusion à elle, sans toutefois mentionner son nom, dans son De Excidio Britanniae.

L'épopée de Boadicée est également attestée par les fouilles archéologiques. Ce sont les fouilles de Colchester, Londres et St Albans qui ont révélé le plus d'informations au sujet de la révolte (cf. infra). Selon les sources littéraires, ces villes ont été saccagées et brulées par Boadicée et son armée. Les archéologues ont découvert que ces villes avaient bien été incendiées à l'époque où Tacite situe les faits. Par endroits, un renforcement du système défensif a été constaté, les Romains ayant donc tiré les leçons de ces événements[6].

Étymologie

Cette reine est connue sous différents noms, qui ont été utilisés successivement au cours de l'Histoire.

L’historien romain Tacite la désigne dans ses écrits sous le nom de Boudicca[7]. D’après le linguiste Kenneth Jackson, le nom serait dérivé de l’adjectif proto-celtique boudīkā, qui signifie « Victorieuse », lui-même dérivé du mot celtique boudā (« La victoire »)[8].

À l’époque de la dynastie des Tudors, de nouvelles appellations apparaissent. En 1612, le poète anglais Edmund Spenser lui dédie une tragi-comédie, dans laquelle il la prénomme Bunduca[9]. Au XVIIe siècle, un autre poète britannique, William Cowper, compose un poème intitulé Ode à Boadicée, qui popularise une nouvelle appellation, celle de Boadicée[10].

Par la suite, Boadicée devient l’orthographe la plus couramment utilisée, du XIXe siècle jusqu’à la fin du XXe siècle, comme en témoigne la statue érigée en l’honneur de la reine, à proximité du pont de Westminster et sur laquelle est gravée le nom de Boadicée[7].

L’appellation Boadicée est restée la norme jusqu’à ce que les universitaires et enseignants ne reviennent récemment aux sources antiques et à l’appellation de Boudicca[7].

Portrait

Boadicée haranguant les Bretons de John Opie.

L'historien grec Dion Cassius est le seul à avoir brossé un portrait de Boadicée : « grande, terrible à voir et dotée d'une voix puissante. Des cheveux roux flamboyants lui tombaient jusqu'aux genoux, et elle portait un torque d'or décoré, une tunique multicolore et un épais manteau retenu par une broche. Elle était armée d'une longue lance et inspirait la terreur à ceux qui l'apercevaient. »[11]. Il est impossible de dire si cette description correspond à la réalité[12].

Biographie

Les éléments biographiques sont particulièrement maigres. Les versions de Tacite et de Dion Cassius divergent sur plusieurs points. Pour Tacite, Boadicée est la reine des Iceni ; Dion Cassius, quant à lui, dit simplement qu'elle est de race royale. Selon Tacite, elle est la mère de deux filles ; Dion Cassius n'en souffle mot. Les deux auteurs divergent également sur la cause de sa mort : suicide par le poison s'il faut en croire Tacite, de maladie selon Dion Cassius. Pour ce dernier, elle agit non seulement en chef de guerre mais également en prêtresse, pratiquant la divination au moyen d'un lièvre et invoquant une divinité nommée Andraste (ou Andate), connue par ce seul texte.

Révolte

Vers l'an 60, pensant garantir l'avenir de son peuple tout en se ménageant les bonnes grâces de l'empereur Néron, le roi Prasutagos légua son royaume-client à l'Empire romain, tout en faisant de ses filles ses cohéritières, selon Tacite[13].

Cette double dévolution se révéla malheureuse, faisant entrer le droit coutumier icène en conflit ouvert avec le droit romain, d'un empire ne dissimulant pas sa rapacité :

Rome incorpora donc le royaume icène dans l'Empire romain en tant que province. C'est pourquoi Catus Decianus, procurateur romain chargé de l'exécution testamentaire, réclama aux nobles Icéniens des sommes qui leur avaient été données par le précédent empereur, Claude. Au même moment, le philosophe Sénèque, qui leur avait prêté dix millions de drachmes, en réclama le remboursement immédiat. Devant leurs protestations, il augmenta les impôts, voire préleva des biens et des terres, pour les attribuer aux vétérans de l'armée romaine qui s'établissaient dans cette colonie et traitaient les autochtones en esclaves. Tout ceci fut interprété comme un enchaînement d'humiliations envers les Icéniens. Devant la montée des tensions, le Romain alla jusqu'à faire flageller Boadicée avec des verges devant son peuple et laisser ses deux filles, encore très jeunes, se faire violer par des légionnaires — châtiments habituellement réservés aux esclaves.

Pour venger les humiliations et les atrocités infligées à sa famille et son peuple, Boadicée prit les armes contre les Romains. Tacite rapporte comment, debout sur un char, elle harangue les soldats en leur disant qu’« elle ne venait pas, fière de ses nobles aïeux, réclamer son royaume et ses richesses ; elle venait, comme une simple femme, venger sa liberté ravie, son corps déchiré de verges, l'honneur de ses filles indignement flétri » et concluait que « femme, c'était là sa résolution : les hommes pouvaient choisir la vie et l'esclavage. »[14] Constituant une armée, elle chercha des alliés chez ses voisins, les Trinovantes (dans l'actuel Suffolk), et d'autres tribus.

Les circonstances étaient favorables, car le gouverneur romain, Suetonius Paulinus, à la tête des quatorzième et vingtième légions, menait une expédition dans l'île de Mona (l'actuelle Anglesey), au nord du pays de Galles et se trouvait trop loin pour intervenir. Boadicée avait réuni une armée de 120 000 hommes. Les Bretons s'en prirent d'abord à la nouvelle colonie de Camulodunum, dont le sanctuaire consacré à l'empereur Claude constituait une source d'irritation. Comme la ville ne disposait pas d'enceinte, elle était une proie facile. Les habitants demandèrent des secours au procurateur Catus Decianus, qui ne leur envoya que deux cents hommes mal armés. Lors de l'attaque de la ville, seuls ceux qui s'étaient retranchés dans le temple de Claude résistèrent deux jours. Petilius Cerialis, à la tête de la neuvième légion, se porta à la rencontre de l'armée bretonne, mais ses troupes furent anéanties dans une embuscade.

Devant la tournure des événements, le procurateur Catus Decianus s'enfuit en Gaule. Suetonius Paulinus, revenu en Bretagne, se refusa à livrer immédiatement bataille et, malgré les lamentations des habitants, abandonna la ville de Londinium (Londres) à son sort. Tous ceux qui n'avaient pas quitté la ville furent massacrés. Le municipe de Verulamium subit le même sort. Les fouilles archéologiques ont permis de dégager sur les trois sites la même couche épaisse de cendres rougeâtres. Le nombre de victimes parmi les Romains et leurs alliés se serait élevé à 70 000 selon Tacite et à 80 000 selon Dion Cassius. Celui-ci n'est pas avare de détails effrayants à propos du sort des Romains qui eurent le malheur de tomber entre les mains des révoltés : les femmes romaines furent pendues nues, après leur avoir coupé les seins et les avoir cousus sur la bouche. Puis elles furent empalées pendant que les vainqueurs se livraient à des orgies sacrées dans leurs temples en plein air[15].

Le gouverneur Suetonius, ayant réuni les quatorzième et vingtième légions, affronta les troupes de Boadicée. Tacite ne fournit aucune indication sur le lieu précis de la bataille, qui eut lieu à proximité de la chaussée romaine connue sous le nom de Watling Street, sans doute une plaine à Mancetter dans le Warwickshire. Tacite dit cependant que Suetonius livra combat à l'endroit de son choix. L'armée de Boadicée, bien qu'elle fût largement supérieure en nombre, subit des pertes effroyables : quelque 80 000 hommes, alors que les Romains n'en perdaient que quatre cents.

Les sources fournissent deux versions sur la mort de Boadicée : dans la première, Tacite raconte qu'en voyant la partie perdue, elle avale du poison pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi ; dans l'autre, fournie par Dion Cassius, elle meurt de maladie avant de pouvoir reprendre le combat.

Légendes autour de sa sépulture

L’emplacement de la tombe de Boadicée fait l'objet d'une controverse. Plusieurs lieux, de Stonehenge à Colchester en passant par Londres, ont été proposés mais sans qu'aucun ne permette d'identifier formellement qu'il s'agit du lieu où son corps a été déposé[7].

Une légende, sans le moindre fondement historique mais reprise épisodiquement par la presse[16], voudrait que sa tombe se trouve sous l'actuel quai no 9 ou no 10 de la gare de King's Cross[17] - [18]. Pour l'écrivain et conférencier Matt Brown, il s'agit d'un mythe inventé au cours du XXe siècle[7], probablement forgé après la deuxième guerre mondiale.

Une autre légende voudrait que son tombeau se trouve sous un tumulus se trouvant à quelques kilomètres au nord du grand parc de Hampstead Heath. Pour Brown, il est possible qu'il s'agisse d'un monticule funéraire. Cependant aucun signe d'inhumation, royale ou autre, n'a été retrouvé lors de la fouille réalisée dans les années 1890[7].

Postérité

L'épopée de Boadicée fut passée sous silence pendant tout le Moyen Âge, et c'est sous le règne d'une femme de pouvoir qu'elle réapparut. Au XVIe siècle, au moment où l'Angleterre commençait à s'affirmer sur les mers, Élisabeth Ire se servit de l'exemple et du courage de cette reine pour asseoir son autorité et renforcer l'identité nationale[19]. Boadicée était devenue un siècle plus tard une figure connue du passé, inspirant de nombreux récits. Au XIXe siècle, ce fut Victoria, cette fois, qui la prit pour référence. On demanda alors au sculpteur Thomas Thornycroft (en) de représenter la reine des Iceni, en sorte que depuis 1902 on peut admirer devant le Parlement une sculpture de Boadicée conduisant son char, en compagnie de ses deux filles[20].

Depuis le XXe siècle, les études sur Boadicée se sont multipliées et diversifiées. Les récits de Tacite et Dion Cassius furent passés au crible. On s'intéressa aux sources dont disposaient ces deux auteurs, ainsi qu'au déroulé exact des événements. Les fouilles de Colchester, Londres et St Albans, qui apportèrent de nouveaux éléments sur la révolte, furent à l'origine de ces publications.

Pendant la deuxième moitié du XXe siècle, le mouvement féministe fut séduit par cette reine qui, un moment, tint en échec un monde d'hommes. L'historiographie féministe s'empara du personnage de Boadicée, au même titre que d'autres reines guerrières[21]. On assista à la publication d'ouvrages comme celui d'Antonia Fraser : Boadicea's chariot. The warrior queens (1988). Aujourd'hui, Boadicée figure dans quasi tous les dictionnaires de femmes célèbres.

Elle reste de nos jours un mythe national au Royaume-Uni, et chaque année apporte son flot régulier de publications sur la reine. Les événements de 60-61 gardent de leur mystère, tel le site encore inconnu de l'affrontement final entre les insurgés et l'armée romaine commandée par Paulinus.

Littérature

En Angleterre, la redécouverte de Tacite à la Renaissance entraîne un intérêt pour Boadicée.

  • Polydore Vergil dans son Anglica Historia en 1534 ou encore Raphael Holinshed dans l'History of England en 1587 qui, adoptant un point de vue romain, la jugent sauvage[22] et estiment que, par son comportement, elle sort du rôle attribué à une femme.
  • Le poète Edmund Spenser, par contre, la présente dans The Faerie Queene comme un modèle de courage et de patriotisme.
  • Le poète John Milton partage le point de vue des historiens mais le présente sous un angle particulier : les Romains auraient vu en elle l'occasion de diffamer les Bretons, des barbares « comme si en Bretagne les femmes étaient des hommes, et les hommes des femmes ».
  • En 1782, William Cowper lui consacra un des poèmes les plus populaires, Boadicea, an Ode.

À l'époque victorienne, le mythe nationaliste prend forme : le sexe de Boadicée n'est plus un enjeu et elle devient le symbole du courage anglais. Pour les historiens britanniques, Boadicée est considérée comme la Vercingétorix bretonne[23]. La révolte de Boadicée est encore de nos jours un symbole de courage et de résistance des populations bretonnes contre l'envahisseur romain.

Littérature contemporaine

Personnage romanesque, Boadicée a inspiré les auteurs de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle.

Romans historiques

En 1978, Rosemary Sutcliff rédige une fiction historique, intitulée Song for a Dark Queen, dans lequel Boadicée incarne le personnage principal.

De 2005 à 2008, l'auteur britannique d'origine écossaise Manda Scott lui consacre une tétralogie, intitulée La Reine celte, et composée de 4 tomes :

  • Le rêve de l'aigle (tome 1 ; édition Livre de Poche 8-06-2005, Collection Littérature & Documents, (ISBN 2253113220 et 978-2253113225) ;
  • Le rêve du taureau rouge (tome 2 ; édition Livre de Poche 11-01-2006, Collection Littérature & Documents, (ISBN 2253113239 et 978-2253113232) ;
  • Le rêve du chien (tome 3 ; édition Livre de Poche 8-06-2005 ; Collection Littérature & Documents, (ISBN 270962446X et 978-2709624466) ;
  • Le rêve de la lance-serpent (tome 4 ; édition Livre de Poche 30-05-2007, Collection Littérature & Documents, (ISBN 2709628686 et 978-2709628686).

Boadicée est également le personnage central du roman d'aventures Le Dernier Évangile de David Gibbins, publié en 2008, où elle est assimilée au personnage d'Andraste.

En 2020, Par le sang de la louve de Yann Trebaol aux éditions Publishroom Factory.

Fantasy

Dans la série de romans de fantasy Le Trône de fer, le personnage de Daenerys Targaryen est inspiré de la reine Boadicée[24]. Tout comme cette dernière, Daenerys nourrit une profonde haine pour l’esclavage. Ayant rassemblé une puissante armée, elle s’empare de la ville d’Astapor, libère les esclaves et ordonne de tuer leurs maîtres[25]. À l’image de Boadicée, elle se montre impitoyable, n’hésitant à brûler les villes qui lui résistent et à massacrer ses habitants. Au cours de leur campagne, les forces de Boadicée ont en effet brûlé certaines villes, comme Camulodunum (Colchester), Londinium (Londres) et Verulamium (St Albans). Dans Le Trône de fer, Daenerys fait de même en utilisant un dragon pour brûler la ville de Port-Réal, et par la même ses habitants et soldats[26].

Boadicée est également le personnage central du roman de fantasy historique Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro, paru en 2017 aux éditions ActuSF.

Tony Valente s'inspire également d'elle dans sa série de mangas Radiant au travers du personnage de Queen Boadicée[27], une reine forte qui ne se laisse abattre par aucun obstacle (première apparition chapitre 35).

Sculpture

Photographie de la statue Boadicée et ses filles près du pont de Westminster (1982).

Deux statues, dénuées de toute vraisemblance historique[23] , ont également contribué à donner forme au mythe.

  • La première, due à Thomas Thornycroft (1885), érigée à Londres, près du quai de Westminster, la représente conduisant un char de combat, brandissant une lance, et accompagnée de ses deux filles. Son char, dont les roues sont équipées de faux, évoque un char de combat perse plutôt qu'un char breton. Ce détail a souvent été repris par la suite. Le socle de la statue porte deux vers du poème de Cowper :
Regions Caesar never knew,
Thy posterity shall sway.
Des régions que César ne connut jamais,
Ta postérité gouvernera.
  • Une seconde statue due à James Havard Thomas (1916), placée dans le City Hall de Cardiff au pays de Galles, la représente en drapé grec, entourant ses filles de ses bras protecteurs.

Armée britannique

  • Plusieurs navires de la Royal Navy portèrent le nom HMS Boadicea : une frégate (1797), une corvette (1876), un croiseur (1908) et un destroyer (1930).
  • Boadicée sur son char de guerre accompagnée de ses deux filles (rappelant la statue de Thomas Thornycroft) est le symbole de l'opération Chariot, mission commando d'envergure de la Seconde Guerre mondiale.
  • Le régiment de parachutiste (Parachute regiment) des Forces spéciales de l'armée britannique utilisèrent le nom de code « Les gars de Boudica » (Boadicea's Goons) pendant l'opération Deadstick, où leur mission était de prendre et tenir le pont de Bénouville (Pegasus Bridge).

Astronomie

  • Les Boadicea Paterae, des structures géologiques présentes sur la planète Vénus, ont été nommées en référence à Boadicée.

Cinéma

L'épopée de Boadicée a fait l'objet de plusieurs longs-métrages. La reine celte a notamment été interprétée par :

Le film La Reine des Vikings sorti en 1966 est par ailleurs inspiré de l’épopée de la reine des Iceni.

Télévision

Boadicée est également plusieurs fois à la télévision.

Dans la série télévisée Warrior Queen en 1978, elle est notamment interprétée par l'actrice Siân Phillips.

Boadicée apparaît dans l'épisode 4 de la saison 3 de Xéna, la Guerrière sous les traits de l'actrice néo-zélandaise Jennifer Ward-Lealand.

Documentaire

  • Le troisième épisode de la série documentaire Les Celtes, intitulé La révolte de Boudicca, et diffusé sur Arte le , lui est consacré[29].

Musique

  • Boadicée est mentionnée dans la chanson "The Good Old Days" du groupe de rock anglais The Libertines.
  • Henry Purcell lui a dédié une de ses œuvres en 1695, Bonduca, or the British Heroine (Z. 574).
  • Alan Stivell lui a dédié la chanson Boudicca (Cacos ac Caesar !) sur son album Human~Kelt en 2018.
  • La chanteuse Karliene lui a dédié une chanson « Boudicca » en 2016.
  • Le groupe Valknacht lui a dédié la chanson : Sur les ruines de Rome
  • Plusieurs autres artistes l'ont citée dans leurs chansons, à l'instar d'Enya, Róisín Murphy ou Bal-Sagoth ou Sam Fender plus récemment.

Jeux vidéo

Symbole de la reine guerrière, Boadicée fait partie des personnages que les jeux vidéo se sont rapidement appropriés.

Boadicée est ainsi présente dans plusieurs jeux de stratégie comme la série Civilization et Total War. Elle est présente en particulier dans Civilization II, Civilization IV et Civilization V: Gods and Kings, dans lesquels le joueur peut la choisir comme dirigeante[30]. Dans le jeu Total War : ARENA, elle fait partie des commandants barbares[31].

Elle est également évoquée dans le jeu Red Dead Redemption II, où le premier cheval du protagoniste Arthur Morgan se prénomme Baodicea.

Boudicca apparaît également dans plusieurs jeux de rôle comme Dragon Nest et Fate/Grand Order[32].

Enfin, elle est présente dans plusieurs jeux d’aventure comme Ryse: Son of Rome, dans lequel elle incarne la dirigeante des Celtes en révolte contre l'Empire romain, et Darkest Dungeon, dans lequel elle inspire l'une des classes de personnages jouables : la Furie (appelée Boudicca)[33].

Bande dessinée / Manga

  • Boadicée est le personnage central de la série de bande dessinée Vae victis ! de Simon Rocca et Jean-Yves Mitton. Toutefois elle lutte contre Jules César donc un siècle avant.
  • Boadicée est évoquée dans la bande dessinée "From Hell" d'Alan Moore et Eddie Campbell.
  • Boadicée est l'un des personnages du manga Radiant de Tony Valente.
  • Boadicée est l'un des personnages des tomes 5 et 6 de la série Slaine scénarisée par Pat Mills
  • L'histoire et la rébellion de Boadicée sont décrites dans la bande dessinée "Breizh, Histoire de la Bretagne" tome 1 de Nicolas Jarry, Thierry Jigourel, et Daniel Brecht[34]

Informatique/Médecine

  • Boadicea (sigle pour Breast and Ovarian Analysis of Disease Incidence and Carrier Estimation Algorithm) est également un algorithme informatique permettant de prédire le risque de développer un cancer du sein ou de l'ovaire héréditaire due aux gènes BRCA1 et BRCA2[35].

Art contemporain

Notes et références

  1. Nom dérivé du proto-celtique *boudīkā « victorieuse », de *boudi « gain, profit, victoire » (proche du gallois budd, du cornique boud du breton contemporain buz, du vieil irlandais búaid, etc.).
  2. (en) Sarah Pruitt, « Who was Boudica? », History.com, (lire en ligne, consulté le )
  3. Marielle de Franchis, « Tacite, ~ 55 - apr. 117 apr. J.-C. », dans Jean Leclant (éd.), Dictionnaire de l'Antiquité, 2e éd., Paris, PUF, 2011 (Quadrige, dicos poche), p. 2117-2119.
  4. Peuple dont Boadicée était vraisemblablement la reine après la mort de son mari, le roi Prasutagus.
  5. Antonia Fraser, Boadicea's chariot. The warrior queens, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1988, p. 56.
  6. HUNTER John et RALSTON Ian (éd.), The archaeology of Britain. An introduction from the Upper Palaeolithic to the Industrial Revolution, Londres / New York, Routledge, 1999, p. 135.
  7. (en) Matt Brown, Everything You Know About London is Wrong, Batsford Ltd, (ISBN 978-1849943604, lire en ligne).
  8. (en) Samantha Frénée-Hutchins, Boudica’s Odyssey in Early Modern England, Routledge, (lire en ligne), p. 12
  9. (en) « Drama - Beaumont and Fletche - Bonduca » (consulté le )
  10. (en) « Boadicea: An Ode - William Cowper (1731–1800) »
  11. Dion Cassius, Histoire romaine, 62, 2
  12. Museum of London. What did Boudica look like ?
  13. Tacite, Annales, Livre 14, XXXV et suivants.
  14. Tacite, Publius et Cornelius, Les Annales (lire en ligne), Livre XIV, Chapitre 35.
  15. Philippe Borgeaud, La Mère des dieux : de Cybèle à la Vierge Marie, Éditions du Seuil, , p. 114.
  16. Dig uncovers Boudicca's brutal streak.
  17. (en) Jason Burke, « Dig uncovers Boudicca's brutal streak », The Guardian, (lire en ligne).
  18. (en) Douglas Greenwood, « Historical Notes: Boadicea's bones under Platform 10 », The Independent, (lire en ligne).
  19. Voir à ce sujet Jodi Mikalachki, The Legacy of Boadicea. Gender and Nation in Early Modern England, Londres / New York, Routledge, 1998.
  20. David L. Bullock, « Boudica (26/30-60 CE) », dans COMMIRE Anne et KLEZMER Deborah (éd.), Women in World History. A Biographical Encyclopedia, Detroit, Gale Group, 1999, vol. 2, p. 803.
  21. Natalie B. Kampen, « Boudicca », dans Bonnie G. Smith (éd.), The Oxford Encyclopedia of Women in World History, Oxford, Oxford university press, 2008, vol. 1, p. 251.
  22. Mikalachki 2014, p. 119.
  23. L'Histoire no 329, mars 2008, p. 60-65.
  24. Christian-Georges Schwentzel, « « Game of Thrones », un "plagiat" de l’Empire romain ? », La Tribune, (lire en ligne, consulté le ).
  25. Aymeric Parthonnaud, « "Game of Thrones" : Daenerys n'a pas attendu la saison 8 pour être cruelle », RTL, (lire en ligne).
  26. (en) Chris Kitching, « British Daenerys Targaryen who 'burned cities and slaughtered civilians' », Mirror, (lire en ligne).
  27. Queen Boadicée, radiant.fandom.com
  28. .(en) Andreas Wiseman, « ‘Boudica’, Starring Olga Kurylenko, Wraps In UK; Cast & First Look Revealed Ahead Of AFM », sur Deadline.uk, .
  29. « Les Celtes - Épisode 3: La révolte de Boudicca », Télé-Loisirs, .
  30. Melinda Davan-Soulas, « Civilization V s'étend », sur France Info, (consulté le ).
  31. Gaëlle Perrot et Fabien Bièvre-Perrin, « De Boudicca au Brexit : le Mur d’Hadrien et son imaginaire », sur Antiquipop, (consulté le ).
  32. « Boudica », sur Fate/Grand Order Wikia (consulté le ).
  33. Antoine Barré, « Legend of Keepers :devenez le gardien du donjon », sur Letatubarre, (consulté le ).
  34. Nicolas Jarry, Breizh, Soleil, (ISBN 978-2302060012).
  35. (en-US) « BOADICEA - Centre for Cancer Genetic Epidemiology » (consulté le ).
  36. Musée de Brooklyn - Centre Elizabeth A. Sackler - Boadicée.
  37. Judy Chicago, The Dinner Party : From Creation to Preservation, Londres, Merrel 2007. (ISBN 1-85894-370-1).

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Sources antiques (traductions)

Ouvrages et revues francophones

  • Yannick Clavé, Le monde romain de 70 av. J.-C. à 73 apr. J.-C.: Capes, Agrégation, Armand Colin, (ISBN 978-2100700707, lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Louise Depuydt, Les grandes guerrières de l'Histoire, La Boîte à Pandore, (ISBN 978-2875571076)
  • Angus Konstam, Atlas historique du monde celte, Paris, Éd. Saint-André-des-Arts, (ISBN 978-2-7434-2191-5)
  • Alain Leclercq, Les femmes les plus cruelles de l'Histoire: Portraits de femmes impitoyables, PIXL, (ISBN 978-2390260059, lire en ligne)
  • Yves Letort, « Boadicée contre Rome », Tout sur l'histoire, no 24, , p. 39-45
  • Jean-Louis Voisin, « Bouddicca, la Vercingétorix anglaise », L'Histoire, no 329, , p. 60-65 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Ouvrages anglophones

  • (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, (ISBN 9780907158738), p. 54-55 BOUDICCA, queen of the Iceni.
  • (en) Vanessa Collingridge, Boudica: The Life of Britain's Legendary Warrior Queen, Harry N. Abrams, , 400 p. (ISBN 978-1585679126, lire en ligne)
  • (en) Richard Hingley et Christina Unwin, Boudica: Iron Age Warrior Queen, Hambledon Continuum, 2006, (ISBN 978-1-85285-516-1)
  • (en) Jodi Mikalachki, The Legacy of Boadicea : Gender and Nation in Early Modern England, Routledge,
  • (en) M. J. Trow, Boudicca : the warrior queen, Thrupp, Stroud, Gloucestershire, Sutton Publishing; First UK edition, , 288 p. (ISBN 978-0-7509-3386-5)
  • (en) Graham Webster, Boudica : the British revolt against Rome AD 60, Londres, New York Routledge, , 2e éd. (1re éd. 1978), 152 p. (ISBN 978-0-415-22606-6, présentation en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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